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21 juin 2025
618 NOUVEAUX CAS, 5 DÉCÈS ET 51 PATIENTS EN RÉA
La capitale, Dakar, reste l’épicentre de la maladie avec 412 nouveaux cas. Ses départements, Dakar, Rufisque et Pikine sont les localités les plus touchées avec respectivement 263, 107 et 23 cas
Une légère baisse des nouveaux cas de Covid-19 a été notée, ce lundi, 26 juillet 2021. Sur les 2682 prélèvements effectués, 618 sont revenus positifs soit 72 de moins qu’hier. Le nombre de décès a également connu une baisse avec 5 décès, ce lundi, contre 12 hier dimanche.
Les cas communautaires continuent à dominer le bilan épidémiologique. 536 ont été enregistrés, ce lundi. 82 contacts suivis ont été aussi testés positifs là où, il n’y a pas de cas importé.
La capitale, Dakar, reste l’épicentre de la maladie avec 412 nouveaux cas. Ses départements, Dakar, Rufisque et Pikine sont les localités les plus touchées avec respectivement 263, 107 et 23 cas.
Sur le bulletin épidémiologique du jour, on a noté 309 patients qui sont déclarés guéris et 51 cas graves pris en charge.
A ce jour, 57 881 cas positifs ont été enregistrés au Sénégal, 45 479 guéris, 1286 décès, 11115 sont en traitement.
Par ailleurs, le ministère de la Santé et de l’Action sociale informe, informe qu’à ce jour, 640013 personnes ont été vaccinées.
AUGMENTATION DU NOMBRE D’INHUMATIONS : SAINT-LAZARE, LE WEEK-END NOIR
Les enterrements ont connu une augmentation à Saint-Lazare. Ainsi, il n’est pas exclu, selon Habib Sagna, le gestionnaire du cimetière, d’assimiler cette affluence à la pandémie du Covid-19.
Les enterrements ont connu une augmentation à Saint-Lazare. Ainsi, il n’est pas exclu, selon Habib Sagna, le gestionnaire du cimetière, d’assimiler cette affluence à la pandémie du Covid-19.
Il y a toujours des enterrements. Mais ces derniers jours, le nombre de personnes enterrées par jour dans le cimetière Saint-Lazare est en hausse. Rien que dans la matinée de ce samedi, sept corps y ont été inhumés. Il est 10 h. Le premier corbillard franchit le portail du cimetière. Le cortège formé derrière la voiture funèbre, roule à pas de caméléon, pour accompagner une défunte à sa dernière demeure avec des chants religieux entrecoupés par des prières.
A peine portée sous terre et les parents rentrés, un autre corbillard arrive sur les lieux. Il portait la dépouille d’un jeune garçon décédé d’une courte maladie à Guédiawaye. Alors que le cortège devancé par le corbillard l’accompagne vers sa tombe, arrive encore un autre au cimetière. A Saint-Lazare, le rythme est devenu insoutenable. A cause de la pandémie du Covid-19, les parents sont priés de patienter devant le portail en attendant la fin de l’inhumation en cours. Après 10h, une voiture funèbre dépose la dépouille d’un sexa. Sa fille était inconsolable après l’enterrement. «Oh mon papa», pleurait-elle en s’écroulant par terre. Sa cousine, venue avec d’autres femmes lui remonter le moral, s’est évanouie aussi. C’est la panique, les femmes crient son nom «Eno, Eno».
Comme si elle est possédée par un esprit, elle fait des convulsions. On essaie de la maîtriser, mais elle se débattait de toutes ses forces. Et pour éviter qu’elle se morde la langue, une fille du service de sécurité teint ses mâchoires contractées. Et c’est finalement des hommes préposés à assurer la sécurité qui sont venus la réanimer avant de la transporter vers la voiture. Mais, la jeune dame, étreinte par la douleur de la séparation d’avec son père, a été escortée par deux femmes en traînant lourdement ses pieds. Sous un soleil ardent, l’émotion et la douleur de la séparation faisaient craquer certaines personnes au moment de descendre le cercueil dans le trou. Les différents enterrements sont faits selon les règles du protocole sanitaire.
Après, il s’en suivi les inhumations de M. G., qui était venue assister au décès de son frère il y a quelques jours avant d’être emportée par la grande faucheuse, puis de E.D., de E.B., de A.G et enfin de A.N.N. «Il est difficile de connaître chez les chrétiens le nombre exact de morts. Il y a ceux qui sont morts il y a trois voire quatre jours avant qu’on ne procède à leur enterrement. Il y a des jours où on peut rester sans inhumation. Mais ces jours-ci, nous avons constaté une augmentation de décès. Aujourd’hui (samedi), nous devons enterrer dix corps», dévoile sous l’anonymat un fossoyeur.
Alors qu’une jeune fille, venue assister à l’inhumation de la belle-mère de sa cousine, met cette hausse des cas de décès sous l’effet de la grippe et du paludisme. «A chaque hivernage, c’est toujours comme ça. Il y a beaucoup de morts chaque année à cette période», dit-elle tout en reconnaissant que la maladie du coronavirus pourrait aussi être l’explication de cette situation.
En écho, Habib Sagna, le gestionnaire du cimetière, ne cache pas que la situation est préoccupante comme l’atteste, dit-il, le nombre d’enterrements dans la matinée du samedi. Il dit : «Ces temps-ci il y a une augmentation des décès. Seulement, il est difficile de déterminer ces morts avec les catholiques qui gardent les corps pendant plusieurs jours avant d’enterrer. Mais, ces deux semaines passées nous avons connu une affluence. On pouvait rester un jour sans enterrement. Mais avec l’augmentation notée ces jours ci, ce que les gens craignent est bien là, c’est-à-dire le Covid-19.» En tout cas, le bilan des mois de juin et juillet donne le vertige. «Au mois de juin, nous avons enterré 20 corps. A la date du 24 juillet, nous en sommes déjà à 18 enterrements pour ce mois. Il faut s’attendre à ce que ce nombre augmente d’ici la fin du mois. Et si la situation continue comme ça, on sera obligé de fermer le cimetière dans deux ans et demi. Il ne reste qu’une bande de terre et quelques poches aux alentours du mur. Mais si la situation du Covid-19 perdure d’ici 2024 maximum, on finira par fermer le cimetière», craint le gestionnaire du cimetière, qui a été inauguré en 1997. A l’en croire, trois enterrements sont déjà enregistrés pour le mardi prochain. «Et, il pourrait y avoir des enregistrements pour le lundi.
Le rush est noté le samedi parce que c’est un jour non ouvrable», précise M. Sagna. Le cimetière Saint-Lazare est érigé sur une superficie de 8 ha.
A l’intérieur de ce pré carré, jalonnent des tombes qui rivalisent de beauté. Sur ces dernières sont érigées des stèles carrelées et flanquées de croix qui témoignent de l’appartenance des morts au Christ Jésus. Elles portent les noms de leurs occupants, leur date de naissance, de rappel à Dieu, les photos des disparus. Les images du Christ et de la vierge Marie sont fièrement accrochées sur les stèles de certaines tombes. Des fleurs sont plantées tout autour pour orner ces dernières demeures.
UN DIMANCHE PAS COMME LES AUTRES
Le rythme d’enterrements a considérablement augmenté au cimetière de Yoff en cette période où le Sénégal fait face à une 3ème vague de Covid19 particulièrement difficile. Qu’est-ce qui l’explique ? Qu’en est-il réellement ?
Le rythme d’enterrements a considérablement augmenté au cimetière de Yoff en cette période où le Sénégal fait face à une 3ème vague de Covid19 particulièrement difficile. Qu’est-ce qui l’explique ? Qu’en est-il réellement ? Retour sur un dimanche pas comme les autres.
Le dimanche à Bamako, c’est connu : c’est le jour des mariages. A Yoff, c’est le jour des enterrements. Le légendaire calme de la cité Djily Mbaye est perturbé ce dimanche. Entre les gyrophares des corbillards et les pleurs, c’est une fin de semaine pas comme les autres que vivent les occupants des maisons jouxtant la porte principale du cimetière musulman de Yoff. Effréné, le rythme des enterrements l’est ! En effet, entre 9 heures et 15 heures, ce n’est pas moins de 9 cérémonies d’inhumation qui ont été dénombrées. Une situation inédite qui interpelle plus d’un, surtout les habitants de la cité. «Je suis incapable de te dire la moyenne mais je sais que le nombre d’enterrements a considérablement augmenté depuis plus d’une semaine», a précisé Seynabou Diouf trouvée devant l’arrêt de bus. Sceptique lors des deux premières vagues, la dame «n’enlève son masque que pour dormir. A la radio, on annonce que 5 décès liés au Covid-19 mais je constate depuis quelque temps que c’est beaucoup plus que ça». Pour mesurer l’ampleur de la situation, la mosquée où se déroule la prière mortuaire est un baromètre
«J’ai fait plus de 10 ans ici, mais je n’ai jamais vu ça»
Vers 11 heures, 3 corbillards sont stationnés devant la grande porte du cimetière. Ils attendent que la place se libère pour pouvoir inhumer. Pendant que la prière mortuaire est en train de se dérouler, des personnes viennent avec le permis d’inhumer délivré par l’administration pour chercher une place. C’est un homme préposé à la porte qui se charge de vérifier la conformité de l’acte avant de proposer une place. Pendant ce temps, le parking du cimetière est noir de monde. Les bus Ndiaga Ndiaye arrivent de partout et se mélangent aux voitures particulières. Sur les gestes barrières, le port du masque est respecté. La distanciation sociale d’un mètre ne pouvant être respectée vu le nombre impressionnant de personnes présentes, les gens se bousculent pour rentrer dans les bus afin de retourner. Le personnel municipal devant aider à faire les enterrements est débordé. Pour recueillir les propos, il faut attendre des heures tant ils sont occupés. La canicule n’aidant pas, quand ils ont 5 minutes de repos, ils s’empressent de rentrer dans le bureau qui est juste devant la mosquée. «J’ai fait plus de 10 ans ici mais je n’ai jamais vu ça. Le rythme d’enterrements est vraiment soutenu. Je ne sais pas si tous les défunts sont victimes du Covid-19 mais une chose reste certaine c’est qu’il y en a. Les gens devraient venir ici pour voir que le Covid-19 est une maladie qui existe. Il faut tout faire pour l’éviter. Je sais que je risque ma vie mais c’est mon travail, je n’ai pas le choix», a affirmé Ousseynou Wade
Par Madiambal DIAGNE
LES MAITRES TOMBERAIENT-ILS AU NIVEAU DE LEURS DISCIPLES ?
Je fais partie de ceux qui pensent que Jules Ferry doit être compté parmi les hommes politiques qui ont le plus apporté à leur pays.
Je fais partie de ceux qui pensent que Jules Ferry doit être compté parmi les hommes politiques qui ont le plus apporté à leur pays. Il a instauré l’école obligatoire et a fait de l’école publique le socle de la République française. Jules Ferry a aussi considéré, dans la mise en œuvre des programmes éducatifs, que «la morale appartient à l’école» tandis que «la religion appartient aux familles et à l’Eglise». En d’autres termes, celui qui voudrait inculquer des notions d’éducation religieuse ou confessionnelle, selon ses préceptes et critères personnels ou familiaux, pourrait recourir au système éducatif de son «église». Une liberté de choix est donc reconnue à tout parent. Ainsi, l’école publique devrait fonctionner selon des paradigmes ou quelques grands principes que sont : la liberté de l’enseignement, la gratuité, la neutralité et la laïcité. On ne va pas tomber dans le péché de croire que tout était meilleur hier, au contraire, on devrait s’évertuer à devenir meilleur qu’on ne l’était hier et rendre notre société meilleure qu’elle ne l’était jadis. Seulement, l’actualité de ces derniers temps indique qu’en dépit des efforts consentis, le secteur de l’éducation est en train d’aller à vau-l’eau. L’école est sans doute le reflet de sa société et l’image hideuse qu’offrent les écoles et universités sénégalaises renseigne sur les gros périls qui guettent la société, pour ne pas dire qu’elle se trouve dans une certaine décadence. Platon prédisait : «Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants. Lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles. Lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter. Lorsque, finalement, les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne se reconnaissent plus d’autorité au-dessus d’eux, alors c’est là en toute beauté et en toute jeunesse le début de la tyrannie.» Pour le cas du Sénégal, on ajouterait que les éducateurs eux-mêmes en sont arrivés à renoncer à leur rôle, pour ne pas dire qu’ils ont trahi leurs idéaux.
Va-t-on arrêter d’enseigner Kant, Bergson, Hegel, Nietzsche, Camus, Sartre et autres ?
Ousmane Baldé est un enseignant qui n’était pas connu du grand public. Il exerçait tranquillement son rôle de professeur d’anglais et n’avait sans doute pas manqué d’être reconnu par ses pairs. Il était alors devenu un encadreur ou formateur. «Mister Baldé» a eu la main malheureuse d’avoir choisi, en mai dernier, un sujet d’épreuve d’anglais pour les candidats à l’examen blanc du Baccalauréat du département de Rufisque. Le sujet était un texte tiré d’une lettre d’un homosexuel adressée à ses parents pour leur révéler ses penchants sexuels. Les élèves étaient invités à donner leur opinion sur le sujet et d’argumenter leurs positions. Une épreuve discursive, de dialectique, comme on le demande régulièrement à tout élève des classes de Terminales, aspirant au Baccalauréat qui constitue le premier diplôme universitaire. Ousmane Baldé a fait l’objet d’un lynchage systématique par des organisations homophobes. Les différentes autorités de l’éducation nationale l’ont jeté en pâture devant les médias et il ne se trouvait pas une voix pour dire que Ousmane Baldé n’a commis aucune faute. Les syndicats d’enseignants ont même participé à l’hallali, jusqu’à demander des sanctions contre leur pauvre collègue. Ousmane Baldé s’était vu obliger de se mettre devant les caméras de télévision, s’identifiant et se mettant (et sa famille avec) en danger physique, pour s’excuser de la méprise d’avoir choisi un tel sujet et surtout de se présenter comme un père de famille modèle qui sait réciter des versets du Coran et qui sait faire preuve de religiosité. Ousmane Baldé, sans aucune forme de procès, a fait l’objet de sanctions administratives. Il n’y a aucun risque à dire qu’il a été injustement sanctionné et on ne le dira jamais assez, ses pairs enseignants et les autorités académiques et de tutelle n’ont pas protégé un fonctionnaire de l’éducation qui a agi strictement à l’aune des règles de sa profession. On saura par la suite que le même sujet avait pourtant été donné à d’autres générations d’élèves, sans que cela n’eût à choquer. La lâcheté des enseignants est sidérante devant un activisme subitement débordant de certains groupes sociaux qui, du reste, n’ont pas encore fait la preuve de leur majorité dans la société sénégalaise. Quels gages voudrait-on donner, à qui et pour quelles raisons, pour que Ousmane Baldé soit ainsi le bouc émissaire ? Les réactions passionnées suscitées par cette question, trop exagérément amplifiée par les médias, montre bien que la question de l’homosexualité est devenue un débat de société au Sénégal et que le secteur de l’éducation ne devrait plus l’occulter ou l’ignorer. Il demeure qu’il y aurait un gros risque à laisser des organisations confessionnelles ou de quelque obédience qu’elles soient dicter le choix des matières et sujets à traiter en classe dans les écoles publiques. Mieux, qui, y compris les pourfendeurs de Ousmane Baldé, n’a pas eu à suivre des cours portant sur l’œuvre de grands philosophes qui ont discuté jusqu’à l’existence de Dieu ? Est-ce que pour la morale ou pour toute autre religion l’homosexualité serait un péché plus grave que la négation de l’existence de Dieu ? Devrait-on dès lors bannir des curricula d’enseignement les thèmes et matières qui ne plairaient pas à certains croisés d’un nouvel ordre sociétal au Sénégal ? Quel est l’étudiant ou l’enseignant au Sénégal qui n’a pas été en grève pour le prétexte de supposées atteintes aux franchises universitaires et autres libertés académiques ? Les libertés académiques et les franchises sont à l’université ce qu’est l’immunité parlementaire aux parlementaires et l’immunité diplomatique aux diplomates. A moins qu’on ne veuille désormais dédier exclusivement aux querelles de partis politiques et aux compétitions électorales ce principe sacro-saint du monde universitaire. Au demeurant, la responsabilité de l’Etat est engagée dans le sens où on observe une frilosité, qui frise la compromission, sur certains principes fondamentaux comme la liberté de culte, la liberté d’expression ou d’association. S’il y a des gages à donner, l’Etat doit les donner à tout citoyen, à qui il doit protection au nom des valeurs républicaines. Toute autre posture est condamnable, encore que les tenants du pouvoir n’ont aucun intérêt à encourager le développement ou le triomphe de groupuscules tonitruants qui, par leurs actions, sapent notre commune volonté de vivre ensemble.
Quand les élèves auront le droit de frapper leurs maîtres et jusqu’au sang…
Le 20 décembre 2013, nous nous indignions dans ces colonnes de la furie d’étudiants qui dispersaient, par la violence, une conférence sous l’égide du Professeur émérite Souleymane Bachir Diagne. La conférence que devait animer Paulin Houtondji était organisée par la Fondation Léopold Sédar Senghor. Les étudiants, prétextant que c’est Souleymane Bachir Diagne qui a piloté les travaux de réforme de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), avaient interrompu la conférence et déclaré le brillant universitaire persona non grata à l’université. Et pourtant, Souleymane Bachir Diagne, qui a longtemps enseigné à l’Ucad, a rendu de fiers services à l’institution. Le comble n’était pas que des étudiants qui peuplaient la célèbre Université Cheikh Anta Diop de Dakar voulaient garder un niveau de frais d’inscription qui n’existait plus qu’au Sénégal ou qu’ils exprimaient leur revendication par la violence et contre leurs «maîtres», mais surtout qu’ils trouvaient en certains de leurs maîtres une compréhension pour ne pas dire un encouragement ou une incitation. En effet, ils étaient nombreux des enseignants de l’Université sénégalaise à se gausser des déboires de Souleymane Bachir Diagne dont la renommée mondiale a pu faire quelques jaloux. Ces étudiants n’étaient point sanctionnés. Comment peut-on alors s’étonner qu’un autre étudiant puisse se permettre, devant les caméras des téléphones portables de ses camarades, d’arracher en plein cours le micro des mains de son professeur, interrompant ainsi le cours pour débiter des revendications de quelque ordre. Il a pu passer pour une vedette devant ses camarades étudiants qui l’acclamaient et qui ont tenu à le défendre devant le Conseil de discipline. Et il se trouve des enseignants universitaires qui jugent sévère la sanction d’exclusion d’un tel étudiant. Comme il se trouve des enseignants universitaires qui protestent contre les mêmes sanctions infligées à d’autres étudiants reconnus coupables d’avoir planqué des machettes, coupe-coupe et autres armes blanches dans leurs résidences universitaires, dans le projet criminel d’en découdre jusqu’au sang à l’occasion de compétitions électorales entre étudiants ou pour tout autre raison. Il arrive de plus en plus que les enseignants mettent au-dessus de leur engagement professionnel leurs inclinaisons politiques et partisanes. Ces enseignants préfèrent sauver la tête de leurs camarades de partis ou de luttes politiques plutôt que de préserver l’institution universitaire. La situation est si absurde que des syndicats d’enseignants sont souvent allés en grève pour, non pas des revendications syndicales ou professionnelles, mais parce que l’un des leurs a eu des déboires judiciaires du fait de ses engagements politiques partisans, engagements politiques exprimés ou manifestés en dehors du cadre de l’école ou de l’université. Assurément, faute de pouvoir les élever à leur niveau, les maîtres finissent par descendre au niveau de leurs disciples. Si tout cela se passe de la sorte à l’université, pourquoi devrait-on s’étonner que dans les lycées et collèges des élèves brûlent la salle des professeurs ou déchirent devant les réseaux sociaux les cahiers et feuilles de composition ou narguent les responsables de leurs établissements qui leur imposaient durant l’année scolaire le port du masque comme mesure de prophylaxie contre la pandémie du Covid-19 ? Comment s’étonner qu’un élève ne trouve rien de mieux à faire que de balancer une brique sur la tête de son professeur et le couvrir de sang ? On nous dira que l’éducation de l’enfant incombe aux parents. Soit ! Mais l’enseignant a un rôle fondamental d’éducateur. Qui n’a pas gardé en mémoire le regard tutélaire et d’autorité d’un enseignant ou d’un surveillant qui suffisait pour faire comprendre à l’élève que ses turpitudes et autres mauvais comportements devront être laissés à la porte de l’école ? L’école est le meilleur ascenseur social de notre système républicain, et bien des Sénégalais, à toutes les stations publiques, sont le fruit de cette école publique.
Post scriptum: La chronique «les Lundis de Madiambal» sera en vacances jusqu’au 6 septembre 2021.
Par Ousmane BADIANE
«SAVOIR RAISON GARDER !»
A propos des Articles l. 30 et l. 31 du projet de code électoral, Ousmane BADIANE, Plénipotentiaire de BBY à la Commission politique du Dialogue national donne son point vue
L’Assemblée nationale a adopté en sa séance du lundi 12 juillet 2021 par 96 voix, contre 5 et zéro abstention, une loi sous le n° 17 /2021 portant nouveau Code électoral. Ce document est le fruit de la réflexion de la Commission politique du dialogue national qui avait démarré ses travaux sous le magistère du général Mamadou Niang, décédé le 28 décembre 2020. Les députés, toutes sensibilités confondues, ont rendu un vibrant hommage à cet homme de dialogue, aux qualités exceptionnelles, qui a joué un rôle majeur dans la recherche permanente du consensus entre les acteurs politiques.
Le Rapport spécial, puis complémentaire, relatif aux travaux de la Commission politique du dialogue national, remis au Président de la République le 16 août 2020, et faisant état de 25 points d’accord sur les 27 qui ont été examinés, en est une parfaite illustration. Heureusement que la relève à la tête de la Commission politique est assurée par l’éminent professeur Babacar Kanté, assisté du professeur Aliou Sall et de l’expert Mazide Ndiaye. Tous les trois, membres de la commission cellulaire, ont déclaré inscrire leur action, dans la continuité du sillon déjà tracé par le général, c’est-à-dire la recherche constante du consensus entre les acteurs du jeu politique. Au bilan, la Commission politique du dialogue national a abattu un travail considérable. Composée de 80 membres, elle a tenu 126 réunions étalées sur 20 mois de travaux effectifs, à cause de la pandémie du covid 19. Récemment, lors d’un séminaire résidentiel tenu à Dakar, du 28 juin au 03 juillet 2021, elle est parvenue à élaborer un projet de Code électoral consensuel, touchant 65 articles sur les 356 que comporte le Code électoral.
C’est là assurément, l’expression élevée de la volonté de tous les acteurs du processus électoral de contribuer positivement à l’amélioration continue du système électoral de notre pays. C’est la raison pour laquelle beaucoup de sénégalais n’arrivent pas à comprendre que lors de l’examen du projet de loi à l’Assemblée nationale certains députés de l’opposition aient délibérément choisi de tirer à boulets rouges sur le texte du Code électoral.
Pourtant, comme chacun le sait, le processus d’élaboration de ce document, s’est inscrit du début à la fin, dans une démarche absolument inclusive et participative. Les représentants des pôles membres de la commission politique du dialogue national qui ont participé à l’élaboration des termes de référence, ainsi qu’à toutes les étapes du processus décisionnel, peuvent en témoigner.
Il est regrettable de constater que de nombreuses critiques faites par l’opposition sont sans fondement, et parfois sont injustes. Pour elle, le nouveau Code électoral serait « contraire à la Constitution » ; « non consensuel » ; et « liberticide et anticonstitutionnel ; pire, ce Code n’aurait « pour finalité que d’écarter d’éventuels adversaires au président Macky Sall ».
Devant de telles accusations, on mesure facilement la part de contre-vérités qu’elles renferment. En parcourant d’un long regard la trajectoire électorale de notre pays, on ne peut que s’accorder avec le Ministre de l’Intérieur Félix Antoine Diome et le Grand Serigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop sur le fait que les dispositions des articles L.31 et L. 32 du Code électoral, devenus L. 29 et L. 30 dans le nouveau Code électoral, « n’ont jamais bougé » et remontent au Code consensuel de 1992.
En vérité, on peut affirmer sans risque de se tromper que ces deux dispositions sont antérieures à la mouture du Code de 1992. Elles sont consubstantielles à la naissance de notre Code électoral et du fichier électoral tous les deux nés à la même époque : 1976- 1977.
En effet, le Code électoral dans sa texture actuelle, n’existait pas avant 1976. Ce qui existait, c’étaient les listes électorales qui dataient de l’époque coloniale, et qui régissaient la compétition électorale, depuis la période des quatre communes, jusqu’au début des années des indépendances. Avant 1976, on ne parlait pas de fichier électoral et de Code électoral.
Le premier, est un concept qui relève du vocabulaire digital. Il vise le support électronique contenant des informations concernant les électeurs. Tandis que le second, qui rentre dans le cadre du phénomène juridique de la codification, il désigne un document unique relié sous forme de brochure unique qui contient un certain nombre de textes législatifs et réglementaires épars, concernant la matière électorale. Avec l’accession de notre pays à la souveraineté internationale, les textes d’inspiration coloniale qui organisaient les élections, ont été abrogées pour l’essentiel.
C’est dire que l’histoire du Code électoral et du fichier électoral sénégalais sont donc intimement liées à l’évolution des différentes convulsions politiques et sociales qui ont émaillé la vie démocratique dans notre pays. De 1960 à 1974, les élections se déroulaient sous le régime de parti unique ou unifié, avec des scores qui avoisinaient les 100%.
A partir de 1974, avec la naissance du Parti Démocratique Sénégalais (PDS), un tournant s’est opéré sur la scène nationale, avec l’apparition de plusieurs formations concurrentes dans le paysage politique. C’est l’époque du « multipartisme encadré » en 1976, avec le Président L.S. SENGHOR, qui a reconnu dans un premier temps trois (3), puis quatre (4) courants politiques.
C’est ainsi que le législateur a senti la nécessité de disposer d’un instrument d’organisation et de régulation des règles du jeu électoral. D’où l’adoption du Code électoral en 1976, en vue de l’organisation des élections présidentielles et législatives de février 1978.
Il convient de préciser qu’au moment de l’informatisation du fichier électoral en 1977, il a été procédé à une annulation de toutes les listes électorales qui régissaient l’organisation des scrutins, par l’article premier de la loi n°77-01 du 05 janvier 1977 portant reconstitution des listes électorales.
Par la loi n°76-96 du 02 août 1976 portant Code électoral, le législateur a institué un Code électoral dont la partie règlementaire a été fixée par le décret n°77-871 du 5 octobre 1977.
Les dispositions de ce Code qui devraient entrer en vigueur le 1er mars 1977 (article L. 162) ont été respectivement révisées par la loi n°77-57 du 26 mai 1977 modifiant certaines dispositions du Code électoral(partie législative); la loi n°77- 83 du 21 juillet 1977et la loi organique n° 77-95 du 17 octobre 1977.
Les accusations de l’opposition selon lesquelles les articles L.31 et L.32 du Code électoral, ne sont rien d’autre que « l’expression manifeste de Macky Sall d’écarter Karim Wade et Khalifa Sall », sont sans fondement.
Dans le Code électoral de 1982, le contenu des dispositions de ces articles existait déjà. Textuellement, rien n’a changé dans la rédaction de ces deux articles qui ont accompagné le premier Président de la République, Léopold Sédar Senghor, jusqu’ à Macky Sall, en passant par les Présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade.
Dans le Code électoral de 1982 avec la loi n° 82-10 du 30 juin 1982 portant Code électoral (partie législative) modifiée et le décret n° 482- 478 du 7 juillet 1982 portant Code électoral (partie réglementaire) modifié, il est mentionné : «article l3 Ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale :
1) les individus condamnés pour crime ;
2) ceux condamnés à une peine d’emprisonnement sans sursis, ou à une peine d’emprisonnement avec sursis d’une durée supérieure à un mois, assortie ou non d’une amende, pour l’un des délits suivants : vol, escroquerie, abus de confiance, trafic de stupéfiants, détournements et soustraction commis par les agents publics,, corruption et trafic d’influence, contre façon et en général pour l’un des délits passibles d’une peine supérieure à cinq ans d’emprisonnement ;
3) ceux condamnés à plus de trois mois d’emprisonnement sans sursis, ou à une peine d’emprisonnement d’une durée supérieure à six mois avec sursis, pour un délit autre que celui énuméré au deuxièmement cidessus sous réserve des dispositions de l’article L5 ;
4) ceux qui sont en état de contumace ;
5) les faillis non réhabilités dont la faillite a été déclaré soit par les tribunaux sénégalais, soit par un jugement rendu à l’étranger et exécutoire au Sénégal ;
6)ceux contre qui l’interdiction du droit de voter a été prononcé par une juridiction pénale de droit commun ;
7) les incapables majeurs. » «article l4» Ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale pendant un délai de cinq ans à compter de la date à laquelle la condamnation est devenue définitive, les condamnés soit pour un délit visé à l’article L3, 3° à une peine d’emprisonnement sans sursis égale ou supérieure à un mois ou égale à trois mois, ou une peine d’emprisonnement avec sursis égale ou supérieure à trois et inférieure ou égale à six mois, soit pour un délit quelconque à une amende sans sursis supérieure à 200.000 F CFA, sous réserve des dispositions de l’article L5.
Toutefois, les tribunaux, en prononçant les condamnations visées au précédent alinéa, peuvent relever les condamnés de cette privation temporaire du droit de vote et d’élection. Sans préjudice des dispositions de l’article L3 et du premier alinéa du présent article, ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale pendant un délai fixé par le jugement, ceux auxquels les tribunaux ont interdit le droit de vote et d’élection par application des lois qui autorisent cette interdiction. » Ce sont ces dispositions des articles L.3 et L.4, contenues dans le Code de 1982, qui sont reconduites telles quelles dans le Code électoral de 1992 (art. L.31 et L.32), avec l’adoption de la loi n° 96-12 du 27 février 1992 portant Code électoral (partie législative) et le décret n° 92-267 du 15 février 1992 (partie réglementaire).
Depuis lors, ces dispositions sont dans toutes les versions du Code électoral, jusqu’à celle de la dernière mouture qui vient d’être votée le 12 juillet 2021. On peut dire que les dispositions des articles L.3 et L.4, devenues L.30 et L.31 dans le Code de 1992, qui constitue « une loi de référence » (Le Quotidien, n° 5517 du mercredi 14 juillet 2021), sont dans toutes les versions du Code électoral, depuis bientôt quatre décennies. Comment donc affirmer sans incohérence que ces dispositions ne visent qu’à « écarter Karim Wade et Khalifa Sall et d’autres opposants au président Macky Sall » ?
En examinant les différentes moutures du Code électoral, on constate que le contenu des articles L.3 et L.4, devenus L.30 et L.31 dans le Code de 1992, et L.29 et L.30 dans l’actuel Code, n’a pas du tout changé. Les seuls changements notés résultent de la nomenclature du texte, c’est-à-dire la structuration des chapitres et de la numérotation des articles.
Les exemples ci-dessous, le prouvent aisément et il y a lieu de préciser que les dispositions mises en gras constituent celles ayant fait l’objet de modifications.
-Version 1998 (loi n° 92-15 du 15 février 1992 portant Code électoral (partie législative) et le décret n° 92- 267 du 15 février 1992 (partie réglementaire): art L. 25 et L.26
-Version 2000 (Loi n° 92-15 et 92-16 du 7 février 1992 portant Code électoral (partie législative) et décret n° 92- 267 du 15 février 1992 (partie réglementaire): art L. 25 et L.26
-Version 2001 (loi n° 92-15 et 92-16 du 7 février 1992) portant Code électoral (partie législative) et Décret n° 92- 267 du 15 février 1992 (partie réglementaire): art L 25 et L.26
-Version 2002 (loi n° 97-15 du 8 février 1997): art L. 25 et L.26 -Version 2007 (loi n° 92-16 du 7 février 1992 ; loi n° 97-15 du 8 février 1997.) portant Code électoral (partie législative), modifié et le décret n° 92- 267 du 15 février 1992 (partie réglementaire). art L. 25 et L.26
-Version 2012 (loi n° 2012- 01 du 3 janvier 2012 abrogeant et remplaçant la loi n° 92- 16 du 7 février 1992) portant Code électoral (partie législative), modifiée et décret n° 2012-13 du 5 janvier 2012, abrogeant et remplaçant le décret n°92- 267 du 15 février 1992 portant Code électoral(partie réglementaire), modifié : art. L.30 et L.31
-Version 2014 (loi n° 2014-18 du 15 avril 2014 abrogeant et remplaçant la loi n° 2012-01 du 3 janvier 2012 portant Code électoral (partie législative) et décret n° 2014-514 du 18 avril 2014 abrogeant et remplaçant le décret n° 2012-13 du 5 janvier 2012 portant Code électoral (partie réglementaire): art. L.30 et L.31
-Version 2018 (loi n° 2017-12 du 18 janvier 2017 portant Code électoral (partie législative), modifiée par les lois :
N°2017-33 du 21 juillet 2017 ;
-N° 2018- 22 du 4 juillet 2018 ; et -Décret n° 2017- 170 du 27 janvier 2017 abrogeant et remplaçant le décret n° 2014-514 du 16 avril 2014 portant Code électoral(partie réglementaire) : art. L.31 et L.32.
Ces quelques exemples des versions du Code électoral, depuis le Code de 1982 jusqu’au dernier qui vient d’être voté en juillet 2021, montrent que le Président Macky Sall , n’a absolument rien à voir avec ce que l’opposition considère comme des dispositions ourdies par le chef de la coalition Benno Bokk Yakaar, pour « écarter » des adversaires politiques et les éliminer de la compétition électorale.
C’est la raison pour laquelle, nous considérons que les déclarations du « Congrès pour la Renaissance de la Démocratie « (CRD) et du « Mouvement pour la Défense de la Démocratie » (M2D), selon lesquelles les « articles L.31 et L.32 constituent de fait un moyen de confiscation permanente des droits civils et politiques de Karim Wade, de Khalifa Ababacar Sall, d’Abdoul Mbaye et très prochainement d’autres leaders de l’opposition démocratique, entre les mains de Macky, qui en use et en abuse », sont dénuées de tout fondement. Ce procès fait au Président de la République, nous semble moralement injuste, juridiquement infondé, politiquement indéfendable et démocratiquement subversif.
Elles suggèrent des appels à un déclenchement imminent d’un mouvement insurrectionnel par la « prise du pouvoir par la rue », pour non seulement écourter le mandat du Président Sall et l’empêcher de briguer un troisième mandat, mais même, selon les termes de leur déclaration, elles constituent un appel au peuple sénégalais à un soulèvement populaire, pour empêcher le Président de la République, pourtant légitimement et démocratiquement élu, de pouvoir désigner «un successeur à même de lui assurer ses arrières».
Vouloir empêcher un leader porté au pouvoir et soutenu par une très forte coalition, Benno Bokk Yakaar, de pouvoir même désigner un « successeur » dans les rangs de sa propre coalition, constitue, à vraie dire, un défi à l’entendement ! Comme on le constate donc, au-delà de la question du troisième mandat, ce qui préoccupe l’opposition, c’est la situation inconfortable de certains de ses leaders qui ont des affaires pendantes devant la Justice et qui, par conséquent, sont dans le champ d’application des dispositions générales et impersonnelles des articles L.31 et L.32 du Code électoral. Ce qui est paradoxal dans notre pays, c’est qu’au moment où les citoyens, s’attendaient à voir tous les hommes politiques qui aspirent à diriger les exécutifs locaux ou nationaux, soient les premiers à se réjouir et à « bondir de joie », tous ensemble, dans un formidable élan d’adhésion à une loi qui n’a d’autre objectif que de moraliser la vie politique et la société dans son ensemble. Aujourd’hui, tous les observateurs s’accordent à penser que la plupart des pays d’Afrique sont confrontés aux problèmes du terrorisme et aux menaces sérieuses qu’il fait planer sur la paix et la sécurité des peuples. C’est ici le lieu de saluer la parution récente de l’excellent ouvrage de l’enseignant- chercheur en Droit, Mouhamadou Mounirou SY, Conseiller spécial du Secrétariat général du Gouvernement, intitulé « Les sirènes de Gao : l’Afrique après 60 ans d’indépendance ». (Édition Sirius, 2021), qui constitue une contribution majeure aux défis majeurs qui interpellent les Etats du Sahel dans la lutte contre le terrorisme.
Pour notre pays, qui va très bientôt entrer dans le cercle restreint et convoité des pays producteurs de pétrole et de gaz, les dispositions des articles L.30 et L.31 du Code électoral, gardent toute leur actualité, et peuvent puissamment contribuer à « carapacer » notre économie contre les trafiquants de toutes sortes qui ne cherchent qu’à faire main basse sur les ressources naturelles du pays. On peut donc dire que ces dispositions qui figurent dans notre corpus normatif législatif depuis plus de quarante ans, ne sont dirigées contre qui que ce soit en particulier. Comme toute loi, elles sont générales et impersonnelles, non sélectives et non discriminatoires. Elles ont vocation, comme toute règle de droit à s’appliquer à tous les citoyens, qu’ils soient leaders de parti politique ou non. Il est dès lors, absolument étonnant et incompréhensible que l’opposition pointât du doigt le Président Macky Sall, en l’accusant d’être l’instigateur de ces lois pour « écarter » des adversaires politiques. C’est pour toutes ces raisons que je voudrais en toute humilité, inviter l’opposition à savoir raison garder, pour permettre à notre drapeau démocratique, de flotter toujours plus haut dans le firmament des nations authentiquement démocratiques. Cet acquis important qui est la «marque déposée» de notre label démocratique, nous le devons à la tradition de dialogue multiforme qui a toujours rythmé la marche démocratique de notre société.
Le Président Macky Sall, depuis son avènement à la magistrature suprême en 2012, a toujours inscrit son action dans le sillage de cette trajectoire. Il a lancé de nombreux appels au dialogue et s’est toujours engagé à respecter et faire appliquer les décisions consensuelles issues des concertations entre les acteurs politiques.
Dès avant le démarrage des travaux du dialogue politique, il était très clairement dit dans les termes de référence et dans le Code de conduite, que les points discutés ayant fait l’objet de consensus, vont être appliqués et mis en œuvre, mais les points sur lesquels il y a divergence seront soumis au Chef de l’Etat pour arbitrage. Les choses se sont toujours passées ainsi. Depuis 1992 avec le Code consensuel, les concertations entre les acteurs politiques sont devenues une tradition, avant comme après chaque élection. Les points qui ont fait l’objet d’accord sont mis en œuvre et appliqués. Les points de désaccord entre les acteurs politiques sont soumis au Chef de l’Etat pour arbitrage. C’est exactement ce qui s’est passé. Le Président Macky Sall a respecté tous ses engagements. Toutes les concertations et les audits du fichier électoral sont accompagnées de recommandations. Celles-ci sont échelonnées dans le temps : court terme, moyen terme et long terme, avec des échéanciers d’exécution et un calendrier de mise en œuvre. C’est ainsi que lors de la (Mission d’Audit du Fichier Electoral), (MAFE) 2010, il y avait 108 recommandations.
La MAFE 2018 avait élaboré plus de 60 recommandations. La MAFE 2020 a élaboré une cinquantaine de recommandations. Quant au Cadre de Concertation sur le Processus Electoral (CCPE), il avait formulé plus de 50 recommandations. C’est donc faire un mauvais procès au Président Macky Sall, que de dire qu’il n’a pas respecté les recommandations issues de la dernière mission d’audit du fichier électoral. Les experts internationaux sélectionnés dans le cadre de cette mission, n’ont jamais suggéré la suppression des articles L. 30 et L.31 du Code électoral. Ce qu’ils ont recommandé, c’est que la perte des droits civiques pour un citoyen, suite à une condamnation, ne soit pas définitive, et qu’une limite à la déchéance des droits civils soit fixée, pour donner une chance à la personne qui a purgé sa peine, de recouvrer la plénitude de ses droits civiques, en vue d’être électeur et éligible. C’est une recommandation pertinente sur laquelle tous les acteurs politiques devraient pouvoir s’accorder facilement, l’inscrire à l’ordre du jour de la prochaine revue du Code électoral, et trouver ensemble la meilleure formule consensuelle de rédaction, pour que cette disposition devienne parmi les plus consolidantes pour notre démocratie. En tout état de cause, en matière électorale, il n’y a pas de questions tabous.
Tout doit être discuté, mais à condition que les acteurs politiques acceptent de se mettre autour de la table pour dialoguer de façon sincère et constructive. L’opposition doit tirer toutes les leçons utiles qui découlent du fait que sa requête auprès du Conseil constitutionnel, pour contester le projet de réforme du Code électoral, n’a pas eu une suite favorable. Elle a été déboutée par la Décision n° 3/C/2021, Affaires n° 3 et 4 C/ 2021 en date du 22 juillet 2021. C’est là, assurément, un indice éclairant qui confirme que notre pays est véritablement une démocratie authentique et un Etat de droit qui respecte la séparation des pouvoirs. Tous les acteurs politiques doivent prendre conscience et comprendre que quand sonne l’heure du dialogue politique, il ne sert à rien d’adopter la politique de la chaise vide ou poser des conditionnalités inacceptables, pour pouvoir se soustraire de l’indispensable et salutaire dialogue politique. C’est cela, et seulement cela, qui a toujours fait la force et la vitalité de la démocratie sénégalaise.
Ousmane BADIANE
Plénipotentiaire de BBY à la Commission politique du Dialogue national.
BARTHÉLÉMY DIAS, LE MAIRE VA-T-EN-GUERRE QUI RÊVE DE S'EMPARER DE DAKAR
Premier membre de l’opposition officiellement candidat à la mairie de Dakar, l’édile de Mermoz-Sacré-Cœur espère l’emporter au sein d’une coalition regroupant les adversaires de Macky Sall. Et fustige « l’opposition molle » de certains… Dont Khalifa Sall
Jeune Afrique |
Marième Soumaré |
Publication 26/07/2021
Blouson de cuir marron, larges lunettes de soleil dissimulant une partie de son visage, bras croisés derrière le dos dans une posture de défi… En ce jour de décembre 2011, Barthélémy Dias a tout du gangster. Sur la vidéo, on le voit sortir de sa veste deux armes à feu avant de les braquer sur les hommes qui lui font face, de l’autre côté de la rue. Et tirer, à plusieurs reprises. De cet épisode lui est resté le sobriquet de « cow-boy ». D’ailleurs, il le dit lui-même : « ce jour-là, c’était le Far-West ».
À l’époque, le socialiste est maire de la commune de Mermoz-Sacré-Cœur depuis deux ans déjà. Et c’est dans sa mairie que ceux qu’il accuse d’être des nervis du Parti démocratique sénégalais (PDS, alors au pouvoir) sont venus le chercher. L’un d’entre eux, un jeune lutteur du nom de Ndiaga Diouf, mourra ce 22 décembre. Jugé et condamné en 2017 à deux ans de prison dont six mois fermes pour « coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner et détention illégale d’armes sans autorisation », Barthélémy Dias a fait appel de la décision.
Affable et disponible
Ce 7 juin 2021, c’est un homme d’un tout autre style qui nous accueille chez lui. Affable et disponible, en chemise bleue sur laquelle il s’empresse de passer une veste, il nous reçoit dans la maison familiale où il est né et a grandi, à deux pas de sa mairie. Et revient volontiers sur cet épisode marquant de sa vie et de sa carrière politique : « C’était il y a dix ans, mais rien n’a changé. Nous redoutions un troisième mandat à l’époque, nous redoutons un troisième mandat aujourd’hui. »
Fervent opposant à la candidature de l’ex-président Abdoulaye Wade en 2011, Barthélémy Dias était en détention préventive lorsque ce dernier avait finalement perdu la présidentielle du 26 février 2012. Et c’est depuis sa cellule de la prison de Rebeuss qu’il avait appelé à soutenir la candidature de Macky Sall. Mais il a rapidement pris ses distances avec le chef de l’État et il en est désormais convaincu : Macky Sall rêve, comme son prédécesseur avant de lui, de conserver le pouvoir au-delà de son deuxième mandat.
Les reports successifs des élections locales, qui devaient se tenir il y a déjà deux ans, ont peu à peu semé le doute au sein de l’opposition. Dans ses rangs aujourd’hui, beaucoup soupçonnent le chef de l’État de vouloir repousser les législatives, voire la présidentielle de 2024. Barthélémy Dias est de ceux-là. Pour barrer la route à Macky Sall, il prône l’unité, et il se verrait bien le porte-drapeau d’une large coalition regroupant opposition et société civile avec, comme principaux alliés, le Pastef d’Ousmane Sonko et le PDS d’Abdoulaye Wade.
Candidature(s)
Le 17 mai dernier, il officialisait donc sa candidature à la mairie de Dakar, coupant l’herbe sous le pied à Taxawu Dakar, le mouvement auquel il appartient. Regroupé autour de l’ex-maire de la capitale, Khalifa Sall, Taxawu Dakar n’a pas encore désigné son candidat. « Il fallait qu’il officialise sa candidature pour que les gens se réveillent », glisse l’un des proches de Barthélémy Dias.
« Notre maître mot, c’est le consensus. Aux élections locales, c’est aux militants de choisir leurs équipes, affirme pourtant Moussa Taye, membre de Taxawu Sénégal et conseiller politique de Khalifa Sall. Après, qu’il y ait des déclarations de candidature spontanées, c’est normal. C’est une bonne chose que l’on puisse comprendre les ambitions des uns et des autres. » L’actuelle maire de Dakar, Soham El Wardini, a quant à elle fait savoir qu’elle était prête à se présenter si le mouvement la désignait.
L’association sénégalaise des gynécologues-obstétriciens (asgo) indique qu’il n’y pas de danger chez les femmes allaitantes et leurs nourrissons. En revanche, elle se montre circonspecte au sujet de la femme enceinte.
«Une femme enceinte a 2 à 5 fois plus de risque d’admission en soins intensifs, de perdre son fœtus voire d’admission de son nouveau-né en unité de soins intensifs.» Ce diagnostic émane de l’Association sénégalaise des gynécologues -obstétriciens (Asgo).
Pour ces raisons, la protection maternelle et fœtale est essentielle avant, pendant et après la grossesse. Seulement, des données disponibles sur la sécurité des vaccins contre le Covid-19 pour les femmes enceintes «sont limitées». Ce qui ne permet pas aux spécialistes de se prononcer sur les risques qu’encourt la femme enceinte en s’inoculant un vaccin contre le Covid-19.
Tenant compte de leurs modes d’action, les experts estiment qu’«il est peu probable qu’ils présentent un risque pour les femmes enceintes». Afin d’élucider la question, des essais cliniques qui étudient la sécurité des vaccins et leur efficacité chez les femmes enceintes sont en cours. Sur ce, «le Center for Disease Control and Prevention (Cdc) et la Federal drug administration (Fda) ont mis en place des systèmes de surveillance de la sécurité pour recueillir des informations sur la vaccination de Covid-19 pendant la grossesse, et surveilleront de près ces informations », lit-on dans le document de l’Asgo.
Cette dernier rassure quant aux premières données de ces systèmes préliminaires. Car « ils n’ont pas identifié de complications chez les femmes enceintes qui ont été vaccinées ainsi que leurs progénitures». Toutefois, la plupart des grossesses signalées dans ces systèmes étant en cours, davantage de données de suivi sont nécessaires pour les personnes vaccinées juste avant ou au début de la grossesse.
En plus des personnes vaccinées pendant tous les trimestres de la grossesse pour mieux appréhender les effets sur la grossesse et sur les enfants. En revanche, précise le document, «les vaccins contre le Covid-19 ne sont pas considérés comme un risque pour les personnes allaitantes ou leurs enfants allaités ». Par conséquent, les femmes allaitantes peuvent recevoir un vaccin contre le Covid-19. Car, «des rapports récents ont montré que les femmes qui allaitent et qui ont reçu des vaccins à ARNm contre le Covid19 ont des anticorps dans leur lait maternel, ce qui pourrait aider à protéger leurs enfants».
L’ASGO recommande, in fine, l’utilisation de la vaccination de la femme enceinte, allaitante et en désir de grossesse. Compte tenu de leur mode d’action, les vaccins àARNm ou ceux utilisant des vecteurs viraux sont ceux à privilégier.
ME ASSANE DIOMA NDIAYE REPOND A ISMAILA MADIOR FALL
«un juge n’a pas à s’expliquer sur ses décisions» Selon Pr Ismaila Madior FALL
Me Assane Dioma Ndiaye n’a pas tardé à apporter la réplique à l’ancien ministre de la Justice, Ismaila Madior Fall.
«Quand on soutient que le Conseil constitutionnel n’a pas violé la loi, logiquement on doit être en mesure de dire quel est le texte de loi qui lui a permis de statuer à 4 membres alors que nous sommes pas dans des situations d’ indisponibilités temporaires, seule dérogation expresse prévue par l’article 23 de la loi organique régissant son organisation et fonctionnement», dit-il.
D’autre part, poursuit-il, « le Conseil constitutionnel sénégalais était jadis partisan d’une conception statique quant à ses prérogatives et compétences. Qu’est ce qui justifie subitement cette conception dynamique génératrice de la création d’un droit prétorien ? ».
Enfin, explique Assane Dioma Ndiaye, l’essence de l’avènement du Conseil constitutionnel procédait du nécessaire parachèvement de l’Etat de droit dans le prolongement de l’effectivité de la séparation des Pouvoirs telle que conceptualisée par Montesquieu.
«Sa fonction ne peut donc être un mécanisme de régulation de l’ordre public ou social au gré des contradictions conjoncturelles politiques ou non jadis dévolues à l’autorité judiciaire de façon générale encore moins un instrument supplétif ou palliatif de carences du pouvoir exécutif dans un contexte de séquençage d’obligations de charges institutionnelles positives bien définies et qui est exclusif de toute imprévisibilité exonératoire», indique Me Assane Dioma Ndiaye.
«KHALIFA DEROULE UNE FEUILLE DE ROUTE QU’IL A ETABLIE DEPUIS REBEUSS»
Lors de son passage hier à l’émission «Opinion», Moussa Taye conseiller politique de Khalifa Sall a levé un coin du voile sur la participation de l’ancien maire de Dakar aux prochaines élections locales prévues en 2022.
Taxawu Sénégal va participer aux élections locales de 2022 dans toutes les circonscriptions du pays, dans le cadre d’une large coalition avec l’opposition. la révélation est de Moussa Taye, conseiller politique de Khalifa Sall, qui était de passage hier à l’émission «opinion» sur Walfadjri.
Lors de son passage hier à l’émission «Opinion», le conseiller politique de Khalifa Sall a levé un coin du voile sur la participation de l’ancien maire de Dakar aux prochaines élections locales prévues en 2022. En effet, Moussa Taye a révélé que « Taxawu Sénégal, le moment venu, va dire comment il va s’organiser pour participer aux Locales ».
Pour ce faire, il renseigne que son candidat va participer aux élections locales dans toutes les circonscriptions électorales, et mieux, dans le cadre d’une large coalition. Balayant d’un revers de main l’information selon laquelle il y aurait une possible coalition avec l’Apr, Moussa Taye précise que « Taxawu Sénégal va s’allier avec des partis de l’opposition et non avec Benno ou avec l’Apr ».
A l’en croire, Khalifa déroule une feuille de route qu’il a établie depuis Rebeuss. Un programme qui, selon lui, s’établit en 3 phases. Dans une première étape, l’ancien maire de Dakar prévoit de faire des tournées de remerciements envers ses sympathisants et militants. Avant de rendre visite aux différentes familles endeuillées. Il estime que l’ancien pensionnaire de Rebeuss en est aujourd’hui à la troisième phase de cette feuille de route qui est la reprise effective des activités de travail de Taxawu Senegal. « Nous menons deux types d’activités : des activités physiques sur le terrain et des activités théoriques qui relèvent de stratégies politiques. Nous avons déjà finalisé un programme de tournée nationale mais Khalifa observe un moment de deuil avec le rappel à Dieu de sa maman. »
A l’en croire, une fois ce deuil terminé, Khalifa va sillonner le pays à travers les 47 départements pour aller à la rencontre des Sénégalais. Quant au débat sur le silence de Khalifa Sall qui est souvent interprété par certains comme un deal avec le parti au pouvoir, Moussa Taye se veut formel : « Il ne peut pas y avoir de deal entre Khalifa et Macky Sall. Si on n’a pas dealé avant la prison ou même pendant l’incarcération, comment peut-on le faire après la prison ? ». Quid de la posture de son mentor, il renseigne que ce dernier est dans sa stratégie politique. « Il nous a habitués à travailler beaucoup et à parler peu ». Mieux, révèle-t-il, « Khalifa est dans l’opposition et il travaille à fédérer l’opposition au niveau d’une plateforme ». D’ailleurs, persiste-t-il, Taxawu Sénégal est en train de réfléchir aux formes d’alliance à faire au plan local en menant des activités conformément à son objectif et en travaillant de concert avec les militants.
Revenant en outre sur la polémique autour des articles L31 et L32 qui, selon certains, constituent un moyen de confiscation permanente des droits civils et politiques de Karim Meissa Wade, de Khalifa Ababacar Sall, le sieur Taye est d’avis que Khalifa et Karim ont été injustement privés de leurs droits et que l’heure est venue de corriger cette injustice. « Khalifa a été privé de ses droits. Ils ont compris qu’aujourd’hui, il doit être réhabilité dans ses droits lui et Karim et quelle que soit la formule : amnistie, révision du code électoral, modification du code électoral, ouverture de procès etc. ; la formule importe peu. Tout ce qui importe, c’est qu’on reconnaisse qu’on a enlevé à Khalifa et à Karim leurs droits et qu’il faut les leur restituer », renchérit-il.
«BARTHELEMY DIAS N’A FAIT QUE DECLINER SES AMBITIONS POUR DAKAR, IL DEMEURE UN MEMBRE DE TAXAWU SENEGAL»
Affirmant l’ancrage du maire de Mermoz Sacré- Cœur dans Taxawu Sénégal, il estime en outre qu’il est dans ses droits de décliner son ambition pour Dakar. « Barthélémy Dias est un membre imminent de Taxawu Sénégal et il est dans ses droits de réclamer la mairie de Dakar », a-t-il fait savoir. Sur le rapprochement entre Dias fils et Ousmane Sonko, il renseigne qu’il faut toujours faire la différence entre les relations politiques et personnelles. « En réalité, Barth et Sonko sont amis », a-t-il annoncé. Et même au-delà, poursuit-il, « au plan politique, il y a des relations entre Pastef et Taxawu Sénégal.
Par conséquent, précise Moussa Taye, Barth peut avoir des relations avec le Pasteef ou même avec d’autres partis politiques, «mais il demeure membre de Taxawu Sénégal. Il n’y a aucun problème à ce qu’il ait déclaré sa candidature. Il n’a fait que décliner ses ambitions pour la ville de Dakar, ce qui est légitime et compréhensible », minimise le conseiller politique de Khalifa Sall.
MARY TEUW NIANE PRET A REPONDRE DE SA GESTION
Profitant de la même tribune à iRadio, Mary Teuw Niane s’est lavé hier en grande eau
Son passage au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche était marqué par l’entame de nombreux projets pour entre autres désengorger l’université de Dakar. Mais Mary Teuw Niane n’a pas pu les terminer tous. Pis, il avait laissé certains chantiers aux arrêts et un contentieux à régler entre le gouvernement et le consortium attributaire du marché. Sa gestion pointée du doigt, le responsable «apériste» de Saint-Louis sort du bois et se lave en grande eau.
D’aucuns veulent imputer à Mary Teuw Niane les retards dans la construction des établissements universitaires et particulièrement de l’université Amadou Makhtar Mbow de Diamniadio. L’actuel ministre de l’Enseignement supérieur, Cheikh Oumar Hanne, avait même, dans l’émission Jury du dimanche (JDD), déploré le coût faramineux du projet évalué à 100 milliards. Avant de s’enorgueillir d’avoir négocié la baisse du coût de l’infrastructure à 25 milliards et une livraison de la moitié des travaux en octobre 2021 par l’entreprise turque Summa. Des allégations qui naturellement remettaient en cause la gestion de son prédécesseur à la tête du département.
Profitant de la même tribune à iRadio, Mary Teuw Niane s’est lavé hier en grande eau. Mieux, il dit être prêt, surtout ce qui concerne sa gestion, à répondre devant une quelconque institution. Parce que, ajoute-t-il, toutes les précautions ont été prises pour que ce projet soit réalisé et que des engagements ont été signés par les entrepreneurs. Le Professeur titulaire de classe exceptionnelle et ancien recteur de l’UGB estime que tous ces retards dont on parle sont de la responsabilité de l’entreprise qui avait été choisie. «Nous avions fait un appel clé en main. Tout a été certifié par la Direction centrale des marchés publics (Dcmp). Il y avait un consortium qui a gagné. Après un recul, nous nous sommes rendu compte qu’elle avait sous-évalué le coût du mètre carré bâti. Et en cours de route, les entrepreneurs ont voulu faire réviser cela. Ce que nous avions refusé », a expliqué l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur.
Poursuivant, Mary Teuw Niane a indiqué que le consortium avait obtenu le marché avec 42 milliards et que l’argent a été géré par la Société de gestion des infrastructures publiques (Sogip). Toujours selon lui, le ministère de l’Enseignement supérieur gérait le volet technique et qu’à chaque fois qu’il devait y avoir de décaissements, c’est le ministère qui faisait les évaluations avant de demander à la Sogip de décaisser. «A un moment donné, nous nous sommes aperçus qu’il y avait une trentaine de bâtiments qui devaient être construits et que le Consortium n’avait démarré que 26. J’avais réuni les 3 responsables au plus haut niveau du consortium, et nous avons tenu une séance de réunion en présence du directeur de Sogip et de mon Secrétaire général. Les entrepreneurs ont signé un engagement à livrer les 26 bâtiments, au plus tard en octobre 2018. C’était un engagement. Quand je me suis rendu compte qu’ils n’avaient pas livré les bâtiments, non seulement nous avons arrêté les décaissements, mais nous avons demandé que l’on soit autorisé à résilier le marché », a déclaré Mary Teuw Niane hier lors de l’émission JDD.
MARY TEUW PAS DU TOUT CONTENT DE CHEIKH OUMAR HANNE
A la question de savoir s’il y avait une avance de 33 milliards, Monsieur Niane a répondu par l’affirmative en précisant qu’il s’agissait de l’avance de démarrage. «Après, les gens, on les paie selon leur niveau d’exécution des chantiers », a-t-il renchéri. Avant de confier que par la suite, avec l’autorisation du Chef de l’Etat, il a été entamé les démarches de résiliation du contrat avec les entrepreneurs. « La Dcmp a donné son accord pour la résiliation et avait transmis au ministre du Budget de l’époque pour qu’il prenne l’arrêté de résiliation. Donc, l’arrêté de résiliation était sur le bureau du ministre du Budget, lorsqu’en avril 2019, je quittais le gouvernement », informe-t-il.
Non sans dire qu’il a été surpris d’entendre (Ndlr : Cheikh Oumar Hanne) que le projet, c’était 100 milliards F CFA. «On n’a jamais parlé de 100 milliards », soutient Mary Teuw Niane. Mécontent de la réaction de son successeur, il n’a pas manqué de jeter une pierre dans son jardin. «La continuité de l’Etat voudrait que quand vous remplacez quelqu’un, et qu’il y a un arrêté de résiliation en cours, que vous le fassiez appliquer. Mais j’ai bien vu le ministre lui-même, avec M. Bictogo, visiter les chantiers.
A mon avis, l’Etat devrait poursuivre ces entreprises qui avaient pris l’engagement et qui ne l’ont pas respecté», a affirmé le nouveau Président du conseil d’administration de Petrosen. Avant de se désoler que l’Université Makhtar Mbow, comme toutes les autres en chantier, ne soit pas devenue ce qu’il voulait qu’elle soit. «Cela ressemble plus à des écoles alors qu’elles devraient être des universités pour desserrer l’université de Dakar », a-t-il conclu à ce propos.
MARY TEUW NIANE, PRESIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION DE PETROSEN HOLDING : «Les premiers puits de production de pétrole ont commencé à être forés à Sangomar»
«Les premiers barils de pétrole, nous les aurons au plus tard en 2022. La semaine dernière, les premiers puits de production ont commencé à être forés au niveau de Sangomar. Ces puits serviront à puiser le pétrole et à le livrer. Avec Sangomar, il y a aussi le gaz. Donc, nous avons dépassé toutes les autres étapes. On est maintenant dans la phase de l’installation de l’infrastructure de production avec la compagnie Woodside qui est la principale compagnie et Petrosen qui avait 10% et qui a anticipé pour s’établir maintenant autour de 20%.Quand je suis arrivé à Petrosen, j’ai fait l’état des lieux avant de faire un rapport au président de la République de ce que nous pensions être des décisions à prendre. Dès que la production sera faite, la commercialisation commencera.»