Affaire Locafrique : 3 mois de prison ferme pour Khadim Bâ
Rebondissement dans ce qu’il est désormais convenu d’appeler « Affaire Locafrique ». La première chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Dakar a infligé une peine de prison à Khadim Bâ, dans le dossier qui l’oppose à son père Amadou Bâ. Dans sa décision de ce jeudi 29 juillet 2021, elle condamne Bâ fils à deux ans de prison, dont trois mois ferme. En plus de cette peine, Khadim Bâ devra payer 12 milliards, en guise de dommages et intérêts à son père. Le juge a également ordonné l’exécution provisoire de la décision et fixé la contrainte par corps au maximum. Pour rappel, Khadim Bâ était poursuivi pour faux et usage de faux, association de malfaiteurs, abus de biens sociaux et escroquerie.
Locafrique et le Dr Michael K. Obeng au chevet des populations
La Compagnie Ouest Africaine de Crédit-bail (LOCAFRIQUE-SA) s’active également dans le social. Elle a initié une mission humanitaire, en collaboration avec le chirurgien plasticien Dr Michael K. Obeng, pour venir en aide aux populations défavorisées atteintes de malformations sévères. Les équipes bénévoles du chirurgien, composées de différents spécialistes, séjourneront au Sénégal à partir du mois de décembre 2021. Le Directeur général de Locafrique, Khadim Ba veut offrir des soins médico-chirurgicaux gratuits à une cinquantaine de patients répartis sur l’ensemble du territoire et souffrant de pathologies d’ordre gynécologique, cardiologique, etc. Les deux partenaires veulent redonner espoir aux personnes malades qui ont des difficultés à se prendre en charge et à accéder à des soins de haute qualité. C’est la première fois que Dr Obeng et son équipe passent au Sénégal, mais ils ont eu des missions dans plusieurs pays africains.
Deux candidats au bac suspendus au lycée Limamou Laye
Deux candidats au baccalauréat qui composaient hier, au centre du Lycée Seydina Limamou Laye de Guédiawaye, ont été suspendus. Pour cause, ces deux potaches ont été surpris avec des téléphones portables dont l’usage est interdit dans les centres d’examens. Nos sources renseignent d’ailleurs que ces candidats risquent d’autres mesures disciplinaires.
Pékesse, 14 tricheurs au bac, à la gendarmerie
Un réseau de tricheurs au baccalauréat a été démantelé hier au centre de Pékesse, dans le département de Tivaouane. Selon nos sources, 7 candidats ont été pris la main dans le sac dès la première épreuve, aux environs de 9 heures. L’enquête a permis de cravater 7 autres candidats et tout le lot de 14 tricheurs a été conduit au poste de gendarmerie. Il s’agit de candidats libres originaires tous de Pikine, Guédiawaye. Les mêmes sources révèlent que pour se faire passer les informations, ces candidats véreux avaient créé un groupe WhatsApp dénommé « Team Pékesse ». Leur manège largement découvert, ces désormais candidats malheureux au Bac 2021 risquent gros.
Deux étudiantes évacuées au service médical !
La grève de la faim entamée hier jeudi par une quarantaine d’étudiants commence à faire ses premiers effets. En effet, deux étudiantes ont été évacuées hier soir au service médical de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). « Au moment où nous vous écrivons ces mots, nous sommes à plus de 16H de grève de la faim devant le rectorat de l'Université. Et nous comptons y passer la nuit. Nous venons d'enregistrer deux évacuations. Il s’agit de deux filles, évacuées au niveau du service médical à la suite d'un malaise », informe Pape Abdoulaye Touré, un des étudiants grévistes. Malgré ces premiers signes, les étudiants grévistes ne comptent pas lâcher prise. Ces derniers qui réclament la réintégration immédiate et sans condition de tous les étudiants « injustement sanctionnés par le conseil de discipline du 02 Juillet passé, occupent la devanture du Rectorat. Et à en croire un des étudiants, ils comptent même y passer la nuit (NDL : nuit d’hier). « Nous exigeons la levée de la session unique décrétée au niveau de la FSJP. C'est une décision injuste et illégale qui ne cherche qu'à sacrifier l'avenir de la quasi-totalité des étudiants de ladite faculté », dénonce Pape Abdoulaye Touré, étudiant exclu définitivement de l’Ucad
Le Cnra interdiction la série «Infidèles»
L’Ong islamique Jamra a gagné une manche dans son combat contre la série «Infidèles». Le Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel(Cnra) a statué hier sur la plainte de Jamra contre le téléfilm. L’organe de régulation des médias a interdit aux télévisions de diffuser la bande annonce de la saison 03 telle qu’elle est proposée sur internet et tout contenu de la série «Infidèles». Pour le président du Cnra, Babacar Diagne, elle incite à des pratiques sexuelles jugées déviantes ou contraires à la morale et aux bonnes mœurs ; à la débauche ou un encouragement à s’adonner à une activité sexuelle, à la pornographie et à la prostitution. Jamra salue le «patriotisme culturel» du CNRA Restons sur la décision du Cnra interdisant la saison 03 de la série «Infidèles» pour dire que Jamra s’en délecte et salue le «patriotisme culturel dont a fait preuve le Cnra pour mettre un terme aux frasques à répétition de cette série perverse». Pour le porte-parole de Jamra, Mame Mactar Guèye, la décision doit être appliquée. Il pense que force doit rester à la loi, pour une bonne préservation de nos valeurs socioculturelles et un respect absolu des règles qui régissent l’industrie cinématographique et audiovisuelle.
Me Malick Sall testé positif malgré son vaccin
Le vaccin de la covid-19 n’a pas sauvé le ministre de la Justice d’une contamination. Dans un communiqué parvenu à «L’As», le Garde des Sceaux annonce avoir chopé le virus mercredi malgré son vaccin. En respect au protocole sanitaire, Me Malick Sall s’est mis en quarantaine pour éviter de contaminer sa famille. Il suspend ainsi toutes les audiences prévues. Il rassure, toutefois, que son état de santé est stable. Seulement en communiquant sur son statut, Me Malick Sall et son service de Communication anéantissent tous les efforts des professionnels de la santé qui tentent en vain de convaincre les populations de la nécessité de se faire vacciner pour échapper à ce virus mortel.
Dr Boubacar Signaté
Le communiqué du ministre de la Justice a suscité beaucoup de commentaires. L’urgentiste, Dr Boubacar Signaté a réagi en fustigeant le contenu du document qui a mis sans doute du sable dans le couscous. Il redoute fort que le message du ministre de la Justice gâche la campagne de sensibilisation pour une vaccination en masse. Dr Signaté dira qu’à chaque fois qu’on pense avoir atteint le fond et qu’on s’apprête à remonter, il y a toujours certains qui recommencent à creuser. Selon lui, en soutenant qu’il est positif malgré son vaccin, Me Malick Sall anéantit ainsi tout le travail de sensibilisation effectué jusqu’à présent. L’urgentiste pense que le communiqué ne fera que renforcer le camp des sceptiques à la vaccination. Il précise, d’ailleurs, qu’on peut être vacciné et contracter l’infection à Covid-19, mais ce n’est pas un problème. Ça ne veut pas dire que vous n’avez pas été protégé, dit-il. Dr Signaté rappelle qu’aucun vaccin ne protège à 100% et les plus performants contre la Covid-19 sont efficaces à 95%. Donc il y aura toujours 5% des vaccinés qui ne seront pas protégés et tout de même, ces 5% seront protégés contre les formes graves qui les auraient envoyés dans les unités de réanimation, indique l’urgentiste. Au pire des cas, soutient-il, ils vont développer une forme bénigne, dont ils se remettront au bout de quelques jours.
Le Dg des Douanes au Sud
Le Directeur général des Douanes est allé à la rencontre des unités de Ziguinchor, Kolda et Sédhiou depuis mardi dernier. La tournée a mené Abdourahmane Dièye dans les subdivisions de Ziguinchor et de Kolda pour s’enquérir des conditions de travail des agents des Douanes et constater de visu l’exécution du service. A travers cette tournée, le patron des Douanes veut tâter le pouls des unités et d’en mesurer les capacités d’endurance et d’adaptation dans les zones difficiles d’accès et sur les lignes et corridors hautement stratégiques pour l’Administration. L’objectif principal, indique-t-on dans un communiqué, est de partager avec les agents etleurs chefs locaux sa vision, les grandes orientations stratégiques des Douanes et les grands axes du programme de modernisation de l’administration des douanes (PROMAD). Il s’agira avec le PROMAD de consolider les acquis par des dotations conséquentes de moyens à toutes les unités douanières et de changer ainsi le visage de l’administration sur une longue durée, renseigne la même source. Cela passera également par la révision du statut du personnel pour asseoir une véritable culture de performance et promouvoir la douane de demain. Abdourahmane Dièye a réitéré ses instructions pour le renforcement de la dynamique, le culte de la performance et une culture de Douane de proximité. Avant d’attirer l’attention des agents sur la célérité dans le travail pour satisfaire les préoccupations des opérateurs économiques.
Tournée du Directeur général des Douanes au Sud (bis)
Ne quittons pas la tournée du Directeur général des Douanes sans signaler qu’il a visité respectivement les unités basées dans la ville de Ziguinchor, le Poste de Mpack, la brigade d’Oussouye, le Poste de Séléty, la brigade de Bignona, le poste de Tanaff, la brigade mobile de Kolda avant de rencontrer les agents des postes de Salikénié, de Pata et de Médina Yoro Foulah. Hier, Abdourahmane Dièye s’est rendu au poste de Badiara à la frontière gambienne et au bureau des Douanes de Vélingara. Il était en compagnie du directeur du Contrôle interne, Abdou Khadre Dieylani Niang, du directeur des Opérations douanières, Mbaye Ndiaye et du directeur du personnel et de la logistique, Samba Dia. Par ailleurs, le patron des gabelous s’est félicité de la parfaite collaboration entre la Douane et les autres Forces de défense et de sécurité (FDS).
GRÈVE DE LA FAIM DES ÉTUDIANTS EXCLUS DE L'UCAD
Deux filles viennent d'être évacuées au niveau du service médical à la suite d'un malaise.
À l'instant où on vous écrit ces mots, nous sommes à plus de 16H de grève de la faim devant le rectorat de l'université où nous comptons passer la nuit. Toutefois, deux filles viennent d'être évacuées au niveau du service médical à la suite d'un malaise.
Pour rappel deux revendications sont à l'origine de notre grève de la faim :
1- Nous réclamons la réintégration immédiate et sans condition de tous les étudiants injustement sanctionnés par le conseil de discipline du 02 Juillet passé.
2- Nous exigeons la levée de la session unique décrétée au niveau de la FSJP parce que c'est une décision injuste et illégale qui ne cherche qu'à sacrifier l'avenir de la quasi-totalité des étudiants de ladite faculté.
Pour terminer, nous vous confirmons que nous allons passer la nuit devant le rectorat et nous tenons le Recteur de l'université Cheikh Anta Diop, Monsieur Ahmadou Aly MBAYE et le Doyen de la FSJP, Monsieur Alassane KANTÉ comme les principaux responsables de tout ce qui arrivera (...).
LU BEES AVEC ANTA FALL ET AIDA NIANG
VIDEO
LE VARIANT DELTA RÉVÈLE L'INCONSÉQUENCE DE L'ÉTAT
EXCLUSIF SENEPLUS - Les plus hautes autorités du pays ont longtemps plastronné ces dernières semaines, ignorant le respect des mesures barrières. L'explosion des contaminations apparaît comme un retour de bâton
Dans ce nouveau numéro de Lu Bees, Aida Niang s'interroge depuis Dakar sur la gestion de la crise sanitaire par les autorités sénégalaises suite à l'annonce d'une 3ème vague de contamination.
Anta Fall à Paris revient sur la tentative d'assassinat du président malgache, Andry Rajoelina. Instable, la situation politique de la Grande Île reste préoccupante.
Lu Bees est un talk hebdomadaire de SenePlus.
LE PROFESSEUR SEYDI DEPLORE LA LENTEUR DE LA REACTION, ET LES FAILLES COMMUNICATIONNELLES
Huit semaines avant que le Delta ne pénètre le pays nous avions sonné l’alerte. Mais les autorités avaient accusé un retard dans l’ouverture des CTE. Et du point de vue médical un retard du médecin a un impact direct sur la personne atteinte
Dans le cadre de la lutte contre la pandémie de covid-19, le Pr Seydi met l’accent sur les efforts consentis par l’Etat. Toutefois le chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann a fustigé la lenteur dans l’ouverture des CTE (centres de traitement des épidémies). Selon lui, huit semaines avant l’apparition du variant Delta dans notre pays, l’alerte a été lancée. L’autre faille que décèle le professeur a trait à la communication sur la vaccination.
« Huit semaines avant que le Delta ne pénètre le pays nous avions sonné l’alerte. Mais les autorités avaient accusé un retard dans l’ouverture des CTE. Et du point de vue médical un retard du médecin a un impact direct sur la personne atteinte » a indiqué le professeur Seydi.
A l’en croire, si les centres étaient ouverts à temps, la gravité de la situation aurait été atténuée. L’autre faille que pointe le professeur met sous les projecteurs est communicationnel « je ne suis pas un spécialiste en communication. En ce qui concerne les vaccins, beaucoup de fausses informations ont été annoncées. De mon point de vue, il fallait que les responsables chargés de la communication aient l’obligation de rectifier le titre. Afin de rassurer les populations » ajoute le chef du services des maladies infectieuses de Fann.
A l’en croire, dans de pareilles situations, la communication.
par Moustapha Ciss
LE BOULEVARD SOCIAL
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - Choléra, Ébola, Corona... Toutes ces épidémies qui riment en A ont fait à l’humanité maintes fois marquer le pas. C’est dans la nature humaine de toujours repousser les échéances
En guise de piqûre de rappel pour nous replacer en qui nous sommes réellement
À la fois fort et fragile
Choléra, Ébola, Corona
Toutes ces épidémies qui riment en A
Ont fait à l’humanité maintes fois marquer le pas
À la fois grande et petite nature
À la fois ancienne et très peu mature
Une piqûre de rappel pour nous rafraîchir combien elle est fragile
Faire preuve de résilience
C’est s’engager à ne jamais résilier d’avec la chance
De revoir une aube nouvelle où le social refait surface
Car, c’est dans la nature humaine de toujours repousser les échéances
Autant de soin de ne jamais se toucher le visage
Croiser son prochain sur une ligne droite et se frayer un virage
La distance sociale est devenue un boulevard social
Camouflage au quotidien est devenu essence
Ciel ! C’est maintenant que l’expression avoir de beaux yeux prend tout son sens
Et comme l’oisiveté est la mère des vices
On s’occupe l’esprit et on entretient le corps
Profiter du temps tant convoité du moment qu’on a encore des pores
Et s’il y a besoin d'une débarcadère où s’attacher
C’est le lieu de garder les mains propres et faire de ce masque un port.
Faire preuve de résilience
C’est s’engager à ne jamais résilier d’avec la chance
De revoir une aube nouvelle où le social refait surface
Car c’est dans la nature humaine de toujours repousser les échéances.
En attendant que cette distance reprenne son droit sur ce boulevard social.
Moustapha Ciss, plus connu sous le nom de Diamil MC “Le dernier poète sérère”, est artiste poète auteur-interprète, membre fondateur du Vendredi Slam. Il est également nouvelliste et copywriter.
MACKY ENVOIE SON GOUVERNEUR AU CHARBON, ET SE MET EN RETRAIT
La 3ème vague ayant déferlé au lendemain d’une tournée « économique » qu’il avait effectuée dans les régions de Saint-Louis et Matam, Macky Sall a choisi de se mettre prudemment en retrait cette fois-ci
Contrairement à ce qui s’est passé lors des première et deuxième vagues où ce sont le président de la République, Macky Sall, et son ministre de l’Intérieur qui prenaient eux-mêmes les mesures de restrictions pour freiner la propagation de la pandémie, avec l’actuelle 3ème vague, c’est le gouverneur de Dakar — du moins pour ce qui est de la région abritant la capitale — qui est en première ligne. Mardi dernier, Al Hassan Sall a ainsi pris la décision de faire reporter tous les événements sportifs et culturels au niveau de sa zone de compétence. Il s’agit notamment des combats de lutte avec frappe, des 8èmes de finale de la Coupe du Sénégal de football et de concerts musicaux. Cette stratégie de rester à l’arrière-plan est-elle un moyen pour le Président d’éviter le mécontentement populaire comme ce fut le cas lors des manifestations meurtrières de mars 2021...?
Après avoir chuté de manière importante au cours de plusieurs mois d’affilée, le nombre de cas de Covid-19 connait une hausse depuis début juillet faisant ainsi parler de troisième vague. Le 23 juillet 2021, le Sénégal comptait officiellement 55 861 cas d’infection au Covid-19 dont 44 611 guéris (80 %), 1 264 personnes décédées (2,2 %), 1 personne évacuée (décédée en France) et 9 985 sous traitement selon un communiqué officiel du ministère de la Santé. En réponse à la « multiplication fulgurante » des infections au Covid-19, « aux plans mondial, continental et national », Macky Sall a préféré exhorter à plus de sensibilisation. Il a notamment insisté sur le port systématique du masque, la limitation des rassemblements, mais aussi, et surtout, l’accélération de la campagne de vaccination. Pourtant, pour moins que ça, au début de la pandémie en mi-mars 2020, le même Macky Sall avait pris toute une batterie de mesures restrictives, pour ne pas dire répressives (interdiction de manifestations, fermeture des écoles, suspension des formalités liées au hadj et aux pèlerinages nationaux etc.). Ensuite, il avait pris la décision de présider deux fois par semaine, et plus si besoin, un conseil national de sécurité sur la question.
La fermeture des frontières était décidée le 20 mars. Le 23 mars 2020, au tout-début de la pandémie, dans une adresse aux Sénégalais, il avait décidé de relever le niveau de riposte. L’état d’urgence était décrété puis prolongé par la suite jusqu’à début juin 2020. Macky Sall ne s’en était pas arrêté là. A côté du bâton, il avait aussi sorti la carotte et, surtout, le chéquier. C’est ainsi qu’il avait conçu un Plan de résilience économique et sociale et un Fonds de riposte et de solidarité baptisé ForceCovid-19 dont le but était, via des ressources publiques et privées, de mobiliser 1000 milliards de francs CFA. Ceci, afin d’accompagner les entreprises, les ménages et les membres de la diaspora. Près de soixante-dix milliards de francs CFA étaient, à cet effet, consacrés à l’aide alimentaire d’urgence aux populations vulnérables (environ un million de ménages). Le vendredi 28 mai 2020, le président Macky Sall avait décidé d’une prolongation, jusqu’à fin juin, de l’état d’urgence décrété le 23 mars et assorti d’un couvre-feu nocturne pour combattre la Covid-19. Il s’agissait de la deuxième prolongation après celle du 3 avril 2020, date à laquelle l’état d’urgence a été prorogé pour la première fois. En novembre 2020, le Président avait pris plusieurs mesures d’allègement des restrictions avec notamment la reprise des liaisons maritimes Dakar-Gorée et Dakar-Ziguinchor, la levée de la limitation du nombre de passagers dans les transports en commun (le port du masque reste obligatoire), la réouverture du parc de Niokolo Koba, du Musée des civilisations noires et du monument de la Renaissance.
Lors de la deuxième vague, Macky avait encore pris ses responsabilités...
Dès le début du mois de décembre, la seconde vague de coronavirus avait commencé à secouer Dakar, avec une multiplication des cas et des décès. Face au regain épidémique, le Président Sall ordonne de nouvelles restrictions pour tenter de contenir la circulation du virus sur le territoire national. Dakarois et Thiessois sont encore soumis à un couvre-feu allant de 21 heures à 5 heures du matin. Ce, dès le mercredi 6 janvier 2021. Des émeutes éclatent dans plusieurs quartiers de Dakar et sa banlieue. Ils sont matés sans ménagement par la police. Les manifestants prendront leur revanche deux mois plus tard. Ils ont profité de l’arrestation du leader de Pastef dans l’affaire de viol l’opposant à la demoiselle Adji Sarr en début de mars 2021 pour obliger Macky Sall à lever ses restrictions.
Macky recule face à la pression de la rue...
Le 09 mars 2021, ce dernier décide ainsi d’alléger le couvre-feu lié à l’état de catastrophe sanitaire décrété dans les régions de Dakar et de Thiès, ramené auparavant de minuit à 05h00. Ce sous le prétexte de la campagne de vaccination alors en cours et de l’amélioration de la situation épidémiologique dans le pays. Dans une adresse télévisée, il avait fait savoir que cette mesure allait contribuer à élargir le champ des activités productives et au retour progressif à une vie normale dans ces deux régions (Thiès et Dakar) qui concentrent l’essentiel des activités économiques du pays.
Dans une adresse à la Nation prononcée au lendemain des manifestations meurtrières du mois de mars, le Président avait rappelé les efforts déployés par son gouvernement dans le cadre du Fonds de riposte et de solidarité contre les effets du COVID-19 (FORCE COVID-19) s’élevant à 1.000 milliards de Francs CFA pour le soutien aux ménages, aux entreprises, aux travailleurs et à différents corps de métiers, y compris le secteur des Arts et de la Culture. Seulement voilà, avait-il dit, le constat était que tous les efforts, jusque-là consentis, en matière de formation, d’emploi et de financement dédiés aux jeunes et du Fonds de financement de la formation professionnelle et technique, restent encore insuffisants. « C’est pourquoi, m’adressant à vous, les jeunes, je voudrais vous dire que je comprends vos inquiétudes et vos préoccupations », avait-il indiqué. M. Sall avait également annoncé qu’il engagerait dans les meilleurs délais une réorientation des allocations budgétaires pour améliorer de façon substantielle et urgente les réponses aux besoins des jeunes en termes de formation, d’emploi, de financement de projets et de soutien à l’entreprenariat et au secteur informel. La suite on la connait…
Avec la 3ème vague, Macky envoie au front son gouverneur à Dakar…
La troisième vague ayant déferlé au lendemain d’une tournée « économique » qu’il avait effectuée dans les régions de Saint-Louis et Matam où il avait eu droit à à des rassemblements monstres, échaudé par les manifs de mars, Macky Sall a choisi de se mettre prudemment en retrait cette fois-ci. Il a donc envoyer au charbon son gouverneur à Dakar afin sorte le bâton à sa place. Al Hassan Sall ne s’est pas gêné pour jouer le rôle du méchant. C’est ainsi que les matchs comptant pour les huitièmes de finale de la Coupe du Sénégal de football, qui devaient se jouer hier mercredi 28 et aujourd’hui jeudi 29 juillet 2021, ont été reportés à une date ultérieure. La ligue de football de Dakar l’a fait savoir dans un communiqué daté du mardi 27 juillet 2021. Motif ?
L’absence de service d’ordre pour assurer la bonne tenue des rencontres dans la région de la capitale. Deux jours auparavant, le combat de lutte qui devait opposer Néko Rel de l’écurie Lansar à Marley a été reporté pour le même motif de « défaut de service d’ordre ». Ces événements n’ont pas été les seuls à être reportés par le gouverneur de Dakar. Des concerts de musique dont celui de Waly Seck sont aussi annulés. Sans oublier les grandes affiches de lutte avec frappe Balla Gaye 2 vs Bombardier, Siteu vs Papa Sow, Boy Niang 2 vs Tapha Tine, etc. qui sont aussi renvoyées à des temps meilleurs.
Cette décision de Macky d’envoyer en première ligne son gouverneur à Dakar afin qu’il joue un rôle de fusible en même temps que celui du méchant de service n’est sans doute pas irréfléchie dans la mesure où, accusé, même si ce n’est pas vrai, d’avoir favorisé la 3ème vague par son déplacement imprudent dans son « Titre foncier » du Fouta, et en baisse de popularité depuis les événements de mars, le Président se devait de faire profil bas. Il s’est souvenu opportunément qu’il avait un gouverneur pour manier la matraque à sa place...
par Bosse Ndoye
SÉNÉGAL, POURQUOI C’ÉTAIT MIEUX AVANT
Pourquoi sommes-nous tombés si bas dans bien des domaines ? Avançons-nous à reculons ? Les nouvelles technologies, grâce auxquelles nous avons maintes réponses à beaucoup de nos questions, ont-t-il engourdi nos esprits par le mauvais usage qu’on en fait ?
« Aujourd’hui la censure a changé de visage. Ce n’est plus le manque qui agit, mais l’abondance. Sous l’avalanche ininterrompue d’informations insignifiantes, plus personne ne sait où puiser les informations intéressantes. En diffusant à la tonne toutes sortes de musiques similaires, les producteurs de disques empêchent l’émergence de nouveaux courants musicaux. En sortant des milliers de livres par mois, les éditeurs empêchent l’émergence de nouveaux courants littéraires (…) La profusion d’insipidités identiques bloque la création originale (…) Si bien qu’on en arrive à ce paradoxe : plus il y a de chaînes de télévision, de radios, de journaux, de supports médiatiques, moins il y a diversité de création. La grisaille se répand. » Bernard Werber
L’abondance peut-elle nuire ? La quantité est-elle l’ennemi de la qualité ? On est tenté de répondre par l’affirmative à ces deux questions à travers l’évolution de notre pays, le Sénégal, au fil des années. Remontons, pour commencer, au temps où il n’y avait que l’ORTS. C’est une époque où la chaîne nationale disposait de grands journalistes, formés à la bonne école. Même si ses heures de diffusion étaient limitées, la qualité de certains de ses programmes de la veille nous faisait attendre impatiemment ceux du lendemain. Maintenant, la diversité dans le paysage de l’audiovisuel – à part quelques rares exceptions - n’a apporté que plus de divertissements, voire d’abêtissement : Dakar ne dort pas, After Works, Oscars des vacances, voyance en direct, certaines séries sénégalaises, etc. sont presque toutes des poubelles nuisibles à quiconque voudrait cultiver son esprit et affiner son intelligence.
Malgré le développement des TICS, avec les moyens sophistiqués qu’elles ont mis à notre disposition, on doute plus que jamais de la qualité de l’information et la fiabilité de ses sources. Les causes sont entre autres : le diktat de l’immédiateté, la ruée vers le « buzz » et vers un nombre de vus toujours plus élevé et l’augmentation du nombre de citoyens sans aucune formation, qui s’improvisent journalistes. Dès lors, les procès en diffamation montent en flèche dans le pays et les règlements de compte par médias interposés sont légion. Le développement des moyens de communication a été aussi parmi les facteurs à l’origine de ce que Gilles Lipovetsky appelle l’ère du vide dans son œuvre éponyme : cette période de règne de l’égoïsme, où l’autolâtrie devient une philosophie de vie – au détriment de certaines valeurs ayant jusque-là contribué à fluidifier des rapports sociaux ; cette période où les gens aiment à se filmer pour se voir et à s’enregistrer pour s’entendre parler. Ce qui n’est pas sans rapport avec la « culture » du sextape, lomotif, qui prend de l’ampleur de notre société.
Il y a quelques années, on n’avait que deux troupes théâtrales, en l’occurrence Jamonoy Tey et Daraay Kocc – du moins les deux les plus connues -, mais nous avions droit à des scénarios réfléchis, instructifs et très bien ficelés, joués par des artistes de talent et de grande envergure. La pléthore de troupes théâtrales, d’artistes et d’acteurs de tous poils que nous voyons désormais semble avoir pour vocation de produire plus de distraction que d’éducation : séries quotidiennes, hebdomadaires…interminables, sans queue ni tête, artistes vulgaires et insolents. Pour ces derniers, prêts à jouer tous les rôles, même les plus salaces, leur médiocrité n’a d’égal que leur désir de percer et de se faire un nom, fut-ce pour les mauvaises raisons. Ils nous ont juste fait tomber de Charybde en Scylla, en nous tirant du purgatoire des novelas pour nous plonger dans l’enfer des téléfilms locaux.
On n’avait que quelques orchestres : Touré Kunda, Super Jamono, Super Étoile, Xalam 2 et j’en passe, mais nos musiciens se faisaient beaucoup entendre et remarquer au-delà des nos frontières, surtout lors de quelques-uns des plus grands festivals de musique au monde. Ils étaient même parfois auréolés de disques d’or et d’autres distinctions. Maintenant, à part les rescapés de cette période « glorieuse » et de cette génération talentueuse, le paysage musical est rempli de folkloristes, dont l’objectif ultime est de remplir le Grand théâtre ; objectif au demeurant qu’une petite minorité d’entre eux parvient à atteindre. La voix de ces musiciens ne porte pas au-delà de la Gambie, du Mali et de la Mauritanie.
Il fut un temps où il n’y avait dans le pays que l’Université de Dakar, et des années plus tard celle de Saint-Louis. Mais, malgré les perturbations qui pouvaient de temps à autre entacher certaines années académiques, celles-ci produisaient encore de très bons étudiants qui vouaient un grand respect à leurs enseignants. Maintenant, malgré l’existence d’établissements d’enseignement supérieur supplémentaires, dont l’université virtuelle du Sénégal - dont le nombre grandissant de problèmes sont très réels, visibles à l’œil nu pour quiconque y jette un regard attentif -, la baisse de niveau s’est généralisée et les effectifs sont devenus pléthoriques. Ce qui, combiné à d’autres facteurs, n’est pas sans déteindre sur le comportement des étudiants, dont certains devenus très violents envers les autres étudiants et trop irrespectueux envers leurs professeurs. Cette violence et ce manque de respect semblent même s’exporter vers certains lycées et collèges.
Presque tout le monde a maintenant Google à portée de main pour consulter un article, vérifier une règle grammaticale, l’orthographe d’un mot, l’auteur d’une citation, etc., mais nous n’avons toujours pas publié de livres à la dimension d’Une si longue lettre de Mariama Bâ, de Nations nègres et culture de Cheikh Anta Diop ou de L’aventure ambiguë de Cheikh Hamidou Kane, bien qu’il existe des écrivains de talent dans notre pays.
Il y a quelques années, le Sénégal ne comptait que quelques formations politiques, dont les plus connues étaient sans doute le PS et le PDS, mais nous disposions de politiciens charismatiques, respectables et respectueux avec des programmes plus ou moins clairvoyants. Maintenant qu’on a des centaines de mouvements politiques ou d’humeur, nous avons du mal à distinguer les uns des autres, tant leurs discours et actes sont similaires. Ils semblent en panne d’idées. Par conséquent, ils pataugent dans la mare politique de bas étage et de bas étiage, en commençant par le parti au pouvoir. De plus, il était rare pour ne pas dire inexistant, sous Senghor ou Abdou Diouf par exemple, de voir certains élus du peuple se comporter à l’Assemblée nationale d’une façon si outrancière comme le font actuellement certains (dés)honorables députés. Ne parlons même pas de l’existence de député trafiquant de faux billets.
Notre championnat national a produit de très grands footballeurs de la trempe de Roger Mendy, Oumar Gueye Sène, Bocandé, Thierno Youm, Cheikh Seck, Boubacar Sarr Locotte, etc. Ces derniers - avec d’autres joueurs locaux - ont constitué l’ossature de l’équipe nationale de football pendant longtemps. Ils ont éclaboussé de leur talent certains grands championnats étrangers. Maintenant, malgré l’existence plusieurs de centres de formation dans le pays – à part quelques exceptions -, nous ne disposons plus de footballeurs ayant leur niveau et un grand nombre de nos internationaux sont produits à l’étranger, ce qui n’est pas mal en soi.
La liste est longue des domaines où nous avons régressé. Il en existe toutefois d’autres où on l’on semble avoir mieux fait que par le passé, mais on peut les compter sur le bout des doigts. Et ce sont généralement des percées individuelles, contrairement aux certaines réussites qui étaient plus collectives dans certains domaines par le passé. Comparaison n’est pas raison certes, mais on peut s’inspirer de ce qu’il y a eu de meilleur autrefois pour mieux rebondir dans l’avenir, surtout quand le présent ne fait plus rêver.
En définitive, on ne peut que se poser un certain nombre de questions : pourquoi la grisaille s’est-elle répandue presque un peu partout dans le pays ? Pourquoi sommes-nous tombés si bas dans bien des domaines ? Pourquoi était-ce mieux avant malgré le développement des moyens techniques et des ressources humaines de qualité dans le pays et dans la diaspora ? Avançons-nous à reculons ? Les nouvelles technologies, grâce auxquelles nous avons, à portée de clic, maintes réponses à beaucoup de nos questions, ont-t-il engourdi nos esprits par le mauvais usage qu’on en fait ? L’absence de filtres et de sélection dans plusieurs secteurs est-elle à l’origine de la médiocrité qui y sévit ? L’effondrement de nos valeurs a-t-il de si graves impacts sur nos compétences ? L’agonie de notre système éducatif a-t-elle été la responsable de toute cette situation ? La politisation de presque toutes les sphères de la société, l’absence de vision des différents gouvernements qui se sont succédé au pouvoir depuis la déclaration des indépendances officielles, la forte poussée démographique, l’impréparation face aux nouveaux défis lancés par la mondialisation, la piètre qualité de plusieurs de nos dirigeants, le tiraillement entre l’attrait du vice importé et la résistance des vertus anciennes – pour reprendre le mots de Mariama Bâ dans Une si longue lettre - ont-ils eu un impact aussi négatif sur nous? Certains objecteront sans doute que ces phénomènes cités n’existent pas seulement dans notre pays. Mais essayant de répondre à ces questions et en faisant une autocritique sans complaisance, peut-être aura-t-on un début de solution. D’autres diront aussi que je suis nostalgique, mais quand le présent ne semble plus répondre à notre recherche de grandeur, nous avons tendance à nous réfugier dans notre passé glorieux tout en essayant de ne pas fuir nos responsabilités. De plus - bien que je sois encore jeune-, comme le dit Amin Maalouf dans Le naufrage des civilisations: « Tout être humai est tenté, en vieillissant, d’ériger le temps de sa jeunesse en âge d’or. »
«NOUS N’ATTAQUONS PAS LA PERSONNE DE AÏSSATA TALL SALL, MAIS SA GESTION»
PLUS LOIN AVEC… Lamine Ba, coordonnateur de Podor va mal
En 2014, Podor va mal avait soutenu Racine Sy contre Aïssata Tall Sall. Le président de ce mouvement dit citoyen «l’assume» et maintient que le maire sortant n’a pas de bilan. Aux autres mouvements comme Fouta tampi et Podor va mal, Lamine Ba les invite à ne pas se laisser manipuler par les partis politiques.
Le mouvement Podor va mal est-il bien représenté sur l’étendue du département ?
D’abord, le mouvement Podor va mal a été créé en juillet 2011 suite aux évènements du 23 juin de la même année. Des jeunes du département, venus des différentes communes, ont organisé un forum à Gamadji Saré et le maître-mot était que «Podor est oubliée». Les jeunes qui étaient présents ont fait le diagnostic des problèmes du département. Au terme du forum, un document a été rédigé. Je rappelle que c’est ce document qu’on avait remis en 2012 à Alioune Badara Cissé qui nous avait reçus en tant que représentant du candidat Macky Sall.
Certains Podorois s’étonnent que vous vous preniez pour leur porte-parole alors que vous n’habitez ni dans la commune ni dans le département de Podor. Que répondez-vous à ceux-là ?
Je serai très bref dans ma réponse, car cela révèle d’un débat crypto-personnel. Le mouvement va au-delà de ma personne. Je réponds à ces gens-là que je vote à Podor. Ensuite, j’ai grandi à Podor dans ma maison familiale, à la villa 15 aux Hlm, à Podor bien attendu. Et il y a mon défunt père qui repose aux cimetières de Podor.
A Podor, vous êtes considéré comme un pro Racine Sy parce que très critique envers le maire Aïssata Tall Sall. Votre mouvement ne s’est-il pas trop politisé ?
Nous n’attaquons pas la personne de Aïssata Tall Sall, mais sa gestion de la commune de Podor. Je vous apprends d’ailleurs que Me Aïssata Tall Sall est la première personnalité à avoir reçu le mouvement Podor va mal. Ce que nous disons, c’est que tout ce qu’il y a à Podor comme réalisation a été fait par l’Etat ; donc elle n’a pas de bilan. Aujourd’hui, elle utilise la Der à Podor pour satisfaire sa clientèle politique.
En faisant l’éloge des actions de Mamadou Racine Sy, qui est un adversaire de Aïssata Tall Sall, n’êtes-vous pas en train de fragiliser votre mouvement ?
Notre mouvement est né bien avant Alsar (mouvement de Racine Sy). J’ai porté mon choix sur Mamadou Racine Sy aux élections locales en 2014, car il était le candidat qui était en phase avec les aspirations du mouvement pour la commune. N’oubliez pas que je vous avais dit auparavant qu’au sortir du forum de juillet 2011, le mouvement avait produit un document faisant le diagnostic de la situation de toutes les communes du département. C’est dans un stade archicomble d’une finale de navétane que j’ai présenté Mamadou Racine Sy comme le candidat idéal à la mairie de Podor. Je l’assume.
Lors de la tournée économique du président de la République, beaucoup de mouvements se sont fait entendre, mais Podor va mal est resté aphone. Pourquoi ?
Vous savez, dans le document que notre mouvement avait produit en 2011, il y avait la question du désenclavement de l’Ile à Morphil. Le Président était venu pour inaugurer cette route et lancer les tronçons restants. Nous avons félicité le président de la République pour cela, mais le département pouvant être le grenier du Sénégal, nous l’exhortons à attaquer la réhabilitation des cuvettes Saldé-Wallah, de Ndioum, de Ndiawar. La question de l’emploi et le manque de matériels dans les structures de santé est une problématique dans le département. Le mouvement n’est pas aphone. C’est que nous savons là où adresser les doléances et nous ne porterons pas des brassards rouges pour réclamer quelque chose.
Quels sont les rapports entre votre mouvement et les autres du Fouta ?
Nous avons de très bonnes relations. Ce sont nos jeunes frères et sœurs qui sont là. S’il y a un appel que je voudrais leur lancer, c’est celui-ci : «Ne vous laissez pas récupérer par les partis politiques et d’autres mouvements !» Pour vous donner la preuve de nos bons rapports, je vous apprends que j’ai eu au téléphone hier Adama Sy (Double Cerveau) du mouvement Podor debout avant la conférence de presse de Fouta tampi.
LES HÔPITAUX SUBMERGÉS PAR LA TROISIÈME VAGUE DU COVID
À Fann, les ambulances amènent des patients au souffle court, venant souvent d'autres hôpitaux. Le Dr Diop est obligé de les renvoyer, par manque d'oxygène. "Ce variant est une bombe à retardement. On s'en remet maintenant à la prière", ajoute-t-il
Le médecin Babacar Diop, 30 ans, ne cesse d'être interrompu par la sonnerie de son portable.Des proches de patients hospitalisés dans son service des urgences, complètement saturé, de l'hôpital de Fann, à Dakar, veulent avoir des nouvelles de leur être cher.
"La situation est quand même très catastrophique", affirme d'un air sombre le Dr Diop, les traits tirés alors qu'il ne fait qu'entamer son service de nuit de 12 heures.
A Fann, hôpital de référence proche de l'université, au coeur d'une capitale de plus de trois millions d'habitants, les ambulances amènent des patients au souffle court, venant souvent d'autres hôpitaux.
Plus souvent qu'à leur tour, le Dr Diop est obligé de les renvoyer, par manque d'oxygène.
"On refuse, pas parce qu'on ne veut pas les prendre, mais on n'a pas d'endroit où les mettre pour les prendre en charge.Vous imaginez, on reçoit des malades qui meurent au niveau de la grande porte, ou qui viennent à l'agonie. Parfois même, le médecin, il a les larmes aux yeux", explique-t-il à l'AFP.
Relativement épargné pendant longtemps par la pandémie, le Sénégal, un pays de plus de 16 millions d'habitants, a recensé au total plus de 60.000 contaminations, pour plus de 1.300 décès.
Mais comme le reste de l'Afrique, il subit une troisième vague sans précédent, due au variant Delta.Onze décès ont été enregistrés mercredi et 57 cas graves sont actuellement pris en charge en service de réanimation, selon le ministère de la Santé.
Les hôpitaux de la capitale, en particulier, sont "proches de la saturation" et le personnel "en burn out", avait averti la semaine dernière le directeur national des établissements publics de Santé, Ousmane Dia.
- "Bombe à retardement" -
A l'hôpital de Fann, le service des urgences dispose de 16 lits équipés d'oxygène.Ils sont tous occupés.
Le Dr Diop explique qu'il a dû refuser une vingtaine de malades ces derniers jours, qui n'ont pas eu d'autre choix que de tenter leur chance dans un autre établissement ou de rentrer chez eux.
Le nombre de décès dus au Covid-19 au Sénégal est sous-évalué, selon le jeune médecin, qui souligne qu'"il y a plus de malades qui désaturent (connaissent une chute de leur niveau de saturation en oxygène, NDLR) à la maison qu'à l'hôpital".
"Ce variant est une bombe à retardement.On s'en remet maintenant à la prière", ajoute le Dr Diop.
Sur l'ensemble du pays, les contaminations sont passées de quelques dizaines par jour à la fin du mois de juin à un pic de 1.700 en juillet.Jeudi, près de 900 nouveaux cas ont encore été annoncés.
"Les sujets jeunes sont de plus en plus atteints", souligne Macodou Mbodji, médecin-coordinateur du service de réanimation des patients Covid à l'hôpital Idrissa Pouye, également à Dakar.
Son établissement ne manque pas d'oxygène, car il possède sa propre unité de production.Mais les neuf lits en réanimation, réservés aux cas les plus graves, sont occupés.Le taux de mortalité y est d'environ 33%.
- Effet Tabaski -
Sans se départir de son ton posé, presque jovial, le Dr Mdodji estime que "l'on ne peut pas dire que c'est sous contrôle". "La situation risque même d'être catastrophique dans les prochaines jours", assure-t-il.
Il y a une dizaine de jours, les rues de Dakar se sont vidées à l'occasion de la Tabaski, la fête de l'Aïd, que la plupart des habitants de la capitale sont allés fêter en province.
Les professionnels de la santé craignent qu'un "effet Tabaski", avec une hausse encore plus forte du nombre de malades due à ces vastes mouvement de populations, se fasse sentir dès la semaine prochaine.
Pendant ce temps, la vaccination s'accélère. D'environ 3.000 par jour, le nombre de doses administrées est passé à 38.000 mercredi, grâce à de nouvelles livraisons de vaccins Sinopharm et Johnson & ; Johnson. Mais seulement un peu plus de 700. 000 personnes ont jusqu'ici été vaccinées.
"Nous savons que la situation est difficile et très préoccupante.Il faut que les populations aillent se faire vacciner. En regardant les statistiques, on voit que 98% des décès sont des personnes non vaccinées", note le patron des établissements publics de Santé, Ousmane Dia.
TENTATIVE DE REGLEMENT DU LITIGE SUR LE TF 1451R
Les ayants droit rejettent les 10 milliards de Tahirou Sarr
La famille Magor Diagne rejette catégoriquement l’enveloppe de 10 milliards de francs à elle proposée lors d’une récente discussion avec un négociateur de Tahirou Sarr dans le cadre du litige sur le Tf 1451R. C’est ce qu’a fait savoir mercredi Mamadou Diop Thioune, parlant au nom de la famille.
En fait, Yéri Diakhaté, mandataire jusqu’à un passé récent de la famille, a annoncé lundi avoir reçu cette proposition d’un émissaire de Tahirou Sarr cité à côté de l’ancien directeur général des Domaines, Mamadou Mamour Diallo, dans ce litige dont la transaction s’élèverait à 94 milliards de francs Cfa. «Le fait de voir Tahirou Sarr mandater un négociateur auprès de la famille Magor Diagne sur la question du Tf 1451R suscite des interrogations. Qui le lui a recommandé ? Pourquoi 10 milliards ? Nous disons non», a soutenu M. Thioune lors d’un face-à-face avec la presse.
Selon lui, la famille entière a fait bloc autour du mandataire Demba Dia pour poursuivre les conclusions ayant émané d’une rencontre avec l’autorité déconcentrée. «La voie que nous avons prise, c’est de négocier avec un mandataire en la personne de Demba Dia pour rencontrer les autorités et l’Etat et discuter sur le problème afin d’arriver à une stabilité sociale, à un compromis possible pour que règne dans ce dialogue une paix durable entre les membres de la famille, mais aussi entre les occupants des terres», a-t-il dit.
Poursuivant son propos, M. Thioune, par ailleurs membre du Hcct, de rappeler : «Il était convenu qu’au sortir de la réunion avec l’autorité préfectorale qu’une mission serait détachée pour aller faire des opérations de relevés topographiques afin de rétrocéder toutes les surfaces et périmètres inoccupés à la famille». «Nous parlons de 94 milliards au lieu de 10 milliards. L’Etat aujourd’hui est victime comme la famille. L’Etat, qui débourse 94 milliards, n’a même pas un mètre carré en sa possession.
La famille, bénéficiaire d’une vente sur 94 milliards, n’a encaissé que 2,5 milliards», a encore insisté M. Thioune. Il a ainsi décrié la proposition inattendue de Tahirou Sarr, qui se livrerait à un double jeu dans cette histoire. «Nous mettons l’accent sur le mot dialogue, mais nous sommes aujourd’hui en face de violations du contenu et de l’orientation du décret du 26 juin 1932 après la convention de 1905 attribuant aux autorités culturelles, cultuelles de la république léboue toutes leurs propriétés foncières», a-t-il rappelé, indexant «un état de concussion» perpétré au plus haut de l’Administration dans cette affaire. «Nous ferons face à Tahirou Sarr et à son groupe.
Et dans ce groupe, nous indexons tous ceux qui, de près ou de loin, sont trempés dans les 94 milliards et le service des Domaines en citant Mamour Diallo et complices», a prévenu M. Thioune. Il a rappelé que la volonté de la famille Magor Diagne dans cette affaire est de se voir restituer les terres inoccupées et de reprendre le reprofilage des terres déjà occupées sur le site objet du litige.