Depuis quelques jours, dans certaines entreprises, l’on commence à interdire aux travailleurs l’accès à leur lieu de travail s’ils ne sont pas vaccinés contre le Covid-19. Le secrétaire général de la Cnts/Fc, qui salue la note du ministère du Travail rappelant que cette mesure est illégale, informe que les sanctions qui seront prises par des entreprises contre des travailleurs parce qu’ils ne sont pas vaccinés seront attaquées au niveau des instances compétentes.
Avec la 3ème vague de la pandémie de coronavirus, des entreprises commencent à exiger des employés le vaccin. Au niveau de la Cnts/Fc, comment réagissez-vous face à cette situation ?
Certains employeurs exigent à leurs employés de se faire vacciner avant d’entrer dans les entreprises d’une part, et d’autre part particulièrement dans les sites aurifères de Mako, il est exigé le test parce qu’il a été installé un système de test rapide avant d’entrer à l’usine. Il faut d’emblée dire que les syndicalistes n’ont rien contre ça. Ce sont des initiatives que nous soutenons pour que le maximum de la population soit vaccinée, mais aussi pour que le maximum de précautions soient prises au niveau des entreprises pour éviter la propagation du virus. Ceux qui peuvent faire des tests rapides, nous saluons cette opération. Mais ce qu’il faut noter dans les deux cas, c’est que la loi n’oblige en aucun cas aux travailleurs de se faire vacciner ou de se faire tester, faute de quoi ils peuvent encourir des sanctions dans les relations de travail. Cela n’est pas du tout légal. De ce point de vue, nous pensons qu’aucun employeur au Sénégal ne peut sanctionner sur la base d’un défaut de test ou de vaccination pour un travailleur dans les lieux de travail. Et tous les cas que nous aurons recensés seront attaqués au niveau des instances compétentes de ce pays. A Mako, nous avons un travailleur qui, de surcroît est délégué du personnel et délégué syndical, a reçu une demande d’explications pour défaut de test. Il était venu se faire tester un dimanche. L’équipe qui opère n’étant pas sur place, on le défend d’entrer dans l’usine. Il est néanmoins entré et on lui sert une demande d’explications. Nous avons répondu et nous attendons la réaction de la direction. Si un travailleur est sanctionné pour défaut de vaccination ou de test Covid-19, nous sommes disposés à le défendre, qu’il soit de la Cnts/Fc ou pas.
Une entreprise a demandé aux travailleurs qui ne sont pas vaccinés de rester chez eux. Est-ce une manière de profiter du contexte pour réduire le personnel ?
Le seul cas acceptable où le travailleur est demandé de rester chez lui, c’est que son contrat et les conditions salariales restent intacts et inchangés. C’est le seul cas acceptable, il ne faut pas aller plus loin. Si on met le travailleur en congé anticipé, s’il l’accepte, il n’y a pas de problème. S’il le refuse, on n’a pas le droit de l’y obliger, si les conditions de l’organisation du travail ne l’exigent pas.
Le ministère du Travail a sorti une note pour dire aux employeurs qu’exiger la vaccination aux travailleurs est illégal. Comment avez-vous accueilli ce rappel ?
Nous saluons ce rappel du ministère du Travail qui est venu à son heure, parce qu’on commençait à enregistrer beaucoup d’abus sur cette histoire de vaccination et des tests Covid-19. Donc si le ministère sort une note de rappel, nous le saluons vivement. Et c’est le moment de le rappeler pour que les employeurs comprennent que la législation sénégalaise n’oblige en aucun cas le travailleur à se faire vacciner, faute de quoi il encourt des sanctions. Rien n’est prévu en ce sens. Toutefois, nous lançons un appel à l’ensemble de la population, et les travailleurs en particulier, de se faire vacciner massivement. Les travailleurs ont besoin de bouter cette pandémie dehors parce qu’aujourd’- hui le monde du travail a payé un très lourd tribut. Les économies nationales ont aussi. Et au finish, ce sont les travailleurs qui payeront les pots cassés. C’est la raison pour laquelle nous sommes très engagés dans cette campagne de vaccination, campagne pour le respect des mesures sanitaires pour mettre fin à la pandémie.
L’EAU DE DÉSOLATION
Matam, la pluie fait deux morts au village de Taïba suite à l’effondrement de leur bâtiment
Les fortes pluies tombées dans la nuit du dimanche au lundi ont fait d’énormes dégâts à Matam. Un bâtiment s’affaisse au village de Taïba et fait deux morts. Des ponts ont cédé sous la pression des eaux de pluie. Les populations accusent l’Ageroute.
Le ciel a ouvert ses vannes sur toute l’étendue du territoire national. A Dakar, on patauge. A l’intérieur du pays, les larmes se mêlent aux eaux de pluie qui dégoulinent des visages gonflés par la tristesse. A Matam, deux personnes sont mortes suite à l’effondrement d’un bâtiment au village de Taïba, situé dans la commune de Nabadji Civol. Ils ont été extraits des décombres par les pompiers, aidés par les populations de la localité. C’est la conséquence des fortes averses tombées dans cette partie du pays.
On nous informe qu’il s’agit de deux frères dont l’un se nomme Moustapha Thiam, fils de feu Amed Iyane Thiam. Il est le grand frère de Zahra Iyane Thiam, ministre de la Microfinance et de l’économie sociale et solidaire. Moustapha Thiam, fils aîné de feu Iyane Thiam, était revenu des Etats-Unis pour séjourner quelque temps auprès de sa famille au village. Mais il ne savait pas qu’il avait rendez-vous avec l’ange de la mort. Il a succombé ce lundi matin. Son petit frère aussi, du nom de Iyane Thiam, a rendu l’âme dans les mêmes circonstances. Après les pluies de la nuit du dimanche au lundi, le village de Taïba Nguéyenne patauge dans les eaux.
Cette localité située dans la commune de Nabadji Civol se trouve dans la zone du Diéry, à quelque trois kilomètres de la route nationale 2. Les pluies tant attendues par les paysans n’ont pas fait que des heureux. Des concessions, des magasins sont tous pris au piège des eaux tombées la nuit du dimanche. De Matam jusque dans les localités du Dande Mayo, le ciel a ouvert ses vannes, occasionnant des inondations et des dégâts énormes. C’est le cas à Sinthiou Mogo, submergé par les eaux de pluies. Un habitant du village pointe l’imperfection des travaux de l’Ageroute.
Selon Mamadou Demba Sy, l’Agence des travaux et de gestion des routes au Sénégal a, dans les travaux de réhabilitation de la route nationale numéro 2, validé de petits ponts en lieu et place de très bons «dallos» qui existaient avant. «Ils ont aussi remplacé un radier submersible par un petit pont. Et pourtant, ce radier permettait l’évacuation des eaux», dénonce cet élu local, conseiller à la mairie de Nabadji Civol. Notre interlocuteur lance d’ailleurs l’alerte. «A ce rythme, s’il n’y a pas une intervention rapide de l’entreprise pour dévier la voie de l’eau, une partie de Sinthiou Mogo est menacée de disparition», dit-il. Même décor un peu partout dans la région de Matam.
Entre Kobilo et Thilogne où les travaux de la route ne sont pas encore terminés, les ponts ont cédé face à la furie des eaux. C’est l’incertitude. La circulation est paralysée. L’axe devient quasiment impraticable. Les populations lancent un cri de détresse. Des passagers ont été obligés de descendre de leur véhicule ou de faire demi-tour. Certains ont pataugé dans les eaux pour rallier leur localité. L’Agence des travaux et de gestion des routes au Sénégal (Ageroute) est interpellée, de même que les entreprises en charge de la réhabilitation de la route Thilogne-Ourossogui-Bakel.
L'ÉTAT RÉQUISITIONNE TOUTE LA PRODUCTION D'OXYGÈNE DU PAYS
Après les félicitations mondiales, l’heure du K.o. Comme un tsunami, la troisième vague déferle sur le système sanitaire et a fait apparaître au grand jour ses problèmes conjoncturels et structurels
Porté au Pinacle pour sa gestion des première et deuxième vagues du Covid-19, le Sénégal voit sa vitrine craqueler à cause d’une gestion approximative de la troisième vague. Confronté à un problème d’oxygène pour la prise en charge des cas graves dans les Cte, le gouvernement a décidé d’assurer la régulation du produit qui a connu une spéculation ces dernières semaines.
Après les félicitations mondiales, l’heure du K.o. Comme un tsunami, la troisième vague déferle sur le système sanitaire et a fait apparaître au grand jour ses problèmes conjoncturels et structurels. Les tensions dans les Centres de traitement des épidémies (Cte) sont une vraie plaie qui est en train de contaminer la stratégie en place pour la prise en charge des malades du Covid-19.
Aujourd’hui, le manque d’oxygène dans les Cte est une fâcheuse réalité. Intrant majeur dans la prise en charge des malades en détresse respiratoire, il est devenu un «trésor de guerre», un business florissant pour les principaux fournisseurs et aussi les cliniques privées devenues un refuge pour les fortunés. Face à cette situation, le ministère de la Santé et de l’action sociale essaie de remettre de l’ordre dans le secteur et mettre fin à la spéculation autour du produit. Hier, Abdoulaye Diouf Sarr a signé un partenariat avec les «gaziers» pour assurer la sécurisation de l’oxygène et avoir une mainmise sur le produit. Autrement dit, le gouvernement a réquisitionné toute la production comme il l’avait fait avec la chloroquine au début de la pandémie.
Hier, le Msas a reçu les fournisseurs pour assurer un approvisionnement correct de l’oxygène pour la prise en charge des cas graves de Covid-19. «Face à la hausse des cas graves et des patients admis en réanimation, le ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr a reçu ce matin (hier) les principaux gaziers du pays», annonce le ministère de la Santé dans un post Facebook. Il ajoute : «Les discussions ont tourné autour de quatre points : l’approvisionnement, la production, la régulation et le suivi. Producteurs et fournisseurs d’oxygène, pour la disponibilité au maximum de ce premier intrant, premier médicament dans la prise en charge des cas sérieux, l’Etat a ainsi pris une option sur la production d’oxygène de ces gaziers, un produit qui sera essentiellement réservé au système de santé, au vu de l’évolution de la pandémie.»
Rassuré par cette disponibilité des gaziers intégrés dans le Comité national de gestion des épidémies (Cnge), Abdoulaye Diouf Sarr a «salué l’attitude citoyenne des gaziers qui ont montré toute leur disponibilité et leur engagement à travailler aux côtés du ministère». Cette mainmise sur la production d’oxygène des privés, ajoutée à la commande de 35 générateurs dont l’installation est prévue à partir de la mi-août dont deux centrales de 40 m3 attendues le 12 août prochain et installées à Fann et à Dalal Jamm, est un bol d’air frais pour les autorités médicales qui ont déjà injecté dans le circuit 125 mille m3 dans les Cte. En même temps, le gouvernement va atténuer la souffrance des malades et rallumer la flamme de l’espoir éteinte ces dernières semaines à cause de la hausse vertigineuse des cas de décès et admis dans les services de réanimation saturés.
El Hadji enfonce le clou
Aujourd’hui, le voile de discrétion entourant la dure réalité cachée dans les Cte a volé pour laisser apparaître des scènes de tragédie. Pendant des semaines, le ministre de la Santé s’est entêté dans le déni, mais il est rattrapé par cette «crise de l’oxygène» qui a éclaté au grand jour. En plus des tensions, le burn-out du personnel soignant, le système sanitaire est à bout de souffle à l’image d’un patient en détresse respiratoire. N’est-ce pas ? «La situation est catastrophique. On trimballait des femmes enceintes pour trouver un poste de santé pour son accouchement… Aujourd’hui, les ambulances tournent avec les malades un peu partout et on leur dit que les hôpitaux sont pleins. Finalement, ils décèdent dans les véhicules. On n’a plus d’endroit pour prendre en charge les malades. C’est une situation dramatique», révèle Pr El Hadji Niang, chef du service de Radiologie de l’Hôpital Aristide Le Dantec et président de la Ligue des consommateurs, sur Tfm. Pourquoi ? «C’est simple. Il n’y a pas d’oxygène dans la plupart des hôpitaux. Certains ont peur de lancer l’alerte et se disent que toute vérité n’est pas bonne à dire. Si on ne dit pas la vérité, les problèmes ne sont pas solutionnés. Je ne veux pas polémiquer, mais je suis témoin des faits que je rapporte. On m’a référé des malades et j’étais obligé de faire le tour des hôpitaux et ils décèdent. C’est une expérience que j’ai vécue… On n’a pas les moyens de faire face à la pandémie parce qu’on vend l’oxygène. Il y a certains qui font des tests rapides et prennent en charge des malades chez eux», avance sans ambages le scientifique. Il enfonce le clou : «La vente du matériel du public dans le privé, c’est une vieille pratique dans ce pays. C’est juste la face visible de l’iceberg.» Clap de la fin d’une gestion qui avait émerveillé la communauté internationale.
BOL D’AIR DANS LES CTE
Confronté à un problème d’oxygène pour la prise en charge des cas graves dans les Cte, le gouvernement a décidé d’assurer la régulation du produit qui a connu une spéculation ces dernières semaines
Porté au Pinacle pour sa gestion des première et deuxième vagues du Covid-19, le Sénégal voit sa vitrine craqueler à cause d’une gestion approximative de la troisième vague. Confronté à un problème d’oxygène pour la prise en charge des cas graves dans les Cte, le gouvernement a décidé d’assurer la régulation du produit qui a connu une spéculation ces dernières semaines.
Après les félicitations mondiales, l’heure du K.o. Comme un tsunami, la troisième vague déferle sur le système sanitaire et a fait apparaître au grand jour ses problèmes conjoncturels et structurels. Les tensions dans les Centres de traitement des épidémies (Cte) sont une vraie plaie qui est en train de contaminer la stratégie en place pour la prise en charge des malades du Covid-19. Aujourd’hui, le manque d’oxygène dans les Cte est une fâcheuse réalité. Intrant majeur dans la prise en charge des malades en détresse respiratoire, il est devenu un «trésor de guerre», un business florissant pour les principaux fournisseurs et aussi les cliniques privées devenues un refuge pour les fortunés. Face à cette situation, le ministère de la Santé et de l’action sociale essaie de remettre de l’ordre dans le secteur et mettre fin à la spéculation autour du produit.
Hier, Abdoulaye Diouf Sarr a signé un partenariat avec les «gaziers» pour assurer la sécurisation de l’oxygène et avoir une mainmise sur le produit. Autrement dit, le gouvernement a réquisitionné toute la production comme il l’avait fait avec la chloroquine au début de la pandémie. Hier, le Msas a reçu les fournisseurs pour assurer un approvisionnement correct de l’oxygène pour la prise en charge des cas graves de Covid-19. «Face à la hausse des cas graves et des patients admis en réanimation, le ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr a reçu ce matin (hier) les principaux gaziers du pays», annonce le ministère de la Santé dans un post Facebook. Il ajoute : «Les discussions ont tourné autour de quatre points : l’approvisionnement, la production, la régulation et le suivi. Producteurs et fournisseurs d’oxygène, pour la disponibilité au maximum de ce premier intrant, premier médicament dans la prise en charge des cas sérieux, l’Etat a ainsi pris une option sur la production d’oxygène de ces gaziers, un produit qui sera essentiellement réservé au système de santé, au vu de l’évolution de la pandémie.»
Rassuré par cette disponibilité des gaziers intégrés dans le Comité national de gestion des épidémies (Cnge), Abdoulaye Diouf Sarr a «salué l’attitude citoyenne des gaziers qui ont montré toute leur disponibilité et leur engagement à travailler aux côtés du ministère». Cette mainmise sur la production d’oxygène des privés, ajoutée à la commande de 35 générateurs dont l’installation est prévue à partir de la mi-août dont deux centrales de 40 m3 attendues le 12 août prochain et installées à Fann et à Dalal Jamm, est un bol d’air frais pour les autorités médicales qui ont déjà injecté dans le circuit 125 mille m3 dans les Cte. En même temps, le gouvernement va atténuer la souffrance des malades et rallumer la flamme de l’espoir éteinte ces dernières semaines à cause de la hausse vertigineuse des cas de décès et admis dans les services de réanimation saturés.
Pr El Hadji enfonce le clou
Aujourd’hui, le voile de discrétion entourant la dure réalité cachée dans les Cte a volé pour laisser apparaître des scènes de tragédie. Pendant des semaines, le ministre de la Santé s’est entêté dans le déni, mais il est rattrapé par cette «crise de l’oxygène» qui a éclaté au grand jour. En plus des tensions, le burn-out du personnel soignant, le système sanitaire est à bout de souffle à l’image d’un patient en détresse respiratoire. N’est-ce pas ? «La situation est catastrophique. On trimballait des femmes enceintes pour trouver un poste de santé pour son accouchement… Aujourd’hui, les ambulances tournent avec les malades un peu partout et on leur dit que les hôpitaux sont pleins. Finalement, ils décèdent dans les véhicules. On n’a plus d’endroit pour prendre en charge les malades. C’est une situation dramatique», révèle Pr El Hadji Niang, chef du service de Radiologie de l’Hôpital Aristide Le Dantec et président de la Ligue des consommateurs, sur Tfm. Pourquoi ? «C’est simple. Il n’y a pas d’oxygène dans la plupart des hôpitaux. Certains ont peur de lancer l’alerte et se disent que toute vérité n’est pas bonne à dire. Si on ne dit pas la vérité, les problèmes ne sont pas solutionnés. Je ne veux pas polémiquer, mais je suis témoin des faits que je rapporte. On m’a référé des malades et j’étais obligé de faire le tour des hôpitaux et ils décèdent. C’est une expérience que j’ai vécue… On n’a pas les moyens de faire face à la pandémie parce qu’on vend l’oxygène. Il y a certains qui font des tests rapides et prennent en charge des malades chez eux», avance sans ambages le scientifique. Il enfonce le clou : «La vente du matériel du public dans le privé, c’est une vieille pratique dans ce pays. C’est juste la face visible de l’iceberg.»
Clap de la fin d’une gestion qui avait émerveillé la communauté internationale.
Par Hamidou ANNE
LE BAL DES COURTISANS
Macky Sall a trop longtemps pratiqué la politique pour savoir que celui qui a trahi trahira. Dans les heures incertaines qui arrivent, les courtisans se mettront au service de ses adversaires d’aujourd’hui, car ils ne peuvent faire autrement
En juin 1997, Jean-Pierre Chevènement a exprimé en Conseil des ministres à Chirac et Jospin son opposition à leur politique européenne. Le ministre a ajouté à l’attention du secrétaire général du gouvernement qui tient le compte rendu de séance : «Je veux que vous y mentionniez mon intervention. Quand les historiens pourront y accéder, ils remarqueront qu’un ministre avait dénoncé les conséquences du pacte de stabilité monétaire.»
Au-delà du courage et du franc-parler célèbre de l’homme, cette anecdote m’a toujours renvoyé au sens de l’histoire nécessaire dans l’action publique. Les actes que prennent ceux qui gouvernent ont un impact sur la vie de millions de gens, mais ils sont aussi consignés dans les registres nationaux pour que demain les générations suivantes puissent poser un regard sur les mœurs politiques précédentes.
Les plus grands hommes politiques sont de grands lecteurs. Parmi leurs lectures favorites, les biographies des grands leaders et des livres d’histoire pour comprendre le passé qui nourrit l’action présente. Senghor et Cheikh Anta Diop ont été des hommes politiques avec une profonde culture historique. Ils ont alimenté leur action des leçons de grandes civilisations qui ont vécu : l’Egypte, Rome ou la Grèce. Un membre de l’actuelle majorité m’a dit un jour : «Il faudrait une émission au Sénégal sur les lectures de nos hommes politiques.»
Sa suggestion est pertinente. Entendre les politiciens sur les idées devrait nous permettre de mieux connaître les hommes et les femmes qui nous gouvernent ou aspirent à le faire. Le niveau du débat public est faible, c’est un fait. Mais peut-il en être autrement si la culture, la conscience historique et l’ambition de marquer son époque pour figurer du bon côté de l’histoire semblent ne pas être une exigence fondamentale ? Plus que le sens de l’histoire, c’est l’esprit de cour qui semble prendre le dessus. Ma génération a connu sa maturité politique durant les années Abdoulaye Wade, personnage clivant et romantique qui a bouleversé la pratique de l’action publique. Wade avait une conception particulière de l’Etat, au point que ses cadres ont pris le raccourci facile de la courtisanerie propre aux réalités du pouvoir.
Le Pds et ses alliés ont défendu tous les excès de Wade. Ils ont salué avec une énergie folle ses pires décisions et courbé l’échine devant toutes les atteintes à la démocratie et à la décence commune. L’embastillement de Idrissa Seck, les lois Ezzan et Sada Ndiaye, la mise sur orbite de la famille biologique, l’indélicate gestion des deniers publics, les surréalistes nominations à de hautes fonctions, le projet de loi du 23 juin, la troisième candidature... Mais ce sont ses zélés flatteurs qui ont tourné le dos au «maître», l’homme dont ils disaient par flatterie qu’il était «le plus diplômé du Cap au Caire». Ils ont trahi le père sur les cendres encore fumantes de la défaite de mars 2012. Aucune décence dans le reniement des convictions d’hier.
L’art de retourner sa veste est le sport favori des courtisans. Sans se soucier du récit historique et du témoignage qu’apporteront demain les historiens sur leur vie politique, les courtisans de Wade se sont greffés aux vainqueurs de 2012 pour se maintenir dans le jeu politique. D’éminents membres de la défunte Génération du concret sont devenus les grands pourfendeurs de la famille biologique de Wade.
Les ultimes soutiens du Pape du Sopi entre les deux tours en 2012 ont rejoint leurs adversaires, décochant des flèches vers la maison du père, leur ancienne demeure, avec un zèle indécent. Ils sont venus faire allégeance aux nouveaux maîtres du pays en moyennant leur talent précieux : flatter le Prince, dire oui à ses moindres désirs et aller vendre toutes ses décisions, mêmes les plus hasardeuses, aux médias. Ils ont le dos suffisamment souple pour se courber au gré des alternances. Ils peuvent défendre aujourd’hui ce qu’ils ont honni hier.
Le pouvoir, ses dorures, ses privilèges et ses honneurs fugaces suffisent à leur bonheur. Macky Sall a trop longtemps pratiqué la politique pour savoir que celui qui a trahi trahira. Dans les heures incertaines qui arrivent, les courtisans se mettront au service de ses adversaires d’aujourd’hui, car ils ne peuvent faire autrement.
Le mois de mars a montré un avant-goût de leur capacité d’évaporation quand le Prince est en mauvaise posture. Le jugement implacable du temps n’enraye guère la musique du bal des courtisans, car le rapport à l’histoire relève de la grande politique, celle qui sacralise les idées, la dignité et la hauteur. La politique chez les courtisans n’est ni digne ni honorable. Elle est ce que Jean-François Bayart appelait «la politique du ventre».
Ici s’achève la première saison de «Traverses», cette chronique hebdomadaire. Le retour est prévu le 7 septembre.
LA DIRECTION GENERALE DE LA RTS DEMOLIT TOUT
La direction générale de la Rts est très remontée contre les membres de bureau des sections RTS des syndicats Synpics et CNTS qui l’accusent de mauvaise gestion.
La Direction générale de la Rts est sortie de sa réserve pour apporter des précisions par rapports aux accusations des syndicalistes de la boite. Dans une note d’information parvenue hier à «L’As», elle démonte ces accusations qu’elle qualifie de contrevérités.
La direction générale de la Rts est très remontée contre les membres de bureau des sections RTS des syndicats Synpics et CNTS qui l’accusent de mauvaise gestion.
Balayant d’un revers de main ces accusations, les services de Racine Talla estiment que l’unique but de ces syndicalistes est de calomnier et de faire dans la diffamation.
S’agissant des véhicules de fonction, ils précisent que le Directeur Général et les Directeurs ne peuvent en aucun cas disposer de véhicule de fonction suite au décret N'2021--05 du 06/01, /2021 portant gestion des véhicules dans l'administration et certains démembrements de l’Etat, y compris des sociétés nationales. « Affirmer que le Directeur Général dispose de trois (03) véhicules de fonction relève simplement de la diffamation sans fondement. Il importe de confirmer qu’à l'heure actuelle, ni le président du conseil d’administration, ni les Directeurs, ni le Directeur Général, le Conseil d'Administration ne disposent de véhicules de fonction à la RTS. Ne peuvent faire l'objet d'acquisition que les véhicules utilitaires et de reportage », se dédouanent Racine Talla et Cie. D’autant plus, rappellent-ils, l'État du Sénégal, dans le but de rationaliser les dépenses liées aux véhicules administratifs, a pris l'option de réformer le système de gestion du parc automobile. «Le Conseil d'Administration de la RTS, par délibération N"04l3012/20, avait en outre autorisé la réforme des véhicules de fonction et demandé à la Direction Générale de mener toutes les diligences requises en la matière en vue de la réforme effective de ces véhicules précédemment affectés à certains responsables », ajoutent les services de Racine Talla.
De plus, poursuivent-ils, conformément à la règlementation en vigueur, la direction générale s’est attaché les services d’un expert judiciaire et d’un commissaire-priseur pour formaliser la procédure de vente aux ayants droit sur la base des prix fixés par l'expert judiciaire. « Les rapports ainsi que tous les documents y afférents sont disponibles et vérifiables. Tous les Directeurs bénéficiaires et le Directeur général, en plus du prix de cession du véhicule faisant déjà l'objet de précompte sur salaire, ont désormais à leurs charges les frais d'amortissement, de carburant, d'entretien, de réparations et d'assurance. A l'heure actuelle, aucun frais concernant ces véhicules n'est supporté par la RTS», expliquent les services de Racine Talla, dans une note d’information parvenue à l’AS.
Dans le même document, la Direction Générale rappelle que les propositions de nomination émanent des directeurs et responsables. Quant aux supposées nominations et affectations discriminatoires, souligne-t-elle, elles participent de la campagne de désinformation délibérément menée par des membres de bureau des syndicats. «Au-delà des compétences, la loyauté est le principe fondamental qui dicte la nomination à des postes de responsabilité », soulignent Racine Talla et Cie.
S’agissant par ailleurs du différend qui oppose les deux agents de la RTS, la Direction renseigne que la notification d'une demande d'autorisation de Licenciement servie à un délégué du personnel est consécutive à une plainte déposée par un agent pour coups et blessures en milieu professionnel. « Le délégué incriminé est récidiviste car, dans le passé, pour un acte similaire, il a eu à bénéficier d'une grande clémence de la Direction Générale, suite à la demande de l'inspecteur du travail, bien entendu avec la clef de l’abandon des poursuites par le plaignant », rappellent-ils.
LES «LIONS» ATTENDUS POUR CONFIRMER
Zoom sur certains «Lions» à suivre durant cette saison dans les championnats européens : (saison 2021-2022)
C’est la reprise des championnats européens, après des mois de vacances. Comme chaque saison, ils seront nombreux ces footballeurs sénégalais à aller chercher le titre avec leurs clubs respectifs. En attendant l’Espagne, l'Italie, l'Allemagne et l'Angleterre, c'est la France qui va ouvrir les hostilités ce week-end. Zoom sur certains «Lions» à suivre durant cette saison.
PSG : UNE CONFIANCE A RETROUVER POUR GANA GUEYE…
Très moyen lors de la première partie de la saison, le milieu de terrain du Paris Saint-Germain Idrissa Guèye a retrouvé des couleurs depuis la nomination de l’entraîneur Mauricio Pochettino en janvier dernier. Auteur de bonnes performances, le Sénégalais a réussi à retrouver une place importante dans le dispositif parisien. En préparation, l’ancien Lillois a multiplié les titularisations. D’ailleurs il a porté même le brassard de capitaine durant les matchs amicaux du PSG. Aujourd’hui, avec la venue du Néerlandais Wijnaldum, le joueur sénégalais devra retrouver la confiance et répondre aux exigences de son club.
MONACO : INCERTITUDE AUTOUR DE KEITA BALDE
A Monaco, les places seront âprement disputées. N'entrant pas dans les plans de Niko Kovač, Diao Baldé Keïta est annoncé depuis plusieurs mois sur le départ. Après une saison peu convaincante à la Sampdoria, l’international sénégalais n’est pas parvenu à convaincre le club italien à lever son option d’achat. Bien qu’annoncé sur le départ (Inter de Milan), le joueur formé à la Masia (FC Barcelone) devrait rester sur le Rocher. Face à la forte concurrence, l’international sénégalais devra se serrer les coudes pour se faire une place dans l’effectif. Les prochains jours seront déterminants pour l’ancien de la Lazio.
METZ : S’APPUYER SUR SES SENEGALAIS ?
Après avoir retrouvé l’élite française la saison dernière, le FC Metz va démarrer cette année avec beaucoup d’ambitions. Ainsi pour jouer les premiers rôles cette saison, la formation messine comptera sur sa colonie sénégalaise. Longtemps blessé la saison dernière, Ibrahima Niane devrait guider l’attaque messine. Son compère en attaque Opa Nguette aura lui aussi son mot à dire. A 19 ans, le jeune attaquant Amadou Dia Ndiaye espère lui aussi goûter à la ferveur de la Ligue 1.
RENNES : UNE PLACE DE TITULAIRE POUR ALFRED GOMIS
Alfred Gomis est aujourd’hui considéré comme un titulaire indiscutable dans l’effectif de Bruno Génésio. Relégué dans un premier temps sur le banc des remplaçants, l’international sénégalais a été officiellement confirmé comme portier numéro 1 des Bretons. Malgré ses prestations mitigées, le Sénégalais peut avoir de quoi espérer, car il peut compter sur la confiance de son entraîneur.
LIVERPOOL : MANE POUR PORTER LIVERPOOL
Le Premier League va reprendre le week-end prochain. Pour cette première journée, Liverpool de Sadio Mané fera le déplacement pour défier Norwich. Pour cette saison, les joueurs de Jürgen Klopp rêvent grand. Troisième lors du précédent exercice, Liverpool fera du titre sa priorité. Pour cela, le technicien allemand aura besoin d’un Sadio Mané au mieux de sa forme. Auteur de 16 buts la défunte saison, le joueur formé à Génération Foot avait déclaré sur le site officiel de Liverpool qu’il se sentait en meilleure forme et qu'il serait prêt à faire une grande saison. Vice-champion d’Afrique avec le Sénégal, le natif de Bambali sera un des hommes de base du technicien allemand.
CRYSTAL PALACE : KOUYATE POUR CONFIRMER DANS L’AXE ?
Cheikhou Kouyaté devrait gagner plus de temps de jeu. Arrivé au club lors de la défunte saison, après quatre ans à West Ham, l’ancien joueur d’Anderlecht(D1 Belgique) trouvera sans doute les armes nécessaires pour aider son club dans le secteur défensif. Malgré la concurrence dans ce secteur, l’ancien capitaine des Lions part favori devant Gary Cahill ou encore Scott Dann. Les «Eagles» qui peinent ces dernières saisons auront à cœur de changer la donne.
WATFORD : ISMAILA SARR RETROUVE LA PREMIER LEAGUE
Ismaila Sarr va redécouvrir le championnat anglais sous les couleurs de Watford. Un des joueurs clés de la montée de Watford, l’international sénégalais est attendu par tout un club. Les Hornets qui n’avaient d’yeux que pour le Sénégalais n’avaient pas hésité à refuser les offres des différentes écuries qui souhaitaient s’offrir le natif de Saint-Louis. Pour cet exercice important pour Watford, les supporters ainsi que les dirigeants auront besoin d’un Ismaila Sarr au meilleur de sa forme pour aider son équipe à se maintenir dans l’élite anglaise.
CHELSEA : EDOUARD MENDY EN LEADER
Après une saison formidable, Edouard Mendy a réalisé 25 clean sheets en 44 apparitions. Chelsea abordera le présent exercice avec beaucoup d’ambitions. Champion d'Europe la saison dernière, le club de Stamford Bridges qui a été actif sur le marché des transferts devra confirmer sur cette lancée, malgré quelques départs. Comme la saison dernière, les Blues vont miser sur le talent de Edouard Mendy pour faire la différence. En provenance de Rennes, le portier de 29 sera attendu pour confirmer et assurer le rôle de leader dans l’équipe que dirige Thomas Tuchel.
LEICESTER: UNE PLACE à GAGNER POUR NAMPALYS MENDY ?
Avec la forte concurrence dans l’entre-jeu de Leicester, Nampalys Mendy tentera de bousculer la hiérarchie pour trouver un temps de jeu beaucoup plus conséquent. Auteur de 23 matchs dont 15 titularisations et 8 remplaçants en championnat, la recrue de Aliou Cissé, solide dans ses appuis, devra convaincre l'entraîneur des Brendan Rodgers pour plus de temps de jeu et aider son équipe à retrouver la Ligue des Champions.
BETIS SEVILLE : GRANDE DECOUVERTE POUR YOUSSOUF SABALY
Youssouf Sabaly va découvrir le championnat espagnol sous les couleurs du Betis Séville. Recruté, l’international sénégalais est attendu pour aider son nouveau club à jouer l’Europe. Auteur d'une bonne préparation, le défenseur sénégalais a continué son bonhomme de chemin sous ses nouvelles couleurs. Face à Leeds le week-end dernier, il a même réussi à marquer le 3ème but des siens après une frappe puissante dans la surface de réparation et ce, malgré une position excentrée.
VILLARREAL : BOULAYE DIA ATTENDU
Comme Youssouf Sabaly, Boulaye Dia va connaître sa première saison sous les couleurs de Villarreal. L’international sénégalais a rejoint les sous-marins jaunes pour les quatre prochaines années. Dans son nouveau club, le natif de Oyonnax ne devrait pas avoir des problèmes d’adaptation. Sous les ordres de Unai Emery, le joueur de 24 ans pourra jouer la Ligue des champions, la compétition de clubs la plus relevée dans le monde.
AVENIR SENEGAAL BI ÑU BËGG DEMANDE DES EXPLICATIONS PUBLIQUES AU MINISTRE DE LA SANTÉ
«Même face la mort, ils s’adonnent à la corruption !» C’est la conviction de «Avenir Senegaal Bi Ñu Bëgg» qui, suite à la vente supposée de matériels respiratoires des CTE à des privées, demande des explications publiques du ministre Diouf Sarr
«Même face la mort, ils s’adonnent à la corruption!» C’est la conviction de «Avenir Senegaal Bi Ñu Bëgg» qui, suite à la vente supposée de matériels respiratoires des CTE à des privées, demande des explications publiques du ministre de la Santé.
Le coordonnateur de «Avenir Senegaal Bi Ñu Bëgg», Cheikh Tidiane Dièye et Cie suivent de très près la gestion de la crise sanitaire. Dans un communiqué parvenu hier à «L’AS» hier, ils ont mis sur la table le dossier selon lequel le matériel respiratoire qui équipait les Centres de traitement des épidémies (CTE) aurait été vendu à des structures privées suite à l’abandon de ces sites. Selon eux, cet acte constitue une faute politique, administrative, morale et juridique qui ne saurait être passée par pertes et profits.
La plateforme Avenir Sénégal Bi Nu Begg exprime son indignation totale devant ce qu’il considère comme un système de «corruption» et de «prévarication» organisé en haut lieu. Elle exige l’ouverture d’une enquête, sans délais, pour identifier tous ceux qui se seraient rendus coupables de soustraction frauduleuse du matériel public au profit de structures privées. «Cette enquête devrait révéler toute la chaine de responsabilité et identifier les coupables, leurs complices et receleurs afin de les traduire devant les juridictions compétentes et les sanctionner à la hauteur de leur crime», lit-on dans le communiqué de Cheikh Tidiane Dièye et Cie.
La plateforme Avenir Senegaal Bi Nu Begg invite en outre le Ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr à s’expliquer publiquement sur la stratégie gouvernementale actuelle de gestion de la pandémie, notamment la troisième vague avec le variant Delta, «qui conduit vers une catastrophe sanitaire quasi inéluctable si des mesures idoines et rapides ne sont pas prises aussi bien sur le plan thérapeutique que préventif».
Aussi, ils l’invitent à apporter des éclaircissements sur les mesures anticipatives mises en place pour endiguer la courbe d’évolution des contaminations, notamment communautaires. De la même manière, ils voudraient en savoir davantage sur les mesures prises pour se préparer l’arrivée probable d’une quatrième vague, avec d’autres variants, dont celui dénommé B.1.621 qui serait déjà actif aux Etats-Unis et en Espagne.
La plateforme dit ne pas comprendre par ailleurs les raisons qui ont poussé les autorités sanitaires à abandonner prématurément les CTE alors que la pandémie n’était pas éteinte. Non sans demander des comptes en ce qui concerne les mécanismes mis en place pour la gestion et la sécurisation du matériel et des équipements médicaux achetés dans le cadre de la pandémie afin d’éviter les détournements. Cheikh Tidiaine Dièye et Cie dénoncent également l’existence d’un système de pantouflage par lequel des médecins du public orienteraient les malades vers les structures privées dont ils sont propriétaires ou associées. Ils se posent des questions sur la fiabilité et la véracité des statistiques sur les contaminations, les tests, les décès, etc., qui, selon eux, ne semblent pas refléter l’évolution quotidienne de la maladie dans la communauté. Ils s’interrogent aussi sur les raisons justifiant les difficultés des sénégalais à se faire tester et le délai anormalement long pour l’obtention des résultats. De même que la qualité et la quantité des vaccins reçus ainsi que la stratégie mise en place pour inciter les sénégalais à se faire vacciner.
SOLUTIONS DE SORTIE DE CRISE AVENIR SENEGAAL BI NU BEGG
En outre, toujours d’après le texte parvenu à la rédaction, la plateforme Avenir Senegaal Bi Nu Begg constate pour s’en désoler la surcharge des structures de traitement et le manque de matériels respiratoires et d’hospitalisation. Elle invite de ce fait le gouvernement à mobiliser, organiser et mettre en position d’agir l’infrastructure médicale de l’armée pour appuyer les structures de santé aussi bien à Dakar que dans les régions, car elle estime qu’il est fort probable que les effets de la Takaski se fassent ressentir dans les prochains jours à l’intérieur du pays.
La plateforme Avenir Senegaal BI Nu Begg demande au gouvernement de dégager rapidement des moyens conséquents pour porter le nombre de lits dotés d’appareils respiratoires d’une soixantaine actuellement à 200 lits au moins dont le 1/3 à l’intérieur du pays. « La stratégie du silence qui ressemble beaucoup à une gêne pour cacher l’incompétence et le manque de réponse du ministère n’est plus une option. Il est temps de faire face et de rendre des comptes car des milliards ont été dépensés sans résultats probants», soutient-elle.
Pire, elle déplore le fait que des dizaines de Sénégalais meurent chaque jour faute d’appareils respiratoires suffisants dans les hôpitaux publics ou de moyens financiers pour se payer des soins dans les cliniques privées. «Trahis et laissés à eux-mêmes par un gouvernement qui n’a plus ni stratégie sanitaire de réponse, ni légitimité politique et sociale pour convaincre, ne serait-ce que pour faire porter le masque, ni moyens financiers pour renforcer ces centres de traitement, les sénégalais ne peuvent plus compter que sur leurs propres efforts et sur l’aide de Dieu », regrettent en définitive Cheikh Tidiane Dièye et Cie dans le communiqué parvenu à «L’AS».
SONKO ET BOUGANE N’ONT JAMAIS RIEN APPORTÉ À CE PAYS
Yankhoba Diattara, dans cet entretien qu’il a accordé, n’a pas tarder d’égratigner Ousmane Sonko et Bougane Guèye Dany
La pandémie dite du coronavirus a fini de prendre en otage les plus grandes puissances mondiales. Mais elle a aussi mis en avant l’importance du numérique, dans une période où les économies sont fortement touchées. Et ce n’est pas Yankhoba Diattara qui dira le contraire. Dans cet entretien qu’il a accordé à L’AS, le ministre de l’Economie numérique et des Télécommunications a magnifié le rôle de son département, notamment avec le télétravail devenu un véritable outil de travail et de maintien de l’activité économique. Le protégé d’Idrissa Seck s’est aussi prononcé sur les prochaines Locales, sa relation avec le président du CESE, sans oublier d’égratigner Ousmane Sonko et Bougane Guèye Dany.
Quel rôle joue le numérique dans le développement d’un pays ?
A mon avis, ce secteur constitue un levier catalyseur sur lequel l’économie mondiale compte pour exister. D’une manière globale, de tout temps, le numérique ou l’informatique a joué un rôle extrêmement important dans le développement des nations. Le numérique, il faut le rappeler, c’étaitla communication au début. On avait l’habitude de dire nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Et aujourd’hui, on parle du numérique. C’est donc l’évolution technologique qui est à ce niveau. C’est aujourd’hui une opportunité pour l’humanité. Etje pense que la pandémie du coronavirus a montré l’importance du numérique dans le développement de l’humanité, d’une manière globale. De ce point de vue-là, aujourd’hui, on se rend compte de plus en plus, que le numérique joue un rôle catalyseur. Il booste et atténue les chocs liés aujourd’hui à la crise sanitaire. C’est pourquoi il faut saluer la vision du chef de l’Etat qui est en train de travailler pour doter le Sénégal d’infrastructures numériques de dernière génération. C’est le cas avec le Data Center et les autres infrastructures qui sont en train d’être mises en place pour que le Sénégal soit au niveau, mais aussi puisse répondre aux standards internationaux, en termes de gestion de gouvernance numérique.
Votre département a eu à jouer un rôle clé lors des deux premières vagues de coronavirus. Qu’en est-il de la celle-ci….
Nous sommes en train de travailler pour la stratégie d’accompagnement des Sénégalais. Je dois rappeler quand même que pour la première vague, il y a eu une initiative heureuse au niveau du ministère.Il s’agit d’une initiative que nous avions dénommée « Daan Covid ». Aujourd’hui, nous avons fait l’évaluation et nous sommes en train de travailler pour relancer ou lancer la nouvelle approche que nous allons dénommer «Diamarlo ak Covid». Les opérateurs ont répondu, ainsi que le secteur privé. Je dois saisir mon collègue de la Santé pour que nous puissions stabiliser les actions phares que nous allons mener pendant cette troisième vague. La pandémie a impacté tout le monde. Aucun secteur n’a été épargné. Mais je dois dire que le numérique a été un support pour les autres secteurs. Grace au numérique, nous avons quand même réussi à maintenir l’activité économique au niveau mondial. Au Sénégal, le télétravail avait permis à l’activité économique de se poursuivre. Jusqu’à présent, il y a des entreprises qui ont maintenu ce système.Aujourd’hui, le gouvernementl’a institué comme un outil de travail et de maintien de l’activité économique.Nous sommes en train de travailler pour la mise en place d’applications pouvant permettre à certaines administrations de continuer leurs activités. C’est ça l’avantage du numérique. Cela réduit les contacts, tout en favorisant la distanciation sociale. Cela peut aider à bloquer ou à freiner la propagation du virus.
L’emploi des jeunes est au cœur de vos activités et vous aviez signé un partenariat avec la DER. Qu’est-ce qu’il en est aujourd’hui ?
Il faut dire que le chef de l’Etat avait mis en place un fonds d’appui au numérique.Il était de 3 milliards l’année dernière. Et cette année, le président de la République l’a emmené à 15 milliards. Et je pense que cela est lié au fait que le chef de l’Etat est convaincu que le numérique peut être un secteur pourvoyeur d’emplois C’est pourquoi nous avons signé avec la DER une convention d’accompagnement et d’appui des jeunes. Aujourd’hui, nous avons aussi au niveau du ministère réorganisé certains services, pour créer un service dédié à l’encadrement et à l’accompagnement des jeunes. Les Startups seront accompagnées, soutenues et encadrées. Ce que nous avons constaté, c’est qu’il y a beaucoup de jeunes sénégalais qui excellent, qui sont très brillants, qui ont des idées novatrices. Certains avaient des idées pertinentes, mais le problème d’accompagnement se faisait toujours sentir. Mais le chef de l’Etat a permis d’avoir un fonds pour accompagner ces jeunes afin qu’ils puissent développer leurs activités. Et ça, c’est très important. Pour cela, il l’a ramené à 15 milliards. Il y avait aussi le problème d’encadrement. Vous me donnez l’occasion de saluer les centres d’incubation, mais aussi saluer l’idée du chef de l’Etat de renforcer les centres d’incubation. Nous avions remarqué que 90% des startups étaient à Dakar et Thiès. Aujourd’hui, grâce au projet Smart Sénégal que nous avons lancé et qui doit abriter les pôles emplois, dans chaque département du pays, nous aurons un centre d’incubation qui permettra aux jeunes, dans le cadre du numérique, d’être encadrés, de bénéficier des financements, grâce aux financements décentralisés par le chef de l’Etat. C’est un plan extrêmement important dans le domaine du numérique. Cela nous permet d’évoquer la question de l’emploi et de l’employabilité des jeunes. Le Chef de l’Etat a lancé le programme «XëyuNdawgni». Et à ce niveau-là, le chef de l’Etat a fait confiance à notre département en nous demandant d’abriter, d’héberger le guichet unique qui va constituer le pôle emploi des jeunes. Dans le cadre de Smart Sénégal, il y avait un volet Smart territoire qui consistait à la construction, dans chaque département du pays, d’un espace dédié au numérique. C’est une révolution administrative. C’est une marque de confiance et nous sommes en train de travailler pour que d’ici le 15 août, l’ensemble des pôles, dans les 46 départements, puisse être disponible. Demain déjà (NDL : aujourd’hui), nous allons faire l’axe Mbour-BambeyDiourbel pour lancer trois pôles emplois. Nous avons une quinzaine qui est présentement fonctionnelle. Et nous espérons d’ici le 16 août que l’ensemble des pôles seront fonctionnels au niveau national.
Concrètement, en quoi consiste le pôle emploi tant vanté par le chef de l’Etat?
Le pôle emploi consiste à réunir, regrouper en un seul endroit l’ensemble des instruments mis en place par le chef de l’Etat pour accompagner les jeunes. Lors du Conseil présidentiel sur l’emploi et l’employabilité des jeunes, les jeunes avaient demandé au chef de l’Etat que l’ensemble des infrastructures ou instruments mis en place pour les accompagner soient regroupés autour d’une seule entité. Et aujourd’hui, les pôles emplois vont permettre à l’Etat de réunir l’ensemble des instruments mis à la disposition des jeunes pour les accompagner. Que ça soit ANPEJ, FFFPT pour la formation, que ça soit la DER pour le financement, l’ensemble des instruments seront regroupés autour du pôle emploi, au niveau de l’espace Sénégal service, dans chaque département. Cela permettra aux jeunes, quand ils entrent dans un pôle emploi, de pouvoir trouver l’ensemble des instruments mis à leur disposition pour les accompagner dans leurs projets.
Nous sommes à quelques mois des élections locales. Comment appréhendez-vous ce rendez-vous ?
Tout rendez-vous électoral est un rendez-vous important. Cela fait aussi partie de la marche de notre démocratie. C’est un moment fort dans la vie de la nation. Nous l’aborderons avec beaucoup de sérénité, mais aussi avec beaucoup de confiance et d’espoir. En tout cas au niveau de la coalition Benno Bokk Yaakaar, de la coalition de la majorité présidentielle, nous sommes très confiants. Nous travaillons, selon les orientations de nos leaders, pour que nous puissions aborder ces élections dans la sérénité. Mais les aborder surtout dans l’unité et la solidarité. Et sur ce plan, nous sommes confiants que nous trouverons, selon les orientations de nos leaders, les compromis nécessaires pour que nous puissions présenter dans toutes les localités une liste consensuelle, mais aussi victorieuse. Nous sommes convaincus que nous sommes largement majoritaires dans ce pays. Et ces élections seront l’occasion de le démontrer.
Avec les nombreux départs, peut-on aujourd’hui dire que Yankhoba Diattara est le numéro 2 de Rewmi ?
Vous savez, nous avons connu plusieurs départs. Mais vous savez, moi, je n’ai jamais été dans une logique de positionnement dans le parti Rewmi. J’estime que le Rewmi est notre patrimoine. Je suis un fils du Rewmi, je suis un enfant du président Idrissa Seck, je suis un de ses fils et il en a eu plusieurs. Certains ont abandonné le père, mais moi je reste convaincu qu’on n’abandonne pas un père. Un père, si nous voulons la bénédiction, nous devons le suivre, se mettre à sa disposition, suivre ses orientations, car un père ne veut que du bien pour ses enfants.
Comment se porte le compagnonnage entre votre parti Rewmi et l’APR, le parti au pouvoir ?
Il faut rappeler que le président Idrissa Seck a répondu à l’appel du chef de l’Etat. Dans un contexte particulier, qui est toujours d’actualité, il avait fait un appel à la Nation, pour que ses fils et ses filles puissent se retrouver autour de l’essentiel. L’essentiel, c’est de préserver notre pays, de continuer à mutualiser nos forces pour faire face au défi auquel nous sommes confrontés. Le président Idrissa Seck a bien voulu répondre à cet appel patriotique du chef de l’Etat pour rejoindre la coalition. Ils se sont donné la main pour travailler, bâtir le pays, mais aussi pour mutualiser leurs intelligences. Et depuis notre arrivée, je pense que Rewmi contribue de manière patriotique à la gestion du pays. Et cela, en partageant ses idées et sa vision. Mais aussi à contribuer au débat public et institutionnel, à travers le Conseil économique social et environnemental (CESE). C’est cet engagement patriotique que nous voulons renforcer auprès du chef de l’Etat. Et le chef de l’Etat également, très attentif, nous met à l‘aise, met à l’aise le président Idrissa Seck. Il l’écoute, il prend en compte ses idées et ses avis. Et ça, c’est ce que nous demandons. Nous ne demandons qu’à travailler, servir notre pays. Mais où est donc Idrissa Seck … Le président Idrissa Seck est en Europe, plus précisément en France. Mais moi je communique régulièrement avec lui. Il va bien, il est avec sa famille. Il avait pris quelques jours de vacances. Le travail du CESE est assez soutenu, mais il a pris quelques jours. Mais nous sommes en contact régulièrement. Vous savez, le président Idrissa Seck est quelqu’un de particulier. Lui, il est dans la sobriété, dans la discrétion. Tout le monde le sait, il parle peu.
Quelle lecture faites-vous des dernières sorties de Ousmane Sonko et de Bougane Guèye Dany ?
Pour le cas de Ousmane Sonko, je voulais même dire « Sonkonavirus » (rires). Sonko, il est comme le virus. Il mute, il évolue et il change. Prenez l’évolution de l’argumentaire de Sonko. Il mute, il évolue, il s’adapte en fonction des malheurs des citoyens. Or, le président Idrissa Seck avait dit qu’on ne surfe pas sur le malheur des Sénégalais. Il préfère contribuer à la recherche de solutions, que d’utiliser le malheur des citoyens pour se positionner. Et nous, nous sommes dans la recherche de solutions. Nous ne sommes pas dans une dynamique de saborder les efforts déployés par les autorités. Aujourd’hui, nous sommes dans un contexte mondial extrêmement difficile. Aucun pays n’a la solution ou n’a aujourd’hui une solution, par rapport à la Covid-19. Aucun système de santé ne résiste aujourd’hui à ce virus. C’est le moment de la réflexion, de la mutualisation des intelligences, de la synergie d’actions pour que nous puissions faire face. Le virus n’épargne personne. Il ne connaît pas l’opposant, ni l’homme au pouvoir. Le virus, il est foudroyant, surtout le variant Delta. Ce qui est attendu des patriotes, ce sont des solutions. Moi je doute même du patriotisme de Ousmane Sonko. Ce qui est attendu des citoyens responsables, c’est vraiment de contribuer aux efforts du gouvernement par la sensibilisation. Depuis le début, le président Idrissa Seck a voulu répondre à cela. Il disait que l’eau qui sert à éteindre le feu n’a pas besoin d’être filtrée. Ça, c’est fort. C’est ce que nous attendions, des Sonko et autres Dany. Ce sont d’ailleurs de jeunes leaders qui viennent d’arriver et qui veulent profiter d’un contexte, d’une situation pour se positionner. Mais ce sont des gens qui n’ont jamais rien apporté à ce pays. Je pense que ces gens n’ont pas de leçons à donner. Ousmane Sonko avait violé les interdictions. En plein couvre-feu, il se permettait de faire des sorties nocturnes. Donc d’aller faire la fête. Ça, c’est extrêmement grave. Lui, il n’a pas droit à la parole. Il n’a pas de leçon à donner à qui que ça soit. Ce que nous attendions de lui et autres, c’est de sensibiliser les Sénégalais, de les inviter à la vaccination.
DR GANGUE INDEXE LE MANQUE D’OXYGENE ET LA DEFAILLANCE DES GENERATEURS D’OXYGENE
Médecin urgentiste, Dr Amadou Gangué, invité dans Rfm matin, a fait hier une déclaration stupéfiante sur le nombre important des décès depuis l’avènement de la troisième vague de la pandémie
Médecin urgentiste, Dr Amadou Gangué, invité dans Rfm matin, a fait hier une déclaration stupéfiante sur le nombre important des décès depuis l’avènement de la troisième vague de la pandémie. Pour lui, cette hausse macabre est liée en grande partie au manque criard d’oxygène et à la défaillance des générateurs, pour assister les malades atteints de coronavirus.
Le président de la commission scientifique de l’association sénégalaise des médecins urgentistes, Dr Amadou Gangué, impute le nombre élevé de décès de la troisième vague de Covid19 au manque d’oxygène et à la défaillance des générateurs d’oxygène. «Je pense que le problème déjà, c’est l’oxygène qui n’est pas disponible ou parfois s’il est disponible, les pressions ne sont pas bonnes.
C’est le cas à Fann, Le Dantec, à CTO, ils ont tous des problèmes de pression d’oxygène. Ce n’est pas que la centrale de production d’oxygène n’est pas fonctionnelle. Elle est conçue pour une certaine pression. Si la demande est très forte, les pressions ne sont pas bonnes, c’est-à-dire qu’un malade qui aurait besoin de 20 ou 30 litres par mn n’aura que 15 litres et s’il a ce débit, il va se détériorer. C’est ce qui fait qu’on se réveille un beau jour avec 20 décès, parce que la centrale ne peut pas fournir ce débit. La plupart, c’est parce qu’il y a eu des défaillances techniques qu’on se retrouve avec 3, 4 décès ce jour-là ; à CTO (Idrissa Pouye) ils ont enregistré 5 décès…», déclare impuissant le directeur du plateau médical Dabakh, sis à la liberté 6.
Il dévoile, dans la foulée, une autre manigance des autorités sanitaires qui ne donnent pas la bonne information au président de la République. «Récemment (ndlr : mardi 27 juillet dernier), le président est parti en visite à l’Hôpital général Idrissa Pouye, ex-CTO (Grand Yoff) pour voir ce qui ce passe dans les Centres de traitement des épidémies (Cte). Les gens ont installé une nouvelle salle, qui n’est pas encore fonctionnelle, ils y ont mis des lits et quand il (Macky Sall) est rentré, le soir, ils ont tout enlevé», s’est désolé le médecin urgentiste. Avant d’assumer que les hommes de terrain ne traduisent malheureusement pas la réalité des faits à la haute autorité. Or, les pressions causées par l’explosion de cas graves de la troisième vague, notamment la variante Delta, sont les mêmes dans le secteur public que le privé qui sont tous confrontés aux mêmes problèmes.
A l’en croire, les centres de santé, qui n’ont pas de générateurs d’oxygène tels que le Samu, n’ont que des bouteilles et ne peuvent pas prendre en charge des malades pour défaut d’oxygène. Par conséquent, le nombre de décès est loin de corroborer les chiffres réels. «Les chiffres vraiment sont très sous-évalués. Même ceux qui meurent dans les cliniques, parfois on ne les prend pas en compte. Si les structures privées ne sont pas répertoriées, prises en compte et intégrées dans la base de données pour qu’on donne les chiffres, en tant que pratiquant, je pense qu’il faut multiplier les chiffres par cent», martèle-t-il.
Seulement, le privé a encore plus de problème. Car il ne bénéficie pas de subventions, ni d’appui de l’Etat. Or, «lorsqu’il y a des malades qui viennent pour détresse respiratoire dans nos structures, et qu’il n’y a pas de place dans le public, on est obligés par humanisme de les prendre. On est obligés parfois de faire des efforts afin de les prendre en charge dans l’urgence. Puis voir s’il y a de la place dans les Cte pour les transférer», explique le Sg de l’Association sénégalaise des médecins urgentistes.
Et de poursuivre : Hier, (avant-hier) on a reçu en urgence une personne âgée gravement atteinte. On n’avait pas de place, et quand on a appelé les autres structures et cliniques notamment Samu, il n’y avait plus de place disponible nulle part. On a certes fait de notre mieux mais on n’a pas pu la garder parce qu’on est confrontés à un problème d’oxygène.