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19 juin 2025
CRISE SANITAIRE DE COVID-19, DELOITTE DECRYPTE LA GESTION MAROCAINE
«Le Maroc, de la résilience à l’émergence?», tel est l’intitulé du rapport que vient de publier Deloitte, sous la direction de Emmanuel Gadret et de Mehdi Serghini et avec la participation de l’économiste Alexandre Kateb.
«Le Maroc, de la résilience à l’émergence?», tel est l’intitulé du rapport que vient de publier Deloitte, sous la direction de Emmanuel Gadret et de Mehdi Serghini et avec la participation de l’économiste Alexandre Kateb. Dans ce document, ces experts de la filiale marocaine de la firme internationale de Deloitte Touche Tohmatsu décryptent l’action du Royaume du Maroc pendant ces dernières vagues du coronavirus. Tous les éléments analysés pour l’élaboration de ce Policy Paper font ressortir trois faits saillants qui caractérisent la gestion du Maroc durant les 500 jours qui viennent de s’écouler.
«Principe de précaution maximum»
Premièrement, relèvent les experts, «au niveau de la stratégie tactique d’endiguement des effets de la pandémie, le Royaume chérifien a adopté la posture du «principe de précaution maximum», instaurant l’un des confinements rigides les plus longs au monde, fermant ses frontières, et mettant en place un filet social de distribution directe d’aide aux populations inédit, malgré la prévalence du secteur informel».
A ce titre, renseignent Emmanuel Gadret et ses collègues, «le Maroc a mis en œuvre une réponse multidimensionnelle à travers l’articulation de différents niveaux de responsabilité, la concertation entre différents types d’acteurs et l’imbrication des différents horizons temporels. Au niveau macro-économique, afin de répondre aux chocs externes et contribuer à l’équilibre de la balance des paiements, le Royaume a mobilisé tous les instruments de financement extérieur à sa disposition. Outre le tirage sur la ligne de précaution et de liquidité́ mise à disposition du Maroc par le Fmi, l’émission obligataire du trésor et les prêts contractés auprès des institutions multinationales, Banque africaine de développement, Banque mondiale et Fonds monétaire arabe, ont permis d’amortir le choc de la diminution des devises liées à la chute des recettes d’exportations de biens (- 7.5%), et la contraction des recettes touristiques (- 54%), dans un contexte où les importations se sont elles aussi fortement contractées, en raison notamment de la chute des cours du pétrole (- 14%)».
Réformes accélérées
En second lieu, note Deloitte, «de manière presque paradoxale, la crise de la Covid-19 a probablement servi d’accélérateur pour certaines réformes correctives de lenteurs administratives très enracinées, qui pesaient de manière structurelle sur le Doing Business du Maroc, bien que celui-ci ait progressé de manière très significative au cours des dix dernières années. Elle a permis la mise en place d’une sorte de «Pacte de responsabilité» public-privé, piloté par le ministère des Finances, et qui repose en grande partie sur un stimulus monétaire raisonné».
Ainsi souligne-t-elle, «le «Pacte pour la relance économique et l’emploi», prévoit l’injection de 120 milliards de dirhams dans l’économie, dont 75 milliards de dirhams, sous format de crédits garantis par l’Etat, sur la base d’un mécanisme de garantie géré par la Ccg (Caisse centrale de garantie), et dont la distribution sera assurée au profit des entreprises privées et publiques et 45 milliards de dirhams affectés au Fonds Mohammed VI pour l’investissement, accordé par l’Etat, les investisseurs institutionnels et les institutions financières internationales».
Ouverture de réformes structurelles
Deloitte d’indiquer enfin, que «la séquence pandémique a également ouvert la voie à des réformes structurelles, qui sont intervenues sous l’impulsion royale en amont de la remise des résultats de la Commission spéciale pour le Nouveau modèle de développement, sans toutefois entrer en concurrence avec celles-ci.
Trois axes forts constituent l’armature de cette nouvelle ambition réformatrice : un nouveau contrat social porté par l’universalisation de la protection sociale, la digitalisation comme réponse à la crise et catalyseur de la transformation post-crise, et un choc de simplification et de modernisation de l’Etat. C’est donc sous l’emblème de ce triptyque solidarité-digitalisation-simplification que le Maroc ambitionne de se positionner au croisement des dynamiques économiques lorsque la reprise économique régionale et mondiale sera confirmée, pouvant en outre s’appuyer sur la plus large campagne vaccinale d’Afrique, qui permet au Royaume de friser la barre des plus de dix millions de vaccinés complètement (2 doses) début Juillet 2021».
De l’avis de M. Gadret et ses collègues, «il reste désormais au Maroc à adjoindre aux chantiers déjà ouverts ceux, critiques, de la réforme de la justice et de l’éducation, afin de pouvoir transformer l’essai et passer du statut de «champion de la résilience» à celui de nouvelle puissance économique régionale».
LES GUIDES RECLAMENT LEUR PART
L’Association nationale des guides touristiques réclame sa part de l’enveloppe que le chef de l’Etat a dégagée dans le cadre de la relance du secteur du tourisme.
L’Association nationale des guides touristiques réclame sa part de l’enveloppe que le chef de l’Etat a dégagée dans le cadre de la relance du secteur du tourisme.
Les guides touristiques ont peint un tableau très sombre de leur situation. Selon eux, si la situation persiste, beaucoup d’entre eux ne pourront plus tenir. Raison pour laquelle Mody Wellé, président de l’Association nationale des guides touristiques au Sénégal (Angts), invite les autorités sénégalaises à se pencher sur leur sort. Même s’il reconnaît que le président de la République, à travers le Fonds de résilience, avait alloué 15 milliards de francs Cfa au Crédit hôtelier et touristique.
Sur cette somme, le ministère du Tourisme avait attribué à chaque guide, un prêt de 500 000 francs. Mais, les guides touristiques déplorent la façon dont les 50 milliards que le chef de l’Etat avait encore donné pour aider à la relance du tourisme ont été utilisés. «Des guides se sont organisés en Gie, d’autres en association pour être financés dans leurs projets. Jusqu’à présent, ils n’ont pas encore de réponse. D’autres encore ont demandé à titre personnel, un prêt de survie dans le cadre de ce Fonds. Nous ne demandons pas de l’aide, ni de la charité. On ne nous a jamais entendus quand le tourisme marchait. C’était d’ailleurs le contraire, puisque c’est nous qui donnions de l’argent», déplore le président de l’Angts.
A l’en croire, leurs requêtes est d’autant plus motivée, car à l’heure actuelle, il n’y a plus de touristes. «Il n’y a donc plus de travail pour nous et plus de revenus. Etant donné que la plupart des guides sont des travailleurs indépendants, le Crédit hôtelier et touristique a décidé d’attribuer 8 milliards aux entreprises afin de les aider à faire face à leurs salaires et charges. Les guides sont des travailleurs indépendants par essence ; de ce fait ils se donnent des salaires et ils ont des charges. Donc pourquoi les exclure de ce Crédit hôtelier ?», s’interroge Mody Wellé.
Ainsi, en plus de cette doléance, l’Association des guides touristiques invite les autorités à ouvrir les frontières pour les touristes ; d’ailleurs le mois de novembre prochain devra marquer la reprise du tourisme au Sénégal. «Certaines branches (restaurants, transports, etc.) ont ouvert et d’autres l’ont fait partiellement. Mais il n’en est pas encore de même pour le tourisme. Parce que pour venir au Sénégal, il faut avoir un motif impérieux. Nous considérons qu’au regard de l’évolution de la vaccination dans le monde, les gens qui sont vaccinés et qui disposent d’un test négatif devraient être admis au Sénégal. Et nous espérons que d’ici novembre, les touristes qui voudraient venir au Sénégal pourront le faire. Encore que les plus optimistes parmi les spécialistes pensent que l’ouverture formelle des frontières et la reprise totale de l’activité touristique se feront à l’horizon 2023. Donc d’ici 2023, tout le monde subira la crise et déjà, nous les guides, nous sommes quasiment morts. Et si le gouvernement nous laisse encore, on sera encore sur le bord de la route. C’est pourquoi nous lançons un appel aux autorités pour qu’on nous écoute et qu’on nous aide», fulmine M. Wellé.
LES ÉTUDIANTS PARTAGÉS ENTRE JOIE ET INQUIÉTUDE
On se croirait dans une véritable aérogare. Dans le campus social, beaucoup d’étudiants quittent les résidences (pavillons)
Hier, c’était la fermeture effective du campus social de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Les étudiants se sont pliés à la décision de l’autorité, mais n’ont pas manqué de décrier la situation. Certains se réjouissent à l’idée de rentrer à la maison pour retrouver leur famille, tandis que pour d’autres ce sont des vacances «anticipées, forcées», car n’ayant pas encore fini le second semestre.
On se croirait dans une véritable aérogare. Dans le campus social, beaucoup d’étudiants quittent les résidences (pavillons). Ils obtempèrent à l’instruction de l’Assemblée de l’Université Cheikh Anta Diop qui leur avait accordé un délai de 5 jours (depuis le 31 juillet) pour quitter leurs résidences.
A 13 heures déjà, le défilé bat son plein. La cadence est donnée par cet avis du Coud nettement lisible, suffisamment explicite et affiché au seuil de tous les pavillons du campus social : «A l’occasion de la fermeture du campus, le Service de l’hébergement demande aux résidents de ne laisser aucun bagage dans les chambres. Les logements 2019-2020 sont ainsi arrivés à terme et l’accès aux chambres à la réouverture sera soumis à de nouvelles codifications (2020-2021). Aucune réclamation ne sera prise en compte concernant les cas de vol ou de perte de bagages.»
Pour les étudiants, il n’y a plus de temps à perdre pour quitter le temple du savoir. Il y en a qui n’ont pas attendu le jour j pour obtempérer. Déjà depuis l’annonce, plusieurs étudiants ont quitté leur chambre. Matelas, sacs à dos, valises, écrans et autres bagages sont placés en dehors des pavillons. Les étudiants recourent à plusieurs moyens pour faire évacuer leurs affaires. Si certains transportent leurs bagages sur la tête, d’autres par contre font appel aux taxis.
Au niveau du pavillon G (celui des filles), parents, tuteurs ou des proches de la famille, ainsi que des amis viennent aider leurs parentes étudiantes. Sandra Kabou, étudiante à l’Inseps, la vingtaine, teint clair, presse le pas, sac et valise en mains, range ses bagages dans un taxi qui doit la conduire au port pour prendre le bateau et rentrer à Ziguinchor. «C’est vraiment désolant. La décision, pour nous, est un peu brusque. Du coup, on n’a pas eu le temps de se préparer. Mais on est obligé de rentrer, vu que c’est aujourd’hui qu’ils vont fermer le campus», déplore-t-elle.
Une autre étudiante, répondant au nom de Mame Gnima Mendy, nuance un peu la version de son amie. «On doit quitter tout de suite. C’est un peu triste parce que ce sont deux sentiments mélangés. D’une part on a la nostalgie de la famille parce que rester à l’Université ce n’est pas facile, mais d’autre part nos amies vont beaucoup nous manquer. C’est sûr, mais juste leur dire de tenir le coup, 2 mois ce n’est pas beaucoup», confie-t-elle sur un air triste. «On est content d’une part, mécontent aussi d’autre part, mais c’est la vie. Puisque la décision a été prise, on ne peut que se soumettre», déclare Mamadou Dieng, étudiant à la Faculté des sciences et techniques, en se dirigeant vers la grande porte du campus social, valise sur la tête, sac, matelas entre les mains.
Les étudiants dans l’angoisse
Le campus connaît depuis 4 jours déjà un flux d’étudiants en partance pour les vacances ou/et fuir la pandémie de Covid-19 avec des cas suspects recensés. Partout, on voit des étudiants trimbaler leurs affaires. «On a vraiment un sentiment de désolation. Des étudiants s’attendaient à ce que le campus ferme à la fin du mois d’août. A la grande surprise, on nous dit qu’il faut quitter aujourd’hui. Vraiment c’est un sentiment de désolation, de pression voire d’obligation qui est là. Et on est obligé de le faire parce que c’est ce qui est recommandé, ce qui nous est imposé. J’ai tellement de bagages. Je suis obligé de laisser ici certains parce que je viens de Ziguinchor. Donc, je ne peux pas tout emporter», renseigne Félicien Diatta qui attendait son frère. Pour d’autres locataires du campus, ils ne font que subir la rigueur de la décision, mais l’année n’est pas encore finie. «Comme tout étudiant normal on tend vers les vacances, mais l’idéal aurait été qu’elles ne soient pas ainsi. Faire un semestre et vouloir partir en vacances, c’est un peu compliqué. On part en vacances, mais pas avec une tête tranquille», affirme Lamarana Diallo, étudiant en Licence 2 à la Faculté des sciences et techniques. Un peu plus tard, vers 15 heures, le départ se fait toujours dans le calme, contrairement au niveau du pavillon U très réputé en matière d’ambiance. On entend quelques étudiants scander avec un brin d’amusement : «Il faut des dérogations.»
Un message vite perçu par Abdoulaye Faye, chef de la Section hygiène et qualité, qui était juste en bas de ce pavillon. «Les étudiants sont condamnés à partir avant 17 heures, parce qu’ils ont reçu la notification signée par le recteur qui est le président de l’Assemblée de l’Université avec tous les directeurs concernés pour ce 5 août (hier). Il n’y a pas de dérogation. Les restaurants universitaires ont tous fermé aujourd’hui à 14 heures, à l’exception de l’Université Ahmadou Moctar Mbow (Uam) qui est sur la Vdn parce qu’ils doivent faire leurs examens le 14 août. Même les boutiquiers et les multiservices vont fermer à 17 heures. Concernant les autres restaurants, aussi bien le campus social et la périphérie, à savoir la Fastef, l’Esea, Cité Claudel et Esp, ils ont tous fermé depuis 14 heures. Il n’y aura pas de dîner aujourd’hui», a fait savoir M. Faye.
Si les étudiants des instituts privés qui ont des parents à Dakar ont des maisons où loger avant la réouverture du campus social le 4 octobre, ceux qui proviennent des régions affichent leur inquiétude. Certains ne savent pas où aller. «Normalement je suis censé rentrer chez moi, mais je ne peux pas pour le moment, vu que je n’ai pas encore fini mes cours. Donc, je cherche un logement provisoire. Mais ce soir, je suis obligé de partir comme tout le monde», se désole Oulimata Diarra, étudiante à l’Institut supérieur de finance (Isf), mais aussi au Département d’histoire.
IL FAUT QUE CETTE AFFAIRE SOIT TIRÉE AU CLAIR
Seydou Guèye s’est prononcé sur les propos tenus par Dr Babacar Niang et qui lui ont valu une plainte de la part du ministre de la Santé et de l’action sociale
Pour Seydou Guèye, les propos tenus par Dr Babacar Niang sont suffisamment graves dans le contexte actuel pour ne pas être tirés au clair. Le ministre, coordonnateur de la Communication à la Présidence, s’exprimait hier sur la Rfm.
Seydou Guèye s’est prononcé sur les propos tenus par Dr Babacar Niang et qui lui ont valu une plainte de la part du ministre de la Santé et de l’action sociale.
Sur Rfm, le ministre, porte-parole et coordonnateur de la Communication de la présidence de la République, a fait savoir que cette affaire doit être tirée au clair. Selon lui, c’est une bonne chose que Dr Niang se soit rendu à la convocation parce que «cela participe à l’éclatement de la vérité».
Et M. Guèye d’ajouter : «Le dossier est entre les mains de la justice. Il faut juste souhaiter, demander, exiger que cette affaire soit tirée au clair parce que ce sont des propos suffisamment graves dans le contexte actuel où on n’a pas besoin de dispersion, mais de mobilisation de toute la Nation vers un seul et même objectif : Barrer la route au Covid-19 et faire en sorte que le Peuple sénégalais et les populations soient protégés et épargnés.»
Poursuivant ses propos, il soutient que cette affaire sera gérée «comme toute autre affaire qui engage deux citoyens sénégalais, quelle que soit leur qualité, ou toute affaire qui met en conflit l’Etat et les citoyens en fonction de ce qui sortira comme vérité de la décision judiciaire». Selon lui, «s’il y a des conséquences qui sont du ressort de la gestion de l’Administration et de celle des services de l’Etat, l’autorité habilitée à prendre des décisions les pendra, conformément à la réalité de la situation».
Toutefois, précise-t-il, «pour l’instant on n’est que sur des hypothèses, des propos entendus, une plainte. Il faut laisser à la justice le soin de faire son travail». Dr Babacar Niang, patron de Suma Assistance, en parlant de la crise sanitaire du Covid-19 dans les médias, avait déploré le trafic dans la gestion du matériel des Centres de traitement des épidémies (Cte).
A l’en croire, ce matériel public destiné à la lutte contre le Covid19 a été vendu à des établissements privés. Suffisant alors pour que le ministre de la Santé lui serve une plainte afin de s’expliquer sur ses allégations.
LES DÉRIVES AUDIOVISUELLES AU MENU DE LA RENCONTRE ENTRE LA DIRECTION DE LA CINÉMATOGRAPHIE ET JAMRA
Le directeur de la cinématographie, Germain Coly, a discuté «des dérives cinématographiques» avec Jamra représentée par Mame Mactar Guèye, le Comité de défense des valeurs morales (Cdvm) et Daaral Qur’an représentés par Adama Mboup
Le directeur de la Cinématographie, Germain Coly, a reçu en audience, mardi dernier, une délégation de l’ONG islamique Jamra et du Comité de défense des valeurs morales (Cdvm). Cette rencontre leur a permis d’échanger sur les productions cinématographiques qui, de l’avis de Jamra, participent à la dépravation des mœurs et autres valeurs sénégalaises.
Le directeur de la cinématographie, Germain Coly, a discuté «des dérives cinématographiques» avec Jamra représentée par Mame Mactar Guèye, le Comité de défense des valeurs morales (Cdvm) et Daaral Qur’an représentés par Adama Mboup.
Au cours des échanges, les sieurs Guèye et Mboup ont exprimé à Monsieur Coly leur préoccupation sur «les dérives audiovisuelles récurrentes, à l’actif de certains producteurs de séries télévisées, dont certaines séquences heurtent régulièrement la sensibilité de l’opinion publique». D’après le communiqué qui a sanctionné la rencontre, cette entrevue fait suite aux plaintes de Jamra contre la série « Infidèles», un film qui, entre autres, «est en déphasage avec nos valeurs culturelles».
Ainsi, Mame Mactar Guèye et Adama Mboup ont demandé au directeur de la cinématographie de rappeler à l’ordre les producteurs de séries «qui violent les lois et règlements régissant ce secteur». Ils n’ont pas manqué de déplorer le fait que cette nouvelle génération crée des séries qui ne cessent de défrayer la chronique en suscitant de vives indignations des gardiens de la morale publique qui les qualifient de «relativement excessives et à tendance au libertinage attentatoire à nos bonnes mœurs».
Désormais, ils comptent sur la perspicacité des services de la direction pour passer au crible les produits audiovisuels, notamment «les films qui ont eu à faire l’objet de leurs plaintes auprès du Cnra» et qui «font ouvertement la promotion de contre-valeurs : la défiance de l’autorité parentale, l’apologie de la fornication, la promotion de l’adultère, la banalisation de l’homosexualité, le tout sur fond de pornographie verbale».
Convoquant la loi 2004-735 du 21 juin 2004 et la loi 2002-18 du 15 avril 2002, Germain Coly estime qu’«il est fait obligation aux producteurs de soumettre à la direction de la cinématographie une demande d’autorisation préalablement aux tournages de films ou de séries télévisées». Il ajoute que la loi lui permet de s’opposer à un tournage de films ou de séries dont des séquences sont susceptibles de porter atteinte « à l’ordre public, à la sécurité nationale (prises de vues de zones classées “secret défense”), ou aux bonnes mœurs».
Ainsi, il a annoncé qu’il ne sera désormais toléré aucun tournage de film sans autorisation. Le directeur de la cinématographie et ses hôtes ont convenu de tenir des rencontres régulières d’échanges, afin de solutionner en amont les malentendus qui ne peuvent manquer de surgir entre les acteurs de l’industrie cinématographique et audiovisuelle et ceux de la grande famille consumériste sénégalaise.
LES PRIMO VOTANTS ENVAHISSENT LES CENTRES
Les commissions d’inscription ne désemplissent pas depuis l’ouverture de la révision exceptionnelle des listes électorales.
Depuis l’ouverture de la révision exceptionnelle des listes électorales le 31 juillet dernier, c’est la ruée des primo votants dans les commissions administratives. Les uns pour se faire inscrire sur les listes électorales, les autres pour modifier leurs lieux de vote.
Les commissions d’inscription ne désemplissent pas depuis l’ouverture de la révision exceptionnelle des listes électorales. Dans les trois centres (Ouakam, Fass et Médina) visités par «L’As», c’est un sentiment de satisfaction qui anime tous les présidents de commission administrative. D’autant que les populations viennent en masse s’inscrire sur les listes électorales. C’est le cas notamment des primo votants ou de ceux qui veulent changer de lieu de vote.
A la commission administrative de la Médina sise au stade Iba Mar Diop, le président El Hadj Moustapha Ly affirme avoir relevé une forte affluence des primo votants. «Les jeunes viennent en masse pour se faire enrôler sur les listes électorales, c’est une très bonne chose. Car cela démontre que la jeunesse est consciente de l’importance du vote. Maintenant, ils savent que le vote est un acte de citoyenneté.
Et que voter n’est pas un acte réservé aux personnes âgées», dit-il avec le sourire, avant de décliner les statistiques du jour et de la veille. «Aujourd’hui, nous avons 66 inscrits et 31 modifications, ce qui revient à 97 personnes reçues dans le centre. Hier (avant-hier), on a inscrit 79 personnes et 27 autres sont venues modifier leurs lieux de vote, ce qui fait au total de 106 personnes», ajoute M. Ly.
Soulignons que c’est à la suite de la publication du décret N°2021-976 du 26 juillet 2021, qu’a été fixée cette révision exceptionnelle des listes électorales en vue des élections départementales et municipales prévues pour le 23 janvier 2022 prochain. Cette opération est la première depuis celle de 2018.
En effet depuis trois ans, le Sénégal n’a pas procédé à la révision annuelle des listes électorales, ni à la révision exceptionnelle. Une situation qui a conduit, selon le Front de résistance nationale (FRN), à un doublement de l’effectif des primo-votants estimé à plus de cinq cent mille (500 000) personnes à inscrire sur les listes électorales avant la date limite du 08 septembre prochain.
KALADIO, LE SEMEUR DE GÉNÉROSITÉ S’EN EST ALLÉ
Le destin implacable a encore frappé le Sénégal avec le décès de l’homme d’affaires sénégalais et maire de Démette Abdoulaye Elimane Dia ‘’Kaladio’’
Le destin implacable a encore frappé le Sénégal avec le décès de l’homme d’affaires sénégalais et maire de Démette Abdoulaye Elimane Dia ‘’Kaladio’’. Discret, l’entrepreneur était aussi connu pour ses bonnes œuvres dans le Fouta, surtout dans l’île à Morphil où il était devenu au fil des années un symbole vivant.
«Avec mon premier million, j’avais décidé d’aller passer de très bonnes vacances aux côtés de mes parents. Mais ce qui est extraordinaire, c’est que quand je suis arrivé chez moi, j’ai trouvé que ma maman était malade. Et c’est avec ce million que j’ai loué une voiture pour l’acheminer à Dakar. J’ai dépensé tout ce million pour les soins de ma maman. Je me suis dit que cela avait été utile de travailler parallèlement à mes études, parce que ça a sauvé la vie de ma maman», confessait le défunt entrepreneur à des confrères de «Financial Afrique». C’est certainement cette générosité envers sa maman qui a béni tout le reste de son parcours. Car l’entrepreneur de 49 ans qui a tiré sa révérence hier a été une identité remarquable du secteur privé sénégalais et africain.
En effet, d’un GIE «Bamtarée» qu’il a créé alors qu’il était étudiant en droit à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar en 1997, il a su bâtir un empire avec sa société Holding Fortunes Capital. Entrepreneur chevronné, il s’investissait dans plusieurs secteurs comme l’agrobusiness, l’immobilier et la distribution. Juriste de formation avec une maîtrise en droit obtenue à l’université Cheikh Anta Diop, l’ancien président de l’Organisation pour la Promotion de la langue Peule à l’Ucad a débuté d’abord dans le commerce de noix d’acajou en Casamance et en Guinée Bissau. Chef d’entreprise discret, habile et visionnaire, cet ancien pensionnaire du lycée Mame Cheikh Mbaye de Tambacounda a beaucoup exporté pendant une dizaine d’années ce fruittrès prisé dans le monde, surtout en Asie.
«POUR MOI, LA RICHESSE EST SUBSIDIAIRE»
Chanté par tous les griots du Fouta qui louent sa générosité, le défunt entrepreneur est rendu célèbre grâce à la chanson mythique de Baba Maal ‘’Kaladio’’, hommage à une âme charitable du Fouta. D’une discrétion légendaire, il a été plébiscité maire de Démette dans l’île à Morphil en 2014, une consécration qui sanctionna positivement toutes ses bonnes actions au niveau de cette zone. Et lors de l’élection présidentielle de 2019, si le Président Macky Sall a osé dire du Fouta qu’il était «son titre foncier», c’est en partie grâce à des hommes comme ‘’Kaladio ‘’.
Avec son mouvement politique, il a participé grandement à la victoire du Président dans l’île à Morphil et dans le Fouta en général. Une reconnaissance des populations pour ce valeureux fils qui a toujours aidé cette localité à émerger. «Il s’est toujours distingué dans des actions de générosité, c’est un trait de caractère dominant chez lui .On l’a vu jeune, prendre sa bourse pour l’offrir aux gens. Cette générosité de cœur qu’on lui reconnaît, c’est une générosité pratiquement atavique qui est ancrée en lui depuis sa tendre jeunesse», rappelait son conseiller politique Mamadou Dia Ndiaye il y a quelque temps, non sans indiquer que c’est pourquoi le défunt Abdoulaye Elimane Dia a toujours voulu être dans le secteur privé pour gagner beaucoup d’argent afin d’aider les couches les plus défavorisées de son terroir. Il est aussi décrit comme quelqu’un de très humble, malgré son succès dans les affaires.
Interpellé sur sa fortune il y a quelques mois, ‘’Kaladio’’ qui n’a fait que ‘’perpétuer le legs de ses ancêtres les ‘’Halaybé‘’, selon le griot Tibou Ndiaye, confirmait cette présomption : «La richesse, ce n’est pas le plus important pour moi. Ce qui est important, c’est l’ambition qu’on porte pour l’Afrique, le développement de notre pays. Je pense que c’est cela la richesse en réalité. Je définirai la richesse en termes de volonté et de création d’emplois. C’est cela la fierté. Le reste pour moi, c’est subsidiaire.» Avec sa disparition, le Sénégal perd un bon semeur. Celui-là même qui fait la moitié de la récolte, selon les poètes…à 49 ans
Par Abdou Fall
LEÇONS ET DÉFIS D’UNE CRISE
Si nous nous accordons pour convenir que toute nation attachée à sa souveraineté doit être maître de son "économie de vie" l'expérience actuelle de la crise du coronavirus nous interpelle sur la réalité objective du monde qui est le nôtre
Dans le contexte d'une troisième vague marquée par l’apparition du variant delta qui a secoué le monde entier, notre pays est resté debout pour contenir la crise du coronavirus en mode gestion solidaire, réfléchie, sereine et efficace. Et en décidant récemment de prendre à bras le corps la fourniture gratuite de l’oxygène dans les structures de soins, du public comme du privé, le Président de la République confirme son option de faire de la lutte contre cette pandémie un chantier présidentiel de tout premier ordre.
Le Président Macky Sall demeure en effet constant et déterminé dans la voie de la matérialisation du plan d’action prioritaire ajustée et accélérée (Pap2A) qui place la souveraineté sanitaire au rang de supériorité dans notre stratégie nationale de résilience et de riposte face à la covid 19 et de relance de notre économie.
C’est là une décision capitale qui soulage les personnels de santé, les patients et leurs familles de la pression insoutenable d’une disponibilité à peine garantie de ce produit essentiel dans la prise en charge des cas sévères de malades du corona en situation de détresse respiratoire. En levant cette contrainte majeure qui permet d'éloigner du quotidien des personnels soignants le spectacle insupportable de ces patients en peine respiratoire, un défi important vient d’être relevé par le Président de la République et son gouvernement. Celui de réaliser la souveraineté sanitaire du Sénégal qui , rappelons-le , comporte à la fois des enjeux de solidarité, de dignité et de sécurité pour notre peuple et notre nation.
Car il convient de toujours garder à l’esprit que le propre des questions de santé publique, c’est précisément de renvoyer, dans certaines circonstances, à des enjeux de sécurité nationale en ce qu’elles exposent à des risques de périls les plus précieuses ressources de la nation, à savoir les femmes, les enfants et les hommes qui la composent. C’est de ce point de vue qu’il est capital que le vaste et bel élan de mobilisation nationale et de solidarité que notre pays a réussi à la faveur de cette crise soit sauvegardé comme un acquis extrêmement important qu’il va falloir continuer de gérer avec sérieux, lucidité et responsabilité.
La pression reste cependant forte sur les structures sanitaires car la variante delta , par sa plus grande contagiosité par rapport aux deux premières qu’on a connues, occasionne une forte poussée des cas communautaires, sans que cela impacte pour autant de façon significative sur le taux de mortalité lié au coronavirus qui reste dans les limites des 1,2 % correspondant au taux moyen de létalité des grippes saisonnières courantes dans notre pays. Il est toutefois indispensable, pour renverser cette tendance, que les structures de soins soient mises dans les conditions optimales de prise en charge des demandes et besoins autant pour la vaccination des citoyens que le traitement des malades.
En même temps, tous les services concernés de l’état doivent continuer d’accorder une attention toute particulière aux relations professionnelles dans le secteur, notamment sur les sujets majeurs de protection et de motivation de toutes les catégories de personnels parmi lesquels ceux qui sont au quotidien au chevet des malades dans les centres de traitement des épidémies. Si nous nous accordons pour convenir que toute nation attachée à sa souveraineté doit être maître de son "économie de vie" l’expérience actuelle de la crise du coronavirus nous interpelle sur la réalité objective du monde qui est le nôtre.
Cette crise révèle de manière on ne peut plus claire notre communauté de destin avec le reste du monde; il n' en reste pas moins toutefois que le réflexe du repli sur soi aura été la règle dans presque tous les pays. Ceci se vérifie largement dans les options de nationalisme sanitaire et vaccinal qui ont prévalu dans les pays riches ou émergents dont les laboratoires ont mis au point les premiers vaccins aujourd'hui disponibles sur le marché.
L’on se souvient que le président Macky Sall avait sonné l’alerte depuis longtemps en invitant à ce que la justice prévale dans les modalités d’accès aux vaccins. Mais il faut se rendre à l’évidence, l’appel n’a pas été entendu. Les égoïsmes nationaux sont presque partout la règle. Les apports du mécanisme international covax de l'organisation mondiale de la santé ( OMS ) , sans être négligeables , n'en sont pas moins résiduels .
L’Afrique n’a aujourd'hui d’autre choix que de prendre ses responsabilités en main pour faire face à cette demande essentielle en vaccins qui constituent la seule réponse pertinente et durable face au virus du corona. Il convient de souligner à cet égard que sur les 4 milliards de doses de vaccins injectées à travers le monde, le continent africain peine encore à franchir le cap des 100 millions ; 1, 2% de la population africaine ont pour l’instant accès au vaccin anti covid au moment où plusieurs pays à travers les autres continents ont atteint des taux de vaccinations de 60 à 70 % de leur population, ce qui les rapproche à grands pas de l'objectif de l’immunité collective. Le Sénégal, sous ce rapport, est dans le lot respectable des 6 nations africaines engagées dans un programme de mise au point de vaccins anti Covid .
Estimé à un investissement de 130 milliards de CFA, ce programme monte' en association avec des partenaires stratégiques, s’appuie sur notre expérience et notre savoir-faire établis de production , depuis des décennies, du vaccin contre la fièvre jaune. La nouvelle usine de production de vaccins prévue pour être installée à Diamniadio devrait fournir 25 millions de doses à notre pays dans le courant de l'année 2022 . Il serait peut-être indiqué que le président Macky Sall qui s’est distingué parmi ses pairs du continent dans des appels constants à des stratégies collectives de riposte face à la crise sans précédent du coronavirus reprenne encore l’initiative sur ce sujet majeur de la mutualisation des efforts de recherche à l’échelle de notre sous-région et du continent à travers , les universités et instituts de recherche et en coordination notamment , avec l'organisation ouest africaine de la santé ( OAS ) et les centres africains de contrôle et de Prévention des maladies (CDC/Africa ) de l’Union africaine. Nous sommes d'autant plus à l'aise sur ces sujets que la crise du coronavirus a permis de mettre en évidence les énormes capacités d'innovations et d'invention de des chercheurs africains qui rivalisent de créativité avec les start up du monde entier Parmi un millier d'innovations technologiques mis au point dans le cadre de la lutte contre la covid et recensées par l' OMS , 120 parmi celles-ci , représentant 12 , 8 ,% des ouvrages sélectionnés ont été produits par des jeunes Africains qui se sont révélés particulièrement doués sur le digital .
C’est l'occasion d'inviter les états, les investisseurs et industriels du continent à travailler sérieusement sur des projets de promotion industrielle de ces innovations technologiques. La sagesse nous apprend en effet que " Seul, on va vite. Mais ensemble, on va loin " . Le réalisme commande cependant de mettre l’accent pour l’instant sur nos stratégies nationales de riposte. Sous ce rapport, le moment est peut-être venu de lancer un appel au secteur privé national et africain pour que le chantier de l'industrie du médicament soit investi avec force quand on sait que ce secteur de l'industrie africaine est loin de couvrir 1/ 5 de la demande et des besoins en produits et consommables médicaux. C’est là aussi une condition essentielle de notre souveraineté sanitaire. Or sur ce plan, notre retard est manifeste . Ceci est d’autant plus regrettable que nous disposons largement de tout le potentiel technique, scientifique et en ressources naturelles et matières premières pour non seulement être autosuffisant en médicaments génériques, en consommables et équipements de base , mais pour l’exploitation optimale des énormes possibilités de nos plantes médicinales qui ont fait depuis des millénaires la preuve de leurs vertus préventives et curatives. C'est le moment , sous ce rapport , de réinscrire sur l'agenda de notre parlement le texte de loi sur la médecine traditionnelle dont l'adoption définitive va ouvrir de nouvelles perspectives dans nos offres de soins aux côtés du service public et d'une médecine libérale en plein essor .
Les progrès notés enfin dans l'éveil de la conscience sanitaire des citoyens face à la covid trouveraient également un intérêt à être mis à contribution pour la promotion de la santé et du capital santé dont la sauvegarde devra désormais être inscrite dans le quotidien des citoyens, des familles et des communautés. Sous l'impulsion des pouvoirs publics et des personnels de santé, notre pays a enregistré une mobilisation citoyenne exceptionnelle depuis le déclenchement de la crise du coronavirus .
Avec le soutien des autorités religieuses et coutumières, de la société et des médias, de fortes dynamiques de prise en charge communautaires de l’épidémie ont été déployées à l'échelle des territoires . L'État du Sénégal a mis en œuvre des programmes hardies de solidarité en faveur de toutes les groupes impactés par l'epidemie . Qu 'l s’agisse de groupes sociaux vulnérables en milieu rural, péri-urbain et urbain , des employés et des entreprises de tous les secteurs industriels et de services dont les activités ont été ralenties ou suspendues. Ces importants efforts de solidarité nationale déployés sous la houlette de l’État ont été par ailleurs relayés à l'échelles des communautés à travers des réseaux de solidarité horizontale de grande portée sociale . Cet élan magnifique devra été poursuivi et amplifié dans le cadre notamment de la campagne nationale de vaccination et de respect des gestes barrières dont les résultats sont certes probants, mais gagnent à être consolidés. Nos guides religieux et leaders communautaires y ont encore un grand rôle à jouer.
Si l’état s’acharne en effet à garantir aux citoyens un service de santé de qualité en se soumettant à des efforts budgétaires exceptionnels, il doit être attendu de chacun et de tous un engagement individuel et collectif tout aussi déterminé dans la prise en charge de notre capital santé qui est la ressource première qui conditionne toute activité humaine.
Souveraineté sanitaire, sécurité sanitaire et conscience sanitaire sont en effet les trois défis que nous avons le devoir de relever ensemble dans la solidarité et la coresponsabilité. Notre monde est à la croisée des chemins. Au moment où les nations se projettent sur les grandes recompositions en gestation, l’Afrique aurait tort de rester en marge des débats sur les réponses aux défis de notre époque au rang desquels les questions de santé publique vont occuper de l’avis de tous les experts une place de plus en plus importante parmi les grands sujets du siècle naissant.
Abdou Fall est ancien ministre de la Santé, président du Conseil d'administration de Apix.sa
DÉGRADATION DU CLIMAT DES AFFAIRES AU SÉNÉGAL
«Le climat des affaires au Sénégal s’est, en rythme mensuel, dégradé en juin 2021», d’après le point mensuel de la Dpee
La Direction de la Prévision et des Etudes Economiques (Dpee) a publié son dernier point mensuel (juin 2021) de conjoncture qui révèle un climat des affaires morose. Dans le document dont «L’AS» détient une copie, les chefs d’entreprises reviennent largement sur la dégradation de leurs activités non sans en donner les raisons.
«Le climat des affaires au Sénégal s’est, en rythme mensuel, dégradé en juin 2021». D’après le point mensuel de la Dpee, l’indicateur qui le synthétise, calculé sur la base des soldes d’opinion des chefs d’entreprises, a perdu 3,8 points et se retrouve en dessous de sa moyenne de long terme. Cette dégradation traduit, selon la Dpee, la perte de confiance des prestataires de services et commerçants.
Poursuivant, elle indique que dans l’industrie, les chefs d’entreprises enquêtés se sont majoritairement plaints de l’approvisionnement difficile en matières premières (35%), de la concurrence supposée déloyale (35%), du recouvrement difficile des créances (26%) et de l’insuffisance de la demande (26%). Ils considèrent ainsi que ce sont les principaux facteurs qui limitent le développement du secteur.
Pour autant, la Dpee indique que le climat des affaires s’est amélioré (+1,5 point) dans le sous-secteur, en rythme mensuel, sur fond d’optimisme des enquêtés quant aux perspectives de production. Concernant le sous-secteur des bâtiments et travaux publics, la Dpee estime que tous les entrepreneurs interrogés ont cité comme contraintes l’accès difficile au foncier, le coût des intrants, l’accès difficile au crédit et l’insuffisance de la demande.
Néanmoins, souligne-t-elle, le climat des affaires s’est renforcé (+2,1 points) dans le sous-secteur, en rythme mensuel, en liaison avec les orientations favorables des soldes d’opinion relatifs aux commandes et aux perspectives de commandes privées. Pour ce qui est des services, la Dpee informe que les interrogés ont majoritairement évoqué les difficultés de recouvrement des créances (43%), la concurrence jugée déloyale (43%), la fiscalité (29%) et l’insuffisance de la demande (29%) comme principales entraves à l’activité, en juin 2021.
Par ailleurs, note-telle, le climat des affaires s’est affaissé (-7,8 points) dans le sous-secteur, en rythme mensuel. Cette situation reflète, à l’en croire, l’orientation défavorable du solde d’opinion relatif aux perspectives de tarifs.
S’agissant du commerce, les difficultés de recouvrement des créances (100%), l’insuffisance de la demande (75%), la concurrence jugée déloyale (50%) et l’approvisionnement difficile en marchandises (25%) sont considérés comme les contraintes à l’activité les plus citées par les interviewés, en juin 2021.
En outre, note-t-elle, le climat des affaires s’est affiché moins reluisant(-1,5 point) en rythme mensuel, sous l’effet des orientations négatives des soldes d’opinion relatifs au chiffre d’affaires et aux commandes reçues. Le pessimisme des enquêtés quant aux perspectives de chiffre d’affaires a aussi contribué au fléchissement de l’indicateur du sous-secteur, liton dans le point mensuel de conjoncture.
FINANCES PUBLIQUES : REDUCTION DE LA MOBILISATION DES RECETTES
En outre, l’étude de la Dpee a été également axée sur l’état des finances publiques. Elle révèle qu’au premier semestre 2021, l’exercice budgétaire s’est traduit par une réduction de la mobilisation des recettes budgétaires associée à un rythme d’exécution timide des dépenses, dans un contexte de lutte contre les impacts de la Covid-19 pour la deuxième année consécutive.
En effet, soutient-elle, les ressources mobilisées, à fin juin 2021, sont estimées à 1278,9 milliards, soit une baisse de 5,1%, en glissement annuel. Quant aux dépenses, précise-t-elle, elles se sont repliées de 11,3% milliards à fin juin 2021, pour s’établir à 1895,4 milliards.
En conséquence, le solde budgétaire est estimé déficitaire de 616,5 milliards, à fin juin 2021, contre un déficit de 788,7 milliards à la même période de l’année précédente, a conclu la DPE à ce propos.
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ECO : OUATTARA POURSUIT SON PLAN DE SABOTAGE
A. Ouattara n’est pas prêt d’arrêter de mettre du sable dans le couscous. Fin juillet, l’Assemblée nationale ivoirienne a adopté l’accord de coopération avec la France pour la mise en œuvre de l’Eco, version Macron-Ouattara. Chronique de Nathalie Yamb
Alors que la question monétaire est aussi et surtout un sujet hautement politique, historique, culturelle, etc. avant d’être probablement économique, certains intellectuels se prévalant de leurs diplômes universitaires ont tendance, trop souvent, à vouloir qu’on leur laisse l’exclusivité de ce débat. Tout comme si c’était l’affaire d’une caste ou d’initiés. Ainsi quand les activistes et autres franges de la société y mettent le nez, ces grands économistes se sentent envahis et s’agacent. Ils semblent dire aux autres citoyens de rester dans leur coin pour attendre qu’on leur dise comment ça va se passer.
Pourtant à y voir de près que la plupart de ces professeurs d’économie semblent s’occuper de leurs intérêts que de servir les peuples africains dans cette affaire de la monnaie. C’est contre cette attitude d’exclusion de la masse que s’insurge la journaliste, activiste et communicante Nathalie Yamb dans sa présente chronique.
En effet, au lieu d’une décision commune de la CEDEAO pour le projet de l’Eco, Ouattara en digne représentant permanent et décomplexé de la France Afrique poursuis son plan de sabotage. Pour le président ivoirien, manifestement aucun sacrifice de son peuple (le peuples africains) n’est de trop tant que c’est pour plaisir à l’Élysée au service duquel il se dédie sans réserves. C’est en cela que l’économiste Demba Moussa Dembélé estime que le 3è mandat de Ouattara est une très mauvaise nouvelle pour le projet Eco