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20 juin 2025
par Ousseynou Nar Guèye
DAKAR, ÇA L'AFFICHE MAL
Toujours avides de taxes, les mairies des communes ont donné leur agrément à une multitude de réseaux d’annonceurs. L’agglomération s’enlaidit d’environ un panneau d’affichage tous les 100 mètres, une prolifération qui défigure le paysage urbain
En juin 2015, le querelleur maire de Mermoz-Sacré-Cœur, Barthélémy Dias, devant le non-paiement de taxes municipales dues à sa commune par les régies publicitaires, fait tout bonnement procéder à la démolition de leurs panneaux. En juillet 2016, la chambre administrative de la Cour suprême – saisie par les sociétés Régipub, Regidak et Cauris Com – annule la délibération du conseil municipal de Sacré-Cœur fixant les taux et les modalités d’assiette applicables à la publicité, ainsi que les redevances sur le mobilier urbain.
Mais le forcing de l’édile avait déjà consacré la mainmise des municipalités sur l’affichage urbain. Les régies n’ont eu d’autre choix que de s’y plier. Les 19 communes de la capitale, héritant cette prérogative de la mairie centrale qui la délivrait jusqu’alors avec parcimonie, ont généreusement et abusivement distribué des autorisations d’affichage.
Une invasion
Depuis, c’est (encore plus) le souk sur les artères dakaroises. Toujours avides de collecter davantage de taxes, les mairies des communes ont donné leur agrément à une multitude de réseaux d’annonceurs, professionnels ou pas, pour ne pas dire à tout le monde : agences de pub, business schools privées, industriels, afficheurs informels… Résultat : l’agglomération s’enlaidit d’environ un panneau d’affichage tous les 100 mètres (au mieux), une prolifération qui défigure le paysage urbain.
Médias de proximité transformés en marteaux-pilons totalitaires, ces cohortes de panneaux publicitaires visent la ménagère de moins de 50 ans. En tête des produits promus, le khessal (produit de dépigmentation cutanée) et les bouillons cubes. Contre les premiers, il y a eu une levée de boucliers avec la campagne ñul kukk (« noire d’ébène », en wolof ), qui, à son tour, a dégainé ses panneaux – et a fait long feu.
Dans sa présente chronique bilingue, la militante panafricaniste et anti impérialiste Nathalie Yamb a décidé de traiter d’assassinats et de tentatives d’assassinat de présidents africains qui ont émergé ces derniers temps et même des années plus tôt
Dans sa présente chronique bilingue, la militante panafricaniste et anti impérialiste Nathalie Yamb a décidé de traiter d’assassinats et de tentatives d’assassinat de présidents africains qui ont émergé aussi bien ces dernières semaines que des années plutôt.
La percutante chrnoiqueuse s’interroge sur le rôle de l’Occident et surtout de la France dans ces différents actes de barbarie contre les chefs d'Etat africains. Parce que pour elles quelques éléments d’analyses font qu’on ne peut dissocier la volonté de ces présidents à être du côté de leur peuple et ces tentatives d’assassinat.
Pour mémoire le président malien de transition, Assimi Goïta, a échappé à une décapitation le jour de la tabaski dans une mosquée de Bamako. A Antananarivo, le président malgache, Andry Rajoelina, a lui aussi échappé à une tentative d’assassinat ces derniers jours.
En revanche, le président haïtien Jouvenel Moïse , en ce qui le concerne, a lui eut beaucoup moins de chance. Le président haïtien a été assassiné par un commando dans sa résidence et sa femme blessée. Nathalie Yamb revient sur tous ces événement en rapport avec les relations de nos États avec l’Occident, notamment la France et les États-Unis
REPORT DE TOUS LES COMBATS DE LUTTE
Le gouverneur de Dakar a décidé de reporter tous les combats à venir, voire plus pour cause de résurgence du Covid. Une décision qui reste en travers la gorge des lutteurs, qui risquent de subir encore une année blanche après une année 2020 sans combats
Il y aura peut être encore une année sans combat à Dakar. La lutte sénégalaise subit de plein fouet la 3e vague de Covid-19.
Les promoteurs, après concertation avec le gouverneur de la région de Dakar sont obligés d’accepter sa décision de reporter les affiches déjà ficelées à ultérieurement. « Nous sommes des Sénégalais, et aujourd'hui, il y a beaucoup de malades, donc si l'autorité prend cette décision, nous ne pouvons que nous conformer à cela, admet Pape Abdou Fall président des promoteurs de lutte avec frappe. Nous prions à tous les sénégalais d'aller se faire vacciner, afin que d'ici un à deux mois, nous pourrons continuer nos événements, malgré les difficultés financières que nous rencontrons. »
Protocole sanitaire
Une décision certes salutaire, pour tenter de préserver la santé des amateurs de lutte, mais qui pouvait être évité selon Malick Thiandoum journaliste chroniqueur de lutte : « Il pouvait y avoir quand même une organisation de ces manifestations, tout en mettant en place un protocole sanitaire rigoureux. malheureusement, les promoteurs n'ont pas voulu organiser à huis-clos ou avec des stades à moitié vide. cela a beaucoup précipité cette décision.»
Invité par la Fédération sénégalaise de basket à un tournoi avec la Guinée, l’ancien coach des Lions et Lionnes, Cheikh Sarr, en charge du développement du basket rwandais, se réjouit d’un retour à Dakar,
Invité par la Fédération sénégalaise de basket à un tournoi avec la Guinée, l’ancien coach des Lions et Lionnes, Cheikh Sarr, en charge du développement du basket rwandais, se réjouit d’un retour à Dakar, deux ans après son départ. Le technicien sénégalais attend cependant des réponses sur le protocole sanitaire face à l’évolution de la pandémie du Covid-19 avant de confirmer la présence du Rwanda.
L’ancien sélectionneur de l’Equipe nationale masculine et féminine de basket se dit «heureux» de revenir disputer un match amical chez lui. Chargé du développement du basket au Rwanda depuis cette année, Cheikh Sarr a accueilli avec beaucoup de plaisir l’invitation de la Fédération sénégalaise de basket pour un tournoi à Dakar, en direction de l’Afrobasket masculin, prévu du 24 août au 5 septembre prochain, à Kigali au Rwanda. «C’est un énorme plaisir de revenir jouer au Sénégal, deux ans après mon départ. Revenir jouer à Dakar Arena ou à Marius Ndiaye, c’est toujours un grand plaisir. Quand Matar Ndiaye (le manager des Lions) m’a contacté pour l’invitation, j’ai beaucoup apprécié», souligne le technicien sénégalais.
Pourtant, les options de rester au Rwanda et disputer des tournois ne manquent pas. «On avait l’option de rester à Kigali et faire un tournoi à quatre. Il y a des équipes qui veulent venir ici. Il y a l’Egypte, le Sud Soudan, l’Ouganda», note-t-il. Seulement, précise-t-il, «venir au Sénégal est une bonne chose. Jouer contre une équipe légendaire comme le Sénégal, qui a de très grands joueurs, de bons entraîneurs, cela nous permet de nous mesurer. C’est pour cela que j’ai choisi de venir au Sénégal.» Au-delà, souligne-t-il, «il y a aussi la Guinée, un autre adversaire qualifié pour l’Afrobasket et qui sera là».
Questions autour du protocole sanitaire
Seulement, si les deux parties semblent nettement en avance sur les pourparlers, l’évolution de la pandémie du Covid-19 au Sénégal pourrait avoir un impact sur le tournoi. Et sous ce chapitre, les interrogations ne manquent pas pour le chargé du développement du basket rwandais. «Il y a des questions sur lesquelles on aimerait qu’on nous apporte des réponses par rapport au protocole sanitaire lié au Covid-19. Est-ce qu’on va être en quarantaine le premier jour ? Est-ce qu’on sera dans le même hôtel que toutes les autres équipes ? Est-ce qu’on sera dans une bulle ? Combien de matchs on va jouer ? Est-ce que tout le monde sera testé avant les matchs, juste après les matchs ?», s’interroge coach Sarr. Qui espère une réponse diligente des fédéraux avant de donner officiellement son accord sur la participation de la sélection rwandaise. Très au fait de l’avancée de la maladie au Sénégal, le technicien sénégalais note «une évolution des cas positifs de jour en jour. Ici au Rwanda, nous sommes en couvre-feu depuis presque deux semaines. Je crois qu’au Sénégal ce n’est pas le cas. Les gens ont un peu peur. On ne peut pas avoir des cas ici, voyager et les ramener. C’est juste ce problème qui se pose à notre niveau».
Des réponses que la Fédération devrait pouvoir apporter dans les prochaines heures, dans l’espoir de voir ce tournoi, prévu finalement à partir du 10 août prochain, se tenir à Dakar Arena dans des conditions sanitaires strictes. En regroupement interne depuis ce jeudi, les Lions ont enregistré deux cas positifs au Covid-19 sur un groupe de 17 joueurs présélectionnés par le coach Boniface Ndong.
LE FRN VEUT UNE «MESURE TRANSITOIRE EXCEPTIONNELLE»
Il demande une mesure transitoire qui permettrait aux primo-votants de se présenter avec un extrait de naissance et un certificat de résidence. Comme en 2016
Le Front de résistance nationale veut une alternative à la carte d’identité biométrique, requise pour s’inscrire sur les listes électorales. Pour cela, il demande une mesure transitoire qui permettrait aux primo-votants de se présenter avec un extrait de naissance et un certificat de résidence. Comme en 2016.
L’opposition passe à l’acte. Le Quotidien écrivait dans son édition du jeudi 29 juillet que le Front de résistance nationale (Frn) peaufinait sa stratégie de riposte après la publication du décret portant révision exceptionnelle qui dispose que les citoyens doivent se munir de leur carte d’identité biométrique Cedeao pour s’inscrire sur les listes électorales.
Dans une déclaration, Moctar Sourang et Cie demandent au gouvernement de «prendre une mesure transitoire exceptionnelle qui permettrait aux primo-votants de pouvoir s’inscrire sur les listes électorales avec un extrait de naissance et un certificat de résidence». C’est là un autre débat qui s’ouvre entre la majorité et l’opposition alors que le dialogue politique a pris fin. Mais de toute façon, ce n’est pas une première que cette question se pose. Le Quotidien rappelait d’ailleurs que c’est l’audience que le Président Sall avait accordée à une délégation de Manko wattu senegaal, conduite par Mamadou Diop Decroix, Oumar Sarr et Cie, le 1er décembre 2016, qui avait débloqué les désaccords entre les deux camps à l’issue de la revue du Code électoral qui avait suivi le lancement du dialogue national du 28 mai de la même année. C’est ainsi que des accords avaient été notés sur «la fixation de la date des élections législatives au 2 juillet 2017, l’augmentation du nombre de commissions administratives pour l’inscription massive des Sénégalais en âge de voter, la simplification de la procédure d’inscription des citoyens sur les listes électorales au moyen d’un extrait de naissance ou d’un passeport ordinaire».
Même si à l’époque Macky Sall avait attiré l’attention des acteurs sur «l’impératif de consolider notre système électoral en évitant d’y introduire des changements susceptibles de le fragiliser». Il reste à savoir si le Frn obtiendra gain de cause cette fois-ci.
En attendant, cette plateforme de l’opposition appelle tous à s’inscrire, particulièrement «cette masse critique des primo-votants, les jeunes, dont la décision électorale déterminera inéluctablement l’avenir prochain de notre cher Sénégal».
De même, le Front invite l’ensemble des partis de l’opposition, les membres de la Société civile à mettre en place des coordinations au niveau de chaque commune pour veiller à la régularité du déroulement des élections territoriales du 23 janvier 2022, «contre toute tentative de fraude ou de manipulation».
«YOU ET MOI N’AVONS JAMAIS ÉTÉ EN GUERRE, ON A ÉTÉ DES CONCURRENTS»
Le lead-vocal du Super Diamono, Omar Pène, juge positive et constructive sa rivalité supposée avec Youssou Ndour que leur prêtent leurs fans. Il se mobilise pour le climat qui est le thème de son nouvel album
Le lead-vocal du Super Diamono, Omar Pène, juge positive et constructive sa rivalité supposée avec Youssou Ndour que leur prêtent leurs fans. Il se mobilise pour le climat qui est le thème de son nouvel album. Dans cet entretien Omar Pène parle de ses rapports avec les étudiants et prône le retour aux valeurs sénégalaises, entre autres sujets.
Le lead-vocal du Super Diamono, Omar Pène, juge positive et constructive sa rivalité supposée avec Youssou Ndour que leur prêtent leurs fans. Il se mobilise pour le climat qui est le thème de son nouvel album. Dans cet entretien Omar Pène parle de ses rapports avec les étudiants et prône le retour aux valeurs sénégalaises, entre autres sujets.
Votre nouvel album climat. Pourquoi climat ?
Climat, c’est par rapport au réchauffement climatique. Pour moi, c’est du sérieux. Certaines personnes n’y croient pas, mais disons que c’est quelque chose qui nous interpelle tous. En tant que citoyen du monde, j’ai vu qu’antérieurement et même par rapport aux Cop qui ont été organisés, rien n’a été fait de concret pour parer à toute éventualité. Je profite de mon album pour porter ma voix. Je la joins à celles qui sont déjà présentes pour sensibiliser les décideurs. C’est du sérieux et certaines mesures doivent être prises pour apporter une plus grande attention à ce phénomène qui est le réchauffement climatique.
D’où vous vient cette conscience écologique ? Est-ce une expérience que vous avez vécue ?
Je suis citoyen du monde, concerné par tout ce qui se passe dans ce monde où nous vivons, quelqu’un qui est bien informé, je suis les actualités. C’est un phénomène qui m’a interpellé quand je vois des images. Jusqu’à présent nous vivons cela et ça prend quand même des proportions assez inquiétantes. Même chez nous au Sénégal, vous allez à Saint-Louis, au niveau de la Langue de Barbarie, l’océan est en train d’avancer et a englouti certaines habitations. Tout cela est dû au réchauffement climatique. Je me suis dit pourquoi ne pas apporter ma voix, l’associer à celles qui sont déjà sur place pour sensibiliser. Il faut dire aux gens que nous sommes tous concernés. Vu que nous ne sommes pas un pays développé, si jamais il se passe un tsunami, je ne le souhaite pas, dans nos côtes ou tout près de chez nous, c’est nous qui allons en pâtir le plus.
Quand on parle de pollution, ce sont les pays développés qui polluent, mais c’est nous qui subissons les conséquences de ces changements…
Exactement ! Nous ne sommes pas pollueurs comme certaines grandes puissances. Mais si jamais il se passe une catastrophe, c’est nous qui allons subir les plus lourdes conséquences.
Est-ce que vous pensez que nos gouvernants doivent être plus réactifs et parler de ces questions aux populations ?
Absolument ! Il faut être présent et porter la bonne parole, assister aux différentes réunions tenues à travers le monde pour porter la voix de l’Afrique. C’est extrêmement important. On parle de Fonds vert, mais il faut qu’il puisse servir plus aux pays démunis qu’à ceux déjà développés.
Et ce message, voulez-vous le porter au niveau mondial ?
Absolument ! En tant que Sénégalais, je suis francophone, j’utilise la langue française pour mieux porter le message au niveau international.
Cet album à peine sorti, vous dites qu’il a été piraté. Est-ce à dire que vous n’avez pas pris des précautions pour le protéger ?
On a pris toutes les précautions. Mais quand quelqu’un veut pirater, on n’y peut absolument rien. Depuis combien de temps des voix se sont élevées pour dénoncer cette pratique. Ça ne date pas d’aujourd’hui. Tous les artistes sénégalais disent la même chose. Nous l’avons déploré, nous avons lancé énormément de messages contre ces pratiques, mais on n’y peut absolument rien.
Et c’est la raison pour laquelle vous avez sorti l’album sous un format numérique dans un premier temps pour éviter le piratage ?
Non, justement pour plusieurs raisons. Aujourd’hui, le marché du disque marche de moins en moins. Tout le monde se rue vers le numérique. Même les grandes maisons de disque éprouvent des difficultés pour vendre. Il y a un autre créneau : ce sont les plateformes numériques aujourd’hui qui prennent le relais. C’est un phénomène mondial, tous les artistes du monde courent aujourd’hui vers les plateformes numériques. Il faut se rendre à l’évidence et essayer de ne pas se laisser larguer. Les magasins qui vendaient des disques se sont repliés vers d’autres créneaux.
Est-ce que le public sénégalais suit cette tendance ?
Il faudrait à la limite les inciter à rejoindre cette tendance. Sinon on aura beaucoup plus de difficultés pour vendre nos produits. Il faut les sensibiliser. Aujourd’hui, tout le monde a son téléphone portable. On peut aussi se connecter.
Est-ce que vous avez collaboré avec des maisons internationales ?
Oui, Bilir.
Dans cet album, est-ce que vous avez collaboré avec Hervé Samb que vous connaissez déjà ?
Hervé, on a commencé à travailler il y a 8 ans. C’est lui qui m’accompagne lors de mes tournées internationales. Il fait partie de mon projet international. Le contact a été établi depuis très longtemps. Mais maintenant, il fallait à la limite collaborer encore beaucoup plus. C’est un garçon qui connaît très bien la world music. Il connaît énormément d’artistes sur le plan international.
Quand il a été question de faire un second album, automatiquement on a discuté et le courant passe très bien. Il m’a dit : «Ecoutez, il n’y a aucun problème. Je peux réaliser le projet album. C’est un truc extrêmement important pour moi.» C’est comme ça que ça a débuté, lors d’un voyage qu’on faisait en Guadeloupe. Je crois que le travail a commencé dans un film. Il avait déjà commencé à travailler sur ça. Il m’a proposé des morceaux et c’était parti comme ça.
Est-ce que vous avez continué à travailler à distance ou bien ça s’est fait ici ?
Non, cela s’est fait en France, disons, parce que tous les musiciens qui ont participé à cet album résident en France, sauf Alioune Seck, lui est constamment là-bas. Mais c’est le groupe qui m’accompagne souvent dans mes tournées. On n’a rencontré aucune difficulté pour faire cet album.
Pour la participation de Hervé, est-ce parce que vous vouliez avoir une ouverture à l’international et sur d’autres sensibilités ?
Oui, il y a un peu de ça aussi parce qu’on évolue dans un monde de la world music, c’est la tendance aujourd’hui. Et lui est assez bien présent par rapport à ce genre. La musique pour moi est une question de rencontres. Il y a même des musiciens qui ont joué dans cet album que je ne connais pas en Côte d’Ivoire, parce quand ils faisaient leur partition j’étais déjà à Dakar. C’est la musique qui a parlé et on est arrivé à rassembler toutes ces sensibilités pour en faire un album. Voilà, je crois que c’est la beauté de la musique. Les gens ont été tellement contents de participer à cet album-là. C’était extrêmement important pour nous d’aller chercher ailleurs d’autres sonorités pour en faire un ensemble qui pourrait à la limite ressembler à ce que nous ressemblons et ce que nous sommes.
Pour Fada Freddy, c’est vous qui êtes allé le chercher ou l’inverse. Comment votre collaboration s’est passée ?
C’est nous qui sommes allés le chercher parce que c’est à la mode d’inviter des artistes pour des «featurings». Tous les artistes le font. Comme on a décidé d’inviter un artiste, il y a beaucoup de noms qui ont circulé, des noms sénégalais, d’autres artistes. Mais on s’est dit pourquoi ne pas aller chercher chez nous pour voir quelqu’un qui a le profil. Et là, toutes les pensées sont allées vers Fada Freddy, parce qu’on le connaissait déjà et on l’a suivi depuis très longtemps. On s’est dit que lui, dans cette chanson, a le profil. Et Dieu sait qu’on ne s’est pas trompé. Il a très bien chanté et on a tous apprécié sa partition.
Malgré le fait que l’album soit ouvert à d’autres sensibilités, vous avez quand même conservé cette touche du Super Diamono qui fait votre particularité. Est-ce que ce fut un travail compliqué pour vous ?
Ce n’était pas compliqué parce que j’ai tenu à garder mon identité. Ce qui est extrêmement important pour moi, parce que c’est Oumar Pène le Sénégalais. Je suis Sénégalais. Culturellement, je vis dans un pays qui est très riche. C’est pour garder mon identité culturellement encore une fois. Mais je suis allé vers d’autres sensibilités. C’est ça qu’on a voulu faire. C’est pour cela qu’on a invité des artistes qui ne sont pas Sénégalais, ne parlent même pas wolof et qui ont apporté leur touche, notamment des cordes, des violons, d’autres instruments qui ne sont pas de chez nous.
Sur cette chanson que vous partagez avec Fada Freddy, vous parlez de calomnie. Est-ce une thématique que vous avez choisie pour une raison particulière ?
Non, c’est juste pour sensibiliser parce que je m’adresse à des gens, une société qui a ses tares aussi. Disons simplement que ce sont des choses qui existent et que je n’ai pas créées. Ce sont des choses que je constate, que nous vivons justement et qui ne sont pas les meilleures choses au monde, malheureusement. Dire du mal de l’autre, raconter des histoires qui n’existent pas, essayer de créer des problèmes à d’autres qui ne t’ont absolument rien fait, c’est très négatif. Pour qu’une société puisse avancer, il faut éviter certaines tares qui, ma foi, ne font que retarder son évolution.
Vous pensez que toute chanson doit livrer un message ?
Absolument ! Je crois que c’est ça le rôle d’un chanteur, c’est le rôle qui m’incombe. C’est pour cela que je suis devenu chanteur pour non seulement proposer, dénoncer, sensibiliser et essayer d’apporter quelque chose de positif. J’essaie d’apporter quelque chose à ceux qui m’écoutent parce que je rencontre beaucoup de gens qui me disent : «Telle chanson m’a beaucoup apporté dans ma vie, parce que quand je l’ai écouté sincèrement, cela m’a beaucoup plu. Cela m’a fait beaucoup de bien, m’a fait réfléchir et abandonner certaines pratiques pour aller dans l’autre sens.» Je trouve que c’est positif.
Les cas de Covid-19 explosent avec plus de 1 000 cas ou presque par jour. Les gens ne semblent pas conscients du danger. Quel message avez-vous à lancer ?
Je recommande aux gens d’écouter les scientifiques, les soignants parce que ce sont eux qui maîtrisent la chose encore une fois. Quand ils nous disent que c’est du sérieux et nous proposent des vaccins, il faut se faire vacciner. Quand ils nous demandent de porter le masque, il faut le faire. Il en est de même pour le respect des gestes barrières. Cette pandémie est très bien implantée chez nous. Les gens doivent prendre conscience que c’est extrêmement dangereux pour nos populations. Je profite de l’occasion que vous m’offrez pour dire aux gens qu’il faut respecter les mesures barrières et les recommandations faites par les soignants, les scientifiques.
Vous aviez réagi à la violence à l’Université. Récemment des élèves s’y sont mis. On a vu des collégiens saccager leurs salles de classe, attaquer leurs profs… La violence en milieu scolaire, le problème est beaucoup plus profond, plus grave. Que faudrait-il faire ?
C’est de sensibiliser encore plus et prendre des mesures, parce qu’à chaque fait de société, il faut lui trouver des solutions. Il faut toujours chercher la bonne solution, d’où ça vient et pourquoi. Il faut toujours poser la bonne question et à partir de là trouver des solutions.
Vous y avez réfléchi ?
En tant qu’ambassadeur itinérant auprès des étudiants, j’ai tenu énormément de réunions avec eux. Aujourd’hui, il y a un slogan qu’un étudiant m’a proposé : «Nous ne sommes pas là pour créer des problèmes, mais pour trouver des solutions». C’est extrêmement important, des solutions pour étudier dans de bonnes conditions. C’est cela l’essentiel. Vous êtes là pour obtenir un parchemin pour construire votre vie, votre aventure. Autre chose, il faut chercher la bonne formule, étudier, avoir son diplôme, c’est cela l’essentiel. Il ne faut pas faire des choses qui vont vous retarder parce que cela ne sert à rien. Voilà le discours que je tiens à chaque fois que je rencontre les étudiants.
Il y a des gens qui disent qu’il y a une certaine crise des valeurs. Les jeunes n’ont plus cette éducation qui pourrait les préserver de certaines dérives…
Nous vivons dans un monde qui évolue. Aujourd’hui, on dit que le monde est devenu un village planétaire, il faut faire avec. C’est extrêmement important, il faut trouver les bonnes formules. Je ne dis pas qu’on peut régler les problèmes en un claquement de doigts. Il faut être préventif pour parer aux problèmes les plus pressants.
Par contre, il faut essayer de les poser et de trouver des solutions adéquates. On ne peut pas satisfaire tout le monde. Cela n’existe dans aucun pays au monde. Il faut aussi faire avec notre temps. Ce qui se passe aujourd’hui est différent de ce qui s’est passé il y a 10-20 ans. Ce qui se passe aujourd’hui au Sénégal, à la minute qui suit, ceux qui sont aux Etats-Unis sont au courant.
Comment trouver ces solutions ?
Il faut les chercher (rires).
Ça ne vous inquiète pas le fait que la société sénégalaise soit de plus en plus violente ? Les inégalités se creusent entre les riches et les pauvres. Cela ne vous interpelle-t-il pas ?
Bien sûr, ça interpelle tout le monde. Il n’y a pas qu’au Sénégal que ce problème se pose. Vous allez partout dans le monde, il s’y pose. C’est le monde qui est ainsi fait. Il faut vivre avec ses valeurs. Je suis Sénégalais, si je veux vivre comme quelqu’un qui est en Allemagne ou en Italie, ce n’est pas possible. Il faut vivre avec les valeurs sénégalaises. On a des identités qu’il faut respecter, on a nos traditions. On peut se moderniser, mais en tenant compte de nos valeurs.
Pour vous, c’est le mode de vie des Sénégalais qui est en crise ?
Chacun a le droit de vivre, mais comment ? C’est cela la question. Quand on veut vivre au-dessus de ses moyens, ça va être difficile.
Pour parler de musi¬que, les jeunes donnent plus la priorité à la danse, c’est plus pour égayer les gens que pour les conscientiser. Quel est votre regard sur ce que fait cette jeune génération ?
C’est un milieu où chacun fait ce qu’il veut, ce qu’il ressent. Je ne peux pas dire à quelqu’un arrête de faire ceci, fais cela. Je ne m’en mêle pas parce que ce que font les gens c’est par rapport à leur ressenti, à ce qu’ils ont envie de faire. Et il y a des gens qui les aiment pour ça. Il y a des gens qui vont les voir pour ça. S’ils y trouvent leur compte, pourquoi pas ?
Cette jeune génération se distingue aussi par des rivalités entre eux. Ce n’est pas quelque chose de nouveau parce qu’on vous a toujours mis en rivalité avec Youssou Ndour. Mais ce n’était pas aussi violent que la façon dont ça se passe maintenant…
Mais ça dépend. Chacun a sa façon de faire. Je sais que la concurrence appelle la qualité. C’est bien d’avoir des concurrents. De toutes les façons, le monopole n’arrange personne. C’est extrêmement important qu’il y ait quand même de la concurrence, on parle de rivalité. Ça permet de bien travailler et de toujours proposer quelque chose de qualité. Vu sur cet angle-là, je trouve que c’est positif.
Maintenant, il y a d’autres qui font de la concurrence comme une chose qui sort de l’ordinaire. Il se trouve qu’il y a des gens autour de certains artistes qui disent : «Ecoute, tu es le meilleur.» Il faut faire attention à cela, à ne pas dire que l’autre c’est mon ennemi, non. On fait le même métier. Chacun a sa chance.
Donc votre concurrence avec Youssou Ndour vous a poussé à aller plus loin dans ce que vous faisiez ?
Mais on en a parlé, Youssou Ndour et moi, en rigolant d’ailleurs. Parce que je crois qu’à chaque fois, au temps des cassettes, quand Omar Pène sort une cassette, mais les gens s’attendent à ce que Youssou Ndour en fasse de même.
Et c’est le cas, même maintenant ?
Ça c’est dans l’ordre normal des choses. Encore une fois, nous ne sommes pas des ennemis. C’est normal, c’est un artiste, il a le droit de sortir son album quand il veut. Dès qu’il a annoncé la sortie de son album, il y a des gens qui m’ont appelé : «Mais écoute, voilà Youssou Ndour va sortir. Toi tu vas sortir ton album ?» (Rires). C’est toujours la guerre entre Omar Pène et Youssou Ndour. Mais non, non, je ne vois pas les choses comme ça. C’est très bien pour la musique et c’est bien pour les fans aussi.
Vous n’êtes plus en guerre ?
On n’a jamais été en guerre (il se répète). C’est vrai qu’on a été des concurrents. Ça été très positif parce que ça nous a permis de nous améliorer dans ce que nous faisons et ça a beaucoup marqué notre carrière. Là, on le sait et on le dit d’ailleurs.
Vous en avez tiré de la force ?
Effectivement ! Cela nous a beaucoup aidés dans notre carrière et je crois que ça aussi ça a été très positif. Parce que quand on sait que tu es attendu au tournant, si tu dois sortir, mais tu ne sors pas n’importe quoi. Tu fais de ton mieux, ça te fait beaucoup travailler, mais attention parce que l’autre va sortir et il y a du monde derrière, il ne faut pas décevoir. Donc, c’est ça le côté positif de la chose. Et ça, en tout cas, ça m’a beaucoup servi.
Pendant un an et quelques mois, vous êtes resté sans pouvoir jouer à cause du Covid-19. Comment avez-vous passé votre temps ?
Pendant cette période, j’étais en train de travailler sur mon album qui est sorti. Donc, comme ça ne jouait pas, moi c’est ça qui m’a occupé en fin de compte. Je faisais des va-et-vient entre Dakar et Paris pour enregistrer, répéter, travailler sur cet album-là. C’est ça qui a occupé le temps que ça a duré, le temps qu’on est resté sans jouer.
Même sans Covid-19, vous êtes resté longtemps sans jouer, sans faire de concert…
Absolument, parce que j’étais alité. Je suis resté deux ans comme ça. Donc il fallait reprendre de la force, retravailler la voix, vivre avec tout cela, observer ma convalescence, rester tranquille dans mon coin, prendre le temps de me soigner, de me refaire.
Mon dernier album date d’il y a 8 ans. Donc pendant tout ce temps-là, j’ai pris du recul par rapport à cela. Eventuellement, il y a eu même des gens qui racontaient du n’importe quoi à mon sujet, mais j’étais tranquille dans mon coin pour prendre le temps de bien me reposer.
Vous avez réfléchi à quoi par rapport à la musique ?
Il fallait se refaire, ça a pris du temps, mais il fallait respecter le protocole sanitaire simplement. C’est ça que j’ai respecté. Donc cela m’a permis de prendre du recul, plus d’énergie, mais en même temps travailler en silence.
De mûrir des projets ?
Justement !
Il y a certains artistes quand même qui ont eu des ennuis sanitaires et ont des problèmes de prise en charge. Beaucoup indexent la Sodav et son système. Sur cette question, on ne vous a pas entendu.Vous n’êtes pas à «Say wi» ni à la Sodav. Vous êtes où exactement ?
Mais je suis chez moi tranquille (rires). Je suis sociétaire de la Sodav, je touche mes droits à la Sodav. Je ne m’occupe que de ça, sinon le reste je ne m’en occupe pas.
Cette levée de boucliers contre la Sodav…
Je n’en fais pas partie.
Vous n’avez rien à reprocher ?
Je n’ai rien à reprocher, rien à dire. Je ne sais même pas comment ça marche.
Donc, vous n’êtes pas dans «Say wi» ? Ils ne vous ont pas appelé ?
Non.
Pendant les violences de mars, vous étiez au Sénégal ?
Oui.
Et vous avez réagi comment en voyant ce déchaînement de violences dans un pays qu’on considère quand même assez stable démocratiquement ?
Très étonné, et puis je me suis dit qu’il ne faut jamais dire que ça n’arrive qu’aujourd’hui. Nous vivons dans un monde, c’est vrai, qui évolue. Donc il faut essayer d’interpeller les mentalités encore une fois et toujours. C’est ce que j’ai dit très tôt et je n’arrête pas de le dire. Quand il y a problème, il faut essayer rapidement de trouver des solutions. On ne sait pas ce qui peut se passer demain. On ne peut pas prédire l’avenir, mais il faut toujours être prêt à parer au plus pressé.
Le Président a dit entendre la jeunesse et mis en place un programme pour l’emploi. Pensez-vous que cela soit la bonne réponse ?.
S’il l’a dit c’est parce qu’il l’a senti. C’est le président de la République. S’il dit aux jeunes «je vous ai compris», c’est parce qu’il a compris le message. Pour lui, c’est un message. S’il dit qu’il a compris, tant mieux. J’ap¬plaudis.
Que pensez-vous du 3ème mandat ?
Je n’en pense rien du tout. Absolument rien.
L’association des fans avait des problèmes. Est-ce qu’il y a réconciliation ?
Ce sont des jeunes. Je ne suis pas fan des deux côtés. C’est une affaire de fan’s club. Donc c’est à eux de trouver des solutions. Je les sens vraiment toujours autour de moi. C’est ça qui m’intéresse. D’ailleurs, ils préparent leur soirée ratée du 24 décembre pour le mois prochain. J’espère que ça se fera. Avec la nouvelle donne du Covid-19, on croise les doigts.
En tout cas, ils sont très dynamiques. Ils ont bien accueilli l’album parce que je reçois énormément de messages de félicitation, d’encouragement pour me dire qu’on a attendu pendant 8 ans. Ça valait la peine franchement parce qu’ils ont trouvé un album vraiment super. J’ai beaucoup appris. C’est le lien que j’ai avec eux.
Quel genre de relations avez-vous avec eux ?
Ils m’appellent Baye Pène. C’est très affectif cette relation que j’ai avec eux. C’est très touchant. Je ne parle même pas de fan’s club. Je parle de ma famille, ce sont mes enfants. C’est très générationnel. Ceux qui ont créé Afsud (Association des fans du Super Diamono) ne vont plus dans les soirées. Il y a toujours des jeunes qui sont là. C’est ça l’importance de cette association-là. Aujourd’hui, on ne m’appelle plus Omar Pène, ils m’appellent Baye Pène. Dans l’album, je leur ai dédié la chanson Wethié pour leur dire effectivement que j’accepte d’être «le Baye Pène». C’est très affectif et je le prends avec beaucoup de plaisir.
Cela fait quoi de savoir qu’il y a une foule de gens derrière vous ?
J’ai toujours dit que c’est ça mon énergie. Dieu sait que j’ai traversé des moments un peu difficiles et ça m’a beaucoup aidé. Ça a été une thérapie pour moi. J’ai reçu énormément de messages de soutien. D’ailleurs, un des morceaux de l’album s’appelle Merci que j’ai dédié à tous ces gens-là qui ont prié pour moi, m’ont apporté leur soutien sur tous les plans d’ailleurs. Dieu sait que ça m’a apporté énormément de choses. Ça permet de mesurer sa cote de popularité. Ça a été extrêmement important.
La version internationale de l’album est sortie et on annonce une version mbalax. Pourquoi ces deux versions ?
Au Sénégal, les gens aiment danser. Et les fans ont longtemps attendu. J’ai voulu leur faire un cadeau. Donc il fallait faire un autre album qui va leur permettre d’animer leurs soirées avec de nouvelles chansons parce que ça fait longtemps qu’on n’a pas sorti d’album. Et la version internationale est beaucoup plus soft que celle mbalax. Ça a marqué aussi le retour de Dembel au Super Diamono. Il a beaucoup travaillé sur cet album. D’ailleurs, c’est lui qui l’a réalisé. Avec les musiciens du Super Diamono, ça a véritablement changé. Cela fait partie de ce que l’on va proposer aux fans, au public. La version mbalax va sortir le 5 août.
Vous êtes allé chercher d’anciens membres du Super Diamono ?
Non, c’est Dembel qui a fait le casting. Il y a Dembel, Papis Konaté, Moussa Traoré, Aziz Seck, etc. C’est de très grands musiciens qui jouent avec moi. Donc, le groupe a changé et a beaucoup évolué. Chacun a apporté sa petite contribution.
Les gens vont apprécier à la sortie de l’album. Il y a d’autres chansons qui vont compléter l’album world music. C’est la suite logique de cet album. Le Super Diamono existe toujours, même si les musiciens sont différents. La première grande sortie du Super Diamono est réservée pour les fans. Ça devait se faire au mois de décembre passé. Ils vont fêter leur 31ème anniversaire.
Avez-vous des projets, des tournées à effectuer ?
Oui, ça se prépare. Il y a des concerts qui se feront au Sénégal et une tournée en Europe qui se prépare pour le mois de novembre. Le staff est en train de travailler sur ça. Il y a des dates qui ont été retenues et qui vont être confirmées. Vous aurez l’information.
«LES ENTREPRISES DEPENSENT MOINS D’ARGENT EN PUBLICITE ET DAVANTAGE EN RELATIONS PUBLIQUES»
TOUR DE TABLE AVEC… Nicolas Pompigne-Mognard, fondateur et président d’Apo group
Getty images, leader mondial de la communication visuelle, ouvre pour la première fois sa plateforme au contenu d’un service de distribution de communiqués de presse d’Apo group que dirige Nicolas Pompigne Mognard. Dans cet entretien, l’entrepreneur franco-gabonais revient sur cet accord avec Getty images.
Apo group que vous dirigez vient de signer un partenariat exclusif avec Getty images. Quel est l’objectif visé ?
Getty images est l’un des noms les plus immédiatement reconnaissables dans le secteur des médias internationaux, avec plus d’un million de clients dans presque tous les pays du monde. Notre accord marque la première fois que Getty images ouvre sa plateforme au contenu d’un service de distribution de communiqués de presse. Ce qui rend cet accord unique, c’est que les abonnés de Getty images pourront non seulement accéder aux images, mais aussi aux communiqués de presse distribués par Apo group. En nous donnant accès à leur réseau inégalé, Getty images nous permet de faire en sorte qu’un contenu africain positif et puissant atteigne les salles de presse du monde entier. C’est une occasion fantastique de montrer au monde le véritable visage de l’Afrique. Chaque jour, Apo group distribue des centaines de communiqués de presse et d’images présentant le meilleur du sport, de l’économie et de la culture africaine. Getty images nous aide à diffuser ces informations dans le monde entier. Pour l’Afrique, cela signifie la possibilité de briser le cycle des nouvelles négatives et de montrer au monde son vrai visage. Je suis très reconnaissant à Getty images d’avoir ouvert son réseau à l’Afrique. Ils utilisent leur portée et leur réputation inégalées pour élever notre continent sur la scène mondiale.
Vous attendez-vous à un renforcement de votre chiffre d’affaires à travers cet accord ?
La distribution par Getty images des photos et des communiqués de presse des clients d’Apo group n’entraînera aucun coût additionnel pour nos clients. Nos tarifs resteront inchangés. Tout comme Apo group, Getty images a à cœur de changer les perceptions internationales et souhaite participer à l’évolution du continent en termes de statut sur la scène mondiale. En ouvrant son réseau à Apo group, Getty images remplit cet objectif et obtient également un éventail d’images de grande qualité et authentiquement africaines. Le sport est un élément particulièrement important de notre accord, et les relations d’Apo group avec certaines des organisations sportives les plus importantes opérant en Afrique vont permettre à Getty images d’accéder à une nouvelle offre d’images sportives de classe mondiale. Apo group est le cabinet de conseil en communication panafricain exclusif de la Nba et de la Basketball africa league. Nous sommes également le principal sponsor officiel de l’association africaine de World rugby, Rugby africa, et un sponsor officiel de Team qhubeka assos, la seule équipe cycliste professionnelle africaine de l’Uci world tour, et du Lux Afrique polo day. Sans oublier le partenariat que nous venons de signer avec l’Olympique de Marseille et qui fait d’Apo group le partenaire officiel de l’Om en Afrique. Grâce à ces partenariats, nous pouvons aider Getty à faire découvrir les images des plus grands événements sportifs d’Afrique à un public mondial, souvent pour la première fois. Nous sommes convaincus que le sport a un rôle majeur à jouer dans le changement de la perception de l’Afrique dans le monde. Les liens entre l’Olympique de Marseille et l’Afrique ont toujours été très forts, la ville de Marseille elle-même étant fortement influencée par diverses cultures africaines. Parmi les légendes du football africain qui ont joué à Marseille figurent Abedi Pelé, Didier Drogba et Mamadou Niang, et le club s’est révélé être une porte d’entrée sur la scène internationale pour des dizaines d’autres joueurs africains. Le soutien au club est énorme dans toute l’Afrique du nord et de l’ouest, où il est une marque emblématique immédiatement reconnaissable. L’OM dispose de dix fan-clubs dédiés en Afrique et compte plus de quatre millions de fans africains sur les médias sociaux, soit 38,7% de sa base mondiale de fans. Apo group partage la vision de l’OM qui consiste à utiliser le sport pour promouvoir le développement en Afrique, notamment auprès des jeunes.
Avez-vous été impactés par la pandémie du Covid-19 ?
Comme tout le monde, au début de la pandémie, nous étions inquiets. Mais après quelques mois, nous avons réalisé que nous ne perdions pas de clients. Même les entreprises qui ont été le plus durement touchées, notamment celles qui évoluent dans des secteurs tels que l’hôtellerie, ont maintenu leurs contrats avec Apo group. Après tout, les entreprises auront toujours besoin de communiquer. Mais ce qui est intéressant, c’est le changement d’orientation opéré ces dernières années, et qui a été accéléré par la pandémie. Les entreprises dépensent moins d’argent en publicité et davantage en relations publiques. Par exemple, le volume de communiqués de presse distribué par Apo group a augmenté de 30% en 2020.
PACASEN, FATICK ET MBOUR EN TETE DE L’EVALUATION DES COMMUNES BENEFICIAIRES
Les communes de Fatick et de Mbour sont de très bons élèves du Programme d’appui aux communes et agglomérations du Sénégal (Pacasen).
Suite à l’évaluation des performances des 123 collectivités territoriales pilotes bénéficiaires du Programme d’appui aux communes et agglomérations du Sénégal (Pacasen), Fatick et Mbour occupent respectivement la première et la deuxième place dans le classement de la Chambre des collectivités territoriales de la Cour des comptes.
Les communes de Fatick et de Mbour sont de très bons élèves du Programme d’appui aux communes et agglomérations du Sénégal (Pacasen). Ces deux collectivités territoriales, à la lumière des résultats du rapport sur l’évaluation des performances des 123 communes pilotes bénéficiaires, occupent respectivement la première et la deuxième place.
L’équipe municipale, dirigée par le maire El Hadji Fallou Sylla, a obtenu 64 points sur 84, juste derrière la municipalité de Fatick qui en a récolté 68 points. Dans le classement de la Chambre des collectivités territoriales de la Cour des comptes présidée par Joseph Ndour, ces deux communes sont suivies de celles de Saint-Louis qui s’est retrouvée avec 48 points, Guédiawaye 46 points, Ziguinchor 44 points et Touba Mosquée 42 points.
Analysant les «bons» résultats de sa commune, le maire El Hadji Fallou Sylla évoque le respect des huit conditions minimales obligatoires (Cmo) évaluées par les auditeurs de la Cour des comptes. En effet, «l’allocation des ressources additionnelles du Fonds d’équipement des collectivités territoriales (Fect) à ces collectivités territoriales pilotes est soumise au respect des conditions prédéfinies dans le cadre du Pacasen et auxquelles lesdites collectivités doivent se conformer», renseigne le rapport.
A en croire le maire de Mbour, relativement à la première condition, la commune a respecté le vote en 2021 du budget principal par le Conseil municipal et l‘a soumis au représentant de l’Etat avant le 31 décembre de l’année 2020. Les mêmes dispositions ont été respectées en ce qui concerne la soumission avant le 31 octobre de l’année 2020, du compte administratif de 2019 voté par le Conseil municipal à la Direction des collectivités territoriales (Dct).
La troisième condition municipale obligatoire est relative à la conformité de la commune à ses obligations vis-à-vis de la dette du Programme de renforcement et d’équipement des collectivités locales/le Programme d’appui aux communes (Precol/Pac) pour l’année 2020 et pour avoir enregistré le montant correspondant dans son budget de l’année 2021.
Egalement, la commune de Mbour a effectué les arrangements nécessaires pour régler sa participation financière pour le fonctionnement de l’Ard concernée, au titre de l’année 2020. M. Sylla et son équipe ont aussi soumis à la Dct, avant le 31 décembre 2020, le Plan de renforcement des capacités pour les communes et les zones urbaines pour l’année 2021. De même, le Programme d’investissement triennal a été soumis avant le 31 décembre 2020 tandis que les procédures de passation de marché pour les dépenses d’investissement pendant l’année 2020 ont été scrupuleusement respectées.
Dernière Cmo, la commune de Mbour a respecté les dispositions du manuel de procédures relatives à l’évaluation environnementale et sociale des projets pendant l’année 2020. Toutefois, en ce qui concerne les résultats de l’évaluation des Indicateurs de performances (Idp), la Cour des comptes estime que la commune de Mbour doit envisager des efforts, notamment dans les domaines du taux d’exécution de son budget d’investissement, du contrôle de sa masse salariale et de l’entretien de ses investissements. Les auditeurs de la Chambre des collectivités territoriales de la Cour des comptes ont effectué cette évaluation durant la période du 25 janvier au 26 mars 2021.
AMNESTY INTERNATIONAL ALERTE SUR LE CONFLIT AU CAMEROUN
Au Cameroun, 162 Mbororos ont été tués, environ 300 habitations ont été incendiées, 2 500 têtes de bétail ont été tuées ou capturées, 102 personnes ont été enlevées, donnant lieu au versement de presque 270 mille euros de rançon
Les recherches menées par Amnesty international révèlent la «terrible ampleur» des destructions causées par le conflit qui fait rage dans les régions anglophones du Cameroun. L’Ong de défense des droits humains fait état de victimes d’homicides illégaux et d’enlèvements, dans un contexte de destruction d’habitations et de villages.
Au Cameroun dans les sept départements de la région du nord-ouest, 162 Mbororos ont été tués, environ 300 habitations ont été incendiées, 2 500 têtes de bétail ont été tuées ou capturées, 102 personnes ont été enlevées, donnant lieu au versement de presque 270 mille euros de rançon. Ce sont là des chiffres non officiels que des groupes Mbororos ont envoyés à Amnesty international, «faute» de données officielles émanant des autorités, depuis 2017.
L’Ong révèle que les attaques ciblent tout particulièrement les communautés mbororos qui font partie du groupe ethnique des Fulanis. Mais également l‘arrondissement de Nwa, situé le long de la frontière entre le Cameroun et le Nigeria, est particulièrement touché par les récentes violences. Par ailleurs, Amnesty international déclare qu’entre le 22 et le 26 février 2021, au moins 4 200 personnes ont été déplacées de sept villages de Nwa, à la suite d’attaques menées par des comités de vigilance fulanis, qui ont coûté la vie à au moins huit personnes.
Et d’après toujours Ai, selon le Centre pour les droits humains et la démocratie en Afrique (Chrda), les bergers fulanis (Peuls) «ont mené plus d’une dizaine de raids contre les habitants des villages de Nwa en moins d’un mois». «Les images satellite analysées par Amnesty international montrent qu’au moins quatre villages ont été détruits ou incendiés à Nwa en février 2021. On ignore si les comités de vigilance fulanis ont attaqué les villages ou si ces destructions sont dues aux affrontements avec les groupes armés séparatistes, mais les images laissent supposer que les destructions sont plutôt récentes», ajoute Amnesty international.
Elle soutient que sur les images du village de Sih prises le 5 mars 2021, on peut voir de larges zones de végétation noircie, ce qui indique qu’elle a été récemment calcinée, ditelle. Ce n’est pas tout, selon l’organisation. Le village de Ntong a également été durement touché, comme le montrent des images du 11 février et du 5 mars 2021.
Sur des images prises le 3 avril, on voit plusieurs zones où les bâtiments dans le village de Ntim apparaissent endommagés ou détruits. Relativement à ce qui se passe dans cette partie du Cameroun, Fabien Offner, chercheur sur l’Afrique centrale à Amnesty international, a donné des détails. Il dit : «Toutes les parties au conflit dans les régions anglophones du Cameroun commettent des atteintes aux droits humains et des exactions, et la population civile est prise au piège. Dans un cas particulièrement horrible, deux vieilles femmes ont été abattues par des tirs de rafales de séparatistes armés. Autre cas, des membres de comités de vigilance fulanis (Peuls) ont incendié des centaines d’habitations et tué quatre personnes lors d’une attaque.»
Et d’ajouter : «Il est difficile d’obtenir des informations précises sur la crise des droits humains qui se déroule dans ces régions, qui sont difficiles d’accès par la route et ne sont pas bien raccordées au niveau des réseaux de télécommunications. Mais ce n’est pas une excuse pour détourner le regard. Sans une action déterminée des autorités camerounaises et de la communauté internationale, les civils continueront d’être les premières victimes de cette crise.»
D’après Amnesty international, les communautés mbororos paient le prix fort. «Les séparatistes armés sont venus m’attaquer à six reprises. Ils ont détruit mon campement, incendié les maisons de mon frère. Sept personnes ont été tuées dans mon campement. Ils les ont regroupées dans une maison, ont tout fermé et ont mis le feu», selon un chef traditionnel mbororo dans l’arrondissement de Nwa, rapporte Amnesty international. Elle indique que d’après les témoignages, les documents et les images satellite examinés par Amnesty international, les séparatistes armés ont attaqué une communauté mbororo dans la localité de Mbem le 16 février 2020.
Le bilan a fait : Quatre membres d’une même famille, âgés de 15 à 80 ans, ont été tués, et trois autres blessés, dont deux femmes âgées qui ont essuyé des tirs de rafales et ont été touchées au front, dans les jambes et les cuisses. Et les assaillants ont également mis le feu à 30 maisons et à la mosquée, et pillé des biens, dont des motos, selon ses investigations. «Nous sortions de la mosquée après la prière, lorsque des séparatistes armés sont arrivés, circulant sur trois motos, et nous ont attaqués. Ils ont incendié toutes nos maisons. 200 personnes ne savaient plus où dormir, car leur habitation avait été réduite en cendres», a témoigné une victime à Amnesty international.
L’UCAD, UNE ANNÉE SANS FIN
Avec la suspension des cours à l’Ucad, c’est encore un retard sur l’année universitaire. Ce nouveau report va étirer l’année universitaire qui n’a plus de date de clôture
Avec la suspension des cours à l’Ucad, c’est encore un retard sur l’année universitaire. Ce nouveau report va étirer l’année universitaire qui n’a plus de date de clôture. Pour le secrétaire général du Sudes/Esr, la pandémie n’est qu’un facteur aggravant parce que la situation était déjà catastrophique.
A la fin de la journée de ce samedi, l’Université Cheikh Anta Diop fermera ses portes jusqu’au 4 octobre prochain. Il n’y a que les facultés ou instituts ayant commencé à faire des compositions (comme la Faculté des sciences juridiques et politiques) qui sont autorisés à terminer au plus tard le 2 août. Sinon, toutes les autres épreuves programmées en dehors de cette date sont reportées sine die à cause du Covid19. Dans les cinq universités publiques, les années ne sont plus «normales» avec des «cohortes» d’étudiants qui se croisent le long des mois. Ce report acté à l’Ucad va davantage perturber le calendrier universitaire qui n’est plus le même depuis plus de 10 ans. «La suspension des cours à l’Ucad va aggraver une situation qui était déjà catastrophique», regrette le secrétaire général du Sudes/Esr, Dr Oumar Dia. Bien sûr, il reconnaît certes que la pandémie a un impact sur le chamboulement du calendrier universitaire, mais il indexe plus «l’irresponsabilité totale du gouvernement et de son ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation».
Et le secrétaire général du Sudes/Esr d’expliquer : «Avant même la pandémie, l’Université Assane Seck de Ziguinchor avait connu une année blanche du fait du déficit d’infrastructures, de personnels enseignants et de Pats. A l’Ucad, on n’arrivait à faire une année universitaire normale que grâce à des sacrifices exceptionnels des enseignants et des étudiants qui travaillaient souvent tous les jours et même les dimanches de 8h à 20h. C’est dans ces conditions-là qu’on arrivait à avoir des années normales. Au lieu de prendre très au sérieux la question du déficit d’infrastructures et de personnels en construisant rapidement des infrastructures, en créant rapidement des postes d’enseignants suffisants, le gouvernement et son ministre de l’Enseignement se sont cantonnés dans du divertissement et du pilotage en vue.»
Pour lui, les autorités sont les seules responsables de cette situation. «Elles sont totalement responsables des milliers d’infections au Covid-19 qui va être une réalité dans les universités. Elles sont responsables du décalage de presque une année sur le calendrier universitaire, bientôt on sera à deux ans de décalage. Elles sont exclusivement responsables de tout», at-il fulminé.
Sudes/Esr accuse le gouvernement d’être responsable de cette situation
A la question de savoir quelle stratégie adoptée pour retrouver un calendrier universitaire normal, Dr Oumar Dia de dire qu’il n’y a pas de solution miracle, juste la construction d’infrastructures et recrutement de personnels. «Que le gouvernement construise les infrastructures universitaires en 10 mois ! Il a démontré qu’il peut le faire avec le Centre de conférence de Diamniadio, l’Arène de Pikine. Qu’il fasse de même pour les infrastructures universitaires, les Isep et qu’il crée des postes d’enseignants, assez de postes de Pats ! En ce moment, on pourrait planifier pour résorber le décalage auquel on est confronté», a-t-il recommandé.
Fustigeant la politique universitaire de l’Etat, le syndicaliste soutient qu’on ne faisait que limiter les dégâts. Maintenant, prévient-il, ce n’est plus possible. En outre, le secrétaire général a plaidé pour que les universités soient mises à niveau pour que l’enseignement à distance soit possible. «C’est toute une logistique, les universités dans le monde qui marchaient correctement avant la pandémie, on a su s’adapter au contexte. Nous c’est parce que nos universités ne marchaient pas du tout. C’est du fait de l’irresponsabilité du gouvernement qu’on s’est retrouvé dans ces situations. Au tout début de la pandémie, nous avions dit au ministre qu’il fallait enseigner dans une situation d’urgence et qu’il fallait créer les conditions pour cela. Il faut des bureaux pour les enseignants, des équipements informatiques, un internet fiable et illimité pour assurer l’enseignement à distance. Il faut également que les étudiants aient le même équipement. Tout cela n’a pas été fait», a-t-il déploré