En plein dans la 3e vague qui est en train de faire des ravages au Sénégal où chaque jour on dénombre des morts. Pour faire face à cette maladie, les autorités étatiques et sanitaires prônent la vaccination. Cependant, beaucoup de questions taraudent l’esprit des Sénégalais par rapport à la vaccination. C’est dans ce sens que nous avons interrogé un spécialiste en vaccination et immunologie. Pr Tandakha Ndiaye Dièye est largement revenu sur la vaccination. Selon lui, si on veut une immunité collective de 70%, il faudra vacciner les enfants.
Est-ce qu’il y a un risque de se vacciner alors qu’on est positif à la Covid-19 ?
Il n’est pas recommandé de se vacciner quand on est infecté ; cela ne donne pas un bon résultat avec le risque d’avoir des effets secondaires plus fortes encore. Il n’est pas du tout conseillé de se vacciner quand on est infecté. Pour n’importe quel vaccin, attendez d’être guéri avant de vous vacciner. Parce que quand vous vaccinez quelqu’un qui est malade, la vaccination exacerbe les effets secondaires. Maintenant quelqu’un peut se vacciner sans le savoir mais ce n’est pas conseillé.
Et si l’on se vaccine alors qu’on est positif, est-ce que le vaccin sera efficace ?
On ne vaccine pas quelqu’un qui est malade. Il peut en recevoir mais ce n’est pas recommandé ; il faut que les gens fassent attention. Le vaccinateur doit poser cette question à tout le monde à savoir s’ils n’ont pas de fièvre ou un quelconque problème. Quand vous avez des symptômes de Covid, on ne doit pas vous vacciner. Il faut que les gens le comprennent.
Si on a été testé positif et qu’on n’était pas déjà vacciné, une fois guéri, il faut rester combien de temps avant de pouvoir le faire ?
En France, ils ont dit 2 mois avant de prendre une dose de vaccin. Aux Usa, il faudra attendre 3 mois avant de prendre une 1ère dose et un mois plus tard, la 2nd dose. En Angleterre, on préconise au moins 28 jours après infection du Covid, ce qui évitera toute confusion entre les symptômes liés au Covid et ceux liés aux vaccins. L’Oms a dit que vous pouvez rester jusqu’à 6 mois, mais la meilleure estimation est entre 1 à 3 mois. La maladie va vous donner des anticorps et une fois vacciné, vous le considérez comme une seconde dose. Une personne qui a la Covid, si vous la vaccinez, cela ne lui sert à rien. Le virus est plus puissant que le vaccin. Le vaccin peut ressembler au virus ou une partie du virus mais ce n’est pas le virus. Quand on est infecté on ne peut pas se vacciner et c’est valable pour l’ensemble des vaccins. Au minimum, il faut 28 jours après l’infection pour prendre une 1ère dose.
Combien de temps faut-il pour que le vaccin réagisse ?
Au bout d’une semaine ou 15 jours, le vaccin commence à réagir en fabriquant des anticorps. C’est pourquoi on dit d’attendre un mois ou trois mois pour avoir une seconde dose. Parce que la 2e dose permet de renforcer la 1ère. Avec la 1ère dose, vous n’avez pas un bon taux d’anticorps et un nombre élevé de lymphocytes qui vous protègent plus efficacement.
Le vaccin protège la personne pour combien de temps ?
Personne ne peut vous dire combien de temps le vaccin va protéger la personne. Le vaccin ne peut pas interrompre la chaîne de transmission. Cela réduit la chaîne de transmission très fortement. La chose la plus importante est qu’il réduit le nombre de cas graves, c’est-à-dire la maladie. Depuis un an que le monde a commencé à se vacciner, on prend deux doses ; et on parle même d’une 3e dose de vaccin probablement pour les personnes à risque et les personnes âgées. Il faut laisser le vaccin faire son travail dans votre corps avant de commencer à fabriquer les anticorps.
Est-ce qu’il n’est pas temps de vacciner les enfants puisque, dit-on, la Covid a tué deux enfants ? de deux ans ?
La Covid-là, on ne la connait pas. Elle nous a montré plein de choses depuis le début. Cela évolue et maintenant, nous sommes à l’ère des mutations. Tous les jours, on peut apprendre de ce virus ; c’est pourquoi on est allés très vite à la vaccination. Nous avons vu que cette Covid-là attaque tout le monde aussi bien les adultes que les enfants, mais cela se comprend. Si vous vaccinez beaucoup plus d’adultes, ils se protègent mieux mais le virus va aller chez les enfants. C’est un virus et il va essayer de s’adapter ; il ne peut continuer à vivre que chez l’homme, donc il va aller d’homme à homme. Le réservoir du virus, ce sont les hommes. Aux Usa, ils ont commencé à vacciner les enfants avant la rentrée. Si l’on veut avoir une immunité collective, il faut vacciner tout le monde. Dans tous les pays du monde, si vous voulez obtenir une immunité collective avec 70% de couverture vaccinale, vous êtes obligés de vacciner les enfants. C’est prévu dans les programmes. L’Afrique est en retard. Les Européens ont dépassé la polémique sur les effets secondaires.
Qu’est-ce qui explique cet état de fait, alors qu’on disait que les enfants sont épargnés ? Ou alors avaient-ils des comorbidités ?
Ce que l’on doit savoir est que le virus a toujours été chez les enfants. Seulement cela ne faisait pas beaucoup de manifestations. D’ailleurs dans le monde, les gens avaient prévu de vacciner les enfants mais ils ont dit que les plus vulnérables, ce sont les adultes. Aux Usa, ils vaccinent jusqu’à 12 ans, en France jusqu’à 11 ans etc. et ils vont descendre.
Est-ce qu’on peut mélanger une dose par exemple de Sinopharm et d’AstraZeneca ou de Moderna ?
Les combinaisons les plus connues sont AstraZeneca, une dose de Pfizer ou de Moderna. Ces résultats sont meilleurs que lorsque tu prends deux doses d’AstraZeneca ou deux doses de Pfizer ou deux doses de Moderna. Donc on ne voit pas de document avéré entre Sinopharm et AstraZeneca ou Pfizer ou Moderna. Au Sénégal, les gens veulent tout mélanger parce qu’ils sont affolés à cause de la 3é vague.
SAMBA SY RAPPELLE LES EMPLOYEURS A L’ORDRE
Face aux décisions radicales prises ces derniers jours par certaines entreprises visant à rendre obligatoire le vaccin, les travailleurs peuvent compter sur le soutien du ministre en charge du Travail
C’est un rappel à l’ordre du ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les Institutions face à certaines entreprises qui ont voulu rendre le vaccin obligatoire pour les travailleurs. En effet, se faisant l’avocat des employés, Samba Sy a dénoncé des procédés dépourvus de fondement juridique.
Face aux décisions radicales prises ces derniers jours par certaines entreprises visant à rendre obligatoire le vaccin, les travailleurs peuvent compter sur le soutien du ministre en charge du Travail. En effet, prenant l’affaire à bras-le-corps, Samba Sy a tout simplement rappelé les employeurs à la raison.
Dans une note d’information publiée hier par son département à l’intention des employeurs, le ministre en charge du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les Institutions a d’emblée regretté que certains employeurs aient pris des mesures visant à interdire l’accès à l’entreprise aux travailleurs qui ne se sont pas fait vacciner, ou à conditionner le bénéfice de certains avantages à la présentation d’un carnet de vaccination. «Etant donné qu’à l’état actuel de notre législation, aucune disposition ne rend obligatoire la vaccination, ces procédés, discriminatoires et attentatoires aux droits des travailleurs, sont dépourvus de fondement juridique.
Par conséquent, le pouvoir d’organisation du travail de même que l’obligation de garantir la sécurité et la santé des travailleurs ne sauraient conférer à l’employeur la possibilité de refuser l’accès de l’entreprise à un travailleur au motif qu’il ne s’est pas fait vacciner», a soutenu le ministre en charge du Travail pour clore le débat sur cette polémique relative à l’adoption de ces mesures. Ainsi, poursuit la note d’information, conscient de la situation sanitaire, le Ministère en charge du Travail recommande aux employeurs de privilégier la sensibilisation etle dialogue au niveau interne, en s’appuyant sur les instances comme le collège des délégués du personnel, le Comité d’Hygiène et de Sécurité au Travail, le Comité interne duDialogue social, etc.
Par ailleurs, le Ministère en charge du Travail a invité les employeurs à se référer aux documents produits par la Direction générale du Travail et de la Sécurité sociale dès le début de la pandémie, notamment le guide “Milieu de travail et COVID-19” et le guide sur la prévention de la COVID-19 en milieu de travail. Il faut rappeler que ces derniers jours, face à la propagation rapide du Coronavirus avec cette troisième vague causée par le variant Delta, certaines entreprises comme la société nationale d’électricité (Senelec) et l’entreprise Ba Eau Bab ont pris des mesures contraignantes visant à mettre les travailleurs non vaccinés en congé.
FATIME R. HABRE SAISIT LES ORGANISATIONS DE DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME
L’épouse de l’ancien président tchadien, Hissein Habré, détenu au Cap Manuel a saisi les organisations de défense des droits de l’homme à travers une correspondance hier, lundi 2 août.
Fatimé Raymonne Habré a écrit une lettre aux organisations de défense des droits de l’homme afin qu’elles mènent le plaidoyer pour la libération de son époux.
L’épouse de l’ancien président tchadien, Hissein Habré, détenu au Cap Manuel a saisi les organisations de défense des droits de l’homme à travers une correspondance hier, lundi 2 août. Dans la note, elle soutient «qu’à plusieurs reprises, elle s’est adressée à l’opinion, en général et exprimée sa préoccupation et angoisse quotidienne face aux risques du Covid 19 pour le Président Hissein Habré et elle-même». Elle ajoute que «la situation du Covid est grave et les risques sont énormes, la contamination est incontrôlable et se poursuit dangereusement. Et les avocats ont exprimé leur préoccupation en révélant que Hissein Habré est hypertendu, diabétique, autrement dit, il est en danger».
Fatimé Raymonne Habré d’ajouter que «malgré ses efforts, elle n’a pu obtenir plus d’humanité dans le traitement de cette affaire qui a, pendant longtemps, fait beaucoup de bruits mais qui est, aujourd’hui, une affaire de silence autour du non-respect des droits du Président Habré et de la mise en danger de sa vie face à cette poussée épidémique». Elle demande aux organisations «d’aider au respect du droit à la santé du Président Habré car, la question de la dignité humaine est celle de la reconnaissance de l’humain - de son corps, de son esprit et de ses capacités ».
En outre, ajoute-t-elle, «Hissein Habré est épuisé après 8 années de prison, de multiples tracasseries, de manque de soins adéquats». Hissein Habré âgé de presque 80 ans, a été jugé le 20 juillet 2015, à Dakar par les Chambres africaines extraordinaires, juridiction spéciale créée par le Sénégal et l’Union africaine. Le 30 mai 2016, il est reconnu coupable de crimes contre l'humanité, viols, exécutions, esclavage et enlèvements. Condamné à la prison à perpétuité, il purge sa peine à la maison d’arrêt du Cap manuel.
COVID-19 : "LES ENFANTS DÉVELOPPENT 3 À 4% DE CAS SÉVÈRES"
Le chef du service pneumonie pédiatrique à l’hôpital pour enfants Albert Royer, Pr Idrissa Demba BA, monte au créneau, après l’alerte sonnée par la directrice de la Santé publique, Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye, sur les ravages de la Covid-19. Pr BA confirme que la Covid-19 rajeunit, touchant les enfants, qui développement même des formes graves.
"Ce qu’on a constaté ces derniers temps, c’est qu’on peut avoir des formes sévères chez les enfants. Est-ce lié au fait qu’il y a beaucoup de cas parce que le variant Delta est plus contagieux ? Cela reste à voir", a-t-il souligné, dans L’Obs du jour. Ce, alors qu’a-t-il relevé : "dans 90% des cas, la Covid-19 chez l’enfant est une maladie asymptomatique ou avec des formes légères. Ça donne un rhume, un peu de fièvre mais sans aucun autre symptôme. Il y a à peu près 6 à 8% des cas où c’est des formes modérées, avec des difficultés respiratoires, toux."
Mais, a-t-il appuyé : "ces enfants ont une bonne oxygénation et un bon état général. Ça peut aussi être accompagné de vomissements ou de diarrhée. Pour les formes sévères, c’est à peu près 3 à 4% qui vont entraîner une détresse respiratoire, avec une atteinte pulmonaire sévère qui peut dépasser 75%, parfois des défaillances au niveau des autres organes comme le cœur, les reins." Jusqu’à la 2e vague qui sévit actuellement, c’étaient "des formes très rares".
Face au "rajeunissement" de la Covid-19, "certaines études disent qu’on peut vacciner à partir de 10 ans, d’autres à partir de 6 ans", a-t-il indiqué.
LES DÉCÈS COVID ET L’OXYGÈNE DANS LES CTE À LA UNE
Dakar, 3 août (APS) – Le nombre de décès liés au Covid-19 et la question de l’oxygène dans les Centres de traitement des épidémies (CTE) sont au menu des sujets abordés par les quotidiens reçus mardi à l’APS.
’’La série noire se poursuit’’ avec 18 décès, 54 cas graves et 518 nouvelles infections rapportés lundi, selon Source A qui lance : ‘’Attention au relâchement et au non-respect des gestes barrières (….)’’.
L’As parle d’une troisième vague ‘’apocalyptique’’ avec plus de 100 décès en 8 jours.
Selon La Tribune, ‘’en une semaine, pas moins de 99 décès (si l’on se fie aux chiffres du ministère de la Santé et de l’Action sociale) ont été dénombrés’’.
’’Ces morts sont dus au variant Delta qui est en train de faire des ravages. Au-delà du trop plein de malades constatés dans les CTE ainsi que dans les cliniques privées, les morgues sont actuellement débordées avec un pourcentage plutôt élevé de levées de corps’’ écrit le journal.
Concernant l’approvisionnement des CTE en oxygène, Le Quotidien signale que le ministère de la Santé a signé un partenariat avec les ‘’gaziers’’ pour ‘’assurer la sécurisation de l’oxygène et avoir une mainmise sur le produit’’.
’’Autrement dit, le gouvernement a réquisitionné toute la production comme il l’avait fait avec la chloroquine au début de la pandémie’’, écrit le journal.
’’La riposte s’oxygène’’, affiche à sa Une Kritik qui souligne que ‘’les effets dévastateurs du variant Delta sont tel que les tenants de la riposte ont compris que le combat pour la disponibilité de l’oxygène est capital pour la survie des malades en réanimation’’.
L’Observateur rapporte que ‘’l’Etat casque plus de 10 milliards de francs Cfa pour l’acquisition de 35 centrales d’oxygène’’.
Le Soleil se fait écho du démenti du ministère de la Santé à la supposée vente de matériels des CTE dans le privé. ‘’Le ministère de la Santé dément et porte plainte’’, selon le journal.
Lors de l’émission ‘’jury du dimanche’’ d’Iradio, le patron de Suma Assistance, Dr Babacar Niang, avait affirmé que ‘’du matériel du public est vendu aux structures sanitaires du privé’’.
PAR MAMADOU NDIAYE
VEILLÉE DES FANTASMES
Il a voulu s’appliquer une simple règle de transparence, en annonçant qu’il est positif au variant delta du covid-19. Mal lui en prit. Puisque son initiative a été chahutée. Il ne masque pas une réalité… Il se serait retrouvé dans d’autres entraves
Combien de temps dure un mandat de… 5 ans ? Chacun des 16 millions de Sénégalais a sa propre réponse. Etonnant ? Non. Le pays est comme çà ! Certains s’essoufflent. D’autres s’impatientent. Entre les deux, une bonne partie s’installe dans l’indifférence.
Dans Dakar, ville cosmopolite qui ne dort ni ne somnole, fourmillent des gibets tenus par des colporteurs guenilleux. Une profusion de personnages lugubres reprend la parole pour ne jamais la lâcher au lendemain de la présidentielle de février 2019. Ces gens n‘aiment pas le temps long. Lequel déconstruit leurs plans à très court terme.
Les deux séquences temporelles ainsi fixées ne peuvent ni cohabiter ni se juxtaposer. Elles s’affrontent parfois violement au détriment de la démocratie qui a besoin de respirer un « air pur ». Il est même à craindre que la vie politique ne se réduise à un duel sans merci entre « nous y sommes, nous y restons » et « ôtez-vous de là que nous nous y mettions ». Le schéma est réducteur toutefois. Il campe des positions qui agrègent des opinions de l’électorat, loin d’être homogène. Les spécialistes de la science politique appellent cela un « noyau de réalité » qui condense des positions politiques que rien ne réconcilie. Apparemment.
Mais un homme cristallise cette situation : le ministre de la Justice, Garde Sceaux, Me Malick Sall. A la tête d’un département de souveraineté, de surcroît sensible, il focalise les attentions et les regards. La forte critique qu’essuie le régime de Macky Sall, il en répond aujourd’hui. Car mieux qu’aucune autre réalité sociale, la justice reflète les crispations de la société sénégalaise.
Doit-elle se réformer ? Est-il opportun de toiletter les textes qui la régissent ? Qui pour conduire ces mutations ? Autour de ces questions et d’autres, surgissent des divisions crispantes entre tenants et adversaires des réformes sur fond d’un enjeu politique de premier plan. Celui qui parviendra à faire faire à dame justice des progrès à pas de géant entre dans l’histoire par la grande porte.
La nomination de Malick Sall, comme ministre a, semble-t-il, ravivé l’union des forces antisystème qui ont vu en lui une doublure présidentielle moins marquée politiquement que d’autres figures et qui ne subit pas d’érosion de légitimité. En haut lieu son volontarisme séduit. Il a une méthode pour impulser le mouvement de réforme voulu par le Président de la République. Les facteurs de succès de sa mission ministérielle s’agrègent et se mettent en place. Il veut amorcer les transformations à un rythme soutenu mais les impatients tentent paradoxalement de le contrarier. En clair, la contradiction dans les demandes rend difficile l’exercice du pouvoir.
Avocat d’affaires réputé sérieux et travailleur, il a bâti sa prospérité à l’abri des projecteurs. Il cultive la discrétion et s’entoure d’amitiés solides qui ont traversé des épreuves de vie. Le bruit n’a pas fait partie de sa trajectoire professionnelle. Le voilà qui, embrassant la politique par devoir, retrouve la marre aux canards, le marché de la parole irresponsable, les accusations fantaisistes, de fausses nouvelles colportées, des jérémiades gratuites et sans fin, des intentions prêtées, des allusions assassines, la perfidie d’attaques politiques, bref un monde peuplé de sournois, d’hypocrites, de gens venimeux.
Il est prévenu par le chef de l’Etat qui l’investit de sa confiance. Ses débuts sont laborieux. Il connaît certes ses dossiers. Mais l’agenda politique du pays perturbe quelque peu le sien. Il s’adapte. Avec rapidité. Pas au goût de tout le monde. Il est jugé -déjà !- distant et taiseux. Lui sourit. Cette méconnaissance de sa personne intrinsèque l’intrigue quelque peu. Me Malick Sall dissocie la part de communication de la part de réflexion sur l’état de la société.
Natif du département de Matam, l’avocat entretient avec son terroir une attachante proximité. Sa démarche séduit grand monde. Le puissant réseau social qu’il s’est forgé découle de ce lien qui s’étend et se répand. Son sens tactique se révèle quand se construit sa vision stratégique au sein de la Justice, plus tentée par le conservatisme que par le modernisme. Le monde ancien, il connaît. Le nouveau, il le découvre. Mieux, il s’aperçoit que la passion politique s’éteint peu à peu dans de nombreuses contrées, notamment au Fouta.
La nature ayant horreur du vide, la pratique politique reste truffée d’esbroufe, de prétentions, de bluff et de fanfaronnades. Ces « anti jeu »ne font pas partie de son univers habituel. L’adversité dont il est victime lui permet de s’adapter aux circonstances. Il apprend très vite de ses erreurs. Et d’ailleurs qui n’en commet pas en politique ? Derrière les attaques qui le ciblent se cache une intention inavouée d’affaiblir son patron, le Président de la République en faisant sauter un verrou stratégique du dispositif de gouvernance actuelle.
Or malgré les cris d’orfraie, le ministre affiche une sérénité désarmante, en montrant une réelle capacité à réagir aux évènements. Il a voulu s’appliquer une simple règle de transparence, en annonçant qu’il est positif au variant delta du covid-19. Mal lui en prit. Puisque son initiative a été chahutée. Le communiqué, pourtant bien rédigé de sa cellule de communication, est sans équivoque sur les termes de la décision du ministre. Il ne masque pas une réalité. L’aurait-il tenté qu’il se serait retrouvé dans d’autres entraves encore plus pernicieuses.
Et puis l’autre versant du document a une indéniable valeur informative : le vaccin atténue la charge virale mais n’empêche pas de développer la maladie si l’imprudence n’est pas chassée. Le ministre invite ses compatriotes à se vacciner puis à se protéger en respectant les consignes édictées. A-t-il transgressé un ordre, une loi ou une contrainte ? Non.
A travers son geste, à saluer du reste, il administre la preuve que le mal endémique continue de sévir dans des formes nouvelles et très préoccupantes. Personne n‘est à l’abri : riche comme pauvre. En outre, jamais habité par le solitude, il ne lui viendrait à l’esprit de partager son « sort momentané » s’il était tenté par un enfermement ou un repli sur soi. Encore que le test auquel il s’est prêté, revenu positif, l’incite au confinement à juste raison. Alors qu’est-ce qui justifie ce traitement de défaveur à son égard ? Jalousie ? Petites haines de misérables ?
Tout paraît étrange dans ce déchaînement ininterrompu d’hostilité, d’hystérie. En vérité, il gêne. Etant homme du sérail, ayant blanchi sous le harnais, il donne l’impression de savoir bien naviguer dans ces eaux « troubles » dès lors que le cap est fixé. Sans exhibition. Ce qui devrait apparaître chez lui comme un atout devient du coup un handicap, simplement parce que le ministre est « dans le coup » pour déjouer… les coups !
L’ÉTERNEL RECOMMENCEMENT
Le temps de la dénonciation se poursuit. Face à la hausse des cas de Covid assimilé au variant Delta dont la contamination est rapide, beaucoup d’acteurs cherchent un coupable
Le Sénégal vit une période difficile de coronavirus avec sa cascade de décès journalière qui dépasse la quinzaine. Si certains spécialistes avancent que le coronavirus est devenu endémique avec des périodes de fortes contaminations, d’autres soutiennent tout simplement que c’est un relâchement qui a conduit au débordement avec la saturation des centres de traitement épidémiologique implantés dans tout le Sénégal. Une situation qui dépasse le personnel soignant qui appelle à plus de moyens.
Le temps de la dénonciation se poursuit. Face à la hausse des cas de Covid assimilé au variant Delta dont la contamination est rapide, beaucoup d’acteurs cherchent un coupable. Depuis un certain temps, les sorties se multiplient pour tirer à boulets rouges sur le ministère de la santé et de l’action sociale mais aussi le Président Macky Sall après sa tournée économique en période de pandémie. Un supposé manque d’oxygène pour les malades de Covid graves ainsi que le problème de place est réfuté par le ministre Diouf Sarr.
Toutefois, depuis quelques jours des malades sont assignés à rester chez eux faute de place dans les différents CTE et certains perdent la vie avant la sortie des résultats de tests qui prennent plus de 72 heures. Au niveau de certains centres, le manque d’oxygène même s’il n’est pas permanent est noté. Face à tous ces manquements, le ministère de la santé tente de corriger certaines erreurs qui ont conduit à cette situation.
Pour le spécialiste de santé publique, Dr Mohamed Lamine Ly, en période d’épidémie la surveillance doit être maintenue le plus longtemps possible tant que la maladie est là. La vigilance doit être de mise. «Le Sénégal a du mal à connaitre les malades souffrant de Covid. Les tests de diagnostics Pcr sont très lourds et la durée pour avoir les résultats ne milite pas en faveur de la lutte. La personne qui fait le test si elle a la Covid peut continuer à contaminer avant qu’elle ne le sache. Aujourd’hui, l’idéal est de travailler autour d’une stratégie inclusive avec tous les acteurs médecins, infirmiers, pharmaciens, laborantins afin de mettre en place des tests de rapides accessibles à tous et qui sont utilisables sans contraintes», a avancé Dr Ly. Et de poursuivre : «la progression pourrait ainsi diminuer et la contamination maîtrisée même si on aura des épisodes de Covid dans l’année, elles seront de faible intensité».
Pour l’urgentiste Dr Mamadou Diop, la situation est grave et les autorités doivent changer de paradigme. «Il faut prendre des mesures nécessaires, nous assistons à un débordement des cas. Les structures sont saturées » a-t-il déclaré dans une radio de la place.
LES TESTS RAPIDES DISPONIBLES DEPUIS SAMEDI
Les autorités ont annoncé la présence des tests rapides dans les différents centres de prise en charge de Covid. Cependant, même si la population l’attendait pour en faire bon usage, le ministère de la santé et de l’action sociale a annoncé par la voix de son ministre Abdoulaye Diouf Sarr que la gestion des tests reste exclusivement au public et pour le moment ils ne sont pas présents dans les officines privées. Une autre situation qui exclut des acteurs dans la lutte.
DES CORRECTIFS APPORTÉS
Le ministre Abdoulaye Diouf Sarr a reconnu que ce n’était pas une bonne idée de fermer les CTE lors de la deuxième vague et que des correctifs seront apportés. Dans le but de contenir les malades de coronavirus dans cette troisième vague marquée par le variant Delta, le hangar des pèlerins logé au stade Léopold Sédar Senghor a été rouvert.
Concernant la vaccination, le stade Léopold Sédar Senghor a reçu la visite d’une équipe dédiée pour les personnes qui n’ont jamais reçu de vaccin et qui veulent se faire vacciner. Les centres de santé sont réservés exclusivement à la deuxième dose ainsi qu’au test de dépistage renseignent des autorités sanitaires qui appellent aux respects des gestes barrières : port de masque, lavage des mains à l’eau coulante et au savon, distanciation physique qui restent les seules gages de vaincre la maladie.
«CETTE CRISE NOUS A MONTRE QU’IL FAUT SAVOIR COMPTER SUR SES FORCES POUR SE RELANCER»
El Hadj Ndiaye, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l’hôtellerie, de la restauration des cafés et casinos du Sénégal (Snthrcbs) est formel
La difficile situation de la Covid19 qui se prolonge avec la troisième vague continue d’esseuler les économies. Mais, pour le moment, le secteur du tourisme et de l’hôtellerie ne se plaint pas, croit savoir le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l’hôtellerie, de la restauration des cafés et casinos du Sénégal (Snthrcbs), El Hadj Ndiaye.
« Pour le moment, il n’y a aucun problème. Notre problème, c’était le couvre-feu qui nous empêchait de travailler, mais sans couvre-feu, les gens se livrent à leurs activités respectives », a-t-il apprécié positivement tout en faisant savoir qu’il a fait le tour des grandes régions touristiques pour avoir une idée nette de la situation liée à la Covid-19 sur les activités du secteur. « Récemment, j’ai mené une tournée nationale dans les régions de Louga, Matam, Ziguinchor, Sédhiou, Kolda… mais présentement seules les régions de Saint Louis et Dakar posent un petit problème », admet-il.
Parlant de la fréquentation touristique étrangère, il martèle qu’une alternative est en train d’être trouvée avec le patronat Sénégalais. Selon lui : « Les hôtels fonctionnent, les séminaires et autres cérémonies telles que les mariages se passent régulièrement dans les hôtels. Donc, ils ont repris du service ».
Trouvant la crise comme une opportunité de compter sur ses propres forces, il fera savoir : « Nous avons fait des propositions au patronat allant dans le sens de promouvoir le tourisme local. Parce que cette crise nous a montré qu’il faut savoir compter sur ses forces pour se relancer. Et donc, c’est dans ce sens que nous avons initié cette démarche en proposant au patronat une offre spéciale. Et ce, en accordant des remises aux visiteurs qui présentent des pièces de nationalité sénégalaise. Et nous sommes optimistes quant à la validation d’un tel protocole par le patronat d’ici décembre prochain ». Il a fait remarquer pour finir que l’Etat a beaucoup fait en termes de mesures d’accompagnement pour la relance du secteur.