Dakar, 27 juil (APS) – Le chef de l’Etat s’est rendu, mardi, dans des Centres de traitement des épidémies (CTE) de la capitale sénégalaise alors que la virulence de la troisième vague de Covid-19 s’accentue de jour en jour avec des cas de contaminations et de décès en hausse.
Macky Sall s’est rendu à l’hôpital Dalal Jaam de Guédiawaye, à l’hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff, à l’hôpital de Fann et à l’hôpital Principal, a appris l’APS.
Le Sénégal a franchi ce mardi le cap des 1.300 décès dus au Covid-19 depuis le début de la pandémie le 2 mars 2020, avec 14 nouveaux décès enregistrés lundi, rapporte le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Le dernier bulletin épidémiologique quotidien indique que sur 2.586 tests réalisés au cours des dernières 24 heures, 642 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 24,83%.
Depuis le 2 mars 2020, le Sénégal a recensé 58.523 personnes infectées dont 45.768 guéries, 1.300 décédées.
Au total, 11.454 patients sont encore sous traitement dans les centres dédiés ou à domicile.
Lundi, 16.277 personnes ont été vaccinées, portant à 656.290 le nombre total des personnes ayant reçu au moins une dose.
Le ministère de la Santé réceptionne ce mardi des doses du vaccin Johnson and Johnson, la deuxième livraison en moins d’une semaine.
Sur son compte twitter, l’ambassade du Sénégal à Pékin a annoncé que 332118 doses de vaccins Sinopharm sont parties de Beijing ce matin à destination de Dakar, le troisième lot depuis le lancement de la campagne de vaccination.
VISITES ET SÉRIE D’ENTRETIENS AU MENU DU DÉPLACEMENT DU CEMGA À BAMAKO
Dakar, 27 juil (APS) – Le chef d’état-major général des Armées a rendu visite, mardi, à Bamako, aux éléments sénégalais de l’Unité de police constituée (FPU) déployés dans le cadre de la Minusma, a appris l’APS de source militaire.
En visite de travail au Mali, ’’le général de corps d’armée Cheikh Wade, chef d’état-major général des Armées a rendu visite à Bamako, ce 27 juillet 2021, au SEN/FPU déployé dans le cadre de la Minusma’’, a indiqué la Direction de l’information et des relations publiques des Armées (DIRPA), sur twitter.
Le chef d’état-major ’’leur a transmis ses encouragements et ceux du général de Division Moussa Fall’’, Haut commandant de la gendarmerie.
La même source ajoute que le Général Wade a été reçu ce mardi par l’état-major général des Forces armées maliennes (FAMA) ’’où il a eu une séance de travail avec le général de brigade Omar Diarra, chef d’état-major général des FAMA’’.
Selon la DIRPA toujours, le CEMGA ’’s’est entretenu ce 27 juillet 2021 à Bamako avec le lieutenant général Tage Gyllenspore, Commandant la Force, et le général de Division Bettina Patricia Boughani, Commandant la Composante Police de la MINUSMA’’.
Le Général de corps d’armée Cheikh Wade s’est également entretenu avec El Ghasim Wane, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et chef de la MINUSMA, rapporte la DIRPA
RÉCEPTION D’UN SECOND LOT DE 151.200 DOSES DE JOHNSON & JOHNSON
Dakar, 27 juil (APS) - Le ministre de la Santé et de l’Action sociale a réceptionné mardi 151.200 doses du vaccin Johnson & Johnson, un appui des États Unis d’Amérique à l’Etat du Sénégal dans le cadre de l’initiative Covax, a appris l’APS de source officielle.
La cérémonie de réception s’est déroulée à l’Aéroport International Blaise Diagne en présence de l’ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal.
Ce lot vient s’ajouter aux 151.200 doses de Johnson & Johnson réceptionnées il y a une semaine par le ministre sénégalais de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, en présence de l’ambassadeur américain.
Ce don "fait partie des efforts globaux de l’administration Biden-Harris pour combattre la pandémie de Covid-19", en accord avec "l’engagement des États-Unis à fournir, dans un premier temps, au moins 15 des 80 millions de doses globalement à l’Afrique", a indiqué la représentation diplomatique américaine dans un communiqué.
’’Nous avons réceptionné cet après-midi 332118 doses de vaccin de Sinopharm et 136.800 doses de Johnson And Johnson. La stratégie de vaccination se poursuit afin de protéger au maximum la population. Stop COVID, ensemble nous vaincrons’’, a de son côté tweeté Abdoulaye Diouf Sarr.
La flambée des nouveaux cas de contaminations au nouveau coronavirus a engendré une ruée vers les lieux et sites de vaccination notamment à Dakar, épicentre de l’épidémie.
Depuis le 2 mars 2020, le Sénégal a recensé 58.523 personnes infectées. Parmi les personnes ayant déjà contracté le virus, 45.768 ont recouvré la santé et 1.300 autres en sont mortes.
A ce jour, 11.454 patients sont encore sous traitement dans les centres dédiés ou à domicile, d’après les données du ministère de la Santé.
RENCONTRE OUATTARA-GBAGBO : UN ESPOIR DE RECONCILIATION NATIONALE
Leur dernière poignée de main remonte à plus de dix ans : le président ivoirien Alassane Ouattara et son prédécesseur Laurent Gbagbo doivent se rencontrer ce mardi 27 juillet, une première depuis leur duel à l’élection présidentielle de 2010 qui avait débouché sur une violente crise.
Après un premier contact téléphonique au début du mois de juillet, ce face-à-face prévu au palais présidentiel à Abidjan devrait constituer un geste de plus vers l’apaisement de la vie politique en Côte d’Ivoire, dans la continuité du retour de M. Gbagbo dans le pays le 17 juin.
… Depuis le retour de Laurent Gbagbo, acquitté par la justice internationale de crimes contre l’humanité, le mot réconciliation est sur toutes les lèvres. Elle n’est pourtant pas évidente, tant l’histoire entre les deux hommes reste intimement marquée par les violences post-électorales de 2010-2011.
Cette crise née du refus de M. Gbagbo, au pouvoir depuis 2000, de reconnaître sa défaite à la présidentielle face à Alassane Ouattara a fait plus de 3 000 morts. … Selon lui, le camp du président en exercice « interprète cette rencontre comme une reconnaissance de la légitimité et de la légalité d’Alassane Ouattara par Laurent Gbabgo. De façon aussi visible et officielle cela n’avait pas encore été acté. C’est symboliquement très important ».
(Le Monde avec AFP)
45 000 HECTARES DE FORETS PERDUS CHAQUE ANNEE ?
Un ancien ministre sénégalais de l’Environnement a affirmé que le Sénégal perd 45 000 hectares (ha) de forêts chaque année. D’après les données les plus récentes le chiffre est caduc
Le quotidien sénégalais Direct News a titré le 30 juin 2021 : « Le Sénégal perd 45 000 ha (hectares) de forêts chaque année ».
L’information, attribuée à l’ancien ministre sénégalais de l’Environnement, Ali Haïdar, a également été relayée par plusieurs médias sénégalais dont Emedia.
Pourtant, la Convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification, l’UNCDD, nous a indiqué qu’elle ne recueille pas de données sur la couverture forestière et les pertes. Elle nous a ainsi suggéré de vérifier « auprès des autorités sénégalaises ou des organisations intergouvernementales mandatées à cet effet ».
Le même chiffre figure dans ce document du ministère sénégalais de l’Environnement et de la Protection de la nature publié en septembre 2006. Le document, qui porte sur la politique forestière du Sénégal sur la période 2005-2025, cite le rapport Forest Resources Assessment (FRA) publiée régulièrement par la FAO.
La Direction des Eaux et Forêts explique que pendant plusieurs années, « puisqu’il n’y avait pas d'autres études pendant la rédaction des rapports de FRA, les 45 000 ha étaient utilisés par extrapolation ».
Une régression de 40 000 hectares par an sur la période 2005-2010
La Direction des Eaux et Forêts a précisé à Africa Check qu’à partir de 2005, « le taux de régression des forêts qui était (toujours) de 45 000 ha/an dans le rapport FRA 2005, a régressé ».
« Il a été ainsi estimé à 40 000 ha par an pour la période 2005-2010 et c'est ce taux qu'on continue d'appliquer », explique le service forestier.
La DEFCCS souligne que le ralentissement de la régression des forêts a été constaté à l’aide de la cartographie nationale réalisée par le Projet de gestion durable et participative des énergies traditionnelles et de substitution (PROGEDE) suivie par des inventaires et sur la base des observations faites par diverses institutions de recherche et de développement de ressources forestières au Sénégal, comme le Centre national de recherches forestières (CNRF) de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA).
La Direction des Eaux et Forêts explique le ralentissement de la dégradation de la forêt par l’expansion des formations forestières naturelles au niveau de quasiment toutes les zones écologiques du pays.
En outre, le service forestier insiste qu’au Sénégal, on assiste à « une dégradation », c’est-à-dire « le passage d’une strate supérieure à une autre moins dense, mais pas à une déforestation ».
Olimata Faye, ingénieure des Eaux et Forêts à l’Inspection régionale des Eaux et Forêts de Kaffrine (centre-ouest) et correspondante nationale FRA, ajoute qu’il est préférable d’éviter « le mot déforestation qui est utilisé par beaucoup de responsables pour parler de la dégradation de la strate forêt selon la nomenclature de la FAO ».
Comment la dégradation des forêts est-elle évaluée ?
Olimata Faye explique que « pour le changement d’affectation des terres, c’est une cartographie diachronique qui se fait généralement. C’est-à-dire une interprétation des images d’un même lieu en des dates différentes ».
Mais pour le Sénégal, cela n’a pas été le cas, précise Mme Faye. Elle rappelle qu’il y avait une étude (voir page 11) de la FAO qui avait évalué ce changement en 2005 dans le cadre de l’évaluation des ressources forestières mondiales.
« Ce taux était alors ramené à 40 000 (hectares) suite aux observations faites par des experts nationaux, certains projets comme le PROGEDE qui avaient fait une cartographie et un inventaire national et les reboisements réalisés par la DEFCCS et d’autres structures », indique-t-elle.
« Cette méthode, poursuit Olimata Faye, est bien acceptée dans le cadre de cette évaluation. Mais depuis, d’autres études n’ont pas suivi, et toujours dans le même cadre, la méthode d’extrapolation est utilisée ». Ce qui veut donc dire : « enlever chaque année 40 000 ha de la strate de forêt et les reverser dans les autres strates ».
Enfin, Mme Faye précise qu’au niveau national, il n’y a pas à sa connaissance une étude qui a confirmé ou infirmé ces données.
Conclusion : Ali Haïdar a utilisé une donnée caduque
L’ancien ministre sénégalais de l’Environnement, Ali Haïdar, affirme que le Sénégal perd 45 000 hectares de forêt par an.
Les données de la Direction des eaux et forêts indiquent que le taux de 45 000 ha est caduc.
Les autorités forestières précisent également que depuis la période 2005-2010, c’est le taux de 40 000 ha de forêt perdus par an qui est appliqué, à la suite d’un rapport publié par la FAO.
PLUS DE 300 000 DOSES DE VACCINS SINOPHARM RÉCEPTIONNÉES
Dakar, 27 juil (APS) - Le ministre de la Santé et de l’Action sociale a réceptionné mardi à l’Aéroport international Blaise Diagne un lot de 332.118 doses du vaccin sinopharm, a appris l’APS de source officielle.
’’Une acquisition de l’Etat du Sénégal qui vise à accélérer le processus de vaccination’’, a salué le ministère sur son compte twitter .
Il s’agit du troisième lot de vaccins Sinopharm réceptionné par les autorités depuis le lancement de la campagne de vaccination, le 23 février dernier.
’’Nous avons réceptionné cet après-midi 332118 doses de vaccin de Sinopharm et 136.800 doses de Johnson And Johnson. La stratégie de vaccination se poursuit afin de protéger au maximum la population. Stop COVID, ensemble nous vaincrons’’, a tweeté Abdoulaye Diouf Sarr.
Quelque 656.250 personnes ont reçu au moins une dose de vaccin contre le nouveau coronavirus depuis le début de la campagne nationale de vaccination, a annoncé mardi le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
La flambée des nouveaux cas de contaminations au nouveau coronavirus a engendré une ruée vers les lieux et sites de vaccination notamment à Dakar, épicentre de l’épidémie.
Depuis le 2 mars 2020, le Sénégal a recensé 58.523 personnes infectées. Parmi les personnes ayant déjà contracté le virus, 45.768 ont recouvré la santé et 1.300 autres en sont mortes.
A ce jour, 11.454 patients sont encore sous traitement dans les centres dédiés ou à domicile, d’après les données du ministère de la Santé.
TROIS JUGES NOMMÉS AU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Le Conseil constitutionnel est désormais au grand complet avec la nomination par le président de la République de trois nouveaux membres, a appris l’APS de source officielle, mardi.
Dakar, 27 juil (APS) – Le Conseil constitutionnel est désormais au grand complet avec la nomination par le président de la République de trois nouveaux membres, a appris l’APS de source officielle, mardi.
Le chef de l’Etat a procédé, lundi, à la nomination de trois nouveaux magistrats au Conseil constitutionnel, portant ainsi au complet le nombre de sept Sages composant cette juridiction, rapporte notamment un communiqué du ministère de la Justice.
Le document rendu public mardi annonce ainsi que la magistrate, Aminata Ly Ndiaye, précédemment Premier Président de la Cour d’Appel de Thiès, a été nommée pour terminer le mandat de Bousso Diao Fall, défunte membre de la juridiction constitutionnelle.
Mamadou Badio Camara, ancien Premier Président de la Cour suprême et Youssoupha Diaw Mbodj, ancien Premier Avocat général près la Cour suprême intégrent la haute juridiction, fait-on savoir.
Le ministère de la Justice indique dans le même temps que Seydou Nourou Tall, Professeur titulaire des Universités, actuellement membre du Conseil constitutionnel, en devient le Vice-Président.
La composition du Conseil constitutionnel était incomplete à la suite du décès de l’une de ses membres en janvier, et à la fin du mandat de deux autres, fin juin.
Le Conseil constitutionnel a dernièrement rejeté des recours de l’opposition, alors ’’qu’elle ne peut délibérer qu’en présence de tous ses membres, sauf empêchement temporaire de trois d’entre eux au plus, dûment constaté par les autres membres’’, selon la loi organique encadrant son fonctionnement.
L’arrêt portant sur un rejet d’un recours de l’opposition contre la récente modification du Code pénale et du Code de procédure pénale a ainsi soulevé de vives critiques émanant d’acteurs politiques et de spécialistes du droit.
TOUT SUR LA RESURGENCE DE LA POLIO AU SENEGAL
Au Sénégal, des cas de poliomyélite ont été relevés en avril dans les trois départements de la région de Diourbel. Qu'est-ce que la polio ? Comment se manifeste-t-elle ? Pourquoi refait-elle surface au Sénégal ? Réponses à toutes ces questions
Dix cas de poliomyélite ont été relevés au niveau national à la date du 21 mai 2021, selon le chef de la division surveillance épidémiologique au Ministère de la Santé et de l'Action sociale, Dr Boly Diop. Dans le détail, il s’agit de trois cas environnementaux, c'est-à-dire des cas trouvés dans des eaux usées, et de sept cas humains identifiés à Touba et Diourbel (respectivement à environ 190 km et 160 km à l'est de Dakar), précise Dr Diop à Africa Check.
Le chef de la brigade régionale d’hygiène de Diourbel, le capitaine Falilou Sarr, a rappelé que le Sénégal qui a éradiqué la poliomyélite en 2020 est resté pendant dix ans sans aucun cas.
Effectivement, le 25 août 2020, la Commission africaine de certification de l’éradication de la poliomyélite (ARCC), qui est l’organisme indépendant chargé de suivre et de superviser le processus de certification sur le continent, avait déclaré officiellement, que la Région africaine de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) est exempte de poliovirus sauvage.
La décision de la Commission africaine de certification de l’éradication de la poliomyélite est intervenue après un processus exhaustif de documentation et d’analyse sur plusieurs décennies de la surveillance de la poliomyélite, de la vaccination et des capacités de laboratoire des 47 États membres de la Région, qui comprenait des visites de vérification sur le terrain dans chaque pays.
Qu'est-ce que la poliomyélite ?
Communément appelée polio, la poliomyélite est une maladie très contagieuse provoquée par un virus. Elle envahit le système nerveux et peut entraîner une paralysie totale en quelques heures. Selon l’OMS, la poliomyélite touche principalement les enfants de moins de 5 ans.
Dr Dahy Ka, infectiologue au service des maladies infectieuses et tropicales du Centre hospitalier universitaire de Fann à Dakar, confirme à Africa Check que la « poliomyélite antérieure aiguë (PAA) encore appelée maladie de Heine-Medn ou paralysie infantile est une maladie infectieuse aiguë et contagieuse ». La poliomyélite est « une maladie à déclaration obligatoire », c'est-à-dire qu’il faut la déclarer dès qu’il y a un cas, prévient le spécialiste.
Toutefois, l’OMS assure que dans la plupart des pays, l’action mondiale a permis de renforcer les capacités de lutte contre d’autres maladies infectieuses en développant des systèmes de surveillance et de vaccination efficaces.
Symptômes et mode de transmission de la poliomyélite
La poliomyélite se manifeste d'abord par « des symptômes de type grippal (fièvre, fatigue, céphalées) pouvant s'accompagner de vomissements, raideur de la nuque et douleurs dans les membres », peut-on lire sur le site de l'Institut Pasteur.
Une paralysie irréversible (des jambes généralement) survient chez une personne infectée sur 200 environ, poursuit l'article qui indique que « sans mesure palliative, entre 5 et 10 % des patients paralysés meurent par asphyxie du fait de la paralysie des muscles assurant la ventilation ».
L'OMS indique que le virus de la poliomyélite se multiplie dans l'intestin et se transmet d'une personne à une autre principalement par voie fécale-orale. La transmission est aussi possible par voie aérienne à partir de sécrétions rhino-pharyngées, souligne Dr Dahy Ka.
Comment prévenir la polio ?
En l'absence de traitement, la vaccination est la seule action médicale préventive, indique l'Institut Pasteur. Selon l'OMS, il existe deux types de vaccin contre la poliomyélite.
Il y a le vaccin anti poliomyélite inactivé (VPI) qui, selon le Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec « protège contre les trois types de poliovirus plus 90 % des personnes ayant reçu deux doses et près de 100 % de ceux qui ont reçu la troisième dose de 6 à 12 mois plus tard ». L'OMS souligne qu'il « comprend des souches inactivées (mortes) des trois types de poliovirus (et) fait l'objet d'une injection intramusculaire réalisée obligatoirement par un agent de santé qualifié ». Même s'il prévient l'infection, le VPI n'interrompt pas la transmission du virus, prévient l'OMS.
Le vaccin poliomyélite oral (VPO) est le deuxième type de vaccin contre la polio. Il contient des souches vivantes et atténuées de polivirus et se prend par voie orale. ll ne nécessite donc pas le recours à des agents santés qualifiés, souligne l'OMS qui précise que c'est « le seul moyen efficace d'arrêter la transmission du polivirus en cas de flambée épidémique », puisque trois doses de VPO confèrent « une immunité à vie ». Ce vaccin présente toutefois un inconvénient, « la possibilité d'induire la maladie chez certaines personnes vaccinées et l'introduction dans la nature de souches de polivirus vivantes », selon l'Institut Pasteur.
Le Sénégal utilise le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO) et le vaccin polio à virus inactivé (VPI) relève le Dr Ousseynou Badiane, directeur du Programme élargi de vaccination. Le « VPO protège contre la polio de types 1 et 3 et le VPI protège contre les types 1, 2, 3 », ajoute-t-il
Poliomyélite dérivée d'une souche vaccinale
Cette note de l’OMS indique que « le VPO peut entraîner l'apparition d'une poliomyélite paralytique associée au vaccin (PPAV) et d'un polivirus dérivé d'une souche vaccinale (PVDV) ». Les deux phénomènes sont semblables mais distincts, précise le document.
Le premier est causé par « la modification génétique, dans l'intestin, de la souche vaccinale atténuée présente à l'origine dans le VPO », précise l'OMS. La PPAV « est associée à l'administration d'une dose unique de VPO à un enfant ou peut survenir chez un proche contact non vacciné ou non immunisé du vacciné qui excrète le virus muté », ajoute l'agence onusienne.
Pour ce qui est du PVDV, l'OMS fait savoir qu'il s'agit d'une souche de polivirus « très rare issue de la modification génétique de la souche originale contenue dans le VPO ». Sous certaines conditions, « une souche de PVDV peut subir des modifications et reprendre une forme susceptible de causer une paralysie chez l'homme et d'acquérir une capacité ce circulation prolongée ». L'agence onusienne précise que cela survient « lorsque la vaccination systématique ou les activités de vaccination supplémentaires ne sont pas correctement menées, laissant une partie de la population exposée au poliovirus ».
Des cas de PVDV ont été signalés en 2017 en Syrie, en 2018 en République démocratique du Congo, au Nigeria, en Somalie et en Papouasie Nouvelle Guinée.
Pourquoi la polio refait surface au Sénégal ?
Le chef de la brigade régionale d’hygiène de Diourbel, où les cas de poliomyélite ont été signalés, impute le retour de la poliomyélite au relâchement dans la vaccination.
Le directeur du Programme élargi de vaccination, Dr Ousseynou Badiane, joint par Africa Check, explique qu’au début de la pandémie de la Covid-19, « il y a eu effectivement une baisse des performances » due à plusieurs causes notamment le fait que les autorités « avaient demandé aux Sénégalais de réduire leur déplacement, de rester chez eux ». Mais, poursuit Dr Badiane, « tout le monde s’est très vite ressaisi. Des directives du ministère de la Santé pour une sensibilisation accrue avaient été reçues ».
Dr Badiane précise toutefois que « de tout temps, certaines zones, comme Touba, sont moins vaccinées que d’autres ». Quand les premiers cas de polio ont été déclarés en 2020, une enquête de voisinage pour avoir une idée sur la couverture vaccinale a été menée sur des enfants de plus de 5 ans à Touba, il s’est avéré que « 45 % n’avaient pas reçu le vaccin polio à virus inactivé », précise-t-il.
L’OMS et l'Unicef avaient d’ailleurs, le 6 novembre 2020, alerté le monde, sur le risque de résurgence de maladies comme la poliomyélite et la rougeole du fait notamment de la pandémie de la Covid-19.
Pour faire face à la résurgence de la polio, les autorités sanitaires sénégalaises ont lancé en mai 2021 une campagne de vaccination de rattrapage qui a permis de vacciné 34 224 enfants âgés de 3 à 5 ans dans la région de Diourbel.
par l'éditorialiste de seneplus, demba ndiaye
DEVOIRS DE VACANCES
EXCLUSIF SENEPLUS - Voici ce que je pense être de la résilience, d’utilité publique et de lutte contre cette pandémie qui bousille notre quotidien, hypothèque notre avenir, tue... nos vieux et depuis peu, nos jeunes aussi
Il paraîtrait que lors du dernier Conseil des ministres, Sa Majesté aurait dit (décrété plutôt) à sa cour rapprochée : "vous pas bouger cet hivernage ; vous pas aller en vacances à l’extérieur, vous rester à vos postes pour lutter contre le Covid".
Avec toute l’impertinence respectueuse qui sied quand je m’adresse à votre Honneur, permettez (l’autre aurait dit « souffrez ») que je questionne votre décret-loi et suggère irrespectueusement d’autres ordres (décrets) à donner.
Ils sont en vacances et ils ne vont pas ...en vacances à Paris ou dans quelques îles exotiques, que vont-ils foutre pendant leurs trente jours de résidence à domicile ? Conduire progéniture et petits fils à la piscine du pote hôtelier ? Amener « bonbonne » tous les soirs au resto au bord de la mer après l’avoir déposé l’après-midi à son salon de manucure, coiffure, ou autre salon de thé très privé ?
Ils peuvent aussi avec leurs potes de farniente, organiser des tours de méchoui et de pétale de gueule dans leurs champs et autres vergers bien camouflés derrière de hauts murs. Avec les maîtresses et autres secrétaires ; bien sûr pas de madame qui est occupée ailleurs avec les copines à dilapider le « sursalaire » de monsieur le ministre de mari. Dans le meilleur (pire ?) des cas, ils peuvent aussi continuer à aller au bureau, téléphoner à tous les potes et à toutes les maîtresses du bout du monde, en rigolant bien haut, bien loin des 29-30 degrés du dehors. Ils peuvent aussi... ne rien foutre de votre interdiction de voyager en inventant un « motif impérieux » voire très impérieux du genre fiston ou la bru très malade là où elle étudie : Paris, Lisbonne, Montréal, New York, ou pourquoi pas en Chine. Ou tient, le Japon ? Histoire d’aller voir les Jeux avec le « deuxième bureau » ! Admettez, votre Altesse, que c’est très peu productif, ni anti-Covid.
Permettez que je partage avec Votre Majesté, le fruit de mes longues journées de confinement, de lectures diagonales de la presse, d’écoute d’une seule oreille de nos bandes FM, des coups d’œil furtifs aux programmes très peu instructifs de nos télés. Surtout la vôtre, qui est en principe, permettez-moi de vous le rappeler, la nôtre ! Même si mon jeune frère DG de notre très peu télé publique, RAS, s’évertue maladroitement et vainement à nous faire croire que les seules activités qui sont d’utilité publique sont vos activités et celles de vos ministres. Mais bon, passons...
Alors, voilà donc ce que je pense être de la résilience, d’utilité publique, de vacances citoyennes et de lutte contre cette saloperie de Covid qui bousille notre quotidien, hypothèque notre avenir et tue... nos vieux et nos vielles. Et depuis peu, nos jeunes aussi.
Vous décrétez :
Art 1 : 5 mois de retenue de salaires de tous vos ministres. Ils gardent leurs avantages.
Art 2 : 3 mois de retenue de salaires pour tous les DG avec moins de trois brisques ; 5 mois de salaires pour les DG de plus trois briques ;
Art 3 : vous envoyez à l’ancien, l’honorable président inamovible, de l’Assemblée, un projet de loi instituant une retenue de salaire de dix mois (oui 10) pour les députés de la majorité. Je sais bien qu’on dit qu’une loi est générale, non particulière, ni discriminatoire et bla-bla, mais depuis quelque temps maintenant, vous prenez des lois avec l’aide très zélée de cette majorité justement, qui sont très discriminantes, à visée très ciblée comme celle contre les millions de Sénégalais « terroristes » qui oseraient porter des brassards rouges au centre-ville près de votre auguste demeure, sur les routes cahoteuses (et chaotiques) de nos villages abandonnés.
Pour les autres députés (opposition et/+ou apparentés), connaissant leur patriotisme et ne voulant être pointés du doigt comme de très peu honorables, ils vont « s’autoretenir » (d’accord le verbe n’existe pas, mais on se comprend non ?).
Art 4 : Concerne aussi tous les privilégiés que j’ai omis, mais dont vous détenez sous vos puissants coudes les dossiers. Ils seront taxés à hauteur de 90% de leurs indélicatesses et, ils évitent (très provisoirement, parce que je suppose que Boy Sonko n’acceptera pas qu’ils échappent aux rigueurs de la loi) le séjour très peu farniente de Rebeuss.
Art 5 : Tous au bled, au village, à la ville natale, au quartier résidentiel (ils peuvent y aller avec leurs voitures de fonction puisqu’ils vont bosser, lutter contre le Covid, en menant de puissantes campagnes de proximité contre le Covid tueur. Vous vous rappelez Majesté, les campagnes que les Maos (vous en fûtes, parait-il) menaient pendant les vacances. Quand ils avaient encore quelques idées très populistes, bizarres même, mais tout compte fait très utiles. Voilà : tous près du peuple, dans le peuple, pour le peuple. Contre le Covid assassin.
Art 6 : a) cette campagne n’est pas un prétexte pour mener une campagne locale anticipée ;
a) si leur travail s’avère utile, les électeurs s’en souviendront quand même dans six mois ;
c) Il est absolument interdit de drainer des foules ni de faire « khawarés » avec Tam-tams et titi quanti. Et les masques sont obligatoires ; les gels aussi, et à distance raisonnable.
Art 7 : Laye Diallo et monsieur Hott, sont chargés de nous calculer tout ça. Somme que vous rendrez publique lors d’une de vos sorties télévisées très « Niangal » dont vous confierez la gestion à un comité composé de personnalités aux mains très propres.
Les Docteurs, les travailleurs de la Santé, et le ministre du Covid, nous diront quels sont les besoins en : vaccins, masques, gel, structures de santé de base, hôpitaux (régions ou départements) ; etc.
Voilà Votre Majesté. Les mauvaises suggestions d’un de vos sujets « mal pensants utilement (futilement) ! Ah oui, pour terminer, je vous informe que j’ai soumis ce texte « insoumis » à un ami juriste, Professeur, Docteur (mais) à la retraite pour voir s’il ne tombait pas imprudemment dans les « non-dits », mais bien visibles articles du Code pénal nouveau contre les probables éventuels actes et écrits terroristes. Il m’a affirmé que non. Et cela jusqu’à l’extinction de votre règne, Majesté. Mais vous savez, je ne suis que modérément convaincu. Parce que depuis quelques années, nos juristes ont la fâcheuse habitude (très naturelle parait-il) de n’être d’accord sur rien. C’est selon les bords. Leurs bords. Même votre tailleur constitutionnel de « haute couture (il y tient) a trouvé un nouveau job depuis qu’il vous a taillé tous les textes liberticides et que vous l’avez ensuite viré (pourquoi d’ailleurs l’avez-vous viré ? Il en faisait trop ou pas assez ?) ; donc son nouveau job : avocat du diable spécialisé dans « l’embrouillage » et « l’enfumage des esprits ».
Je vous souhaite de très bonnes vacances d’utilité publique. Si tant est que le Covid et ses cas positifs en constantes hausses et mortels vous en laissent le loisir. Surtout qu’il parait, que jamais de mémoire de « creuseurs de tombes », ils n’en avaient autant creusé que ces jours-ci.
Il faut saluer la gratuité de la prise en charge des cas de Covid-19 par les structures sanitaires. Néanmoins, le contexte du financement de la santé était marqué par la faiblesse des dépenses gouvernementales, des retards de remboursement des dettes
C’est le 30 janvier 2020 que l’OMS a déclaré l’épidémie de Covid-19 comme urgence sanitaire de portée internationale et le Sénégal a déclaré son 1er cas le 2 mars.
Il faut se féliciter du fait que les techniciens du ministère de la Santé aient engrangé une expertise avérée en matière de lutte contre les épidémies, édifiée graduellement, depuis plus d’une décennie. Cela nous vaut la prise en charge de multiples alertes, tout au long de l’année, qu’il s’agisse de flambées épisodiques de rougeole, d’épidémies de gastroentérites ou de dengue...
Il y a surtout eu le tournant de la fièvre à virus Ébola en 2014-2015, qui avait conduit à la mise sur pied du centre des opérations d’urgence sanitaire (COUS).
La bonne gestion de la phase préparatoire de la pandémie de Covid-19 a valu à notre pays de figurer dans le top 5 des pays africains ayant fait preuve d’une grande proactivité à côté du Rwanda, du Ghana, de l’Afrique du Sud et du Kenya.
Il est vrai que l’État sénégalais a très tôt fait preuve d’un fort engagement et accepté de financer le plan de riposte élaboré par les techniciens du Ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Néanmoins, l’expérience d’Ébola nous a montré toutes les difficultés rencontrées par nos systèmes sanitaires à répondre efficacement à ce genre de défis.
Forces et faiblesses du système de santé
Dans notre pays, la pratique médicale porte encore les stigmates de l’approche coloniale, qui était surtout centrée sur le contrôle des endémies (trypanosomiase, malaria, pian, variole), d’où sa structuration verticale. Après son accession à la souveraineté nationale, notre pays, le Sénégal, a hérité de cette organisation du système, avec prédominance de la composante curative.
C’est sous ce prisme qu’il faut comprendre l’institutionnalisation progressive des pratiques de planification, découlant, de la Déclaration de la politique de santé et d’action sociale de juin 1989, qui a consacré l’approche programme. Ces orientations qualifiées, à l’époque, de nouvelles se sont matérialisées à travers un premier plan national de développement sanitaire (PNDS), pour la période 1998-2007. Un second PNDS fut élaboré́ pour la période 2009-2018 et celui en cours va s’étendre de 2019 à 2028.
Il s’en suivra mise en place d’une direction de la planification, la recherche et les statistiques (DPRS) et d’une direction générale de la santé (DGS) en vue du renforcement des activités de suivi-évaluation des activités de planification à travers la pyramide sanitaire et de mise en cohérence de la composante socio-sanitaire, avec le rattachement de l’action sociale au MSAS.
Outre ces acquis réels à consolider, il faut également saluer quelques initiatives louables comme une meilleure disponibilité et accessibilité financière des produits contraceptifs, l’introduction de nouveaux antigènes dans le programme élargi de vaccination et la mise en branle de la couverture sanitaire universelle incluant des initiatives de gratuité telles que la prise en charge des enfants de moins de cinq ans et celle des personnes âgées de plus de 60 ans (plan Sésame).
Malgré tous ces efforts, l’absence d’une politique de santé en conformité avec les objectifs de développement durable (ODD) a été déplorée, la dernière version remontant à la Déclaration de la Politique de Santé et d’Action Sociale évoquée précédemment. Elle se répercute sur les différents piliers du système sanitaire.
Il ressort donc de l’analyse sommaire des points forts et des faiblesses du système de santé sénégalais, en se basant sur les six piliers de l’OMS, une vulnérabilité certaine malgré l’existence de certains acquis indéniables.
Effets contradictoires d’un défi sanitaire inhabituel
En effet, malgré leur apparente simplicité, les gestes barrières exigent, dans un laps de temps très court, des changements de comportements touchant aux relations sociales, à la culture et même à la religion.
On a finalement réalisé qu’une communication sur les risques avait des implications socio-anthropologiques, nécessitant l’engagement communautaire et ne saurait se limiter à la simple diffusion de spots radio-télévisés.
Jamais épidémie n’aura suscité autant de rumeurs folles et de théories complotistes découlant de la domination économique et culturelle de nos pays et alimentées par l’interventionnisme de nouvelles fondations, comme celle de Bill & Melinda Gates, prétendument philanthropiques, mais très engagées dans la défense et la promotion des valeurs du libéralisme économique.
En frappant durement les pays industrialisés et en épargnant relativement les pays à revenus faibles, la Covid-19 a brouillé les repères et paradoxalement renforcé le sentiment de fierté des pays africains mis à mal par des siècles de brimades et d’humiliations. Forts de leur expertise dans la lutte contre les épidémies, plusieurs d’entre eux ont, fait preuve, tout au moins au début, de méthode, de rigueur et de savoir-faire, une démarche contrastant avec les tergiversations des leaders des principales puissances occidentales, dont la gestion catastrophique de la pandémie a induit d’énormes coûts financiers et humains.
Cette situation a également ouvert, dans nos pays, de nouveaux espaces à la médecine traditionnelle et aux plantes médicinales, contribuant à magnifier la recherche médico-pharmaceutique locale.
La crainte de la contagion par le SARS-COV2 a drastiquement réduit le taux de fréquentation des structures de soins, avec rupture de la continuité des services. Cela a engendré une prolifération de pathologies Non-Covid dépistées et/ou prises en charge tardivement, avec des risques accrus de complications fatales par manque de suivi.
L’autre hantise omniprésente au cours de cette pandémie est le risque de débordement des capacités des structures de soins, surtout dans nos pays à revenus faibles ayant des systèmes sanitaires fragiles. C’est pour minorer l’impact de cette rupture de la continuité des services et écarter tout risque de dépassement des capacités de prise en charge des cas sur la santé des populations que les sociétés savantes de notre pays ont réfléchi sur la redéfinition des parcours de soins dans les structures sanitaires. Plusieurs experts dans plusieurs disciplines médico-pharmaceutiques ont également adopté des algorithmes de prise en charge depuis le domicile jusqu’à l’hôpital de niveau 3, en fonction de la gravité du tableau clinique.
Jamais auparavant, les enjeux financiers qui agitent le monde médical ne sont apparus de manière aussi flagrante aux yeux de l’opinion se manifestant par une âpre bataille autour de l’arsenal thérapeutique utilisé pour la prise en charge étiologique des cas de Covid-19, que l’OMS s’est avérée impuissante à arbitrer.
Malheureusement, la fabrication du vaccin anti-Covid-19, qui constitue le dernier espoir de juguler cette pandémie dévastatrice a, elle aussi, subi les contrecoups des rivalités géopolitiques entre la Chine, la Russie et les pays occidentaux, mais aussi et surtout des convoitises financières des laboratoires occidentaux.
Que faire pour renforcer la capacité de résilience du système sanitaire ?
La résilience est un concept nouveau, que l’épidémie de la fièvre à virus Ébola survenue en Afrique de l’Ouest (2014-2016), a contribué à davantage populariser, qui traduit la capacité des systèmes de santé à réagir à des chocs externes. De fait, les systèmes de santé des 3 pays les plus atteints à l’époque (Guinée, Libéria et Sierra Leone) avaient des capacités limitées. Les dysfonctionnements touchant plusieurs fonctions du système de santé généralement considérées comme essentielles, avaient alors empêché, la mise sur pied d’une riposte appropriée et rapide face à la flambée. Dans des pays comme le Nigéria et le Sénégal ayant des systèmes sanitaires un peu mieux structurés, l’épidémie avait pu être circonscrite et/ou rapidement maîtrisée.
Pour ce qui est de la présente pandémie de Covid-19, certains facteurs ont fragilisé la riposte.
Il s’agit de défaillances flagrantes dans le management des ressources humaines, ce qui est désastreux, quand on sait le rôle crucial que jouent les agents de santé dans la gestion des crises émergentes et dans le maintien des services de santé lors de situations de calamité publique durable. L’État a dû procéder à des enrôlements intempestifs de personnels temporaires pour combler les gaps en matière de ressources humaines. Les équipements de protection étaient insuffisants au début et ont été prioritairement affectés aux agents de santé travaillant dans les centres de traitement des épidémies (CTE), centres dédiés à la prise en charge des cas confirmés de Covid-19. Ensuite, il a été déploré le retard de paiement des honoraires des agents recrutés dans les centres de traitement des épidémies, ce qui a contribué à les démotiver.
Contrairement aux autres crises sanitaires, qui touchaient essentiellement le continent africain, cette pandémie de Covid-19 a davantage atteint les pays développés, compromettant ainsi le soutien habituel des partenaires techniques et financiers (P.T.F), qui renforçait, tant soit peu, la résilience des systèmes de santé africains.
Plusieurs fonctions du système de santé que l’on considère généralement comme essentielles ont connu des reculs. Il en est ainsi des ressources humaines, de l’infrastructure, la logistique, l’information sanitaire, la surveillance, la gouvernance et des systèmes d’approvisionnement en médicaments.
Il faut saluer la gratuité de la prise en charge des cas de Covid-19 par les structures sanitaires. Néanmoins, le contexte du financement de la santé était marqué par la faiblesse des dépenses gouvernementales, des retards de remboursement des dettes dues aux structures et de mise à disposition des subventions. Au même moment, les dépenses privées – qui prenaient principalement la forme de paiements directs des services de santé par l’usager (out-of-pocket payments) – étaient relativement importantes.
Habituellement, l’aide extérieure dans le domaine de la santé est prioritairement orientée vers des pathologies spécifiques, dans le cadre du Fonds Mondial (infection due au virus de l’immunodéficience humaine, paludisme et tuberculose), et dans une moindre mesure, vers la santé reproductive (services de santé de la mère et de l’enfant).
L’incapacité l’État à assurer un financement satisfaisant du système de santé est aggravée par l’allocation inéquitable et l’utilisation inefficiente des ressources dévolues aux différentes structures sanitaires, notamment celles hospitalières.
Le plan d’investissement récemment élaboré par le gouvernement sénégalais a pour ambition de répondre à cette exigence, de procéder, le plus vite possible à des investissements importants et à et des réformes adéquates dans les systèmes de santé. Faute de quoi, les faiblesses préexistantes des systèmes de santé s’aggraveront.
Les gouvernements nationaux doivent élaborer et mettre en œuvre des stratégies visant à rendre leurs systèmes de santé plus solides et plus résilients. Les ressources allouées à la santé et aux autres secteurs sociaux sont apparues durant cette pandémie, plus que jamais comme les investissements utiles et non comme des gouffres financiers, que les gouvernements ont toujours cherché à éviter.
Dans le même ordre d’idées, la lutte contre la Covid-19 a aussi mis en évidence le besoin d’une plus grande flexibilité aussi au plan du capital humain (renforcement de compétences en prise en charge des urgences, réanimation, santé communautaire...), qu’à celui de la réallocation budgétaire.
Il faut impérativement relever de nouveaux défis (extrême contagiosité, confinement...) liés à la nécessité d’une nouvelle approche contre la dépendance (personnes âgées, handicapées et malades mentaux...).
Au vu des ravages causés par la Covid-19 au niveau de groupes vulnérables, sans protection sociale (travailleurs licenciés, minorités ethniques surtout aux USA...), n’est-il pas temps pour les gouvernements d’accorder la primauté à la couverture sanitaire universelle face aux schémas de médecine individuelle et/ou privée ?
Partout dans le monde, mais plus particulièrement dans les pays à revenus faibles et intermédiaires se pose la question de la souveraineté alimentaire et sur celle dans des secteurs aussi sensibles que les médicaments, les technologies...
La pandémie de Covid-19 est un révélateur des dysfonctionnements dans la gouvernance des problématiques socio-sanitaires, qui répondent à de nombreux déterminants sociaux. Ces défis embrassent la totalité de la sphère socio-économique, y compris les questions culturelles et environnementales. C’est dire que l’humanité entière est interpelée sur l’urgence et la nécessité d’opérer des ruptures courageuses dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques. À défaut, c’est l’avenir de l’espèce humaine, qui pourrait être en jeu.
Dr Mohamed Lamine Ly est spécialisé en santé publique
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