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20 juin 2025
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DES SLOGANS NE FONT PAS L’ÉMERGENCE
De plus en plus des dirigeants africains ne jurent que par l’Émergence. Mais comprennent-ils réellement le concept ? Les anciennes colonies françaises remplissent-elles les conditions de l’émergence ? Pourquoi le Sénégal ne peut pas être émergent ?
La trouvaille de la plupart des anciennes colonies françaises d’Afrique c’est l’émergence. Un concept qu’il mangent à toutes les sauces et qui a donné naissance à des plans des développement avec des horizons divers : 2025, 2035, 2040, etc. Le concept est en vogue et est particulièrement omniprésent dans des contextes de campagne électoraux, meilleur moment pour promettre citoyens monts et merveilles au citoyens. Et tant pis pour ceux qui y croient aux promesses électorales.
Dans cette troisième partie de l’entretien accordée à AfricaGlobe Tv et AfricaGlobe.net le docteur Dembélé Moussa Dembélé, analyse le concept de l’émergence. Son sentiment c’est que les dirigeants africains ne comprennent pas réellement la quintessence de ce concept ou du moins ils en ont une vision réductrice de cette réalité.
Le constat qu’il fait d’emblée c’est que c’est dans la bouche des dirigeants d’anciennes colonies française (Afrique de l’Ouest et du Centre) que le concept est ancré. Et quand ils parlent émergence, ils sont justes focus sur le taux de croissance. Or la croissance n’est ni l’émergence ni le développement. De son point de vue, il y a une confusion entre croissance est développement.
Parlant justement de l’émergence, pour lui cette réaliser requiert un certain nombre de préalables que la plupart des pays qui parle démence ne remplissent pas. Pour s’en convaincre, il faut juste étudier les BRICS qui sont formellement reconnus comme des pays émergents. Mieux, la première condition pour une émergence déjà c’est la souveraineté et la monnaie est un outil de souveraine. Il se trouve que ces anciennes colonies françaises utilisent une monnaie colonies et dont certains comme Ouattara ne veulent pas en sortir sauf contraint et forcé.
In fin, le Chercheur en économie d’un point de vue critique l’inculture des dirigeants africains qui parle d’émergence. D’après lui, ces dirigeants confondent la croissance et le développement. Ils pensent que la croissance est le développement. Ce qui n’est pas le cas parce que le développement est multidimensionnel. Il prend en compte plusieurs aspect. La croissance y contribue certes, mais la croissance à elle seule ne fait pas le développement. Suivez les explications de Demba Moussa Dembélé dans la 3è partie de cette entrevue accordée à AfricaGlobe tv et AfricaGlobe.net.
PAR BIRANE DIOP
J’AI DÉVORÉ MÂLE NOIR
Elgas bouscule encore une fois les conventions sociales bâties sur des bagatelles, des postiches, et nous invite à méditer sur cette question : Qu’est-ce que c’est « Aimer » ?
Cela faisait deux mois que je n’avais pas signé un papier pour une note de lecture ou tout simplement pour aborder un sujet politique, économique ou qui relève de mon domaine d’activité, la gouvernance de l’information. Mais un écrivain majuscule m’a extirpé des caves de la paresse intellectuelle dans lesquelles je m’étais vautrées. Oui, j’avais la flemme d’écrire. C’est quand même grave pour un homme qui se bat contre la défaite de la pensée.
Cela dit, cet auteur est le polémiste El Hadji Souleymane Gassama plus connu sous le nom d’Elgas, père du pamphlet Un Dieu et des Mœurs. Il vient de publier Mâle noir, son premier roman paru aux Éditions Ovadia. Ces deux productions n’ont pas la même matrice mais elles partagent des points communs : la belle écriture et l’originalité.
Dans ce grand texte passionnant, « dérangeant et universel », le narrateur, brillant intellectuel sénégalais, docteur en Anthropologie à l’université de Caen, fan de Brel, de Desproges et du petit Arsenal, trajectoire assez analogue avec celle d’Elgas, évoque plusieurs thématiques comme : l’amour, la liberté, la condition de l’Homme noir, la vie d’immigré en Hexagone avec ses multiples soubresauts, le racisme, et son lot de conneries en toile de fond de ce que Spinoza, appelait « les passions tristes ».
Mais de toutes ces questions majeures, Elgas pointe surtout sa plume éclairée et éclairante sur une notion centrale « Aimer » dont la richesse est sans commune mesure. Que signifie « Aimer » fortement imbiber d’empathie, dans nos relations familiales, amicales, affectives ? Mieux encore, quelle place occupe ce sentiment dans les interstices de nos vies en ces temps gris, de clôtures voire de fermetures ?
Est-ce qu’on peut « Aimer » son prochain comme soi-même en faisant abstraction de sa couleur de peau, de sa langue, de son espace géographique afin d’atteindre dans toute sa plénitude le concept glissantien de la « poétique de la relation ?
D’ailleurs, c’est sur cette magnifique et terrible maxime que commence le livre à la page 11, avec ces mots « Aussi loin que je me souvienne, on ne m’a jamais appris à aimer. Je dois dire que les choses n’ont pas beaucoup évolué. Quand j’ai entrepris moi-même d’y remédier, je n’ai pas eu plus de chance ». Dès l’entame du texte, le Mâle noir porte son regard sur cet infinitif « inexprimé » qui le tiraille, et tenaille son humanité. Le narrateur est dans une quête d’Amour dont il n’arrive à toucher. Il lui est impossible d’aimer. Cette chose qui fait que l’Homme s’évade dans le sourire de son semblable est un territoire interdit pour le Mâle noir.
Pour combler ce manque, il se love dans les abattis du football. « Aimer une famille, des amis, des proches. Un amour. Le grand. L’élu. Je n’en savais rien mais j’en manquais fichtrement. Je voulais apprendre à aimer pour trouver cette libératrice de mon énergie. Rien de tout cela ne se décrétait. Il me restait le foot et le Boxing Day », écrit le narrateur à la page 37. Ces questions qui taraudent son esprit n’épargnent pas sa mère. Pour lui, la vision du monde de sa mère est à la fois binaire et archaïque.
Par conséquent, il s’y oppose. « Je refuse tous les combats qui semblent conditionner mon salut, et peu importe que ça soit face à ma mère. Je ne veux rien en savoir. » page 40. Comme si c’était écrit sur un parchemin, le Mâle noir fait une rencontre décisive avec une fille. Mélodie, une étudiante en géographie à la Sorbonne. Elle touche de plein fouet le cœur du Mâle noir. Grâce à cette femme blanche, il arrive à aimer d’un amour pur. Ces quelques lignes couchées à la page 130 témoignent ce sentiment de grâce. « Ce fut la première fois depuis bien longtemps qu’on m’offrait du soin, de l’attention, de la tendresse. Et je le devais à une petite orpheline dépressive ». Alors que sa mère le voyait avec une fille de sa communauté, de son peuple in fine de son pays. Avec une sénégalaise, tout simplement.
Dans ce manuscrit marqueté de divers sujets comme l’amour, la liberté, l’immigration, le racisme, Elgas bouscule encore une fois les conventions sociales bâties sur des bagatelles, des postiches, et nous invite à méditer sur cette question : Qu’est-ce que c’est « Aimer » ?
SPIRITUEL ET TEMPOREL DANS LA GESTION DES ÉPIDÉMIES AU SÉNÉGAL
Choléra, fièvre jaune, peste… l’élite religieuse et les hommes politiques ont largement contribué auprès des autorités coloniales à la lutte contre les catastrophes en favorisant l’adoption de nouvelles attitudes face à la contagion
El Hadji Gorgui Wade Ndoye |
Publication 25/07/2021
Choléra, fièvre jaune, peste… l’élite religieuse et les hommes politiques ont largement contribué auprès des autorités coloniales à la lutte contre ces catastrophes en favorisant l’adoption de nouvelles attitudes face à la contagion. Hadji Malick Sy pôle de la confrérie tidiane de Tivaoaune, face à la réticence des St- Louisiens de se faire vacciner, donna l’exemple. Il prescrit des mesures à adopter dont la « distanciation physique » ! Brochure que l’administration coloniale se précipita de traduire en français et de partager. Auparavant contre la choléra, Seydina Limaamou Laay, fondateur de la confrérie Layène fit adopter des mesures d’hygiène à Yoff dont la désinfection des habits !
L’histoire du Sénégal est traversée par d’innombrables crises sanitaires qui ont pour noms : fièvre jaune, peste, variole, choléra et autres fléaux aux noms mystérieux. Ces épidémies « furent des moments de fractures sociales, de transformation de l’espace politique et économique mais également d’expérimentation de la bio-politique et de la gouverne-mentalité et de la médicalisation de la société sénégalaise », rappelle Dr. Adama Aly Pam, chef du Département des Archives et de la Bibliothèque de l’UNESCO, à Paris, qui nous guide dans cette traversée.
La fureur de la peste et de la fièvre jaune entre collaboration des marabouts et fracture sociale
A Thiès, suite à deux cas de fièvre jaune, l’administration mit le feu aux cases indigènes et créa le nouveau quartier Randoulène en 1905. Le village des pêcheurs de Guet Ndar fut également incendié à plusieurs reprises. La même expérience est reproduite à Dakar en 1914, à la suite de l’épidémie de peste avec la création de la Médina pour abriter la population indigène. Cette mesure a été à l’origine d’une crise politique majeure entre la population léboue et l’administration coloniale. La défiance de la communauté léboue était telle que le Gouverneur général fit intervenir l’armée pour le maintien de l’ordre à Dakar. C’est dans ce contexte de crise et de défiance des populations contre les mesures sanitaires que les chefs religieux comme Elhadji Malick Sy, le Cheikh Sidya Baba furent mis à contribution afin de contribuer à la communication et à l’adoption des mesures sanitaires. Dans une série de correspondances adressées au Gouverneur, aux populations de Dakar, les chefs religieux ont rappelé les mesures à prendre en vue de sauvegarder la santé publique. Ces derniers ne se limitèrent pas qu’à préconiser des prières et aumônes, ils recommandèrent également aux populations de se conformer à la tradition prophétique de la prévention des maladies contagieuses telles que la lèpre ou la peste. La recommandation faite par Elhadji Malick Sy aux populations de Dakar était d’une extraordinaire modernité. En plus de rappeler le hadith interdisant d’entrer ou de sortir d’une localité atteinte par la peste, le marabout faisait référence aux maladies transmissibles par voies aériennes et rappelait les références bibliographiques médicales contemporains pour illustrer son propos. Face au refus des populations de Guet Ndar de se faire vacciner et de suivre les règlements sanitaires, le marabout donne l’exemple en se vaccinant lui-même. A Dakar, en 1893, le marabout Seydina Limamoulaye apporte un soutien actif à la prévention et à la lutte contre la terrible épidémie de choléra. Il recommande à la population de ne boire que l’eau préalablement bouillie et d’utiliser le chlorure d’acide phéniqué pour traiter les effets des malades. « Une épidémie est un évènement total qui révèle l’individu et le groupe dans leur vulnérabilité mais également c’est par la collaboration d’acteurs divers que les stratégies de lutte contre les épidémies peuvent aboutir à des résultats », soutient Adama Pam dans son livre « Colonisation et santé au Sénégal (1816-1960): crises épidémiques, contrôle social et évolution des idées médicales » publié en février 2018 par l’Harmattan avec la préface du grand historien Professeur Ousseynou Faye de l’Université de Dakar.
L’épidémie transforme l’espace territorial
Devant l’impossibilité de faire admettre les nouvelles valeurs, l’Administration fit recours à plusieurs solutions », souligne Pam. Parmi ces mesures, figurent l’éclatement de la ville de Dakar en ville européenne et en ville indigène, mais surtout de la partition administrative de la colonie du Sénégal en séparant Dakar du reste de la colonie. A l’intérieur de cet espace, les groupes sociaux s’affrontent et utilisent l’argument sanitaire comme arme politique. La peste de 1914 fut habilement exploitée par de nouveaux acteurs politiques indigènes, dont le député Biaise Diagne. Il ressort de cet épisode épidémique une défaillance au sein du système de gestion des épidémies. En effet, les maires des communes évitent de prendre des mesures impopulaires et rejettent sur le gouverneur général de l’A.O.F. la responsabilité des décisions relatives à l’hygiène publique. Tirant les leçons de la crise de 1914, l’administration centrale décide une réforme administrative séparant Dakar de la colonie du Sénégal en 1924. Cette réforme a le double avantage de mettre le chef-lieu de la fédération à l’abri des épidémies et de protéger l’économie de l’A.O.F. des mesures de quarantaine qui sont sans cesse imposées à son encontre à la suite des multiples épidémies qui s’y déclarent. « En effet, en protégeant Dakar on préserve l’unique port militaire de la côte atlantique, à partir duquel toutes les transactions commerciales s’effectuent avec le reste du monde, ainsi que le nouvel aéroport. Pour répondre aux normes des organisations internationales relatives à la fièvre jaune, un certain nombre de critères devaient être remplis par la colonie, en particulier un index stégomyen inférieur à 1 % ». C’est dans le cadre de cette réforme qu’un service spécial de lutte contre la fièvre jaune a été créé pour la circonscription de Dakar et dépendances. A partir de 1927 on recueille les fruits de cette politique. La fièvre jaune n’apparaît plus dans les statistiques médicales de la capitale. La maladie cesse de se manifester dans les centres urbains pour réapparaître dans les campagnes, sans toutefois mettre en péril la capitale, protégée par la vaccination.
Et l’Institut Pasteur Découvrit à Dakar le vaccin !
Les épidémies ont aussi été le champ de l’instrumentalisation politique du fait sanitaire. A défaut de nier l’existence d’une épidémie, l’administration en minimise la gravité en lui donnant dans un premier temps un nom rassurant ou manipule les informations. La presse « métroplitaine » a contraint l’administration à réagir. Le gouverneur Carde fut contraint de rejoindre son poste à Dakar et le ministère des Colonies commit une mission chargée de combattre activement l’épidémie. La mission dirigée par M. Petit membre de l’Académie de Médecine, aboutit à la découverte à l’institut Pasteur de l’AOF de Dakar au vaccin neurotrope contre la fièvre jaune. Cette découverte essentielle permit la mise en place des campagnes de vaccination de masse contre la fièvre jaune et mit définitivement fin aux épidémies cycliques meurtrières de fièvre jaune en Afrique.
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ÉBLOUISSANT, LE COLOSSSE CHEIKH ANTA DIOP !
Peut-on préparer toute une conférence sur une carte de visite ? L’égyptologue congolais Théophile Obenga relève quelques qualités exceptionnelles du père de l’égyptologie, le professeur Cheikh Anta Diop, qu’il a côtoyé pendant des années
L’égyptologue congolais Théophile Obenga, disciple et compagnon de Cheikh Anta Diop, rend un vibrant hommage à son mentor, le savant sénégalais et père de l’égyptologie. Le Pr. Théophile Obenga originaire de Congo Brazzaville invité en RDC pour être honoré par ses paires, a profité a détour d’une interview pour lever un coin de voile sur une facette de la vie de Cheikh Anta Diop. Il s’agit du témoignage de souvenir qu’il garde encore de du célèbre chercheur sénégalais, lors de son passage de à Lubumbashi en République démocratique du Congo dans les années.
Théophile Obenga se rappelle que l’égyptologue était très attendu pour une conférence qu’il devrait faire face aux étudiants. Mais paradoxalement, l’invité ne faisait rien en termes de préparation. Il était plutôt zen et relaxe alors que lui Obenga s’en inquiétait. Et quand il l’incite à préparer quelque chose, surprise.
C’est sur le dos d’une carte de visite que Cheikh Anta griffonne juste 1, 2n 3, 4 comme pour rassurer Obenga qui malgré reste sceptique. Mais quand est venu le moment, Cheikh Anta a brillé de mille feux et a émerveillé son audience au point d’être porté en triomphe par les étudiants eux homme, tout colosse qu’il fut. Pour Théophile, la conférence publique qui portait sur «L’histoire ancienne de l’Afrique», tutoyait la perfection en dépit de cette absence manifeste de préparation de la part du conférencier.
Le comble c’est que ça a duré 4 tours d’horloge. « Il l’a fait sans papiers pendant 4 heures un beau discours avec une logique, un vocabulaire choisi, une éloquence», rare à tel enseigne qu’un enseignant belge président confie à Obenga que même si on n’est pas d’accord avec Cheikh Anta Diop, après l’avoir écouté, il faut vraiment l’être.
«C’était extrêmement éblouissant. C’était tellement éblouissant qu’à la fin de la conférence, les étudiants du campus ont débordé la police universitaire , ils ont soulevé Cheikh Anta Diop qui était un colosse et l’ont porté en triomphe à travers le campus. Ils l’ont soulevé comme un enfant. On ne pouvait pas les arrêter. C’était émouvant, la police était débordée», révèle l’égyptologue congolais. Face à la beauté du discours « tu ne peux qu’être admiratif», dit l’universitaire congolais qui découvrait ainsi cette autre part de Cheikh Anta Diop : son «éloquence naturelle».
Le professeur relève dans son entretien quelques comportement barbare de l’homme blanc qui a toujours la propension a considéré le Noir comme barbare et primitif. Or, rappelle le prof, à une époque, quand vous mourrez sans savoir payer vos impôts, le pouvoir colonial vous coupait un membre pour compenser le non-paiement de l’impôt, quand vous voliez un petit fromage, l’on vous pendait. C’est cela un monde civilisé ? S’interroge l’universitaire congolais qui estime que les Blancs ont «reversé les valeurs» pour mener à bien la colonisation
Suivez sone entretien
par Abdou Karim Diop
COVIDÉ, QUAND LE TRANSPORT S’ENRHUME, L’ÉCONOMIE TOUSSE
EXCLUSIF SENEPLUS- Sacré virus de l’ordre de l’infiniment petit, au poids microscopique, qui fait trembler poids légers, poids lourds et autres gigafactory de la non moins gigantesque planète terre
La crise sanitaire de la Covid-19 n’a épargné aucun pan de la mécanique socio-économique mondiale qui s’est enrayée le coup de l’embardée de tous les variants. En effet, la bombe à fragmentation, à base de coronavirus, a secoué l’économie sénégalaise en général, le secteur sénégalais des transports en particulier, patinant, précaire et peu résilient face aux chocs exogènes qui l’enlisent davantage. Les leviers actionnés, en camisole de force, sans être la panacée, sont à des années-lumière de produire les effets positifs escomptés.
C’est d’abord la fermeture de la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie le 2 mars 2020 qui vient asphyxier un transport agonisant. Ensuite dans le cadre de la lutte contre la propagation tous azimuts de la Covid-19, par communiqué du 17 mars 2020, le ministre des Infrastructures prend les mesures ci-suivantes :
- suspension de l’examen théorique du permis de conduire ;
- limitation à leur strict minimum des opérations de mutation, d’immatriculation et autres opérations sur les véhicules et titres de transport ;
- la réduction à 200/jour du nombre de véhicules effectuant le contrôle technique à Hann et Mbao ;
- la réduction de la fréquentation des services des transports routiers ;
- l’application stricte des mesures édictées par le ministre de la santé.
Dans le même sillage, le président de la République, dans son discours à la nation du 23 mars 2020, par décret 2020-8311, déclare l’état d’urgence sur toute l’étendue du territoire national, décide du couvre-feu et met en place la « Force Fonds Covid-19 ». Aussi, le décret 2020-875 du 25 mars est pris pour réaménager les horaires de travail ; ce qui va considérablement bouleverser de fond en comble tout le fonctionnement des transports qui vont subir de plain-pied ces mesures draconiennes qui mettent des bâtons dans les roues bringuebalantes du transport. Par ailleurs, l’arrêté n°8231 du 25 mars 2020, relatif aux mesures de restriction dans le secteur des transports pour lutter contre la maladie à coronavirus, poursuit le même objectif de stopper net, au moyen du frein de service et du frein à main, la course folle d’une épidémie au grand galop. La circulation des moyens de transport en commun et leur fonctionnement à perte dans des conditions fortement restrictives, achèvent un secteur suffisamment moribond. De ce fait, malgré la décision d’octroyer, à l’occasion du discours à la nation du chef de l’Etat du 3 avril 2020, une enveloppe de 1000 milliards, pour appuyer les transports, l’hôtellerie et l’agriculture, le transport ne roule plus comme sur des roulettes. Dans les domaines micro comme macro-économique, quand le transport va, tout va, serait-on tenté de dire. Les mortelles condamnations à la quatorzaine ou à la quarantaine, baptisent le transport patient zéro de l’économie covidée. Originaire du marché de Whuan en Chine, résultante d’une manipulation accidentelle ou pas dans un laboratoire, peu importe, la maladie à coronavirus 2019 a ravi le souffle à 1 175 âmes entre le 2 mars 2019, date d’apparition du premier cas au Sénégal et le 4 juillet 2021. Même s’il faut saluer la baisse inéluctable du trafic qui a impacté positivement sur la mortalité routière comme l’attestent dans le rétroviseur toutes les statistiques sur l’accidentalité routière, sur un environnement moins sujet à une empreinte carbone négative avec la chute drastique de la pollution, il n’en demeure pas moins que « le check and balance » reste mitigé pour les transports en général. Les accidents de la route, avec un seuil épidémiologique franchi depuis Mathusalem, arrachent annuellement à notre affection près de 4 000 morts à huis clos. Le déficit de plaidoyer et de portage semble trop manifeste pour une violence routière souffrant de maladie orpheline. Charriant la richesse par le ruissellement, les routes sont pour l’économie ce que le sang représente pour l’organisme. L’accélération de la paupérisation de masse explose l’asphalte des voies économiques, morbides et sans issues. En détresse, tous les feux sont au rouge sang. Les grands blessés ou accidentés corporels du garage du chômage endémique, en sortie de route de l’emploi, se comptent par milliers dans le grand corps malade du transport infecté, testé positif au corona. Le poussin du secteur du transport se trouve mortellement percuté par accident matériel dans l’œuf de l’entrepreneuriat en panne sèche. Les héros de la route, sur siège éjectable, en toujours à la place du mort dans le véhicule, en allant au charbon, paye le prix fort au péril de leur vie, pour ravitailler en produits essentiels de première nécessité, pharmaceutiques, médicaux, etc. Des franges importantes de la population subissent la descente forcée en enfer en-dessous du seuil de pauvreté du fait des routes cadenassées pour tenter en vain d’endiguer la circulation multimodale, à la vitesse mach 2, d’un virus qui ignore royalement la limitation de vitesse. L’état de catastrophe nationale n’a cure d’un état d’urgence sanitaire qui s’accommode du péril de masse. Le « stop and go » de la énième vague frappe et frappera encore impitoyablement à l’image d’un collisionneur sur des populations réticentes, carrément antivax, plus que jamais poreuses à l’étiologie des infox, fake-news, lâchés par des théories complotistes qui s’en donnent à cœur joie. Ainsi, c’est l’immensité désertique dans les vaccinodromes. Tous resquilleurs par refus d’un freinage d’urgence par le biais du pass sanitaire vaccinal ! La mort est en roue libre sur des routes cataclysmales du coronavirus, empruntées par des passagers victimes du syndrome du 747. La mort frappe impitoyablement à feu continu et à plein régime. Rarement asymptomatique, la fièvre du transport se manifeste par une toux sèche de l’économie, une fatigue généralisée du corps du transport, des courbatures prolongées des routes, des maux de gorge persistants des passagers lourdement affectés, une diarrhée financière par une fuite des capitaux, une conjonctivite aveuglante des véhicules qui masque le parebrise de l’horizon de la relance économique, des maux de tête persistants des décideurs qui ne savent plus à quel saint se vouer, une perte de l’odorat des investisseurs qui sentent plus que ça sent le roussi, perte du goût des affaires, une éruption cutanée d’obstacles sur des voies politiques, économiques, sociales, une décoloration des doigts et des orteils d’un environnement qui peine à retrouver ses couleurs. Le sang de l’économie se trouve du coup fortement contaminé par un petit virus qui a crevé les pneus de l’économie du transport, à l’article de la mort sur le bas-côté. Ainsi, avec hommes, véhicules, infrastructures, tous covidés, Pour caricaturer, l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) aurait défini la santé du transport par un état complet de mal-être physique, mental, social, une maladie dégénérative, une infirmité fortement handicapante de tous les acteurs du transport. La santé publique, à contrario, se signale par une absence meurtrière de la prévention des maladies du transport avec une infection, par variant interposé, de toutes les variables de la vie humaine, économique, sociale, automobile et infrastructurelle.
Sacré virus de l’ordre de l’infiniment petit, au poids microscopique, qui fait trembler poids légers, poids lourds et autres gigafactory de la non moins gigantesque planète terre ! Il urge d’abord de décontaminer par essuie-glace, ensuite d’immuniser l’organisme du transport accidenté avec la boîte à outils d’une politique urgente conjoncturelle, mais aussi structurelle, impliquant tous les acteurs, alliant bottom-up et top-down. Le carburant pour booster, ressusciter le moteur de l’économie du transport, est à ce prix. Vivement une synergie d’actions entre un kit diagnostic moteur et un kit diagnostic médical rapide !
Abdou Karim Diop est chef de la Division des Ressources humaines au ministère des Infrastructures.
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - J’avais presque 8 ans et nous habitions Fann Hock, ce quartier où le vivre-ensemble était une réalité. Ce fut, avec ces « petits riens » qui vous marquent à jamais, un grand moment familial d’affirmation, d’appartenance
#SilenceDuTemps - 20h 00. Ce 3 avril 2020, jamais discours - je suis persuadée - n’aura été autant attendu ! Demain le Sénégal fête 60 ans d’indépendance. Je suis … au fourneau, légumes sautés croquants à la chinoise. J’attendrai les commentaires.
60 ans ce n’est pas rien quand même et j’ai la conviction que nous ne les avons pas travaillés « comme il l’eût fallu » ?
J’entends ça et là depuis Covid : « après la crise sanitaire, la crise économique ! peut-être pour les autres pays du monde ». Ne sommes-nous pas au Sénégal dans la crise économique déjà et depuis des années ? J’espère que dans la pluie de milliards à venir pour sauver le pays, les griots de Matam que j’ai écoutés pleurer ce midi à la radio : plus de ngénté tapageur, plus de mariage où l’argent va-et-vient …, trouveront leur manne !
Mais je préfère me souvenir d’il y a 60 ans et j’en ai de vrais souvenirs. J’avais 7 ans, presque 8 ans j’aurais dit à l’époque et nous habitions Fann Hock, dans ce quartier où le « vivre-ensemble » était une réalité jusqu’à il n’y a pas si longtemps.
Le pap’Thèo (mon père) comme nous l’appelions, aussi « toubabé » fut-il, a planté l’Acacias qui trône encore au milieu de la cour et dont la coupe est régulièrement mise sur la table par ce merveilleux couple, qui habite les lieux.
Sûr que le fantôme de Pap’théo se promène toujours dans les environs, un verre de Pastis à la main ! ahahah les fantômes de la famille qui nous obligent à regarder dans la bonne direction…
Et puis ce jour, dans l’après-midi, nous sommes allés tous à Soumbedioune, au village artisanal où des spectacles avaient lieu, et d’où nous pouvions assister aux régates des pêcheurs Lébou. Je portais fièrement une « khit’mbala » (modèle de taille basse à la mode), je crois, pour la première fois, mes sœurs aussi et peut-être que nous avons mangé un tiep’u dien u’ndaar que nous ne mangions pas tous les jours. Ce fut, avec ces « petits riens » qui vous marquent à jamais, un grand moment familial d’affirmation, d’appartenance !
Ce matin en faisant le ménage côté entrée/cuisine (je ne fais pas vraiment le ménage partout tous les jours, respect à nouveau aux domestiques), j’ai délimité un « périmètre de sauvegarde » comme on dit dans notre jargon professionnel et là non pas pour mettre en valeur un monument hélas, mais pour créer une zone où chaussures et autres bagages qui viennent de l’extérieur sont déposés pour ne pas souiller le fameux périmètre … On se moque et pense que j’exagère… wait’n see !
En prenant ma dose de soleil quotidienne sur la terrasse, je constate que lézards et pigeons font la noce en ce moment. Personne ne venant les déranger régulièrement, ils se sont installés, ne fuyant même plus à l’approche de mes pas ! Je ne voudrais pas qu’ils pensent comme les animaux des campagnes qui, paraît-il, reconquièrent leurs territoires !
Ici c’est chez moi dé…
Jour 12
Notre 4 avril 2020 est donc passé sans tambour ni trompette sans humour aucun … Et j’avoue que de notre traditionnel défilé que j’ai souvent regardé d’un œil, cette année les majorettes d’ouverture et de clôture du défilé, m’auront manqué. Celles-là au moins, ce sont des majorettes bien de chez nous ! La ville a son air de jour de fête, quoique, quelques mendiants au coin du feu…de signalisation ! moins nombreux et moins longtemps dans la journée. Les autres seraient-ils rentrés chez eux, au village, dans une autre ville ? Je ne le saurais pas, je ne leur parle pas ni ne les regarde d’ailleurs, non pas par mépris bien entendu, mais par méfiance.
Ils savent tout de nous, nos noms, où nous habitons précisément, qui sont nos enfants … certes la mère Mich’ et ”pièce unique” sont allés - je le sens - de leur compassion, mais quand même ! Et si une mesure arrivait enfin pour mettre de l’ordre dans ce grave problème de mendicité des grands, des petits. Faut bien rêver un peu ! Et pourtant …
Deuxième jour de mon « périmètre de sauvegarde » et toujours peu de reconnaissance. Pire, le nouveau Viou, coquet changeant tous les jours de chaussures, remplit l’espace à lui tout seul. Je replace mon marquage au sol, il n’est pas assez visible, je cherche un marqueur noir, rouge sur le conseil de Madeleine et que je ne trouve pas, pour capter l’attention de mes détracteurs. Avec des dessins au sol peut-être que cela les fera déjà sourire et après ils comprendront sûrement.
Et puis le 4 avril, deux anniversaires dans la famille, deux de mes enfants et oui, encore. Mame Bousso de Aziz à qui j’offre le panier de légumes de la saison avec les meilleures recettes en prime et mon fils, l’artiste de Abeye Ababa, le plus sénégalais d’entre nous ! Ivoirien né un 4 avril et qui venu se frotter à une autre réalité professionnelle de Dakar sans grande illusion il y a 20 ans, s’y est incrusté, y a trouvé entre autres femme et famille, et quelle famille !
J’imagine mon amie de Marseille dire « encore un fils qu’elle m’a caché » ! Non, je pense que cette fois-ci elle saura ne pas se perdre dans ma large et généreuse progéniture …
Et en les appelant pour les embrasser et dire « oulala cette méga teuf, ça va chauffer », Viou le sage me rappelle que la crise est là et sera pire encore plus tard, et qu’il faudrait peut-être penser aux problèmes à venir après confinement ! »
Hum, le temps de la fête sera toujours là pour chasser les problèmes, comme souvent.
Dans le cadre du projet d’écriture #SilenceDuTemps, retrouvez tous les dimanches sur SenePlus, le « Journal d’une confinée » d’Annie Jouga.
Annie Jouga est architecte, élue à l’île de Gorée et à la ville de Dakar, administrateur et enseignante au collège universitaire d’architecture de Dakar. Annie Jouga a créé en 2008 avec deux collègues architectes, le collège universitaire d’Architecture de Dakar dont elle est administratrice.
Dakar, 25 juil (APS) – Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a rapporté, dimanche, 690 contaminations au Covid-19 et 12 décès liés à la maladie enregistrés au cours des dernières 24 heures.
’’Sur 2341 tests réalisés, 690 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 29,47%’’, a indiqué le ministère dans son bulletin quotidien sur l’évolution de la pandémie.
Ces nouvelles contaminations concernent 82 contacts suivis par les services de santé et 608 cas issus de la transmission communautaire recensés à Dakar (430) et dans d’autres endroits du pays (178).
Douze (12) décès ont été enregistrés, samedi.
Le ministère a rapporté que 284 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris alors que 51 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation.
Depuis le 2 mars 2020, le Sénégal a enregistré 57 263 cas positifs dont 45 170 guéris, 1281 décès et 10 811 encore sous traitement dans les centres dédiés ou à domicile.
Le ministère signale qu’à la date du 22 juillet, 632 038 personnes ont été vaccinées contre la Covid-9.
AMINATA TOURÉ PARMI LES 24 EXPERTS QUI VONT SIEGER À L’ONU
Aminata Touré fait partie d'un contingent de 24 experts sélectionnés à travers le monde pour donner des avis aux États membres des Nations Unies sur les grandes questions de Gouvernance et d’Administration publique pour la période 2021-2025.
Aminata Touré fait partie d'un contingent de 24 experts sélectionnés à travers le monde pour donner des avis aux États membres des Nations Unies sur les grandes questions de Gouvernance et d’Administration publique pour la période 2021-2025. Ce, sur proposition du Secrétaire Général des Nations Unies.
Le Conseil Économique et Social des Nations Unies a entériné hier le choix d'Aminata Touré, indique une note reçue à notre rédaction. Le Comité des Experts Indépendants sur l’Administration Publique-CEPA se réunit périodiquement à New York pour une période de 4 ans.
Le Comité des experts de l’administration publique des Nations Unies, créé par le Conseil économique et social (ECOSOC) dans sa résolution 2001/45, est composé de 24 membres qui se réunissent chaque année au Siège de l’ONU à New York.
Le Comité est chargé de soutenir le travail de l’ECOSOC concernant la promotion et le développement de l’administration publique et la gouvernance entre les États membres, notamment dans le cadre de l’Agenda 2030 pour le développement durable et en appui à la mise en œuvre et à l’évaluation des progrès dans la réalisation des Objectifs de développement durable.
Depuis sa conversion à partir d’un groupe dans un comité à part entière en 2001, le CEPA s’est réuni chaque année afin de fournir des lignes directrices sur les questions de l’administration publique liées à la mise en œuvre des objectifs convenus à l’échelle internationale de développement (IADG), y compris les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et les Objectifs de développement durable.
Aminata Touré s’est réjouie de la reconnaissance de l’expertise sénégalaise et précise qu’elle reste bien ancrée au Sénégal où elle continuera ses activités politiques et professionnelles indépendantes.