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22 juin 2025
Par Yoro DIA
AFGHANISTAN, ILLUSIONS GEOPOLITIQUES ET REALITES HISTORIQUES
Aujourd’hui, les jihadistes sont en train de se bercer d’illusions géopolitiques en célébrant la victoire des «jihadistes en sandales» sur l’armada américaine
Dans le fameux livre Cavaliers sous la bannière du prophète, qui est devenu à l’islamisme ce que le Capital de Marx est au marxisme, l’Egyptien Ayman al Zawahiri, l’éminence grise d’Al Qaeda, explique comment les moudjahidines, à l’instar de leurs glorieux prédécesseurs de la génération du Prophète (Psl), devaient détruire les «deux empires». Les musulmans des premières générations avaient réussi à venir à bout des empires, à savoir l’empire perse et l’empire byzantin. La nouvelle génération, sous l’impulsion d’Al Qaeda, devait aussi détruire les deux empires qui leur sont contemporains, pour un nouvel ordre mondial où l’islam serait mieux représenté.
Al Zawahiri et les jihadistes, qui sont convaincus qu’ils sont à la l’origine de la destruction de l’empire soviétique, dont le déclin a commencé en Afghanistan, pensaient qu’il fallait maintenant s’attaquer à l’autre empire : les États-Unis ; d’où les attentats du 11 septembre et la stratégie d’attirer les Etats-Unis en Afghanistan. Zawahiri est certes un grand intellectuel, mais comme beaucoup de penseurs il prend des rêves et ses illusions pour des réalités. La première illusion géopolitique est sa conviction qu’ils ont détruit l’empire soviétique. La réalité est beaucoup plus prosaïque.
Les moudjahidines, devenus jihadistes, ont rapidement oublié qu’ils n’ont été que des instruments des Américains dans le jeu d’échec de la guerre froide. Quand un intellectuel, un penseur ou un universitaire se trompe, c’est juste une hypothèse de travail qui n’a pas fonctionné. Mais quand un homme politique, un homme d’Etat ou le chef d’une organisation politique se trompe, les conséquences se paient cash. Cette illusion géopolitique de Zawahiri a été très chèrement payée par Al Qaeda, mis à genoux par les Américains, et qui sera supplanté par Daesh.
Aujourd’hui, les jihadistes sont en train de se bercer d’illusions géopolitiques en célébrant la victoire des «jihadistes en sandales» sur l’armada américaine. Paradoxalement, toute la galaxie jihadiste mondiale s’agrippe à cette illusion géopolitique, sauf les talibans.
Les Américains sont partis après avoir obtenu des garanties que les talibans ne vont pas transformer l’Afghanistan en sanctuaire terroriste et ils ne le feront pas pour deux raisons. Premièrement, les talibans ont payé au prix fort l’hospitalité accordée à Al Qaeda, et deuxièmement, contrairement à Al Qaeda ou à Daesh, ils n’ont jamais eu une ambition internationale ou même l’idée d’exporter leur conception primitive de la religion et leurs pratiques moyenâgeuses. En d’autres termes, pour les Américains, la liberté et la démocratie en Afghanistan ne valent pas une guerre, car elles étaient les effets collatéraux de la traque contre Al Qaeda. Les Afghans, au contraire, se sont bernés d’illusions géopolitiques comme c’est peut-être le cas de la Chine qui relance le jeu d’échec stratégique sur Taiwan. La démocratie en Afghanistan ne vaut pas une guerre, mais protéger Taiwan en vaut une pour les Américains. D’ailleurs, c’est pour se concentrer sur la nouvelle guerre froide avec la Chine que les Américains se désengagent du Moyen Orient et de l’Asie Centrale. Dans les enjeux en Afghanistan, nous avons des illusions géopolitiques, mais aussi la constance de réalités historiques, et l’attentat de l’aéroport de Kaboul rappelle la Grande histoire de la région.
L’attentat a été revendiqué par l’Etat islamique au Khorasan (le pays du Soleil en Perse, ancien nom de l’Afghanistan, mais une des régions de l’Iran actuel), qu’on rencontre aussi chez l’incontournable Omar Khayyam. Rien que le retour et le recours au Khorasan montre que cette région fait partie de la zone d’influence historique de la Perse, et par conséquent, l’Iran sera un des acteurs majeurs de l’Afghanistan post-américain, de même que la Chine et le Pakistan qui a créé les talibans, comme le Dr Frankenstein, et la Russie qui ne voudra pas d’une contagion jihadiste dans les ex-Etats soviétiques restés dans sa zone d’influence.
LE GENERAL MOUSSA FALL ET L’INSPECTEUR GENERAL SEYDOU BOCAR YAGUE SONNENT LA RUPTURE !
Des opérations de grande ampleur qui ont pour but de ceinturer les zones urbaines et mailler le territoire national afin de restaurer la sécurité des citoyens
L’un, c’est le général de division Moussa Fall, haut commandant de la gendarmerie nationale et directeur de la Justice militaire. C’est un « Rambo » de la sécurité doublé d’un chasseur de criminels. L’autre, le général de police Seydou Bocar Yague, est le directeur général de la Police nationale. Il est un « As » du renseignement et de l’investigation criminelle. Depuis deux mois, les deux corps qu’ils dirigent ont mutualisé leurs forces et rationalisé leurs expertises à travers des opérations conjointes permanentes de sécurisation. Des opérations de grande ampleur qui ont pour but de ceinturer les zones urbaines et mailler le territoire national afin de restaurer la sécurité des citoyens.
Dans la feuille de route qu’il a déclinée lors de sa prise de fonctions à la tête de la gendarmerie nationale, le général de division Moussa Fall a rappelé que les diverses menaces comme le terrorisme, la cybercriminalité, le grand banditisme, le vol de bétail, l’accidentalité routière, les trafics de drogue, les atteintes à l’environnement, les crises sanitaires et la sécurité des personnes sont devenues une véritable préoccupation des citoyens qui, profondément épris de paix, ont un faible seuil de tolérance à l’insécurité.
De ce fait, le général Moussa Fall a dit son ambition de bâtir une gendarmerie professionnelle et quotidiennement opérationnelle. « Face à un contexte stratégique caractérisé par l’imprévisibilité et le recours systématique à une violence aveugle qui nourrissent l’inquiétude et la peur de nos concitoyens. Mon ambition est de bâtir une gendarmerie professionnelle, ancrée dans les valeurs au cœur des institutions républicaines avec un personnel fier et motivé dont les capacités morales seront à la hauteur des défis qui les attendent », avait proclamé haut et fort le tout nouveau haut commandant de la gendarmerie. En même temps, il avait exprimé sa volonté de réduire la violence urbaine et rurale ainsi que la criminalité à l’échelle nationale à leurs plus simples expressions. « La gendarmerie va s’attaquer résolument aux violences urbaines et rurales, au vol de bétail, à la coupe illicite de bois, à l’extrémisme violent, à la criminalité transfrontalière organisée, à la cybercriminalité, au trafic de drogue et d’armes, à l’insécurité routière, mais aussi et surtout, concourir à faire de notre pays un sanctuaire à l’abri de la menace terroriste. Dans ce se sens, toutes les unités opérationnelles de la gendarmerie vont s’appuyer sur la prévention, l’anticipation, la détection et l’intervention » avait rassuré le général Moussa Fall avec fermeté à l’occasion de prise de commandement.
Conscient de la lourde tache qui consistait à faire du Sénégal un pays sûr et de Dakar une capitale sécurisée, le nouveau directeur général de la police nationale, l’Inspecteur général Seydou Bocar Yague avait promis pour sa part que toute son action sera axée autour du renforcement de l’efficacité opérationnelle de la Police nationale, de l’épanouissement social et professionnel des fonctionnaires de la police et du rehaussement de la posture de l’institution policière. « Je prends ici l’engagement, avec l’ensemble des fonctionnaires de la Police nationale, de tout mettre en œuvre pour répondre efficacement aux multiples attentes des pouvoirs publics et des populations. La Police nationale fait face, aujourd’hui, à des menaces sécuritaires multiformes, notamment le grand banditisme, la criminalité nationale organisée et transfrontalière, le terrorisme et la cybercriminalité. C’est la raison pour laquelle il apparait primordial de procéder à une réactualisation de nos dispositifs et réadaptation de notre projet sécuritaire » avait-il indiqué lors de son installation à la tête des flics de ce pays. Puis, le général de police Seydou Bocar Yague avait juré qu’il allait renforcer davantage la collaboration avec les autres forces de défense et de sécurité que sont l’Armée, la Gendarmerie, la Douane etc. Eh bien, le moins que l’on puisse dire c’est que aussi bien le général Moussa Fall que le général Seydou Bocar Yague ont tenu parole puisque, depuis leurs prises de commandements, aussi bien la Gendarmerie que la Police traquent les malfaiteurs jusque dans leurs derniers retranchements !
Feuilles de route mises à exécution
Car depuis plusieurs semaines, sous la supervision du commissaire Ibrahima Diop, directeur de la Sécurité publique (Dsp), policiers et gendarmes ont mutualisé leurs forces et rationalisé leurs expertises à travers des opérations de grande nature sur l’ensemble du territoire national. On peut citer à ce propos les exemples des villes de Touba, Mbacké et Diourbel que policiers et gendarmes ont nettoyées en perspective du Grand Magal. Leurs opérations combinées ont porté leurs fruits avec l’interpellation d’une cinquantaine d’individus dont certains sont des criminels activement recherchés. Dans le cadre de cette traque conjointe, la police et la gendarmerie ont immobilisé 64 véhicules dont 29 pour défaut de visite technique, 12 pour défaut d’assurance, 05 pour transport irrégulier, 10 pour défaut de triangle pré-signalisation et 08 pour signaux non opérant. Après la région de Diourbel, les escadrons du général Moussa Fall et les groupements mobiles de l’inspecteur général Bocar Yague ont ratissé l’axe Mbour-SalyDiass.
Durant trois jours, gendarmes et policiers ont fouillé les coins et recoins de la Petite Côte. Dans leurs filets, elles ont ramené 301 individus pour diverses infractions : meurtres, ivresse publique manifeste, trafic de chanvre indien, agression, prostitution, racolage etc. Sans oublier une centaine de véhicules immobilisées et mis en fourrière. La région de Dakar, épicentre des violences urbaines et de l’insécurité d’une manière générale, a été investie, le weekend dernier, par les unités opérationnelles de Police et de Gendarmerie dans le cadre de la poursuite de leurs opérations conjointes. De Guédiawaye à Pikine en passant par Thiaroye-gare, Yeumbeul, les Parcelles Assainies et autres zones difficiles, flics et pandores ont nuitamment visité les nids de replis pour malfaiteurs. En déployant de gros moyens, ils ont fouillé de fond en comble les coins et recoins interlopes de la banlieue dakaroise. Cette vaste opération conjointe avait pour objectif de traquer et démanteler les durs réseaux de la criminalité qui sévissent dans divers quartiers.
Pour y parvenir, gendarmes et policiers y ont mené plusieurs contrôles de personnes attardées ou louches et d’automobilistes pour vérification d’identité et pièces afférentes à la mise en circulation de leurs véhicules. Bilan : 378 personnes alpaguées dont 114 pour non-respect du port obligatoire du masque, 201 pour vérification d’identité dont 36 individus pour ivresse publique manifeste, une pour conduite de véhicule sans permis ni assurance, 06 pour vol en réunion commis la nuit, 04 pour détention et trafic de chanvre indien, 09 pour détention et usage de chanvre indien, 01 pour extraction illicite de sable marin (charrette), 02 pour détention de produit cellulosique et 01 pour détention d’arme blanche. Pour couronner ces belles prises réussies dans la banlieue, plus de 50 véhicules et 100 motos ou scooters ont été immobilisés pour défaut de pièces.
Le duo Sécurité et Renseignement
Il est vrai qu’entre un « Rambo » de la sécurité territoriale qu’est le Général Moussa Fall et un « As » du renseignement, en l’occurrence l’Inspecteur général Seydou Bocar Yague, la complémentarité ne pouvait que produire de bons résultats. Surtout que les deux corps qu’ils dirigent ont combiné leurs moyens et leurs expertises pour former des forces redoutables. Certes, policiers et gendarmes ont eu, par le passé, à mener des opérations combinées périodiques. Mais cette fois-ci, leurs chefs ont opéré une rupture visant à faire sauter les barrières de zones de compétence pour mieux renforcer la coopération opérationnelle afin d’obtenir une meilleure anticipation des phénomènes, une organisation des dispositifs de lutte contre l’insécurité plus efficace et une meilleure planification des investigations criminelles dans les zones urbaines et rurales. Ce, dans le respect des règles d’organisation et d’emploi de chaque force et sous l’autorité des ministres des Forces armées et de l’Intérieur, du gouverneur de région, du directeur de la Sécurité publique et autres commandants territoriaux. Autant d’autorités qui agissent toutes ensemble de façon cohérente et complémentaire pour assurer la sécurité des personnes et des biens.
Selon l’adjudant Faye, en service au Bureau des relations publiques de la Police (Brp), ces opérations conjointes ont pour objectif de sécuriser davantage notre pays et, surtout, de raffermir les relations entre la Police et la Gendarmerie. « Désormais, ces opérations combinées seront permanentes sur l’étendue du territoire national. Au delà des capitales régionales et autres zones urbaines, toutes les localités rurales et autres en rase campagne seront visitées et revisitées par les unités de Police et de Gendarmerie sous le commandement du directeur de la Sécurité publique (Dsp), directeur des opérations de sécurisation » a-t-il assuré. Tant mieux pour la sécurisation des personnes et des biens dans un Sénégal sûr et sécurisé où il fera toujours bon vivre en famille et travailler en toute sécurité.
L'ÉTHIOPIE EST UN SYMBOLE DE LA CONSCIENCE PANAFRICAINE
Viols, exode, famine, tortures... Le conflit continue de s'enliser. Des faits dénoncés par une centaine d'intellectuels, dont le philosophe Souleymane Bachir Diagne
Viols, exode, famine, tortures... Le conflit continue de s'enliser. Des faits dénoncés par une centaine d'intellectuels, dont le philosophe Souleymane Bachir Diagne.
Dans la région de Sedhiou, une île encastrée entre 3 communes que sont : Sedhiou, Diendé et Karantaba suscite plusieurs débats. Rien que l’évocation de son nom donne des indications sur l’étrangeté et le caractère funeste du lieu
Dans la région de Sedhiou, une île encastrée entre 3 communes que sont : Sedhiou, Diendé et Karantaba suscite plusieurs débats. Les populations riveraines de l’île la regardent avec terreur. Pour cause, l’île du diable est un lieu hanté. Rien que l’évocation de son nom donne des indications sur l’étrangeté et le caractère funeste du lieu. C’est un endroit où personne ne s’aventure sans véritable motif.
Il reste très ancré dans les consciences populaires des populations qu’un certain diable y a élu domicile après avoir été chassé par le fondateur de Sédhiou. Aux lendemains de batailles épiques entre le fondateur de la ville et le succube, ce dernier sentant sa défaite prochaine, accepta de signer armistice. Dans la clause de l’entente tacite, il était convenu de ne plus revenir à Sédhiou mais qu’en retour, qu’on le laissât tranquille dans l’île où il devrait, à son tour, régner en maitre. Le désormais propriétaire de ce qui deviendra la ville de Sédhiou jugea la proposition juste. Il faudrait dire – pour être exact - qu’en bon visionnaire, il accéda à la requête de l’être maléfique pour éviter qu’après sa mort prochaine le diable ne pût revenir hanter le sommeil des fils de Sédhiou. Car, dans les croyances populaires, il est admis que les djinns, diables ou esprits malfaisants vivent des siècles ; ce qui n’est pas le cas pour le genre humain.
Sous ce rapport, si de son vivant le fondateur de Sédhiou pourrait contenir et repousser les assauts répétés du diable, rien ne garantirait, cependant, une protection après sa mort. C’est donc par souci de permanence de l’entente que le père de Sédhiou eût accepté cet accord. Le gentleman agreement voulût que le désormais maître de la localité intimât l’ordre à ses futurs protégés et à leur descendance de ne plus jamais troubler la quiétude de l’être diabolique désormais propriétaire de la partie insulaire de la ville. En plus, si le démon accepta la présence humaine sur son nouveau territoire, il obtint en retour du créateur de Sédhiou que les lieux soient toujours respectés, que la déférence par rapport à l’environnement y soit une priorité. En d’autres termes, il demanda au fondateur de ce qui deviendra la ville de Sédhiou de dire aux populations qui franchiront les limites iliennes de veiller au maintien de l’ordre et la préservation de l’environnement. Que si elles ne pourraient pas s’empêcher de venir troubler sa quiétude avec des risques encourus, qu’au moins les arbres ne soient pas abattus dans le périmètre insulaire, que les cueillettes suivent un certain ordre, qu’elles pourraient manger les fruits qui s’y trouveraient mais qu’elles ne les emportassent pas avec elles ou pour autre chose, pour éviter un quelconque gaspillage. Certains récits légendaires fustigeront ce pacte avec le succube ennemi du genre humain, d’autres, a contrario, loueront encore sa vision et son pragmatisme.
Les derniers, pour convaincre, affirment que le fondateur de la ville avait accepté ce compromis dans l’intérêt des populations dans la mesure où les questions environnementales sont en droite ligne de leurs intérêts. Car, en scellant ce pacte, il faisait de la partie îlienne de la capitale du Pakao une sorte de forêt classée. Il faisait montre d’une grande vision en ce sens où la déforestation et le gaspillage des ressources pourraient causer la disparition de certaines espèces et la raréfaction des fruits avec comme dommages collatéraux des famines prolongées et autres faims qu’on entend de par le monde. In fine, d’autres vont jusqu’à avancer que le tombeur du diable voulût que l’île soit l’éternel poumon vert de Sédhiou quel que soit son niveau de développement et d’industrialisation. Tout compte fait, il ne s’agit plus pour les populations de jauger de la pertinence ou non de pacte avec le diable. Ce qui pourrait intéresser plus, c’est la matérialisation du pacte et ses conséquences sur la vie des riverains de l’île. Certains récits à porter crédit ou à ranger dans le chapitre de légendes relatent quantité d’histoires à ce propos. On raconte encore à Sédhiou et environs que plus d’une vingtaine de personnes de Souna Balmadou eurent chaviré et trouvé la mort après avoir coupé des arbres et chargé dans leurs embarcations de fortune des troncs, des branches et des fruits. Les arbres, parait-il, reprirent leurs positions et les fruits tels qu’ils étaient avant abattage. Aussi, raconte-on que, quelques années après les indépendances qu’une équipe de chercheurs avaient, semblait-il, espéré trouver un gisement - pétrolier ou gazier ( ?!).
Nonobstant l’appétit que suscitaient les hydrocarbures, après leur départ, personne n’en parla plus, car - paraîtrait-il - des évènements inexplicables y étaient survenus. On raconte encore que pendant ces recherches qui perturbèrent la paix et la quiétude de l’île, des épidémies avaient surgi brusquement à Sédhiou, à Bakoum et à Sandiniéry faisant plusieurs victimes même parmi les chercheurs. Le reste des sondeurs rentra à Dakar et ne revint plus jamais et, depuis lors, aucune recherche ne s’est plus produite sur le site qui présenterait, selon certains dires, des signes potentiels de gisements d’hydrocarbures. On narre également que ce furent les colons français qui la rebaptisèrent « île du diable » à partir de 1937. Pour cause, des phénomènes surnaturels s’y succédaient dès 1936 date à laquelle les Français avaient décidé d’y ériger une prison du moment qu’elle avait tous les atouts pour être un lieu de réclusion. Car, il serait difficile de s’y évader. Malheureusement, vingt-sept prisonniers qui y travaillaient trouveront la mort ne serait-ce qu’au début de l’implantation du chantier.
L’entêtement du colon à vouloir évacuer les avertissements des populations riveraines de l’île se heurta au carnage qui continuait à chaque fois que des travaux de défrichement y étaient menés. Une légende même précisa qu’à chaque fois que des travailleurs revinrent le lendemain, ils trouvèrent le lieu intact comme si aucun défrichement n’y était fait la veille. Le colon en chef finit par abandonner le projet et donna le fameux nom « île du diable » au dioyé. Faut-il faire foi à ces récits ? De toute manière la quasi-totalité des populations y croit dur comme fer ! Ce qui est à ce jour clair, c’est qu’en plus de l’histoire qui fait de cette île un lieu particulier, il y a également la géographie qui la singularise.
Une géographie singulière
L’île n’est pas la seule à avoir un parrain démoniaque. Une autre localité îlienne en Guyane française porte le même nom avec certaines caractéristiques similaires comme l’hostilité de l’environnement. Pourrait-on établir un certain rapport entre les deux ou subsiste-t-il une simple coïncidence ? Ce qui est à ce jour clair en ce qui concerne l’île sédhiouoise, c’est qu’en plus de l’histoire qui en fait un lieu particulier, il y’a également la géographie qui la singularise. Sa position la place juste au milieu du triangle Sédhiou-Bakoum-Sandiniéri. Si l’on donne foi à certaines confidences occultes, ces trois cités ont bénéficié de plus de douas (prières) et autres protections mystiques que nulle autre localité de la contrée. Avec cette position centrale, l’île concentrerait une certaine force vitale. Cette force vitale p e r m e t - trait, selon c e r t a i n s sages, de renforcer le système immunitaire tant physique que spirituel des personnes.
En réussissant à décupler en sa faveur cette force vitale, on parvient à faire face aux phénomènes qui nous entourent et vivre encore plus et en bonne santé. D’après ces sages, il est certes inscrit dans le patrimoine génétique de chaque individu un système de défense. Tout de même, ce bouclier devrait être renforcé par des pratiques mystiques telles que les grisgris, les eaux bénites, certaines décoctions et potions de racines et d’herbes, pour qui maîtrise les lois de la nature et ses subtilités occultes.
La particularité de l’île du diable c’est aussi l’accès difficile. Mais la pénibilité de la conquête n’est pas sa seule singularité ; elle est également, à vrai dire, une presqu’île. En saison sèche, on peut y accéder à pied. Tout de même, il va falloir patauger dans les eaux boueuses et faire patte blanche pour éviter glissades et autres chûtes qui font légion ici. Pire, dès que les pluies deviennent abondantes vers la fin des mois d’aout et de septembre voire jusqu’en décembre janvier, avant que l’évaporation ne fasse effet, pour y être, ce sera à la nage ou en pirogue – comme l’avait fait l’ancien ambassadeur de France, Bigot, lors de sa fameuse visite. En pareil moment, l’eau arrive jusqu’aux reins pour un homme de taille moyenne. Il fallût donc s’appuyer sur des bâtons pour conquérir la terre de l’île.
A propos de terre, il s’agit plutôt de sable boueux en telle enseigne que même à ce niveau, vos pieds vont être couverts jusqu’aux genoux. A n’importe quelle période de l’année, l’accès est difficile et sollicite des efforts physiques énormes. En plus, la nature est très hostile sur ces lieux où la végétation, les eaux ou le sol n’ont nulle autre pareille. Est-ce du fait de la présence du succube ?
Pour nombre de sédhiouois, il n’y a pas l’ombre d’un doute, semble-t-il ! Au total, si les populations riveraines ne s’aventurent pas dans l’île pour des raisons évoquées ci-dessus, des étrangers - notamment des américains - a contrario s’y rendent de manière régulière et y passent la nuit. Pour quelle raison? Eux seuls ont la réponse.
*Extrait du livre LE BOIS SACRE
Ibrahima Diakhaté Makama est philosophe, écrivain, scénariste
«LA HAUSSE DES PRIX DES DENREES EST ESSENTIELLEMENT DUE A LA DESORGANISATION DU SECTEUR DU COMMERCE…»
Selon l’économiste Abdoulaye Seck, serait l’une des principales causes de la montée en flèche des prix des denrées de consommation courante.
La désorganisation du secteur du commerce due à l’inexistence de système de régulation, serait, selon l’économiste Abdoulaye Seck, l’une des principales causes de la montée en flèche des prix des denrées de consommation courante. L’ancien conseiller technique à la présidence de la République préconise la révision des ententes avec les opérateurs étrangers et la création d’une société anonyme chargée de l’exportation des produits agricoles vers l’étranger. Face aux augmentations récurrentes du prix du sucre, le spécialiste des questions économiques préconise de retoucher la convention liant l’Etat à la Compagnie sucrière sénégalaise …
La polémique enfle autour de la tension notée sur le prix des denrées de première nécessité. Du coté du pouvoir, on soutient que cette hausse ne dépend pas de lui mais de la flambée des prix au plan mondial. Pour l’économiste Abdoulaye Seck, il est vrai que cette thèse tient la route mais seulement voilà, il y a d’autres paramètres qui entrent en jeu. S’agissant des facteurs exogènes évoqués par le pouvoir, L’ancien conseiller technique à la présidence de la République admet que l’explication avancée par le pouvoir en place est plausible en ce sens que, selon lui, cette augmentation des prix s’explique effectivement par des causes exogènes qui découlent des conséquences de la pandémie de la Covid 19 notamment la contraction des productions mondiales avec la fermeture de milliers d’industries, les coûts d’approvisionnement et de ceux de production qui flambent et enfin les changements climatiques (inondations, feux de brousse etc.) qui détruisent les cultures et réduisent les espaces cultivables à travers le monde. Cela dit, notre interlocuteur estime qu’il faut aussi tenir compte des facteurs endogènes qui se traduisent par « la désorganisation du secteur du commerce avec l’inexistence d’un véritable système de régulation dans presque ¾ du pays, couplée au comportement véreux de certains commerçants. Il s’y ajoute, la faible contribution de la production intérieure dans la satisfaction de la demande globale des ménages (une contribution inférieure à 7 % précise-t-il) ».
Papa Abdoulaye Seck ajoute à ces causes endogènes les énormes pertes dans ce secteur dues à la crise sanitaire mondiale et qui se situent dans l’ordre de 12.5% du PIB mais aussi l’incapacité pour l’Etat de maintenir sa politique de blocage des prix du fait des autres urgences d’ordre sanitaire et social découlant de la gestion de la crise sanitaire. Last but not least, il y a l’épuisement des stocks nationaux avec le maintien de l’organisation des fêtes et cérémonies religieuses, politiques et administratives qui sont des moments de très grandes consommations par exemple les magals, gamous, Tabaski, Korité, Pâques, manifestations politiques et administratives …
Il faut réviser la convention avec la CSS pour maitriser le sucre…
Sur la question du sucre, notre interlocuteur estime que pour dépasser les problèmes récurrents liés à l’approvisionnement du sucre, il faut impérativement réviser la convention d’établissement de la Compagnie sucrière sénégalaise dans un sens qui maintienne la nécessaire protection de cette industrie nationale tout en lui octroyant un quota raisonnable sur la demande globale en sucre mais également en réglementant la partie à importer en rapport avec les autres acteurs du secteur. Dans le même registre de correction des insuffisances économiques, Pape Abdoulaye Seck explique qu’au sujet de l’huile, rien n’est plus incohérent que de cultiver de l’arachide convoitée par les plus grands pays du monde alors que le Sénégal vit sans cesse des tensions sur l’huile. Sans compter le fait que les Sénégalais consomment de l’huile de faible qualité alors que notre pays exporte son arachide qui sert à produire de l’huile haut de gamme.
Toutefois, tout espoir n’est pas perdu puisque l’ancien conseiller technique à la Présidence se dit convaincu qu’il est tout de même possible de changer le cours des choses, dans la mesure où, selon lui, la politique industrielle et agricole reste dominée par une exportation de matières premières qui fait que l’essentiel de la production est destinée aux entreprises asiatiques au détriment de la Sonacos et des autres huiliers. C’est ce qui fait que, d’après lui, notre pays n’a aucune capacité d’influence sur la fixation des prix au niveau du marché mondial. Plus grave, se désole-t-il, notre arachide est maintenant taxée de seconde catégorie du fait d’une très forte teneur en aflatoxine. Poursuivant, l’économiste indique que, dans le cas précis du secteur arachidier, le contexte mondial et les nouvelles formes et méthodes d’exploitation exigent un changement de paradigme au niveau de la politique agricole notamment de la SONACOS dans sa politique de collecte, de traitement et de commercialisation de la production arachidière. Ainsi, la nouvelle Sonacos devrait se retrouver au début et à la fin du processus avec plusieurs plateformes d’intervention. Selon l’économiste Pape Abdoulaye Seck, les mesures suivantes pourraient être envisagées. Il s’agit de la révision de la convention avec les opérateurs étrangers dans le but de créer une société anonyme chargée de toute exportation de produits agricole vers les pays européens et asiatiques. Cette société serait dotée d’un capital détenu par la Sonacos, les associations de producteurs, l’Asepex et les partenaires étrangers.
Pour garantir l’autosuffisance alimentaire, il faut corriger les ententes avec les opérateurs étrangers
Notre interlocuteur insiste sur le fait que cette société, qui serait la principale partenaire de la Sonacos, devra préfinancer la restructuration technique de cette dernière puisqu’ayant déjà la garantie d’être le destinataire de l’exclusivité des exportations. Lesquelles seront constituées de produits finis et/ou semi finis. Ce qui aboutira à la réfection et à l’équipement des trois unités industrielles de la Sonacos et l’aménagement d’autres zones de collecte. Glissant sur la posture du ministère du Commerce par rapport à la gestion de la crise notée sur les denrées de consommation courantes, Abdoulaye Seck dit toute sa désolation de constater « qu’il n’y a pas eu de communication gouvernementale sur le sujet ». D’ailleurs, il assume que depuis deux ans il n’y a pas eu de rencontre entre le ministère et les acteurs pour statuer sur les orientations et perspectives du secteur. La dernière sortie du ministre dans ce sens remonte au lancement du système d’achat en ligne de pain lors de la deuxième vague de la Covid 19.
LA BANDE DES QUATRE, UN PROJET MORT-NÉ ?
L’alliance annoncée en grande pompe entre le PUR, Pastef, le PDS et Taxawu Sénégal peine à être une réalité. En cause, une suspicion mutuelle entre les différents acteurs couplée à des divergences sur la stratégie à adopter en perspective des locales
L’alliance politique formée par le PUR, Pastef, le PDS et Taxawu Sénégal annoncée en grande pompe par Serigne Moustapha Sy le jour de la Tamxarit peine à être une réalité. Depuis l’annonce tonitruante du marabout, rien de concret et aucun acte majeur n’ont été posés malgré la levée de boucliers qu’elle a provoquée. Une alliance qui d’ailleurs pourrait finir en eau de boudin car décriée par de larges franges de l’opposition qui ont dénoncé une discrimination dont elles feraient l’objet de la part de ce qu’elles appellent « la bande des quatre » en référence aux protagonistes de la révolution culturelle prolétarienne chinoise… On parle de saupoudrage.
La première grande rencontre, si ce n’est la réunion de lancement de cette grande coalition de l’opposition, était annoncée pour ce mercredi. Le Témoin est en mesure de vous dire qu’elle n’aura pas lieu puisque rien de concret n’a été posé par les différentes formations politiques présentées comme devant la constituer notamment le PUR, Pastef, le PDS et Taxawu Sénégal.
Les négociations entre elles buteraient sur la stratégie à adopter en direction des élections locales du fait que deux camps se dégagent. Le premier prône une alliance préalable entre les quatre avant une éventuelle ouverture aux autres forces de l’opposition. Une manière de truster les positions éligibles sur les listes avant d’ouvrir la porte aux autres. L’autre estime qu’il faut ouvrir la coalition à tout le monde « sans aucun esprit ségrégationniste » selon un de nos interlocuteurs responsable dans un des quatre partis.
Sans être catégorique, il estime qu’on retrouvait dans le premier camp, le PUR, PASTEF et Taxawu Sénégal. Les tenants les plus déterminés de ce camp restent Ousmane Sonko et Khalifa Sall. « Ousmane Sonko joue à un jeu perfide. Au niveau du PDS, les gens sont très remontés contre lui surtout qu’il a été à la base de la cassure des coalitions Jotna et M2D. Tout le monde sait que Serigne Moustapha Sy a été démarché par Ousmane Sonko qui est à la base toute cette manœuvre » souligne notre source. Une source libérale ajoute que « la coalition n’est pas encore créée même si on en parle partout. Les gens ne sont que dans la suspicion. Serigne Moustapha Sy reste un électron libre, il a lancé l’idée, mais la coalition n’existe pas encore. Cela dit, il y en a qui surfent sur cette affaire pour se faire un nom et jouer rapidement aux leaders de l’opposition notamment un Khalifa Sall qui est en train de faire beaucoup de démarches à l’endroit de beaucoup de gens. Pour que demain, quand la coalition sera mise en place, il puisse avoir des alliés, des gens qui lui sont redevables en disant que c’est lui qui les a amenés. Mais en réalité, il ne peut y avoir que deux approches. Soit que les quatre seuls lancent l’affaire et appellent ensuite les autres. Ou alors qu’on appelle tous les acteurs de l’opposition pour qu’ensemble on mette cette affaire sur pied. Sans pour autant qu’il y ait discrimination. Au départ c’est qu’on avait convenu, mais, en cours de route, chacun essaie de tirer de son côté ».
Le PDS pour une coalition ouverte à toute l’opposition
Dans l’autre camp, celui de l’ouverture à tout le monde, on retrouve le Parti démocratique sénégalais. Les Libéraux veulent tout simplement que la coalition s’ouvre à toute l’opposition sénégalaise. « Au niveau du PDS, lorsqu’il y a eu blocage, nous avions proposé qu’on ouvre l’affaire à tout le monde. Mais les autres ont refusé. Maintenant s’ils pensent que cette coalition leur appartient et qu’ils peuvent la faire sans le PDS, c’est autre chose et je ne pense pas qu’il y ait cette prétention. D’autres cadres politiques sont là, notamment le Congrès de Renaissance démocratique (CRD) qui regroupe entre autres Taxaw Tem (Bouba Diop), ACT (Abdoul Mbaye), Tekki (Mamadou Lamine Diallo), République des Valeurs (Thierno Alassane Sall), LD Debout (Pape Sarr), le Front de résistance nationale de Pape Diop, Malick Gakou, Diop Decroix, la coalition Jotna composé d’une vingtaine de partis politiques. Comment peut-on les exclure ou leur demander d’être à la remorque d’une alliance, c’est insensé ! » s’étonne notre source libérale.
Et de se demander « quelle est l’urgence par rapport aux locales ? L’urgence devrait être les inscriptions sur les listes électorales. Ce qui est derrière nous présentement. Après quoi, les partis politiques devraient avoir le temps nécessaire de repenser cette coalition de l’opposition et de l’installer dans les règles de l’art et d’une manière où chaque leader de l’opposition se retrouverait dans la démarche et dans la définition des modalités. Sinon ce serait ségrégationniste de vouloir choisir certains et d’en laisser d’autres ».
Un critique de l’espace politique conclut en raillant la coalition supposée des 4. « Cette coalition, c’est saupoudrage. Vous pensez que des hommes politiques aussi aguerris que Malick Gakou, Pape Diop, Mamadou Diop Decroix, Mamadou Lamine Diallo, Thierno Assane Sall, Abdoul Mbaye vont se laisser remorquer comme des moutons de Panurge par la coalition des 4 ? Soyons sérieux ! Khalifa Sall est en train de tout faire pour que cette coalition à quatre réussisse. Il est tout simplement manipulé par Barthélémy Dias. C’est du n’importe quoi !» s’exclame cette figure de l’opposition.
PROLIFERATION DES CHARLATANS DANS LA MEDECINE TRADITIONNELLE
Le secteur de la médecine traditionnelle est infesté de charlatans qui participent à ternir son image. A l’occasion de la Journée africaine de la médecine traditionnelle célébrée hier au Sénégal, les acteurs ont préconisé l’assainissement du secteur.
L’absence d’un cadre juridique a entraîné de multiples problèmes dans le secteur de la médecine traditionnelle. Faute d’un cadre juridique, les charlatans ont infesté le milieu, menant tranquillement leurs activités, sans faire l’objet de poursuites judiciaires. Ce vide juridique donne des urticaires aux acteurs du milieu qui exigent l’institution d’une loi portant assainissement du secteur.
Selon le président de l’inter ordre, Dr Amath Niang, la médecine traditionnelle telle que prescrite au Sénégal plonge les populations dans un sentiment de doute du fait du manque d’organisation et de l’absence de réglementation. «Il faut nécessairement assainir le milieu pour une meilleure visibilité des intervenants. On doit savoir qui fait quoi, qui est qui et comment il est organisé. Beaucoup de personnes semblent être revêtues de compétences pour guérir par des remèdes d’ordre traditionnel. Ce que je ne saurais renier ou remettre en cause, mais ma rigueur scientifique m’oblige à m’interroger sur les procédés ayant conduit à de tels résultats», souligne-t-il avant de préciser que la médecine traditionnelle est un patrimoine propre aux Africains.
«Lui accorder une attention requise peut nous procurer une nette amélioration de l’espérance de vie de nos populations. Personne ne doute de l’attachement de nos populations à cette médecine et leur orientation vers certains praticiens. Il est de notre responsabilité de pouvoir surveiller, contrôler cette activité en définissant les critères d’appartenance à cette médecine, ainsi que la profession d’exercice de cet art», dit-il.
A cet effet, Dr Amath Niang propose une formation diplomante pour professionnaliser le secteur. «Ce patrimoine riche doit être exploité en introduisant des modules de formation diplomante avec la possibilité d’une spécialisation soutenue par des générations d’universitaires qui assureront la pérennité de cette branche académique», plaide-t-il.
Considérant que la pandémie de Covid a révélé la nécessité, surtout pour les pays en voie de développement, de trouver des mécanismes qui seraient des alternatives à la dépendance pharmaceutique, Dr Niang affirme : «Notre environnement est tout à fait approprié pour nous permettre de nous soigner par nous-mêmes et pour nous». Par conséquent, il trouve pertinente l’idée d’aller vers la restructuration et la création d’un cadre réglementaire du secteur de la médecine traditionnelle.
Epousant la même thèse, le secrétaire général de la Fédération des tradipraticiens, Abdoulaye Ndir, plaide fortement pour l’assainissement du secteur. «On veut bien assainir notre secteur, mais s’il n’existe pas de cadre juridique, on ne pourra pas y arriver. On doit discuter du projet de loi, avancer sur la question afin de définir qui est qui», affirme-t-il avant d’accuser les autorités d’avoir une part de responsabilité sur la prolifération des charlatans. «Il est certes vrai que c’est l’Assemblée Nationale qui vote les lois, mais si vous ne nous rencontrez pas afin de nous associer à cette lutte, on ne pourra pas donner assez de garanties à l’institution pour qu’elle vote la loi», indique-t-il.
A défaut d’un fondement, insiste Abdoulaye Ndir, on ne pourra pas traduire les charlatans. On peut bien les traquer, mais sur quelles bases ? Nous n’en avons pas encore. Il faut que vous nous dotiez d’outils pour pouvoir lutter contre eux», clame le secrétaire général de la Fédération des tradipraticiens.
AMINATA ASSOMME LES ORGANISATIONS CONSUMERISTES
Très remontée, Aminata Diatta a décroché des tirs nourris à l’endroit de ces organisations qui, selon elle, veulent faire croire à l’opinion que le fil du dialogue est inexistant entre eux sur la hausse des prix
La ministre du Commerce ne comprend pas la position des associations de consommateurs sur la hausse des denrées de première nécessité. Très remontée, Aminata Diatta a décroché des tirs nourris à l’endroit de ces organisations qui, selon elle, veulent faire croire à l’opinion que le fil du dialogue est inexistant entre eux sur la hausse des prix.
‘’Il y a une chose qui m’intrigue dans les débats depuis ce matin. On a l’impression que c’est la première fois que je me retrouve autour d’une table avec les organisations de consommateurs pour une concertation sur les prix. A cet état de fait, il est important de rétablir la vérité des choses. A chaque fois qu’il y a eu rencontre, les principales organisations consuméristes ont été conviées”, a d’emblée clarifié la ministre du Commerce qui a tenu à solder ses comptes avec ces organisations qui la prennent pour l’unique responsable de ce renchérissement des prix de grande consommation. Aminata Assome Diatta indique que dès sa nomination à la tête de ce département ministériel en 2019, elle a toujours privilégié le dialogue et la concertation. Et elle ajoute qu’elle a convoqué à deux reprises le Conseil national de la consommation. «Le premier s’est tenu le 8 août 2019, et le second c’était le 1er octobre 2019.
D’ailleurs, c’est à ce moment que la réglementation sur le secteur de la boulangerie a été adoptée. De larges discussions ont été ouvertes entre les acteurs. Il y avait pratiquement tous les acteurs. Sauf qu’on vous a conviés et que vous vous êtes absentés. Et cela n’est pas la responsabilité du ministère du Commerce. Les gens n’ont pas la même compréhension du concept du Conseil national de la consommation qui est un cadre consultatif pour prendre des décisions. Donc, quand il y avait une stabilisation des prix, ce n’était pas opportun de convoquer le Conseil national de la consommation», rectifie la responsable apériste.
Aminata Assome Diatta ajoute qu’en pleine pandémie, le ministère du Commerce a convoqué les organisations de consommateurs et de commerçants, l’administration et autres en réunion sur la disponibilité des denrées de première nécessité et sur la situation du marché. «A l’issue de cette réunion, un comité de veille a été mis en place. Et le comité s’est réuni, au courant de 2020, au moins 4 à 6 fois. C’est pourquoi, malgré la longue traversée du désert à cause de la pandémie, le Sénégal n’a pas connu des difficultés pour l’approvisionnement. D’ailleurs, le comité a tenu une réunion le 18 janvier 2021 et une autre le 25 mars de la même année.
Et lors de cette réunion, toutes les parties prenantes, notamment les organisations de commerçants et de consommateurs, ont été convoquées. Je ne connais pas des acteurs qui n’ont pas été impliqués dans les actions du ministère du Commerce», insiste le chef du département du Commerce qui ajoute que l’idée est de tenir tous les deux mois un cadre de concertation. Poursuivant, elle indique que lors de la première édition de la Conso-confiance, toutes les figures des organisations de consommateur ont participé à la rencontre. «Et ce sont les mêmes acteurs qui ont participé à la deuxième édition qui a été l’occasion pour distribuer la lettre du commerce. Et c’était spécifiquement sur les prix», clame la ministre du Commerce et des PME.
LES ORGANISATIONS CONSUMERISTES DENONCENT DES MESURES COMMANDEES
Entre les associations de consommateurs et la ministre du Commerce, c’est le dialogue des sourds
Entre les associations de consommateurs et la ministre du Commerce, c’est le dialogue des sourds. En effet, lors du Conseil national de la Consommation qui s’est tenu hier pour se pencher sur la hausse généralisée des prix de première nécessité, les consuméristes ont taxé Aminata Assome Diatta d’autoritaire.
Les mesures proposées par la ministre du Commerce au Gouvernement ne sont pas consensuelles. En effet, les organisations de consommateurs fustigent la démarche d’Aminata Assome Diatta qui, selon elles, est venue avec ses mesures. «Ce qui s’est passé au Conseil national de la consommation, ce n’est pas une concertation. En réalité, c’est un monologue », fulmine Me Massokhna Kane. Le président de Sos Consommateurs pense qu’il était judicieux d’entendre la Compagnie Sucrière Sénégalaise pour ce qui concerne la hausse du prix du sucre et les meuniers pour la farine. «Ce qui aurait permis aux gens de faire de bonnes recommandations. C’estle ministère du Commerce qui est partie prenante de ce Conseil et qui le préside certes, mais d’autres ministères sont impliqués», peste le président de Sos Consommateurs.
En termes clairs, Me Massokhna Kane considère que la rencontre n’a pas permis d’avoir des concertations pour pouvoir faire des recommandations fortes au Gouvernement. C’est pourquoi, il se veut pessimiste par rapport à l’effectivité de la baisse des prix des denrées de première nécessité. «Cela fait deux ans que le ministre est là, mais il n’y a jamais eu de Conseil national de la consommation. Cette institution qui devrait se concerter sur tout ce qui est problème de prix et de concurrence ne s’est jamais réunie depuis deux ans. Le marché a été laissé à lui-même. Le ministère est venu nous faire un exposé sur les prix et décliner ses mesures », sérine Me Massokhna Kane.
Revenant sur les mesures, le président d’Ascosen, Momar Ndao, a insisté sur la nécessité de sanctionner les commerçants qui décident d’augmenter les prix. «Les présentations qui ont été faites concernent les augmentations qui viennent de l’extérieur. Or, il y a des augmentations qui viennent de l’intérieur et qui n’ont rien à avoir avec la hausse des prix au niveau international. C’estle cas notamment de la hausse des prix du sucre qui est due uniquement à de la spéculation organisée et devant laquelle le ministère du Commerce est resté de marbre. Le prix de l’oignon connaît une augmentation extraordinaire sans l’intervention du ministère du Commerce. Ce sont ces différents dysfonctionnements qui ont entraîné une augmentation généralisée. Parce que sans sanction, les commerçants prennent le loisir d’augmenter les prix», indique Monsieur Ndao qui ne comprend pas la décision de la douane de prélever 3% supplémentaires sur les produits importés pour financer la modernisation de l’Administration douanière.
Pour le patron de Ascosen, la surveillance des prix et leur homologation devraient être le travail quotidien du ministère du Commerce. «Il faut qu’il y ait des difficultés pour qu’on puisse prendre des dispositions. Il faut homologuer tous les produits de première nécessité. Nous voulons un ministre de Commerce qui est là pour régler les problèmes des populations au lieu de s’occuper à faire des campagnes électorales à Keur Massar. Sa mission consiste à trouver des solutions face à la hausse des prix», tonne Monsieur Ndao à l’endroit de la ministre Aminata Assome Diatta.
LE SENEGAL ENVOIE 625 SOLDATS CHEZ BARROW
Le général de brigade Fulgence Ndour, chef d’état-major de l’armée de terre, a remis, mardi, à Toubacouta (Fatick, centre), le drapeau au cinquième détachement sénégalais de la Mission de la CEDEAO en Gambie (MICEGA)
Le général de brigade Fulgence Ndour, chef d’état-major de l’armée de terre, a remis, mardi, à Toubacouta (Fatick, centre), le drapeau au cinquième détachement sénégalais de la Mission de la CEDEAO en Gambie (MICEGA), composé de 625 militaires dont 12 personnels féminins, a constaté l’APS.
“La contribution de l’armée sénégalaise à cette mission sous-régionale perpétue notre tradition d’accompagner la recherche de la paix et de la stabilité à travers les organisations sous-régionales, régionales et internationales. Elle contribue à la recherche de la stabilité dans un pays frère et frontalier dont la marche vers la démocratisation et le développement socio-économique constitue pour nous un enjeu stratégique majeur”, a-t-il expliqué, en marge de la cérémonie.
La manifestation a enregistré la présence du gouverneur de la région de Fatick, Seynabou Guèye, du commandant de la zone militaire numéro 3, le colonel Ousmane Aly Kane, entre autres responsables de l’armée sénégalaise. “Officiers, sous-officiers et militaires du rang du cinquième détachement de la mission de la CEDEAOen Gambie, cette mission représente un défi. Cependant, je reste très confiant quant à vos capacités à vous montrer à la hauteur des attentes et espérances légitimes de votre pays, car connaissant la qualité de votre encadrement et le niveau de votre préparation opérationnelle”, a lancé le général de brigade, Fulgence Ndour.
Selon lui, “l’instruction et l’entraînement qui ont été dispensés au cinquième contingent de la MICEGA leur permettront de mener à bien leur future mission en Gambie, théâtre où leurs prédécesseurs ont déjà balisé la voie par des acquis opérationnels substantiels et un comportement irréprochable forçant ainsi l’admiration des populations gambiennes et le respect des autres contingents frères”. “Vous serez engagés pendant une période sensible car coïncident avec l’organisation de l’élection présidentielle gambienne devant se dérouler le 4 décembre 2021”, a rappelé le général de brigade Fulgence Ndour au cinquième contingent de la MICEGA. Il assure n’avoir pas de doute qu’ils poursuivront “dans la voie de l’excellence”, rappelant que leur chef et leur “encadrement minutieusement sélectionné ont fait leur preuve en termes de sérieux, de compétence et d’engagement dans les différentes missions”. “Vous devez faire montre d’un engagement total pour être les dignes héritiers de nos valeureux anciens, acteurs et témoins des multiples engagements ayant forgé le prestige de nos armées”, a-t-il exhorté.
Le général de brigade Fulgence Ndour a, par ailleurs, invité le contingent sénégalais à respecter les mesures barrières édictées par les autorités sanitaires pour éviter la maladie à coronavirus.