Dakar, 29 juil (APS) - Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) a décidé, jeudi, d’interdire aux télévisions la diffusion de la bande annonce de la saison 3 de la série ’’Infidèles’’ telle qu’elle ’’est proposée sur Internet et tout contenu’’ de la production.
Dans cette décision transmise à l’APS, le CNRA indexe des images ’’incitant à des pratiques sexuelles jugées déviantes ou contraires à la morale et aux bonnes mœurs’’.
Selon l’organe de régulation, ces images constituent ’’une incitation à la débauche ou un encouragement à s’adonner à une activité sexuelle, à la pornographie et à la prostitution’’.
Saisi par l’ONG islamique Jamara, le CNRA estime que cette production porte ’’atteinte à la préservation des valeurs, sensibilités et identités culturelles et religieuses’’.
Il prévient que ’’le non-respect de la présente décision, outre l’interdiction définitive de diffusion de la série +Infidèles+ sur toutes les télévisions de droit sénégalais, expose la ou les télévisions responsable (s) aux sanctions prévues (...)’’.
L'AVENIR EN POINTILLÉ DES RÉCUPÉRATEURS DE MBEUBEUSS
Après des décennies de gestion chaotique, le gouvernement prévoit de transformer la décharge à ciel ouvert en une unité de recyclage et de valorisation des déchets en 2025. Mais ce projet menace l'économie informelle florissante qui s'y est développée
C'est un petit monde en sursis, celui des "récupérateurs" de plastique et de métal de l'immense décharge de Mbeubeuss, aux portes de Dakar.Un centre de recyclage devrait y voir le jour dans quatre ans, menaçant des milliers d'emplois.
Pour l'instant, ils sont encore nombreux à arpenter le sol jonché d'ordures et à ramasser les bouteilles et autres déchets en plastique à l'aide de bâtons à la pointe crochue, au milieu des vaches et de centaines d'oiseaux en quête de leur pitance.
L'odeur est rance et la chaleur intense sur cette montagne de déchets multicolores en forme de volcan que les ramasseurs surnomment "Yemen".
Des camions-bennes viennent régulièrement déverser de nouveaux chargements, entraînant une ruée des récupérateurs, toujours à l'affut des meilleures pièces.
"Tout le monde s'enrichit ici", assure Laye Niaye, un agent de sécurité, en observant hommes, femmes et enfants patauger dans les ordures.
Dakar, capitale en croissance constante de plus de trois millions d'habitants, produit chaque année des milliers de tonnes de déchets, dont la plupart aboutissent à Mbeubeuss, à une trentaine de kilomètres du centre de Dakar.
La décharge a la réputation d'être une importante source de pollution. Parmi les nuisances: les fumées nocives qui s'échappent des brasiers allumés pour isoler les métaux et qui envahissent les zones résidentielles voisines.
La décharge est tellement vaste - environ 115 hectares - qu'il est difficile de contrôler ce qui s'y passe.Des villages informels y ont même vu le jour.
- Courage et détermination -
Après des décennies de gestion chaotique, le gouvernement sénégalais prévoit de transformer la décharge à ciel ouvert en une unité de recyclage et de valorisation des déchets à l'horizon 2025.
Mais ce projet menace l'économie informelle florissante qui s'y est développée.
On estime à 2.000 le nombre de personnes qui, ignorant la puanteur et les vapeurs toxiques, y gagnent plus ou moins bien leur vie.
Pour s'en sortir correctement, "il faut être dur, courageux, déterminé", souligne Mouhamadou Wade, un quinquagénaire au corps sec et musclé ayant passé les 30 dernières années à s'activer sur la décharge.
Comme beaucoup d'autres ici, il voit d'un mauvais oeil le projet de centre de tri.
S'il est dangereux et sale, le travail sur la décharge peut s'avérer payant pour les meilleurs.
Selon une étude réalisée en 2018 par l'ONG Wiego sur l'emploi informel des femmes, un quart des récupérateurs de Mbeubeuss gagnent plus de 100.000 francs CFA par mois (152 euros), soit près de deux fois le salaire minimum au Sénégal.
Quelques-uns gagnent le double, et d'autres beaucoup moins.
Les récupérateurs vendent les matières recyclables qu'ils collectent à des grossistes, qui les revendent à leur tour à des sociétés spécialisées.
Souleiman Diallo, 40 ans, est justement en train de charger de grosses balles de plastique à l'arrière du camion d'un négociant.
"C'est très difficile, mais il n'y a pas de travail" ailleurs, dit-il.
- 'Toujours perdants' -
Pape Ndiaye, 66 ans, porte-parole de l'association des récupérateurs, estime que l'activité contribue à "protéger l'environnement", mais qu'avec des prix qui stagnent depuis 20 ans (le kilo de plastique vaut toujours 75 francs CFA, ou 11 centimes d'euro), ce sont les intermédiaires qui en profitent, alors que "les récupérateurs sont toujours les perdants".
La décharge est placée sous la supervision de l'Unité de Coordination de la Gestion des déchets solides (UCG).Pour son responsable sur place, Abdou Dieng, les principales préoccupations sont les feux et la fumée.
Il s'énerve tout à coup en voyant des fumeroles s'élever d'un coin de la décharge récemment recouvert de gravier et de sable, signe que quelqu'un a allumé un nouveau brasier.
"Dès que je mets la main sur lui, je vais lui créer beaucoup de problèmes", promet le jeune homme, envoyé il y a un an parce que les riverains se "révoltaient" contre les nuisances.
Selon Maguette Diop, de l'ONG Wiego, le contrôle des feux par le personnel de l'UCG a déjà permis de réduire le nombre de maladies dans le voisinage.
En juin, le président Macky Sall a promis une aide aux récupérateurs qui vont perdre leur source de revenus avec l'arrivée du centre de tri.
Mais d'après Mouhamadou Wade, le vétéran de la décharge, personne n'est vraiment rassuré. "On ne sait pas de quoi demain sera fait", soupire-t-il.
«NOTRE SERIE EST UNE SORTE DE DECLARATION D’AMOUR AUX CULTURES URBAINES»
Femme de son temps, Fatou Kandé Senghor a choisi d’user de sa caméra et de sa plume pour livrer des messages porteurs et conscients. Elle s’intéresse beaucoup aux cultures urbaines. Après avoir écrit un livre consacré à cette expression artistique, cette professionnelle de l’image a réussi à se mouvoir sur différents supports comme la photographie, la vidéo et le cinéma. Entretien avec une grande figure de la culture sénégalaise aux idées avant- gardistes.
Après un livre titré Walabok sur les cultures urbaines, vous avez conservé le même titre pour la série. Qu’est – ce qui explique ce choix ?
Je voulais que Walabok fonctionne comme un concept de label. Que le titre du livre soit le titre du film, de l’expo photo et de la base de données Hip Hop que j’ai soigneusement récoltée. De même que l’installation et le cycle de conférences.
On note la présence de rappeurs comme Fou Malade et d’autres figures du mouvement au niveau de l’écriture du scénario de la série…
Un scénario n’est jamais fermé. Il faut inviter les gens autour de vous qui viennent avec des idées pour enrichir le concept. J’ai invité de véritables artistes à contribuer à la matière première du film car l’écriture est la base de toute création. Ce, contrairement à ce que certains croient. Il n’y a pas de recette miracle quand on veut un produit de qualité. Mon team à moi est le meilleur et il y a toute une anthologie pour le prouver. Ils ont tous été généreux et solidaires car ils savaient que le hip hop en avait besoin.
Même dans la trame de la série, on note aussi la présence d’autres grandes figures comme Mona, Ada Anibal, Daara j, Nit Dof, Killah, One Lyrical, Dj G- Base, Xuman, Duggy Tee et tant d’autres…
Je tenais à ce que la série propose un casting de choix pour relever le niveau et donner la réplique à des acteurs savoureux. Je tenais à rendre hommage à plusieurs générations d’adeptes du hip hop. Notre série est une sorte de déclaration d’amour aux cultures urbaines. Et en même temps, une chronique radio des quartiers populaires. C’est pour cela que tout le monde se retrouve là-dedans.
Outre le choix des rappeurs, on remarque que les acteurs de la série ne sont pas de grandes figures dont des débutants ?
Les acteurs sont de toutes catégories. L’histoire leur plait, alors ils apportent un soin et une touche particulière à leur jeu. C’est une vieille recette qui paye toujours. Avec de la passion, on sait tout faire. Attendez de voir la tournure de l’histoire de notre saison 2 et les nouvelles pointures qui seront invitées.
Comment avez-vous choisi l’actrice principale ?
Le jeune cinéaste Al Hadji Demba Dia est un collaborateur de valeur dans le projet walabok. Il vit à Keur Massar, un quartier populaire intéressant et vibrant. Il tenait à débusquer la jeune rappeuse qui aurait aussi des talents d’actrice. Alors, il a quadrillé son quartier pour la trouver. Dans le hip hop, la notion de représentation d’un espace géographique est très importante.
Les femmes occupent une place prépondérante dans la série et pourtant le mouvement ne leur accorde pas souvent une place de choix. Est-ce votre fibre féminine qui a conduit à cette vision ?
Je suis une femme Africaine. Je ne peux écrire qu’avec ce vécu. Et dans notre quotidien, les femmes occupent une place prépondérante. Ça, c’est dans la vraie vie. Je n’ai pas eu à faire beaucoup d’efforts. Dans le hip hop, il n’y a pas beaucoup de femmes parce qu’elles ne sont pas très exposées à cette forme artistique. La misogynie de la culture sénégalaise est la même dans le hip hop. Ce sont les mêmes filles et fils de Sénégalais qui se retrouvent sous la bannière des cultures urbaines. Les femmes ont une tonne de choses à dire depuis toujours. Je pense que dans les temps modernes, les cultures urbaines sont un moyen d’expression parfait pour elles.
Comment appréciez-vous la prolifération des séries au Sénégal ?
Il faut de tout pour faire un monde. C’est dans la quantité que va émerger la qualité. Il faut que les Sénégalais soutiennent les séries made in Sénégal comme la sous-région le fait. Les séries sont de meilleure qualité technique. Les décors et le costume ont fait un énorme progrès. C’est tout cela qui fait le made in Sénégal. On est dans le monde de l’imaginaire. Toutes les thématiques sont permises. Il n’y a pas de raison pour que les Sénégalais se plaignent de ce qui existe en ce moment et pensent que nos productions doivent représenter à la lettre ce qu’ils appellent « nos valeurs ». Cette schizophrénie doit cesser. Après tout, le pays va vibrer dans des festivals parce que tel ou tel réalisateur a eu un film dans un grand festival international. Ce, à commencer par l’Etat lui-même.
En lieu et place des canaux habituels que sont les chaînes de télé de la place, vous avez choisi Internet et wido…
Le grand public sénégalais a l’habitude de la gratuité, il fallait créer la rupture. Wido est la plateforme d’Orange Sénégal payante et mon coproducteur principal est Orange studio France. L’intérêt d’un coproducteur, c’est de recouvrer ses fonds. Alors, il faut faire du chiffre. Nos productions ne peuvent pas vivre de subventions uniquement. Après Wido, la série sera distribuée sur toutes sortes de canaux jusqu’à nos télés locales un jour. En attendant, un épisode est visionné à à100 F Cfa. Ce n’est pas un bras, c’est changer d’attitude envers la création qui est importante.
Comment jugez-vous l’évolution du cinéma sénégalais ?
C’est l’étape du moment qui m’intéresse. 2021 et à venir, je sais que ça a été une année particulière. La condition sanitaire du monde est alarmante et nos productions ont souffert. Ma jauge à moi, c’est le Fespaco, notre festival de cinéma du continent. Cette année, le Burkina Faso, pays organisateur, a fait du Sénégal son invité d’honneur. C’est à cet événement là que nous devons étaler notre moisson. Le savoir-faire qui grandit en fiction, long et court métrage, documentaire et série pourra s’étaler et prouver l’évolution de notre cinéma et audiovisuel. Je ne parle pas de compétition. Je parle de proposition artistique pour un pays qui se targue d’avoir eu deux maitres comme Ousmane Sembene et Djibril Diop Mambetty. A cet effet, pour cet événement prévu en octobre de cette année, nous espérons faire preuve d’organisation et d’excellence avec un concept et un vrai programme et une délégation solide et représentative de tous les corps de métier de notre discipline. Bien-sûr, il ne faut pas oublier d’emmener avec nous les acteurs des autres disciplines artistiques. Mais tout cela se réfléchit et s’organise. C’est mon message personnel au Chef de l’Etat en tout cas.
À l’origine le milieu était accaparé par les hommes, Safi Faye mise à part. Actuellement, beaucoup de femmes ont investi le créneau et sont devenues des réalisatrices confirmées…
Le cinéma, la production télé visuelle sont assez récents. Finalement, en y repensant bien, l’ère numérique a fait souffler la démocratisation du secteur. C’est normal que nous soyons à une époque où il y a plus d’engouement chez les hommes comme chez les femmes pour le métier. La nouvelle génération vit les questions de genre différemment de l’époque. C’est tous les produits qui devront être de qualité que l’on soit homme ou femme. Je reste cependant une grande défenseuse de la discrimination positive car les histoires racontées par les femmes ont quelque chose que les mentalités sur le continent ont besoin.
Photographe, vidéaste, réalisatrice et écrivaine. Qu’est –ce qui fait courir Fatou Kande Senghor ?
Je suis une artiste, une citoyenne, une maman, un être plein de passion et motivée par le collectif, la transmission et la création en masse. Je ne suis pas une compétitive, une accapareuse ou je ne sais quoi que les gens s’autoproclament dès qu’ils sont reconnus dans un milieu et j’aime les compétences réelles. Vous voulez défendre, parler, représenter, protéger, organiser, vous avez intérêt à apprendre le métier. La théorie, la pratique et la réflexion pour faire une différence constructive et utile. Nous vivons dans un pays où l’amateurisme peut être plébiscité, l’ignorance validée, la méchanceté cautionnée. Moi, je fais attention de sorte que ni ma création ni ma personne ne soient prises au piège dans ces prismes-là.
Pouvez-vous nous expliquer cet attrait manifeste pour les cultures urbaines. Seriez-vous une rappeuse ratée ?
Oui ! J’aurai pu être une super rappeuse et je le regrette tous les jours. J’ai 50 ans. Ce que le rap était au début, je ne vois pas de famille qui était assez ouverte d’esprit pour vous laisser oser le faire en public. Je reste sur ma faim, car ma chance est passée. Cependant, les jeunes sœurs au Sénégal ne tiennent pas la route au-delà des 40 ans. Elles sont prises dans l’étau des fantasmes de la communauté, du clan, de la religion, du patriarcat. Personne n’envisage d’exister pleinement dans son art avec un mari, un bébé et une belle famille fière de ce que vous faites. La pression est trop forte et elles ne sont pas assez solides pour y résister.
Quelle surprise nous réserve encore Fatou ?
Le Hip Hop et les cultures urbaines ne devraient pas être un fourre-tout pour cas sociaux et jeunes révoltés. C’est une communauté de guerriers des temps modernes, intelligente, vive, sincère et visionnaire acquise à la cause du vivre ensemble. C’est cet état d’esprit qui a permis à Fatou Kandé Senghor à devenir une artiste pluridisciplinaire en mission. Alors, les surprises, elles arrivent et toujours dans mon univers naturel Hip Hop.
Magatte Diop envisage de réunir la grande famille du cinéma au sein d’une même entité après le décès de Cheikh Ngaido Ba. Que vous inspire cette démarche ?
No comment !
NDOFANE – MBADANE, UN PROMOTEUR VEUT SPOLIER LES VILLAGEOIS DE 6 HA DE TERRES
Il y a de l’électricité dans l’air à Ndofane. Dans ce village de la commune de Fissel, une assiette foncière de 6 hectares est à l’origine d’un litige entre les habitants et un promoteur du nom de Ndiaye Sène
Etienne NDIAYE (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 30/07/2021
A Ndofane, dans la commune de Fissel, un promoteur du nom de Ndiaye Sène a déposé une plainte à la brigade de gendarmerie pour réclamer aux habitants 6 hectares de terres qui lui auraient été affectés en 2008 par le défunt Conseil rural. Contredit par les éclairages de l’actuel maire saisi par les pandores, le plaignant s’entête, déclenchant la colère des villageois qui veulent qu’il soit mis fin rapidement aux agissements de ce monsieur. Lequel, selon eux, se livrerait tout bonnement à une tentative de spoliation foncière qui ne saurait prospérer.
Il y a de l’électricité dans l’air à Ndofane. Dans ce village de la commune de Fissel, une assiette foncière de 6 hectares est à l’origine d’un litige entre les habitants et un promoteur du nom de Ndiaye Sène. Un conflit qui dure depuis plusieurs années. Ce n’est que dernièrement que le promoteur en question a saisi la justice pour entrer en possession de « ses terres », arguant que depuis des années les paysans refusent de libérer les champs. Pour montrer leur opposition aux arguments du sieur Sène, les paysans ont tout bonnement enlevé les piquets et les barbelés qui avaient été installés par le promoteur aux fins de clôturer son champ.
Vexé par cette réaction des villageois qu’il a vite perçue comme un affront, Ndiaye Sène a déposé une plainte à la gendarmerie. C’est ainsi que les pandores ont convoqué les paysans tout en prenant le soin cependant de remettre au maire de la localité, Cheikh Tidiane Bâ, le document présenté par le plaignant et qui établirait sa propriété sur les terres en question. Les gendarmes voulaient que ’édile puisse les aider à en vérifier l’authenticité. A cet effet, grande fut la surprise des hommes en bleu lorsque le maire les a informés que cette question a déjà été réglée quelques années auparavant par la brigade de gendarmerie de Thiadiaye (à un moment où Fissel était dans le ressort de la brigade de Thiadiaye).
Aucune trace d’affectation des 6 ha
En effet, à travers une lettre avec ampliation faite à la gendarmerie, au chef de village de Ndofane et au sous-préfet, le maire Cheikh Tidiane Bâ informait le promoteur qui l’avait saisi qu’il n’y avait dans les archives de la mairie de Fissel aucune trace pouvant attester d’une affectation de 6ha à son profit.
Par contre, la seule et unique affectation dont il peut se prévaloir est celle de 2 ha suivant délibération n° 010 du 28 juillet 2008 portant affectation de terres du domaine national. Selon le maire, les informations recueillies auprès de l’ancienne équipe du conseil rural de 2009 à 2014 montrent que la superficie des 2ha a été bien délimitée.
Avec fermeté, le maire demande ainsi au sieur Ndiaye Sène de se limiter au terrain de 2ha qui lui a été attribué. Malgré ces éclaircissements et les mises aux points du maire, le promoteur continue de marteler sa volonté de récupérer à tout prix une superficie de 6ha additive qu’il dit avoir obtenue du sous-préfet d’alors, ajoutant même que c’est le chef du Centre d’appui au Développement Local (Cadl) ex- Centre d’Expansion Rurale (Cer) qui en avait procédé à la délimitation. En dépit de ses «certitudes», M. Sène est démenti cependant par le document qu’il a présenté aux enquêteurs, document sur lequel c’est plutôt le cachet du président du Conseil rural d’alors qui y est apposé.
Membre de l’équipe du défunt Conseil rural et un des porte-parole des 10 familles qui résistent à la « spoliation » du promoteur, le paysan Diagne Faye a tenu à apporter sa part de vérité dans cette affaire. « Un homme est venu avec une délibération de 6 ha datant de l’année 2008. Lorsqu’il a présenté le document, je lui ai dit que cela m’étonnerait qu’une telle attribution ait été faite car j’étais conseiller de 2004 à 2014.
Mieux ce jour-là, je n’étais pas seul car il y avait Sémou Diouf, Léo Diouf qui durant cette époque étaient aussi membres de l’équipe du Conseil rural et eux comme moi, n’ont jamais été au courant d’une telle délibération » soutient -il. C’est pourquoi, après avoir déploré le comportement du promoteur, le sieur Faye a fustigé ce qu’il assimile à une tentative d’intimidation. « La première fois qu’il a tenté de forcer, j’avais déposé une plainte au bureau du Conseil rural. On avait convoqué tous les plaignants à la rencontre mais, à notre grande surprise, il ne s’était pas présenté. C’est à ce moment qu’après investigation, que nous avons découvert qu’il avait hérité d’un jardin. Donc nous avons commis la commission domaniale dirigée à l’époque par Wagane Faye, le géomètre Doudou Diome, le chef du village, lui et moi-même pour délimiter son jardin qui s’étendait sur 2ha » témoigne l’ancien membre du Conseil rural et porte-parole des paysans.
Pour l’instant, toutes les preuves infirment les allégations du promoteur Ndiaye Sène. Le dossier, actuellement entre les mains de la gendarmerie, ne devrait pas tarder à connaître son épilogue, soit être classé sans suite, soit transmis aux juridictions compétentes aux fins de jugement.
Les habitants de Ndofane, eux, convaincus que le sieur Sène est un faussaire, souhaitent que des sanctions appropriées soient prises à son encontre pour tentative de spoliation, manipulation et intimidation…
Par Abdoul Aly KANE
LES BANQUES ET LES PME, UN MARIAGE IMPOSSIBLE ?
Les banques sont des acteurs essentiels pour le financement de l’économie
Les banques sont des acteurs essentiels pour le financement de l’économie. Leur activité principale est l’intermédiation financière entre les épargnants dont elles collectent les dépôts, et les entreprises et autres agents économiques à la recherche de ressources financières pour développer leurs activités.
La croissance économique du PIB du Sénégal d’avant COVID — aux alentours de 4,4 % en 2019 —, est structurellement tirée par le secteur tertiaire qui participe pour 61 % au Produit Intérieur Brut (PIB). Les banques contribuent justement pour la moitié de cette part. C’est dire qu’elles jouent un rôle crucial dans la création de la richesse nationale.
Avec un bémol, toutefois : en contrepartie, elles sont quasi absentes du financement des Petites, Moyennes et Micro entreprises (PME) qui constituent près de 90 % des entreprises du pays. Cela tient d’abord à la faiblesse du « taux de bancarisation strict » du pays qui est de l’ordre de 19 %. Qu’est-ce à dire ? Eh bien, que sur 100 Sénégalais économiquement actifs et donc susceptibles d’avoir besoin d’un compte bancaire, seuls 19 en possèdent, ce qui réduit d’autant la part de cette population pouvant prétendre à un crédit en banque.
Elargi aux détenteurs de comptes dans les institutions de microfinance, ce taux de bancarisation passe à 51,9 %. Or, aujourd’hui, malgré les effets désastreux de la COVID 19 sur l’économie, nous sommes dans une période de relance qui nécessite d’importants concours financiers au profit d’entreprises financièrement exsangues. Sur le marché intérieur, la demande multisectorielle de biens de consommation est en retrait par rapport aux capacités productives, d’où des tensions de trésorerie au niveau des entreprises petites et moyennes pour couvrir les charges salariales et les autres besoins en fonds de roulement.
Les banques, censées faire l’appoint de trésorerie à ces entreprises en difficultés, n’ont ni la culture de financement des PME du fait de conditions de crédit, de procédures et d’exigences de garanties réelles inadaptées aux capacités de cette catégorie d’entreprise. Lors de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement, en juin 2012, un plan d’action pour le financement des économies de l’UEMOA a été adopté. Il prévoyait, au titre de l’axe stratégique traitant de l’amélioration de l’offre de services financiers, la mise en place d’un dispositif de soutien au financement des PME par les établissements de crédit. Un mandat a été confié à la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest à cet égard. Sur cette base, consciente de l’inadaptation des banques généralistes au financement PME, la BCEAO a réalisé une enquête en 2014 auprès des établissements de crédit sur l’ensemble de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) pour en déterminer les raisons.
En substance, cette étude a fait le constat que les PME accèdent difficilement au financement, notamment aux crédits à moyen et long terme, indispensables pour la mise en place d’infrastructures de production et l’acquisition du matériel productif. Rappelons que, pour la BCEAO, sont des microentreprises, celles dont le chiffre d’affaires annuel hors taxes est inférieur ou égal à 30.000.000 FCFA ; les Petites entreprises sont celles dont le chiffre d’affaires annuel hors taxes est compris entre 30.000.000 FCFA et 100.000.000 FCFA inclus) et les Moyennes entreprises, celles dont le chiffre d’affaires annuel hors taxes est compris entre 100.000.000 et 1.000.000.000 FCFA inclus.
Tenant compte des résultats de cette enquête, l’institution a décidé de mettre en place un Dispositif de soutien au financement des Petites et Moyennes Entreprises/Petites et Moyennes Industries (PME/PMI) ou « Dispositif PME » à l’échelle de l’UEMOA, de concert avec les établissements bancaires, adossé à un système de refinancement privilégié pour les crédits octroyés. Selon la BCEAO, l’institution d’un tel dispositif était apparue nécessaire au regard du poids des PME dans le tissu économique des pays de l’Union où elles représentent, selon les Etats, entre 80 % et 95 % des entreprises recensées. Afin de tenir compte des observations des banques, la BCEAO a intégré dans son dispositif les conditions préalables pour faciliter l’accès des PME au financement bancaire, à savoir : être une entreprise autonome, productrice de biens et/ou services marchands immatriculée au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier avec un chiffre d’affaires hors taxes annuel n’excédant pas 1 milliard de FCFA, se conformer à l’obligation légale de produire des états financiers selon les dispositions en vigueur, et enfin être suivi par une structure d’appui et d’encadrement. Pour accompagner les entreprises, elle implique, en amont, les structures d’encadrement d’entreprises pour la satisfaction des conditions d’éligibilité et, en aval, pour un suivi après la mise en place des crédits obtenus afin de limiter les risques d’impayés sur les échéances de remboursement. La BCEAO a par ailleurs attiré l’attention sur «l’impérieuse nécessité» d’une résolution accélérée des contentieux avec la clientèle, en vue de permettre au système bancaire d’assurer plus efficacement le rôle d’intermédiation financière qui lui est dévolu.
En retour, la BCEAO accorde aux banques des facilités de refinancement de ces crédits. Si les conditions de la BCEAO pour bénéficier du dispositif sont compréhensibles, il reste qu’elles sont difficiles à satisfaire pour les entreprises naissantes dépourvues de trésorerie et ne pouvant faire face aux charges s’y rapportant. En effet, produire des états financiers certifiés exige des moyens de payer les services de comptables (et non d’aides comptables) et experts comptables pour la certification des comptes, condition que seules les entreprises suivies par les structures d’encadrement (ADEPME, Bureau de Mise à niveau, incubateurs etc..) peuvent satisfaire. De plus les structures d’encadrement sont faiblement outillées au plan technique pour accompagner les PME, leur encadrement étant davantage axé sur les aspects administratifs et comptables de l’activité de l’entreprise.
POUR LA CREATION D’INSTITUTIONS FINANCIERES SPECIALISEES DANS LE FINANCEMENT DES MPME
Les PME, les microentreprises surtout, ont besoin d’un accompagnement global, en particulier technique. Il faudrait éventuellement en revenir aux années d’avant ajustement structurel où, dans le cadre de la promotion des petites et moyennes industries, l’ONUDI mettait à la disposition de la Société nationale d’études et de promotion industrielle (SONEPI), des experts retraités de tous profils et de tous pays pour les accompagner dans le choix de machines et de processus industriels, la formation de techniciens dans les secteurs d’activités les plus divers (tannerie, chaussures etc.) permettant de produire à un haut niveau standard pour le marché intérieur et sous régional. Pour en revenir à la Banque Centrale, il faut dire que son initiative n’est pas isolée. En 2015, cette dernière a fait l’objet d’une concertation nationale sur le crédit en faveur des PME, organisée par la Direction de la Monnaie et du Crédit.
A cette occasion, les banques avaient avancé diverses raisons pour expliquer leurs réticences à octroyer des crédits aux PME, à savoir, entre autres, leurs difficultés à participer au risque par la constitution de garanties réelles, l’absence d’états comptables et financiers fiables, la faiblesse de la gouvernance d’entreprise, la lenteur des décisions de justice en matière de contentieux bancaire (jugement et délivrance de décisions de justice), le déficit en ressources humaines dans les juridictions et. L’étude réalisée à l’appui de cette concertation avait préconisé la création d’institutions financières spécialisées avec des lignes de crédit adaptées, plus au fait des secteurs d’activité des micro entreprises, en lieu et place des banques généralistes classiques, ne maîtrisant pas le risque « PME », et plus enclines à rechercher des produits de trésorerie dépourvues de risques.
A notre sens, la création de ce type d’institution est du ressort des Etats de l’Union en relation avec les organisations professionnelles sectorielles et les chambres de commerce. En accompagnement, la BCEAO devrait en examiner la faisabilité, et faciliter les agréments en relation avec la Commission bancaire. Le financement bancaire actuel, dans un contexte de stricte surveillance de l’évolution de la masse monétaire en circulation, est davantage orienté au niveau des banques vers les emplois de trésorerie (marché monétaire, souscription de bons du Trésor) plus sécures, créant une éviction des PME des destinataires du financement bancaire. Malgré toute l’attractivité des mesures contenues dans le dispositif BCEAO, il faut convenir que les banques nous semblent peu intéressées par le risque « PME ». Il est vrai que, dans la pratique, elles s ont comme interlocuteurs leurs clients, et non des catégories d’entreprises. En conséquence, elles ne considèrent pas avoir une mission de promotion d’entreprises à soutenir au démarrage, sur lesquelles elles n’ont pas la meilleure visibilité (historique de la relation insuffisant, comptes financiers fiables, qualité de la gouvernance d’entreprise, etc.).
Les microentreprises et les « start up », surtout, sont largement défavorisées par les procédures d’octroi de crédits des banques généralistes. Il n’en demeure pas moins que les griefs des banques doivent être pris en compte. Des mesures complémentaires doivent être prises au niveau des instances judiciaires pour accélérer le traitement des dossiers bancaires contentieux. La récente création du Tribunal de Commerce, pour désengorger les diverses juridictions, ne semblant pas régler la question des lenteurs dans les jugements et délivrances de décisions de justice, il faudrait éventuellement ouvrir davantage la voie à d’autres modes alternatifs de règlement des conflits comme la médiation et l’arbitrage à insérer dans les conventions de crédit entre banques et clients.
Par Pape NDIAYE
UN APPEL AU SECOURS DÉSESPÉRÉ D’UN NOYÉ
Le leader du « Grand Parti » Malick Gackou charme-t-il le président Abdoulaye Wade et le Pds pour se relancer politiquement dans son propre fief à Guédiawaye ?
Sur le plateau de « 7Tv » El Hadj Malick Gackou suggère aux leaders de l’opposition de former une coalition autour de l’ancien président Abdoulaye Wade comme tête d’affiche. Aux yeux de nombreux analystes politiques, cette suggestion de Malick Gackou n’est autre qu’un aveu d’échec d’un « Grand Parti » minoritaire à Guédiawaye.
Le leader du « Grand Parti » Malick Gackou charme-t-il le président Abdoulaye Wade et le Pds pour se relancer politiquement dans son propre fief à Guédiawaye ? Veut-il réitérer le coup de 2016 où il s’était rendu à La Mecque, avec Pape Diop, pour rencontrer l’ancien président Abdoulaye Wade afin d’évoquer avec lui la préparation des élections législatives de 2017 ? La réponse de Wade avait été sans équivoque : « Si personne ne conteste, je suis prêt à diriger la liste de cette coalition 2017 » disait-il. « Cette année-là, le président Wade était prêt à être la locomotive des wagons alliés pour une entrée triomphale à l’Assemblée nationale. Mais malheureusement, il y avait des contestations qui avaient jeté ce projet à l’eau » rappelle un ancien ministre libéral du Pds. En tout cas, la suite de ces tractations de La Mecque avait ruiné les espoirs de bon nombre de militants. Car, l’opposition s’était finalement divisée en deux grandes coalitions dont l’une était dirigée par le président Abdoulaye Wade et l’autre par le maire de Dakar, Khalifa Sall, en prison. Celle de Wade s’en était sortie avec dix neuf (19) députés et celle de Khalifa avec sept (7) députés. Et pourtant, si les deux coalitions s’étaient mises ensemble, l’opposition serait majoritaire à l’Assemblée nationale. Malheureusement, pour des calculs purement personnels, l’unité de l’opposition avait été torpillée.
Wade, le remorqueur des wagons vides
Aujourd’hui, Malick Gackou s’est rapproché de Khalifa Sall, d’Aida Mbodj, de Bamba Dièye, d’Ousmane Sonko de Pastef, de Bougane Gueye et d’autres leaders de l’opposition qui n’ont pas tous confiance en ce leader du Grand Parti. Ou, plutôt, « Petit Parti » de Guédiawaye ! Toujours est-il que, selon une source très proche du Pds ayant l’expérience des alliances, Me Wade ne serait pas très convaincu par une coalition de l’opposition initiée par Gackou himself. « Bilahi, walahi, Malick Gackou n’a aucune chance de remporter la mairie de Guédiawaye face à Aliou Sall qui n’a pas encore fini de monter en puissance à quelques mois des Locales. Donc, Malick Gackou veut mettre en selle le Pape du Sopi pour être candidat d’une éventuelle coalition à Guédiawaye. Mais le Pds serait-il dupe pour tomber dans ce piège ?», s’interroge un leader de l’opposition. Invité de la chaine « 7Tv », El Hadj Malick Gackou avait suggéré à tous les membres de l’opposition de former une coalition et de se laisser diriger par l’ancien président Abdoulaye Wade « Bientôt, les élections locales vont se tenir ! Et si on obtient ce qu’on veut vraiment, on ira ensemble rendre visite à Me Abdoulaye Wade pour qu’il soit notre leader. Parce que seul Me Wade peut incarner cette autorité voire cette popularité de tête liste d’une coalition forte de l’opposition » avait chanté le leader du Grand Parti avant d’ajouter « L’opposition n’a pas d’autre alternative que l’unité » avait-il reconnu tout en se disant prêt à faire une alliance avec Karim Wade.
Gackou, le rebelle ?
Pour rappel, Malick Gackou fut en 2019, le plus proche collaborateur du candidat Idrissa Seck qui a fini sa course gastronomique dans la calebasse « Mbourou ak Soow » avec Macky Sall alors qu’il s’était classé deuxième à la présidentielle « Soukur ». Toujours pour Malick Gackou, de mauvaises langues prétendent que s’il a lancé un appel au secours désespéré, parce qu’il n’a pas obtenu ce qu’il voulait auprès du président Macky Sall, c’est à dire un poste de ministre d’Etat avec des Dg et des Pca pour son parti. Une frustration qui l’aurait poussé à se rebeller. Mais ce qui est étonnant, c’est que les partis de l’opposition les plus représentatifs notamment le Pds de Wade, le Pastef de Sonko et le Taxawu Sénégal de Khalifa ne semblent prendre aucune initiative dans le sens de l’unité de l’opposition. Ont-ils peur d’affronter les mêmes problèmes d’investitures que le Benno Bokk Yakaar (Bby) de Macky Sall regroupant des dizaines de partis à problèmes ? A notre sens, le Pds ne souhaite pas faire des alliances rien que pour le plaisir d’en faire. Autrement dit, le parti du père Wade préfère nouer des alliances gagnantes aux élections locales du 23 janvier 2022. Mais il faut compter avec BBY pour torpiller toute tentative d’union de l’opposition afin de maintenir sa majorité au sein des pouvoirs locaux !
Par Mamadou Oumar NDIAYE
DÉLÉGUEZ DONC, MONSIEUR LE PRESIDENT, IL VOUS RESTERA TOUJOURS DES POUVOIRS
Il concentre tout entre ses mains fragiles, ne fait confiance à personne, veut tout contrôler. Un monarque omnipotent. S'il n’avait tenu qu’à lui, il serait à la fois les trois nouveaux membres du Conseil constitutionnel
Le président de la République a enfin daigné nommer les nouveaux membres du Conseil constitutionnel ! Il a procédé au remplacement des deux membres dont le mandat avait expiré ainsi qu’à celui de leur collègue décédée en début d’année. Il était temps, assurément. Car, on a vu un Conseil réduit à quatre statuer pour rejeter la dernière requête en date de l’Opposition un peu à la manière d’une équipe de football réduite à sept ou six joueurs qui s’efforcerait gaillardement de terminer un match !
Le président Papa Oumar Sakho a beau être compétent, il a beau avoir du panache mais enfin, on conviendra qu’un Conseil constitutionnel de sept membres obligé de statuer à quatre, cela ne fait pas sérieux franchement. Ce quand bien même la loi évoquerait effectivement cette possibilité mais dans le cas de l’empêchement temporaire de trois membres au maximum. Un empêchement temporaire et non pas définitif comme c’était le cas en l’espèce.
Bref, il a fallu un foin de tous les diables de l’opposition ainsi qu’une bronca de l’opinion pour que le président de la République consente à prendre un décret destiné à pourvoir au remplacement des membres manquants du Conseil constitutionnel. Pour ce qui est du doyen des juges d’instruction du tribunal de grande instance hors classe de Dakar, décédé il y a quelques mois, par contre, le président Macky Sall juge urgent d’attendre. Pour ne pas dire qu’il prend tout son temps. Ayant la prérogative constitutionnelle de nommer aux emplois civils et militaires, il aime montrer que c’est lui, et lui seul, qui décide. Qui fait et défait les carrières. Qui fait passer du Panthéon à la Roche Tarpéienne.
En réalité, ce n’est pas un président mais un roi. Un monarque constitutionnel si tant est que notre Loi fondamentale ait un sens à ses yeux. Car voyez-vous, notre bon président de la République ne déteste rien tant que partager les pouvoirs ou déléguer. Il concentre tout entre ses mains fragiles, ne fait confiance à personne, veut tout contrôler, tout gérer, tout décider. Un monarque omnipotent, omniscient et omniprésent en tout. Gageons que s’il n’avait tenu qu’à lui, il serait à la fois les trois nouveaux membres du Conseil constitutionnel et aussi …le futur doyen des juges du TGI de Dakar qu’il lui faudra bien finir par nommer !
En même temps aussi, bien sûr, que le procureur de la République. Ce de manière à emprisonner qui il veut, libérer qui lui chante, proclamer la validité de la candidature à la présidentielle de tout challenger qu’il se sera choisi et proclamer lui-même sa propre victoire aux élections !
Encore une fois, notre homme a horreur de déléguer. C’est plus fort que lui ! Il avait nommé des Premiers ministres mais dès qu’ils ont commencé à prendre de la bouteille, dès qu’il a entendu parler d’eux dans les médias, dès qu’il a vu deux ou trois fois leur tronche à la Télé — surtout sa Télé brejnévienne de la RTS —, il les a virés à tour de rôle. Puis, ce supplice de l’existence d’un Premier ministre lui étant insupportable, eh bien il a fini tout simplement par supprimer la fonction ! Résultat : au nom d’un illusoire « fast-track » et d’une accélération du traitement des dossiers, il s’est attribué les prérogatives du Premier ministre. En plus de celles, redoutables et tentaculaires, qui étaient déjà les siennes. Bien entendu, c’est tout le contraire qui s’est produit, à savoir un goulot d’étranglement à la présidence de la République où les dossiers s’accumulent, où les procédures s’enlisent, où les décisions se font attendre.
De « fast-track », on est passé depuis longtemps à un « slow-track » plus lent encore que le caméléon. Car en plus de vouloir tout décider, tout faire, trop embrasser, et donc, en définitive, ne rien faire du tout car étreignant mal au niveau de l’Etat, notre bon Président est aussi le Chef du parti !
Et là également, il lui faut s’occuper de tout y compris décider de qui doit être investi à quelle position sur les listes de la plus importante de nos communes, celle de Dakar, à la plus isolée au diable Vauvert là-bas. Puis voir comment consoler les recalés de ces listes, gérer les mécontents, leur trouver des sucettes de consolation, voire menacer ceux d’entre eux qui seraient tentés d’aller voir ailleurs. Tout cela, évidemment, demande beaucoup de temps et d’efforts de la part d’un seul homme qui n’est pas un démiurge quand même !
Un homme qui, surtout, ne travaille pas 24/24 heures et doit forcément dormir. Sans compter que notre homme est un grand voyageur… Pour dire que le traitement des dossiers en souffre forcément. Ah, on oubliait, au niveau de son parti également, notre homme ne délègue pas. C’est bien simple d’ailleurs : ce parti, depuis qu’il a été créé, n’a jamais été structuré. Il n’y a qu’un seul Chef, notre homme. Ne lui parlez surtout pas de numéros deux ou trois voire quatre. Il n’y a qu’un numéro 1, un Général, et puis des soldats qui obéissent sans hésitation ni murmure. Et qui s’exécutent au quart de tour. Quand il y a des élections locales ou législatives, non seulement les militants du Parti mais aussi ceux des formations alliées lui donnent carte blanche pour décider. On vous disait que ce n’est plus un parti, espace de débats démocratiques par excellence, mais une caserne !
Au lendemain de la présidentielle de 2019 — au cours de laquelle il avait été à la fois son propre directeur de campagne et son propre trésorier —, il avait convié la Nomenklatura et la haute hiérarchie des partis qui l’avaient soutenu au siège de l’APR, son parti, et tenu un long discours au terme duquel notre homme avait tourné les talons sans donner la parole à qui que ce soit. Devant les critiques, il s’était résolu à transférer les réunions de son parti à son siège mais les vieilles habitudes ont vite repris le dessus : depuis quelques mois, c’est au palais de la République qu’il reçoit les transhumants venus faire allégeance… On pourrait multiplier les exemples de concentration des pouvoirs — ou de fausses délégations — à l’envi.
Ainsi, c’est un secret de Polichinelle que, depuis 2012, le véritable ministre de l’Intérieur, c’est le président de la République lui-même. Lui qui siège par procuration Place Washington et qui télécommande là-bas. Il a été ministre de l’Intérieur et pense en connaître plus que n’importe quel Tartempion qu’il nommerait au poste de premier flic. C’est bien simple d’ailleurs : il y envoie en général des clones. C’est aussi bien connu que le véritable ministre des Finances, c’est lui. Il arbitre les paiements aux fournisseurs, décide de qui doit être payé en priorité, de qui devra attendre, de qui devra faire son deuil de son argent.
De toutes façons, l’actuel titulaire du poste, c’est sa réplique jusqu’à la caricature. Ministre de Forces armées et ministre des Affaires étrangères, Macky Sall l’est aussi mais là, c’est normal puisque, dans beaucoup de démocraties, ces deux secteurs relèvent du domaine réservé du président de la République.
Gageons que même si tel n’était pas le cas, Macky n’aurait pas partagé ces prérogatives-là aussi. Plus généralement, d’ailleurs, ses ministres ne sont que des meubles : le Président s’adresse à leurs directeurs par-dessus leur tête ! En tout cas, il n’y a qu’une seule personne qui prend les décisions importantes dans le Gouvernement : lui. Ah, on allait aussi oublier de dire que l’actuel président de la République concurrence aussi son propre chef de cabinet puisque, même pour aller présenter des condoléances, il refuse de déléguer. C’est lui-même qui y va de peur qu’à force d’envoyer son chef de cabinet porter des « diakhals », il ne finisse par lui faire de l’ombre ! « Voyez-vous, M. Ndiaye, je suis très structuré : les gens pensent que j’ai donné tous les pouvoirs à Tanor mais ce n’est qu’une apparence. En réalité, je lui ai effectivement délégué mes pouvoirs au sein du parti dont il est le Premier secrétaire.
Au niveau de l’Etat, j’ai délégué mes pouvoirs au Premier ministre Habib Thiam. Si vous voyez d’ailleurs, j’ai structuré le parti sur le modèle du Gouvernement avec des secrétaires correspondant à peu près à des ministères. Et moi, je supervise tout… » me confiait un jour le président Abdou Diouf. Il devrait en souffler mot à son disciple Macky Sall, qui, lui, accapare tout et gère directement aussi bien le Parti que l’Etat. Encore heureux qu’il ne soit pas, en plus, le Commandeur des croyants comme le roi du Maroc. Qui lui au moins, il est vrai, a la délicatesse de maintenir une fiction de Premier ministre et des illusions de partis politiques même si on sait que là-bas, c’est le Makhzen qui décide de tout. Et possède tout…
Par Dr Mamadou Badara SECK
DE LA NECESSITE D’EVALUER LA PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE DU COVID 19 AU SENEGAL
Le nouveau « diable » du SarsCov 2, le variant Delta, est en train d’imposer sa loi à l’humanité à travers une 4ème ou une 3ème vague selon la région où il se promène
Le nouveau « diable » du SarsCov 2, le variant Delta, est en train d’imposer sa loi à l’humanité à travers une 4ème ou une 3ème vague selon la région où il se promène.
Entrainant une forte contagiosité de la maladie du Covid, sa circulation active crée une incidence importante de nouveaux cas et une augmentation significative du nombre de décès avec son corollaire de psychose, de passions et de mesures tendant à endiguer sa progression. Devient-il dès lors important d’exploiter certaines données statistiques disponibles desquelles se dégagent de fortes tendances afin de mieux apprécier techniquement la stratégie de riposte médicale contre le Covid dans le seul dessein d’aider à la prise de décisions.
Ainsi nous nous proposons : -D’abord d’analyser la létalité du Covid dans le pays et dans la sous- région ouest africaine -Pour subséquemment analyser la prévalence du Covid ces 14 derniers jours (du 14 au 27 Juillet 2021) dans le pays et dans la sous -région ouest africaine. Il est à noter qu’en raison des similitudes dans la structuration démographique et socio-économique en plus de partager le même espace géographique, la présente étude compare les données du Sénégal à celles des pays de l’UEMOA et de la CEDEAO.
1 / LA LETALITE :
A la date du 27 Juillet 2021 :
-A l’échelle de l’UEMOA :
. Le Sénégal comptabilise 1300 décès liés au Covid contre 2850 décès dans l’UEMOA, soit 45,61% des décès . Les 7 autres pays de l’UEMOA qui totalisent 115 millions d’habitants comptabilisent 1550 décès du Covid.
. La Cote D’ivoire comptabilise 326 décès du Covid .
Le taux de létalité du Sénégal (2, 22%) est supérieur à la moyenne de l’UEMOA (1,67%)
-A l’échelle de la CEDEAO .
La CEDEAO comptabilise 6786 décès du Covid . Le taux de létalité du Sénégal est supérieur à la moyenne de la CEDEAO (1,30%) En résumé, notons : -Plus de 4 décès du Covid sur 10 dans l’espace UEMOA (120 millions d’habitants) concernent le Sénégal -Le Sénégal enregistre 4 fois plus de décès du Covid que la Cote D’ivoire -Environ 2 décès du Covid sur 10 dans la CEDEAO (367 millions d’habitants) concernent le Sénégal
-Le taux de létalité du Covid au Sénégal est supérieur aux moyennes de l’UEMOA et de la CEDEAO.
2 / PREVALENCE DE LA MALADIE
L’incidence des nouveaux cas durant la période allant du 14 au 27 Juillet 2021 :
-A l’échelle de l’UEMOA :
. Le Sénégal a enregistré 11.660 nouveaux cas contre 13.997 dans l’UEMOA
. Les 7 autres pays de l’UEMOA totalisent 2337 nouveaux cas
. La Cote D’ivoire a enregistré 796 nouveaux cas
-A l’échelle de la CEDEAO :
. La CEDEAO a enregistré 24.117 nouveaux cas .
Le Nigéria a enregistré 2861 nouveaux cas.
En résumé : Pour la période étudiée où sévit la 3ème vague : -Plus de 8 nouveaux cas sur 10 dans l’UEMOA concernent le Sénégal
-Le Sénégal a enregistré 5 fois plus de nouveaux cas que le total des 7 autres pays de l’UEMOA
-Le Sénégal a enregistré 14 fois plus de nouveaux cas que la Cote D’ivoire
-Le Sénégal (16 millions d’habitants) a enregistré environ 1 cas sur 2 dans l’espace de la CEDEAO (367 millions d’habitants)
-Le Sénégal a enregistré 4 fois plus de nouveaux cas que le Nigeria (220 millions d’habitants).
3/ DISCUSSIONS :
Les données exploitées concernant le Covid placent le Sénégal en marge des autres pays de la CEDEAO. Les chiffres semblent surréalistes tant l’écart est énorme entre le Sénégal et les autres pays étudiés qui partagent sensiblement les mêmes réalités géographiques, démographiques, socio-anthropologiques et économiques.
La mortalité liée au Covid est élevée par rapport aux autres pays de la CEDEAO et plus particulièrement par rapport à ceux de l’UEMOA. L’analyse de cette situation impose d’évaluer nécessairement la stratégie globale de prise en charge thérapeutique du Covid par le Sénégal dès lors que nous acceptons que les statistiques officielles exploitées sont fiables et que notre pays ne soit le mois loti en personnels techniques qualifiés et en plateaux techniques dans l’espace de la CEDEAO .
Ici, nous analyserons seulement la prise en charge médicale des cas bénins et modérés ; les cas sévères et graves étant pris en charge selon des algorithmes internationalement éprouvés.
Depuis la 1ère vague et la validation de l’hydroxychloroquine et de l’azithromycine pour la prise en charge du Covid au niveau des CTE, une certaine approche thérapeutique de la maladie s’est presque uniformisée à l’échelle nationale : Elle intègre 5 molécules : l’Azithromycine, l’Hydroxychloroquine, le Zinc, la Vitamine C et le Paracétamol. Cette thérapie est tellement bien vulgarisée si bien que les populations s’adonnent à une automédication même à titre préventif à tel enseigne que ces molécules tombent régulièrement en rupture générale ; c’est le cas en ce moment.
Pourtant, cette stratégie nous semble discutable pour plusieurs raisons :
-Cette surcharge (cocktail médicamenteux) en médicaments ne se justifie pas car le Paracétamol seul associé à une bonne réhydratation, une bonne alimentation et un repos suffisent
-Des risques accrus de résistance pèsent sur des molécules vitales
-L’Hydroxychloroquine et l’Azithromycine n’ont jusqu’ici pas fait preuve de leurs intérêts en terme de réduction de la morbimortalité liée au Covid pour toutes les études qui les ont concernées à l’échelle mondiale.
De plus, les preuves cliniques ont montré qu’elles entraînent plus d’effets secondaires surtout cardiaques. Ces résultats ont amené l’OMS à sortir l’Hydroxychloroquine de la prise en charge médicale du Covid. Le Sénégal fait partie des rares pays dans le monde qui continuent l’administration de cette molécule aux malades du Covid. Et pourtant cet antipaludique est un amino-4-quinoléine connu pour sa faible tolérance tant la frontière entre sa pharmacodynamie et ses effets secondaires est très tenue.
De plus ces 2 molécules étant immuno-modulatrices, théoriquement, leurs administrations à des malades immuno-déficients en proie à une infection virale immuno-suppressive nous semble surréalistes. Dès lors il parait évident d’évaluer cette stratégie de prise en charge thérapeutique et d’étudier la probable liaison entre la mortalité particulière observée au Sénégal pour le Covid et l’usage massif, incontrôlé et irrationnel de l’Azithtromycine et de l’hydroxychloroquine dans le pays. Les chiffres concernant les nouveaux cas au Sénégal nous semblent approximatifs et imposent un audit du dispositif global des tests surtout que le pays est plongé depuis quelques temps dans l’euphorie des tests.
CONCLUSION :
La présente analyse montre des statistiques particulières pour notre pays dans la riposte contre le Covid à l’échelle communautaire. La prévalence de la maladie ainsi que sa létalité sont très élevées par rapport aux autres pays de la CEDEAO. Cette situation doit mériter toute notre attention et exige de tous les acteurs et notamment les techniciens, une évaluation de la prise en charge médicale du Covid afin de replacer nos résultats au niveau des meilleurs standards à l’échelle communautaire voire mondiale. Les résultats du Sénégal sont meilleurs concernant la vaccination car le pays occupe la 4ème place dans la CEDEAO avec un taux de vaccination complète de 1,6%.
Seulement il est encore très loin des meilleures standards quand beaucoup de pays européens sont encore à plus de 50% de taux de vaccination. Pour réussir le pari, une vaccination itinérante vers les personnes à risque et une communication ciblée peuvent aider considérablement. Cette 3ème vague du covid voit la circulation d’un certain variant Delta qui est certes à redouter pour la forte contagiosité de la maladie qu’il entraîne, mais jusqu’ici il est moins virulent que ces prédécesseurs. Nous devons rester sereins par rapport à cette maladie afin de garder toute l’objectivité nécessaire à une meilleure riposte.
Certaines mesures restrictives ne nous semblent opportunes quand le pays le plus impacté dans le continent, l’Afrique du Sud vient de lever les restrictions concernant les rassemblements et les déplacements. Ailleurs les pays s’ouvrent avec des mesures d’accompagnement. Le milieu sportif populaire sénégalais (lutte et mouvement Navétanes) n’est pas le problème mais plutôt une solution si l’on comprend le rôle qu’il peut jouer dans la lutte contre le Covid. En instaurant des jauges dans les stades, en exigeant au moins la 1ère dose de vaccin aux acteurs, dirigeants et spectateurs , en les impliquant dans la sensibilisation et le parrainage pour la vaccination, ils peuvent être d’un précieux apport si nous savons les impliquer et les responsabiliser car ils sont dotés d’une forte capacité de résilience et ils constituent de véritables et authentiques relais communautaires.
Par ailleurs cette 3ème vague, ne doit nullement nous faire oublier ou négliger les sérieuses menaces de redoutables inondations qui planent sur notre pays pendant l’hivernage.
Dr Mamadou Badara SECK
GRANDE COTE OPERATIONS (GCO) EN BAISSE DE REGIME
Elle a produit 362 000 tonnes de sables minéralisés, mais ses ventes sont en baisse de 9%, par rapport au premier semestre 2020.
La Grande Côte opérations (GCO), un des leaders mondiaux de la valorisation des sables minéralisés et qui est en exploitation dans la zone de Diogo, département de Tivaouane, vient de publier ses chiffres économiques pour le compte du premier semestre 2021. Durant cette période, elle a produit 362 000 tonnes de sables minéralisés, mais ses ventes sont en baisse de 9%, par rapport au premier semestre 2020.
Au premier semestre 2021, la Grande Côte Opérations (GCO) affiche de bonnes performances, même s’il est noté une baisse de 9% sur les ventes, par rapport au premier semestre 2020.
En effet, l’entreprise a produit 362 000 tonnes de sables minéralisés durant cette période, une performance mise par la direction sur le compte des équipes engagées, mais aussi de l’accompagnement des communautés riveraines.
C’est ainsi que cette année, la production de sables minéralisés est restée à un niveau stable au premier semestre 2021. «La légère réduction de la teneur moyenne en sables minéralisés sur la zone d’exploitation a été compensée par la très bonne performance opérationnelle des équipes. L’essentiel de la production est composé d’ilménite ; la part de production de zircon, quant à elle, est à 28 000 tonnes, soit un recul de 2%, et les ventes en baisse de 9% par rapport au premier semestre 2020», souligne la direction de la GCO.
En effet, 1,5% des sables minéralisés sont récupérés et forment le concentré dénommé HMC, qui est transporté vers l’usine de séparation des minerais (MSP), pour donner 4 produits commerciaux que sont l’Ilménite, le Rutile, le Leucoxène et le Zircon. Ces 4 produits sont ensuite transportés par le train vers le Port Autonome de Dakar (PAD), pour être vendus aux différents clients internationaux dans le monde.
Ainsi, près d’un quart du HMC sont des minerais rejetés, car sans valeur marchande. Sur 1 000 kg de sables minéralisés, les 4 produits ne représentent que 15 kg, dont 11 kg d’Ilménite, 1,3 g de zircon, 0,5 g de Rutile et de Leucoxène. Tout le reste est rejeté. L’Ilménite, le Rutile et le Leucoxène sont des produits titanifères, utilisés dans la peinture, les plastiques, les papiers. La famille du Zircon, qui résiste beaucoup à la chaleur, avec des propriétés blanchissantes, est utilisée dans l’abrasif, le nucléaire, la fonderie.
Selon le communiqué, «dans un marché mondial toujours instable, ces performances reflètent la robustesse du modèle opérationnel de GCO, mais également la force des équipes commerciales d’Eramet, pour asseoir sa position de référence de la production de sables minéralisés, quelques années seulement après le lancement de ses opérations en 2014. Au cours du premier semestre, GCO a déposé son projet d’optimisation de la ressource dans le cadre de sa concession, auprès des autorités administratives. Ce projet appelé GCO Expansion permettra à court terme d’augmenter de 10% ses capacités de production.
L’impact économique attendu est de + 20% et permettra de créer 60 emplois directs, et une cinquantaine d’autres pendant la phase d’investissement. L’équipe Relations Communautaires a d’ores et déjà débuté les enquêtes de terrain auprès des populations riveraines et le dialogue avec les autorités locales. La gestion responsable de la crise sanitaire et la sécurité des collaborateurs sont des priorités majeures de GCO.
Ainsi, le protocole sanitaire mis en place en mars 2020 fait l’objet de révisions régulières en fonction des évolutions de la pandémie et des recommandations des autorités locales». Les populations riveraines jouissent des retombées de ces performances, à travers des investissements sur l’éducation, la santé et l’hygiène publique, l’approvisionnement en eau et le développement économique local.
Au début de ce mois de juillet, la GCO a livré un poste de santé à Diogo-sur-mer qui va permettre à environ 3 000 personnes un accès aux soins, notamment pour les futures mamans. Cet équipement d’un investissement de 61 millions FCFA vient compléter le dispositif d’accès aux soins mis en place par GCO. Il s’y ajoute que le chantier de relocalisation et de restauration des moyens de subsistance de familles vivant dans des hameaux situés sur le passage de la mine a bien avancé. «En ce 1er semestre, GCO a montré sa résilience grâce aux performances des équipes. Notre approche éthique et responsable est essentielle et c’est la raison pour laquelle nous sommes toujours à l’écoute des communautés afin d’optimiser les retombées pour le pays. Nous démontrons qu’il est possible de mener un projet minier de grande ampleur, en respectant les engagements de développement durable», a souligné Benoît Robitaille, Directeur Général de GCO.
LE SYNDICAT DE LA RTS DÉNONCE LA GESTION NÉBULEUSE DE RACINE TALLA
Le porte-parole du jour Abass Sow estime que la situation de la Rts est préoccupante pour ne pas dire alarmante
L’intersyndicale Synpics-Cnts de la Rts a fait face hier à la presse pour dénoncer la gestion de Racine Talla qu’elle juge nébuleuse. Ainsi, elle a mis en place un plan d’actions et va déposer un préavis de grève dans les jours à venir.
L’intersyndicale de la Rts est très déterminée à en découdre avec le directeur général de la Rts. Hier, ils ont organisé une conférence de presse pour parler de la situation qui prévaut au sein de l’entreprise. Cependant, le face-à-face a failli virer au vinaigre avec les partisans de Racine Talla qui voulaient gâcher la rencontre, mais c’était sans compter avec la détermination de l’intersyndicale qui est parvenue à terminer le face-à-face avec la presse.
Le porte-parole du jour Abass Sow estime que la situation de la Rts est préoccupante pour ne pas dire alarmante. «La gestion de Racine Talla, couronnée d’imperfections, de manquements et de troubles repose sur une vision qui contraste mal avec la réalité. Tout est parti de la volonté commune des travailleurs de réviser l’accord d’entreprise en septembre 2019», explique-t-il.
Abass Sow et Cie indiquent qu’après des mois de dialogue et de concertations, seuls deux points ont fait l’objet de désaccord, notamment la clause de mobilité et les écarts sur les différentes catégories de salaires. «Les négociations ont été rompues contre toute attente et de manière unilatérale par la direction générale. Racine Talla est à la retraite depuis 4 ans», dénonce-t-il.
Cependant, il soutient que le président de la République a injecté plus de 13 milliards pour mettre la Rts aux normes édictées par l’Uit. «A l’arrivée, le car de transmission acquis dans le cadre du projet HD de 2018 a fait l’objet de plusieurs aller-retour chez le concessionnaire et reste toujours inexploitable. C’est à la Rts que des caméras de surveillance, installées à hauteur de 20 millions, n’arrivent pas à capter la plus petite image d’un voleur de matériel pour mettre fin aux vols multiples enregistrés sous l’ère Racine Talla», regrette-t-il.
En outre, Abass Sow soutient que Racine Talla a à sa disposition 3 véhicules 4x4 aux frais de la Rts ; «un de 80 millions pour lui, un autre de 30 millions pour une de ses épouses et un véhicule de 40 millions pour ses enfants. La direction générale doit plus de 100 millions à l’Ipm, 130 millions à la Coopérative et il refuse de verser plus de 40 millions à la mutuelle sociale de la Rts. Des recrutements et des nominations sont faits en fonction des affinités, du copinage et du pistonnage», affirme-t-il.
Avant d’ajouter que l’intersyndicale invite l’Etat à prendre ses responsabilités pour arrêter Racine Talla avant qu’il ne soit trop tard. «Le contenu de nos programmes etla Rts n’attirent plus sur le plan médiatique. La Rts occupe le bas du peloton des sondages et parvient difficilement à dépasser la barre des 100 vues dans les réseaux sociaux au moment où certaines chaînes caracolent entre 8000 et 1 million de vues».
Par ailleurs, il souligne que rien qu’à la rédaction du journal télévisé, nous avons enregistré plus de 20 départs de journalistes sans compter les agents mis au frigo. «Cette situation triste plombe actuellement la Rts et si on n’y prend garde, elle risque de dégénérer à tout moment. Un plan d’actions est concocté et un préavis de grève sera déposé dans les prochains jours pour faire face à cette situation», clame-t-il.