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20 juin 2025
par Mamadou Sakho
MULTIPLE PHOTOS
GORÉE, QUAND L’OPPRIMÉ DEVIENT OPPRESSEUR
Amnésie ou schizophrénie, les bateaux qui arrachaient hommes, femmes et enfants deviennent des pirogues qui jettent en haute mer les déchets de visiteurs venus jouir de l’île
Niché au large de Dakar, Gorée est une romance. Ses bâtiments aux couleurs ocres sont magnifiés par le soleil qui met en éclat ce énième bijou de la nature que le Sénégal a hérité par décret divin. Symbole de la souffrance et de l’indignité infligée à l’Homme, Gorée se mure dans un silence que seuls les témoins de tragédies connaissent le secret.
Jadis point de départ d’un peuple meurtri, aujourd’hui Gorée se veut le symbole de l’unification de la diaspora à l’image de ses pairs de la côte ouest-africaine que sont Ouidah au Bénin ou le Cap Coast au Ghana.
Jusqu’à nos jours, Gorée a toujours mal. Des maux provenant de l’Homme mais dirigés cette fois contre la nature.
Amnésie ou schizophrénie, les bateaux qui arrachaient hommes, femmes et enfants deviennent des pirogues qui jettent en haute mer les déchets de visiteurs venus jouir de l’île sans semble-t-il, garder en tête le devoir de respect du sanctuaire martyr.
La migration de force vers d’autres horizons dont les déportés les plus récalcitrants étaient jetés en mer a produit des vagues de migrants tentant désespérément de quitter cette Afrique mis à genoux.
Les profondeurs marines utilisées comme poubelles, nous les retournerons en pleine figure et devant la face du monde puisque que Gorée est placée patrimoine de l’humanité. Tels des boulets aux pieds, nous nettoierons après avoir sali, nous subirons les impacts économiques, sanitaires et nous serons les opprimés d’hier devenus les oppresseurs de la nature.
Plus de 200 ans après l’abolition de l’esclavage, la souffrance des boulets aux pieds est symbolisée par un autre boulet, le ballon au pied. La personne choisie pour la destinée de l’île est plus obnubilée par un quatrième mandat dans les instances du ballon rond que par le devenir de Gorée qui n’est plus que l’image d’elle-même.
La renaissance africaine que nous évoquons tant nous enjoint à nous souvenir du passé pour aborder l’avenir. La nature témoin du passé est garante de notre futur et ne saurait tomber dans notre indifférence.
Comme les vagues et leurs flows de vas et-viens, tout acte posé par l’homme reviendra à lui. Toute négligence faite envers la nature, tout déchet jeté en mer, toute légèreté face aux besoins de recyclage, de gestion, de rénovation et d’entretien reviendront aux Hommes, nous enfermant dans une fragilité incompatible avec le développement.
Mamadou Sakho est militant écologiste.
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DIANO BI AVEC MAMADOU NDIONE
Le DG du Cosec fait le tour de l'actualité au micro de Maodo Faye, dans l'émission dominicale en Wolof
Le DG du Cosec fait le tour de l'actualité au micro de Maodo Faye, dans l'émission dominicale en Wolof.
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ZAMBIE, LES NOUVEAUX PATRONS
Aujourd'hui, la Chine possède un tiers de la dette nationale zambienne. Elle est active dans les secteurs industriel et minier, mais aussi agricole. Certains Zambiens dénoncent un néo-colonialisme
La Chine est présente dans tous les pays d'Afrique. Mais en particulier en Zambie, la nation du continent où elle a le plus investi l'an passé. Les liens entre Pékin et Lusaka sont étroits et remontent à plusieurs décennies. Aujourd'hui, la Chine possède un tiers de la dette nationale zambienne. Elle est active dans les secteurs industriel et minier, mais aussi agricole. Certains Zambiens dénoncent un néo-colonialisme.
SAINT-LOUIS ÉTOUFFE
Du fait de la croissance démographique, de l’augmentation exponentielle du nombre de véhicules mis en circulation dans cette petite ville, il est quasi impossible de se frayer un chemin entre l’entrée du pont Faidherbe et la rue de Paris
On ne le dira jamais assez, l’occupation anarchique de la voie publique, notamment, de l’avenue De Gaulle, l’axe routier principal considéré comme la médiatrice du faubourg de Sor et débouchant sur l’entrée du célèbre et historique pont Faidherbe, devient de plus en plus préoccupante. Un épineux problème qui empêche les autorités administratives, municipales et les populations de Saint-Louis de dormir. Du fait de la croissance démographique, de l’augmentation exponentielle du nombre de véhicules mis en circulation dans cette petite ville, il est quasi impossible de se frayer un chemin entre l’entrée du pont Faidherbe et la rue de Paris.
A quelques jours de la Tabaski 2021, les véhicules utilitaires, les taxis urbains, les charrettes, les bus « Tata », les camions gros porteurs qui débarquent toutes sortes de marchandises au grand marché Tendjiguène du faubourg de Sor, les marchands ambulants et ces nombreux piétons venus se ravitailler dans ce grand centre commercial, se disputent la chaussée. Des embouteillages monstres paralysent constamment le trafic routier pendant plusieurs jours sur l’avenue De Gaulle.
D’un ton vif et autoritaire, Modou Gaye, chauffeur d’un taxi urbain, âgé d’une quarantaine d’années, nous confie, à hauteur de la Capitainerie du port, qu’il est quasi impossible de traverser le pont Faidherbe, aux heures de pointe. Durant cette période de pandémie du Coronavirus, la capitale du Nord enregistre quotidiennement des embouteillages monstres. Entre 13h et 18 heures, la circulation est intense. Le trafic routier est dense. Dans cette ville tricentenaire, tout le monde bouge, s’occupe, s’active de toutes parts pour aller à la recherche effrénée de sa pitance. Cela est dû au fait que cette vieille cité a toujours été un pôle de convergence de nombreux travailleurs issus de toutes les catégories socioprofessionnelles.
Une économie qui repose sur trois piliers
Connue par les habitants sous le nom de Ndar, Saint-Louis possède, en effet, une économie qui repose sur trois piliers : la pêche, le tourisme et le commerce agricole. Grâce à son emplacement privilégié et unique au bord de l’Atlantique salé et de l’eau douce du fleuve Sénégal, la pêche est au cœur de la vie quotidienne de Saint-Louis, tandis que l’agriculture le long des berges du fleuve et des pâturages a fait de Saint-Louis la destination idéale pour la production de sucre. Il convient de rappeler également que le Pont Faidherbe est l’unique point de passage vers l’île historique de Saint-Louis du Sénégal, par lequel le visiteur découvre la ville et son prestigieux passé. Il porte le nom du Général Louis Faidherbe, Administrateur colonial du Sénégal, entre 1854 et 1861, puis entre 1863 et 1865.
Classé Patrimoine mondial de l’Unesco
Le pont a été classé au patrimoine mondial de l’Unesco en 2000. Ses caractéristiques techniques figurent dans tous les documents de l’histoire coloniale de cette ville. Cet ouvrage a une longueur totale de 515 m, une largeur de 6,20 m. Il se compose de 5 travées de 77 m, d’une travée tournante de 72 m et d’une travée de 43 m. A Saint-Louis, les usagers de la route, sont régulièrement dans la galère.
Circuler dans l’ancienne capitale de l’Afrique occidentale française (Aof) est devenu même un stress. En effet, dans tous les axes de la commune, les embouteillages sont devenus récurrents. Là où on ne devait faire que quelques minutes pour rallier un endroit, se transforme en une éternité. Un décor que tout le monde pensait révolu, avec les efforts déployés par les pouvoirs publics pour moderniser la ville et construire, par l’entremise de Promovilles, de nouvelles infrastructures routières.
Notre premier interlocuteur de ce matin, veut nous épargner une déconvenue en refusant de nous parler d’un sujet qu’il ne maîtrise pas. Pour ne pas entrer dans ce jeu de questions-réponses, un jeu fort prisé par les journalistes, il fait le sourd-muet à travers un regard brûlant et expressif. Souffrant, peut-être, d’une angine de la poitrine, il n’arrête pas de tousser, d’éternuer. Ce gars n’a pas l’air de supporter également l’odeur grasse du gas-oil qui émane des pots d’échappement des véhicules.
Ce reportage s’annonce éprouvant. Nous avons déjà le cœur qui bat la chamade (avoir le cœur qui palpite fort, soit par attirance envers une autre personne, soit à cause d’une émotion perturbante), car, nous sommes au milieu de la chaussée, tenaillés par ces embouteillages monstres. Dans ces conditions, il faut nécessairement poser des questions à chaud aux automobilistes nerveux qui se livrent à une course contre la montre.
Un autre interlocuteur plus jeune, plus intellectuel, disponible et serviable, a les mains moites, crispées sur son volant. Il nous arrose de réponses explicites qui nous procurent une certaine satisfaction. Il parle avec assurance. Il verse dans un optimisme béat lorsqu’il s’est agi de nous faire comprendre que cette pandémie « disparaîtra ». Elle sera bientôt un vieux souvenir.
Un lourd préjudice
Ainsi, il nous fait savoir que ces embouteillages lui causent tous les jours un lourd préjudice et autres désagréments. Il précise qu’il n’y peut rien et qu’il est obligé de se complaire dans cette situation, pour avoir la conscience tranquille. A côté de lui, une sourde angoisse commence à s’emparer de ce conducteur de moto Jakarta, coincé entre quatre véhicules. Il est acculé par ce dernier qui lui demande sans cesse d’arrêter la conversation et de bouger. C’est une heure de pointe et personne n’est à l’aise. Et ce qui est encore désagréable, c’est d’être obligé d’inhaler cette fine poussière rouge qui nous vient de la Mauritanie, qui nous obstrue les narines et qui s’effiloche entre ces nombreux rétroviseurs qui reflètent une lumière vive solaire, qui éclaire et qui réchauffe le célèbre et mythique pont Faidherbe. Il est impossible de franchir la bretelle d’entrée de ce pont qui fait face aux sièges de la Grande Poste, du Syndicat d’Initiative et de Tourisme, de l’hôtel de la Poste.
Manœuvres puériles
Les conducteurs de bicyclettes s’adonnent à des manœuvres puériles et très risquées au milieu de la chaussée, pour traverser ce pont en zigzaguant. Tantôt, on aperçoit un automobiliste indiscipliné, qui quitte les rangs pour bifurquer subitement à gauche. Histoire d’emprunter une autre voie pour doubler les véhicules qui sont devant lui et gagner plus de temps.
Ici, le problème est que tous les moyens sont bons pour quitter rapidement le pont et se retrouver dans le faubourg de Sor, en vue de pouvoir faire toutes ses courses avant la fermeture du marché Tendjiguène.
Les plus calmes et sereins, mettent à profit cette petite pause pour réajuster et régler leurs rétroviseurs, acheter quelques fruits, se dégourdir les jambes, envoyer quelques coup de fil à des tiers, deviser tranquillement avec certains passants. On clignote de part et d’autre, en échangeant quelques salamalecs tonitruants. En plein jour, certains automobilistes laissent inconsciemment leurs phares allumés, aveuglants et menaçants.
C’est paradoxal car, en ce moment précis, on n’a pas du tout besoin d’augmenter le pouvoir de convergence des yeux. La circulation est parfois perturbée. Une longue file de voitures aux vitres fumées et teintées, nous renseigne sur la présence de certains officiels dans ces embouteillages-monstres. Les simples chauffeurs n’en ont cure. Ils se font une certaine religion.
Heure de pointe
C’est une heure de pointe qui ramène tous les usagers du pont au même pied d’égalité. De ce fait, même les ambulances médicalisées ne parviennent pas à se frayer un chemin. Elles mettent la sirène à fond la caisse pour produire un bruit assourdissant, étouffé par ces nombreux klaxons émanant des autres véhicules et qui fusent de partout. Juste pour faire comprendre aux ambulanciers qu’ils sont, eux-aussi, plus pressés que tout le monde. Avec bien sûr, le rire moqueur et sournois d’un auteur de pamphlets.
Un moment grave, sensible, où on ne se fait aucune concession, un moment qui peut toujours dégénérer, un moment où l’on est obligé d’être très patient en attendant que la circulation reprenne de plus belle. D’autres qui n’ont pas mangé depuis le matin et qui ont la gorge sèche et serrée, s’affairent dans leur véhicule pour baisser la tête et se désaltérer discrètement.
Certains chauffeurs de taxi sont furieux de voir des collègues se laisser emporter par une folle imagination, un toupet irrespectueux, consistant à bloquer davantage le trafic routier, en essayant de forcer le passage, de quitter sa ligne pour se mettre juste en face d’autres véhicules qui progressent difficilement en sens inverse. De temps à autre, des voix féminines, faibles et très aiguës, contrastent avec ce ton masculin, boudeur et hautain, qui s’arroge le droit de réguler le trafic.
D’autres spectacles inédits chauffent l’ambiance. Des portières entrouvertes, qui claquent sans cesse, fouettées par un vent fort qui enveloppe depuis ce matin cet ouvrage métallique qui surplombe depuis la nuit des temps le grand bras du fleuve Sénégal. Certains automobilistes incorrects, vulgaires, rouspètent haut et fort pour exhorter des chauffeurs à avancer. D’autres plus hargneux, belliqueux, plus récalcitrants, choisissent de développer tout simplement des propos malveillants pour rétorquer, râler, protester avec des dents de félins, une langue fourchue et agressive. Décidément, tout le monde est pressé, est à bout de nerfs.
Nécessité d’un deuxième pont à Saint-Louis
D’autres agitent séance tenante l’idée de construire, dans les plus brefs délais, un deuxième pont qui pourrait améliorer de manière significative, la mobilité urbaine entre le faubourg de Sor, l’île de Ndar (Lodo et Sindoné) et les différents quartiers de la Langue de Barbarie, notamment Guet-Ndar, Gokhou-Mbathie, Santhiaba et l’Hydrobase, « cette situation ne doit pas perdurer, il nous faut un autre pont, Saint-Louis ne cesse de s’agrandir et le véhicule n’est plus un luxe dans cette ville, c’est devenu une nécessité et tout le monde l’utilise pour faire ses courses ».
D’autres ont un rire soulagé, dès qu’ils parviennent à rallier le centre-ville et le continent, à partir de Sor. Des cris stridents nous brisent le tympan. On n’hésite pas parfois à jurer entre ses dents pour en découdre avec des chauffeurs provocateurs qui balancent dans l’air et sans arrière-pensée toutes sortes d’injures et d’invectives, en pleine circulation.
On voit des malades mentaux et des badauds jeter un coup d’œil inquisiteur à l’intérieur de certains véhicules, donnant l’impression de chercher un butin caché dans les quatre coins du bolide. Nous entendons des moteurs rugir, des accélérateurs gronder et réprimander les conducteurs de motos, des pneus crisser sous le coup brutal de certains systèmes archaïques de freinage. Nous constatons aisément dans le halo lumineux des rétroviseurs, cette haine, cette rancœur, cette envie démesurée de croiser le fer avec son prochain en pleine circulation. Une situation qui nous permet d’affirmer que les sénégalais doivent apprendre à cultiver les valeurs qui tournent essentiellement autour de l’indulgence, de la tolérance, de la cohabitation par coexistence et non par confrontation. Cette chaleur torride et suffocante nous brûle et nous enflamme la gorge.
Les femmes sont plus disciplinées
Bizarrement, dans ce tohu-bohu, les femmes sont plus disciplinées que les hommes. Elles tiennent correctement le volant, évitant de se faire remarquer. Celle qui est en face de nous, est une jeune chrétienne que je reconnais. C’est une fidèle fervente qui a l’habitude de réciter la litanie des saints. Les femmes les plus distraites ne font que chasser de leur front, de temps à autre, une longue mèche de cheveux. Des images réconfortantes, qui nous permettent de recouvrer notre sang froid. Si on n’est pas habitué à traverser le pont dans ces conditions, c’est bien normal qu’on en arrive à jeter dans tous les sens un regard ahuri, un regard à la dérobée.
Dans d’autres parties du centre-ville et aux abords des marchés, les magasins de commerce grouillent de monde. Des vendeurs à la sauvette garnissent les artères et surveillent le moindre mouvement des forces de l’ordre. Marchands, ménagères et autres clients disputent la chaussée aux véhicules. Surtout au niveau de certains points culminants de rencontres de piétons et de véhicules.
L’Avenue De Gaulle, le goulot d’étranglement
Dans la commune de Saint-Louis, le problème relatif à la mobilité urbaine, demeure entier. Tous les jours, jusqu’à 21 heures 30, les populations sont confrontées à d’énormes difficultés pour se déplacer dans cette ville tricentenaire qui reçoit régulièrement des touristes, hommes d’affaires et autres visiteurs.
Accoudé à la portière d’un taxi urbain, ce chauffeur rompu à la tâche, âgé d’une quarantaine d’années et domicilié à Ndiéling Mbao dans le Gandiolais, attend un client aux abords de la poissonnerie. Il nous fait comprendre qu’il sera obligé de faire un grand détour pour éviter les embouteillages et se rendre à Ndiolofène où il doit déposer ses clients.
Selon lui, les automobilistes perdent beaucoup de temps entre la rue de Paris et l’entrée du Pont Faidherbe. Le plus souvent, ces derniers rebroussent chemin pour reprendre la corniche à partir du commissariat central de Sor et se retrouver à l’entrée du Pont. Thialaw Soumaré, 37 ans, tapissier établi à Pikine et son cousin Mamadou Bathily, 41 ans, et autres passants, estiment que l’occupation anarchique de l’Avenue De Gaulle, est un problème qui doit être résolu dans les plus brefs délais.
De l’avis de ces habitants de Sor, il est temps que les autorités administratives et municipales réfléchissent sur les voies et moyens à mettre en œuvre pour apporter les solutions les plus adéquates à ce problème de mobilité urbaine.
En cette belle matinée de janvier 2021, le soleil est au zénith. Au grand marché de Sor, la cohue est à son comble. Malgré une chaleur d’étuve, certaines jeunes femmes de la Langue de Barbarie, le nourrisson à califourchon sur le dos, triment dur pour proposer aux clients des produits halieutiques qu’elles viennent d’acheter à Diamalaye, quai de débarquement du poisson aménagé à Guet-Ndar à quelques encablures de la route qui mène vers l’hydrobase.
Les écailleuses de poisson
D’autres « complices » sont confortablement assises à côté de ces vendeuses de poisson pour exercer un autre métier. Celui des écailleuses de poisson, considéré aujourd’hui comme un nouveau créneau du développement, très porteur. Il convient de rappeler que ces écailleuses réalisent des chiffres d’affaires exorbitants en fin de journée. Elles deviennent de plus en plus riches pour la bonne et simple raison qu’elles ne font face à aucune charge liée à leur production. Elles n’ont besoin ni de matière première, ni de capitaux pour démarrer leurs activités. Elles disposent uniquement d’un petit matériel qui leur permet d’enlever les écailles ou de transformer le poisson.
Ainsi, autant elles sont d’une énergie débordante et autant elles amassent, en un temps-record, des sommes d’argent faramineuses.
Mais, le grand problème du marché de Sor, c’est cette « poissonnerie » qui s’agrandit de jour en jour pour occuper une partie de la chaussée. Ce qui crée souvent des embouteillages monstres entre les trottoirs de l’Avenue De Gaulle, le dispensaire Pmi de Sor qui est situé à quelques encablures du quartier Bayal-Ba (Place de l’Indépendance).
Le spectacle est poignant, lorsqu’on voit ces braves femmes déployer des efforts constants pour éviter d’occuper entièrement la chaussée, héler des clients grincheux, exécrables, arrogants, capricieux et hautains, jeter dans tous les sens un regard triste pour surveiller les badauds agressifs, les pickpockets, les jeunes délinquants à la langue mielleuse, les déplacements des agents municipaux qui les rappellent à l’ordre à tout moment.
Celle que nous avons pu accrocher, est une veuve d’une trentaine d’années qui a cinq enfants à entretenir : « Mon mari fait partie de ces nombreux pêcheurs qui ont disparu en mer, il y a trois ans, actuellement c’est un de mes parents mareyeurs domicilié à Gokhou-Mbathie qui me ravitaille tous les jours en sardinelles, je reconnais sincèrement que nous sommes à l’origine de ces embouteillages dans cette partie très importante de la ville considérée comme un carrefour ».
Cependant, a-t-elle poursuivi, « même si nos activités commerciales sont florissantes, il faut que les pouvoirs publics comprennent notre situation et nous donnent le temps d’étudier avec eux les voies et moyens à mettre en œuvre pour apporter les solutions les plus adéquates à cet épineux problème de mobilité urbaine et d’occupation anarchique et abusive d’une partie de l’Avenue De Gaulle, nous sommes régulièrement sommées par les travailleurs de la municipalité, d’exercer notre activité au sein du marché, ils font correctement leur travail mais, il faut qu’ils sachent que nous tenons vaille que vaille à être des citoyennes à part entière et non entièrement à part, nous allons nous battre pour survivre et exister ».
Une autre interlocutrice est fière d’exhiber son teint cuivré, basané, un visage en forme aérodynamique, très fin sur le tracé des lignes, un nez aquilin. Clinquante dans son Meulfeu (habit maure qui couvre entièrement les attributs féminins), la jeune S.M est une métisse Sénégalaise d’origine mauritanienne, qui manie la langue Ouolof comme jamais aucun Sénégalais ne l’a maniée.
Très éloquente, elle nous fait comprendre qu’elles ne sont pas anarchistes et qu’il n’y a aucune place pour elles dans ce marché. Elle ne passe pas par quatre chemins pour rappeler que Saint-Louis est une petite ville et que ces problèmes de mobilité urbaine ne l’ont jamais empêchée de se développer.
De l’avis de cette vendeuse de poisson, tous ceux qui les critiquent, les discréditent ou les dénigrent, ne cherchent qu’un alibi pour expliquer le retard noté dans la résolution des problèmes sociaux et économiques de cette ville. Des mesures draconiennes prises par les pouvoirs publics
Ils sont nombreux, ces habitants de la ville tricentenaire qui ont déjà bien apprécié les mesures draconiennes que les autorités administratives et municipales ne cessent de prendre pour désengorger cette partie de l’avenue De Gaulle longtemps squattée par ces vendeuses de poisson et ces marchands ambulants enquiquinants, ces badauds agressifs, récalcitrants et arrogants.
En effet, grâce à ces mesures prises l’année dernière par le Gouverneur Alioune Aïdara Niang, le Préfet, Mme Mariama Traoré, le maire Mansour Faye, dans le cadre de la lutte contre les encombrements et l’occupation abusive et anarchique de la voie publique, ont rappelé certains conseillers municipaux, on avait réussi à déplacer, depuis l’année dernière, certains garagistes, tôliers, mécaniciens, menuisiers métalliques. Ces derniers avaient accepté de quitter ces lieux et d’aller s’installer à Pointe Ganaw Rail, dans le site où on a aménagé la nouvelle gare routière. En face de cette gare routière, ils n’éprouvent aucune difficulté à mener leurs activités professionnelles.
Quant aux marchands ambulants, ils ont été obligés de se limiter à l’espace qui abritait l’ancienne gare routière. Certains d’entre eux avaient même entamé des travaux de construction de cantines dans cet endroit viabilisé par les services techniques municipaux en collaboration avec les responsables de leur association. Mais, ce comportement responsable n’a duré qu’un laps de temps. Car, ces opérateurs économiques sont revenus occuper à nouveau la voie publique du côté de l’avenue De Gaulle. Ainsi, les pouvoirs publics n’ont jamais cessé de lutter contre cette occupation anarchique et abusive de la voie publique. Ils sont allés jusqu’à mettre en place une brigade de surveillance qui s’évertue à rappeler régulièrement à l’ordre ces vendeuses de poisson et autres marchands ambulants qui gênent parfois la circulation sur l’Avenue De Gaulle.
A en croire nos interlocuteurs, qui sont en poste à la mairie de la vieille cité, le conseil municipal dépense tous les mois une somme d’argent très importante pour amener certaines forces de l’ordre à contribuer efficacement à cette grande croisade contre l’occupation de la voie publique et assister cette brigade de surveillance. Très souvent, ont-ils précisé, « ces marchands ambulants, acculés par nos agents, ripostent énergiquement et agressent certains éléments de cette brigade de surveillance ».
Les responsables du service régional de l’Urbanisme, soutiennent aussi avec véhémence qu’ils n’ont jamais raté la moindre occasion de remettre sur le tapis ce problème de mobilité urbaine dans la ville amphibie de Saint-Louis. La solution qu’ils ont toujours proposée, consiste à mettre en œuvre le projet de requalification de la Place « Abdoulaye Wade » qui permettra, à coup sûr, de créer de l’espace, de désengorger le site qui abrite le grand marché du faubourg de Sor.
L’idéal, ont-ils précisé, c’est d’ériger sur ce site occupé par ce grand centre commercial, un marché à étage, qui pourra abriter toutes les cantines, échoppes et autres magasins de commerçants grossistes et détaillants. Ce qui permettra également de mettre définitivement un terme à l’encombrement et à l’occupation de la chaussée de l’Avenue Général de Gaulle.
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ABDOURAHMANE DIALLO, LE COIFFEUR DE LA HAUTE SOCIÉTÉ
Des ministres aux DG, des hommes d’affaires aux guides religieux, en passant par des médecins et autres experts financiers, son carnet d’adresse est étoffé. Il suffit de jeter un coup d’œil devant son salon pour voir le type de voiture qui s'y garent
Entrepreneur dans la coiffure, Abdourahmane Diallo a hérité d'un salon de son père venu à Dakar en 195, à la veille des indépendances de la plupart des pays africains. Mais le jeune coiffeur s’est évertué à en créer d’autres dans un style plus moderne et plus attractif. Imaginatif, il fait tout pour se démarquer à travers l’aménagement de ses salons et incite ses collaborateurs à entreprendre.
Après son père qui a travaillé pendant 50 ans à Dakar et qui coiffait notamment des élites du Sénégal pré et post-colonial, Abdourahmane Diallo, en tant que légataire, a repris tacitement le flambeau depuis l’âge de 16 ans pratiquement. Ce Sénégalais, d’origine guinéenne qui ne porte pas son âge, voit défiler dans son salon huppé une clientèle très select de la capitale sénégalaise. Élève intelligent, mais constamment absentéiste dans les années 90, c'est à 13 ans que son père l'a récupéré dans son salon de coiffure, et manifestement il avait bien fait, vu juste. Puisque son fils est devenu un coiffeur professionnel et surtout un entrepreneur prospère dans ce domaine.
Des ministres aux DG, des hommes d’affaires aux guides religieux, en passant par des médecins et autres, experts financiers, son carnet d’adresse est bien étoffé. Il suffit de jeter un coup d’œil devant son salon pour voir le type de voiture qui y garent pour quelques heures de prestation. Avec un sens aigu du professionnalisme, le jeune coiffeur sait être exigent et ne lésine pas sur les moyens pour mettre son outil de travail au juste niveau de sa select clientèle. A cet effet, il s’est aménagé un salon VIP avec toutes les commodités : climatiseur et brasseur pour un cadre agréable et enchanteur. S’y ajoutent une Tv écran plasma et la presse du jour toujours posée sur un guéridon en cristal que l’on peut lire en attendant son tour.
Au-dessus des têtes, s’incrustent deux rangées de lampes dans un faux plafond blanc assorti. De grands miroirs accrochés aux murs se renvoient mutuellement la réflexion de part et autre. A ce cadre pittoresque et immaculé, on a en prime ces deux appareils : l’un pour stériliser tous les outils et l’autre, les serviettes et autres linges. Un tel décor pour un salon de coiffure ça ne court pas les rue à Dakar. Pour sûr, Abdou n’est pas juste un coiffeur, mais un coiffeur-entrepreneur qui a le sens des affaires et du marketing. Après avoir hérité d’un salon, il en a créé 3 autres sous le label «Baba Coiffure». Découvrez toute l’histoire de ce coiffeur dont l’âge chronologique est en total déphasage avec l’âge biologique. Voir la vidéo.
CAROLINE DIOP FAYE, LA VOIX DE L'ÉLITE FÉMININE
Elle a été la première député-ministre du Sénégal, portant avec succès la cause des femmes sous les magistères des présidents Senghor et Diouf. Pour l’immortaliser, Mbour a donné son nom à son prestigieux stade de football
Elle nous a quittés le 29 juillet 1992, à Dakar, après une retraite administrative et politique bien méritée. Elle, c’est Mme Caroline Diop née Faye, veuve de l’ancien ministre Demba Diop, dont le premier stade dit de l’Amitié porte le nom, juste après son assassinat dans la ville de Thiès, en 1967, au cours d’une rencontre entre militants socialistes. Née le 11 juillet 1923, à Foundiougne, dans la région de Fatick, Caroline Diop a eu un parcours digne d’éloges et indissociable du nom de son époux. Elle fut la première femme sénégalaise à siéger en Conseil des ministres sous Senghor puis sous Abdou Diouf, mais aussi à entrer à l’Hémicycle. Elle avait gagné sa place au sein de la République pour devenir une véritable femme d’État.
Origines familiales et études
Toute jeune, elle fréquenta l’école Albert Sarraut, dans sa ville natale, avant de fourbir ses armes intellectuelles dans la capitale de l’ex-Aof, Dakar. «Caro» pour les intimes, est l’une des premières institutrices du Sénégal après son passage à l’École normale des jeunes filles de Rufisque qui fut à l’époque le creuset de l’élite féminine de l’Afrique occidentale française. Elle conduisit les destinées de cet établissement de 1951 à 1962 et s’engagea en politique dans le parti de Senghor. Très vite, elle y gravit les échelons sans brûler les étapes.
Membre du Bloc démocratique sénégalais (Bds), l’enfant de Foundiougne fut la seule femme membre du Bureau politique. Imprimant sa touche personnelle, elle fut la première femme député à l’Assemblée nationale pendant trois législatures (1963 à 1978). Avec cette solide expérience parlementaire, Mme Diop fit son entrée dans le Gouvernement, après les élections de 1978, pour occuper le département de l’Action sociale.
En 1980, à la suite d’un léger remaniement, elle fut nommée Ministre déléguée auprès du Premier ministre d’alors, Abdou Diouf. Ce qui ressemblait à une sanction politique. Présidente du Mouvement national des femmes socialistes, elle avait intégré l’Internationale socialiste en 1976 en tant que Vice-présidente aux côtés de Senghor et Willy Brandt. Son credo était uniquement de faire avancer la cause de la femme sénégalaise. Elle fut ainsi l’initiatrice de l’organisation annuelle de la Quinzaine dédiée à la femme à travers des manifestations sur toute l’étendue du territoire. Elle a porté sur les fonts baptismaux le Code de la famille donnant plus de droits aux femmes et à l’enfant.
Présidente des femmes socialistes, Secrétaire générale adjointe de la Panafricaine des femmes et Vice-présidente du Conseil national des femmes du Sénégal, son combat n’a jamais été d’opposer les femmes aux hommes. C’est elle qui déclarait : «Je suis pour le féminisme. Mais pas le féminisme outrancier. Je suis pour l’égalité entre l’homme et la femme. Mais pas l’égalité mathématique, plutôt celle qui se résout dans la complémentarité. Je ne suis pas partisane d’une promotion au rabais». Au cours du congrès de son parti à Thiès, elle avait osé protester auprès de son leader, le Président Senghor, pour le fait qu’aucune femme de la ville de Mbour ne soit de la délégation.
Originaire de Foundiougne, Caroline Faye était la fille de Louis Diène Faye, un expert-comptable, militant de la Section française de l’internationale ouvrière (Sfio) où militait Me Lamine Guèye, un des fondateurs du Bloc démocratique sénégalais et de Fatim Diop, descendante de Magne Diop Mbathio du Walo. À l’école des institutrices, elle obtint son diplôme en 1945 en se classant 3ème de sa promotion. Parmi ses condisciples, il y avait Mme Annette Mbaye d’Erneville, 1ère de la promotion, Mme Ndèye Coumba Mbengue Diakhaté (ancien écrivain), 2ème de la promotion, Mme le député Anne Marie Sohaï Sambou de la Casamance, mais aussi Jeanne Martin Cissé de la Guinée, pour ne citer que celles-là.
Une riche carrière d’enseignante
Grâce à son diplôme, en 1945, elle devint respectivement institutrice à Louga sous les ordres de son mentor, Abdoulaye Sadji de Rufisque, à Thiès, à Matam puis à Mbour où elle dirigea l’Ecole des filles de 1951 à 1962.
Celle que l’on surnommait «La voix des femmes» s’était éteinte à Dakar après son retrait politique. Pour l’immortaliser, la ville de Mbour a donné le nom de son prestigieux stade de football, à l’entrée, à Caroline Faye, l’unique infrastructure sportive dédiée à une femme au Sénégal.
L’AUGMENTATION DES TARIFS DES TITRES DE TRANSPORT FUSTIGÉE À THIÈS
Thiès, 30 juil (APS) - Des prestataires agréés au service des mines de Thiès ont fustigé, vendredi, la décision jugée unilatérale, selon eux, de la société privée en charge de la confection des titres de transport biométriques, d’ augmenter les tarifs de ces documents.
’’Tout d’un coup, hier, nous avons trouvé une affiche indiquant que le tarif de la mutation de la carte grise (avec la plaque d’immatriculation) a été porté de 21.668 francs à 41.000’’ francs CFA, a indiqué à l’ APS, Matar Faye, un de ces prestataires.
Selon les termes de la même décision en date du mercredi 28 juillet, le prix du permis biométrique, a été porté de 10.000 à 20.000 FCFA. Ce qui, en plus d’un timbre de 10.000, le porte à 30.000 FCFA, a-t-il ajouté.
Quant aux licences, leur prix est passé de 7.500 à 15.000 FCFA.
Il regrette le fait que la décision a été prise, ’’sans concertation’’ et ’’sans préparer les populations’’. Aucun communiqué n’a été fait dans ce sens, a-t-il relevé, notant qu’un si-in spontané a été organisé devant le service.
La conséquence de ces augmentations de tarif, est qu’elles risquent de ’’compliquer les choses’’ entre les prestataires et leurs clients, avec lesquels ils avaient pris des engagements, pour la mutation de leur véhicule, sur la base des prix jusque-là en vigueur.
Selon lui, les courtiers attendent l’issue d’une réunion des services régionaux des transports qui serait convoquée à Dakar, pour définir la conduite à tenir à partir de lundi.
Fallou Niang lui aussi facilitateur au service des transports de Thiès a jugé ’’anormale’’ cette décision. ’’Ce matin, personne n’a payé à la caisse’’, a-t-il dit.
Une dizaine de prestataires agréés officient au service des mines de Thiès. Avec leurs collaborateurs, ils sont estimés à une quarantaine, a dit M. Faye.
Lancé officiellement le 3 août 2018 par le Chef de l’Etat Macky Sall, avant de démarrer effectivement le 3 septembre à Dakar, le projet de modernisation et de sécurisation des titres de transport en documents biométriques, dénommé CAPP Karange, a démarré à Thiès en début novembre de la même année.
La confection de ces documents a été confiée à un consortium constitué des sociétés privées Gemalto et Face technologies.
CORONAVIRUS : UN BILAN JOURNALIER DE 20 MORTS ANNONCÉ
Dakar, 31 juil (APS) – Le ministère de la Santé et d’Action sociale a déclaré avoir recensé 1.045 nouvelles contaminations de Covid-19 et 20 décès supplémentaires liés à l’épidémie au cours des dernières 24 heures.
Les nouvelles infections ont été détectées sur la base de tests virologiques réalisés sur un échantillon de 3.788 personnes, correspondant à un taux de positivité de 27, 59 %, d’après le bulletin épidémiologique quotidien du ministère parvenu à l’APS.
Le document souligne que 106 parmi les nouveaux cas de contaminations sont des contacts suivis par les services sanitaires, le reste, 939, étant issu de la transmission communautaire.
Dakar et sa région, avec 619 cas, concentrent l’essentiel des ces cas d’infection à l’origine méconnue des autorités médicales. Les 320 autres ont été détectés dans des localités de l’intérieur du pays.
Dans le même temps, 382 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris par les autorités sanitaires.
A ce jour, 62.290 personnes ont contracté le virus au Sénégal. 47.136 ont, depuis, recouvré la santé, 1.353 sont mortes et 13.800 sont encore sous traitement, selon le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
S’agissant de la vaccination, 806.510 personnes ont, au moins, reçu une dose de vaccins depuis le lancement, le 23 février dernier, de la campagne nationale de vaccination contre le nouveau coronavirus, a-t-on appris par la même source.
LES ETUDIANTS EXCLUS METTENT FIN A LEUR GREVE DE LA FAIM
Après avoir reçu quelques représentants du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, les étudiants exclus le 02 juillet dernier lors du Conseil de discipline, ont finalement décidé de mettre fin à leur grève de la faim devant le rectorat.
« Il est convenu de suspendre le mot d’ordre de grève après quelques échanges avec des autorités universitaires et les propositions qui nous ont été faites », informe Pape Abdoulaye Touré à la tête des grévistes et qui avait lui-même était exclu pour 5 ans.
En dehors de cette revendication visant à réhabiliter les étudiants exclus en leur permettant de faire leurs études universitaires, il est également à préciser, que « le recteur lui-même a manifesté son désaccord concernant la session unique. »
Toutefois, des discussions avec le doyen de la faculté de droit et les professeurs sont en cours pour pour que cette session unique ne puisse être appliquée…
Dakaractu
LAMINE DIACK ET SA CAUTION MAGIQUE
L’ancien patron de l’IAAF doit son retour au Sénégal au soutien du Jaraaf, le club de football qu’il a créé. Et à la générosité de Cheikh Seck, son actuel président, qui a personnellement mis la main à la poche
Jeune Afrique |
Marième Soumaré |
Publication 31/07/2021
Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour, dit-on. À n’en pas douter, Lamine Diack s’est senti très aimé ce 10 mai, alors qu’il embarquait à Paris pour un vol devant le ramener à Dakar. Après plus de cinq ans passés loin de son pays, retenu par deux contrôles judiciaires différents dans les affaires qui l’opposent à la justice française, le patriarche est rentré juste à temps pour fêter en famille la fin du ramadan. Accueilli par ses deux filles à l’aéroport, il a aussi pu retrouver son grand frère, Alioune. Un homme désormais centenaire, qui l’a pratiquement élevé.
Ce retour discret fut orchestré étonnamment vite. Et doit beaucoup à Cheikh Seck, l’actuel président du club de football sénégalais le Jaraaf. C’est lui qui a payé rubis sur l’ongle la caution de 328 millions de F CFA (500 000 euros) fixée par la justice française, en attendant d’être remboursé par le Jaraaf.
Lamine Diack a été reconnu coupable de corruption active et passive et d’abus de confiance en septembre 2020, et condamné à quatre ans de prison, dont deux fermes, ainsi qu’à une amende de 500 000 euros. L’ancien président de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF, désormais appelé World Athletics) a été jugé pour avoir couvert des cas de dopages d’athlètes russes contre des pots-de-vin estimés à près de 3,5 millions d’euros.
Il est également soupçonné d’avoir détourné des revenus de droits télévisés et de sponsoring, pour lui et son fils. Une affaire toujours en instruction, et pour laquelle il est soumis à un contrôle judiciaire qui comprenait notamment cette caution de 500 000 euros.
« Devoir moral »
Pour comprendre comment le club de football sénégalais a pu s’engager à verser une telle somme pour ramener Lamine Diack au pays, il faut remonter loin, à la fin des années 1960. Le champion d’athlétisme, alors commissaire général aux sports, décide alors de lancer une réforme pour regrouper certains clubs de football sénégalais. Le Foyer France Sénégal, où il a lui-même fait ses classes, et les Espoirs de Dakar fusionnent, le 20 septembre 1969. Le Jaraaf est né, et Lamine Diack en sera deux fois président, de 1974 à 1978 et de 1994 à 2005.