Marquée par l’ouverture de la révision exceptionnelle des listes électorales par décret n°2021-976 du chef de l’État, du 31 juillet au mardi 14 septembre prochain, le processus électoral en prélude aux élections locales du 23 janvier 2022, se déroule tout naturellement. Son lancement, à 6 mois de ces joutes électorales, semble toutefois reléguer au second plan les alliances d’actions de l’opposition pour un processus électoral transparent, au profit des coalitions électorales en gestation.
Depuis le lancement du processus électoral par l’ouverture de la révision exceptionnelle des listes électorales, le 31 juillet dernier, les pions politiques se placent en douce en vue de la formation d’entités électorales fortes, capables de faire face à la coalition présidentielle. Une large alliance électorale est annoncée entre le Pastef d’Ousmane Sonko, le Taxawu Sénégal de Khalifa Sall, le Pds de Karim Wade et le Pur de Serigne Moustapha Sy. Le Congrès de la renaissance démocratique (CRD) composé des partis comme République des valeurs de Thierno Alassane Sall, Tekki de Mamadou Lamine Diallo, l’Act d’Abdoul Mbaye et la coalition Jotna ne comptent pas rester en rade. Ils invitent leurs mandants au niveau local à aller en alliance pour ces élections du 22 janvier prochain.
A l’image de ces formations politiques qui ont décidé de conjuguer leurs forces pour aller ensemble à ces joutes électorales, ô combien importantes, d’autres partis politiques et personnalités indépendantes cherchent les voies et moyens de s’allier pour espérer gagner des municipalités. Ainsi donc, tous sont préoccupés par le jeu des alliances électorales, abandonnant au second plan les alliances en vue de mener des actions concertées et communes pour sécuriser l’ensemble du processus électoral.
En effet, alors que le processus électoral a démarré, depuis plus d’un mois, les formations politiques se limitent à des communiquées ou sorties médiatiques pour dénoncer des pratiques jugées peu orthodoxes dans la délivrance des certificats de résidence, dans les difficultés que rencontrent les primo-votants pour se faire enrôler sur les listes électorales, ou encore dans la création de commissions parallèles. Il en est ainsi des dénonciations de « fraudes » et de « blocages » faites par le parti Pastef à Joal Fadiouth, à Dakar, à Ziguinchor, tout comme à Linguère. A Pikine Nord, des incidences violentes ont opposé des militants du mouvement politique République des valeurs (Rv) de Thierno Alassane Sall à l’équipe municipale du maire Amadou Diarra, membre du PDS qui a récemment rejoint le parti au pouvoir. Les membres de la Rv dénoncent « l’impossible obtention de documents aussi simples qu’un certificat de résidence ou un extrait de naissance ».
Le maire de Mermoz Sacré cœur, Barthélémy Dias, ainsi que Thierno Bocoum du mouvement Agir, ou encore les leaders du Crd, ont tous dénoncé des pratiques peu orthodoxes en cette période d’ouverture exceptionnelle des listes électorales. Ces critiques et autres dénonciations sont toutefois faites de manière sporadique, sans actions concertées entre acteurs de même bord politique. Presque toutes les plateformes d’actions, comme le Mouvement de défense de la démocratie (M2D) qui regroupe des partis d’opposition, dont le Pastef d’Ousmane Sonko, ainsi que des mouvements comme Y’en a Marre, ainsi que le collectif Nio Lank, sont en berne.
A notre connaissance, aucune action commune, dans le but de réclamer et d’obtenir un processus électoral transparent pour ces élections locales du 22 janvier prochain, n’a été menée. Les partis politiques qui composent ces mouvements sont préoccupés par les stratégies à mettre en place pour briguer des municipalités, oubliant qu’une élection, c’est tout un processus. La proclamation des résultats n’en est que l’aboutissement.
Étant entendu que les fraudes électorales ne s’opèrent plus dans les bureaux de vote, avec un bourrage des urnes, mais plutôt en amont, tout au long du processus électoral, l’opposition gagnerait mieux à travailler en synergie pour l’instauration de la confiance entre toutes les parties prenantes, pour l’établissement des règles de la compétition, autrement du cadre juridique et légal, qui garantit l’intégrité du processus électoral. Tout un travail doit être abattu durant tout le processus, à savoir de l’ouverture des inscriptions sur les listes électorales au jour du scrutin, en passant par les investitures, les dépôts des candidatures, la publication des listes électorales, la mise à la disposition de l’opposition de la carte et du fichier électoral, la publication des listes des candidats, entre autres.
La mise en place consensuelle de l’organe chargé de l’organisation du scrutin, devrait préoccuper l’opposition sénégalaise ainsi que tous les acteurs autour de ce scrutin électoral à venir. Que dire de la production en toute transparence et de la distribution effective des cartes d’électeurs ? Les mémoires restent encore fraiches sur la sortie maladroite, au cours d’une émission télévisée, du chargé de l’organisation de l’élection de 2019, en l’occurrence le ministre de l’Intérieur de l’époque. L’opposition avait jugé ces déclarations comme un parti pris flagrant, non sans exiger en vain la nomination d’une personnalité neutre.
Que dire des nombreux dysfonctionnements qui ont émaillé la gestion du processus, en 2017, avec la non édition des cartes pour un peu plus d’un million d’électeurs, les difficultés à retirer les cartes pour près d’un autre million d’électeurs ; ce qui fait qu’environ deux millions d’électeurs ont été délestés de leur droit de suffrage ? Autant de dysfonctionnements, parmi tant d’autres, qui rappellent à bien des égards la nécessité, dès le début du processus électoral, de mener un travail concerté et des plans d’actions, dans le respect des règles et lois en vigueur. Ce qui permettrait, si besoin il y a, d’éteindre de potentielles sources de conflits, au soir du 22 janvier prochain.
REACTIONS…REACTIONS…
PAPE CISSE, CELLULE COMMUNICATION DE REPUBLIQUE DES VALEURS : «Au Sénégal, les alliances politiques sont toujours à la base de la conquête du pouvoir»
« Au Sénégal, les alliances politiques sont toujours à la base de la conquête du pouvoir. On peut prendre l’exemple récent de l’alliance qui est au pouvoir (même si c’est devenu par la suite, un conglomérat d’assoiffés de prestiges et de privilèges indus), qui a permis l’élection de l’actuel président. Donc, que ces alliances soient électorales ou dites d’action, le plus important doit être, pour nous, partis de l’opposition, d’empêcher la mouvance présidentielle d’élargir ses tentacules. Par conséquent, les partis de l’opposition, au-delà des alliances formées, doivent savoir taire leurs ambitions personnelles, voire nombrilistes et privilégier plus la concertation et l’intérêt commun, pour maintenir une cohésion de groupe, surtout dans ces périodes préélectorales. D’ailleurs, c’est pour cette raison que notre parti, la RV, est déjà en coalition avec d’autres partis de l’opposition comme l’ACT d’Abdoul Mbaye, Tekki de Mamadou Lamine Diallo, le professeur Bouba Diop et tant d’autres notamment la coalition Jotna qui nous a rejoint et récemment. Ceci pour dire que le président Thierno Alassane Sall a toujours pris en compte la concertation au sein de l’opposition. Les reproches faits à son égard, sur un supposé caractère solitaire, ne sont pas fondées. Par conséquent, la RV tient aussi à ses principes républicains et les idéologies qui caractérisent son existence. Autrement dit, nous sommes pour l’ouverture certes, mais que les raisons de celle-ci soient en adéquation avec les idéologies du parti. Nous sommes pour une union saine de l’opposition basée sur des principes allant dans l’intérêt de changer le pays (loin des calculs égocentriques). Et j’entends par ‹‹ sécuriser le processus électoral..››, les actions concertées, entreprises depuis au sein des alliances de l’opposition et qui certainement permettront des élections transparentes. D’ailleurs, nous ne pouvons que constater et dénoncer face à des manquements du processus électoral en cours. Le régime en place est champion en matière de ‘’ ndiout ndiath électoral ‘’.
ABDOU SALAM BASS, CHARGE ELECTION BOKK GIS GIS : «Les alliances, c’est pour s’occuper du processus du début jusqu’à la fin»
« Les alliances politiques relèvent d’un exercice tout à fait normal parce que c’est stratégique. C’est-à-dire monter une alliance électorale en vue d’aboutir à un résultat donné qui est de remporter les élections. C’est une stratégie normale parce que c’est un jeu politique donc, c’est le rôle des hommes politiques. Quand les politiques font cela, ils sont dans leur rôle. Maintenant, si c’est autre chose dans la vie ? cela dépend de l’approche que chaque parti politique fera de cette affaire. Il y a des partis politiques si le coût de la vie est cher, certains partis donnent leur avis et ils sont même prêts à descendre sur le terrain pour alerter tout le monde. En ce moment, on a constaté la flambée des prix des denrées de première qui ont pratiquement doublé ou grimpé. Face à cette situation, il devrait avoir une alliance des partis politiques pour riposter énergiquement au profit de l’unité sociale de la population. Vous savez, le rôle premier d’un parti politique c’est la conquête du pouvoir. Mais il y a des questions où c’est réservé à d’autres secteurs. Notamment, quand il est question de la cherté de la vie, c’est des revendications syndicales en général parce que c’est eux (syndicats) qui devraient se lever pour dire non. Par contre, les politiques sont dans leur rôle parce que le but de tout parti politique, c’est conquérir le pouvoir. C’est pourquoi à l’approche des élections, les partis politiques montent des alliances. C’est stratégique mais tout parti politique pouvait aller seul au niveau des élections puisque c’est l’objectif de tout un chacun. Seulement, c’est pour maximiser les chances de remporter la victoire que les partis politiques se grouillent comme ça. Dès qu’une alliance est née, c’est tout un processus parce que les alliances, c’est pour s’occuper du processus du début jusqu’à la fin. Quand on monte une alliance, c’est pour aller ensemble. On gère tous les aspects politiques jusqu’à la dernière opération qui est le jour du scrutin et de la gestion de la proclamation des résultats».
KEEMTAAN GI - CRISE EXISTENTIELLE
Il se passe des choses bizarres dans ce charmant pays. Mais paradoxalement, c’est comme si tout le monde s’était obstrué les yeux pour ne pas voir la réalité hideuse. D’ailleurs, personne ne semble s’en préoccuper. Tout le monde est préoccupé par la cherté de la vie qui est devenue infernale pour les ménages. Un cercle mortel dans lequel chacun cherche à sauver sa peau et survivre. Survivre surtout ! Ceux qui gouvernent étant sourds face aux difficultés dans lesquelles se débattent les entreprises, particulièrement la presse qui tire la langue et s’accroche pour ne pas sombrer. Les Sénégalais sont fatigués. Plus harassés qu’il y a plus de trente ans lorsque le Père Keba Mbaye attirait l’attention du Président Abdou Diouf sur la souffrance de nos compatriotes. Plus de trente après, la crise est toujours là, accentuée par une autre, celle-là sanitaire et aux conséquences dévastatrices pour nos fragiles économies. C’est dans ce contexte que l’on assiste à des scènes qui nous paraissent surprenantes par leur récurrence et qui étaient jusqu’ici circonscrites à l’Occident. Cette série de suicides, ça ne fouette pas vos consciences repues ? Et surtout qu’il s’agit d’adolescents. Ils ont entre 12 et 16 ans. Se donner volontairement la mort alors que l’on a la vie devant soi ? Voilà du boulot pour nos sociologues et psychologues souvent pris à scruter la météo politique. La récurrence de ces autodestructions doit émouvoir au plus haut niveau. Tout comme cette folie meurtrière au niveau de sites hôteliers où des braqueurs tuent et violent. Un enchainement de faits qui se poursuit pendant que les auteurs courent toujours. La récurrence de tels phénomènes devrait inquiéter. Mais dans ce charmant pays, on en fait peu cas. Tous étant préoccupés par des combinaisons politiques pour les Locales. Pendant ce temps, le peuple a faim, sa jeunesse se suicide par la mer ou avec des cordes et que les grands bandits sèment la terreur. Ce pays vit une véritable crise existentielle ! KACCOOR BI
REPRISE DES CONSEILS DES MINISTRES
Le Gouvernement fait sa rentrée ce mercredi 01er septembre après une pause observée depuis le 14 juillet dernier. Donc des vacances qui n’ont pas duré un mois, mais le Gouvernement n’était pas réellement en congé. Le président de la République et ses ministres ont continué à occuper le terrain surtout face à la multiplication des fronts sociaux. La covid-19, les inondations, la hausse des prix des denrées de première nécessité ont été des préoccupations pour les populations surtout que les réponses apportées jusqu’ici n’ont pas satisfait les Sénégalais. Autant de choses qui font que ce Conseil des ministres de rentrée devrait un fort moment de communication du chef de l’Etat qui devrait en profiter pour apporter d’autres réponses à la situation actuelle du pays. Khalife général des Baye fall
SERIGNE AMDY MODOU M’BENDA FALL SUCCEDE A SERIGNE CHEIKH DIEUMB FALL
Etabli dans la commune de Diourbel, dans le quartier de Keur cheikh Ibra Fall, Serigne Amdy Modou Mbenda Fall est le nouveau khalife de la famille de Cheikh Ibrahima Fall Lamp Baboul Mouridina. Il est fils de Serigne Modou Mbenda Fall. Il a été rendu célèbre par les « ndogou » gigantesques qu’il distribue durant chaque mois de Ramadan à la famille de Cheikh Ahmadou Bamba Khadimoul Rassoul. Serigne Amdy Modou Fall Mbenda est aussi le khalife de son vénéré père Serigne Modou M’benda Fall depuis 1994.
OUSMANE SONKO «MACKY FERA FACE A LA PLUS GRANDE COALITION DE L’HISTOIRE»
Fausse alerte, menace, « foural » ou réalité ? Toujours est-il qu’hier, le leader de Pastef, Ousmane Sonko, a fait une déclaration de guerre qui va pousser la mouvance présidentielle à sonner la mobilisation des troupes. Ou alors des troupes théâtrales : « Macky Sall n’a jamais mené un combat démocratique dans ce pays. C’est pourquoi, il n’accepte pas une opposition démocratique. Son seul souci est de réduire ses opposants à leur plus simple expression. Or, si Wade avait réduit l’opposition à sa plus simple expression, il ne serait jamais président ! Pour cette opposition, c’est peine perdue…Car il fera face à l’une des plus grandes forces d’opposition de l’histoire politique du Sénégal » a annoncé Ousmane Sonko avant de se défouler sur le président Macky Sall en guise de provocation : « La persécution des opposants est l’Adn de Macky Sall et de son régime. Mais, ils vont échouer… » a-t-il averti. Pour « Le Témoin », cette grande coalition annoncée par Ousmane Sonko compte réunir le Pds, le Pur, Taxawu-Sénégal, Gueum Sa Bopp, Pastef etc. Attention ! Cette coalition n’est qu’un fœtus échographié en attendant son évolution et sa grande naissance.
HAUSSE DES PRIX DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION UN AUTRE FRONT SOCIAL EN PERSPECTIVE !
Déjà malmenés par la crise sanitaire, les Sénégalais sont confrontés depuis plusieurs mois à des hausses exagérées des prix des denrées alimentaires à savoir le riz, l’huile, le sucre, la viande, le poisson, le lait etc. Même les feuilles de menthe « Nana » ou le pauvre arome des trois normaux (Thé) a connu une hausse. Tenez ! Le bouquet de « Nana » — qui coutait 25 cfa depuis le régime de Senghor — se vend désormais à 50 cfa sous l’ère Macky Sall. Encore, encore, les Sénégalais doivent également composer avec une brutale hausse des prix des matériaux de construction. Hier, « Le Témoin » a appris l’augmentation du prix du fer à béton. Le prix de la tonne est passé de 42.000 cfa à 62.000 cfa soit une hausse de 20.000 cfa. Pendant ce temps, la tonne du ciment est passée à 70 000 cfa alors qu’elle coûtait 62.000 cfa. Un spécialiste de la Consommation et de la Régulation des prix estime que l’Etat semblerait fermer les yeux sur cette pagaille tarifaire. « Peutêtre pour des raisons électorales, le régime va attendre le début de la campagne des locales pour faire du saupoudrage c’est-à-dire diminuer les prix. Mais ce sera du pareil au même puisque les Sénégalais ne méritent pas de subir le poids de ces hausses tapageuses et exagérées » regrette un expert joint par « Le Témoin ». En tout cas, la hausse des prix des matériaux de construction va chauffer davantage un front social déjà brûlant…
LES AFGHANS INDESIRABLES LA SOLIDARITE MUSULMANE REMISE EN QUESTION
Dans le monde, il existe 57 pays musulmans. A l’endroit du quotidien « Le Témoin », plusieurs notables religieux des communautés libanaise et palestinienne de Dakar s’interrogent sur le manque de solidarité manifeste des pays musulmans envers les refugiés afghans. Tenez ! Depuis la prise éclair de Kaboul par les Talibans, des millions d’Afghans tentent de fuir leur pays. Et ce par tous les voies et moyens jusqu’à se perdre ou mourir dans les déserts frontaliers. Les plus chanceux ont été évacués par les soldats américains, français, anglais, allemands etc. Des pays occidentaux et américains qui ont accepté de les évacuer avant de les accueillir chez eux. D’autres, en revanche, sont à la fois méfiants et réticents à l’égard de ces réfugiés afghans. « En dehors du Pakistan et de l’Iran, pratiquement aucun pays arabo-musulman ne veut de ces refugiés afghans. Vous voyez comme les arabes musulmans sont lâches entre eux. Je me demande si ces pays sont véritablement musulmans puisque la Solidarité est une recommandation de l’Islam. A travers ce dossier brûlant de l’Afghanistan, la solidarité musulmane est remise en question… » se désole ce sénégalolibanais vivant à Dakar. Par la même occasion, il fustige la lâcheté et la passivité de la Ligue arabe (Égypte, Syrie, Irak, Liban, Arabie Saoudite, Jordanie, Yémen etc.) et de l’Organisation de Coopération Islamique (Oci) qui n’ont jamais condamné les récents bombardements de l’Etat Hébreu contre le peuple palestinien. « Donc, il ne faut jamais compter sur ces pays « taupes » et complices pour accueillir les Afghans » se désole-t-il. Par contre, un autre dignitaire libanais relativise : « Attention ! Pour des raisons de sécurité intérieure, beaucoup de pays arabes semblent méfiants vis-à-vis de certains réfugiés afghans dont ils ignorent le profil. Donc, je comprends bien leur position … » recadre-t-il dans les colonnes du « Témoin ». Bien que moins concernés par cette crise arabo-arabe ou araboaméricaine, plusieurs pays africains sont également mobilisés dans l’accueil de réfugiés afghans. C’est notamment le cas de l’Ouganda et du Rwanda qui ont déjà accepté respectivement 2000 réfugiés en transit, et 250 écolières afghanes. Ce, en attendant que le Sénégal des étudiants haïtiens et des exilés tchadiens se prononce…
OUMAR DIALLO DIRECTEUR DU COMME INTERIEUR «LA CSS N’A JAMAIS BENEFICIE D’UNE SITUATION DE MONOPOLE»
La Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) «n’a jamais bénéficié’’ d’une situation de monopole faisant d’elle la seule société productrice de sucre au Sénégal, a soutenu, mardi, à Dakar, le directeur du Commerce intérieur, Oumar Diallo. ’’Les gens du milieu le disent très souvent, mais il faut préciser que la CSS n’a jamais bénéficié dans ce pays, d’une situation de monopole qui ferait d’elle la seule société productrice du sucre au niveau national», a-t-il déclaré. Le directeur du Commerce intérieur était interpellé sur cette question lors d’une réunion du Conseil de la consommation sur la situation des prix des denrées de consommation de masse. Selon Oumar Diallo, ’’tout investisseur qui le souhaite a la possibilité d’implanter une autre unité de fabrication de sucre, à condition de cultiver la canne à sucre sur place, avec un minimum d’investissements aux alentours de cent-cinquante à deux-cents milliards de francs CFA». Aussi a-t-il invité les opérateurs économiques intéressés à s’organiser en coopératives pour s’engager dans la production de sucre. Il a par ailleurs fait savoir que cette rencontre avec les acteurs, la sixième du genre depuis le début de l’année, sera désormais organisée de manière régulière, pour lever toutes les équivoques et incompréhensions, afin de trouver les solutions les plus indiquées au bénéfice des populations. La ministre du Commerce et des Petites et moyennes entreprises, Aminata Assome Diatta, a pour sa part invité les populations à faire preuve de plus de compréhension, compte tenu des efforts faits par le gouvernement pour à la fois préserver le pouvoir d’achat des ménages et assurer le fonctionnement normal de l’Etat.
COVID-19 5 DECES ET 52 NOUVEAUX CAS CE MARDI
La décrue continue sa progression même si le taux de contamination a connu une légère évolution passant de moins 2%, avant-hier, à 3,5%, hier. Sur les 1453 nouveaux tests effectués, 52 sont revenus positifs. Le Directeur de la Prévention, Dr El Hadj Mamadou Ndiaye, qui faisait le point sur l’évolution de la pandémie, a précisé que ces nouvelles infections sont réparties entre 9 cas contacts et 43 cas issus de la transmission communautaire. Le bilan du jour a également révélé que 549 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris contre 31 cas graves pris en charge dans les services de réanimation. Ils étaient 38 hier. 5 décès supplémentaires, soit 6 de moins qu’avant-hier, ont été recensés ces dernières 24 heures. À ce jour, 72 805 cas ont été déclarés positifs, au Sénégal, dont 62 014 guéris, 1 765 décédés et donc 9025 patients encore sous traitement.
L’HOMMAGE DU PR KHADIYATOULAH FALL DU CANADA A ABC,
On se connaissait peu. On se s’est pas beaucoup fréquentés. Mais il y a de ces quelques rencontres furtives qui laissent des traces. J’ai retrouvé, il y a deux jours, une de ses vieilles cartes de visite qu’il m’avait remise alors qu’il m’avait trouvé en audience dans les bureaux de monsieur Macky SALL, alors Premier ministre du Président de la république, maitre Abdoulaye Wade. ABC était en ce moment Secrétaire général du gouvernement. Je lui avais moi aussi remis ma carte de visite. L’honneur était grand pour moi, chaque fois, durant différentes périodes de sa carrière, alors qu’il prenait parfois le temps d’un petit mot par email, avec toujours l’appellation de professeur, pour avancer quelques remarques sur une mes contributions dans la presse locale. Un homme d’une extrême gentillesse et qui n’avait pas peur du débat civilisé des idées. Le Sénégal perd une personnalité pour laquelle j’avais un grand respect. Je salue sa mémoire. Je présente mes condoléances à toute sa famille, au Président de la république, monsieur Macky Sall, à tous ses amis du pouvoir et de l’opposition, à la grande confrérie mouride, au corps des avocats, aux femmes et hommes de culture et de pensée avec lesquels il avait tissé une grande complicité. Et à toute la population sénégalaise. Le rappel à Allah de ABC, dans ces moments de tensions politiques et sociales au Sénégal mais surtout le consensus fort des hommages qui s’est révélé autour des valeurs que la grande majorité des Sénégalais disent qu’il incarnait, ce consensus, cette convergence des voix est riche d’enseignement, surtout pour la classe politique. Ce consensus nous interpelle. Il nous parle. Cette rencontre forte des sensibilités nous raconte les attentes éthiques et morales de notre société. Il nous parle et nous renvoie à la faiblesse de notre société traversée par une crise d’éthique, de vérité et de confiance. ABC que la terre de Touba vous soit légère.
Aminata Assome Diatta prend la défense de la CSS
Face aux assauts répétitifs lancés par les consommateurs et certaines organisations de commerçants contre la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) à propos de la hausse du prix du sucre, la ministre du Commerce a pris la défense de la Css. Au nom du développement de l’industrialisation qui contribue à la création d’emplois, Aminata Assome Diatta estime que l’Etat doit protéger ses petites industries qui ne sont pas capables de rivaliser avec celles des pays développés perfusées à coup de milliards. Et sinon, argumente-telle, le Sénégal va devenir un simple pays consommateur. Sur ce, elle a rappelé que la Css n’a jamais bénéficié de monopole. C’est peut-être, dit-elle, que les gens ne peuvent pas remplir toutes les conditions pour l’ouverture d’une entreprise de production de sucre au Sénégal.
La CSS dispose d’un stock de 25 000 tonnes de sucre
Le Directeur du Commerce intérieur, Oumar Diallo, soutient qu’à ce jour, la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) dispose d’un stock de 25 000 tonnes de sucre. Ce qui, dit-il, constitue la seule offre locale disponible sur le marché. Un stock qui ne peut pas empêcher une tension sur la disponibilité et le prix au détail. Néanmoins, assure Oumar Diallo qui présentait la situation globale de l’évolution des prix de grande consommation lors du Conseil national de la consommation, avec la levée du gel des importations, la couverture des besoins du marché sera assurée jusqu’au mois de novembre 2021.
Le chavirement d’une pirogue fait 01 mort et 02 disparus
A l’image des accidents de la circulation, les victimes des chavirements de pirogues depuis un certain temps sont nombreuses. Une pirogue a coulé dans la nuit du dimanche au lundi, avec quatre jeunes, dans le fleuve Sénégal dans le département de Bakel. Seul le conducteur de la pirogue s’est sorti indemne de ce chavirement. Le corps sans vie d’un des trois Dj (animateurs, ndlr) a été retrouvé par les sapeurs-pompiers de Bakel à hauteur du village de Tiyabou. Ses deux camarades sont portés disparus pour le moment. Les sapeurs-pompiers continuent les recherches afin de retrouver les corps. Ces animateurs avaient embarqué à bord de la pirogue à destination de Diaguili. Selon les témoignages, la pirogue a été déstabilisée par le vent qui accompagnait la forte pluie qui s’est abattue dans la localité. Contacté par Seneweb, l’adjoint au maire de Bakel regrette ce drame et invite les populations, surtout la jeunesse, à la prudence en ces temps où les pluies sont accompagnées de vents violents. Les recherches se poursuivent pour retrouver les deux autres disparus.
Barthelemy Dias brocarde le gouverneur de Dakar
L’édile de Mermoz-Sacré Cœur est choqué par la décision du gouverneur de Dakar de dessaisir des maires la signature des certificats de résidence. La décision du chef de l’Exécutif de Dakar est motivée par les nombreuses protestions aussi bien des partis de l’opposition que de la mouvance présidentielle. Dénonçant la mesure du gouverneur, Barthelemy Dias demande aux représentants de la coalition Taxawu Senegal dans les commissions de révision des listes électorales de refuser cette «violation flagrante de la loi qu’on veut faire passer pour voler les élections locales à travers un transfert d’électeurs». Il invite les mandataires de l’opposition, au besoin, de bloquer le fonctionnement des commissions et si nécessaire d’appeler en renfort.
Kaolack : une militante de Pastef traîne en justice des policiers
La responsable de Pastef à Kaolack, Adji Ndao, a décidé de traîner en justice trois policiers qui l’avaient tabassée lors de son interpellation. La dame qui vit à l’étranger s’était retrouvée avec un œil enflé avant d’être évacuée à l’hôpital. Les militants de Pastef organisaient une caravane de sensibilisation pour les inscriptions sur les listes électorales et de distribution de masques. Face à la presse hier, Adji Ndao a informé avoir introduit une citation directe au parquet de Kaolack pour que les policiers répondent de leurs actes. Adji Ndao indique que l’œil qui a reçu les coups ne voit plus. Après avoir passé plusieurs heures dans les locaux du commissariat, selon la responsable de Pastef, les policiers ont dit qu’ils l’ont confondue avec des transporteurs qui devaient organiser une manifestation.
Vol à main armée dans un campement à Diogo
Les populations de Darou Ndoye (Diogo) dans le département de Tivaouane se sont réveillées dans la douleur. Une dizaine d’hommes armés ont fait irruption au campement de A. Y. Sall, un ex-fonctionnaire international, avant de le dépouiller de ses biens. O. Bassène âgé de 52 ans a reçu une balle au niveau de l’abdomen. Il est décédé. L’épouse du propriétaire du campement, R. N, quant à elle, été violée par les malfrats. Selon une source de Dakaractu, la victime O. Bassène, originaire de Kaolack, était partie rendre visite au petit frère de la dame R. N. Entendant le bruit des assaillants, il est sorti de sa chambre pour s’enquérir de la situation. Il est tombé nez-à-nez sur les malfrats qui ont tiré à bout portant sur lui avant de disparaître dans la nature. Les faits se sont produits la nuit du dimanche au lundi entre 1h et 02 heures du matin. La dépouille de M. Bassène a été transportée à l’hôpital Serigne Abdou Aziz Dabakh de Tivaouane. Une enquête est ouverte par les gendarmes. Déjà trois personnes sont interpellées.
Vol en réunion avec violence
Apprenti chauffeur de profession, Samba F. B. dit Bathie est un agresseur notoire qui a fini avec sa bande de semer la terreur à Cambérène et aux Parcelles assainies. Mais les limiers des Parcelles Assainies ont mis fin à ses agissements. L’apprenti chauffeur a été alpagué nuitamment à l’Unité 15 des Parcelles assainies alors qu’il tentait de voler dans une maison. Il a brandi un tesson de bouteille pour tenter d’attaquer le jeune qui l’avait aperçu en train de commettre son forfait. Le bonhomme a alerté le voisinage et les jeunes se sont mobilisés pour interpeller Samba. Il est conduit au commissariat de police. Lors de son interrogatoire, le quidam a reconnu sans ambages les faits qui lui sont reprochés avant de présenter ses excuses. Il balance les noms de ses amis qui ont réussi à prendre la fuite lors de son interpellation. Samba F. B. a été déféré au parquet au terme de sa garde à vue, pour association de malfaiteurs et vol en réunion avec violence commis la nuit.
Escroquerie
De nationalité camerounaise, T. J. Andres croupit en prison pour escroquerie. Mécanicien de son état, il a eu le toupet de s’introduire dans une boutique de transfert d’argent pour essayer de narguer le gestionnaire. Il a demandé au gérant de transférer 280 mille francs à une de ses connaissances via Orange money. Après la transaction, au lieu de remettre l’argent au gérant, T. J. Andres change de version pour dire qu’il a dit plutôt au gérant de la boutique de faire un retrait d’un montant de 280 mille francs via Free Cash parce qu’il a gagné un concours de Free cash. Refusant du coup de remettre l’argent au gérant qui l’a conduit à la police.
Marche contre la cherté de la vie
Les populations de Guédiawaye comptent marcher le 05 septembre prochain contre la hausse des prix des denrées de première nécessité et la hausse des prix. La manifestation est initiée par le mouvement ATAW de Babacar Mbaye. Les responsables dudit mouvement envisagent de déposer la demande de marche vendredi prochain.
Fin de vacances du gouvernement
C’est la fin des vacances du gouvernement. Après la suspension des réunions hebdomadaires de conseil des ministres depuis le 14 juillet, le président de la République Macky Sall et son gouvernement vont se retrouver aujourd’hui à la salle des banquets. Plusieurs dossiers délicats attendent le gouvernement, notamment la pénurie de sucre, la hausse des prix de certaines denrées et les inondations.
Décès du Khalife général des «Baye Fall»
Le Sénégal continue perdre ses illustres fils. Le Khalife général des «Baye Fall , Serigne Cheikh Dieumb Fall a été rappelé à Dieu hier. Fils de Serigne Modou Moustapha, premier Khalife général des « Baye Fall », le saint-homme avait succédé à Serigne Modou Fallou Fall, en 2007. Il est décrit comme un guide religieux travailleur, discret et qui a marché sur les pas de ses prédécesseurs pour apporter sa pierre à l’édifice. Il a veillé vigoureusement aux respects des principes enseignés par son grand père Mame Cheikh Ibrahima Fall, en combattant les dérives et les innovations infondées. Après l’annonce de son décès, le député Abdoulaye Wilane a réagi. «L’unique est parti après avoir marqué son temps, laissé des traces et des marques ! Serigne Cheikh Djeumb qui a trouvé Serigne Bamba sur terre, a contribué activement et physiquement à la réalisation de la grande mosquée de Touba, s’en est allé. Témoin et acteur agissant, il pourra faire un compte rendu, un rapport fidèle par ce qu’exhaustif de ce qui a été fait dans le mouridisme au moins depuis 1925. Nous présentons nos condoléances émues au khalife général des mourides, notre guide Al Mountaqa. Union de prières avec tous les croyants et Mbok Talibés pour le repos de son âme et son acceptation par Allahou SWT au Paradis. Bon repos à Barzaq Rassoul Faĺl», a écrit le maire de Kaffrine.
Entrée en vigueur du prélèvement de conformité fiscale (Pcf)
Tout opérateur économique qui n’est pas en règle avec le service fiscale se verra appliquer désormais une taxe au taux de 12% sur ses produits et matériels. Cette taxe appelée prélèvement de conformité fiscale (Pcf) sera mise en application à compter d’aujourd’hui et sera calculé par la Direction générale des Douanes pour tout importateur ne présentant pas une attestation de non-assujettissement au PCF. Selon la Direction des Impôts et Domaines, cette mesure favorisant l’équité fiscale entre les acteurs économiques, a institué un prélèvement de conformité fiscale au taux de 12% sur les importations effectuées par les personnes (physiques ou morales) qui ne souscrivent pas régulièrement leurs obligations de déclaration ou de paiement d’impôts et taxes. Il s’agit ainsi pour les autorités d’inciter les opérateurs économiques qui jusque-là ne déclaraient ou ne payaient pas les impôts normalement dus à se conformer à la réglementation fiscale. Aussi la mesure participe à l’élargissement de l’assiette, de promotion de l’équité entre acteurs économiques et de civisme fiscal. Ainsi tout importateur qui n’est pas à jour de ses obligations fiscales ou qui n’est immatriculé dans aucun service des Impôts sera soumis au PCF. Toutefois, précise-t-on dans un communiqué que le PCF ne sera pas réclamé si, dans un délai de 48 heures, l’usager régularise sa situation fiscale ou se fait immatriculer au niveau du Centre des Services fiscaux territorialement compétents. Les importateurs qui sont en règle avec l’administration fiscale sont dispensés du paiement du PCF
LA JEUNESSE CONVOITÉE POUR LA PARTICIPATION ÉLECTORALE
Il ne reste plus qu’une semaine pour s’inscrire sur les listes électorales : la révision prendra fin le 8 septembre. Les jeunes, sous-représentés dans l’actuel fichier, sont la cible prioritaire pour les partis politiques
Au Sénégal, il ne reste plus qu’une semaine pour s’inscrire sur les listes électorales : la révision prendra fin le 8 septembre. En ligne de mire, les élections locales fin janvier, avant les législatives l'année prochaine et la présidentielle en 2024. Les jeunes, sous-représentés dans l’actuel fichier, sont la cible prioritaire pour les partis politiques.
« Il faut bien garder le récépissé. » Récépissé d’inscription à la main, Awa, 30 ans, sort tout juste de la commission installée dans un institut de formation du quartier populaire de la Médina. « Je n'étais pas inscrite sur la liste, c'est pour cela que je suis venue ici. Je l'ai appris à la radio, sur les réseaux sociaux. C'est important parce qu'il y a les élections pour la mairie qui arrivent. Je suis Sénégalaise, je dois voter. Voilà ! »
Selon le rapport d’audit du fichier électoral, à peine la moitié (53,8%) des 18-25 ans sont inscrits sur les listes. Abdoulaye Mohamed Diop a 20 ans. Il votera pour la première fois en janvier prochain. « Des fois, j'aborde le sujet avec mes camarades, mais ils refusent de voter parce qu'ils pensent les politiciens sont tous les mêmes. Et si tu es aujourd'hui avec quelqu'un, demain il peut changer et beaucoup n'ont pas confiance en eux. C'est pour ça qu'il y a des manifestations et tout ça. »
CÔTE D'IVOIRE, LA GLAÇANTE RECONSTITUTION D'UN VIOL À LA TÉLÉVISION
La polémique enfle après qu’un violeur « repenti » a détaillé sa manière d’agresser ses victimes sur une chaîne ivoirienne. Internautes et organisations de défense des droits des femmes exigent des sanctions
Jeune Afrique |
Aïssatou Diallo |
Publication 31/08/2021
Yves de Mbella est un animateur habitué des polémiques. En recevant, le lundi 30 août, un homme présenté comme un « ancien violeur » pour parler de ses crimes, il avait réuni tous les ingrédients pour en provoquer une nouvelle. Et, sans surprise, des extraits de l’édition de l’émission La Télé d’ici vacances, diffusée sur la NCI, ont largement été relayés sur la Toile, et n’ont pas manqué de susciter une vague d’indignation. Et il y avait matière.
« Voilà une go, par exemple, signale l’animateur en désignant un mannequin installé sur un podium. Tu attaques par devant ou par derrière ? Montre nous comment tu fais. » L’invité monte sur l’estrade et détaille méticuleusement comment il procède pour étrangler sa victime, lui toucher les parties intimes, la faire tomber, l’immobiliser et la violer. Le tout sous quelques rires à peine étouffés et des relances de Yves de Mbella, glaçantes : « Tu agis seul ou avec quelqu’un ? Comment les choisis-tu ? Minces ou avec des fesses ? »…
Les « conseils » effarants du violeur
La séquence continue. L’animateur demande à son invité quels conseils il peut donner aux femmes afin d’éviter un viol. « La femme doit éviter d’être saoule. Très souvent, lorsqu’elles sont ivres, elles ne se contrôlent plus. L’homme peut en profiter. Évitez de marcher seules tard dans la nuit. Il est difficile de violer dans la journée. Si vous sortez tard, soyez toujours avec quelqu’un », répond l’homme, le plus calmement du monde.
Tonnerre d’applaudissements du public et des autres invités…
Mais en dehors du studio, les réactions n’ont pas tardé. Et sur les réseaux sociaux, c’est un torrent de condamnations outrées qui n’a, depuis, cessé de se déverser. « J’ai été choquée et peinée en tant que survivante de viol, confie Désirée Deneo, militante féministe et secrétaire générale de la Ligue ivoirienne des droits des femmes. Les violences faites aux femmes sont habituellement banalisées. Mais pas autant et pas à la télévision. Cela va au-delà de la culture du viol. On a touché le fond. »
En plus de la démonstration d’un viol à la télévision et de la culpabilisation des victimes, une question de l’animateur a retenu l’attention. « Les femmes prennent-elles quand même du plaisir lorsqu’elles sont violées ? » a-t-il osé demander à son invité. Et ce dernier de répondre… par l’affirmative.
« Aller au-delà de l’indignation »
Dans la foulée, Désirée Deneo a initié une pétition qui a déjà récolté près de 36 000 signatures. « Au-delà de notre association, nous sommes membres d’un collectif qui lutte pour les droits des femmes. Ensemble nous allons joindre la pétition à des courriers que nous adresserons à la Haute Autorité de la communication et de l’audiovisuel [Haca], au ministère de la Communication et à celui des Droits de la femme. En plus, une plainte sera déposée pour atteinte à la pudeur car l’émission a été diffusée à une heure où des enfants regardent aussi la télé. Exposer un public qui n’est pas sensibilisé aux questions de culture du viol à de telles images est dangereux », détaille la militante. Déposer une plainte et saisir les autorités permet « d’aller au-delà de l’indignation » sur les réseaux sociaux, insiste-t-elle.
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - Beaucoup de choses ne sont pas révélées à propos de cette crise. Certains attendent toujours les résultats des tests PCR dont les prélèvements remontent à plus de 15 jours. La question de l’oxygène reste d’actualité
#SilenceDuTemps - C’est à travers un post sur Facebook que l’ancien ministre Babacar Gaye s’interroge sur la fiabilité des chiffres relatifs à la Covid, donnés chaque jour par le ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS). Le responsable politique de Kaffrine évoquait le décès d’un proche des suites de complications liées à la Covid-19, un cas qui n’est pas isolé, mais qui est ‘’représentatif de la situation dramatique que vivent nos compatriotes qui n’ont pas l’opportunité de se faire tester’’. Il évoque aussi des cas positifs dans la maison familiale et qui ne sont pas mentionnés dans le communiqué du ministère de la Santé.
Dans le cadre de la gestion de la Covid-19 au Sénégal, tout le monde s’accorde au moins sur une chose : les statistiques journalières publiées dans les médias ne reflètent pas la réalité. Un fait confirmé par le nouveau directeur du Centre des Opérations d'Urgence sanitaire (COUS) sur Sud FM lors de l’émission Objection du 15 août 2021. Le Dr Alioune Badara Ly avait reconnu que le nombre de décès quotidiens déclarés était sous-estimé et que des décès au niveau communautaire échappaient à la comptabilité macabre qui ne concernait que les statistiques des Centres de traitement épidémique (CTE).
Depuis quelques semaines, il est constaté une baisse des cas positifs. Quelle est l’explication ? Des scientifiques vous diront que c’est dans l’ordre normal des choses lors d’une pandémie. C’est l’évolution classique des infections virales : une phase ascendante, un moment de pic, une phase de stabilisation et après une phase descendante.
Quant aux décès, ils restent toujours aigus même si on observe une légère baisse : une moyenne de 10 chaque jour. Un taux très élevé si on se réfère toujours aux chiffres journaliers publiés, et qui sont loin des moins de 2% admis dans le cadre de la Covid-19.
Du côté du MSAS, il est annoncé une évaluation des « déterminants globaux de ce que nous sommes en train de vivre en termes du recul de la vague ». Les autorités sanitaires ont aussi évoqué une plus grande mobilisation des populations pour faire reculer le virus et une plus grande adhésion en faveur de la vaccination. On peut se demander pourquoi elles s’arrogent la paternité de ce prétendu recul de propagation d’un virus qui échappe au monde entier et qui n’a pas encore livré tous ses secrets ?
À ce jour, et partout, trois stratégies permettent de limiter la propagation du virus : la vaccination, le maintien des gestes barrière et la surveillance.
À propos de la vaccination, il faut saluer la clairvoyance de guides religieux, khalifes généraux, appelant les Sénégalais à se faire vacciner. Il est en effet prouvé que le vaccin empêche le développement des cas graves, mais le risque de contracter le virus demeure. C’est pourquoi les mesures barrière consistant à éviter les rassemblements, le port systématique de masques et le lavage fréquent des mains à l’eau et au savon entre autres doivent être maintenues, surtout face à un virus mutant. Même si 1 million 167 mille 364 personnes ont été vaccinées sur l’étendue du territoire national à la date du 31 août 2021, cela ne peut en aucune manière avoir des effets sur la baisse des cas pour le moment. D’après les scientifiques, il faut une couverture d’au moins 60% pour espérer une immunité collective et donc le recul qui en serait lié, alors que nous sommes à moins de 2% de la population générale si l’on considère les personnes qui ont pris une seule dose, avec une campagne peu active et des ruptures et tensions fréquentes sur les vaccins. Quand dans certains pays le rappel par une troisième dose ARNm semble justifié même s’il n’existe pas encore de données. Le Sénégal se prépare-t-il à cette éventualité ?
Le respect des gestes barrière, notamment le port de masque n’est pas respecté. Pour preuve, 48 heures après la publication d’un communiqué du ministère de l’Intérieur rappelant que l'arrêté nº 17602 du 29 avril 2021 prescrivant le port obligatoire de masque de protection dans les lieux publics et privés est prorogé pour une durée de trois (3) mois à compter du 30 juillet 2021 sur l'ensemble du territoire national, et demandant une application stricte des mesures édictées dans le cadre de la lutte contre le Coronavirus, 1 173 personnes ont été arrêtées pour avoir enfreint lesdits ordres. Les rassemblements de tout genre sans applications des mesures édictées continuent. Il en est de même en ce qui concerne le domaine du transport. L’hésitation vaccinale, le déni de la maladie et le fatalisme sont toujours constatés.
Notons que le climat estival joue un rôle non négligeable dans le ralentissement de la circulation du virus (avis du Conseil scientifique sénégalais du 6 juillet 2021).
Pourquoi alors crier encore victoire et annoncer que la situation est maîtrisée ? Les populations ne respectent plus les gestes barrière dès qu’une baisse de nombre de cas est annoncée. N’est-ce pas cela qui va introduire le doute chez les plus sceptiques si une 4e vague devait arriver ? Ne doit-on pas communiquer juste en disant la vérité aux populations comme l’avait préconisé le Khalife général des Tidianes ?
L’apparition en Afrique du Sud en mai 2021 d’un nouveau variant C 1.2 qui s'éloigne davantage de la souche originelle et déjà présent dans sept pays, sur les continents européen, africain, asiatique et océanique, est préoccupante et appelle à la précaution et donc à une surveillance accrue, mais surtout à la collecte et la diffusion d’informations de santé en temps voulu à des fins d'évaluation et d'une action de santé publique. Sur le plan de la gouvernance, la mise en place d’un comité scientifique suggéré par des experts à la place du CNGE pourrait aider à régler ces manquements. Les membres de ce comité scientifique surveilleraient, mais alerteraient aussi si nécessaire, services et autorités sanitaires, population, médias, partenaires. Ceci est d’une importance capitale puisque les résultats des analyses vont conduire à la prise de mesures correspondantes à la situation.
- Rupture des tests de dépistage : cause de la tendance baissière ? -
À la date du vendredi 20 août 2021, près de 3 000 tests ont été réalisés. Le nombre de tests réalisés varie entre 3 600 et 2 500 depuis quelque temps. Des chiffres isolés : aucune synthèse, quelle est la tendance, d’où viennent les contaminations, sur quelle base parler de tendance baissière ?
Pourquoi le MSAS ne fournit pas des données désagrégées et ne renseigne pas régulièrement et à temps sur le taux d’incidence qui est une base scientifique tangible permettant d’étudier la dynamique de l’épidémie et dire si elle progresse ou recule ?
La faible incidence de la Covid-19 en Afrique s’expliquerait en partie par les capacités insuffisantes de tests qui conduiraient à sous-estimer l’épidémie (Kambole & al., 2020).
Les autorités politiques et sanitaires ont peu explicité les motivations et les indicateurs qui orientaient leurs décisions en matière de stratégie de dépistage. Aucune information permettant de préciser les circonstances qui ont présidé à la décision de la passation d’un test n’est disponible[1].
La disponibilité des tests reste le problème majeur. La Coalition pour la Santé et l’Action Sociale (COSAS) a toujours recommandé ‘’l’augmentation du nombre de tests, par une décentralisation dans les laboratoires régionaux, en s’entourant de toutes les garanties de sécurité pour les techniciens de laboratoires’’.
Pire et coïncidant comme par hasard à « cette tendance baissière », nous apprenons au début du mois d’août qu’il y a une rupture des tests de dépistages rapides (TDR) et PCR dans au moins 7 régions médicales du pays ; fait sur lequel le ministère n’a jamais communiqué.
Beaucoup de choses n’ont pas été révélées dans la gestion de la pandémie au Sénégal. L’utilisation des fonds Force Covid a soulevé des vagues, tout comme le démantèlement prématuré des centres de traitement des épidémies (CTE). Ils sont nombreux les patients qui ont brandi des factures alors que la prise en charge est déclarée gratuite. Ils sont aussi nombreux les Sénégalais qui attendent toujours les résultats de leurs tests PCR dont les prélèvements datent de plusieurs semaines. Le débat sur la disponibilité en qualité et en quantité de l’oxygène est toujours d’actualité. Un reportage d’une chaîne étrangère au début du mois d’août 2021 a montré la rupture quasi-totale de ce produit précieux, indispensable pour la prise en charge des cas graves. Les cliniques qui en possédaient le facturaient à un tarif exorbitant, hors de portée de la grande majorité des patients. Une forte spéculation avait été observée, obligeant l’État à réquisitionner toute la production d’oxygène dans le pays, à prendre en charge l’approvisionnement en oxygène des structures privées qui ont des CTE et à commander 35 générateurs. Deux centrales à oxygène de 40 m3 viennent d’être réceptionnées (19 août) pour les hôpitaux Dalal jamm et Fann.
Au moment où une quatrième vague envahit certains pays, un rebond épidémique est à craindre avec les grands événements religieux qui se profilent ainsi que la rentrée prochaine des classes. Il faut collectivement anticiper en misant entre autres sur une bonne communication, massive, en direction des communautés, élément qui a été et demeure l’un des talons d’Achille de la riposte. Il faut aussi dès maintenant déterminer des protocoles et informer pour guider.
Sur la reprise des points journaliers, les avis divergent, même si le fait d’inviter des experts à parler des liens entre la Covid et leur spécialité peut avoir un impact sur certaines populations. Il faut une lecture scientifique des chiffres, une analyse de leurs limites, des probables biais. Il faut y aller vite, car chaque minute compte avec l’infodémie véhiculée par les réseaux sociaux. L’information doit être complète, c’est-à-dire non lacunaire. Elle doit aussi être fiable, c’est-à-dire non erronée. C’est cela la démarche scientifique et c’est aussi cela la communication.
Mame Lika Sidibé est archiviste diplômée de l’EBAD et journaliste diplômée du Cesti. Elle collabore régulièrement avec SenePlus. Elle est titulaire d’un master II Défense, Paix et Sécurité du Centre des Hautes Études de Défense et de Sécurité (CHEDS).
[1]Véronique Petit, Nelly Robin et Nelly Martin : « Spatialité et temporalité de l’épidémie de la Covid-19 au Sénégal. Le processus de production des données sanitaires au regard des discontinuités territoriales » https://doi.org/10.4000/rfst.1150
Par Ibrahima Diakhaté MAKAMA,
LE JAMBADONG OU CARNAVAL A LA CASAMANÇAISE
Cahier Vacances s’intéresse aujourd’hui au Jambadong, une manifestation populaire à plusieurs inconnus.
En cette période de vacances, le Jambadong est la chose du monde la mieux partagée sur l’ensemble de l’espace casamançais et au-delà, avec les localités où vivent de fortes communautés mandingues comme Mbour, Tambacounda, Parcelles Assainies, Keur Massar (malgré les inondations) …
Le Jambadong est une terminologie mandingue qui pourrait être rendue mot à mot, en français, par « danse avec des feuilles » ou, plus exactement, « danse des feuilles ». En d’autres termes, les feuilles en constituent une sorte d’identité remarquable. Mais, il serait caricatural et surtout réducteur de le ravaler de manière stricte à de triviales feuilles ou branchettes d’arbre ; le Jambadong recèle bien plus de secrets. Si vous n’y avez jamais assisté, considérez que c’est une sorte de carnaval coloré où les participants masqués ou déguisés font une longue procession traversant de bout en bout le village - ou la ville, ou ralliant un village à un autre ou une ville à une autre - accompagnée de tam-tams, de chants et de danses à l’aide de feuilles ou branchettes d’arbre que les danseurs agitent sous forme de victoire dans une liesse généralisée. Autrement dit, c’est un type de procession colorée et rythmique où tous les déguisements sont permis. Dans la démarche procédurale de l’initiation il est admis que les populations viennent trouver les circoncis au lieu de lavage et les raccompagner jusqu’à l’orée du Bois Sacré avec un Jambadong.
Toutefois, il n’est pas strictement réservé à l’initiation car, c’est, aussi et surtout, le moment rythmique et folâtre qui inaugure et ferme toutes les festivités en Casamance, en général, et en milieu mandingue, en particulier. Il est donc au début et à la fin de toutes les manifestations. Ce qui est tout de même remarquable, c’est que le Jambadong constitue la partie profane de tous les rituels même ceux sacrés dans le monde mandingue, voire de la Casamance. Le Jambadong fait donc partie du protocole initiatique. Par son côté purement profane de la phase d’initiation, il assure une certaine osmose entre tous les éléments de la stratification sociale : riches, pauvres, vieillards, enfants, sages, initiés, kouyang mansa (maitre du Bois sacré), lambés, kintangos (ces mots équivalent à selbés ou surveillants de circoncis), jeunes et mêmes les femmes - qui sont pourtant bannies de tout ce qui tourne autour du Bois Sacré et du Kankourang – peuvent se côtoyer dans une ivresse collective sans commune mesure.
Cette folie généralisée n’épargne personne, pas même les Kankourangs qui se doivent de contenir au mieux leur côté féroce et punisseur, au moins pour un moment : le moment de l’ivresse collective. C’est seulement au Jambadong qu’on a la chance inespérée de côtoyer le Kankourang et de l’apprécier dans toute sa splendeur avec son apparence énigmatique.
La phase très dynamique de l’initiation qui élimine toutes les barrières sociétales
C’est le moment du Jambadong qui crée l’occasion (faisant le larron) de voir un sage, un père de famille ou une mère esquisser des pas de danse devant ses enfants, un guide religieux chanter, un notable se pavaner avec des habits de fou, un riche avec des haillons. C’est dire que c’est la phase très dynamique de l’initiation ou de la vie en communauté qui élimine toutes les barrières sociétales et met en veilleuse les normes sociales. Tous les âges y sont représentés.
Enfants, jeunes adultes, vieux…, disons toute la société, dans toute sa diversité, est prise par la fièvre du Jambadong qui est aussi un moment de nivellement sociétal. Mais au-delà de l’aspect purement populaire et festif, il se présente comme un fait social déterminant. C’est le moment d’une sorte de dérèglement social généralisé. Ce dérèglement permet tant soit peu aux populations de s’adonner à des pratiques interdites ou de jouer au travesti.
Sous ce rapport, par l’artifice du carnaval, on trouve une facétie pour limiter au maximum les dégâts que peuvent causer les nombreuses règles sociales et autres restrictions. Quelle que soit l’utilité de ces normes, elles peuvent, en retour, comprimer les hommes. Dès lors, il est donc clair que, par la magie du Jambadong, on réussit à faire sauter le verrou des interdits et de la normalité pour faire voler en éclats les restrictions et autres commodités pour ainsi dire, laisser exploser les talents et autres aptitudes enfouis dans les profondeurs abyssales de la conscience du peuple. Ce qui fait que c’est l’occasion de porter les habits de ses fantasmes les plus fous.
Ainsi donc, par la pyrotechnie des déguisements, la femme peut jouer au chef de famille, le pauvre peut jouer au riche, le paysan au militaire, le maçon au journaliste… Au demeurant, le Jambadong est un moment pendant lequel les normes sociales sont en suspens et les rôles sociaux sont inversés ou renversés. Ce qui fait que le Jambadong peut évacuer le sentiment de vivre dans une prison à ciel ouvert avec ces pléthores d’interdits, de limitations et de prescriptions, dans la mesure où il permet de braver les interdits. Un sujet social peut aussi en profiter pour noyer le trop de stress accumulé depuis le dernier carnaval. On pourra alors en déduire sans risque de se tromper que le génie mandingue l’a certainement inventé pour jouer un rôle d’exutoire aux différents problèmes de la vie en société.