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14 septembre 2025
SAINT-LOUIS, ÉVOLUTION SATISFAISANTE DES PROJETS DU PACASEN
Les projets de la deuxième phase du Programme d’appui aux communes et agglomérations du Sénégal (PACASEN) connaissent un bon rythme d’évolution, a indiqué Alassane Loum, chargé de sa coordination au niveau de l’Agence de développement communal (ADC).
Saint-Louis, 20 oct (APS) - Les projets de la deuxième phase du Programme d’appui aux communes et agglomérations du Sénégal (PACASEN) connaissent un bon rythme d’évolution, a indiqué Alassane Loum, chargé de sa coordination au niveau de l’Agence de développement communal (ADC).
’’Nous enregistrons une évolution notable des projets en cours d’exécution’’, a dit à la presse M. Loum, citant notamment les projets d’aménagements d’espaces paysagers, de points de regroupement normalisé (PRN) et d’abris bus.
Concernant l’aménagement des places Bafoulabe et Fez à la sortie et à l’entrée du pont Faidherbe, les travaux sont en phase de démarrage là où les PRN et les abris bus sont quasiment en phase de finition, a-t-il ajouté.
Selon lui, ’’ces projets entrent en droite ligne des préoccupations de la municipalité d’améliorer le cadre de vie des populations’’.
Il a expliqué que les PRN vont aider à rationnaliser la collecte des ordures, tandis que les abris bus constituent une nécessité face à la densité du réseau de transport à Saint-Louis.
M. Loum a signalé que le PACASEN a permis dans sa première phase de réhabiliter l’école Justin Ndiaye qui a reçu une équipe de l’Agence de développement communal (ADM) venue s’enquérir de l’évolution des travaux.
Une mission similaire se rendra dans les communes bénéficiaires du PACASEN.
AFRICA CHECK LANCERA UN NOUVEAU PROGRAMME DE LUTTE CONTRE LA DESINFORMATION
La plateforme de vérification des faits Africa Check procéde lundi au lancement d’un programme de théâtre radiophonique interactif en wolof pour sensibiliser le public contre la désinformation sur la Covid-19 et les vaccins
Dakar, 20 oct (APS) - La plateforme de vérification des faits Africa Check procéde lundi au lancement d’un programme de théâtre radiophonique interactif en wolof pour sensibiliser le public contre la désinformation sur la Covid-19 et les vaccins, annonce un communiqué reçu à l’APS.
La même source précise qu’il s’agit d’une émission hebdomadaire intitulée Diisoo Ngir Aaru (S’unir pour se protéger), qui inclut une pièce de théâtre radiophonique développée et animée par ’’une équipe de talentueux comédiens sénégalais’’.
’’Elle sera diffusée sur la radio associative OxyJeunes (103.4 FM) en direct tous les lundis de 18h00 à 19h00. Elle sera rediffusée les dimanches de 11h00 à 12h00 et pourra être disponible sur notre chaîne SoundCloud (https://soundcloud.com/africacheck)’’, lit-on dans le communiqué.
Au total, signale le texte, 36 épisodes doivent être mis en ondes dans le cadre de ce programme ’’où, fait rare dans le paysage radiophonique du Sénégal, les auditeurs pourront appeler et interagir avec les artistes en se glissant en direct dans la peau d’un des personnages de la pièce de théâtre diffusée’’.
’’Diisoo Ngir Aaru’’ est un projet d’Africa Check en partenariat avec l’organisation caritative Theatre For A Change, ayant son siège social à Londres, avec le soutien de Google News Initiative.
MACKY SALL RESSUSCITE LE CLEANING DAY
Le présente demande de poursuivre, en relation avec les collectivités territoriales et autres parties prenantes, les projets d’embellissement et d’équipement en mobiliers urbains des villes et communes - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 20 octobre 2021.
"Le Président de la République, Son Excellence Macky SALL a présidé, ce mercredi 20 octobre 2021, le Conseil des Ministres, au Palais de la République.
A l’entame de sa communication, le Chef de l’Etat a adressé ses chaleureuses félicitations ainsi que ses meilleurs vœux à la Oumah islamique, à l’occasion des célébrations du Maouloud, marquant la date anniversaire du Prophète Mohamed (PSL).
Le Président de la République prie, avec la Nation, pour un Sénégal de paix, de stabilité et de prospérité.
Abordant la question liée à l’amélioration du cadre de vie des populations et de la modernisation de nos villes, le Chef de l’Etat rappelle au Gouvernement, la priorité qu’il accorde à la propreté dans toutes les collectivités territoriales du pays.
Le Président de la République encourage, d’ores et déjà, les actions notables et visibles accomplies par l’Unité de Coordination et de Gestion des déchets (UCG) sur l’étendue du territoire national, tout en demandant une amplification de ses activités à travers le renforcement des emplois dans le secteur avec les 12000 emplois du programme " XËYU NDAW ÑI ", dans une perspective d’une véritable économie circulaire dans ce secteur (nettoiement, traitement, recyclages, valorisation).
Le Chef de l’Etat signale, dans ce cadre, l’urgence d’accentuer la mise en œuvre du Programme de Modernisation de la Gestion des déchets (PROMOGED), programme doté de ressources conséquentes, qui doit intégrer des volets prioritaires "sensibilisation des populations" et appropriation durable de la stratégie nationale de gestion des déchets, par les acteurs de l’écosystème de l’hygiène publique, du nettoiement et de la propreté.
Le Président de la République invite, dès lors, le Ministre en charge de l’Hygiène publique, à relancer l’organisation régulière des Journées nationales de nettoiement (Cleaning day) avec l’implication au premier plan, des collectivités territoriales et des forces vives de la Nation.
Le Chef de l’Etat demande, en outre, au Ministre en charge de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, de poursuivre, en relation avec les collectivités territoriales et autres parties prenantes, les projets d’embellissement et d’équipement en mobiliers urbains de nos villes et communes.
Le Président de la République rappelle, à ce sujet, la nécessité d’assurer un aménagement paysager adapté (plantations d’arbres, entretien et réalisation de parcs et jardins), des espaces publics ; d’améliorer la fluidité de la circulation des personnes et des biens sur les boulevards et axes routiers, qui doivent être aménagés (pavage) et libérés, à terme, de tout encombrement et de toute installation irrégulière.
Poursuivant sa communication, le Chef de l’Etat est revenu sur les résultats remarquables de la validation internationale de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries extractives (ITIE) 2021 du Sénégal, avec un score global très élevé de 93 points sur un total de 100 points dans la mise en œuvre de la norme ITIE 2019.
Le Président de la République signale que ce résultat consacre les efforts volontaristes consentis par l’Etat, pour asseoir la transparence dans la gestion des ressources pétrolières et gazières, conformément aux critères d’évaluation, aux composantes fondamentales de l’ITIE et au nouveau modèle de validation.
Le Chef de l’Etat félicite le Gouvernement et le Comité national de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries extractives (CN-ITIE), pour le travail de qualité accompli et demande, dans cet élan, de renforcer le soutien au dit comité.
Le Président de la République invite, enfin, le Ministre des Finances et du Budget et le Ministre du Pétrole et des Energies, à préparer la prochaine réunion du COS-PETROGAZ, instance qui doit examiner l’avant-projet de loi relative à la répartition et à l’encadrement des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures.
Sur le climat social, la gestion et le suivi des affaires intérieures, le Chef de l’Etat a insisté sur les points suivants :
1. la sécurisation du bétail et la santé animale : à ce titre , le Président de la République a demandé, au Gouvernement d’accorder une attention particulière à la préservation du cheptel national, à la sécurisation du bétail et au renforcement de la santé animale, à travers la vaccination contre les maladies animales prioritaires au Sénégal;
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2. le renforcement de la protection des consommateurs et de la veille sur la stabilité des prix : à ce sujet, le Chef de l’Etat rappelle que la loi 2021-25 du 25 avril 2021 sur les prix et la protection des consommateurs, est une réforme majeure, en vue d’assurer la régulation optimale des prix, une concurrence saine entre acteurs et la protection durable du consommateur.
Le Président de la République demande, à ce propos, au Ministre en charge du Commerce, de prendre toutes les mesures nécessaires pour une application intégrale et sans délai de cette loi, dont les impacts économiques et sociaux, contribueront à l’amélioration significative des pratiques commerciales, du pouvoir d’achat des ménages et de la qualité de la consommation.
Revenant sur l’Expo "Dubaï 2020", le Chef de l’Etat se réjouit de sa participation, le 13 octobre 2021, à la Journée nationale du Sénégal dans le cadre de cette exposition universelle. Il a, en outre, félicité Madame le Ministre du Commerce et des Petites et Moyennes Entreprises, le Directeur général de l’ASEPEX, Commissaire général, le Directeur général de APIX SA ainsi que les autres acteurs et exposants pour la bonne organisation de cette journée.
Le Président de la République a clos sa communication par son agenda diplomatique.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS
- Le Ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait le point sur le suivi des directives présidentielles ;
- Le Ministre des Finances et du Budget a fait une communication sur l’exécution budgétaire 2021;
- Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait une communication sur la situation internationale ;
- Le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a fait une communication sur la mission aux Etats Unis dans le cadre de la coopération économique et financière et sur la production de vaccin contre la Covid-19;
- Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait une communication sur la situation de la pandémie Covid-19 et la stratégie vaccinale déployée ;
- Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a fait une communication sur la situation pluviométrique et la campagne agricole 2021-2022 ;
- Le Ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires a fait une communication sur la révision du Code général des Collectivités territoriales;
- Le Ministre du Pétrole et des Energies a fait une communication sur les projets pétroliers et gaziers;
- Le Ministre du Commerce et des Petites et Moyennes Entreprises a fait une communication sur la Journée nationale du Sénégal à l’Exposition Dubaï 2020;
- Le Ministre auprès du Président de la République, en charge du suivi du Plan Sénégal Emergent a fait une communication sur le projet phare relatif aux travaux du Port minéralier et vraquier de Bargny-Sendou.
AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES
Le Conseil a examiné et adopté :
- Le projet de loi portant Code de l’Aquaculture;
- Le projet de loi complétant certaines dispositions de la loi n°97-17 du 1er décembre 1997 portant Code du Travail, relatif à la non-discrimination au travail;
- Le projet de décret portant application de la loi relative à la création et à la promotion de la startup."
par Jean-Claude Djéréké
VING ANS QUE MONGO BÉTI A TIRÉ SA RÉVÉRENCE
EXCLUSIF SENEPLUS - Qu’est devenu le feu de la justice, de la liberté qu'il a légué ? Qu’avons-nous fait de son héritage ? L’Afrique honorera-t-elle un jour cet écrivain qui était à la fois un empêcheur de tourner en rond et un géant de la pensée ?
20 ans qu’il s’en est allé dans l’autre monde. 20 ans qu’il rendait l’âme et les armes à l’hôpital général de Douala, celui de Yaoundé ne disposant pas de dialyse qui puisse soigner l’insuffisance hépatique et rénale dont il souffrait. Jour triste que ce 7 octobre 2001. J’eusse aimé être là pour voir enfin son visage et lui dire adieu mais, depuis un an, j’avais déjà quitté la ville et le pays. Ce pays qu’il aimait tant mais où “les pères des indépendances sont devenus fous, les gens compétents se sont exilés, la justice et la démocratie sont truquées, la mémoire des martyrs est enterrée” (cf. ‘L’histoire du fou’, Paris, Julliard, 1994). Il y était revenu en 1991 après 32 années d’exil en France parce qu’il souffrait de se sentir hors lieu (out of place), pour reprendre la formule d’Edward Said, parce qu’il voulait apporter sa modeste pierre à la construction de l’édifice. En effet, dès qu’il posa ses valises au Cameroun, il ouvrit (avec son épouse française Odile Tobner) la librairie des peuples noirs, se lança dans la culture des tomates et l’élevage des porcs dans son village, écrivait régulièrement dans les journaux proches de l’opposition pour dénoncer aussi bien les dérives du régime Biya que la résignation qui poussait la population à noyer ses soucis dans l’alcool et le sexe.
C’est dans les années 1950 que Mongo Beti (l’enfant beti) commença à évoquer les problèmes du pays. Ceux qui ont lu ‘Ville cruelle’ comprendront aisément de quoi nous sommes en train de parler. Publié en 1954 par Présence Africaine du Sénégalais Alioune Diop sous le pseudonyme d’Eza Boto, le roman nous fait voir les abus et exactions que subissaient les Noirs pendant la colonisation. On y découvre vite que Banda, le héros, rejette cette société où les Blancs ont plus de privilèges que les Noirs et font ce que bon leur semble, où justice n’est pas rendue au Noir quand il est spolié ou insulté par le Blanc, où le prêtre blanc dénonce le Noir qui la veille est venu confesser le tort qu’il a causé à son patron blanc. Mais on y admire aussi la solidarité des Africains : d’abord, celle des cinq femmes qui aident Banda à porter son cacao jusqu’en ville et qui rendent visite à sa mère à Bamila pendant son emprisonnement ; ensuite, celle des ouvriers qui se mettent ensemble pour donner une correction au patron blanc qui refusa de payer leur salaire. On est surtout heureux et fier de voir Banda tenir tête aux contrôleurs, même si ces derniers finissent par voler son cacao.
Mongo Beti reviendra à la charge en 1956 avec ‘Le pauvre Christ de Bomba’ que l’on peut considérer comme une description satirique du monde missionnaire et colonial à travers les mésaventures du Révérend Père Supérieur Drumont. Celui-ci voulait “civiliser” et évangéliser les Africains, croyait que ces derniers étaient acquis à sa cause, se prenait pour un Messie, mais le RPS ne réussira pas sa “mission” et c’est le cuisinier Zacharie qui lui donnera les raisons de son échec : “Les premiers d’entre nous qui sont accourus à votre religion, y sont venus comme à une révélation, une école où ils acquerraient la révélation de votre secret, le secret de votre force, la force de vos avions, de vos chemins de fer, est-ce que je sais, moi… le secret de votre mystère, quoi ! Au lieu de cela, vous vous êtes mis à leur parler de Dieu, de l’âme, de la vie éternelle, etc. Est-ce que vous vous imaginez qu’ils ne connaissaient pas déjà tout cela avant, bien avant votre arrivée ? Ma foi, ils ont eu l’impression que vous leur cachiez quelque chose. Plus tard, ils s’aperçurent qu’avec de l’argent ils pouvaient se procurer bien des choses, et par exemple des phonographes, des automobiles, et un jour peut-être des avions. […] Voilà la vérité, Père ; le reste, ce n’est que des histoires.” Mongo Beti défend ainsi l’idée que le missionnaire ne fut ni “civilisateur” ni “évangélisateur” mais auxiliaire ou complice du colon dans certains pays africains, ce que résume bien Fabien Eboussi Boulaga quand il écrit : “Pour différentes l’une de l’autre qu’elles soient, l’évangélisation et la colonisation ne s’opposent pas, elles s’accordent même sur la tâche de redressement de l’homme arriéré et déchu et elles ne se distinguent que comme deux faces d’une même pièce de monnaie. En somme, chacun s’est servi de l’autre, chacun gardant son but propre. Mais ce fut au détriment des Africains.” (cf. À Contretemps. L’enjeu de Dieu en Afrique’, Paris, Karthala, 1991, p. 121).
Le romancier camerounais était comme obsédé par le “devoir d’être toujours aux côtés des humiliés qui luttent” (Che Guevara) et de faire entendre leur cri. Une obsession qui le rendait sévère vis-à-vis du Guinéen Camara Laye qui, à ses yeux, parlait peu des souffrances des peuples africains. Il l’accusait notamment de “se complaire dans l’anodin et surtout le pittoresque le plus facile [...], d’ériger le poncif en procédé d’art, de s’acharner à montrer une image stéréotypée de l’Afrique et des Africains : univers idyllique, optimisme de grands enfants, fêtes stupidement interminables” (André Djiffack, ‘Mongo Beti, le Rebelle’, vol I, Paris, Gallimard, 2007, pp. 17-18). Parce que “la réalité actuelle de l’Afrique noire, sa seule réalité profonde, c’est avant tout la colonisation et ses méfaits”, Mongo Beti ne pouvait que se dresser contre la colonisation. ‘Main basse sur le Cameroun, autopsie d’une décolonisation’ (Paris, Maspero, 1972) lui en fournira l’occasion. Mais l’essai, qui fustige la dictature d’Ahmadou Ahidjo et le contrôle des pays africains par la France malgré les “indépendances” de 1960, est aussitôt censuré par un arrêté du ministre de l’Intérieur français, Raymond Marcellin, sous la pression du gouvernement camerounais. C’est en 1976 que l’auteur et l’éditeur obtiendront l’annulation de l’arrêté d’interdiction.
Deux ans plus tard, Mongo Beti met sur le marché ‘Peuples Noirs, Peuples africains’. La revue bimestrielle, où publiera l’exilé Laurent Gbagbo, paraîtra jusqu’en 1991. Farouchement opposé aux ingérences étrangères en Afrique, à l’influence de Jacques Foccart sur certains dirigeants africains, à la coopération franco-africaine, “une vaste escroquerie qui ne profite qu’à la France”, à la francophonie qui, pour lui, est “une institution pernicieuse et destructrice”, Alexandre Biyidi Awala n’en fustige pas moins Ahidjo que Paris juge plus accommodant que les leaders nationalistes de l’Union des populations du Cameroun (UPC). Il n’est pas plus tendre avec Paul Biya, “une créature de François Mitterrand et un chef d'État fantôme sous lequel la justice est devenue une farce permanente et sinistre”.
Après lecture de ‘Ville cruelle’, de ‘Le pauvre Christ de Bomba’ et d’autres ouvrages, il est difficile de ne pas penser avec André Djiffack qu’il y a chez Mongo Beti “comme un mélange de Socrate par l’élévation de l’esprit, de Voltaire par l’effronterie à l’égard des pouvoirs institués, de Sartre par le militantisme impertinent et de Césaire par la lutte anticoloniale en vue de l’émancipation du monde noir” (cf. ‘Mongo Beti le Rebelle’ pp. 17-18), difficile de ne pas tomber sous le charme de “ce Prométhée camerounais qui nous lègue le feu” (Boniface Mongo Mboussa).
Qu’est devenu le feu de la justice, de la liberté et de la vérité légué par Mongo Beti ? Qu’avons-nous fait de son héritage ? L’Afrique digne et debout honorera-t-elle un jour cet écrivain qui était à la fois un empêcheur de tourner en rond et un géant de la pensée et de l’écriture ?
ORANGE MONEY CHERCHE LA RIPOSTE EN PLEINE GUERRE DES PRIX
L'activité de paiement mobile est devenue en treize ans une composante essentielle du succès d'Orange en Afrique. Mais l'arrivée récente de Wave qui a cassé les prix en divisant les commissions par trois, oblige l'opérateur à une riposte vigoureuse
Les Échos |
Sébastien Dumoulin |
Publication 20/10/2021
Dans les ruelles en terre battue des faubourgs d'Abidjan, les boutiques de « mobile money » sont omniprésentes. On les identifie de loin, grâce aux fanions colorés et aux affiches qui recouvrent leurs devantures, faisant la promotion des applis de paiement des opérateurs télécoms : Orange Money, MTN Money, Moov Money. Depuis quelques mois, un nouveau venu a ajouté ses encarts publicitaires à côté de ceux des telcos : Wave.
La mascotte de cette start-up américaine - un petit pingouin - est incongrue sous les tropiques. Mais le fait est que son apparition - d'abord au Sénégal à l'été 2020, puis en Côte d'Ivoire cette année - a glacé la concurrence. La jeune pousse casse les prix. En moyenne, le taux de commission des opérateurs télécoms sur les transactions de « mobile money » avoisine les 3 % et peut monter à 10 % sur les retraits de petits montants. En pratiquant la gratuité totale des retraits et un taux unique de 1 % sur les transferts, Wave divise grosso modo ces prix par trois.
Une attaque violente
Ce n'est pas la première fois qu'un acteur tente de disrupter le marché du « mobile money ». Mais après avoir levé 200 millions de dollars à la rentrée auprès de plusieurs fonds, dont Partech et Sequoia Heritage, le risque posé par la start-up new-yorkaise est devenu plus que crédible.
SAUVER LA MÉMOIRE DU PROCÈS DE L'ASSASSINAT DE SANKARA POUR L'HISTOIRE
nous exhortons le Tribunal militaire à revenir sur sa décision et à accepter que le procès soit filmé et confié aux archives nationales du Burkina Faso à des fins documentaires et historiques
Le procès de l’assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons s’est ouvert le 11 octobre 2021 dans un engouement affirmé du peuple burkinabè. Un procès historique attendu depuis 34 ans par l’opinion national, africaine et internationale. L’importante couverture médiatique du premier jour du procès, avec un nombre important de journalistes venus du monde entier, n’a fait que confirmer le caractère historique de ce procès.
Nous, historiens, chercheurs, juristes, artistes, journalistes, militants associatifs ou politiques, citoyens, du monde entier, avons appris avec stupeur que, malgré la réquisition favorable de la procureure arguant du « but démocratique, historique et mémoriel », le Tribunal militaire a refusé que le procès soit filmé et enregistré. De nombreuses voix se sont élevées au Burkina Faso pour demander que le procès soit diffusé, et filmé en vue de la constitution d’archives historiques.
Dans un communiqué daté du 15 octobre 2021 Mariam Sankara s’élève vigoureusement contre cette décision : « Nous osons croire que le Tribunal Militaire se ravisera et espérons qu’il accédera à cette requête. Car il s’agit non seulement de juger les acteurs de ce crime, mais également d’informer le peuple, de mettre en mémoire, avec les moyens de communication modernes, ce moment important de notre Histoire collective et individuelle. Nous devrons y tirer à jamais des leçons en termes de respect mutuel et du caractère sacré de la vie pour les générations actuelles et futures. »
Le procès comporte en effet, des enjeux tant pour l’histoire du Burkina Faso, de l’Afrique et au-delà, que pour la construction nationale. C’est pourquoi, nous exhortons le Tribunal militaire à revenir sur sa décision et à accepter que le procès soit filmé et confié aux archives nationales du Burkina Faso à des fins documentaires et historiques. Nous exhortons également les avocats de la défense à ne pas s’y opposer.
A défaut d’une diffusion immédiate de l’archive audiovisuelle du procès, sa réalisation est un impératif historique, quitte à déterminer des conditions spécifiques d’accès.
Il n’est pas trop tard pour sauvegarder la mémoire du procès pour l’histoire et la construction nationale burkinabè. Toute autorité et toute bonne volonté pouvant aider à cela sont vivement encouragées.
Ra Sablga Seydou Ouedraogo, Chercheur, Directeur exécutif de l’institut FREE Afrik, Ouagadougou
Brian Peterson historien, Albany NY, auteur de Thomas Sankara A Revolutionary in Cold War Africa
Amber Murrey, géographe politique, Oxford, éditrice de A certain Amount of Madness, The Life, Politics and Legacies of Thomas Sankara, Oxford,
Bruno Jaffré, auteur d’ouvrages sur le Burkina et la Révolution burkinabè, animateur du site thomassankara.net Paris
Premiers signataires : Mariam Sankara, Alfred Sawadogo, Zakaria Soré, Smockey, Robin Shuffield, Giulio Chinappi, Issa N’Diaye, Blandine Sankara, Paul Sankara, Aïda Kiemdé George, Francis Kpatindé, Horace Campbell, Aziz Salmone Fall, Leo Zeiling, Dr. Moussa Traore, Ama Biney, Dr. Harper-Shipman Takiyah, Lucie Viver, Luc Damiba, Rémi Carayol, Moussa Diallo, Patrizia Donadello, Koulsy Lamko, Gnaka Lagoke, Augusta Conchiglia, Maurice Duval, Pierre Ouedraogo, Juan Montero Gomez
Soutenu par : Réseau international Justice pour Sankara justice pour l’Afrique, Balai citoyen, AJB (Association des journalistes du Burkina), SURVIE, CADTM (Comite pour l’annulation des dettes illégitimes) , Comité Sankara de Montpellier, Ligue des Jeunes (Burkina), REPPADD-NIGER, Per a Pace, Comitato Sankara italiano, AFASPA, FuturAfrik
ESSOUFLEMENT DE LA DÉMOCRATIE, INTERNATIONALE REVANCHE DES DAMNÉS DE LA TERRE
Depuis le paradigme du discours de La Baule en 1990, et l’injonction à l’ouverture de Mitterrand aux États africains, se développent les imperfections d’une démocratie importée : mal traduite, captive des cercles décisionnaires, orientée vers l’extérieur
Partout dans le monde à des degrés divers, le raidissement des opinions publiques et la montée des populismes sont les symptômes d’une crise majeure de la représentation. Malgré les asymétries, les sensibles nuances des contextes, et la différence de fortune entre le Nord et le Sud en matière d’acquis démocratiques, une lame de fonds commune est perceptible. Dérèglement planétaire incarné par le rétrécissement des libertés, la promotion des identités nationales, les soulèvements populaires, l’éclatement des repères classiques de lecture post-guerre froide. Lignes de fracture enchevêtrées dans un contexte de crise sur tous les horizons, migratoire, économique, sanitaire, écologique, géopolitique. Partout, les institutions démocratiques semblent arriver à un tournant, dont le signe le plus clinique est la désaffection envers les gouvernants, la défiance vis-à-vis d’eux, voire leur rejet. Un moment porté globalement par les déshérités, déclassés, et perdants de la mondialisation.
Un mouvement qui a commencé dans l’hémisphère Sud
Si l’accession au pouvoir de Donald Trump aux USA, mais plus encore son départ mouvementé, a cristallisé les termes de cette défiance vis-à-vis des élites et des structures délibératives, ils n’en restent pas moins une seule des pièces – l’ultime pièce – d’un puzzle au spectre plus large.
Les signes précurseurs de ce mouvement de fond se sont curieusement déclarés d’abord dans l’hémisphère Sud. Printemps arabes, émeutes de la faim, coups d’États, émergence de vigies citoyennes, ont reconfiguré les paysages politiques et resitué la quête démocratique au cœur des urgences, particulièrement en Afrique. Si l’émergence de cette nouvelle donne n’a pas récolté les fruits tant attendus, que cette énergie inédite promettait pourtant, elle a constitué le ferment d’un désir profond, populaire, issu de catégories longtemps exclues du pouvoir et de son expression classique de démocratie institutionnelle.
DIX ANS APRÈS, LES CIRCONSTANCES DE LA MORT DE KADHAFI RESTENT UN MYSTÈRE
« Kadhafi a été ciblé par un raid aérien de l'Otan, notamment des Français et des Britanniques. (...) Il a été blessé à la tête, a essayé de fuir et a été cueilli par plusieurs révolutionnaires. C'est après que les conditions de sa mort sont ambigues. »
C’était il y a dix ans jour pour jour : le 20 octobre 2011, le leader libyen Mouammar Kadhafi était tué. À l’époque, les rebelles du Conseil national de transition (CNT), appuyés par Washington, Paris et Londres, se battent contre l’armée libyenne. Tripoli est aux mains du CNT et Mouammar Kadhafi en fuite. Les rebelles soupçonnent qu’il est retranché à Syrte, sa ville d’origine et lancent un dernier assaut. Dans les heures qui suivent, on apprend sa capture, puis sa mort. Jusqu'à aujourd’hui, les circonstances de son décès ne sont toujours pas claires.
20 octobre 2011. Il est 13h15, heure locale. Un commandant du CNT, Abdel Madjid, annonce la capture de Mouammar Kadhafi. Après quarante-deux ans de régime autoritaire, celui que l'on nomme le « Guide de la Révolution » est retranché à Syrte, son dernier bastion. À bord d'un convoi de véhicules, il tente de quitter la ville. Le convoi est bombardé par les forces de l'Otan.
Mouammar Kadhafi tente de fuir. Certains affirment qu'il aura tenté de se cacher dans des égouts avant d'être capturé par des combattants du CNT. Les premières photos de sa capture le montrent le visage ensanglanté, désorienté. Mais vivant.
Quarante minutes plus tard, ce même commandant du CNT déclare que Mouammar Kadhafi serait mort, qu’il aurait succombé à ses blessures. Il faut attendre encore une heure avant d'avoir une confirmation de son décès. Que s'est-il passé ?
ACHEVEMENT DE SAMORY DE OUSMANE SEMBENE, DIVERGENCES ENTRE MOUSSA SENE ABSA ET PR KASSE
Réaliser le film Samory, «l’œuvre de la vie de Sembène», pour lui rendre un hommage. Cette idée à peine agitée, a été balayée d’un revers de la main par le professeur Maguèye Kassé
Réaliser le film Samory, «l’œuvre de la vie de Sembène», pour lui rendre un hommage. Cette idée à peine agitée, a été balayée d’un revers de la main par le professeur Maguèye Kassé. Qui estime que personne ne peut le faire comme le père du cinéma africain. Ce que Moussa Sène Absa réfute. Pour lui, c’est bien possible et qu’il suffit de le faire de manière collégiale.
Cela fait 14 ans que le père du cinéma africain repose à Yoff. Pour autant, son œuvre, bien que précurseur sur bien des aspects, n’est pas encore achevée. Il reste, entre autres, Samory dont 2 tomes ont été rédigés par l’aîné des anciens avant sa mort, n’est toujours pas sorti. Si d’aucuns par respect ou admiration pour lui estiment que personne à part Ousmane Sembène n’est capable de le réaliser, d’autres affirment le contraire. C’est la quintessence du panel Ousmane Sembène en question organisé à la mairie de Ouagadougou hier. Que reste-t-il de l’héritage de Ousmane Sembène ? C’est une question à laquelle nombreux sont les jeunes qui s’y intéressent. A cet effet, un panel a été organisé. Intitulée Ousmane Sembène en question, cette rencontre a réuni des anciens compagnons du réalisateur, des acteurs et des universitaires pour analyser l’écriture visuelle du réalisateur et le cinéma de Sembène et la postcolonialité. Mais les débats ont été surtout marqués par l’achèvement de Samory.
C’est le Secrétaire général du ministère de la Culture qui a fait la proposition. «Il faut penser à achever les œuvres de Ousmane Sembène. Qu’on réunisse les personnes ayant les qualités pour le faire, vu que Samory a été déjà rédigé», a déclaré l’officiel sénégalais. Une affirmation qui est perçue comme un blasphème par le professeur Maguèye Kassé. Pour lui, personne ne peut réaliser Samory comme l’a voulu Ousmane Sembène. «Je le dis sans ambages : ce que j’ai appris de Sembène, ce qu’il m’a dit, les tomes que j’ai lus de Samory, je dis que personne ne peut avoir la trajectoire, l’idée que Sembène avait pour faire Samory», a-t-il sèchement déclaré.
Moussa Sène Absa n’est pas d’accord avec l’universitaire. Pour lui, le projet est réalisable à condition de le faire de manière collégiale. «On meurt tous avec nos idées. Nous n’avons pas les mêmes rêves. Par contre, les histoires sont universelles», a-t-il répondu au professeur Kassé. Avant d’ajouter : «Si le Sénégal se mobilisait avec la sous-région, que ça ne soit pas un film sénégalais mais ouest-africain parce que Samory, ce n’est pas que pour le Sénégal, la Guinée ou le Mali. C’est pour un empire, donc tous les fils de cette région se mobiliseraient en mutualisant les moyens, c’est un film de 4 fois 2 heures. C’est une épopée. On peut prendre un Sénégalais, Malien, Guinéen et ainsi de suite et créer une dynamique pour faire un grand film pour rendre hommage à Ousmane Sembène. Si nous ne le faisons pas, d’autres vont le faire.»
Pour le professeur Wone, «il ne faut pas se faire d’illusions en pensant pouvoir faire Samory à la place de Sembène». Le chercheur explique sa pensée sur le sujet avec ces mots : «Samory a été présenté comme le projet de sa vie. Il est allé très loin dans la préparation.» Il le disait lui-même : «Samory concerne toute l’Afrique et était d’un budget assez lourd et il est parti sans le réaliser. On peut donner corps de plusieurs manières à ce projet.
Sembène a joué un rôle important dans la carrière de beaucoup de grands réalisateurs et producteurs.» Il ajoute : «Qui peuvent trouver le moyen de se réapproprier cette œuvre à leur façon car on ne peut pas faire Samory comme l’aurait fait Sembène. On peut lui rendre hommage en se projetant à travers Samory ou une grande fresque qui est proche du rêve de Sembène (…) ce qui est intéressant c’est ce que ce débat peut susciter aussi bien chez les compagnons de Sembène que chez la nouvelle génération.»
AWADI, OUMOU SY, KOUTHIA ET GERMAINE ACOGNY RÉCOMPENSÉS
Awadi, Oumou Sy, Kouthia et Germaine Acogny ont été décorés au Burkina Faso lors de la 27ème édition du Fespaco
Malick GAYE (Envoyé spécial à Ouaga) |
Publication 20/10/2021
Awadi, Oumou Sy, Kouthia et Germaine Acogny ont été décorés au Burkina Faso lors de la 27ème édition du Fespaco.
C’était à la 3ème édition des Celebry days organisée en marge du Fespaco. Si Awadi a reconnu être surpris par cette récompense, il y voit la célébration de l’amitié entre les deux pays. «Franchement, j’ai été surpris. Rokhaya Niang m’a demandé de venir. Je viens faire acte de présence et je découvre ça. C’est beaucoup d’honneur. Cette récompense célèbre l’amitié entre nos deux pays, nos jeunesses. C’est le symbole d’une vraie amitié», a déclaré le musicien.
Même son de cloche chez Oumou Sy, la costumière. «C’est beaucoup de plaisir et d’émotion. Le Burkina et le Sénégal c’est le même pays. C’est la première fois qu’une costumière est décorée. C’est une forme de reconnaissance de notre travail car il y a beaucoup de domaines dans le cinéma», a-telle déclaré. Cette récompense vient reconnaître les efforts que ces 4 nommés ont réalisés tout le long de leurs carrières. Une autre victoire du Sénégal !