Logé dans la catégorie des favoris à l’Etalon d’or du Yennega de la 27ème édition du Fespaco, Baamoum Nafy est perçu comme un film qui souligne la stupidité de l’extrémisme religieux. Mais en réalité «c’est un film sur l’amour paternel entre l’imam et son fils, sur l’amour romantique entre Aïcha et son amoureux et sur l’amour de sa ville», pour le réalisateur. Mamadou Dia dit n’attendre rien de spécial du Fespaco, mais ne boudera pas son plaisir s’il est sacré.
Baamoum Nafy (le père de Nafy, en français), porte étendard du Sénégal au Fespaco, est en compétition pour l’Etalon d’or du Yennenga. A cet effet, Mamadou Dia est revenu largement sur sa réalisation et ses aspirations. Perçu comme un film qui traite du terrorisme, Baamoum Nafy est, pour le réalisateur, la réponse imagée de deux interrogations. «En 2014 quand je suis arrivé aux Usa je me présentais en disant que Mamadou veut dire Mouhamed et je me mettais à expliquer. Si j’étais d’une autre religion je n’aurais pas à le faire. Je disais aux Américains qu’au Sénégal qon a un cimetière mixte pour musulmans et catholiques, on a une mosquée avec une cloche. Malgré ces explications, ils ne sont pas convaincus. Et la 2ème raison c’est l’élection de Trump. Comment a-t-on pu élire une personne comme ça dans un pays aussi démocratique ? Ce sont deux raisons qui m’ont poussé à faire un film qui parle de l’amour dans l’islam et le christianisme. C’est un film qui parle de l’humanité», a dit Mamadou Dia. Qui, interpellé sur la thématique de l’extrémisme religieux, a affirmé que son objectif était d’exalter «l’amour paternel entre l’imam et son fils, l’amour romantique entre Aïcha et son amoureux et l’amour de sa ville». Ce long métrage, qui a obtenu le salut de la critique, a été tourné dans la région de Matam par faute de moyens. «C’est un plaisir, un honneur et une responsabilité d’être là. C’est une autoproduction avec l’apport d’autres financiers.
A part les deux acteurs principaux, tous les autres n’étaient pas des acteurs. Ils viennent de la ville natale. La présence de Baamoum Nafy au Fespaco est un remerciement. C’est un choix qui s’est imposé parce qu’on voulait tourner très vite et on n’avait pas autant d’acteurs en puular. On n’avait pas aussi beaucoup d’argent, c’est pourquoi on a fait le choix de Matam où je connais beaucoup de monde comme Aïcha. Je suis allé la bas plutôt pour faire des ateliers», a détaillé le réalisateur. Pour Mamadou Dia, le simple fait de voir son film en compétition est, en réalité, une victoire. A cet effet, il a affirmé qu’il n’attend rien du Fespaco et que s’il obtient un prix il ne boudera pas son plaisir.
Interpellé sur la langue puular, Mamadou Dia a martelé que «le film s’est imposé en puular, car je rêve et écris en puular. C’est une victoire pour nous de ne pas doubler le film parce la voix des acteurs sont très particulières. En plus, nos langues sont mélodieuses, il faut les présenter dans nos films». L’imam Thierno (père de Nafi) et Ousmane sont deux frères germains mais l’islamisme radical va les diviser. Thierno est aimé par sa communauté de Yonti. Il est modéré et tolérant. Son frère, Ousmane, se revendiquant d’être El hadj Ousmane, prête allégeance à des terroristes et veut apporter un autre islam au sein de la communauté.
Pour mener à bien sa «vision», Ousmane est candidat à la mairie de Yonti. Une fois maire, il lui sera facile d’imposer l’islam de ses amis (terroristes). Avec l’argent, beaucoup de personnes ont fini par se ranger derrière lui. Son fils unique, Tokara, a forniqué, alors qu’il devrait se marier dans peu de jours. Le gourou demande à Ousmane d’abattre publiquement son fils afin qu’on soit rassuré de sa «bonne foi» pour le groupe. Dilemme. Ousmane et son fils mourront la même nuit. Yonti retrouvera son ancienne vie. Tokara, quant à lui, est le promis de Nafy, sa cousine germaine. Nafy est la fille de l’imam Tierno. Elle aimait son fiancé et cousin Tokara, mais n’était pas prête à abandonner ses études. Dans le film, après le décès de Tokara, elle part à Dakar pour fréquenter l’université.
MARCHER SUR L’EAU DE AÏSSA MAÏGA, PHOTOGRAPHIE D’UNE VIE DEVASTEE PAR L’EAU
Au Nord du Niger, le village de Tatiste, victime du réchauffement climatique, se bat pour avoir accès à l’eau. Chaque jour, Houlaye 14 ans, comme d’autres jeunes, marche des kilomètres pour aller puiser l’eau, essentielle à la vie du village.
Par Malick GAYE (Envoyé spécial à Ouaga) |
Publication 22/10/2021
Le réchauffement climatique a des conséquences sur la vie des populations insoupçonnées. Houlaye, jeune fille de 14 ans, se voit propulser à la tête de sa famille à cause de ce problème. Son père, éleveur, passe ses journées dans la brousse pendant que sa mère est à la recherche de la pitance en ville. Elle se démène pour occuper leur place dans la famille, tout en s’accrochant à ses études. Récit d’une vie difficile que l’eau aurait pu simplifier.
Au Nord du Niger, le village de Tatiste, victime du réchauffement climatique, se bat pour avoir accès à l’eau. Chaque jour, Houlaye 14 ans, comme d’autres jeunes, marche des kilomètres pour aller puiser l’eau, essentielle à la vie du village.
Cette tâche quotidienne les empêche, entre autres, d’être assidus à l’école. L’absence d’eau pousse également les adultes à quitter leur famille chaque année pour aller chercher au-delà des frontières les ressources nécessaires à leur survie. Pourtant, cette région recouvre dans son sous-sol un lac aquifère de plusieurs milliers de kilomètres carrés. Or, il suffirait d’un forage pour apporter l’eau tant convoitée au centre du village et offrir à tous une vie.
C’est ce que Aïssa Maïga, la réalisatrice sénégalo-malienne, a voulu montrer dans son documentaire Marcher sur l’eau. En compétition au Fespaco, le documentaire a été projeté mardi dernier. «Ce qui m’a vraiment intéressée, c’est de mettre mon attention sur une communauté, un village, avec des personnes à travers lesquelles le spectateur pourra s’identifier. J’ai voulu aborder, par le problème du manque d’eau, l’impact sur les enfants, sur l’école, la façon dont les femmes sont frappées de plein fouet, etc. L’important a été que tout le monde soit représenté. Maintenant, il est vrai que les voix féminines ont retenu un peu plus mon attention. Notamment à travers le parcours des jeunes filles et des mamans. Elles sont impactées de façon très frontale par le réchauffement climatique, ne serait-ce que quand elles donnent naissance ou qu’elles doivent faire les toilettes. Cette question est cruciale chez elles», a-t-elle expliqué.
Derrière le prétexte du réchauffement climatique se cache la forte capacité de résilience de la gent féminine. En effet, dans ces contrées, les hommes occupés à faire brouter le détail n’ont pratiquement pas le temps pour leur progéniture. Les femmes, à la recherche de la pitance, s’éloignent du village pour travailler comme femmes de ménage dans les villes et abandonnent leurs enfants.
C’est dans ce contexte que Houlaye, adolescente, joue à la fois le rôle de père et mère pour ses frères et sœurs tout en essayant de continuer ses études. «Dans cette communauté peulh wadaabé, les femmes sont souvent amenées à quitter le village pour trouver des moyens de subsistance, faire des tresses, vendre de la pharmacopée, faire du ménage, être employées de maison dans les capitales des pays voisins, etc.
Pendant ce temps-là, elles laissent leurs enfants au village. Ce qui m’a encore plus intéressée c’est comment les enfants se comportent quand leurs mamans ne sont pas là et que leurs papas partent aussi avec les bétails dans les pâturages. Il était intéressant de voir comment une jeune fille est mise à la tête de sa famille, tout ce qu’elle doit endurer et ce à quoi elle doit faire face», explique Aïssa Maïga.
«Houlaye a 14 ans quand ses parents partent et qu’elle doit prendre soin de la petite famille tout en continuant à aller à l’école, l’approvisionner en eau, s’occuper de ses petits frères et surtout garder le moral malgré le manque qu’elle ressent. Donc, la question de comment rendre à l’écran l’extraordinaire force que toute une génération doit mettre en œuvre et la dignité du peuple sahélien était primordiale», a argumenté la réalisatrice sénégalo-malienne.
KEEMTAAN GI - LES PHILANTROPES
Y a à bien brouter pour qui sait être ingénieux. Et ça commence… Ils sont subitement devenus si généreux. Des philanthropes ? Tu parles, de vraies crapules, oui ! Ils ne font jamais rien gratuitement et attendent toujours qu’on leur rende l’ascenseur. Leur subit accès de libéralités, ça s’inscrit dans leur funeste entreprise d’aspirer nos voix pour gagner les stations de maires. Le Graal ! Et croyez –nous, il y aura de l’agitation. Noël sera si gratifiant pour les mômes et la Saint Sylvestre gargantuesque comme jamais auparavant. La fête quoi ! Musique, cadeaux et ripaille à gogo. Déjà, dans les coalitions et au sein des partis, surtout celui au pouvoir, c’est la guerre fratricide. Chaque vizir voulant être calife. Et pour y arriver, tous les coups sont permis. Mêmes les plus déloyaux. Ça tire à hue et à dia. A qui tuera l’autre… Et ils ont des relais dans notre belle et sinistrée corporation où l’on dresse des profils à la place des électeurs. Faisant mieux que notre Madame Soleil tropicale, Selbe Ndom. Ces aspirants nous font expressément la cour. Sans gêne… L’opposition ? Plutôt que d’unir ses forces, chacun de ses responsables veut être candidat, amenuisant ainsi leurs chances face à des gens qui ont les tunes. Qui graissent et qui corrompent. Même les pauvres écoliers n’échappent pas à cette entreprise de corruption, malheureusement. Ainsi, des sacs et autres fournitures scolaires sont utilisés comme des gadgets de propagande électorale à la gloire de ces messieurs et dames. Des gadgets offerts gratuitement à de pauvres élèves. Une pauvreté que ces gens du régime ont créée. Et ils osent parler de solidarité. Quels menteurs ! Dans ces zones où ils distribuent fournitures et autres, des huttes servent de salles de classe et de bureaux aux élèves et à l’administration. Dans la capitale, les latrines — là où elles existent — sont si repoussantes que les apprenants frappent à la porte du voisinage pour faire leurs besoins. C’est làbas que devrait commencer le cleaning day ! Et puis, « day », tout le monde sait ce que ça signifie en ouolof… KACCOOR BI
CAMPAGNE ELECTORALE DE MAME BOYE DIAO LE PREFET DE KOLDA DECHIRE LES CAHIERS DE PROPAGANDE
Candidat autoproclamé de Bby à la mairie de Kolda, le directeur des Domaines, Mame Boye Diao, a profité de la misère des élèves de cette ville parmi les plus pauvres du Sénégal pour leur offrir des cahiers à son effigie. Ces supports de propagande en milieu scolaire ont été dénoncés et condamnés par tous les acteurs de l’éduction. Dans le lot, l’enseignant-chercheur en droit public Mouhamadou Ngouda Mboup qui avait demandé au préfet de Kolda de faire retirer ces cahiers de propagande et interdire leur utilisation par les élèves bénéficiaires au sein des établissements publics scolaires. Chose faite ! Hier, le préfet de Kolda a pris son courage à deux mains pour pondre un arrêté retirant et brûlant tous les cahiers à l’effigie de Mame Boye Diao. Il est vrai que le futur maire voulait bien faire en remettant ces dons, mais il a été particulièrement mal inspiré en mettant sa photo sur les manuels. D’où la colère et la frustration des gardiens du temple. Justement dans cette édition (voir page 5), « Le Témoin » rappelle la mauvaise expérience en matière de marketing de la Société industrielle de papeterie au Sénégal (Sips) qui avait produit et commercialisé des cahiers à l’effigie des lutteurs comme Balla Gaye 2, Tyson, Yekini etc. Envoyée chez « Dr Ardo », la Sips avait fini par arrêter la production des cahiers de la controverse. Mais le mal était déjà fait !
AFFAIRE SOKHNA AÏDA DIALLO TENTATIVE D’ASSASSINAT OU CAMBRIOLAGE A MAIN ARMEE ?
Dans la nuit de dimanche à lundi, c’est-à-dire la veille du Maouloud à Madinatou Salam (Mbour), des individus, cagoulés, armés de pistolets et de machettes, se sont introduits dans la résidence de Mme Sokhna Aida Diallo, une des veuves de Cheikh Béthio Thioune. Les malfaiteurs sont passés par-dessus le mur comme l’attestent les vidéos de surveillance que détiennent les avocats de Mme Sokhna Aïda Diallo. « Ces personnes au nombre de vingt voulaient assassiner notre cliente compte tenu de leur armement et leur détermination à s’introduire dans la maison » dénonce l’un des conseils Mme Sokhna Aïda Diallo joint par « Le Témoin ». « D’ailleurs, dès demain (Ndlr : ce vendredi), je vais déposer une plainte contre x au niveau du parquet de Mbour pour tentative d’assassinat » ajoute l’avocat. Par contre, les premiers éléments découlant du constat de la gendarmerie laissent croire à une tentative de cambriolage. La suite de l’enquête nous édifiera…
ECOLES ET JEUNESSE DE ZIGUINHOR INNOCENCE NTAP NDIAYE LANCE DES «CLEANING DAY » ET OFFRE DU MATERIEL
S’il y a quelqu’un qui avait anticipé sur la communication du président de la République ce mercredi 20 octobre en conseil des ministres sur le retour des cleaning day pour la propreté des villes du pays, c’est bien la présidente du Haut Conseil du dialogue social Innocence Ntap Ndiaye. En parfaite intelligence avec l’Unité de Coordination et de gestion des déchets (UCG) dont les actions ont été magnifiées mercredi par le chef de l’Etat, la présidente du HCDS, en ressortissante modèle de la verte Casamance, a décidé de voler au secours des écoles de Ziguinchor et de la jeunesse de sa ville. Sous le label « Inno, partenaire de l’Education », la candidate à la mairie de Ziguinchor a lancé ce jeudi l’opération de nettoiement des écoles François Ntab, Luc Mendy, Centre de Sauvegarde Kande Alassane, CEMT Amilcar Cabral, Nayoncle et Elisabeth Bidault. Cette grande opération de nettoiement de ces écoles sera suivie d’une cérémonie de remise d fournitures scolaires, des serviettes hygiéniques réutilisables et des produits de nettoiement. Ce grand engagement citoyen de la présidente du HCDS sera clôturé le dimanche 24 octobre sous le label « Inno, partenaire de la jeunesse » par une cérémonie de remise de dons au profit de l’ASC Tilène. Au siège de ladite ASC, la présidente Innocence Ntap Ndiaye remettra à l’équipe des cartes membres, des cartes VIP PVC, des tee shirts, des ustensiles de cuisine, des chapiteaux, du matériel de nettoiement et d’assainissement, des moutisquaires imprégnés. Ziguinchor va vraiment vibrer cette fin de semaine avec l’arrivée de Tata Inno, les bras chargés pour soutenir les écoles de la ville, mais aussi la jeunesse ziguinchoroise. Ce qui mettra de l’ambiance dans la capitale du Sud surtout au lendemain des échauffourées entre partisans de Doudou Kâ et d’Ousmane Sonko !
YEWWI ASKAN WI PASTEF DAKAR ANNULE SA SUSPENSION
Pastef Dakar a décidé d’annuler la suspension de ses activités au sein de la coalition Yeww Askan wi de la capitale. Dans un communiqué, la coordination départementale de Pastef Dakar informe qu’elle a décidé de lever sa suspension et de reprendre ses activités au sein de la Coordination départementale de la Coalition Yewwi Askan Wi. Le Pastef Dakar s’est dit convaincu par les échanges « fructueux et fraternels » entre les leaders membres de YAW pour parvenir à une meilleure entente au sein de la coalition. Pastef Dakar a profité de son communiqué pour préciser également que les militants et sympathisants de la coalition Yewwi Askan Wi sont invités à la cérémonie d’investiture de ses candidats aux candidatures qui va se tenir ce vendredi...
ELECTIONS LOCALES GUEUM SA BOPP A DEPOSE SA CAUTION
«La Grande coalition Gueum Sa Bopp a déposé ce jour la caution de 30 millions de FCFA à la Caisse des dépôts et consignations en vue des élections municipales et départementales de janvier 2022. La délégation était conduite par le mandataire national chargé des élections M. Kalidou Niasse accompagné des leaders de la coalition Gueum Sa Bopp», renseigne Bougane Guèye Dany sur sa page Facebook.
COVID ENTRE 80.000 ET 180.000 SOIGNANTS MORTS DANS LE MONDE
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime dans un rapport que 80.000 à 180.000 personnels de santé sont morts dans le monde, entre janvier 2020 et mai de cette année. L’institution appelle à la vaccination prioritaire de cette catégorie de travailleurs, particulièrement exposés au virus. Sur les 135 millions de professionnels de la santé dans le monde, entre 80.000 et 180.000 d’entre eux sont morts du Covid-19 entre janvier 2020 et mai de cette année, selon une estimation de l’Organisation mondiale de la santé publiée ce jeudi. « Ces estimations découlent des 3,45 millions de décès liés au Covid-19 déclarés à l’OMS en mai 2021 ; un nombre qui, en soi, s’avère bien inférieur au nombre réel de décès », a précisé l’organisation dans un communiqué. « C’est pourquoi il est essentiel que les professionnels de la santé soient vaccinés en priorité. Les données de 119 pays suggèrent qu’en moyenne, deux professionnels de la santé sur cinq dans le monde sont entièrement vaccinés », a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, en présentant les données aux médias.
Avis de tempête sur les états-majors des deux principales coalitions de partis politiques engagés dans la course pour le contrôle des 557 mairies et 46 conseils départementaux
A quelques jours du démarrage des dépôts de dossiers de candidature pour les prochaines élections municipales et départementales du 23 janvier 2022, un vent de turbulence plonge les deux principales coalitions politiques dans une situation plus qu’incertaine. En effet, de plus en plus, les responsables de ces blocs étalent sur la place publique leurs divergences sur la procédure des investitures. Des choix de candidats qui risquent de plomber de manière drastique l’élan de ces coalitions en perspective des élections locales, à défaut de les imploser.
Avis de tempête sur les états-majors des deux principales coalitions de partis politiques engagés dans la course pour le contrôle des 557 mairies et 46 Conseils départementaux que compte le Sénégal : les coalitions Benno Bokk Yaakaar et Yewwi Askan Wi. A dix jours du démarrage des dépôts de dossiers de candidature pour les prochaines élections municipales et départementales du 23 janvier 2022, prévue sur la période du 30 octobre au 04 novembre prochain, des responsables de ces deux blocs étalent de plus en plus leurs divergences sur la place publique. Cette situation est plus que préoccupante et n’augure rien de bon pour ces deux blocs qui semblent foncer tout droit vers des dissensions profondes après la publication de la liste des candidatures.
Du côté de Yewwi Askan Wi, ces divergences ont atteint un niveau tel que les investitures qui étaient prévues dans un premier temps le samedi dernier si on en croit nos confrères du quotidien «Source A» ont été renvoyés du fait de l’absence de consensus dans plusieurs localités. Dans le département de Dakar tout comme à Bounkiling, ou encore à Diourbel pour ne citer que ces localités, les responsables de Pastef-Les Patriotes, le parti politique d’Ousmane Sonko, déplorant le mode de désignation des futurs candidats de cette coalition sont allés jusqu’ à annoncer pour ce qui est de Dakar la suspension de leurs activités. Et c’est dans ce contexte que le guide des Moustarchidines, pourtant un des membres fondateurs de Yewwi Askan Wi avec sa formation politique, le Parti de l’unité et du rassemblement (Pur), a fait faux bond la nuit du Maouloud à la délégation conduite par Khalifa Sall, Ousmane Sonko, Aïda Mbodj, Ahmet Aïdara (Guédiéwaye la bokk) et Babacar Diop (Fds).
Toutefois, il faut souligner que ces divergences autour de la liste des futurs candidats aux prochaines locales ne sont pas l’apanage de cette coalition de l’opposition. Puisque, depuis quelques temps, la coalition majoritaire au pouvoir fait également face à des déclarations unilatérales de candidatures de la part de certains de ses responsables dont plusieurs maires sortants qui ont décidé de ne pas se soumettre à la consigne dictée par leur chef, le président Macky Sall. En effet, s’adressant aux responsables de son parti, l’Alliance pour la République (Apr) lors de la cérémonie d’inauguration du nouveau Centre hospitalier régional Thierno Birahim Ndao de Kaffrine, le 29 mai dernier, le Président Sall avait précisé sans détours que les investitures pour les élections locales du 23 janvier 2022 se feront dans le cadre de Benno Bokk Yaakaar, avant d’inviter tout le monde à rester à son écoute.
DÉFIANCE AUTOUR DE LA LIGNE DIRECTRICE DE BENNOO
Seulement, cette consigne ne semble pas faire l’unanimité au sein de l’Apr et des alliés dans la coalition présidentielle. La preuve, de Dakar à Ziguinchor en passant par Thiès, Louga, Saint-Louis, Diourbel, Kaolack, Kaffrine, Kolda pour ne citer que ces villes-là, le constat est le même. Partout dans ces localités, des responsables de la mouvance présidentielle prennent leur responsabilité et déclarent officiellement leur candidature. C’est le cas de l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, le professeur Mary Teuw Niane qui a officialisé avant-hier, mercredi 20 octobre, sa candidature à la mairie de Saint-Louis. «J’ai décidé librement d’être candidat maire de Saint-Louis du Sénégal. J’ai l’intime conviction qu’il ne revient à aucune autorité à Dakar de choisir le maire de Saint-Louis. Il appartient aux Saint-Louisiennes et aux Saint-Louisiens, à travers leur vote, de choisir leur maire et l’équipe municipale », a-t-il précisé dans un texte rendu public. Il faut également préciser que cette décision de l’ancien recteur de l’Université Gaston Berger de Saint louis de ne pas se soumettre à la consigne du président Macky Sall intervient quelques jours après la démission de l’ancien coordinateur des cadres républicains de Tamba des rangs de l’Apr.
Décidé à aller à la conquête des voix de ses concitoyens avec son mouvement dénommé les Jeunes leaders de Docteur Diallo (Jld), Dr Salif Samba Diallo a annoncé sa démission de Bby au niveau local. Il en est de même à Diourbel ou le député-maire sortant, Malick Fall refusant toute compromission autour de sa candidature pour un deuxième mandat à la tête de l’institution municipale a pris les devants en déposant sa caution de quinze millions puis annoncer la fin de son compagnonnage avec la mouvance présidentielle.
Dans la commune de Mbao également, le maire Abdoulaye Pouye a lui aussi décidé de tourner le dos au Président Sall et sa coalition pour rallier la coalition «Yewwi Askan wi » mettant ainsi fin à six années de compagnonnage avec la mouvance présidentielle pour ne citer que ces cas puisque la liste est loin d’être exhaustive. C’est dire à quel point la question des investitures risque d’être source de distorsion de ces grandes coalitions qui entendent imposer leur pouvoir sur les collectivités locales, au soir du 23 janvier prochain.
PASTEF DAKAR FAIT VOLTE-FACE
Suspension de ses activités au sein de yewwi, Une position qui n’aura pas duré suite au communiqué sorti par la coordination départementale de Yewwi Askan Wi
Une position qui n’aura pas duré suite au communiqué sorti par la coordination départementale de Yewwi Askan Wi.
En effet, la coordination départementale de Pastef Dakar a décidé de lever sa suspension et de reprendre ses activités au sein de la Coordination départementale de la Coalition Yewwi Askan Wi, a appris Dakaractu suite à un communiqué. Le Pastef Dakar s’est estimé attentif aux échanges fructueux et fraternels entre les leaders membres de la Coalition YAW pour parvenir à une meilleure entente au sein de la coalition.
Le communiqué de préciser également que les militants et sympathisants de la coalition Yewwi Askan Wi sont invités à la cérémonie d’investiture des candidats de Pastef Dakar à la candidature qui va se tenir ce vendredi...
LES OPPORTUNITES D’AFFAIRES DU MCC SENEGAL II PRESENTEES AU SECTEUR PRIVE
Pour une démarche inclusive et participative dans la mise en œuvre du Sénégal Power Compact, les opportunités d’affaires qu’offre le Programme Electricité ont été présentées au secteur privé hier, jeudi 21 octobre, lors d’un wébinaire. L’objectif de cette rencontre est d’informer et de sensibiliser les fournisseurs, entrepreneurs et consultants sur les opportunités d’affaires du Programme et les procédures de passation des marchés y afférentes.
Le MCA-Sénégal II a présenté au secteur privé les opportunités d’affaires qu’offre le Sénégal Power Compact de MCC, Programme Electricité qu’il met en œuvre. La rencontre s’est déroulée hier, jeudi 21 octobre, par visioconférence. L’objectif de cette présentation est d’informer et de sensibiliser les fournisseurs, entrepreneurs et consultants sur les opportunités d’affaires du Programme et les procédures de passation des marchés y afférentes. « La forte participation des entreprises et consultants aux appels à la concurrence est une condition nécessaire à la sélection des fournisseurs de biens et services pour la bonne réalisation des projets et activités du Programme. L’engagement des acteurs du secteur privé constitue, à cet effet, un moyen efficace de les mobiliser autour des opportunités d’affaires qu’offre le Compact », a indiqué Oumar Diop, Directeur Général de MCA-Sénégal II. Ce programme comporte trois projets majeurs. Le Projet Transport renforcera les efforts déjà déployés par l’opérateur, Senelec, afin de réduire le coût élevé de production et de faciliter les investissements du secteur privé dans la production d’électricité, à travers la construction d’un réseau fiable de transport haute tension à Dakar et ses environs.
Selon le directeur du projet transport Ndiouga Ndiaye, ce Projet comprend la construction d’environ 30 km de lignes de transport souterraines de 225kV et de 16 Km de câble sous-marin de 225kV, l’extension de quatre principaux postes, et la construction d’un système de télé-délestage automatisé. Il informe par ailleurs que la date de lancement des opportunités du projet est prévue vers mai, juin 2022 et le montant global de ces opportunités tourne autour de 360 millions de dollars.
Selon Paul Momar Ngom, directeur du projet accès, l’objectif de ce Projet est d’élargir le réseau électrique dans les zones rurales et périurbaines sélectionnées dans les régions de Kolda, Sédhiou, Tambacounda, Kaffrine, Fatick et Kaolack qui ont un potentiel économique élevé avec un faible nombre de ménages raccordés.
Enfin, le Projet Réforme appuiera les efforts du gouvernement du Sénégal pour l’amélioration de la gouvernance et de la viabilité financière globales du secteur de l’électricité, et la création d’un environnement durable afin de satisfaire la demande croissante des entreprises et des consommateurs, et de promouvoir les investissements du secteur privé.
Pour rappel, le Programme Electricité de MCC pour le Sénégal est entré en vigueur le 9 septembre 2021. Il a pour objectif de réduire la pauvreté au Sénégal à travers le renforcement du secteur de l’électricité, l’amélioration de la fiabilité, l’élargissement de l’accès à l’électricité, et l’appui au Gouvernement du Sénégal à établir un socle solide et moderne sur lequel le système de l’électricité du pays peut reposer pour se développer.
CES MAUX DE L’IMMOBILIER
Fondations inadaptées aux constructions en hauteur, défaut d’étanchéité sur les terrasses et…
Au-delà du danger permanent des nombreux bâtiments menaçant ruine recensés à Dakar et le reste du pays, les effondrements d’immeubles, avec à la clé des pertes en vies humaines et des dégâts matériels considérables, sont récurrents au Sénégal. Les causes de l’effondrement des bâtiments sont d’ordre divers. Hier, jeudi 21 octobre 2021, lors de la présentation du Rapport sur la problématique des bâtiments au Sénégal, l’Inspecteur général du Bâtiment, Boubacar Gagnokho, a listé, entre autres problèmes, les fondements inadaptés aux constructions en hauteur, le défaut d’entretien et l’absence de système d’évacuation d’eau.
Conformément à la requête du président de la République, Macky Sall, formulée en Conseil des ministres du 03 février 2021, exigeant un contrôle plus strict des matériaux et systèmes de constructions, une Commission scientifique d’enquête a été mise en place par le ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique. Au terme des travaux, le constat fait par l’Inspecteur général du Bâtiment, Boubacar Gagnokho, est que les causes d’effondrement de bâtiments sont d’ordre divers. Qu’il s’agisse de ceux en cours de construction, les bâtiments neufs et d’autres qui sont prématurément vétustes.
Pour les derniers nommés, les causes sont, dit-il, le sous dimensionnement, les systèmes de fondation inadaptés et des défauts de mise en œuvre dont les défauts de ferraillage. Il y a aussi le défaut d’étanchéité sur les terrasses, les salles d’eau, les balcons et le défaut d’entretien. Les surcharges dues à l’évacuation d’eau pendant la saison des pluies et les chapeaux de gendarmes des hourdis à la technologie peu résistante en sont d’autres. S’agissant des bâtiments en construction, les problèmes sont dus à des erreurs de procédure, le stockage de matériaux sur les dalles et le défaut d’aménagement du système d’évacuation des eaux. Concernant les bâtiments neufs, les causes des effondrements sont, selon Boubacar Gagnokho, le changement inadapté d’objectif, les extensions en hauteur et les incendies.
POUR DES SOLUTIONS IMMEDIATES, PLUTOT QUE DE S’EMOUVOIR DEVANT L’EFFONDREMENT D’UN BATIMENT
Face à tous ces constats, le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, Abdoulaye Saydou Sow, a insisté sur la nécessité d’avoir une ressource humaine dévouée à la tâche afin que les actes opportuns soient posés. Il a aussi estimé que des actions immédiates doivent être préconisées. «J’attendais du Rapport que des solutions immédiates soient trouvées. Il ne s’agit pas de s’émouvoir devant l’effondrement d’un bâtiment», clame-t-il. Selon toujours Abdoulaye Saydou Sow, le président de la République, Macky Sall, a donné l’autorisation du recrutement d’une cinquantaine d’agents pour renforcer la surveillance et le contrôle des bâtiments.
1446 CONSTRUCTIONS MENACÉES DE RUINE DANS LE PAYS
L’annonce est du Directeur de la Construction, Amadou Thiam, qui prenait part jeudi 21 octobre 2021, à la présentation du Rapport sur la problématique de l’effondrement des bâtiments au Sénégal
1446 bâtiments qui menacent de s’écrouler sont dénombrés dans le pays. L’annonce est du Directeur de la Construction, Amadou Thiam, qui prenait part hier, jeudi 21 octobre 2021, à la présentation du Rapport sur la problématique de l’effondrement des bâtiments au Sénégal.
Selon le Directeur de la Construction, plus de 1000 bâtiments qui menacent de s’effondrer sont dénombrés au Sénégal. «Nous avons démarré l’audit général des bâtiments, comme cela a été demandé par le président de la République, aux fins de pouvoir diagnostiquer le mal et proposer des solutions idoines. Avec l’appui de l’Administration territoriales, sous la présidence du ministère de l’Intérieur, nous en sommes déjà à plus de 1446 bâtiments menaçant ruine à travers le Sénégal. Prés de la moitié se trouve dans la région de Dakar. On en est à 627. Ce travail n’est pas statique. Il continue. A chaque instant, on peut enregistrer de nouveaux bâtiments», a-t-il dit.
Ainsi, il est nécessaire, juge-t-il, qu’une structure de contrôle soit érigée. «Pour pouvoir en tirer toutes les leçons, un observatoire va être mis en place. Il va réfléchir sur la qualité du bâtiment. L’ensemble de ces données doit être suffisamment analysé et interprété», a soutenu Amadou Thiam.
Le souci majeur est que les problèmes notés dans le système de construction commencent à gagner les villes de l’intérieur, notamment Touba. «Dans les régions, le mode de construire est entrain de changer. Le risque identifié à Dakar gagne les régions parce qu’on est plus dans des rez-de-chaussée et R+1, mais davantage de constructions en hauteur. D’un point de vue économique, Touba, important pôle économique, du fait des besoins économiques et la raréfaction du foncier, feront que la construction en hauteur va gagner du terrain. C’est une zone d’intérêt pour nous parce que quand il y’a une concentration de constructions dans un délai très court, il y a la nécessité de faire attention et de prise de décision. C’est pourquoi la cité a été ajouté dans leurs zone d’intervention», a souligné Amadou Thiam. A cause de tous les problèmes notés, des réformes seront instaurées dans le Code de la Construction, a informé Amadou Thiam. «Il y a la mise en place d’un système qui va permettre de donner des autorisations de construire. La difficulté trouvée dans les Inspections de contrôle est que la personne détentrice d’une autorisation de construire pense pouvoir démarrer ses activités. Or, a-t-il insisté, entre cette autorisation de construire et le démarrage des travaux, il faut des calculs de béton armé, le contrôle et l’assurance, entre autres. L’intervention du ministère, avec une autorisation de fouille, va permettre d’amoindrir les risques. Un système qui va permettre aux bureaux d’études d’avoir une accréditation. N’importe qui ne peut pas venir calculer l’importance d’un R+10. Malheureusement, sur le Code actuel, tout le monde peut faire des calculs».