LA SOCIETE CIVILE VILIPENDE LE MONSTRE QUI VEUT CONFISQUER LE QUATRIEME POUVOIR
Pour soutenir le groupe de presse D-Média dans son bras de fer contre l’administration fiscale, des organisations de la société civile, des anciens journalistes et des syndicalistes ont tenu un sit-in hier devant le siège du groupe

Pour soutenir le groupe de presse D-Média dans son bras de fer contre l’administration fiscale, des organisations de la société civile, des anciens journalistes et des syndicalistes ont tenu un sit-in hier devant le siège du groupe. Particulièrement virulents, les manifestants ont dénoncé les manœuvres du régime en place visant à museler et à bâillonner la presse.
Le rédacteur en chef de «Zik Fm» et de «Sen Tv» est convaincu que le groupe D-Média n’est pas seul dans son combat contre l’administration fiscale. Simon Faye en veut pour preuve la forte mobilisation des organisations de la société civile, des syndicats et des acteurs de presse. Il considère que la forte mobilisation d’hier montre que le sort du groupe de presse préoccupe beaucoup de monde. «Si ce coup contre D-Media réussit, que les autres organes se préparent ! Et cela montre que la presse est consciente de cela puisqu’elle s’est mobilisée. Cette forte mobilisation de la presse, des citoyens et de la société civile doit pousser le gouvernement à réagir. Le monstre est toujours là. Mais ce qui est sûr, les régimes vont chuter et la presse va rester. Il faut que la presse reste forte et solidaire. Donc si D-Média tombe, c’est la démocratie qui va en prendre un sacré coup. Pour éviter le bâillonnement de la presse, le combat, c’est maintenant», a déclaré Simon Faye lors du sit-in tenu hier devant l’entreprise de Bougane Guèye Dany.
Une thèse que conforte Guy Marius Sagna. Figure de proue du rassemblement, le leader du mouvement Frapp France-Dégage précise d’emblée que ce n’est pas la cause de Bougane Guèye Dany qui a motivé sa venue. «Mais que tu l’aimes ou pas, tu dois être d’accord que Bougane a mis en place une entreprise qui emploie plus de 500 personnes. Et ces travailleurs sont des pères de familles et des soutiens de familles. Nous sommes venus soutenir les travailleurs de D-Media. On a l’habitude de l’oublier, mais les journalistes sont des chefs de familles. On les voit sur les plateaux très bien habillés, mais ils ont des devoirs envers leurs familles. Et si on reste sans rien faire contre ce qui se trame, plus de 500 travailleurs vont perdre leurs emplois. Et 500 travailleurs, c’est au minimum 1.000 individus qui vivent l’angoisse, la souffrance. Car l’entreprise de leur soutien est sous le coup d’une fermeture imminente», alerte le leader de Frapp France Dégage.
Pour prévenir cela, l’activiste invité toutes les forces vives de la nation à s’ériger en boucliers de la liberté de la presse, d’opinion, d’information et des droits des travailleurs. «Tous les organes de presse sont interpellés. On ne va pas se demander si Bougane a payé ou non ses impôts. Notre préoccupation, c’est que les droits des travailleurs sont menacés dans un pays où chaque année, il y a 300.000 nouveaux demandeurs d’emploi et l’Etat ne leur offre que 30.000 emplois. Ce n’est pas un problème d’argent, mais un problème de liberté d’informer, d’opinion et de lignede rédaction. Cela ne va pas arriver, car D-Media en sortira vainqueur», clame Monsieur Sagna. Pour sa part, le secrétaire général du Syndicat des Enseignants Libres du Sénégal / Authentique (Sels/A), Abdou Faty, a assuré son engagement et celui des organisations syndicales de l’enseignement au groupe D-Média. «Le principe des organisations syndicales, c’est la solidarité. Si nous n’y prenons garde, des travailleurs vont perdre leur travail. C’est inadmissible. C’est pourquoi vous pouvez compter sur les organisations syndicales de l’enseignement. Nous sommes prêts à vous accompagner sur toutes autres formes de lutte.
Les journalistes sont les derniers remparts contre la confiscation des libertés et de l’injustice dans ce pays. Si vous prêtez le flanc, ce sera la catastrophe. Que tous les journalistes s’unissent pour faire face au monstre ! Car si nous ne prenons pas garde, il risque de nous empêcher de dormir», avertit le syndicaliste.