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23 juin 2025
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COUVRIR L'ACTUALITÉ AMÉRICAINE SOUS LA PRÉSIDENCE TRUMP
Édition spéciale à Point USA cette semaine avec Anne Corpet, envoyée spéciale de RFI aux États-Unis lors des quatre dernières années. Elle revient sur les implications de cet épisode particulier de la vie politique américaine pour un journaliste étranger
Dans le cadre de nos interviews de l’été Point USA reçoit cette semaine, Anne Corpet, envoyée spéciale aux Etats-Unis pour RFI, Radio France Internationale, où elle achève un séjour de 4 ans. Elle nous confiera ses impressions de journaliste sur une période particulièrement agitée dans l’histoire de ce pays.
Nouvelle édition de Point USA, une émission hebdomadaire qui s’adresse plus particulièrement à un public francophone et francophile, avec pour objectif de discuter en français de l’actualité américaine en compagnie de René Lake, analyste politique et directeur de presse, Dennis Beaver, avocat et chroniqueur juridique à Bakersfield, en Californie, Herman Cohen, ancien secrétaire d’Etat adjoint américain et avec la légende du monde radiophonique Georges Collinet.
La présentation est assurée par Claude Porsella et la réalisation et le montage par Serge Ndjemba.
texte collectif
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LES IMPACTS DE LA COVID-19 SUR LA SOCIÉTÉ SÉNÉGALAISE
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - Avec la pandémie, les femmes se sentent plus malheureuses. 89,1% des chefs de famille estiment que les liens familiaux dans leur ménage se sont détériorés. Les secteurs en avance sur la digitalisation ont mieux résisté
#SilenceDuTemps - La Covid-19 est intervenue comme un tsunami planétaire avec son cortège de surprises, ses élans d’envahissement, son rythme accéléré, sa nocivité ravageuse, son lot de personnes infectées et un nombre considérables de morts. La pandémie a fortement secoué voire mis à plat le système de santé, réinterrogé le dispositif de santé, d’approvisionnement en médicaments, en matériels médicaux d’une part, et le système de protection sociale d’autre part de la plupart des pays du monde dont le Sénégal. Elle a très vite dépassé la position du point d’alerte, tellement les coups reçus par tous les secteurs socioéconomiques ont été foudroyants et bien souvent fatidiques.
Dans cet article, les impacts de la Covid-19 sur la société sénégalaise sont résumés en s’appuyant sur les résultats des enquêtes réalisées par le Laboratoire de Recherche sur les Transformations Economiques et Sociales (LARTES-IFAN) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. En premier lieu, la situation socio-économique du Sénégal juste avant la pandémie à la Covid-19 est présentée grâce aux données de l’étude du LARTES-IFAN dans le cadre du Baromètre Jàngandoo sur 16 000 ménages représentatifs à l’échelle départementale et collectées entre avril et juillet 2019 (Fall et al., 2021a et LARTES-IFAN, 2019). Cela a permis d’évoquer le contexte socio-économique avant l’irruption de la Covid-19 et la couverture de la protection sociale au sein des ménages grâce aux données recueillies lors de l’enquête ménage réalisée par le LARTES en 2019.
En second lieu, la situation sanitaire au Sénégal au moment où intervient la pandémie est déclinée au moyen des données de l’enquête nationale sur les facteurs de risques des maladies non transmissibles « STEPS 2015 » effectuée par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD, 2015).
En troisième lieu, les impacts de la Covid-19 sont analysés selon différents secteurs. Tout d’abord, ses impacts sur la société sénégalaise sont résumés en s’appuyant sur les résultats des deux enquêtes conduites par le LARTES-IFAN. La première enquête en collaboration avec l’Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires (IFPRI) portant sur l’impact de la Covid-19 sur 3 003 femmes rurales en 2020 (Fall et al., 2021b ; LARTES-IFPRI, 2020) ; et la deuxième concernant l’impact de la pandémie sur la famille sur un échantillon de 700 ménages en 2021 dans quatre régions (LARTES, 2021) soutenue par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Ensuite, les impacts de la Covid-19 sur les acteurs culturels sont discutés en se basant sur les données enregistrées lors de l’enquête réalisée par le LARTES-IFAN en 2021 avec le Musée des Civilisations Noires et le Musée Théodore Monod de l’IFAN sur l’impact de la Covid-19 sur 441 acteurs culturels (LARTES et al., 2021). Enfin, les impacts de la Covid-19 sur les petites et moyennes entreprises (PME) sont démontrés grâce aux renseignements tirés de l’étude du LARTES-IFAN menée en partenariat avec Lux Dev avec le soutien de l’Union européenne sur 200 PME dans les cinq régions Sud et Est (LARTES, 2021b). De même, les ajustements favorables entraînés par cette pandémie sont décrits. En conclusion, des pistes d’actions sont proposées.
- La situation socio-économique du Sénégal avant les premiers cas de Covid-19 -
Des conditions de vie précaires ont caractérisé la situation au Sénégal avant la Covid-19 comme le révèle l’enquête sur 16 000 ménages représentatifs à l’échelle départementale (Fall et al., 2021a et LARTES-IFAN, 2019). Le contexte était d’ores et déjà marqué par des disparités géographiques encore fortes (Dakar, la capitale regroupe 31% de la population du pays) ; des établissements humains multipolarisés et des régions nouvelles peu habitées (la région de Kédougou est habitée par 1% de la population sénégalaise). Les mêmes données montrent que la dynamique collective était définie par une grande taille des ménages (plus de 9 personnes en moyenne), dirigés par les chefs de ménage âgés entre 40-59 ans et un quart des chefs de ménage sont des femmes.
En outre, la précarité des ménages persistait en considérant que 34% des ménages sont locataires, hébergés ou vivent dans un habitat bricolé ; 60% des ménages ne disposent pas de sol en ciment, un quart n’a pas de mur du bâtiment principal en matériaux définitifs ; près de 2/3 des toits des habitations ne sont pas en béton. De même, une bonne partie des ménages (40%) n’ont pas accès à l’électricité ; une grande majorité (79%) n’ont pas de toilettes modernes et /ou n’ont pas de réfrigérateur (70%).
Cependant, entre 2016 et 2019, le niveau de vie des Sénégalais était en meilleure progression que le cadre de vie (Figure 1 à voir en illustration de ce texte). Les données ménages de Jàngandoo montrent que même si en 2019 près du tiers des ménages (32,7% en 2019 contre 42,7% en 2016, présente un niveau de vie « faible » (soit une réduction de la pauvreté de 10 points), le pays connut un léger élargissement des classes moyennes (45,1% en 2019 et 43,8 % en 2016) et surtout un accroissement significatif de près de 10 points entre 2016 et 2019 de ménages ayant un niveau de vie « élevés » (22,2% en 2019 contre 13,5% en 2016).
Cette situation révèle l’intérêt de privilégier l’approche communautaire dans la gouvernance. En effet, les citoyens sont fortement associés à la fois dans différentes communautés d’appartenance religieuse, coutumière, associative, familiale, professionnelle, laissant ainsi régenter une part importante de leur vie par la régulation exercée en groupes socioculturels et socio-économiques. Il s’y ajoute une économie fortement dominée par le secteur dit informel ainsi que le relève le Recensement Général des Entreprises au Sénégal (ANSD, 2016) avec 97% de PME contre seulement 3% de grandes entreprises qui cependant contrôlent 83% des investissements.
- La situation sanitaire au Sénégal au moment où intervient la Covid-19 -
Sur le plan de la santé, lorsqu’intervient la Covid-19, les maladies infectieuses étaient à la baisse, tandis que les maladies métaboliques connaissaient un accroissement exponentiel. Selon les données de l’enquête STEPS 2015 produite par l’ANSD (2015), 42% des décès étaient liés aux maladies non infectieuses. Les mêmes données indiquent que 45% des femmes et 27% des hommes étaient touchés par l’hypertension artérielle. Cette situation indexe les modes alimentaires de consommation ainsi que la détérioration de l’environnement (pollution atmosphérique et hygiène de vie). Ces données montrent également que l’exposition aux comorbidités est forte. Parallèlement, malgré les efforts de l’État, seuls 16,9%[1]des ménages bénéficient d’une couverture sociale tout programme confondu selon l’enquête ménage réalisée par le LARTES-IFAN en 2019 (LARTES, 2019). On retrouve là l’urgence d’étendre rapidement, tant pour le nombre de personnes couvertes que la qualité des prestations, le système de protection sociale.
Si on s’intéresse aux différents programmes de couverture sociale (Figure 3 en illustration de ce texte), la bourse de sécurité sociale est la couverture prépondérante à hauteur de 62.4%, suivi de la Couverture Maladie universelle (CMU) qui recueille 20.7%, tandis que les Instituts de Prévoyance Maladie (IPM) centrés sur les employés assurent 7.9% ; les assurances privées pour 5.5 % et les gratuités de soins de santé pour 2.3%. Les autres couvertures restent résiduelles de l’ordre de 1.2%.
- Les principaux résultats des études sur les impacts de la Covid-19 sur la société sénégalaise -
Le LARTES a réalisé en collaboration avec l’IFPRI une étude sur l’impact de la Covid-19 sur 3 003 femmes rurales en 2020. Avec le soutien du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, une autre étude sur l’impact de la Covid-19 sur la famille autour de 700 ménages en 2021 a été menée sur quatre régions (Dakar (Ouest), Diourbel (au centre), Tambacounda (Est) et Ziguinchor (Sud).
Les résultats de ces études mettent en exergue trois facteurs majeurs que sont :
- L’évolution de l’indicateur de faim qui est passée du simple au triple dans les deux zones rurales des régions d’étude que sont Kolda (Sud) et Kaolack (Centre) ;
- La baisse du bien-être émotionnel des femmes : autrement dit, avec la Covid-19 les femmes se sentent de plus en plus malheureuses (figure 5) ;
- La détérioration des liens familiaux pendant la Covid-19 dans la mesure où 89,1% des chefs de ménage estiment que les liens familiaux dans leur ménage se sont détériorés avec la Covid-19 dont 48,8% de manière « forte »..
Néanmoins, des changements notoires ont été relevés, car la crise de la Covid-19 a renforcé les échanges entre les générations. La présence accrue des membres du ménage durant le semi-confinement a favorisé la réalisation d’activités communes. On note un changement positif dans toutes les régions dans la réalisation d’activités communes. Notons que la tendance à la baisse dans la réalisation d’activités communes est plus observée à Dakar (capitale et à l’ouest) et à Ziguinchor (Sud).
Du point de vue de la répartition des tâches au sein du ménage entre les hommes et les femmes, il n’y a pas eu de changements majeurs. Cependant, les hommes se sont investis davantage dans les tâches réservées aux femmes que l’inverse.
En outre, la quasi-totalité des ménages a fait face à des contraintes financières. Le fait de passer plus de temps ensemble n’a pas favorisé une meilleure communication au sein des couples. Des dégradations sont assez marquées à Dakar et à Ziguinchor et les améliorations sont marginales.
- Les impacts de la Covid-19 sur les acteurs culturels ne sont pas en reste -
Une autre étude du LARTES réalisée en 2021 avec le Musée des Civilisations Noires et le Musée Théodore Monod de l’IFAN sur l’impact de la Covid-19 sur 441 acteurs culturels montre que la pandémie a engendré un manque à gagner pour l’écrasante majorité des acteurs culturels : 95,9% d’entre eux déclarent avoir subi des pertes suite à la pandémie. (voir figure 7 en illustration de ce texte)
- Les impacts négatifs et massifs de la Covid-19 sur les PME -
Le LARTES-IFAN en collaboration avec Lux Dev avec le soutien de l’Union européenne a réalisé une évaluation sur 200 petites et moyennes entreprises (PME) dans les cinq régions Sud et Est du Sénégal : Ziguinchor, Sédhiou, Kolda, Kédougou et Tambacounda en avril-mai 20221. Il apparaît que la Covid-19 plombe les entreprises. Effectivement, l’enquête révèle que les pertes subies (92.7% [2]) par les entreprises en raison de la pandémie de COVID-19 s’avèrent importantes compte tenu du fait que la quasi-totalité d’entre elles sont de petite taille. Face à la crise sanitaire, plusieurs entreprises rencontrent une baisse d’activité qui se traduit par des pertes de revenus. La situation liée à la pandémie entraîne souvent des difficultés conduisant à une cessation complète de l’activité (faillite, liquidation, etc.).
- De quelques ajustements favorables entraînés par la Covid-19 -
L’un des impacts de la Covid-19 sur le mode de travail est le recours au télétravail qui a maintenu beaucoup d’entreprises et de structures publiques en activité. Les secteurs qui étaient en avance sur la digitalisation ont mieux résisté à la pandémie. Le télétravail a maintenu les entreprises en activité. Des niches favorables se sont développées dans le domaine de la cosmétique, de la fabrication et de la vente de masques, des produits chimiques, etc.
Le domaine du transport a également subi des ajustements favorables avec le développement des formes de transport rapides causées par la Covid-19. Les populations font régulièrement recours aux convoyeurs (Tiak Tiak, Car rapide Prestige, Yobante, etc.) notamment pendant les périodes de limitation des déplacements. Cela a entraîné une prolifération des deux roues (jakarta) et des calèches (transport de bagages). Néanmoins, il est utile de surveiller les externalités négatives de ces innovations sociales qui se traduisent par davantage d’accidents, la sédentarité des personnes gestionnaires de l’économie domestique, entre autres, la restriction des loisirs entraînée par l’amplification de l’espace de travail dans la sphère domestique, etc.
- Pistes d’actions -
L’heure est venue d’évaluer la riposte, de soutenir l’emploi et les secteurs sociaux que sont la santé, l’éducation, la protection sociale, le transport, les acteurs culturels, etc.
Sur le plan de la communication, une évaluation de la campagne médiatique au grand public devient incontournable tout en mettant en avant la communication de proximité ainsi que l’acceptation sociale des vaccins anti Covid-19.
Sur le plan de l’engagement communautaire et professionnel, il nous faut évaluer l’implication des leaders religieux et communautaires selon l’évolution de la pandémie. Les bouleversements familiaux observés sont plus durables et leurs portées futures méritent une grande attention.
La protection du monde du travail et l’accroissement de la création d’emploi constituent des stratégies inévitables pour le secteur entrepreneurial et du travail. De même, la mise en place des fonds dédiés aux PME soutiendra ces initiatives.
La Covid-19 a appris aux décideurs l’urgence de développer des stratégies globales de santé publique en favorisant des investissements structurants pour les secteurs sociaux. Le soutien exceptionnel aux personnels de santé s’avère indispensable afin de compenser de manière significative les nombreux efforts et coûts induits par la pandémie.
Pr Abdou Salam Fall est socio-anthroplogue, Directeur de recherche titulaire des Universités en Sociologie, Coordinateur du Laboratoire de Recherche sur les Transformations Économiques et Sociales (LARTES-IFAN). Riche d’une expérience de plus de trois décennies en études de développement, il dirige depuis 15 ans la formation doctorale « Sciences Sociales appliquées au Développement ». Il a publié de nombreux articles et une quinzaine de livres au sein de maisons d’éditions internationales.
Dr. Rokhaya Cissé est sociologue, Chargée de recherche titulaire, chercheure à l'Institut Fondamental d'Afrique Noire (IFAN-CAD). Elle étudie les manifestations des faits sociaux à partir de deux composantes : la qualité du capital humain (éducation, santé, genre, protection de l’enfant, pauvreté et vulnérabilités) et les changements sociaux à partir de l’analyse de la gouvernance et l’élaboration d’outils dans l’accompagnement à la prise de décision.
Dr Soufianou Moussa est démographe, économiste et économètre, chargé de recherche titulaire à l’Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN). Il est diplômé de l’Université Paris Descartes où il a obtenu un Doctorat en Démographie et Sciences sociales. Ses intérêts de recherche portent essentiellement sur la qualité de l’éducation, la pauvreté, les statistiques et l’évaluation des interventions de développement.
Dr Moustapha Seye est chargé de recherche titulaire à l’Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN). Il porte un intérêt particulier à la gouvernance environnementale, à la sociologie du genre, de l’alimentation, aux questions de l’enfance, de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, de cash transfert et de résilience des communautés au Sénégal et dans la sous-région.
[2] LARTES: Impact de la COVID-19 sur les PME (200 PME), 2021
Références documentaires
ANSD, 2016, Recensement Général des Entreprises au Sénégal.
ANSD. (2015). Enquête STEPS 2015.
FALL, A. S., CISSÉ, R., MOUSSA, S., LÔ C. (2021). Résultats prémilitaires de Jàngandoo 2019. Policy Brief.
FALL, A. S., SÈYE, M., LÔ C., Leport, A., Peterman, A., Hidrobo, M. (2021). Les femmes rurales sénégalaises à l’épreuve de la Covid-19, Revue Recherches & Educations. Numéro Epistémologies du Sud et santé.
LARTES et IFPRI. (2020). Impact de la Covid-19 sur les femmes rurales.
LARTES. (2021a). Impact de la Covid-19 sur la famille.
LARTES, Musée des Civilisations Noires, et le Musée Théodore Monod. (2021). Impact de la Covid-19 sur les acteurs culturels.
LARTES. (2021b). Impact de la Covid-19 sur les PME.
CONTRE MACKY, YEWWI ASKAN WI EST NÉ
La grande coalition de l’opposition a été lancée ce jeudi 2 septembre à Dakar avec des figures comme : Khalifa Sall, Ousmane Sonko ou encore Serigne Moustapha Sy. En ligne de mire : les trois prochaines échéances électorales du pays
avec e-média |
Babacar Fall & Abdoulaye Sylla |
Publication 02/09/2021
Dites désormais Yewwi Askan Wi ! La plus grande coalition de l’opposition vient d’être lancée, ce jeudi, 2 septembre 2021, à Dakar. Une union qui va durer au moins trois ans à savoir : les élections locales de Janvier 2022, les Législatives prévues la même année et l’élection présidentielle, fixée en 2024.
Pour y arriver, les leaders de cette nouvelle coalition ont fixé la charte de bonne conduite de leur alliance. Entre autres règles consignées sur la charte, ne jamais faire de compromis ou de compromission avec le régime de Macky Sall. Mais également, que les membres de la coalition s’abstiennent de jeter le discrédit à la coalition ou à ses membres.
On peut citer parmi les membres de la coalition, Khalifa Ababacar Sall, leader de Taxawu Sénégal, Malick Gakou du Grand parti (Gp), Ousmane Sonko, Pastef – Les Patriotes, le Parti l’unité et du rassemblement (Pur) de Serigne Moustapha Sy, représenté à la cérémonie par Me Cheikh Tidiane Youm, Déthié Fall avec sa nouvelle formation, le Parti républicain pour le progrès Disso ak Askanwi. On note également dans cette coalition, d’anciens ministres de Me Wade à savoir Aïda Mbodj, Moustapha Guirassy et Habib Sy.
Les nouveaux membres de la coalition ont promis de tout mettre en œuvre pour remporter les Locales de 2022. Ensuite, ils ont en ligne de mire les élections législatives prévues mi 2022. « Notre premier combat reste les Législatives. Il nous faut peser de toutes nos forces pour que cette échéance ne soit pas reportée par le pouvoir » a déclaré, Moussa Tine, membre de Taxawu Senegal.
UNE COALITION DE L’OPPOSITION, CE N’EST PAS LA COALITION DE L’OPPOSITION
Les leaders du CRD et de JOTNA ne peuvent pas se laisser embarquer dans un tel projet, sans débat et qui, depuis ses origines, souffre d’un manque manifeste de transparence. Ce n'est pas acceptable - COMMUNIQUÉ CONJOINT
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de la coalition CRD-Jotna daté du 2 septembre 2021 à propos du regroupement de l’opposition en cours dans le cadre des élections locales.
« Depuis plusieurs semaines, la rumeur publique, les réseaux sociaux et enfin la presse font état d’une grande coalition de l’opposition en gestation à l’initiative de quatre organisations politiques. Le 24 août 2021, le Congrès de la Renaissance Démocratique et la Coalition JOTNA ont tenu un point de presse pour partager leur point de vue sur la question des alliances électorales dans l’opposition avec l’opinion publique, les partis politiques et les organisations de société civile qui envisageraient de participer aux élections départementales et municipales du 23 janvier 2022.
En cette circonstance, le CRD et JOTNA rappelaient les enjeux de l’heure en ces termes : identifier le procédé par lequel battre les candidats de la majorité afin d’installer de nouvelles équipes à la tête des collectivités territoriales, engager avec méthode les changements attendus par les populations pour réduire leurs souffrances et montrer clairement à Macky Sall la voie vers la sortie. Ainsi, les leaders du Congrès de la Renaissance Démocratique et de la Coalition JOTNA, convaincus que l’unité de l’opposition est la seule perspective crédible pour relever ces défis, appelaient à la construction d'une large coalition, sans exclusive, dans laquelle chacun pourrait trouver sa place pour contribuer à la victoire, dans le respect de la dignité de chaque partie prenante.
Cet appel semblait être entendu. Le même jour, des contacts rétablis aboutiront au partage du projet de charte des quatre avec la dynamique CRD/JOTNA. En retour, et après exploitation de ce document, les leaders du CRD et de JOTNA ont produit une contre-proposition, avec un texte plus fédérateur et plus inclusif des forces démocratiques et sociales opposées à la gouvernance en cours. Ce document a été communiqué à plusieurs secteurs de regroupement d’acteurs politiques et citoyens. Ensuite, les leaders du CRD et de JOTNA ont suggéré la tenue d’une assemblée générale plénière pour débattre sur les deux propositions en vue d’aboutir à un consensus qui engagerait les parties prenantes.
C’est donc contre toute attente que les leaders du CRD et de JOTNA apprendront par les réseaux sociaux d’abord, ensuite par SMS et voie de presse qu’une cérémonie de lancement de la grande coalition de l’opposition est annoncée pour le jeudi 2 septembre 2021 à partir de 16 heures. Information a priori invraisemblable mais confirmée, après investigation. Pour les leaders du CRD et de la Coalition JOTNA, il n’appartient à personne d’organiser unilatéralement une cérémonie de signature de formation d’une quelconque supposée grande coalition de l’opposition, d’en choisir l’heure, le lieu, le contenu et les participants et de ne les en informer qu’à quelques heures de l'échéance. Ce n’est pas acceptable !
De même, les leaders du CRD et de JOTNA ne peuvent pas se laisser embarquer dans un tel projet, sans débat et qui, depuis ses origines, souffre d’un manque manifeste de transparence. Curieuse manière de procéder : ce sera en effet la première dans l'Histoire du Sénégal qu'une coalition politique sera formée sans débat, or le débat s'impose justement pour la transparence et la clarté sur des questions essentielles : les mandats, le choix des hommes et des femmes de premières lignes, le contenu des politiques locales à mettre en œuvre …
Sous un prisme de raison, la bonne démarche devrait consister à réunir les parties prenantes pour discuter sur les objectifs de la coalition, la manière de procéder, l’organisation du travail en vue de construire des consensus et des accords solides et de les contenir dans un texte à soumettre à la signature, avant de convoquer une conférence de presse. Bien évidemment, une coalition électorale, quelle qu’elle soit, ne sera pas la coalition de l’opposition, puisqu’il y aura d’autres coalitions de l’opposition. La grande et la petite, ou la petite et la grande, ce sont les électeurs qui en décideront souverainement ! Et donc, toutes les coalitions attendront leur verdict.
Mais à ce jeu, personne n’est dupe, tout semble être entrepris depuis le départ pour divertir et diviser l’opposition vers un scénario malheureusement idéal et inespéré pour Macky Sall qui doit, sans nul doute, se sentir davantage plus à l’aise dans le déroulement de sa stratégie de confiscation du pouvoir !
En tout état de cause, les leaders du CRD et de la Coalition JOTNA poursuivront leur contribution pour rassembler le maximum de forces pour une large coalition électorale dans le dialogue, le respect mutuel et le souci constant de relever les défis auxquels le pays fait face. »
AKON CITY TARDE À SORTIR DE TERRE
Il y a un an, le rappeur Akon lançait au Sénégal, son projet de ville futuriste. Mais depuis, le chantier ne s'est pas matérialisé et les habitants s'interrogent sur les retombées espérées
Il y a un an, le rappeur Akon lançait au Sénégal, son pays d'origine, "Akon City", son projet de ville futuriste. Mais depuis, le chantier ne s'est pas matérialisé et les habitants s'interrogent sur les retombées espérées.
Sur le site, à Mbodiène, sur la côte atlantique, à une centaine de kilomètres au sud-est de Dakar, la pancarte montrant des constructions aux formes fantasmagoriques posée sur la première pierre s'est détachée.
"On n'a pas encore vu grand-chose", soupire Jules Thiamane, 35 ans, qui travaille dans le tourisme. "C'est un début de déception" pour la population du village par rapport aux promesses de la cérémonie d'inauguration, résume-t-il.
De son vrai nom Alioune Badara Thiam, le chanteur et producteur américano-sénégalais de 48 ans, connu pour ses tubes R&B "Locked Up" ou "Smack That", est aussi impliqué dans l'énergie solaire avec son entreprise Akon Lighting Africa.
Il avait annoncé le début des travaux d'"Akon City" pour le "premier trimestre de 2021". A l'époque, le ministre sénégalais du Tourisme, Alioune Sarr, avait dit vouloir faire mentir les "Cassandre et oiseaux de mauvais augure qui voient toujours les nouveaux projets comme des chimères".
Mais sur place, les habitants en sont réduits aux conjectures sur l'avancement du projet, dont la première phase doit être achevée en 2023.
Un étudiant, Ahmeth Deme, se demande s'il n'a pas purement et simplement été abandonné, tandis que David Seck Sène, président de l'association des jeunes du village, ne "voit pas comment un projet de ce genre pourrait s'arrêter du jour au lendemain".
L'adjoint au maire de la commune dont Mbodiène fait partie, Badara Diakhaté, se montre compréhensif. "Il y a aussi ce contexte mondial du Covid", hasarde-t-il, "il y a des temps forts et des temps faibles".
"Les gens aiment que les choses avancent", ajoute-t-il.
- De l'obscurité à la lumière -
Il faut dire qu'avec son hôpital, son casino, son stade, son centre commercial, ses logements, ses bureaux et restaurants, le projet, d'un coût estimé de 6 milliards de dollars, a de quoi faire tourner la tête des habitants et des Sénégalais en général, dont 40 % vivent sous le seuil de pauvreté selon la Banque mondiale.
"C'est un grand (progrès) pour nous", se félicite Philomène Bamimba, qui dirige une association locale de femmes.
Un représentant de l'équipe d'Akon n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP. Mais Paul Martin, en charge du projet au sein de l'entreprise KE International, basée aux Etats-Unis, a affirmé que les travaux débuteraient effectivement en octobre.
"Les 12 premiers mois ont été consacrés à la planification, aux autorisations, aux passations de marchés et au recrutement de sous-traitants", a-t-il expliqué.
KE International, qui a remporté le marché de construction d'"Akon City", achève la réalisation d'une cité similaire au Kenya, d'un budget également évalué en milliards de dollars, pour le compte de l'homme d'affaires kényan Julius Mwale, partenaire d'Akon.
Des sommes bien moins astronomiques suffiraient à transfigurer le quotidien de Mbodiène.
"On aimerait que la zone soit éclairée, qu'il y ait de l'eau, qu'il y ait des routes, qu'il y ait de l'assainissement alors qu'au village c'est l'obscurité", souligne l'adjoint au maire, qui plaide pour une formation de la jeunesse locale afin de pourvoir les futurs emplois générés par "Akon City".
"Je pense que les gens savent que ce projet va changer le village, changer la commune", dit-il, "et il faut se préparer par rapport à ça"
PAR Moussa NDIAYE
CE PROJET AVORTE D’UN CENTRE CINEMATOGRAPHIQUE LOGE AU SERVICE D’HYGIENE DE DAKAR
Le maire du Plateau a fait preuve dans ce dossier d’un manque de vision en cette période où Dakar est en train de perdre sa centralité au profit de la nouvelle ville de Diamniadio
Dans son point de presse du 16 Aout 2021 du maire Alioune Ndoye de Dakar Plateau après avoir entamé la démolition de Sandaga; balayant d’un revers de main l’argument tiré des dispositions pertinentes de 170 du Code General des Collectivités Territoriales demande pourquoi la Ville; si elle veut parler de monument historique ne réclame pas le bâtiment du Service d’Hygiène. Juste qu’il faut ici rappeler la douloureuse histoire de l’empêchement par le maire de Dakar Plateau de la réalisation à Dakar du projet de Centre Technique de Production Cinématographique et Audiovisuelle dans le bâtiment du Service d’Hygiène appartenant à l’Etat et sur financement de l’Etat. Parce que monsieur le Maire semble ignorer ou occulter les conditions dans lesquelles l’ancienne Commune de Dakar puis la Ville de Dakar, ont eu la jouissance de ce bâtiment de l’Etat du Sénégal entre 1986 (si ma mémoire est bonne) et 2008 ...
Pour rappel le Service Régional de l’Hygiène étant une administration étatique, a été pendant des années logé dans ce bâtiment de l’Etat sis au Plateau. Or, l’’Etat du Sénégal avait repris en 1986 son bâtiment qui abritait l’Etat Civil Principal de la Rue Pierre Millon pour en faire une annexe du Ministère des Affaires Etrangères. La Commune a été alors autorisée à transférer l’Etat Civil Principal au Service d’Hygiène jusqu’en 2008 date de l’inauguration du nouveau Centre de l’Etat-civil principal sis à côté du Centre de Santé Gaspard Kamara. Le bâtiment du Service d’Hygiène à partir de 2008 étant vacant, président Wade avait alors prévu d’en faire un espace dédié aux métiers du cinéma devant la grave crise du secteur. En l’occurrence un Centre Technique de Production Cinématographique Audiovisuelle.
La Ville de Dakar n’avait pas jugé utile, compte tenu de la volonté des pouvoirs publics de donner un nouvel élan au cinéma Sénégalais de réclamer le bâtiment relevant de la Direction du Patrimoine Bâti de l’Etat du Sénégal Aussi par lettre N°0945/PR /SG/DGPB/DPI du 14 Aout 2012, de Monsieur le Directeur du Patrimoine Bâti de l’Etat, l’affectation de ce bâtiment classé fut accordée. Un ambitieux projet d’aménagement avait alors été élaboré. Il était chiffré a plus de 700 millions. Monsieur Hugues Diaz que je félicite au passage, à l’époque Directeur de la Cinématographie avait fait un excellent travail. Jusqu’au jour où le Maire Alioune Ndoye commença à s’agiter pour réclamer ce bâtiment.
Le maire du Plateau fit un forcing et surement en raison de ses links politiques et de la proximité avec Ousmane Tanor Dieng, Hugues Diaz et les professionnels du cinéma, la mort dans l’âme furent évincés et contraints de renoncer au bâtiment du Service d’Hygiène.
Le forcing entraina le déguerpissement de tous ceux qui occupaient légalement le bâtiment suite a la lettre d’affectation précitée, ainsi que dégradation du matériel appartenant à un projet de l’Etat déjà sur place.
L’Etat promit alors de délocaliser son projet cinématographique a Diamniadio… Je me suis toujours demandé ce qu’est devenu ce projet… Autre question après son forcing le maire Alioune Ndoye a pu injecter des centaines de millions du contribuable local dans le bâtiment du service d’hygiène des années après les travaux le bâtiment est toujours fermé. Surtout ce qui est grave on peut lire ceci dans le document de projet de Centre cinématographique (cf page 2) « Compte tenu du financement disponible pour l’année budgétaire 2012, le Ministère de la Culture et l’AGETIP ont convenu d’établir une convention pour fixer leurs obligations réciproques, pour l’exécution de la première phase du projet en réalisant la réhabilitation des ex locaux du Service d’Hygiène de Dakar affectés à la Direction de la Cinématographie, ainsi que les procédures et règles qui seront utilisées par l’Agence pour la mise en œuvre de ce projet. »
Et on se rend compte que par son entêtement à vouloir faire du forcing lorsque ce n’est pas vraiment opportun, le maire Alioune Ndoye a fait perdre de réelles opportunités aux acteurs du 7 e Art , aux populations de Dakar surtout de la Commune de Dakar Plateau, a qui revenait la chance d’accueillir sur leur territoire ce joyau d’une valeur de plus de sept cent millions ‘(exactement 752. 422 945 FCFA) sans équivalent en Afrique de l’Ouest , financé sur le budget de l’Etat .
Le maire du Plateau a fait preuve dans ce dossier d’un manque de vision en cette période où Dakar est en train de perdre sa centralité au profit de la nouvelle ville de Diamniadio, et que Dakar Plateau à son tour perd progressivement sa centralité au profit du Point E, de la VDN ; ainsi que les zones des Mamelles , Ngor Yoff Almadies.
INSCRIPTION SUR LES LISTES ÉLECTORALES
La CENA apporte des précisions par rapport au certificat de résidence
Le désordre provoqué dans les inscriptions sur les listes électorales, notamment le débat entretenu sur les certificats de résidence, a poussé la Commission nationale électorale autonome (CENA) à taper sur la table. Les services de Doudou Ndir haussent le ton et rappellent à l’ordre tout le monde.
« La CENA a noté depuis le démarrage, le 31 juillet 2021, de la révision exceptionnelle des listes électorales en vue des élections départementales et municipales du 23 janvier 2022, un certain nombre de faits et de récriminations portant sur l’enrôlement de nouveaux inscrits, la radiation d’inscrits, ainsi que des modifications de statut ou changements d’adresse. Ces faits et récriminations concernent principalement l’utilisation du certificat de résidence, document exigible dans certains cas pour s’inscrire sur les listes électorales ou pour demander un changement d’adresse électorale » indiquent d’emblée les services de Doudou Ndir dans un communiqué de presse publié hier. La polémique entourant la délivrance des certificats de résidence a poussé la CENA à préciser que « ce document administratif n’est pas l’unique moyen pour le demandeur de prouver sa résidence. Le législateur n’a pas donné une liste exhaustive à cet égard. Aussi le demandeur peut-il, entre autres documents, fournir une facture d’eau, d’électricité ou de téléphone du domicile ou tout autre moyen de preuve de son rattachement à la circonscription ».
Face aux récriminations soulevées ici et là pour accuser certaines autorités de refuser la délivrance de certificat de résidence aux demandeurs, la CENA a tenu à rappeler les termes de l’article L.94 du Code électoral qui dispose que « sera puni des peines prévues à l’article L.93 un emprisonnement de six (6) mois à deux ans (2) et une amende de 20.000 à 200.000 FCFA quiconque a empêché, par inobservation volontaire de la loi, l’inscription sur une liste électorale d’un citoyen remplissant les conditions fixées » par le Code électoral.
Rappel à l’ordre de tous les acteurs
La CENA a d’ailleurs déploré « cette situation qui pollue l’atmosphère sereine espérée pendant cette étape importante du processus électoral pour les citoyens dans le cadre de la révision exceptionnelle des listes électorales et rappelle à ceux qui veulent s’enrôler que l’adresse figurant sur leur CNI suffit à se faire inscrire dans la circonscription de leur lieu de naissance. De même, celui qui veut s’inscrire dans la circonscription de son lieu de naissance ou décide de s’y faire réinscrire n’est pas tenu à l’obligation de prouver ce droit à figurer sur les listes desdits lieux ».
En conclusion, le président Doudou Ndir et ses collaborateurs appellent « les autorités administratives, les élus locaux, les partis politiques et les électeurs au strict respect des règles démocratiques afin que le processus électoral se déroule dans le calme et la transparence ».
«IL FAUT DE NOUVEAUX CANDIDATS QUI INCARNENT L’ESPOIR»
Pr Ismaila Madior Fall, ministre d’état candidat à la mairie de la ville de Rufisque
Entretien réalisé par Arfang Saloum SANE |
Publication 02/09/2021
Au détour d’une visite de terrain chez les femmes transformatrices de produits halieutiques à Ndeppé, le ministre d’Etat Ismaïla Madior Fall, candidat à la ville de Rufisque, nous a accordé un bref entretien dans lequel il revient sur le contexte de pré-investiture qui prévaut actuellement à Rufisque. Selon l’ancien Garde des Sceaux ministre de la Justice, Rufisque a besoin d’une nouvelle offre programmatique portée par de nouveaux visages. Entretien.
Le Témoin - Monsieur le ministre d’Etat, vous êtes à Ndeppe, un site qui accueille de nombreuses femmes transformatrices et des acteurs de la pêche. Qu’est-ce qui motive cette démarche ?
Pr Ismaïla Madior FALL - Je suis venu ici en tant que fils de Rufisque. Quand on était jeunes, entre 10 ans et 15 ans, c’est ici à Ndéppé qu’on venait les après-midis pour tirer les filets de poissons. On se regroupait sur la plage, on faisait du feu pour griller les poissons. La pêche est un secteur que je connais très bien. Je viens ici aussi en tant que ministre d’Etat auprès du président de la République dont le travail est de s’enquérir des problèmes qui existent dans tous les secteurs. J’ai le mandat et la mission de m’enquérir de tous les problèmes qui existent au niveau du pays et d’en rendre compte au président de la République dans des notes circonstanciées et de lui en parler de vive voix. Mais aussi, je suis candidat à la candidature à la mairie de ville de Rufisque. Si on est candidat à la mairie de Rufisque, on doit se demander quels sont les secteurs clés de l’économie rufisquoise et qu’est-ce qui permet aux fils de Rufisque d’avoir du travail et de participer au développement du pays ? Quand on parle d’une ville comme Rufisque, c’est surtout au secteur de la pêche qu’on pense. La pêche à Rufisque est un secteur clé qui est au cœur de l’économie. La pêche est l’un des poumons de l’économie rufisquoise mais c’est aussi l’un des poumons de l’économie du pays.
Vous avez écouté les actrices et acteurs du secteur de la pêche qui vous ont exprimé leurs préoccupations. Qu’est-ce qu’il faut pour sauver ce secteur stratégique de l’économie rufisquoise ?
Je connaissais les problèmes en tant que Rufisquois, mais quand on veut connaître les problèmes dans leurs précisions et dans leurs réalités, il faut parler aux acteurs, les écouter. C’est ainsi qu’ils vous expliquent la réalité crue des problèmes avec des réalités empiriques. Cela vous permet d’avoir une connaissance approfondie du secteur et une compréhension des difficultés pour avoir des solutions. Les solutions proviennent des acteurs qui nous ont expliqué le secteur. Ils ont amélioré notre compréhension et ils nous ont aidé à envisager des solutions. Nous avons entendu leurs préoccupations et ils nous ont expliqué des problèmes du secteur qui sont structurels. Il y a la façon dont elles brûlent le poisson par terre. Mais aussi, il y a des problèmes structurels. Par exemple, la toiture du marché a sauté lors des dernières pluies. Il faut distinguer deux choses. Il y a des problèmes qui relèvent des compétences de la mairie et que, malheureusement, les autorités locales n’ont pas pris en charge. Nous voulons, en concertation avec eux avec l’aide de Dieu quand nous serons à la tête de la mairie, trouver ensemble des solutions. En revanche, il y a des problèmes qui sont d’envergure plus importants qui relèvent de l’Etat. Nous allons relayer les préoccupations des acteurs de la pêche au président de la République et trouver des solutions à ces difficultés.
Vous êtes candidat à la candidature pour la ville de Rufisque. Mais il faut dire que votre candidature ne fait pas encore l’unanimité au regard des nombreuses sorties de vos camarades de parti à Rufisque. Qu’en dites-vous ?
Le consensus ne se décrète pas et ne s’obtient pas du jour au lendemain. Il s’obtient au bout d’un processus. Et nous avons engagé ce processus en discutant de la candidature au sein de l’Apr. Je suis membre de l’Apr et je suis membre du secrétariat exécutif de l’Apr. Je suis le seul Rufisquois membre du secrétariat exécutif national qui est l’instance de décision nationale de l’Alliance pour la République. Je suis en train de mener ces concertations au niveau de l’Apr pour que cette candidature, à défaut d’être unanime, soit consensuelle. Si elle n’est pas consensuelle, qu’elle soit au moins largement majoritaire. Le deuxième niveau, c’est de discuter de cette candidature au sein de la coalition Benno Bokk Yakaar puisque l’Apr est dans une coalition gouvernante. Aujourd’hui, nous sommes en train de prendre des initiatives pour organiser la discussion au niveau de la coalition Benno pour que ma candidature soit légitimée, acceptée et promue. Au-delà de la sphère politique, je ne voudrais pas être un candidat politique, je voudrais aussi être un candidat citoyen. Cela veut dire qu’au-delà de l’Apr, qui est notre socle de légitimité, au niveau de la coalition Benno Bokk Yakaar, qui est l’étendard politique, nous voulons que ce soit aussi une candidature citoyenne. C’est-à-dire une candidature portée par les acteurs de la pêche, les acteurs du transport, de l’artisanat. Nous voulons être un candidat politique mais aussi un candidat citoyen.
Au-delà de votre candidature, il y a celles de MM. Souleymane Ndoye et de Boubacar Albé Ndoye. Espérez-vous pouvoir porter la bannière de l’Apr à ces joutes ?
Jusque-là, je pensais que M. Souleymane Ndoye était candidat au Conseil départemental. Parce que je sais qu’il a un mandat comme président du conseil départemental. Il a eu à faire des choses. Je croyais qu’il allait rendre compte de sa gestion et solliciter un autre mandat. Et jusqu’à ce jour, c’est ce que je crois. Moi Ismaël Madior Fall, je n’ai jamais entendu Souleymane Ndoye déclarer sa candidature. Si un jour il la déclarait, on pourrait, en tant que membres du même parti politique, en tant que parents Rufisquois et concitoyens, en discuter et arrêter de concert la meilleure formule qui soit gagnante aux élections locales. Parce qu’au fond, c’est de cela qu’il s’agit. Il se passe que Rufisque, depuis plusieurs décennies, est dans l’opposition. Le président Macky Sall gagne partout. Il gagne lors de la présidentielle mais aux locales ses candidats sont battus. Il y a un problème. Cela veut dire qu’il faut renouveler l’offre de candidats. Il faut renouveler le visage des candidats. Cela veut dire qu’il faut de nouveaux candidats qui incarnent l’espoir pour Rufisque.
Vous soutenez que Rufisque doit choisir ses candidats. Ne soupçonnez-vous pas par là le ministre Omar Guèye d’immixtion dans les investitures à Rufisque ?
Il n’y a pas de dualité entre moi et le ministre Omar Guèye. Omar et moi, nous avons des relations correctes, cordiales. Nous ne sommes pas en compétition parce qu’il n’habite pas Rufisque. Il est citoyen de Sangalkam. A Sangalkam, il peut se battre pour voir qui sera investi. Il ne faut pas s’immiscer dans le processus d’investiture de Rufisque. A Rufisque, nous voulons un processus endogène. Cela veut dire un processus qui soit mené par les enfants de Rufisque. Il y a déjà certains qui prétendent que la bataille pour le contrôle de la mairie de Rufisque sera comme celle de Troie. Je voudrais leur dire qu’elle sera comme celle de Troie. Elle n’aura pas lieu.
A travers un communiqué, le Pds se dit démarquer pour le moment de la grande coalition de la bande des « 4 ». Par ailleurs, « Le Témoin » a appris que c’est Khalifa Sall de Taxawu-Sénégal qui serait à l’origine de la rebuffade du principal parti de l’opposition…
Comme l’avait si bien annoncé « Le Témoin » dans son édition d’hier, le Parti démocratique sénégalais (Pds) de Me Abdoulaye Wade s’est démarqué, pour le moment, de la grande coalition appelée la « bande des 4 » en gestation.
Dans un communiqué publié hier et signé du porte-parole Tafsir Thioye, la principale formation de l’opposition s’étonne de la circulation d’une charte pour la création d’une coalition sous la mention : ont signé le Pds, Taxawu Senegaal, Pastef et Pur. « Le Pds informe n’avoir signé aucun document à ce propos. Sans en être informé officiellement, le Pds a appris qu’une cérémonie de signature est prévue ce jeudi 02 septembre 2021, alors que jusque-là des points de désaccords signalés par plusieurs partis subsistent et n’ont pas été résolus.
Le Pds constate plusieurs jeux dans l’ombre ainsi que des détours et subterfuges inutiles qui plombent toute initiatives de cette nature » a fait savoir la mythique formation de Me Wade, histoire de prendre ses distances stratégiques d’avec un éventuel projet de coalition regroupant Taxawu-Sénégal de Khalifa Sall, Pastef d’Ousmane Sonko et Pur de Serigne Moustapha Sy. Il est vrai que cette coalition tant voulue et souhaitée n’était qu’un fœtus échographié en attendant son évolution et sa grande naissance. Donc, pour sa naissance, il fallait attendre… « Le Témoin » a en tout cas appris que Khalifa Sall serait à l’origine de la frustration de Me Abdoulaye Wade au point de le pousser à faire sortir son porte-parole pour recadrer les choses.
Selon certaines mauvaises langues au cœur des pourparlers, Khalifa Sall de Taxawu-Sénégal serait en passe de détruire la coalition par ses rencontres secrètes à l’occasion desquelles il aurait tenu des propos de nature à diviser les différentes composantes de l’Opposition. Une chose est sûre : beaucoup de leaders de l’opposition lui en veulent parce que le soupçonnant de diviser pour mieux régner. Vrai ou faux ?
Pour citer un exemple des raisons d’une telle « méfiance » vis-à-vis de Khalifa Sall, un responsable du Pds nous renvoie aux Législatives de 2017 au cours desquelles Khalifa Sall — qui se trouvait alors en prison — avait été accusé d’avoir torpillé la liste unique tentée par l’opposition majoritaire. Sûr que la réplique au bazooka de l’ancien maire de Dakar ne va pas tarder en direction de ceux qui l’accusent de tous les péchés d’Israël !
SERIGNE BASS ABDOU KHADRE A CEUX QUI PENSENT QUE L’ETAT FAIT TROP POUR TOUBA
Les « connaissances du pays» de ceux qui critiquent les investissements de l’Etat dans la cité religieuse «ne dépassent pas la capitale».
Participant à une réunion avec le ministre de l’intérieur en perspective du Grand Magal Touba, le porte-parole du khalife général des mourides en a profité pour répondre aux détracteurs de la ville sainte. Selon Serigne Bass Abdou khadre Mbacké, les « connaissances du pays» de ceux qui critiquent les investissements de l’Etat dans la cité religieuse «ne dépassent pas la capitale».
Serigne Bassirou Abdou Khadre a profité de la réunion nationale préparatoire au Grand Magal de Touba, tenue hier, avec le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, pour répondre à ceux qui pensent que l’Etat consacre trop d’investissements à Touba. Le porte-parole du khalife général des mourides estime que ces derniers ne maitrisent pas ce qu’ils racontent. Pour le chef religieux, «leurs connaissance du pays ne dépassent pas la capitale».
Serigne Bass Abdou Khadre explique que la cité religieuse est une grande ville qui contribue beaucoup à la marche de l’économie sénégalaise et qu’elle mérite des investissements qui correspondent à sa dimension. Durant la rencontre, le président du comité d’organisation du grand Magal de Touba a réitéré au premier flic du Sénégal la volonté de Serigne Mountakha Mbacké de voir les problèmes d’assainissement et d’eau potable devenir un mauvais souvenir pour les populations de la ville sainte.
En ce qui concerne l’objet de la réunion qui consiste chaque année à passer en revue les différentes questions qui intéressent l’organisation du Magal et qui appellent de la part des services de l’Etat une implication, Serigne Bass Abdou Khadre et sa délégation ont évoqué des points qui tournent principalement autour de l’eau, l’assainissement, l’électricité, l’élevage, le commerce, les télécommunications, etc.
Lors de sa déclaration devant la presse, Antoine Félix Diome a informé que d’ici le Magal, son département ministériel et les services concernés vont « assurer un monitoring rigoureux avec un suivi quotidien qui sera fait par le Gouverneur de Diourbel . Pour que tout ce que doit faire l’Etat pour une bonne réussite du Magal le soit et dans les conditions souhaitées», a dit le ministre de l’Intérieur.