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8 septembre 2025
L2 : EX-COACH DE GFC, ALIOUNE MBAYE SUR LE BANC DE KEUR MADIOR
Après avoir réussi avec brio la montée en Ligue 1, Alioune Mbaye avait, à la surprise générale, démissionné du banc de Guédiawaye FC. Le technicien s’est engagé avec le club mbourois Keur Madior en Ligue 2
Après avoir réussi avec brio la montée en Ligue 1, Alioune Mbaye avait, à la surprise générale, démissionné du banc de Guédiawaye FC. Le technicien s’est engagé avec le club mbourois Keur Madior en Ligue 2.
Depuis deux saisons et demie sur le banc de Guédiawaye FC, Alioune Mbaye repart pour un nouveau défi. Le jeune technicien va entraîner, la saison à venir, un pensionnaire de la Ligue 2, Keur Madior FC. À la recherche d’un entraîneur depuis le départ de Malick Diop, les dirigeants du club mbourois sont partis chercher l’entraîneur qui a réussi la prouesse de hisser le GFC dans l’élite en sus du titre de champion de L2.
Avec Keur Madior FC, Alioune Mbaye aura certainement l’objectif de réussir la montée, comme il l’a fait avec les Crabes de la banlieue dakaroise. Grand tacticien, il aura sans doute aussi un rôle à jouer dans la formation des jeunes du club mbourois.
5ème au classement de la Ligue 2 la saison écoulée, Keur Madior est l’une des équipes les plus régulières ces dernières saisons en Ligue 2.
TOUCHE AUX COTES, SADIO MANE CONTRAINT DE FAIRE DES ANALYSES
Touché contre le Togo, Sadio Mané a été envoyé faire des analyses, a appris IGFM.
iGFM (Thies) Touché contre le Togo, Sadio Mané a été envoyé faire des analyses, a appris IGFM.
C'est ce qu'on appelle une mauvaise nouvelle. Sorti sur blessure suite à un coup reçu face aux Togolais, jeudi soir, à Lomé, à l'occasion de la 5e journée des qualifications pour le Mondial 2022, Sadio Mané risque de ne pas jouer ce dimanche contre le Congo ( (19h00 GMT, sixième et dernière journée).
En effet, nous apprenons que l'international sénégalais a été contraint de faire des analayses ce vendredi, pour en savoir un peu plus sur sa blessure. Ce, après avoir été touché aux côtes par un joueur togolais, a-t-on appris. Il n'a pas pris part à la séance de ce vendredi.
KOLDA-SÉDHIOU, PLUS DE 68 % DES FILLES MARIEES TROP TOT
Le Réseau des jeunes pour la promotion de l’abandon des mutilations génitales féminines et des mariages d’enfants est en tournée de sensibilisation dans les régions de Sédhiou et de Kolda
Le Réseau des jeunes pour la promotion de l’abandon des mutilations génitales féminines et des mariages d’enfants est en tournée de sensibilisation dans les régions de Sédhiou et de Kolda. Ses membres comptent sur les leaders coutumiers, culturels, etc., pour que l’âge de mariage des filles soit revu.
A travers son programme de sensibilisation pour la santé et droits des femmes, adolescents et enfants : ‘’saam xalei -yi, dolell ji guen-yi’’, le Réseau des jeunes pour la promotion de l’abandon des mutilations génitales féminines et des mariages d’enfants (RJPA-MGF/ME) organise, depuis avant-hier, des rencontres de plaidoyer avec les parlementaires, les leaders politiques, religieux et coutumiers, des régions de Kolda et Sédhiou pour le relèvement de l’âge du mariage. L’objectif est de les informer des dispositions des conventions et textes réglementaires sur les mariages d’enfants, le cadre légal et réglementaire. Les organisateurs souhaitent également échanger avec les participants sur l’importance de promouvoir l’abandon des mariages d’enfants dans ces deux régions.
Dans ce sens, il est important que les leaders politiques de ces deux régions soutiennent leurs actions pour mettre fin aux mariages d’enfants.
Lors de cette activité, la coordinatrice de la boutique de droit de Sédhiou a rappelé qu’au Sénégal, les avancées notées dans le cadre de la protection des femmes et des filles contre toutes formes de violence, l’abandon des violences basées sur le genre (VBG) demeure une question importante dans les politiques de l’Etat et des collectivités locales. Les mariages d’enfants, selon Joséphine Ndao, constituent une forme de VBG très répandue au sein des communautés. En effet, selon elle, l'enquête démographique sénégalaise (EDS) de 2017 a révélé que les mariages d'enfants continuent de menacer l'avenir de cette couche, avec une prévalence nationale de 33 %. Il est démontré que plus de 8,5 % des filles sont mariées avant l’âge de 15 ans et 26,4 % de filles moins de 18 ans ont contracté des grossesses.
Par ailleurs, il est également noté que la prévalence du phénomène des mariages d’enfants varie selon les localités. Les régions les plus touchées sont Kolda (68 %), Tambacounda (57 %), Diourbel (46 %) et Kaolack (39 %). L’enquête révèle, en outre, que le phénomène est plus accentué en milieu rural (49,3 %) qu’en milieu urbain (16,9 %) et est plus courant dans les ménages pauvres, renseigne Mme Ndao.
‘’Il faut aussi souligner qu’au Sénégal, ce sont les filles qui sont plus affectées que les garçons par ce fléau. Ce dernier provoque des effets néfastes sur la santé reproductive et psychologique des victimes. Bien que le Sénégal ait ratifié le protocole de la Charte africaine des Droits de l’homme et des peuples relatifs aux droits des femmes en Afrique, communément appelée le Protocole de Maputo qui stipule que l’âge du mariage pour les filles est de 18 ans, la loi nationale ne l’a pas encore prise en compte. Au vu de tout cela, il est essentiel de mettre en œuvre des stratégies de lutte afin de protéger les femmes et les filles contre ces faits qui freinent leur développement. Ainsi, pour amener les parlementaires et les leaders politiques à booster le processus visant à abandonner les mariages d’enfants, il est nécessaire, voire primordial de s’appuyer sur le plaidoyer qui est une forme de communication d’influence. En effet, faire des activités de plaidoyer auprès de ces décideurs constitue une stratégie pour apporter un changement durable pour l’élimination des mariages d’enfants’’, a soutenu la juriste.
‘’Pour les défis, il faut s’assurer que le gouvernement…’’
‘’La Constitution qui garantit l’égalité et la liberté de tous les hommes dit que les hommes et femmes sont égaux en droit. La Loi 99-05 du 29 janvier 1999 portant modification de certaines dispositions du Code pénal, réprime l’excision, le harcèlement sexuel et les violences conjugales. La loi n°2005-18 du 5 août 2005, relative à la santé de la reproduction, stipule que la santé de la reproduction est définie comme le bien-être général, tant physique, mental que social de la personne humaine, pour tout ce qui concerne l’appareil génital, ses fonctions et son fonctionnement. Une réforme de la législation est en cours, l’AJS (Association des juristes sénégalaises) a été associée à la réflexion au cours d’un récent atelier sur la question, organisé par l’Etat du Sénégal qui envisage d’accorder aux associations le droit de se porter partie civile. Une association qui correspond aux critères qui seront retenus pourra déclencher une procédure en justice en cas de violation des droits des femmes, ou des enfants (droit à l’intégrité physique, à la santé…)’’, a indiqué la juriste.
Elle est d’avis qu’il faut contraindre la communauté à se mobiliser pour empêcher des pratiques condamnées par la loi et favoriser leur répression. C’est ainsi seulement, selon elle, que ‘’le silence ou l’indifférence n’aura plus droit de cité’’, car la loi ne suffit pas. ‘’Il faut que les populations comprennent les enjeux, pour adhérer à la justesse des arguments et abandonner l’excision par exemple. Pour les défis, il faut s’assurer que le gouvernement (ministères de la Justice, de l’Education, de la Famille et de la Santé) maintienne sa volonté de lutter contre l’excision, que les parlementaires comprennent les enjeux et fassent le plaidoyer pour l’abandon de l’excision auprès des habitants de leur circonscription ou base électorale. Il sera aussi question de veiller au maintien des acquis des lois de 1999 et de 2005, de vulgariser les lois et en utilisant l’approche droits humains’’, a souhaité Joséphine Ndao, hier à Sédhiou.
LES JEUNES REPORTERS RÉFLÉCHISSENT SUR LA RÉFORME DE LA PRESSE
La Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS) veut jouer pleinement son rôle dans le processus de réforme intervenant dans l’exercice du métier de journaliste
L’exercice du métier de journaliste est devenu un sujet qui interpelle les autorités et certains partenaires intéressés par la corporation. C’est dans ce sens que la Convention des jeunes reporters du Sénégal, grâce au soutien de la coopération allemande à travers le Giz et le ministère du Travail, veut renforcer les capacités de ses membres sur le cadre promotionnel du dialogue social et des négociations collectives dans le secteur de la presse.
La Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS) veut jouer pleinement son rôle dans le processus de réforme intervenant dans l’exercice du métier de journaliste. C’est dans ce sens qu’un atelier de renforcement des capacités des journalistes reporters se tient présentement à la Somone, en vue de mieux outiller les professionnels en la matière. Vingt-cinq journalistes venus des différentes régions du Sénégal sont ainsi en conclave depuis hier, pour réfléchir sur les enjeux et les défis qui les attendent, dans le cadre des relations professionnelles qu’ils auront à lier avec leur entreprise dans l’exercice de leur métier.
Dans ce cadre, explique Migui Marame Ndiaye, ‘’nous voulons mieux outiller les reporters, pas pour qu'ils s'engagent dans un bras de fer avec les patrons de presse, mais au moins qu'ils connaissent leurs droits et puissent s'acquitter de leurs devoirs convenablement’’. Et de poursuivre : ‘’Nous comptons multiplier ces actions à l'intérieur du pays, aller à la rencontre des correspondants pour mieux connaître les conditions dans lesquelles ils vivent et travaillent. Le mieux, c'est de privilégier le dialogue.’’
Selon Alioune Fall, le chef de la Division des négociations et des relations professionnelles au ministère du Travail, ‘’il y a une ambition de dialogue social, de négociation qu'on veut implanter dans le secteur. On note beaucoup de difficultés dans ce secteur. C'est pourquoi il est important d'être encore dans la formation, dans le renforcement des capacités des acteurs pour que les uns et les autres puissent comprendre la ligne de démarcation des droits et des obligations. Et à partir de là, le travail du ministère devient plus facile, parce que les travailleurs pourront connaître leurs droits et sauront à quoi s'en tenir, s'ils rencontrent des difficultés au niveau du secteur’’.
Il ajoute : ‘’On accompagne les partenaires à pouvoir se parler. Souvent, on aborde le travail dans un angle conflictuel, alors que c'est dans la prévention que c'est plus important. Parce qu'un travailleur peut aller réclamer ce qui ne lui revient pas. Mais est-ce qu'il sait que cela ne lui appartient pas ? Un employeur peut violer la loi de bonne foi.’’ Et de préciser : ‘’L’objectif du ministère, c'est d'être moins dans la résolution des conflits que dans la prévention de ces conflits et cela demande une posture d'anticipation. Mais surtout, la capacitation des acteurs qui sont dans le secteur.’’
Pour Mouhamadou Dièye, Conseiller technique du projet ’’Ensemble vers la réforme du travail’’ initié par le Giz, ‘’les discussions vont permettre de transmettre les éléments de langage qui peuvent permettre de pouvoir aborder un thème aussi complexe et technique de manière beaucoup plus accessible pour les cibles du projet’’.
LES ÉTATS AFRICAINS, ENTRE DÉFAILLANCES ET FAILLES
EXCLUSIF SENEPLUS - Comment en 2021, le président du Sénégal, chef de son parti, président du CSM peut-il pousser sa boulimie du pouvoir jusqu’à s’arroger le droit de choisir les candidats aux mairies dans un pays dit vitrine de la démocratie en Afrique ?
Plus de 61 ans après leur indépendance, l’évolution géopolitique actuelle des États africains fonde tout observateur à s’interroger aujourd'hui sur l’effectivité sociologique et la réelle nature républicaine et démocratique des pays de notre continent. La tradition populaire attribue à l’âge de 60 ans d’être celui de la sagesse, mais en fait le constat invite plutôt à qualifier celle-ci comme perdue au profit d’un conservatisme grégaire que maintiennent résolument bien des pouvoirs en Afrique. Plus adeptes d’une cosmétique institutionnelle dans leur gouvernance, les nations africaines ont connu et entretenu plusieurs phases historiques, pré-coloniales, coloniales et post-coloniales, dont les contours sont à redéfinir au profit de plus de clarté conceptuelle.
Le dernier sommet Afrique-France tenu à Montpellier a parfaitement illustré et confirmé la faillite des États post-coloniaux avec la décision de l’ancien colonisateur de créer un fonds pour la démocratie et l’innovation sous l’insistante pression d’une agissante société civile africaine, lassée de constater que les coups d’état se multiplient dans l’arrière - garde de la France Afrique. Les thèses de Cheikh Anta Diop sur l’antériorité des civilisations noires et l’État fédéral africain nous interpellent donc plus que jamais et résonnent en nous quant à la nature profonde des États : « L’impérialisme, tel le chasseur de la préhistoire, tue d’abord spirituellement et culturellement l’être, avant de chercher à l’éliminer physiquement. La négation de l’histoire et des réalisations intellectuelles des peuples africains noirs est le meurtre culturel, mental, qui a déjà précédé et préparé le génocide ici et là dans le monde ».
La politique cosmétique de nos États
Depuis l’introduction du terme « État » par Machiavel au XVI ème siècle, qui se définit comme un type d’organisation ou de structure diffèrent de l’ordre familial ou de l’ordre religieux. L'État se définit comme un territoire délimité par des frontières et régi par des lois qui lui sont propres, et il est considéré comme une personne morale de droit public instituant ses lois et garant du bien-être des populations.
Tout est parti en Afrique de la conférence de Berlin (15 Novembre 1884 au 15 février 1885) lors de laquelle 14 pays européens ont décidé de régler les litiges relatifs aux conquêtes coloniales.
L’État post-colonial a donc pris les formes d’un implant posé depuis cette conférence en délimitant les États sans aucune cohérence sociopolitique.
L’État en Afrique a ainsi subi et continue de subir le contexte géopolitique international au gré de la guerre froide d’alors et ensuite du mouvement des non alignes, lequel a perdu de sa saveur et conséquemment de son intérêt. La situation actuelle qui prévaut au Soudan, en Ethiopie, dans la corne de l’Afrique, au Maghreb et dans le Sahel central renvoie au contexte d’un plus que sensible réchauffement de l’ancienne guerre froide et s’accentue par la violente globalisation des GAFAM (Google, Apple, Face book, Amazon, Microsoft) entraînant, voire imposant, une perte de souveraineté. Nous assistons avec l’État post-colonial à une sorte d’implant juridico-politique, à l’image des greffes de cheveux, avec des greffes constitutionnelles (constitution française de 1958, code Napoléon, Commonwealth) et des greffes de régimes politiques. Concernant les institutions et les principes de la séparation des pouvoirs, en référence au code civil français ou aux Law act chez les anglophones, on assiste à de récurrentes opérations de cosmétique étatique pour maintenir le statut et les vestiges de l’état colonial, pourvu que les classes dominantes continuent de spolier les peuples d’Afrique au service des grandes puissances quelles qu’elles soient et qui pratiquent leurs activités en Afrique comme des privilégiés sur un terrain privatif de golf.
Cette greffe comme par mimétisme de l’État colonial, ressemble à une comédie de bas étage jouée devant les peuples africains qui voient en leurs chefs d’États de dévoués commis de la coloniale.
Le rituel de l’investiture de nos chefs d’État africains est identique à celui « intronisant » les présidents français, le Premier ministre britannique ou le président américain. Citons entre autres symboles, le collier de la grande croix de l’ordre de la légion d’honneur (avec 16 anneaux en or massif) posé sur un coussin de velours rouge et accouplé soit avec une rosette de la grande croix du Sénégal soit par d’autres honorables distinctions comme constaté récemment en Guinée, Côte d’ivoire ainsi qu’au Togo, au Gabon et au Benin, etc. Une célébration élitiste évidemment relevée par un fastueux décorum dans un stade ou une salle de conférence pour y associer le folklore africain et le prestige cérémonial occidental afin de marquer l’événement comme partagé et approuvé par le peuple. Enthousiaste bien sûr !
Quand on observe les symboliques dans l’administration post-coloniale on retrouve les mêmes signes avec les tenues du gouverneur, du préfet, du sous-préfet, de la douane, de la gendarmerie, de la police. Il en est de même pour l’administration de la justice avec les tenues des juges, ceux aussi de la cour suprême, des procureurs, des avocats, sans oublier les coiffes notamment des magistrats kenyans avec leurs perruques blondes.
Les palais de la République, les gouvernances régionales, les commissariats de police, les assemblées nationales et territoriales africaines, les hôpitaux militaires français et anglais sont aux mêmes lieux hérités de la colonisation. On singe le même schéma institutionnel en le dénaturant de son sens et son esprit profonds, pour ne pas dire en en adaptant les usages ou applications dans ce qui s’apparente à des royaumes où règnent, comme incarnés divinement, nos présidents de la république dans une forme de syncrétisme magico-religieux. À l’épreuve des faits, si les fondations de l’État ne sont pas solides, les pays succombent à de graves déficits avec une fragilité sans précédent. La banque mondiale ne les nomme-t-elle pas de ‘Fragiles States’ ?
(Voir l’historique des coups d’État en Afrique des années 1950 à nos jours en illustration)
Le délitement des États africains
Trois séquences temporelles ont marqué l’évolution des États africains et des régimes politiques sans compter les secousses « telluriques socio-économiques » qui ont frappé des zones d’influence et d’intérêt géopolitiques.
Des indépendances aux années 90 se bâtissent les monopoles des partis uniques sous forme de Parti-État avec une confusion des genres qu’incarne le père fondateur qui veut construire « l’État nation ». C’est au nom de cet idéal que les libertés ont été confisquées avec des dictatures féroces qui méritent une relecture critique avec un rôle déterminant de la police post-coloniale, orchestrées avec la France-Afrique, la Belgique-Afrique, le Royaume-Uni Afrique, le Portugal-Afrique et l’Espagne-Afrique. C’était l’ère heureuse et permissive des Foccart, Bob Denard, des coups d’États, des assassinats politiques et de l’apartheid.
Les années 90 virent éclore des conférences nationales, des sommets internationaux ou binationaux (ex : la Baule) et des plans d’ajustement structurels. Le mouvement social revêt des formes post-mai 1968 contre les plans d’ajustement structurels et la fin de l’État providence qui a démontré toutes les limites des partis États avec l’irruption de la société civile à travers les syndicats indépendants des pouvoirs, notamment les syndicats ouvriers, les enseignants, les lycéens, le mouvement paysan, les coups de boutoirs contre l’apartheid et les mouvements confessionnels en Afrique centrale et au Maghreb, et l’avènement de la liberté de la presse. La géopolitique mondiale trace alors les nouveaux contours de la realpolitik et détermine une nouvelle politique d’adaptation par les puissances coloniales et les états post-indépendance pour «sauver les meubles…et les ressources-bijoux» (sommet de la Baule, fin de l’apartheid, indépendance des derniers pays lusophones, conférences nationales). Le tableau est assombri par des guerres civiles et des conflits politiques qui sapaient les bases même de ce semblant d’équilibre des blocs.
Forcé par le cours de l’histoire des peuples, l’ère du multipartisme s’ouvre un peu partout en Afrique mais sans ancrage sociologique. Une démocratie s’initie pas à pas, mais sous puissant contrôle des mêmes précédentes institutions et conférant les mêmes attributions aux chefs démiurges des États dans un contexte post guerre froide. Les règles du jeu sont identiques : un pouvoir centralisé et omnipotent organise, voire manipule, les élections en présence d’observateurs internationaux, les gagne haut la main - le bon bulletin dans l’urne, celui de l’opposition évaporé - proclame sans vergogne qu’elles ont été transparentes et crédibles à un tel point qu’elles anoblissent ipso facto l’autorité qui a mis en œuvre cette légitime mascarade électorale. L’Afrique centrale se singularise dans sa capacité d’adaptation avec des dinosaures comme la famille Bongo (54 au total avec 42 ans au pouvoir pour le papa) pour Théodore Obiang Nguema (42 ans au pouvoir) Paul Biya (39 ans au pouvoir) du fait des ressources illimitées.
Les élections avec des résultats soviétiques ne sont certes plus acceptables au plan du système politique international, mais sans surprise, beaucoup de chefs d’États se maintiennent cependant au pouvoir, des fils héritent du même pouvoir que leurs pères avec l’onction des grandes puissances. Plus respectables, certains chefs d’États acceptent l’alternance selon la maturité démocratique des pays, et plus retors, d’autres (re)viennent au pouvoir par la guerre civile.
L’ambivalence des États, mais que de défis à relever
Nous assistons aujourd’hui à un mouvement ambivalent des États africains avec un second souffle démocratique notamment avec la faillite des partis politiques traditionnels, des syndicats, et l’émergence d’une société civile éco-responsable, la vigilance d’activistes des droits des peuples, l’entrée en scène d’une jeunesse urbaine décomplexée et courageusement mobilisée contre les injustices, les corruptions et les inégalités. Ce mouvement ambivalent se traduit aussi par une hypercentralisation du pouvoir se voulant insatiable, contrôlant les organes exécutifs et administratifs ainsi que les voies judiciaires avec des conseils constitutionnels et des cours suprêmes assujettis, maîtrisant le pouvoir législatif en transformant le parlement en simple chambre d’enregistrement des volontés autocratiques du pouvoir suprême.
Toutes les ressources sont ainsi accaparées par un chef d’État qui agit comme un préfet, autrefois le chef de canton colonial, et nomme aux postes majeurs et stratégiques civils et militaires « partisans ou courtisans ». C’est un État dans l’État qui s’instaure dès lors sous forme d’une coalition présidentielle structurée autour de groupes d’intérêts « économico–politico- religieux » sous le regard bienveillant des grandes puissances. Comment en 2021 le président du Sénégal, président de la République, président de son parti et président de la coalition Ben Bokk Yaakar, président du conseil supérieur de la magistrature peut-il ainsi pousser sa boulimie du pouvoir jusqu’à s’arroger le droit de designer les candidats aux mairies (557) et les présidents des conseils régionaux (46) dans un pays jadis vitrine de la démocratie en Afrique ? Les lobbies pour l’accaparement des ressources s’organisent autour des marchés d’État pour les travaux publics, les infrastructures (autoroute, aéroport, les centres internationaux de conférence) les transports (TER, BRT), l’électricité, l’eau potable, les semences, les engrais, le ciment, les fournitures de bureaux, et la publicité d’état j’en passe. Les nominations hautement politiciennes à la tête des institutions, des grands services de l’État, des agences d’exécution des programmes de l’État comme au Sénégal, comme presque partout en Afrique, sont décrétées en fonction de leur filiation au parti, aux coalitions au pouvoir et à la famille présidentielle. Cette boulimie dont la base reste la légitimité de la violence d’État et le contrôle exclusif de l’exécutif révèle aujourd’hui la fragilité des États post-coloniaux qui sont menacés par leur vulnérabilité politique. Élu en août 2018 à 67,20% IBK sera renversé par un mouvement social d’importance récupéré par les militaires. Alpha Conde réélu pour son troisième mandat le 18 octobre 2020 à 59,9% des voix sera débarqué le 5 Septembre 2021. Ben Ali, El Bechir, Blaise Compaore, Bouteflika, Yaya Jammey, Bozize, Condé, IBK, Abdoulaye Wade sont tous passés à la trappe pendant que d’autres sont sauvés provisoirement par l’immobilisme politique et les forces tapies dans l’ombre pour préserver leurs intérêts.
Les résultats des urnes sont construits autour de logiciels électoraux - aux algorithmes secrets - avec l’appui des cartes d’identité biométriques toutes conçues par des firmes multinationales, mais ne garantissent plus une stabilité politique tant fleurissent les coups d’États militaro-civils et les assassinats politiques comme au Mali, au Tchad, en Guinée, au Burkina Faso, en Algérie, au Soudan et en Tunisie. Une donnée essentielle devrait amener tout dirigeant à réfléchir : la jeunesse de la population constitue inéluctablement une bombe démographique avec son back ground BAC (Born After Computer). Son urbanité et sa maîtrise des technologies et des réseaux constituent un enjeu politique majeur qui vaut exigence de nouvelles et profondes transformations de nos États. Son sentiment d’appartenance à un État dépasse la géographie physique. Cette jeunesse embrasse désormais le monde, ses défis, ses cultures, ses possibles, etc. Elle n’est plus dans notre temporalité et notre perception des territoires et des dangers terroristes. Elle vit, grandit et ose dans le village planétaire et se reconstruit par ses propres moyens dans la diaspora comme dans nos pays. La question centrale en Afrique c’est sa refondation dans une perspective fédérale des États-Unis d’Afrique ou périr avec ces micro-États.
par Jean Pierre Corréa
ON SE CROIRAIT EN AFRIQUE
Nos virtuoses de la rodomontade orgueilleuse et du fier mouvement de menton, n’ont su transporter Dias, Sonko et Gackou, … qu’au Camp Abdou Diassé. Avouez tout de même qu’à côté de Tazmamart, ils jouent un peu « petit bras »
Bon, au risque de passer pour un vieux con, nostalgique du bon vieux temps, et quitte à vous bassiner avec ma litanie du « c’était mieux avant », il faut bien reconnaître que nos apprentis dictateurs n’ont vraiment pas le niveau. Quand même, on avait Houphouët Boigny jetant ses opposants dans la fosse aux crocodiles, Mobutu les rassemblant en des fosses communes, et Hassan 2 les oubliant sous le soleil incandescent de la prison de Tazmamart, ça avait vraiment, comme on dit « de la gueule » non ?
Chez nous, nos virtuoses de la rodomontade orgueilleuse et du fier mouvement de menton, n’ont su transporter Barthelemy Dias, Ousmane Sonko et Malick Gackou, … qu’au Camp Abdou Diassé. Avouez tout de même qu’à côté de Tazmamart, ils jouent un peu « petit bras ». Ils nous font regretter ces temps où nous nous savions vraiment en Afrique, dont les présidents autocrates assumaient leurs excès de suffisance, adossés qu’ils étaient à cette futile idée néocoloniale que, ma foi, les africains n’étaient pas encore prêts pour jouir des bienfaits de la démocratie.
Franchement, vous imaginez ces grandes figures de l’autocratie, entasser leurs plus virulents opposants dans un car de police, et leur laisser leurs smartphones, avec lesquels ces vilains garnements ont pu s’enivrer de selfies rigolards et les balancer tout autour de la planète, via CNN, France 24, ABC news, et autres networks influents, donnant de notre pays, jadis havre de paix politique, une image peu rassurante pour ceux que notre état drague avec assiduité, afin qu’ils investissent dans notre avenir et dessinent notre destin de pays « pétrolier et gazier ».
Le scénario que de distraits pieds nickelés ont élaboré, pour contrer les évidentes provocations de deux turbulents leaders politiques, qui savent exciter les neurones des agités d’en face, auxquels l’entêtement tient lieu d’intelligence, et les pousser à étaler un excès de zèle, propre d’une administration que le clientélisme et le « dividendisme politicien » auront métamorphosée en exécutrice de basses œuvres, est cousu de fil blanc. Il n’en faut pas beaucoup de ces « kapos », une dizaine suffit, qui s’inventent un destin de croisés de la cause du chef, et mènent des actions aux allures de forfaitures, motivés par l’absurde idée que l’essentiel est de plaire au chef, sans même parfois imaginer qu’il est hasardeux de pisser face au ventilateur.
Cette affaire d’un procès qui traîne depuis 10 ans, et dont les faits ont coûté la vie à un homme tout de même, on a tendance à l’oublier, est le symptôme nauséeux des capacités d’un État à faire du chantage judiciaire une arme de destruction d’adversaires politiques. Il y a 10 ans, il a été décidé d’un non-lieu, pour écarter des foudres de la justice un personnage qui avait joué un rôle important pour emporter le combat contre Abdoulaye Wade. Le non-lieu avait des allures de blessures de guerre. Dans les démocraties consolidées, la justice s’interdit d’interférer dans les processus politiques. Et c’est à l’origine de cette affaire que le problème réside, et le non-lieu accordé au grand médaillé de l’alternance, s’est insidieusement transformé en fil à la patte d’un incontrôlable et charismatique caméléon.
Les joutes politiques, au lieu d’élever les débats, ressemblent à s’y méprendre aux sorties des matches de football navétanes, où il est gratifiant de se foutre sur la gueule, sans penser aux conséquences sur l’image de notre pays. Comment, comme à Kédougou, un préfet, peut refuser à un candidat, Moustapha Guirassy en l’occurrence, de récupérer son récépissé lui permettant d’introduire son recours pour invalidation, arguant je cite « qu’il lui est loisible d’interpréter comme il le veut les termes de la loi », jetant dans les rues de Kédougou des milliers d’enfants, dont l’un, pas le fils de Guirassy, c’est évident, se fera sauter une bombe non dégoupillée à la figure, le mettant au bord d’un pronostic vital engagé. Tout ça pour des promesses que les politiciens s'empressent d'oublier face au principe de réalité ? Ça fait bizarre comme sensation... Oui bizarre. Tout ça pour ça… On se croirait en Afrique…
D’ailleurs on est en Afrique… Au Sénégal en tous cas, ce pays qui se targue d’être à côté de la planète, avec cette punchline définitive affirmant que « fi Sénégal la », où il est impossible à un État de faire comprendre à ses habitants que l’économie demande des performances indépendantes du social et du sempiternel accompagnement octroyé par nos gouvernants en contravention totale avec la vérité du commerce, qui par ces temps de relance post-covid, asphyxie nos économies, avec l’explosion des prix des denrées, du transport, des containers, contraignant nos meuniers par exemple, à perdre leurs bénéfices sur l’autel du renoncement à pratiquer le juste prix…de revient.
C’est ainsi qu’au regard des engagements et des assurances du ministre des Finances et du Budget portant sur les préoccupations soulevées par la fixation du prix de la farine, les meuniers industriels ont décidé de reprendre provisoirement la production nationale et les livraisons aux clients.
Il est secondaire que les difficultés majeures auxquelles sont confrontés les meuniers industriels et les pertes substantielles consenties par les meuniers-industriels depuis le début de l’année 2021, soient sacrifiées au bénéfice d’une vraie réflexion sur notre niveau d’industrialisation, qui nous fait oublier que notre problème primordial est l’emploi et non le pouvoir d’achat, qui est souvent nul pour une personne qui ne travaille pas. On se croirait au Sénégal… Pays dans lequel tenir aux populations un langage de vérité, équivaut à subir illico-presto, un procès en sorcellerie, au bénéfice de tous les apprentis-sorciers, qui eux, savent surfer avec virtuosité sur le champ émotif des Sénégalais.
On a tellement mieux à faire. Mais c’est tellement plus buzz et divertissant d’exposer à la face d’un monde qui lui avance, nos vulgaires bagarres de rues. Tonton David chantait : « Chacun sa route…Chacun son destin ». Question de choix.
VIDEO
VIOLENTE CHARGE D'IBOU FALL CONTRE MAME MAKHTAR GUEYE
Le patron du P'tit Railleur s'en prend aux détracteurs de Mbougar Sarr, récent lauréat du Goncourt. À l'en croire, le leader de Jamra serait un rigolo qui n'a jamais rien écris de sa vie
Le journaliste Ibou Fall s’en prend avec véhémence sur itv à Mame Makhtar Gueye qui selon lui n’a aucune idée de ce qu’est la littérature. “Il n’a rien écrit, rien produit”, affirme-t-il, indiquant que le leader de Jamra est “un rigolo”.
Parlant du livre de Mbougar Sarr primé au Goncourt, le patron du P'tit Railleur affirme que c’est de la vraie littérature, contrairement à certains ouvrages africains publiés il y a quelques décennies, dont “L’enfant noir” de Camara Laye. Il considère l'auteur de La plus secrète mémoire des hommes comme un grand écrivain annonciateur de la prochaine “cavalerie” avec un grand nombre de jeunes brillants écrivains au Sénégal, pays de Culture.
LOCALES 2022, 6 RIVAUX POUR LA MAIRIE DE DAKAR
A Dakar, le préfet a fait le point sur les dossiers de candidature pour les futures élections locales. Mortalla Gaye a publié la liste des formations dont les listes ont été jugées recevables.
iGFM - (Dakar) A Dakar, le préfet a fait le point sur les dossiers de candidature pour les futures élections locales. Mortalla Gaye a publié la liste des formations dont les listes ont été jugées recevables.
Ce sont six listes qui ont été jugées aptes à compétir pour la mairie de Dakar. Il s'agit de celle de la Convergence démocratique Bokk Gis Gis (candidat : Pape Diop), de Benno Bok Yakaar (candidat : Abdoulaye Diouf Sarr), de la grande coalition Wallu Sénégal (candidat : Doudou Wade), de la coalition Sénégal 2034 (candidat : Mame Mbaye Niang), de L’Union citoyenne Bunt Bi (Soham Wardini maire sortante) et deYéwi askan Wi (candidat : Barthélémy Dias). C'est parmi elles, normalement, que les dakarois vont devoir choisir pour élire le futur maire de la Ville.