Dakar, 26 oct (APS) - L’équipe féminine de football du Sénégal, tombeuse du Liberia, sera opposée à celle du Mali pour le dernier tour qualificatif à la CAN 2022.
Déjà victorieux 2-1 du Liberia mercredi dernier à Monrovia, le Sénégal a confirmé contre cette même équipe (6-0), ce mardi, au stade Lat Dior de Thiès.
Les buts des Lionnes ont été marqués respectivement par Awa Diakhaté, Nguenar Ndiaye (trois buts) et Mama Diop (deux buts).
L’équipe du Mali, demi-finaliste de la précédente édition de la CAN jouée en décembre 2018 au Ghana, avait sorti la Guinée (2-2 et 2-0).
En février 2020, les Lionnes avaient battu les Aigles 3-0 en finale du tournoi de football de la zone ouest A, en Sierra-Leone, s’adjugeant ainsi le trophée de championnes de la zone.
La phase finale de la CAN féminine 2022 est prévue au Maroc.
LE TABAGISME, UN FREIN AU DEVOPPEMENT DE L'AFRIQUE
Le tabagisme est non seulement un problème de santé publique "critique" en Afrique, mais il anéantit les initiatives de développement du continent et constitue une menace pour sa main-d’œuvre "actuelle et future"
Dakar, 26 oct (APS) - Le tabagisme est non seulement un problème de santé publique "critique" en Afrique, mais il anéantit les initiatives de développement du continent et constitue une menace pour sa main-d’œuvre "actuelle et future", a souligné, mardi, le président de l’African Capacity Building Foundation (ACBF).
La lutte contre le tabagisme est un déterminant clé du développement en Afrique où elle est loin d’être gagnée, même si une régression du fléau a été notée dans quelques régions africaines, a souligné le professeur Emmanuel Nnadozie.
Le président de l’ACBF participe à la première conférence sur la lutte antitabac et le développement, qui s’est ouverte mardi. Cette rencontre virtuelle se poursuit jusqu’à jeudi.
"Des statistiques alarmantes indiquent que nous ne sommes pas en train de gagner la guerre contre les maladies évitables dues au tabagisme en Afrique", a souligné le président de l’African Capacity Building Foundation, une fondation chargée de faciliter les "échanges" entre pays africains et de renforcer leurs "capacités".
"Derrière chaque maladie et chaque décès évitables, causés par le tabac, se cachent des familles dont le soutien a disparu", a déclaré Emmanuel Nnadozie en parlant des ravages du tabagisme.
Selon lui, les effets du tabac en terre africaine ont poussé l’ACBF à s’impliquer dans la lutte antitabac.
La fondation organise la conférence, de concert avec le Centre pour la lutte antitabac en Afrique, basé à l’Université de Makerere, en Ouganda.
Cette rencontre virtuelle est un "impressionnant cadre d’échange et d’apprentissage entre les pays africains, pour le renforcement significatif des cadres juridiques de la lutte antitabac et la protection des politiques publiques contre les intérêts particuliers de l’industrie du tabac", estime M. Nnadozie.
Quatre-quatre pays de la région Afrique de l’Organisation mondiale de la santé ont signé la Convention-cadre de lutte contre le tabac (CCLAT), avec des "engagements clairs", a-t-on appris des premiers échanges de cette conférence virtuelle.
"Ils ne se contentent pas de paroles en l’air, il y a des engagements clairs", a souligné Adriana Blanco Marquizo, de la CCLAT.
Certains pays africains ont voté des lois pour réglementer l’industrie du tabac, et dans 11 d’entre eux, la population n’est pas protégée par les lois antitabac, selon Mme Marquizo.
Au total, 36 pays africains ont restreint l’usage du tabac dans les lieux publics.
Vingt-quatre pays, dont le Sénégal, ont voté des lois exigeant la publication de messages d’avertissement sanitaire sur les emballages des paquets de cigarettes.
Plusieurs intervenants ont souligné le fait que les pays africains ont peu utilisé un "outil potentiellement puissant" contre le tabagisme, la hausse de la taxe sur le tabac, un produit "assez bon marché en Afrique".
Le directeur du Centre de contrôle antitabac et président de la conférence, William Bazeyo, a relevé "l’application relativement faible des dispositions relatives à la lutte antitabac et le (…) manque de ressources pour la lutte" contre le tabagisme dans le continent.
Les gouvernements africains n’ont pas assorti leurs engagements politiques de moyens financiers dédiés à cette lutte, selon plusieurs intervenants.
Ils ont insisté sur l’importance du budget à octroyer à la lutte contre le tabagisme.
La conférence déplore qu’il existe des pays en voie de développement où la production de tabac continue de fournir un moyen de subsistance à un nombre important de personnes.
Selon ses organisateurs, le but de cette rencontre internationale est de soutenir les initiatives nationales et régionales de lutte antitabac et de réduire la prévalence du tabagisme et de l’exposition à la fumée de tabac.
Ils attendent de ces mesures qu’elles permettent de réduire les taux de morbidité et de mortalité liés au tabac.
L'UE VEUT ECLAIRER LA CASAMANCE EN ELECTRICITE PHOTOVOLTAIQUE
L’ambassadrice de l’Union européenne (UE) au Sénégal, Irène Mingasson, a lancé, ce vendredi en Casamance, les travaux d’un système de fourniture d’électricité photovoltaïques et inauguré un système de fourniture d’électricité
Dakar, 26 oct (APS) - L’ambassadrice de l’Union européenne (UE) au Sénégal, Irène Mingasson, a lancé, ce vendredi en Casamance, les travaux d’un système de fourniture d’électricité photovoltaïques et inauguré un système de fourniture d’électricité, dans le cadre des projets d’accès à l’électrification rurale financés par l’UE, a appris mardi l’APS de la délégation de l’UE à Dakar.
La pose de la première pierre du système de fourniture d’électricité a eu lieu dans le village de Souda (Ziguinchor), indique un communiqué de l’ambassade de l’UE. Elle a eu lieu en présence de Sophie Gladima, ministre du Pétrole et de l’Energie.
Le communiqué souligne que cette installation photovoltaïque bénéficiera à 15 villages dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kaolack. Le projet impactera 7 000 femmes directement et 16 000 femmes indirectement qui auront accès à l’énergie renouvelable, améliorant ainsi leur autonomie et leur statut social.
Les partenaires de mise en œuvre et des partenaires techniques étaient également présents, notamment Plan International, l’ONG ACRA, l’Agence nationale pour les énergies renouvelables (ANER), l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (ASER), renseigne la même source.
Elle souligne que cette activité entre dans le cadre du Projet régional développement économique et social des femmes par les énergies renouvelables au Sahel (DESFERS), financé par l’UE. Il mettra à disposition de plus de 21 000 femmes au Sénégal, au Mali et au Niger une électricité fiable, abordable et propre.
‘’La valorisation des femmes, en ligne avec les ambitions et l’engagement de l’UE, est au cœur des actions du projet DESFERS. Il permettra aux femmes de devenir des actrices clés de l’amélioration du cadre de vie de leurs communautés. Elles disposeront ainsi de l’énergie nécessaire pour des activités génératrices de revenus, la formation à la gestion et manutention des plateformes solaires génératrices d’énergie’’, explique le communiqué.
Par la suite, signale le communiqué, l’ambassadrice de l’UE et la ministre Sophie Gladima ont inauguré, dans le village de Kaguite (Ziguinchor), un système de fourniture d’électricité bénéficiant à 40 villages en Casamance.
‘’Cette installation permettra à plus de 3 000 ménages d’obtenir un accès fiable, abordable à une électricité propre. Une centaine d’infrastructures communautaires auront accès à une énergie moderne, stimulant ainsi le micro-entreprenariat local. Cette inauguration s’inscrit dans le cadre du projet de Développement Durable par les Energies Renouvelables au Sénégal soutenu par l’UE’’, précise la même source.
Le communiqué souligne que d’après l’ambassadrice de l’UE, ‘’le Sénégal est sur le bon chemin pour atteindre l’objectif d’approvisionnement à hauteur de 30 % en énergies renouvelables d’ici 2030’’.
‘’En ligne avec ses ambitions de devenir le premier continent à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, l’UE vise à soutenir le Sénégal pour garantir que les énergies renouvelables jouent pleinement leur rôle dans le développement économique, social et environnemental du pays’’, a-t-elle expliqué.
LE SENEGAL ET LA GUINEE-BISSAU SE LIENT POUR L' AMENAGEMENT ET LES DEVELOPPENTS DES TERRITOIRES
Le Sénégal et la Guinée-Bissau ont signé mardi à Dakar un mémorandum devant servir de base à une "étroite coopération" entre les deux pays en matière d’aménagement et de développement territorial
Dakar, 26 oct (APS) - Le Sénégal et la Guinée-Bissau ont signé mardi à Dakar un mémorandum devant servir de base à une "étroite coopération" entre les deux pays en matière d’aménagement et de développement territorial, a-t-on appris de source officielle sénégalaise.
Dans cette perspective, le ministre sénégalais en charge des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des territoires, Oumar Guèye, a eu une séance de travail avec une délégation bissau-guinéenne conduite par son homologue en charge des Travaux publics, de la Construction et de l’Urbanisme.
"Nous avons passé en revue notre plans de développement national d’aménagement et de développement du territoire du Sénégal. Nos directions opérationnelles ont travaillé en étroite collaboration. Un mémorandum a été signé et servira de base pour pouvoir développer cette coopération", a rapporté M. Guèye.
Le chef de la délégation bissau-guinéenne, le ministre Fidelis Forbs (Travaux publics, Construction et Urbanisme), a salué le modèle d’aménagement territorial du Sénégal.
"Nous avons compris lors de nos échanges techniques, que le Sénégal a une solide politique d’aménagement de son territoire", a dit M. Forbs.
"Dans ce domaine, nous sommes derrière le Sénégal. Nous avons besoin de l’expérience du Sénégal dans ce domaine", a ajouté l’officiel bissau-guinéen qui effectue une visite officielle (25-29 octobre) au Sénégal.
DAKAR ABRITERA LA CONFERENCE INTERNATIONALE SUR L'ENERGIE
Une conférence internationale sur l’énergie se tiendra les 13 et 14 décembre 2021 à Dakar, a annoncé mardi la ministre sénégalaise du Pétrole et des Energies, Sophie Gladima.
Dakar, 26 oct (APS) - Une conférence internationale sur l’énergie se tiendra les 13 et 14 décembre 2021 à Dakar, a annoncé mardi la ministre sénégalaise du Pétrole et des Energies, Sophie Gladima.
S’exprimant lors d’un point de presse tenu en prélude à cette conférence, elle a parlé d’une "première grande ouverture pour le Sénégal, après les visioconférences imposées par la pandémie de coronavirus".
"Cet événement qui va enregistrer la participation de pas moins de 150 entreprises évoluant dans le secteur et de mille personnes venues de plus de 20 pays est considéré comme la principale plate-forme d’investissement pour les industries du pétrole et du gaz (…) d’Afrique de l’Ouest", s’est réjouie Sophie Gladima.
Energy Capital & Power, un organisme constitué d’investisseurs du secteur énergétique, prendra part à l’organisation de la conférence dénommée "MSGBC Oil, Gas and Power".
Cette rencontre va permettre de "promouvoir tout le potentiel du bassin sédimentaire allant de la Mauritanie à la Guinée, en passant par le Sénégal, la Gambie et la Guinée-Bissau", les pays dont les initiales composent le MSGBC, selon Mme Gladima.
Le but de la conférence est également d’attirer les investisseurs internationaux et de "redynamiser" le secteur énergétique des pays constitutifs de ce bassin dont les ressources sont sous-exploitées, a-t-elle précisé.
La rencontre aura pour thème "la transition énergétique", a indiqué la ministre du Pétrole et des Energies.
Les entreprises et les pays représentés vont chercher à "promouvoir le développement et l’expansion du secteur de l’énergie en Afrique de l’Ouest" et à "ouvrir un dialogue sur la transition énergétique".
La conférence aura lieu après la COP26, la conférence internationale sur les changements climatiques, prévue du 31 octobre au 12 novembre à Glasgow (Ecosse), a fait remarquer Sophie Gladima.
Elle "mettra en évidence l’attrait de la région" Afrique de lOuest "pour les investissements, mais aussi les innovations technologiques à entreprendre pour une énergie propre", a-t-elle dit.
Selon la ministre du Pétrole et des Energies, les expositions prévues en marge de cette conférence pourraient constituer des retombées pour le contenu local sénégalais et permettre d’éviter certaines erreurs commises dans le passé dans l’économie du pétrole.
Le contenu local désigne le fait, pour les entreprises pétrolières exerçant des activités au Sénégal, d’intégrer dans leur processus de production des entreprises et de la main-d’œuvre locales.
La ministre a évoqué, en parlant de la transition énergétique, l’urgence de "basculer" vers des sources d’énergie plus propres, à l’aide de la recherche.
L’exploitation pétrolière et gazière attendue au Sénégal en 2024 va permettre à la centrale à charbon de Sendou (ouest) de fonctionner au gaz, selon Sophie Gladima.
par Jean-Claude Djéréké
LES PAROLES SAINES DE PIERRE SANÉ
EXCLUSIF SENEPLUS - Alors que l’ennemi est sans état d’âme, l’Africain verse dans une sensiblerie frisant la stupidité. Une stupidité qui le conduit à faire l’éloge des liens soi-disant historiques avec la France au lieu de se demander si cela lui profite
Le Sénégalais Pierre Sané était au congrès constitutif du Parti des peuples africains-Côte d'Ivoire (PPA-CI). Le 17 octobre 2021, il y a prononcé une allocution qui a marqué les esprits, tant elle tranche par sa lucidité et sa franchise.
Ceux qui veulent du mal aux Africains, ceux qui leur pourrissent la vie depuis des décennies mais qui ont toujours avancé masqués et avec des paroles doucereuses, Sané n'a pas été tendre avec eux.
L’ancien secrétaire général d’Amnesty international commença par se présenter comme “membre dissident depuis que le Parti socialiste du Sénégal a trahi Laurent Gbagbo”. Il était important qu’il fasse cet aveu car Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse, Abdou Diouf et d’autres, quoique prétendant adhérer aux valeurs socialistes, n’avaient point hésité à dérouler le tapis rouge aux rebelles ivoiriens, à rigoler et à dîner avec eux, à hurler avec les loups français contre Laurent Gbagbo, à réclamer un châtiment exemplaire pour celui qui refusait de se soumettre à la France. Seul Amath Dansokho, qui n’appartient pas au Parti socialiste du Sénégal, s’abstint de tourner le dos au frère et ami ivoirien dont le seul crime était de défendre les intérêts de son pays.
Qui sont ceux qui n’ont jamais arrêté de nous rabaisser et de nous combattre ? Voici la réponse de Sané : “Ça fait 500 ans que la France et l’Occident nous font la guerre. Il faut qu’on identifie nos ennemis et qu’on puisse marquer sur le front de ces gens-là, E N N E M I S.” Il ajoute : “L’heure est venue ! Avec l’ennemi, on crée un rapport de force. Allons-y !”
Alors que l’ennemi est sans état d’âme, l’Africain, lui, verse facilement dans une sensiblerie qui frise la stupidité. Une stupidité qui le conduit à faire l’éloge des liens soi-disant historiques entre la France et son continent au lieu de se demander si cette relation lui profite vraiment. C’est cette stupidité qui a poussé des jeunes ne représentant qu’eux-mêmes à parler des problèmes du continent à Montpellier avec une France aux abois et en perte de vitesse dans ses ex-colonies. C’est la même stupidité qui fait que certains “intellectuels” africains invitent un jour les Africains à se détourner de la France parce qu’elle ne serait pas le centre du monde et, un autre jour, demandent à la même France de financer la démocratie en Afrique.
Tout se passe comme si nous avions peur de vivre sans l’ancien maître ou de nous affranchir de son étouffante tutelle. Pourtant, la manière dont nous avons été traités jusqu’à maintenant devrait nous ouvrir les yeux et nous faire adopter un comportement différent. Le massacre, au camp de Thiaroye (Sénégal) le 1er décembre 1944, des 300 tirailleurs africains après que ces derniers eurent contribué à libérer la France de l’occupation nazie, la fin tragique des Um Nyobè, Félix Moumié, Lumumba, Olympio, le génocide des Tutsis au Rwanda dans lequel des historiens français ont reconnu en mars 2021 la responsabilité de la France, l’assassinat de Mouammar Kadhafi, les bombes lancées sur la résidence qui abritait Laurent Gbagbo et sa famille, tout cela devrait nous rendre plus lucides et plus vigilants. En d’autres termes, les Africains se feront respecter, non en se résignant ou en se laissant faire, mais en sortant de la naïveté et de la superficialité. Ils deviendront forts, non en demeurant dans une relation qui ne leur apporte rien, mais en cheminant avec les peuples qui peuvent réellement les faire progresser.
Thomas Sankara le préconisait déjà le 4 octobre 1984 devant l’assemblée générale de l’ONU quand il déclarait : “Nous avons jusqu’ici tendu l’autre joue. Les gifles ont redoublé. Mais le cœur du méchant ne s’est pas attendri. Ils ont piétiné la vérité du juste. Du Christ ils ont trahi la parole. Ils ont transformé sa croix en massue. Et, après qu’ils se sont revêtus de sa tunique, ils ont lacéré nos corps et nos âmes. Ils ont obscurci son message. Ils l’ont occidentalisé cependant que nous le recevions comme libération universelle. Alors, nos yeux se sont ouverts à la lutte des classes. Il n’y aura plus de gifles.”
La République centrafricaine et le Mali ne veulent plus laisser personne les gifler. Ils sont en train de créer un rapport de force grâce à l’appui militaire de la Russie. Celle-ci est accusée par les autorités françaises de “captation de pouvoir” en Centrafrique via les mercenaires de force Wagner, ce qui peut prêter à sourire car les dirigeants français seraient incapables de prouver qu’ils n’ont jamais eu recours à des mercenaires pour renverser tel régime ou sauver tel autre régime en Afrique. Bob Denard et Paul Barril étaient-ils de nationalité russe ? La France peut-elle donner des leçons aux autres quand il est de notoriété publique que “tous les présidents de la Ve République ont laissé faire, sinon provoqué des opérations mercenaires” (cf. François Dominguez et Barbara Vignaux, “La nébuleuse des mercenaires francais” dans ‘Le Monde diplomatique’ d’août 2003, pp. 4-5) ? Le Mali n’a-t-il pas le droit de faire appel à un autre pays jugé plus efficace et plus sincère si la France s’est montrée complice des terroristes qu’elle était censée combattre ?
par l'éditorialiste de seneplus, demba ndiaye
VINGT-DEUX
EXCLUSIF SENEPLUS - Le pays n’est ni plus ni moins violent qu’hier. Mahmout Saleh a dit le week-end dernier tout haut ce qui se prépare dans les officines et cercles du pouvoir. Il faut toujours prêter une oreille attentive au théoricien des "coups d’État
À la page 1069 de Larousse (édition 2008), il y a la 22e lettre de l’alphabet : V. À la première colonne de cette page, il y a cette interjection familière et familiarisée par le cinéma : vingt-deux ! Juste à la colonne suivante de la même page, il y a un mot objet et sujet de tous les fantasmes malgré lui, de toutes les interprétations : violence. Pourquoi les onomatopées sont-elles révélatrices des grands mensonges de notre société ? L’actualité politique (les locales) veut faire de toi ; non ! de ton nom, le chiffon rouge anesthésique de ta vérité : tu es fondatrice et motrice de la vie...
Que l’on m’excuse (ou pas) des allers-retours autour desquels ce texte est construit, entre la « bible » Larousse, l’histoire mouvementée du mot « violence » et les interprétations multiples subies à son corps défendant.
Vingt-deux donc. De V, comme Violence. Si on en croit le Larousse, cette interjection (vingt-deux), familière et familiarisée dans notre quotidien par le cinéma, aurait rapport à « l’inopiné » et à la police. En effet, il indiquerait un « danger immédiat », « imminent » ; l’arrivée inopportune de quelqu’un, en particulier de la police. Acceptons pour le moment cette définition de « Vingt-deux ». Sa corrélation avec la violence et surtout la présence de la police dans la survenance de la violence. Même si, à notre avis, cette définition de la violence est très... contemporaine. La violence, comme on le verra plus loin, est plus vieille que la police dans la société dont elle semble faire le bras armé...
V comme violence ! Les respectables rédacteurs de Larousse, tout à leur pédagogie de ne pas faire peur ou d’enlever à ce mot sa charge de... violence, nous tendent une laisse : Violence donc : « caractère de de ce qui se manifeste, se produit ou produit ses effets avec une force intense, extrême, brutale ». Exemple : « tempête d’une brutalité extrême ». Cette définition semble renvoyer la nature de la violence à l’animalité, aux actes brutaux liés à la nature primale, première, primate, de notre humanité. De ce point de vue, elle met en pièces toutes les théories, voire les soupires désespérés d’un passé de paix, de sociétés de paix d’antan, de lustres (revenir au lustre d’antan, tu parles !) qui n’ont jamais existé...
L’humanité ne s’est pas construite par des tapes amicales, encore moins par une paix (« pax ») naturelle qui serait propre à l’humain. Toute l’histoire de l’humanité atteste une vérité fondamentale : elle s’est construite sur la violence, faite de violences brutales et...pacificatrices. Qu’elle soit animale dans l’évolution de notre longue humanité ou humaine, quand nous basculons après un long processus, dans notre humanité que nous connaissons aujourd’hui, les violences ont balisé notre évolution. Toute notre histoire humaine hurle de violence, expulse des laves de violences. Et son moteur depuis n’a jamais varié pour son but : la survie. Parce que la vie cohabite, s’accommode mal avec la rareté, l’insuffisance, voire l’accaparement, l’usurpation des moyens de vie, de vivre (des vivres donc) par une partie (la minoritaire) du groupe de la meute, de la société. La survie, la lutte pour la survie, du groupe, de la meute et plus largement du plus grand nombre, implique et impose la violence contre les prédateurs. D’hier à aujourd’hui...
Kaleidescope
Essayons maintenant de voir s’il y a corrélation entre 22, ses modes de manifestation et V, la Violence et ses formes multiples de manifestations ; celles qui sont dites « légitimes », voire « légales » et celles sauvages, inacceptables, parce n’étant pas frappées du sceau légitimés et légalisés par les usurpateurs du pouvoir, des pouvoirs (économique, politique, social) par moult manipulations et tours de passe-passe institutionnels, légalisés par des institutions qui souffrent de forts liens de dépendance de tous ordres, avec les classes dominantes...
Disons le net : les rapports de forces seuls, légitiment et légalisent la violence et la justifient. Et les formes et manifestations des rapports de forces sont aussi diverses que leurs interprétations.
Un taxi renverse et tue un gamin au détour d’une ruelle mal entretenue ; un pneu d’un car rapide explose, fait des tonneaux et occasionne des morts et des éclopés à vie ; un camion fou percute une maison ou les étals d’un marché avec bien sûr des dégâts humains et matériels ; un marché brûle et emporte les économies et espoirs de centaines de vies ; Modou dort et se réveille chaque matin avec ses deux épouses et leurs .. (?) enfants dans la même case ; au petit matin il fuit la « maison » parce qu’il n’a rien à donner à manger à sa famille… Un citoyen veut exprimer sa colère contre son patron, son gouvernement en usant d’un d’hôpital que lui reconnaît (croit-il) le texte fondamental de son pays : il est roué de coups de crosses de fusils des « gardiens de l’ordre », piétiné dans le panier à salade en route pour le cachot du commissariat ou de la gendarmerie : il y meurt sur la route de l’hôpital ou au service des urgences...100, 200, 550 travailleurs, chefs de famille ou célibataires en attente de fonder un foyer voient leur outil de travail fermé par un patron qui a dilapidé les ressources de la boîte et les jette, non pas sur la paille qui est somme toute douce, mais sur le chaud macadam des rues dont du reste, les « forces de l’ordre » lui interdisent l’usage pourtant légitime. Alors de quoi toutes ces violences-là parlent ? En quoi sont-elles illégitimes et illégales ? Qui en décide ? Qui les justifient ?
Liberté, égalité..abus de pouvoir
Il y a une propagande insidieuse, mensongère, idéologiquement envahissante qui se distille à longueur de journée, de commentaires de commentateurs et autres analystes, généralement bien appointés : certains hommes, politiques notamment, seraient foncièrement violents, antirépublicains, voire terroristes et rebelles le couteau entre les dents, ou le kalach entre les mains durant leurs manifestations. Ils seraient des nihilistes obtus ignorants des lois et règles de la République et de la démocratie. Une mauvaise engeance à extirper du paysage politique, avant que l’occasion se présente pour les exterminer...
Ainsi donc, l’opposant X n’aurait pas le droit d’aller rencontrer qui il veut, en l’occurrence une association légalement reconnue (ni rebelle ni terroriste) étant légalement domiciliée dans une rue d’un quartier, en face de la maison familiale de monsieur le DG... Ainsi donc, garer leurs véhicules dans cette rue, devant (coïncidence) le siège de l’association et le domicile du DG seraient une « provocation », un casus belli et donnerait le droit aux jeunes partisans du DG habitant le quartier de venir expulser manu militari ces indésirables, avec des armes blanches... Que l’on sache, il n’y a pas encore de panneaux signalant « interdiction de stationner, de se réunir ici, devant le domicile du DG X ». « Toute contravention fera subir au contrevenant, acté comme terroriste, violent, avec des connexions (fantasmées) avec des rebelles », la bile des courtisans et leurs baves assassinées, avant de subir le sabre sélectif de la loi...
On peut se boucher les yeux, les oreilles, la bouche, les puanteurs qui émanent de notre société franchiront toujours nos narines pincées, pour se loger dans les limbes de notre cerveau. Faisons en sorte que cela n’altère pas les circuits de notre cerveau pour nous permettre de circonscrire V, vingt-deux, dans leur champ conjoncturel de leur manifestation : une campagne électorale. Et les circonscrire dans cette zone de toutes les convoitises, légitimes des ambitions : un moment de la vie d’un pays.
Le pays n’est ni plus ni moins violent qu’hier. Aujourd’hui n’est pas plus dangereux qu’hier ; un hier qui n’a jamais été un havre de paix ni un lustre perdu et qu’il faudrait retrouver.
Et ceux qui profitent de ça pour appeler au retour de la peine de mort sont le produit de manipulations de groupements d’intérêts occultes qui luttent contre l’évolution de notre pays et de notre société...
On ne peut terminer ces réflexions sur la violence sans rappeler certaines violences qui ont accompagné la marche de notre « humanité », qui a été tout sauf paisible ni...morale.
Des guerres des religions aux conquêtes coloniales, des deux boucheries de 14-18, 39-45, en passant par l’intermède de la révolution soviétique de 1917, la guerre froide et le partage du monde, aux dictatures afro-latinos, et autres guerres de densité différente, notre histoire est celle de violences dont le fil conducteur semble être : la survie. Survie de féodalités, survie de religions aux visées évangélisantes ou islamisantes ; de lutte de classe entre ceux qui ont le plus ou tout et qui veulent le garder, ou ceux qui ont peu, si peu, ou rien, et qui veulent en avoir, pour sortir de leur état d’infra-humain. Chaque camp avec ces alliés et ses idéologues, ses vérités et ses mensonges. Les jurés armés. Et comme toujours dans l’Histoire, seuls les rapports de forces en détermineront l’issue. Les vainqueurs écriront, réécriront l’Histoire, l’histoire de ces odyssées.
Et pour terminer sur ...une ouverture périlleuse, mais combien vraie, du directeur de cabinet politique du président Macky Sall à Mbour le week-end dernier : les élections à venir ne sont pas des élections comme les autres, elles ne sont pas locales, elles détermineront le futur immédiat du pays. Et la candidature ou non pour le troisième mandat. Il fait bien allusion aux fameux rapports de forces dont on parlait plus haut. Si la majorité est vaincue, à plus forte raison défaite, ils n’auront aucune légitimité populaire pour affronter les vagues contestataires qui s’opposeront au troisième mandat. S’ils gagnent par contre, même sans raz-de-marée, ils tenteront un passage en force. Il faut toujours prêter une oreille attentive au théoricien des coups d’État, rampants, debout, etc. Il vient de dire tout haut ce qui se concocte, se prépare, dans les officines et cercles du pouvoir et sa périphérie. Aussi, je suis étonné du traitement à minima de ce pavé par la presse (la presse dite significative), et encore plus par le silence bruissant de l’opposition qui semble engluée dans la confection de ses listes.
Admiration, nostalgie, souvenirs, respect… sont souvent revenus de la bouche du parterre d’invités venus assister, samedi, à la cérémonie de lancement du livre de l’auteur Souleymane Elgas, paru sous le titre «Fadilou Diop, un juste»
Admiration, nostalgie, souvenirs, respect… ces mots sont souvent revenus de la bouche du parterre d’invités venus assister, samedi, à la cérémonie de lancement du livre de l’auteur Souleymane Elgas, paru sur le titre «Fadilou Diop, un juste». Le livre revient sur le parcours de l’avocat Me Fadilou Diop (1919-1986), ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats du Sénégal. Les témoignages quasi unanimes ont fini de montrer l’exemplarité qu’incarnait cet homme de valeur, pourtant peu connu de la génération présente.
La cérémonie de lancement du dernier livre de Souleymane Elgas qui revient sur le parcours de l’avocat Me Fadilou Diop a rassemblé samedi, au sein du Musée des civilisations noires de Dakar des sommités autant politiques, universitaires, membres du barreau que des connaissances amicales ou des membres de la famille. Tous ont unanimement salué la mémoire de l’illustre Me Fadilou Diop «homme de droiture, de synthèse, de talent, d’élégance, d’éloquence, de foi…». Et c’est dans la ferveur que l’auditoire a suivi et bu goulûment et avec volupté les différentes interventions ponctuées parfois de croustillantes anecdotes. Même la longueur des interventions n’a pu émousser l’attention des uns et des autres. De la brève présentation du livre, on retient qu’il constitue un pèlerinage dans le passé du principal personnage, retraçant son cursus, ses combats, ses convictions et principalement son patriotisme. L’auteur dira s’être évertué à transmettre, à travers des témoignages, cette trajectoire qui revivifie la dynamique d’une époque où l’ascension se faisait à la force des idées. Au fil des pages, il plonge le lecteur dans «la photographie d’une période charnière, avant et après les indépendances, avec les enjeux, les batailles, les péripéties. Toutes choses que Fadilou Diop a connu, avec une place privilégiée d’acteur de premier plan».
Parmi les témoignages celui de Cheikh Sourang aura retenu l’attention. Il décrit en la personne de Me Diop «un homme carrefour qui maitrise avec la même aisance les langues, les gestes, les mots. Un éducateur fini autant dans la parole que dans le comportement». Selon lui, comme avocat, Me Diop imposait admiration autant «dans les arguments que dans la conduite».
Le Professeur Abdoulaye Bathily évoque «un avocat patriote» qu’il a d’abord suivi de loin avant de le découvrir de plus prés. «Toutes les fois où nous avons été confrontés à des déboires judicaires, dans le cadre de combats politiques, Me Diop était toujours présent, de manière volontaire. Son action se confond incontestablement à l’émancipation et à l’expression de la liberté démocratique dans notre pays», dira t-il. Pr Abdoulaye Bathily encourage la nouvelle intelligentsia sénégalaise à davantage mener ce genre d’enquêtes, pour revenir sur le parcours des figures marquantes qui ont joué un rôle majeur, dans l’histoire de leur nation. Ne pas revenir sur le parcours de certains patriotes constitue un déni d’un important pan de l’histoire de notre pays.
Des témoignages, il ressort également que Me Fadilou Diop aura d’une manière ou d’une autre, de prés et de loin participé à la défense d’un Sénégal des valeurs assujetti à un Etat juste et respectueux des règles établies. Son humilité déconcertante était égale à sa fermeté dans le travail bien fait. Sa disponibilité pour les causes justes en faisait un homme de commerce facile. Me Diop était par-dessus tout, et au-delà de tout, un fervent croyant et un ténor du barreau, diront deux de ses anciens stagiaires.