Dakar, 31 juil (APS) – Le ministère de la Santé et d’Action sociale a déclaré avoir recensé 1.045 nouvelles contaminations de Covid-19 et 20 décès supplémentaires liés à l’épidémie au cours des dernières 24 heures.
Les nouvelles infections ont été détectées sur la base de tests virologiques réalisés sur un échantillon de 3.788 personnes, correspondant à un taux de positivité de 27, 59 %, d’après le bulletin épidémiologique quotidien du ministère parvenu à l’APS.
Le document souligne que 106 parmi les nouveaux cas de contaminations sont des contacts suivis par les services sanitaires, le reste, 939, étant issu de la transmission communautaire.
Dakar et sa région, avec 619 cas, concentrent l’essentiel des ces cas d’infection à l’origine méconnue des autorités médicales. Les 320 autres ont été détectés dans des localités de l’intérieur du pays.
Dans le même temps, 382 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris par les autorités sanitaires.
A ce jour, 62.290 personnes ont contracté le virus au Sénégal. 47.136 ont, depuis, recouvré la santé, 1.353 sont mortes et 13.800 sont encore sous traitement, selon le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
S’agissant de la vaccination, 806.510 personnes ont, au moins, reçu une dose de vaccins depuis le lancement, le 23 février dernier, de la campagne nationale de vaccination contre le nouveau coronavirus, a-t-on appris par la même source.
LES ETUDIANTS EXCLUS METTENT FIN A LEUR GREVE DE LA FAIM
Après avoir reçu quelques représentants du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, les étudiants exclus le 02 juillet dernier lors du Conseil de discipline, ont finalement décidé de mettre fin à leur grève de la faim devant le rectorat.
« Il est convenu de suspendre le mot d’ordre de grève après quelques échanges avec des autorités universitaires et les propositions qui nous ont été faites », informe Pape Abdoulaye Touré à la tête des grévistes et qui avait lui-même était exclu pour 5 ans.
En dehors de cette revendication visant à réhabiliter les étudiants exclus en leur permettant de faire leurs études universitaires, il est également à préciser, que « le recteur lui-même a manifesté son désaccord concernant la session unique. »
Toutefois, des discussions avec le doyen de la faculté de droit et les professeurs sont en cours pour pour que cette session unique ne puisse être appliquée…
Dakaractu
LAMINE DIACK ET SA CAUTION MAGIQUE
L’ancien patron de l’IAAF doit son retour au Sénégal au soutien du Jaraaf, le club de football qu’il a créé. Et à la générosité de Cheikh Seck, son actuel président, qui a personnellement mis la main à la poche
Jeune Afrique |
Marième Soumaré |
Publication 31/07/2021
Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour, dit-on. À n’en pas douter, Lamine Diack s’est senti très aimé ce 10 mai, alors qu’il embarquait à Paris pour un vol devant le ramener à Dakar. Après plus de cinq ans passés loin de son pays, retenu par deux contrôles judiciaires différents dans les affaires qui l’opposent à la justice française, le patriarche est rentré juste à temps pour fêter en famille la fin du ramadan. Accueilli par ses deux filles à l’aéroport, il a aussi pu retrouver son grand frère, Alioune. Un homme désormais centenaire, qui l’a pratiquement élevé.
Ce retour discret fut orchestré étonnamment vite. Et doit beaucoup à Cheikh Seck, l’actuel président du club de football sénégalais le Jaraaf. C’est lui qui a payé rubis sur l’ongle la caution de 328 millions de F CFA (500 000 euros) fixée par la justice française, en attendant d’être remboursé par le Jaraaf.
Lamine Diack a été reconnu coupable de corruption active et passive et d’abus de confiance en septembre 2020, et condamné à quatre ans de prison, dont deux fermes, ainsi qu’à une amende de 500 000 euros. L’ancien président de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF, désormais appelé World Athletics) a été jugé pour avoir couvert des cas de dopages d’athlètes russes contre des pots-de-vin estimés à près de 3,5 millions d’euros.
Il est également soupçonné d’avoir détourné des revenus de droits télévisés et de sponsoring, pour lui et son fils. Une affaire toujours en instruction, et pour laquelle il est soumis à un contrôle judiciaire qui comprenait notamment cette caution de 500 000 euros.
« Devoir moral »
Pour comprendre comment le club de football sénégalais a pu s’engager à verser une telle somme pour ramener Lamine Diack au pays, il faut remonter loin, à la fin des années 1960. Le champion d’athlétisme, alors commissaire général aux sports, décide alors de lancer une réforme pour regrouper certains clubs de football sénégalais. Le Foyer France Sénégal, où il a lui-même fait ses classes, et les Espoirs de Dakar fusionnent, le 20 septembre 1969. Le Jaraaf est né, et Lamine Diack en sera deux fois président, de 1974 à 1978 et de 1994 à 2005.
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps – Depuis mon confinement, je prends plaisir à faire la cuisine, j’anticipe. Je fais des menus pour 3 voire 4 jours, je ressors les vieux livres de cuisine et j’en profite pour faire ce qui me plaît
#SilenceDuTemps- Ce dimanche je suis allée faire quelques courses avec mon masque bien entendu. Alors de la main gauche, je tire le panier roulant et de la droite j’attrape mon sac à provisions afin de ne pas mélanger ce qui est tenu par tous et par moi. Exercice ô combien difficile quand on est droitier. Ne se servir que d’une main gauche pour choisir tel ou tel fruit, légume ou autre, le mettre dans la poche plastique pour la pesée ! Bien entendu, j’ai tout mélangé en me disant qu’il y avait toujours comme dernière barrière mon fameux périmètre de sauvegarde.
Ah celui-là ! J’y ai rajouté un tabouret, car pas du tout évident de porter ses chaussures à lacets debout. J’attends les scotch couleur promis par Abeye Ababa pour en faire un petit îlot agréable.
Je me suis mise ce matin à compter combien de fois par jour je me gratouille, le nez surtout et les yeux des fois. Je n’y suis pas arrivée, car tik ou tok c’est trop souvent. D’ailleurs même au yoga je ne résiste pas à taper sur la mouche qui virevolte et vient me distraire. Preuve que mon exercice de concentration n’est toujours pas au point. Il va falloir que je me soigne ! Paraît-il que ces gestes-là sont de bons vecteurs de la maladie (?) Autre preuve de concentration peu performante, j’ai bondi tout à l’heure en me souvenant que j’avais oublié d’appeler mon amie Marie, elle aussi née un 4 avril ! Honte à moi, et en plus rien qu’au souvenir de vraies fêtes de l’indépendance dont elle nous régalait tous les soirs du 4 avril chez elle à Mermoz, de vraies fêtes qu’on ne peut oublier, quelle ingrate je suis !
Alors je l’ai appelée et nous nous sommes parlé, encore et encore. Longue et agréable conversation comme toujours. Et elle m’a fait bien rire en me disant « quand Covid va à droite, moi je vais à gauche, il n’est pas question que nous nous croisions » . Et au loin, j’entends son mari lui dire : « Marie j’ai faim, raccroches …. » ce que nous fîmes, mais près de 10 minutes plus tard !
Aujourd’hui, je constate que des intellectuels, de vrais, sont montés au créneau dans nos émissions de radio du matin. Ah ! ceux-là qui ont dévasté les scènes médiatiques depuis des années et je peux comprendre aussi pour ne pas être « mélangés » avec le tout-venant cher à une certaine presse, qui prend beaucoup de place hélas, qui aime les choses faciles.
Revenez et vite chers intellectuels, en ce moment vous avez le devoir d’orienter.
Viou le pro’ me fait remarquer que je devrai relire mes posts avant de les envoyer. Ce que je fais et refais et il me propose de lui envoyer avant pour les corriger. J’hésite pour finir par lui dire, en le remerciant bien entendu : « finalement je préfère que tu les découvres en même temps que les autres. »
Alors chers vous qui attendez de me lire, pardonnez mes fautes d’orthographe.
Jour 14
De ma fenêtre ce soir et depuis quelques jours déjà, je sens que la pollution capturée entre les deux immeubles voisins est bien moins dense. L’effet Covid a du bien, serait-ce le vrai moment pour voir la ville, le pays, les pays du monde, se reconstruire, prenant enfin ce grave problème écologique par le bon bout.
Comme certains confinés, j’ai tout le temps de regarder autrement l’appartement. La venue d’un nouveau canapé il y a deux mois m’avait poussée à procéder à un réaménagement, que je pensais provisoire. Finalement je confirme son emplacement, j’en fais « mon canapé Covid » dans lequel je fais mes petites siestes. Je m’y installe pour consulter mes différentes recettes de cuisine posées à proximité, que je sélectionne en fonction des réserves ou des prochaines courses. Et depuis ce canapé, j‘ai un point de vue idéal sur l’ensemble du séjour ; enfin je trouve une place qui met en valeur ce fauteuil éthiopien. La cocotte en terre cuite, noir et blanc... tiens bizarre pour une cocotte non ? trône fière sur le guéridon vêtu d’un tissu « tioub » et semble contrôler toutes les entrées dans la maison.
Depuis mon confinement, je prends plaisir à faire la cuisine, j’anticipe, je fais des menus pour 3 voire 4 jours, je ressors les vieux livres de cuisine et j’en profite pour faire ce qui me plaît et qui régale le Papi. Et je prends des photos ! J’avoue quand même que, en général, j’aime faire la cuisine, mais sans contrainte. La mère Mich’ qui concoctait je ne sais laquelle de ses spécialités, peut-être un cassoulet comme là-bas, pour le repas familial de Pâques avec des cuisses de canard confites nous a fait une excellente proposition : « venez récupérer votre cuisse et que chacun la prépare chez lui ! » Alors j’attends la recette et l’idée serait de faire tous, la même chose et de se partager les « ambiances ».
Ah la vidéo Covid, elle nous en fait voir de toutes les couleurs. C’est la pleine lune ou presque puisque depuis deux jours, je l’aperçois en faisant ma promenade du soir sur la terrasse, surveillant du coin de l’œil la séance d’arrosage de Papi Viou. Mais les idées ce soir se brouillent …
Dans le cadre du projet d’écriture #SilenceDuTemps, retrouvez tous les dimanches sur SenePlus, le « Journal d’une confinée » d’Annie Jouga.
Annie Jouga est architecte, élue à l’île de Gorée et à la ville de Dakar, administrateur et enseignante au collège universitaire d’architecture de Dakar. Annie Jouga a créé en 2008 avec deux collègues architectes, le collège universitaire d’Architecture de Dakar dont elle est administratrice.
Toujours avides de taxes, les mairies des communes ont donné leur agrément à une multitude de réseaux d’annonceurs. L’agglomération s’enlaidit d’environ un panneau d’affichage tous les 100 mètres, une prolifération qui défigure le paysage urbain
En juin 2015, le querelleur maire de Mermoz-Sacré-Cœur, Barthélémy Dias, devant le non-paiement de taxes municipales dues à sa commune par les régies publicitaires, fait tout bonnement procéder à la démolition de leurs panneaux. En juillet 2016, la chambre administrative de la Cour suprême – saisie par les sociétés Régipub, Regidak et Cauris Com – annule la délibération du conseil municipal de Sacré-Cœur fixant les taux et les modalités d’assiette applicables à la publicité, ainsi que les redevances sur le mobilier urbain.
Mais le forcing de l’édile avait déjà consacré la mainmise des municipalités sur l’affichage urbain. Les régies n’ont eu d’autre choix que de s’y plier. Les 19 communes de la capitale, héritant cette prérogative de la mairie centrale qui la délivrait jusqu’alors avec parcimonie, ont généreusement et abusivement distribué des autorisations d’affichage.
Une invasion
Depuis, c’est (encore plus) le souk sur les artères dakaroises. Toujours avides de collecter davantage de taxes, les mairies des communes ont donné leur agrément à une multitude de réseaux d’annonceurs, professionnels ou pas, pour ne pas dire à tout le monde : agences de pub, business schools privées, industriels, afficheurs informels… Résultat : l’agglomération s’enlaidit d’environ un panneau d’affichage tous les 100 mètres (au mieux), une prolifération qui défigure le paysage urbain.
Médias de proximité transformés en marteaux-pilons totalitaires, ces cohortes de panneaux publicitaires visent la ménagère de moins de 50 ans. En tête des produits promus, le khessal (produit de dépigmentation cutanée) et les bouillons cubes. Contre les premiers, il y a eu une levée de boucliers avec la campagne ñul kukk (« noire d’ébène », en wolof ), qui, à son tour, a dégainé ses panneaux – et a fait long feu.
Dans sa présente chronique bilingue, la militante panafricaniste et anti impérialiste Nathalie Yamb a décidé de traiter d’assassinats et de tentatives d’assassinat de présidents africains qui ont émergé ces derniers temps et même des années plus tôt
Dans sa présente chronique bilingue, la militante panafricaniste et anti impérialiste Nathalie Yamb a décidé de traiter d’assassinats et de tentatives d’assassinat de présidents africains qui ont émergé aussi bien ces dernières semaines que des années plutôt.
La percutante chrnoiqueuse s’interroge sur le rôle de l’Occident et surtout de la France dans ces différents actes de barbarie contre les chefs d'Etat africains. Parce que pour elles quelques éléments d’analyses font qu’on ne peut dissocier la volonté de ces présidents à être du côté de leur peuple et ces tentatives d’assassinat.
Pour mémoire le président malien de transition, Assimi Goïta, a échappé à une décapitation le jour de la tabaski dans une mosquée de Bamako. A Antananarivo, le président malgache, Andry Rajoelina, a lui aussi échappé à une tentative d’assassinat ces derniers jours.
En revanche, le président haïtien Jouvenel Moïse , en ce qui le concerne, a lui eut beaucoup moins de chance. Le président haïtien a été assassiné par un commando dans sa résidence et sa femme blessée. Nathalie Yamb revient sur tous ces événement en rapport avec les relations de nos États avec l’Occident, notamment la France et les États-Unis
REPORT DE TOUS LES COMBATS DE LUTTE
Le gouverneur de Dakar a décidé de reporter tous les combats à venir, voire plus pour cause de résurgence du Covid. Une décision qui reste en travers la gorge des lutteurs, qui risquent de subir encore une année blanche après une année 2020 sans combats
Il y aura peut être encore une année sans combat à Dakar. La lutte sénégalaise subit de plein fouet la 3e vague de Covid-19.
Les promoteurs, après concertation avec le gouverneur de la région de Dakar sont obligés d’accepter sa décision de reporter les affiches déjà ficelées à ultérieurement. « Nous sommes des Sénégalais, et aujourd'hui, il y a beaucoup de malades, donc si l'autorité prend cette décision, nous ne pouvons que nous conformer à cela, admet Pape Abdou Fall président des promoteurs de lutte avec frappe. Nous prions à tous les sénégalais d'aller se faire vacciner, afin que d'ici un à deux mois, nous pourrons continuer nos événements, malgré les difficultés financières que nous rencontrons. »
Protocole sanitaire
Une décision certes salutaire, pour tenter de préserver la santé des amateurs de lutte, mais qui pouvait être évité selon Malick Thiandoum journaliste chroniqueur de lutte : « Il pouvait y avoir quand même une organisation de ces manifestations, tout en mettant en place un protocole sanitaire rigoureux. malheureusement, les promoteurs n'ont pas voulu organiser à huis-clos ou avec des stades à moitié vide. cela a beaucoup précipité cette décision.»
Invité par la Fédération sénégalaise de basket à un tournoi avec la Guinée, l’ancien coach des Lions et Lionnes, Cheikh Sarr, en charge du développement du basket rwandais, se réjouit d’un retour à Dakar,
Invité par la Fédération sénégalaise de basket à un tournoi avec la Guinée, l’ancien coach des Lions et Lionnes, Cheikh Sarr, en charge du développement du basket rwandais, se réjouit d’un retour à Dakar, deux ans après son départ. Le technicien sénégalais attend cependant des réponses sur le protocole sanitaire face à l’évolution de la pandémie du Covid-19 avant de confirmer la présence du Rwanda.
L’ancien sélectionneur de l’Equipe nationale masculine et féminine de basket se dit «heureux» de revenir disputer un match amical chez lui. Chargé du développement du basket au Rwanda depuis cette année, Cheikh Sarr a accueilli avec beaucoup de plaisir l’invitation de la Fédération sénégalaise de basket pour un tournoi à Dakar, en direction de l’Afrobasket masculin, prévu du 24 août au 5 septembre prochain, à Kigali au Rwanda. «C’est un énorme plaisir de revenir jouer au Sénégal, deux ans après mon départ. Revenir jouer à Dakar Arena ou à Marius Ndiaye, c’est toujours un grand plaisir. Quand Matar Ndiaye (le manager des Lions) m’a contacté pour l’invitation, j’ai beaucoup apprécié», souligne le technicien sénégalais.
Pourtant, les options de rester au Rwanda et disputer des tournois ne manquent pas. «On avait l’option de rester à Kigali et faire un tournoi à quatre. Il y a des équipes qui veulent venir ici. Il y a l’Egypte, le Sud Soudan, l’Ouganda», note-t-il. Seulement, précise-t-il, «venir au Sénégal est une bonne chose. Jouer contre une équipe légendaire comme le Sénégal, qui a de très grands joueurs, de bons entraîneurs, cela nous permet de nous mesurer. C’est pour cela que j’ai choisi de venir au Sénégal.» Au-delà, souligne-t-il, «il y a aussi la Guinée, un autre adversaire qualifié pour l’Afrobasket et qui sera là».
Questions autour du protocole sanitaire
Seulement, si les deux parties semblent nettement en avance sur les pourparlers, l’évolution de la pandémie du Covid-19 au Sénégal pourrait avoir un impact sur le tournoi. Et sous ce chapitre, les interrogations ne manquent pas pour le chargé du développement du basket rwandais. «Il y a des questions sur lesquelles on aimerait qu’on nous apporte des réponses par rapport au protocole sanitaire lié au Covid-19. Est-ce qu’on va être en quarantaine le premier jour ? Est-ce qu’on sera dans le même hôtel que toutes les autres équipes ? Est-ce qu’on sera dans une bulle ? Combien de matchs on va jouer ? Est-ce que tout le monde sera testé avant les matchs, juste après les matchs ?», s’interroge coach Sarr. Qui espère une réponse diligente des fédéraux avant de donner officiellement son accord sur la participation de la sélection rwandaise. Très au fait de l’avancée de la maladie au Sénégal, le technicien sénégalais note «une évolution des cas positifs de jour en jour. Ici au Rwanda, nous sommes en couvre-feu depuis presque deux semaines. Je crois qu’au Sénégal ce n’est pas le cas. Les gens ont un peu peur. On ne peut pas avoir des cas ici, voyager et les ramener. C’est juste ce problème qui se pose à notre niveau».
Des réponses que la Fédération devrait pouvoir apporter dans les prochaines heures, dans l’espoir de voir ce tournoi, prévu finalement à partir du 10 août prochain, se tenir à Dakar Arena dans des conditions sanitaires strictes. En regroupement interne depuis ce jeudi, les Lions ont enregistré deux cas positifs au Covid-19 sur un groupe de 17 joueurs présélectionnés par le coach Boniface Ndong.
LE FRN VEUT UNE «MESURE TRANSITOIRE EXCEPTIONNELLE»
Il demande une mesure transitoire qui permettrait aux primo-votants de se présenter avec un extrait de naissance et un certificat de résidence. Comme en 2016
Le Front de résistance nationale veut une alternative à la carte d’identité biométrique, requise pour s’inscrire sur les listes électorales. Pour cela, il demande une mesure transitoire qui permettrait aux primo-votants de se présenter avec un extrait de naissance et un certificat de résidence. Comme en 2016.
L’opposition passe à l’acte. Le Quotidien écrivait dans son édition du jeudi 29 juillet que le Front de résistance nationale (Frn) peaufinait sa stratégie de riposte après la publication du décret portant révision exceptionnelle qui dispose que les citoyens doivent se munir de leur carte d’identité biométrique Cedeao pour s’inscrire sur les listes électorales.
Dans une déclaration, Moctar Sourang et Cie demandent au gouvernement de «prendre une mesure transitoire exceptionnelle qui permettrait aux primo-votants de pouvoir s’inscrire sur les listes électorales avec un extrait de naissance et un certificat de résidence». C’est là un autre débat qui s’ouvre entre la majorité et l’opposition alors que le dialogue politique a pris fin. Mais de toute façon, ce n’est pas une première que cette question se pose. Le Quotidien rappelait d’ailleurs que c’est l’audience que le Président Sall avait accordée à une délégation de Manko wattu senegaal, conduite par Mamadou Diop Decroix, Oumar Sarr et Cie, le 1er décembre 2016, qui avait débloqué les désaccords entre les deux camps à l’issue de la revue du Code électoral qui avait suivi le lancement du dialogue national du 28 mai de la même année. C’est ainsi que des accords avaient été notés sur «la fixation de la date des élections législatives au 2 juillet 2017, l’augmentation du nombre de commissions administratives pour l’inscription massive des Sénégalais en âge de voter, la simplification de la procédure d’inscription des citoyens sur les listes électorales au moyen d’un extrait de naissance ou d’un passeport ordinaire».
Même si à l’époque Macky Sall avait attiré l’attention des acteurs sur «l’impératif de consolider notre système électoral en évitant d’y introduire des changements susceptibles de le fragiliser». Il reste à savoir si le Frn obtiendra gain de cause cette fois-ci.
En attendant, cette plateforme de l’opposition appelle tous à s’inscrire, particulièrement «cette masse critique des primo-votants, les jeunes, dont la décision électorale déterminera inéluctablement l’avenir prochain de notre cher Sénégal».
De même, le Front invite l’ensemble des partis de l’opposition, les membres de la Société civile à mettre en place des coordinations au niveau de chaque commune pour veiller à la régularité du déroulement des élections territoriales du 23 janvier 2022, «contre toute tentative de fraude ou de manipulation».
«YOU ET MOI N’AVONS JAMAIS ÉTÉ EN GUERRE, ON A ÉTÉ DES CONCURRENTS»
Le lead-vocal du Super Diamono, Omar Pène, juge positive et constructive sa rivalité supposée avec Youssou Ndour que leur prêtent leurs fans. Il se mobilise pour le climat qui est le thème de son nouvel album
Le lead-vocal du Super Diamono, Omar Pène, juge positive et constructive sa rivalité supposée avec Youssou Ndour que leur prêtent leurs fans. Il se mobilise pour le climat qui est le thème de son nouvel album. Dans cet entretien Omar Pène parle de ses rapports avec les étudiants et prône le retour aux valeurs sénégalaises, entre autres sujets.
Le lead-vocal du Super Diamono, Omar Pène, juge positive et constructive sa rivalité supposée avec Youssou Ndour que leur prêtent leurs fans. Il se mobilise pour le climat qui est le thème de son nouvel album. Dans cet entretien Omar Pène parle de ses rapports avec les étudiants et prône le retour aux valeurs sénégalaises, entre autres sujets.
Votre nouvel album climat. Pourquoi climat ?
Climat, c’est par rapport au réchauffement climatique. Pour moi, c’est du sérieux. Certaines personnes n’y croient pas, mais disons que c’est quelque chose qui nous interpelle tous. En tant que citoyen du monde, j’ai vu qu’antérieurement et même par rapport aux Cop qui ont été organisés, rien n’a été fait de concret pour parer à toute éventualité. Je profite de mon album pour porter ma voix. Je la joins à celles qui sont déjà présentes pour sensibiliser les décideurs. C’est du sérieux et certaines mesures doivent être prises pour apporter une plus grande attention à ce phénomène qui est le réchauffement climatique.
D’où vous vient cette conscience écologique ? Est-ce une expérience que vous avez vécue ?
Je suis citoyen du monde, concerné par tout ce qui se passe dans ce monde où nous vivons, quelqu’un qui est bien informé, je suis les actualités. C’est un phénomène qui m’a interpellé quand je vois des images. Jusqu’à présent nous vivons cela et ça prend quand même des proportions assez inquiétantes. Même chez nous au Sénégal, vous allez à Saint-Louis, au niveau de la Langue de Barbarie, l’océan est en train d’avancer et a englouti certaines habitations. Tout cela est dû au réchauffement climatique. Je me suis dit pourquoi ne pas apporter ma voix, l’associer à celles qui sont déjà sur place pour sensibiliser. Il faut dire aux gens que nous sommes tous concernés. Vu que nous ne sommes pas un pays développé, si jamais il se passe un tsunami, je ne le souhaite pas, dans nos côtes ou tout près de chez nous, c’est nous qui allons en pâtir le plus.
Quand on parle de pollution, ce sont les pays développés qui polluent, mais c’est nous qui subissons les conséquences de ces changements…
Exactement ! Nous ne sommes pas pollueurs comme certaines grandes puissances. Mais si jamais il se passe une catastrophe, c’est nous qui allons subir les plus lourdes conséquences.
Est-ce que vous pensez que nos gouvernants doivent être plus réactifs et parler de ces questions aux populations ?
Absolument ! Il faut être présent et porter la bonne parole, assister aux différentes réunions tenues à travers le monde pour porter la voix de l’Afrique. C’est extrêmement important. On parle de Fonds vert, mais il faut qu’il puisse servir plus aux pays démunis qu’à ceux déjà développés.
Et ce message, voulez-vous le porter au niveau mondial ?
Absolument ! En tant que Sénégalais, je suis francophone, j’utilise la langue française pour mieux porter le message au niveau international.
Cet album à peine sorti, vous dites qu’il a été piraté. Est-ce à dire que vous n’avez pas pris des précautions pour le protéger ?
On a pris toutes les précautions. Mais quand quelqu’un veut pirater, on n’y peut absolument rien. Depuis combien de temps des voix se sont élevées pour dénoncer cette pratique. Ça ne date pas d’aujourd’hui. Tous les artistes sénégalais disent la même chose. Nous l’avons déploré, nous avons lancé énormément de messages contre ces pratiques, mais on n’y peut absolument rien.
Et c’est la raison pour laquelle vous avez sorti l’album sous un format numérique dans un premier temps pour éviter le piratage ?
Non, justement pour plusieurs raisons. Aujourd’hui, le marché du disque marche de moins en moins. Tout le monde se rue vers le numérique. Même les grandes maisons de disque éprouvent des difficultés pour vendre. Il y a un autre créneau : ce sont les plateformes numériques aujourd’hui qui prennent le relais. C’est un phénomène mondial, tous les artistes du monde courent aujourd’hui vers les plateformes numériques. Il faut se rendre à l’évidence et essayer de ne pas se laisser larguer. Les magasins qui vendaient des disques se sont repliés vers d’autres créneaux.
Est-ce que le public sénégalais suit cette tendance ?
Il faudrait à la limite les inciter à rejoindre cette tendance. Sinon on aura beaucoup plus de difficultés pour vendre nos produits. Il faut les sensibiliser. Aujourd’hui, tout le monde a son téléphone portable. On peut aussi se connecter.
Est-ce que vous avez collaboré avec des maisons internationales ?
Oui, Bilir.
Dans cet album, est-ce que vous avez collaboré avec Hervé Samb que vous connaissez déjà ?
Hervé, on a commencé à travailler il y a 8 ans. C’est lui qui m’accompagne lors de mes tournées internationales. Il fait partie de mon projet international. Le contact a été établi depuis très longtemps. Mais maintenant, il fallait à la limite collaborer encore beaucoup plus. C’est un garçon qui connaît très bien la world music. Il connaît énormément d’artistes sur le plan international.
Quand il a été question de faire un second album, automatiquement on a discuté et le courant passe très bien. Il m’a dit : «Ecoutez, il n’y a aucun problème. Je peux réaliser le projet album. C’est un truc extrêmement important pour moi.» C’est comme ça que ça a débuté, lors d’un voyage qu’on faisait en Guadeloupe. Je crois que le travail a commencé dans un film. Il avait déjà commencé à travailler sur ça. Il m’a proposé des morceaux et c’était parti comme ça.
Est-ce que vous avez continué à travailler à distance ou bien ça s’est fait ici ?
Non, cela s’est fait en France, disons, parce que tous les musiciens qui ont participé à cet album résident en France, sauf Alioune Seck, lui est constamment là-bas. Mais c’est le groupe qui m’accompagne souvent dans mes tournées. On n’a rencontré aucune difficulté pour faire cet album.
Pour la participation de Hervé, est-ce parce que vous vouliez avoir une ouverture à l’international et sur d’autres sensibilités ?
Oui, il y a un peu de ça aussi parce qu’on évolue dans un monde de la world music, c’est la tendance aujourd’hui. Et lui est assez bien présent par rapport à ce genre. La musique pour moi est une question de rencontres. Il y a même des musiciens qui ont joué dans cet album que je ne connais pas en Côte d’Ivoire, parce quand ils faisaient leur partition j’étais déjà à Dakar. C’est la musique qui a parlé et on est arrivé à rassembler toutes ces sensibilités pour en faire un album. Voilà, je crois que c’est la beauté de la musique. Les gens ont été tellement contents de participer à cet album-là. C’était extrêmement important pour nous d’aller chercher ailleurs d’autres sonorités pour en faire un ensemble qui pourrait à la limite ressembler à ce que nous ressemblons et ce que nous sommes.
Pour Fada Freddy, c’est vous qui êtes allé le chercher ou l’inverse. Comment votre collaboration s’est passée ?
C’est nous qui sommes allés le chercher parce que c’est à la mode d’inviter des artistes pour des «featurings». Tous les artistes le font. Comme on a décidé d’inviter un artiste, il y a beaucoup de noms qui ont circulé, des noms sénégalais, d’autres artistes. Mais on s’est dit pourquoi ne pas aller chercher chez nous pour voir quelqu’un qui a le profil. Et là, toutes les pensées sont allées vers Fada Freddy, parce qu’on le connaissait déjà et on l’a suivi depuis très longtemps. On s’est dit que lui, dans cette chanson, a le profil. Et Dieu sait qu’on ne s’est pas trompé. Il a très bien chanté et on a tous apprécié sa partition.
Malgré le fait que l’album soit ouvert à d’autres sensibilités, vous avez quand même conservé cette touche du Super Diamono qui fait votre particularité. Est-ce que ce fut un travail compliqué pour vous ?
Ce n’était pas compliqué parce que j’ai tenu à garder mon identité. Ce qui est extrêmement important pour moi, parce que c’est Oumar Pène le Sénégalais. Je suis Sénégalais. Culturellement, je vis dans un pays qui est très riche. C’est pour garder mon identité culturellement encore une fois. Mais je suis allé vers d’autres sensibilités. C’est ça qu’on a voulu faire. C’est pour cela qu’on a invité des artistes qui ne sont pas Sénégalais, ne parlent même pas wolof et qui ont apporté leur touche, notamment des cordes, des violons, d’autres instruments qui ne sont pas de chez nous.
Sur cette chanson que vous partagez avec Fada Freddy, vous parlez de calomnie. Est-ce une thématique que vous avez choisie pour une raison particulière ?
Non, c’est juste pour sensibiliser parce que je m’adresse à des gens, une société qui a ses tares aussi. Disons simplement que ce sont des choses qui existent et que je n’ai pas créées. Ce sont des choses que je constate, que nous vivons justement et qui ne sont pas les meilleures choses au monde, malheureusement. Dire du mal de l’autre, raconter des histoires qui n’existent pas, essayer de créer des problèmes à d’autres qui ne t’ont absolument rien fait, c’est très négatif. Pour qu’une société puisse avancer, il faut éviter certaines tares qui, ma foi, ne font que retarder son évolution.
Vous pensez que toute chanson doit livrer un message ?
Absolument ! Je crois que c’est ça le rôle d’un chanteur, c’est le rôle qui m’incombe. C’est pour cela que je suis devenu chanteur pour non seulement proposer, dénoncer, sensibiliser et essayer d’apporter quelque chose de positif. J’essaie d’apporter quelque chose à ceux qui m’écoutent parce que je rencontre beaucoup de gens qui me disent : «Telle chanson m’a beaucoup apporté dans ma vie, parce que quand je l’ai écouté sincèrement, cela m’a beaucoup plu. Cela m’a fait beaucoup de bien, m’a fait réfléchir et abandonner certaines pratiques pour aller dans l’autre sens.» Je trouve que c’est positif.
Les cas de Covid-19 explosent avec plus de 1 000 cas ou presque par jour. Les gens ne semblent pas conscients du danger. Quel message avez-vous à lancer ?
Je recommande aux gens d’écouter les scientifiques, les soignants parce que ce sont eux qui maîtrisent la chose encore une fois. Quand ils nous disent que c’est du sérieux et nous proposent des vaccins, il faut se faire vacciner. Quand ils nous demandent de porter le masque, il faut le faire. Il en est de même pour le respect des gestes barrières. Cette pandémie est très bien implantée chez nous. Les gens doivent prendre conscience que c’est extrêmement dangereux pour nos populations. Je profite de l’occasion que vous m’offrez pour dire aux gens qu’il faut respecter les mesures barrières et les recommandations faites par les soignants, les scientifiques.
Vous aviez réagi à la violence à l’Université. Récemment des élèves s’y sont mis. On a vu des collégiens saccager leurs salles de classe, attaquer leurs profs… La violence en milieu scolaire, le problème est beaucoup plus profond, plus grave. Que faudrait-il faire ?
C’est de sensibiliser encore plus et prendre des mesures, parce qu’à chaque fait de société, il faut lui trouver des solutions. Il faut toujours chercher la bonne solution, d’où ça vient et pourquoi. Il faut toujours poser la bonne question et à partir de là trouver des solutions.
Vous y avez réfléchi ?
En tant qu’ambassadeur itinérant auprès des étudiants, j’ai tenu énormément de réunions avec eux. Aujourd’hui, il y a un slogan qu’un étudiant m’a proposé : «Nous ne sommes pas là pour créer des problèmes, mais pour trouver des solutions». C’est extrêmement important, des solutions pour étudier dans de bonnes conditions. C’est cela l’essentiel. Vous êtes là pour obtenir un parchemin pour construire votre vie, votre aventure. Autre chose, il faut chercher la bonne formule, étudier, avoir son diplôme, c’est cela l’essentiel. Il ne faut pas faire des choses qui vont vous retarder parce que cela ne sert à rien. Voilà le discours que je tiens à chaque fois que je rencontre les étudiants.
Il y a des gens qui disent qu’il y a une certaine crise des valeurs. Les jeunes n’ont plus cette éducation qui pourrait les préserver de certaines dérives…
Nous vivons dans un monde qui évolue. Aujourd’hui, on dit que le monde est devenu un village planétaire, il faut faire avec. C’est extrêmement important, il faut trouver les bonnes formules. Je ne dis pas qu’on peut régler les problèmes en un claquement de doigts. Il faut être préventif pour parer aux problèmes les plus pressants.
Par contre, il faut essayer de les poser et de trouver des solutions adéquates. On ne peut pas satisfaire tout le monde. Cela n’existe dans aucun pays au monde. Il faut aussi faire avec notre temps. Ce qui se passe aujourd’hui est différent de ce qui s’est passé il y a 10-20 ans. Ce qui se passe aujourd’hui au Sénégal, à la minute qui suit, ceux qui sont aux Etats-Unis sont au courant.
Comment trouver ces solutions ?
Il faut les chercher (rires).
Ça ne vous inquiète pas le fait que la société sénégalaise soit de plus en plus violente ? Les inégalités se creusent entre les riches et les pauvres. Cela ne vous interpelle-t-il pas ?
Bien sûr, ça interpelle tout le monde. Il n’y a pas qu’au Sénégal que ce problème se pose. Vous allez partout dans le monde, il s’y pose. C’est le monde qui est ainsi fait. Il faut vivre avec ses valeurs. Je suis Sénégalais, si je veux vivre comme quelqu’un qui est en Allemagne ou en Italie, ce n’est pas possible. Il faut vivre avec les valeurs sénégalaises. On a des identités qu’il faut respecter, on a nos traditions. On peut se moderniser, mais en tenant compte de nos valeurs.
Pour vous, c’est le mode de vie des Sénégalais qui est en crise ?
Chacun a le droit de vivre, mais comment ? C’est cela la question. Quand on veut vivre au-dessus de ses moyens, ça va être difficile.
Pour parler de musi¬que, les jeunes donnent plus la priorité à la danse, c’est plus pour égayer les gens que pour les conscientiser. Quel est votre regard sur ce que fait cette jeune génération ?
C’est un milieu où chacun fait ce qu’il veut, ce qu’il ressent. Je ne peux pas dire à quelqu’un arrête de faire ceci, fais cela. Je ne m’en mêle pas parce que ce que font les gens c’est par rapport à leur ressenti, à ce qu’ils ont envie de faire. Et il y a des gens qui les aiment pour ça. Il y a des gens qui vont les voir pour ça. S’ils y trouvent leur compte, pourquoi pas ?
Cette jeune génération se distingue aussi par des rivalités entre eux. Ce n’est pas quelque chose de nouveau parce qu’on vous a toujours mis en rivalité avec Youssou Ndour. Mais ce n’était pas aussi violent que la façon dont ça se passe maintenant…
Mais ça dépend. Chacun a sa façon de faire. Je sais que la concurrence appelle la qualité. C’est bien d’avoir des concurrents. De toutes les façons, le monopole n’arrange personne. C’est extrêmement important qu’il y ait quand même de la concurrence, on parle de rivalité. Ça permet de bien travailler et de toujours proposer quelque chose de qualité. Vu sur cet angle-là, je trouve que c’est positif.
Maintenant, il y a d’autres qui font de la concurrence comme une chose qui sort de l’ordinaire. Il se trouve qu’il y a des gens autour de certains artistes qui disent : «Ecoute, tu es le meilleur.» Il faut faire attention à cela, à ne pas dire que l’autre c’est mon ennemi, non. On fait le même métier. Chacun a sa chance.
Donc votre concurrence avec Youssou Ndour vous a poussé à aller plus loin dans ce que vous faisiez ?
Mais on en a parlé, Youssou Ndour et moi, en rigolant d’ailleurs. Parce que je crois qu’à chaque fois, au temps des cassettes, quand Omar Pène sort une cassette, mais les gens s’attendent à ce que Youssou Ndour en fasse de même.
Et c’est le cas, même maintenant ?
Ça c’est dans l’ordre normal des choses. Encore une fois, nous ne sommes pas des ennemis. C’est normal, c’est un artiste, il a le droit de sortir son album quand il veut. Dès qu’il a annoncé la sortie de son album, il y a des gens qui m’ont appelé : «Mais écoute, voilà Youssou Ndour va sortir. Toi tu vas sortir ton album ?» (Rires). C’est toujours la guerre entre Omar Pène et Youssou Ndour. Mais non, non, je ne vois pas les choses comme ça. C’est très bien pour la musique et c’est bien pour les fans aussi.
Vous n’êtes plus en guerre ?
On n’a jamais été en guerre (il se répète). C’est vrai qu’on a été des concurrents. Ça été très positif parce que ça nous a permis de nous améliorer dans ce que nous faisons et ça a beaucoup marqué notre carrière. Là, on le sait et on le dit d’ailleurs.
Vous en avez tiré de la force ?
Effectivement ! Cela nous a beaucoup aidés dans notre carrière et je crois que ça aussi ça a été très positif. Parce que quand on sait que tu es attendu au tournant, si tu dois sortir, mais tu ne sors pas n’importe quoi. Tu fais de ton mieux, ça te fait beaucoup travailler, mais attention parce que l’autre va sortir et il y a du monde derrière, il ne faut pas décevoir. Donc, c’est ça le côté positif de la chose. Et ça, en tout cas, ça m’a beaucoup servi.
Pendant un an et quelques mois, vous êtes resté sans pouvoir jouer à cause du Covid-19. Comment avez-vous passé votre temps ?
Pendant cette période, j’étais en train de travailler sur mon album qui est sorti. Donc, comme ça ne jouait pas, moi c’est ça qui m’a occupé en fin de compte. Je faisais des va-et-vient entre Dakar et Paris pour enregistrer, répéter, travailler sur cet album-là. C’est ça qui a occupé le temps que ça a duré, le temps qu’on est resté sans jouer.
Même sans Covid-19, vous êtes resté longtemps sans jouer, sans faire de concert…
Absolument, parce que j’étais alité. Je suis resté deux ans comme ça. Donc il fallait reprendre de la force, retravailler la voix, vivre avec tout cela, observer ma convalescence, rester tranquille dans mon coin, prendre le temps de me soigner, de me refaire.
Mon dernier album date d’il y a 8 ans. Donc pendant tout ce temps-là, j’ai pris du recul par rapport à cela. Eventuellement, il y a eu même des gens qui racontaient du n’importe quoi à mon sujet, mais j’étais tranquille dans mon coin pour prendre le temps de bien me reposer.
Vous avez réfléchi à quoi par rapport à la musique ?
Il fallait se refaire, ça a pris du temps, mais il fallait respecter le protocole sanitaire simplement. C’est ça que j’ai respecté. Donc cela m’a permis de prendre du recul, plus d’énergie, mais en même temps travailler en silence.
De mûrir des projets ?
Justement !
Il y a certains artistes quand même qui ont eu des ennuis sanitaires et ont des problèmes de prise en charge. Beaucoup indexent la Sodav et son système. Sur cette question, on ne vous a pas entendu.Vous n’êtes pas à «Say wi» ni à la Sodav. Vous êtes où exactement ?
Mais je suis chez moi tranquille (rires). Je suis sociétaire de la Sodav, je touche mes droits à la Sodav. Je ne m’occupe que de ça, sinon le reste je ne m’en occupe pas.
Cette levée de boucliers contre la Sodav…
Je n’en fais pas partie.
Vous n’avez rien à reprocher ?
Je n’ai rien à reprocher, rien à dire. Je ne sais même pas comment ça marche.
Donc, vous n’êtes pas dans «Say wi» ? Ils ne vous ont pas appelé ?
Non.
Pendant les violences de mars, vous étiez au Sénégal ?
Oui.
Et vous avez réagi comment en voyant ce déchaînement de violences dans un pays qu’on considère quand même assez stable démocratiquement ?
Très étonné, et puis je me suis dit qu’il ne faut jamais dire que ça n’arrive qu’aujourd’hui. Nous vivons dans un monde, c’est vrai, qui évolue. Donc il faut essayer d’interpeller les mentalités encore une fois et toujours. C’est ce que j’ai dit très tôt et je n’arrête pas de le dire. Quand il y a problème, il faut essayer rapidement de trouver des solutions. On ne sait pas ce qui peut se passer demain. On ne peut pas prédire l’avenir, mais il faut toujours être prêt à parer au plus pressé.
Le Président a dit entendre la jeunesse et mis en place un programme pour l’emploi. Pensez-vous que cela soit la bonne réponse ?.
S’il l’a dit c’est parce qu’il l’a senti. C’est le président de la République. S’il dit aux jeunes «je vous ai compris», c’est parce qu’il a compris le message. Pour lui, c’est un message. S’il dit qu’il a compris, tant mieux. J’ap¬plaudis.
Que pensez-vous du 3ème mandat ?
Je n’en pense rien du tout. Absolument rien.
L’association des fans avait des problèmes. Est-ce qu’il y a réconciliation ?
Ce sont des jeunes. Je ne suis pas fan des deux côtés. C’est une affaire de fan’s club. Donc c’est à eux de trouver des solutions. Je les sens vraiment toujours autour de moi. C’est ça qui m’intéresse. D’ailleurs, ils préparent leur soirée ratée du 24 décembre pour le mois prochain. J’espère que ça se fera. Avec la nouvelle donne du Covid-19, on croise les doigts.
En tout cas, ils sont très dynamiques. Ils ont bien accueilli l’album parce que je reçois énormément de messages de félicitation, d’encouragement pour me dire qu’on a attendu pendant 8 ans. Ça valait la peine franchement parce qu’ils ont trouvé un album vraiment super. J’ai beaucoup appris. C’est le lien que j’ai avec eux.
Quel genre de relations avez-vous avec eux ?
Ils m’appellent Baye Pène. C’est très affectif cette relation que j’ai avec eux. C’est très touchant. Je ne parle même pas de fan’s club. Je parle de ma famille, ce sont mes enfants. C’est très générationnel. Ceux qui ont créé Afsud (Association des fans du Super Diamono) ne vont plus dans les soirées. Il y a toujours des jeunes qui sont là. C’est ça l’importance de cette association-là. Aujourd’hui, on ne m’appelle plus Omar Pène, ils m’appellent Baye Pène. Dans l’album, je leur ai dédié la chanson Wethié pour leur dire effectivement que j’accepte d’être «le Baye Pène». C’est très affectif et je le prends avec beaucoup de plaisir.
Cela fait quoi de savoir qu’il y a une foule de gens derrière vous ?
J’ai toujours dit que c’est ça mon énergie. Dieu sait que j’ai traversé des moments un peu difficiles et ça m’a beaucoup aidé. Ça a été une thérapie pour moi. J’ai reçu énormément de messages de soutien. D’ailleurs, un des morceaux de l’album s’appelle Merci que j’ai dédié à tous ces gens-là qui ont prié pour moi, m’ont apporté leur soutien sur tous les plans d’ailleurs. Dieu sait que ça m’a apporté énormément de choses. Ça permet de mesurer sa cote de popularité. Ça a été extrêmement important.
La version internationale de l’album est sortie et on annonce une version mbalax. Pourquoi ces deux versions ?
Au Sénégal, les gens aiment danser. Et les fans ont longtemps attendu. J’ai voulu leur faire un cadeau. Donc il fallait faire un autre album qui va leur permettre d’animer leurs soirées avec de nouvelles chansons parce que ça fait longtemps qu’on n’a pas sorti d’album. Et la version internationale est beaucoup plus soft que celle mbalax. Ça a marqué aussi le retour de Dembel au Super Diamono. Il a beaucoup travaillé sur cet album. D’ailleurs, c’est lui qui l’a réalisé. Avec les musiciens du Super Diamono, ça a véritablement changé. Cela fait partie de ce que l’on va proposer aux fans, au public. La version mbalax va sortir le 5 août.
Vous êtes allé chercher d’anciens membres du Super Diamono ?
Non, c’est Dembel qui a fait le casting. Il y a Dembel, Papis Konaté, Moussa Traoré, Aziz Seck, etc. C’est de très grands musiciens qui jouent avec moi. Donc, le groupe a changé et a beaucoup évolué. Chacun a apporté sa petite contribution.
Les gens vont apprécier à la sortie de l’album. Il y a d’autres chansons qui vont compléter l’album world music. C’est la suite logique de cet album. Le Super Diamono existe toujours, même si les musiciens sont différents. La première grande sortie du Super Diamono est réservée pour les fans. Ça devait se faire au mois de décembre passé. Ils vont fêter leur 31ème anniversaire.
Avez-vous des projets, des tournées à effectuer ?
Oui, ça se prépare. Il y a des concerts qui se feront au Sénégal et une tournée en Europe qui se prépare pour le mois de novembre. Le staff est en train de travailler sur ça. Il y a des dates qui ont été retenues et qui vont être confirmées. Vous aurez l’information.