INTERNET, UN OUTIL DE DISTRACTION ET DE DÉCONCENTRATION MASSIVE ?
« Lire permet de lutter contre le vieillissement du cerveau, d'améliorer sa mémoire, son empathie, son imagination mais aussi de prendre une pause». Mais à l’ère du numérique quel temps pour la lecture ? Réponses recueillies dans les rues de Dakar
Dans le Courrier de l'Unesco de 1961, le journaliste et écrivain français André Maurois écrit : «Notre civilisation est une somme de connaissances et de souvenirs accumulés par les générations qui nous ont précédés. Nous ne pouvons y participer qu'en prenant contact avec la pensée de ces générations. Le seul moyen de le faire, et de devenir ainsi un homme «cultivé», est la lecture. Rien ne peut la remplacer. Ni le cours parlé, ni l'image projetée n'ont le même pouvoir éducatif». Mais l’ère du numérique lit-on sérieusement ?
Les bénéfices de la lecture sont donc certains et irréfutables. La lecture ne permet pas seulement de s'améliorer à l'écrit comme à l'oral, de s'évader et de s'enrichir intellectuellement. Ses bienfaits vont au-delà même de ce que dit André Maurois. Il y a même un enjeu de santé dans la lecture. Tandis que cet auteur célèbre si bien la lecture, notre ère est marquée par un déclin considérable de cette activité intellectuelle. Les écrans (smartphones, tablettes) avec leurs innombrables contenus de distraction et de déconcentration massives, ont volé notre temps de lecture. Les réseaux sociaux, les applications de ceci ou de cela, ne nous donnent pas de répit.
Même si le numérique nous offre la possibilité de lire avec la panoplie de livres disponibles en ligne, cela reste difficile d’y consacrer le temps. On va sur le web pour y faire autre chose, avec une attention très sollicitée, par une myriade de petites choses éparses.
Dans ce numéro de VOX POP’ AfricaGlobe Tv est allé à la rencontre des hommes et des femmes dans la rue. Ils sont interrogés sur la lecture aujourd’hui. La question centrale est : «INTERNET VOUS A RAPPROCHÉ OU ÉLOIGNÉ DE LA LECTURE ?». Les réponses sont diverses et variées, nuancées par moments. Mais toutes intéressantes. Pour les uns, l’internet les a effectivement éloignés de la lecture. Pour les autres, internet les a plutôt facilités la lecture. Pour d’autres encore, Internet les a plus rapprochés de la lecture, il est juste question de s’adapte du passage du papier à l’écran. Florilège dans cette vidéo.
VIDEO
ON VA VERS DES ÉLECTIONS BRUYANTES
L'expert en communication politique, Momar Thiam, décrypte l'actualité sociopolitique marquée par des tiraillements au sein des différentes coalitions en gestation dans le cadre des prochaines locales
L'expert en communication politique, Momar Thiam, décrypte l'actualité sociopolitique marquée par des tiraillements au sein des différentes coalitions en gestation pour les prochaines locales, dans l'émission Objection de Sud FM.
journal d'une confinée, par annie jouga
ANGOISSE CONTINUE
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - Appelez en ces moments de C. les parisiens, ce n’est pas drôle du tout ; la plupart sont déprimés et en leur parlant on a vraiment l’impression de ne pas vivre sur la même planète
#SilenceDuTemps - Hier j’ai pris des nouvelles d’une de mes nombreuses fifilles. Aicha qui est confinée dans la forêt des baobabs de la Somone, où elle habite, le rêve non ! Et dans notre longue et animée conversation, nous avons beaucoup ri de tout et de rien bien entendu tournant autour de C.
Son mari Jak’, italien de la Somone, a eu la bonne idée en compagnie de deux amis de faire du trekking direction la Casamance, quelques jours avant que le C. n’apparaisse au Sénégal. Voyage sûrement de rêve et lorsqu’ils arrivent dans le premier village en Casamance, c’est quasiment l’émeute. Imaginez « deux toubabs » débarquant à pieds au moment où le danger est compris comme venant du Nord … Le chef du village a dû jouer les médiateurs et leur a fait comprendre qu’ils n’étaient pas les bienvenus.
Au niveau du deuxième village, la gendarmerie a dû s’interposer, leur demandant de rentrer chez eux. C’était au tout début de cette folie, bien avant que les mesures et autres directives ne soient officiellement prises. Et pourtant, même au fin fond de la Casamance, face à cette grande inconnue venue déranger leur tranquillité, les populations étaient dans le désarroi le plus total.
Aïcha a retrouvé son petit mari sain et sauf ! Lol …, nous en avons bien ri !
Par contre, appelez en ces moments de C. les parisiens. Ce n’est pas drôle du tout ; la plupart sont déprimés et en leur parlant on a vraiment l’impression de ne pas vivre sur la même planète. Où sont les parisiens et leur célèbre « Pariiis est magiiiique » les jours de grand match, c’est maintenant que le grand match se joue, non ?
En quittant ma fille Aicha, nous avons décidé de continuer de vivre l’instant présent et surtout éviter toute spéculation.
Ce qui ne doit pas nous empêcher de continuer de respecter les « mesures barrière » même s’il semble évident que vérité au-delà, erreur en deçà, alors on réajuste nos gestes comme on peut.
J’ai vu plus d’un passant crachant au sol ces jours-ci. Ramadan et C. ne font pas bon ménage. Ces habitudes vont-elles changer ? Elles le devront ? J’ai par contre le sentiment que certains gestes doivent demeurer après C. et notamment l’hygiène domestique et les chaussures ! Je sais que l’on s’amuse de mon périmètre de sauvegarde à l’entrée de la maison, qui depuis ce matin a enfin une marque plus visible. Le fameux scotch rouge promis par Adeye Ababa est enfin arrivé. Je vais d’ailleurs le faire survivre à C., ce périmètre-là en l’organisant à la Japonaise. En offrant au visiteur une paire de babouches s’il n’a pas de chaussettes, contre les chaussures laissées dans l’entrée. Et puis d’ailleurs ce n’est même pas à la Japonaise car combien de maisons ici nous imposent pareil rituel fort salubre et à préserver.
Un petit voyage au Maroc s’impose, il était programmé pour assister à ce fameux festival de musique sacrée à Fez. Ben c’est raté pour cette année, le festival étant annulé mais je trouverai bien un autre prétexte pour aller y faire entre autres ma provision de babouches … et de « cornes de gazelles » (ça se mange et c’est délicieux !)
Le Maroc qui défie les économies des Occidents en produisant en quantité ce qui manque au monde ! Faut-il un roi à la tête pour que les choses bougent dans le bon sens ? Alors nous sommes sauvés nous, puisque Buur Sine …
Jour 43
Me mettre à ma chronique avant 20/21.00 me semble héroïque ! Je tente cependant, j’ai comme des ailes aujourd’hui et envie de dire plein de choses.
Oui, j’entends certains dire : « pas étonnant !» Mais non, cela n’a rien à voir. C’est drôle, à travers l’écriture de cette chronique, je constate plus encore combien tous les jours sont différents. Pourtant le décret présidentiel est tombé Pan ! On remet ça encore pour un mois, le 4 mai étant la première date annoncée pour la fin de l’état d’urgence. Ce décret est passé comme lettre à la poste.
Je trouve le pays raisonnable, en apparence en tout cas et loin de cette « angoisse collective » comme chez nos parents de là-bas qui spéculent sérieusement sur leur 11 mai à venir.
En plus de recevoir des masques du Maroc entre autres, mes amis de là-bas me questionnent sur le port du masque, viennent chercher conseils, et idées originales pour les modèles en tissu « bien de chez nous » (enfin il faut le dire vite !). Et comme on a une petite longueur d’avance, ils demandent presque comment le porter ? J’ai vu à l’écran hier comment un ministre Belge essayait de mettre son masque. À mourir de rire … Vous me direz c’est un Belge !
Dans la lettre de madame de Sévigné qui a circulé la semaine dernière sur les réseaux sociaux, s’adressant à sa fille : « Je vous envoiedeux drôles de masques, c’est la grand’mode ; tout le monde en porte à Versailles. C’est un joli air de propreté, qui empêche de se contaminer … »
Alors pourquoi faire des vagues avec ce masque C., les asiatiques le portent depuis si longtemps ? Nous étions persuadés qu’ils se protégeaient de nous, en fait ils nous protégeaient d’eux et c’est ainsi que l’on doit … le porter !
Dans ma promenade autour de Sandaga dimanche, je suis tombée sur une pub’ de préservatif « coloré et perlé » !
C’est une espèce de masque finalement et celui-là très évocateur. J’en profite pour demander naïvement à Viou si « perlé » signifie qu’il y a aussi le bruit des perles en prime … Il a ignoré ma question. Moi par contre, ça me renvoie à la grande fête en préparation avec les amis. Une approche C. torride, voire érotique ! Avec des masques assortis à toutes sortes de tenues y compris … bétiô ? ou encore « fil’U fér’U » de la mère Thiathiaka porté si fièrement à son retour du Brésil ? ou encore « bin bin » … Ça va chauffer, dé !
Si le masque doit être notre nouvel « obligé » alors en plus de se protéger, autant s’en amuser. De toute façon il y aura les jours d’après !
Jour 44
Cela fait bien longtemps que je n’aperçois, ainsi assise à mon poste de travail, les couleurs dans le ciel après le coucher du soleil. Les immeubles me séparent de l’horizon vers l’ouest mais je profite d’un « entre-deux » pour avoir les couleurs quand elles existent et ce soir, elles sont un peu timides certes, mais là j’imagine le coucher du soleil quelques minutes avant car en ce moment, cela va vite le passage du coucher du soleil à la nuit.
Demain matin tôt, je vais essayer de capturer le lever du soleil de l’autre côté de la maison, celui vers lequel les chambres sont ouvertes et que je vois toujours « entre-deux » quand il est là. Serait-ce un signe que vraiment la pollution s’est apaisée ? Quelqu’un me disait la semaine dernière qu’une étude a montré que l’impact C. sur la qualité de l’air n’aurait finalement pas tant changé. Information à vérifier quand même …
Le lever de soleil correspond à peu près à l’heure où toujours au lit, j’écoute les nouvelles, allant d’une radio à une autre. A ce moment, je capte parfois des informations qui me servent à nourrir mes chroniques et quand je me lève vraiment, mon premier geste est de tirer les rideaux pour regarder au loin.
Il y a quelques temps, en pleine nuit, j’ai traversé l’appartement pour aller vérifier l’état du building administratif, cela me démangeait depuis si longtemps. Je pensais naïvement qu’au moins après minuit, ses lumières seraient éteintes. Que nenni ! C’est quand même terrible non !
Aujourd’hui, mon amie Geneviève de Marseille, celle qui m’a passé le virus de C. et qui me promène avec une extrême précision dans les rues de son Marseille natal - je m’en délecte -, m’envoie sa J + 51 ou J – 6 !
Ça y est ! son compte à rebours est déclenché. Ses chroniques vont me manquer, elle qui contrairement à moi, envoie celle de la veille le lendemain après-midi. J'apprends même des choses sur le Sénégal, sur Dakar où elle a vécu près de 15 ans.
Elle se rapproche réellement du jour d’après, j’ai hâte de l’entendre.
Ce matin, mon ami Charles de Dakar, parlant de la constance de mes chroniques s’interrogeait sur le comment de mon écriture : « Eh bien tout comme un projet d’architecture, je les construis ! ». Avec des fondations qui sont les différentes petites notes que je prends tout au long de la journée, que je couche dans mon carnet qui ne me quitte pas et surtout le stylo que je me dispute des fois avec Viou … Il me le pique et ne le rend jamais. Et le projet monte dès que je me mets à l’ordinateur pour rédiger : je couche les idées ou l’idée sur la page blanche. C’est selon ! Comme on pose des agglos sur le sol, puis les uns à côté des autres et ensuite les uns sur les autres, je construis autour de l’idée les phrases comme on enduit les agglos, monte le second-œuvre et enfin vient le travail de finition, le moment où je retire des mots, relie les mots, intervertis des paragraphes si nécessaires pour l’équilibre, et pour finir le point final, certes en bas de page, mais qui est supposé donner de la hauteur à la chronique telle la ligne qui finit au sommet l’immeuble, la ligne de front.
Cette partie attendue par certains lecteurs dont j’écoute les conseils, qui m’inspirent des mots d’amour et que j’offre certains jours de chronique, sachez que c’est sur les sommets des immeubles que l’on vient fixer les paratonnerres anti-foudre qui viennent protéger tout ce qui est plus bas et aux alentours.
Quelle grande responsabilité !
Annie Jouga est architecte, élue à l’île de Gorée et à la ville de Dakar, administrateur et enseignante au collège universitaire d’architecture de Dakar. Annie Jouga a créé en 2008 avec deux collègues architectes, le collège universitaire d’Architecture de Dakar dont elle administratrice.
PETROSEN TRADING & SERVICES SE LANCE SA PREMIERE STATION-SERVICE
Spécialisée dans la distribution de pétroliers raffinés, Petrosen Trading & Services, une filiale de Petrosen Holding, est en plein dans le processus développement.
Spécialisée dans la distribution de pétroliers raffinés, Petrosen Trading & Services, une filiale de Petrosen Holding, est en plein dans le processus développement. A en croire le journal Libération, ladite société a procédé à l’ouverture, jeudi dernier, de sa première station-service à Diamniadio.
Située sur la RNI en direction de la ville de Mbour, cette infrastructure qui s’aligne sur les normes internationales selon le concept « one stop shop » offre aux usagers de la route nationale et aux populations locales des installations modernes pour l’approvisionnement en carburant et l’entretien des véhicules, des services de restauration, un lieu de culte, ainsi que d’autres prestations.
LES FEMMES S'ENGAGENT CONTRE LES EFFET DU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Les femmes se mobilisent contre les effets du changement climatique. Elles ont bravé le mauvais temps, canicule et poussière, qui sévit à Dakar, marchant de la place de la Nation, ex-Obélisque, au Rond-point de la Rts.
Les femmes se mobilisent contre les effets du changement climatique. Elles ont bravé le mauvais temps, canicule et poussière, qui sévit à Dakar, marchant de la place de la Nation, ex-Obélisque, au Rond-point de la Rts.
Les manifestantes, la plupart des femmes issues du monde rural, ont parcouru des kilomètres, venant des régions de Thiès, de Saint-Louis, de Diourbel, de Ziguinchor, et de Kédougou, pour participer à cette marche. Elles décrivent les difficultés qu’elles endurent sur les pancartes qu’elles brandissent : la pollution, une crise environnementale, sanitaire, sociale et économique, avec des impacts négatifs qui renforcent les inégalités, la perturbation des écosystèmes, la perte de la biodiversité, l’insécurité alimentaire et la pauvreté.
"Notre environnement est malade"
Selon leur porte-parole, Khady Camara, il urge d’agir : "notre environnement est malade du fait des effets du changement climatique. Et, l’Afrique est plus durement touchée, injustement et paradoxalement, car elle ne produit que 4% des gaz à effet de serre. Aujourd’hui, tous les indicateurs climatiques sont au rouge. Les données scientifiques les plus récentes, les confirment largement. En effet, d’ici 2030, on nous dit qu’on estime que 118 millions d’Africains seront exposés à l’extrême pauvreté. Ce n’est pas normal. C’est injuste. 70% des femmes subiront simultanément les chocs des effets du changement climatique, avec élévation du niveau de la mer. Les femmes de Saint-Louis savent de quoi je parle. L’érosion côtière impliquant la salinisation des terres, des précipitations supérieures à la normale accompagnées d’inondations. Les Sénégalais en savent quelque chose. En Afrique subsaharienne y compris le Sénégal le changement climatique pourrait encore faire baisser le produit intérieur brut (PIB) jusqu’à 3% d’ici 2050, selon le rapport sur l’état du climat publié il y a moins d’une semaine."
Plaidoyer pour le respect des engagements de Paris et pour une économie ’’décarbonnée’’
Du coup, ces femmes réclament des "mesures adéquates, immédiates, et urgentes de résilience, d’atténuation, et d’adaptation." Ainsi, la marche des femmes pour le climat qui intervient à quelques jours de l’ouverture de la 26e Conférence des Parties des Nations unies sur le changement climatique (COP26), à Glasgow, du 1er au 12 novembre 2021, "vise à rappeler cette extrême urgence. La marche des femmes pour le climat vise aussi à favoriser la participation et la prise en compte des préoccupations spécifiques des femmes sénégalaises et africaines dans les négociations dans les conclusions de la COP 26. La marche des femmes pour le climat est surtout un appel à l’action pour le respect des engagements de Paris et des États occidentaux en faveur de l’environnement et du climat", déclinent-elles.
D’autant plus que martèlent-elles : "ce sont ces États occidentaux qui produisent 96% des gaz à effet de serre dans le monde. Alors nous citoyennes écologiques du monde rural, des campagnes, des villes, du Sénégal et d’Afrique, résolument engagées pour une justice climatique, exigeons des pays pollueurs le respect de leurs engagements climatiques, à nos États respectifs, le renforcement et la concrétisation de leurs ambitions climatiques."
Un mémorandum remis au chef de l’État, Macky Sall
Car, revendiquent-elles : "il est encore temps de sortir des énergies fossiles pour une économie décarbonnée. Mettre davantage l’accent sur la restauration de nos écosystèmes, et sur l’agro-écologie comme ce que prône les Nations Unies. Il faut qu’on se lève et qu’on soit unies, unes, pour dénoncer cette injustice climatique… Il est temps de promouvoir l’autonomisation des femmes à travers l’entrepreneuriat vert, l’aménagement de forêts communales. C’est le sens du projet Nafore (Nature pour l’autonomisation des femmes à travers l’entrepreneuriat vert), par l’aménagement de forêts communales, lancé par les vacances vertes en septembre 2021. Tout cela pour dire halte à l’injustice climatique contre l’Afrique et le Sénégal."
Pour assurer le suivi, les organisatrices ont retenu cinq actions majeures dont le lancement ce samedi d’une pétition en ligne pour dire non à l’injustice climatique, à la remise de leur mémorandum de plaidoyer avec les signatures de la pétition au chef de l’État, Macky Sall, pour transmettre la voix et le message des femmes sénégalaises, à ses paires, à la COP 26.
Pour limiter les conséquences du changement climatique, le réchauffement de la planète doit être contenu sous 2°C. C’est l’engagement qui a été pris lors de la COP21 à Paris. Mais pour tenir cet objectif, les États doivent redoubler d’efforts.
Des enfants ont participé à la marche. Il est aussi question de leur avenir.
MACKY SALL EN GAMBIE ET AU BURKINA-FASO
Le Président de la République, Macky Sall, se rendra successivement ce samedi en Gambie et au Burkina Faso, annonce le Pôle communication de la présidence sénégalaise.
Dakar, 23 oct (APS) - Le Président de la République, Macky Sall, se rendra successivement ce samedi en Gambie et au Burkina Faso, annonce le Pôle communication de la présidence sénégalaise.
Le chef de l’Etat prendra d’abord part à la cérémonie d’inauguration de la sous-station et du réseau de lignes électriques de l’OMVG à Jarra Soma, à l’invitation de son homologue gambien Adama Barrow, indique-t-il dans un communiqué transmis à l’APS.
il "se rendra ensuite à Ouagadougou pour prendre part à la cérémonie de clôture de la 27e édition du FESPACO dont le Sénégal est l’invité d’honneur’’.
Le chef de l’Etat regagnera Dakar le jour même, précise le Pôle communication de la présidence de la République.
MOLY KANE REMPORTE LE POULAIN D’OR DE LA 27E ÉDITION DU FESPACO
Le réalisateur sénégalais Moly Kane a remporté, samedi, le Poulain d’or (catégorie court métrage fiction) à la 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco)
Ouagadougou (Burkina Faso), 24 oct (APS) – Le réalisateur sénégalais Moly Kane a remporté, samedi, le Poulain d’or (catégorie court métrage fiction) à la 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), a constaté l’APS.
Son film ‘’Serbi ou les tissus blancs’’ a ‘’un jeu d’acteur fort et met en avant la dignité de la femme, une jeune femme progressiste’’, a analysé le jury présidé par la cinéaste sénégalaise Angèle Diabang.
Moly Kane, qui a reçu un trophée et une enveloppe de cinq millions de francs CFA, avait déjà remporté le prix du meilleur court métrage de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA).
‘’Je suis très ému et content de recevoir le Poulain d’or de Yennenga pour mon peuple. Jeune que je suis, banlieusard que je suis et Pikinois. Je remercie Abel Aziz Boye et Euzeul Palcy’’, a-t-il déclaré.
Le film ‘’ Serbi ou les tissus blancs’’ raconte le traumatisme d’une jeune future mariée qui tente à tout prix de retrouver sa virginité perdue.
La veille de son mariage, Zuzana Gaye, personnage interprété par Madjiguène Seck, parcourt les rues de Dakar, de sa banlieue natale à un hôpital du centre-ville, en quête de solutions à son problème : effacer son passé et devenir la femme qu’on attend d’elle, avec la complicité de sa mère, de sa sœur et de son ex-copain.
Le réalisateur Moly Kane dénonce par ce moyen ‘’l’hypocrisie’’ qu’il y a autour de ce rite traditionnel pratiqué par plusieurs ethnies au Sénégal, en Afrique et même ailleurs dans le monde.
Lors de la cérémonie de clôture du Fespaco qui s’est déroulée en présence du président Macky Sall et de son homologue Burkinabè Christian Rock Marc Kaboré, d’autres prix ont été remportés par des cinéastes sénégalais.
Il s’agit de l’Etalon d’argent obtenu par la réalisatrice franco-sénégalaise Aïssa Maïga. Elle a reçu pour son documentaire long métrage ‘’Marcher sur l’eau’’, un trophée et une enveloppe de cinq millions de francs CFA.
C’est le deuxième prix que remporte Aïssa Maïga après celui du meilleur documentaire de l’UEMOA.
Au-delà du réchauffement climatique qui dérègle tout dans nos sociétés, le film ‘’Marcher sur l’eau’’ raconte avec poésie et humanisme la vie des communautés peuls victimes des aléas de la nature.
Le troisième prix remporté par le Sénégal est celui de la meilleur interprétation masculine, qui est revenu à Allassane Sy dans le rôle de Thierno dans le film ‘’Baamum Nafi’’ de Mamadou Dia. Il repart avec une enveloppe d’un million de francs Cfa.
L’Etalon d’or de Yennenga, la distinction suprême du Fespaco, est allé au film ‘’La femme du fossoyeur’’ de Khadar Amed de la Somalie, absent lors de la remise du trophée. Le film a été primé la veille par la critique africaine.
‘’La Femme du fossoyeur’’ raconte l’histoire d’un couple amoureux, Guled et Nasra, qui vit avec son fils Mahad, dans les quartiers pauvres de Djibouti. Ce film relate les batailles d’un homme pour sauver sa compagne et garder sa famille unie.
Le film remporte la somme de 20 millions de FCFA, le trophée ainsi que des gadgets.
Le palmarès de cette 27e édition a été très riche, selon les organisateurs.
‘’Cette édition a été riche en cinéma. C’est pourquoi la tâche n’a pas été facile pour le jury’’, a expliqué le président du jury long métrage fiction, le cinéaste Abderrahmane Sissako.
Il a remercié le Burkina Faso d’avoir maintenu cette fête du cinéma. ‘’Je suis fier d’être Africain quand je suis à Ouagadougou avec cette force de la jeunesse’’, a-t-il ajouté.
L’ÉDITION 2022 DU FESPACO PRÉVUE DU 25 FÉVRIER AU 4 MARS
La prochaine édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou aura lieu du 25 février au 4 mars 2022, a annoncé samedi le délégué général de la plus grande manifestation cinématographique africaine, Alex Moussa Sawadogo.
Ouagadougou (Burkina Faso), 23 oct (APS) - La prochaine édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou aura lieu du 25 février au 4 mars 2022, a annoncé samedi le délégué général de la plus grande manifestation cinématographique africaine, Alex Moussa Sawadogo.
Il en a fait la révélation à la cérémonie de clôture de la 27e édition du Fespaco qui se tient présentement au palais des sports de Ouagadougou 2000.
Le chef de l’Etat, Macky Sall, accompagné de son épouse Marème Faye Sall, a rejoint son homologue burkinabè Faso, Rock Mark Christian Kaboré, et le ministre sénégalais de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, à la cérémonie.
Selon Alex Moussa Sawadogo, des festivaliers venant de 64 pays ont pris part à cette 27e édition du Fespaco au cours de laquelle 1500 films de 52 pays ont été projetés, pour un total de 500 projections dans les différentes salles dédiées au festival.
Le délégué général assure que pour le Fespaco professionnel, ‘’les objectifs ont été atteints’’. Ainsi, pas moins de 32 communications ont été dénombrées à l’occasion du colloque intitulé ‘’Les cinémas africains et de la diaspora, nouveaux regards nouveaux défis’’.
Le 27e Fespaco a réuni 1500 professionnels du cinéma et 1200 professionnels des médias.
‘’La fête a été belle et Ouagadougou mérite son festival’’, s’est réjoui le délégué général.
LA PÊCHE À L'AGONIE
Les acteurs demandent une meilleure gouvernance des ressources halieutiques, car le secteur meurt à petit feu. Parallèlement, l’émigration clandestine bat son plein, malgré les nombreuses arrestations de migrants
La pêche sénégalaise connait actuellement des difficultés dues à la forte pression exercée sur la ressource. Cette situation, qui est la résultante d’une mauvaise gestion et de l’exploitation irrationnelle des ressources halieutiques, risque d’hypothéquer la durabilité du secteur. Et dans ce tableau, la pêche artisanale souffre le plus, car étant considérée comme informelle. Elle semble être réduite à des systèmes isolés d’extraction de ressources, alors qu’elle doit être considérée comme un système intégré, diversifié, pourvoyeur de services durables. C’est fort de ce constat que la Confédération africaine des organisations de la pêche artisanale (Caopa) a pris l’initiative de tirer la sonnette d’alarme.
Elle a convié à un panel, avant-hier, qui a regroupé des spécialistes des différents aspects de la gouvernance de la gestion des pêches et des acteurs professionnels de la pêche artisanale pour réfléchir sur les orientations d’axes stratégiques qui pourraient être prises, pour asseoir une bonne gouvernance du secteur des pêches maritimes du Sénégal et principalement pour le sous-secteur de la pêche artisanale. Les acteurs dressent un diagnostic sans appel : ‘’le sous-secteur de la pêche artisanale est malade’’.
En septembre 2020, EnQuête dans un dossier intitulé ‘’Pêche sénégalaise, poissons en eaux troubles’’ alertait déjà sur la gravité de la situation. Un an après, tout porte à croire que les choses empirent. ‘’La situation de crise qui sévit dans le secteur, présentement, est sans équivoque. Dans certaines localités, elle persiste, depuis presque 10 mois. Les acteurs ne disposent pas de matières premières pour développer leur activité, certains quais de débarquement sont approvisionnés par des produits de pêche provenant de l’extérieur et notre secteur souffre encore d’une absence de données statistiques fiables, mais aussi, d’une bonne mise en œuvre de la cogestion pour le développement durable de la pêche. Le diagnostic concerne la consommation, en passant par l’exploitation, la valorisation sans oublier la gouvernance et le partage équitable des revenus’’, dépeint le président du Conseil national interprofessionnel de la pêche artisanale au Sénégal (Conipas).
Samba Guèye s’inquiète pour tous ces Sénégalais qui, comme lui, sont privés de la consommation de viande pour des raisons de santé. ‘’On n’a que le poisson et encore quel poisson on mange ! Renchérit-il, C’est vraiment un cri de cœur’’.
Les prix passent du simple au triple
Au Sénégal, le poisson représente une importante source de protéines animales pour les populations sénégalaises à qui il procure environ 70% d’apport protéique. Aussi, la pêche constitue une composante essentielle de la politique de l’État en matière de sécurité alimentaire. Mais, selon le président de la Caopa, ‘’c’est inquiétant, quand, au niveau des quais de débarquement et des sites de transformation, les femmes transformatrices se procurent du poisson congelé qui nous vient des pays limitrophes tels que le Maroc. A mon avis, c’est plus qu’inquiétant. La responsabilité est partagée entre les acteurs, les décideurs et les consommateurs qui ne sont pas toujours exigeants vis à vis du produit halieutique qu’ils consomment. Je n’imagine pas le Sénégal rester une semaine sans consommer le poisson. Ces étrangers qui viennent pêcher chez nous, leurs eaux étaient plus poissonneuses que les eaux sénégalaises. Demain, si la situation se renversait, aurions-nous la possibilité d’aller pêcher chez eux ?’’, interroge Gaoussou Guèye.
Selon lui, le Sénégal dispose de tous les instruments nécessaires à une bonne gouvernance du secteur (le Conseil consultatif maritime, la lettre de politique sectorielle, les organisations de la pêche, les CLPA, le Code de la pêche).
Du côté des femmes transformatrices, la situation s’aggrave. ‘’Nous achetons le poisson au même prix que le consommateur. La caisse de Sompate (carpe) de 20 kilos est à 18 000 F CFA, or c’était le prix d’une caisse 60 kilos. Aujourd’hui, on trouve plus, dans les quais de débarquement, des poissons congelés provenant du Maroc et de la Mauritanie. Je crois qu’à l’horizon 2035, il n’y aura plus de poissons dans la mer, car ce qui se passe dans le secteur ne s’est jamais produit par le passé. J’ai fait 25 ans dans le secteur, mais ce qui se passe, depuis deux ans, est extraordinaire. Les petits pélagiques n’ont jamais été destinés à l’exportation, ils servaient à la transformation, ce n’est plus le cas. Le kéthiakh (poisson séché) coûte 1500 F CFA le kilo‘’, détaille la présidente du Réseau des femmes transformatrices, Diaba Diop. Qui plaide pour une réglementation des activités des usines de farine de poisson qui risquent de faire disparaître leur métier.
‘’La recherche est clouée’’
Au chapitre, des équations de ce secteur, les acteurs pointent du doigt une absence de données statistiques. En effet, ‘’la recherche est clouée’’, malgré le plaidoyer récurrent des acteurs. Pourtant, ces données permettent d’anticiper sur les scénarios possibles et de mettre en œuvre de bonnes politiques de développement. Grâce à ces statistiques, le Sénégal pourra gérer ses ressources halieutiques, de manière responsable, tout en définissant les risques d’exploitation. Ces données statistiques sont également un préalable dans l’octroi des licences de pêche, puisqu’elles permettent d’évaluer les stocks disponibles.
Pourtant, depuis 2018, le Sénégal ‘’distribue’’ des licences sans résultats de recherche. ‘’On ne peut pas parler de gouvernance des pêches, sans pour autant avoir des statistiques fiables et pour les avoir, il faut qu’il y ait une recherche participative. Malheureusement, ce n’est pas le cas au Sénégal. Comment peut-on élaborer un politique de pêche, sans avoir les statistiques. Depuis 1981, on nous parle de 600 000 acteurs, or la population a augmenté. Combien de pirogues comptent le Sénégal ? Combien de femmes transformatrices ? Depuis 2015, le recherche n’a fait aucune évaluation sur le potentiel halieutique exploitable au Sénégal. Quel est le nombre de navires qui pêchent au Sénégal ?’’, fustige le président de la Caopa.
Il souligne que les 400 000 tonnes de poissons débarquées, selon le gouvernement, nécessitent une analyse statistique avec des données fiables. Ce, en vue de faire la distinction entre le taux de poissons pêchés au Sénégal et ceux provenant de l’étranger. ‘’La recherche au Sénégal est tributaire des projets, alors qu’elle a besoin de financement propre pour répondre à des sollicitations immédiates. Depuis 2015, le Centre de recherche océanographique de Dakar Thiaroye (CRODT) n’a pas fait d’évaluation. Nous attendons beaucoup de la recherche, mais, cette recherche n’a pas les moyens de jouer pleinement son rôle’’, précise Adama Mbaye, chercheur au CRODT.
L’objectif aujourd’hui, explique le scientifique, est de combiner le savoir empirique et le savoir scientifique, en impliquant les acteurs à la base. De ce fait, le chercheur n’est plus seul dans son laboratoire, mais, va apprendre des populations locales. Selon les acteurs, l’Etat affirme avoir déboursé 300 millions F CFA pour réhabiliter le bateau de recherche qui n’est toujours pas opérationnel. Ils recommandent un bateau de recherche neuf, car, sans recherches halieutiques, estiment-ils, on ne peut pas avoir des politiques pertinentes.
Pendant ce temps, les pêcheurs artisanaux qui en ont assez de se tourner les pouces, ont pris la décision ferme de rallier l’Europe via leurs pirogues. De ce fait, le phénomène de l’émigration a repris de plus belle, avec son lot de drames et d’arrestations (voir ailleurs).
Une absence de transparence
En outre, les professionnels de la pêche exigent plus de transparence dans la gestion des pêches au Sénégal.Et pour eux, le point de départ c’est la recherche.
‘’Peut on parler de transparence dans un pays où on nous refuse la liste des navires étrangers autorisés à pêcher au Sénégal. Aujourd’hui, il y a une perte de confiance entre les acteurs de la pêche et l’administration. Les gens ne parlent plus le même langage, ce sont des conflits internes à n’en plus finir le dialogue est rompu. Et selon les autorités ‘’les ressources halieutiques ne sont pas rares parce que les débarquements ne cessent d’augmenter ‘’, or, débarquement ne signifie pas pêcher dans la Zone économique exclusive (ZEE) sénégalaise.
La part qui est pêchée au Sénégal tourne autour de 30% à 34% selon certaines études. Donc cet argument ne tient plus parce que depuis un certain moment les débarquements ont baissé, nous sommes passés de 515000 tonnes, il y a deux ans à 415 000 tonnes’’, explique Moussa Mbengue secrétaire exécutif de l’Association ouest africaine pour le développement de la pêche artisanale (Adepa). Pour lui, la pêche ne remplit plus sa fonction première : se nourrir, nourrir la population sans rompre l’équilibre écosystémique. ‘’ Or, toutes les politiques de pêche se sont sont soldées par un effondrement des stocks. Elle ne joue plus sa fonction sociale de donner du travail et mettre les gens en liens. Quand les gens mangent du fondé dans les rues de Dakar, c’est parce que probablement il y a un appauvrissement grandissant sans compter l’émigration, les conflits. Nous dépendons maintenant des produits congelés venant d’autres pays pour manger notre Thiebou djeune’’, déplore-t-il. Pour sa part, Gaoussou Guèye fait remarquer que ‘’le seul plan d’aménagement qui fonctionne c’est celui de la crevette profonde.
Le comité d’appui pour la gestion des pélagiques a été remplacé par un autre comité de sept membres où les professionnels n’y figurent pas, il en est de même pour la commission de délivrance des licences. On ne peut pas parler de gouvernance sans parler de transparence. Dans notre pays, c’est comme si la transparence est un privilège, à mon avis la transparence est un droit d’autant plus que la ressource halieutique appartient aux populations’’. Par ailleurs, il est demandé à l’Etat du Sénégal de définir clairement et juridiquement le modèle de cogestion en fonction des crises et mutations actuelles. Il doit permettre la liberté d’expression, un environnement propice à la participation des acteurs en lieu de l’intimidation exercé par l’Etat.