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14 septembre 2025
CAN FEMININ 2022, 4 EXPATRIEES DANS LE RANG DES LIONNES
L’équipe nationale féminine du Sénégal a sollicité quatre expatriées évoluant en France pour son match prévu mercredi contre le Liberia, pour la phase aller du deuxième tour qualificatif de la CAN 2022
Dakar, 19 oct (APS) – L’équipe nationale féminine du Sénégal a sollicité quatre expatriées évoluant en France pour son match prévu mercredi contre le Liberia, pour la phase aller du deuxième tour qualificatif de la CAN 2022, a appris l’APS mardi de son entraîneur, Mame Moussa Cissé.
‘’Méta Camara, Nguennar Ndiaye et Safiétou Sagna nous ont rejoints depuis une semaine, Mama Diop est venue directement à Monrovia, lundi’’, a précisé Cissé.
La sélection a rajeuni tout en restant ‘’conquérante’’, a assuré le technicien qui dit s’attendre à ‘’un match très difficile’’ contre les Libériennes.
‘’Nous les avons jouées en mars 2020, lors du tournoi de la zone A [de l’Union des fédérations ouest-africaines de football]. C’est une équipe cohérente, constituée surtout de l’ossature des Determine Girls, le club libérien ayant pris part au tournoi de qualification de la Ligue africaine des champions’’, a expliqué Mame Moussa Cissé dans un entretien par téléphone avec l’APS.
‘’L’équipe du Liberia va montrer son agressivité, et c’est aux Lionnes de répondre par leurs qualités’’, a-t-il poursuivi.
Seyni Ndir Seck, la présidente de la commission du football féminin à la Fédération sénégalaise de football, dit être certaine que ‘’le Sénégal fera face à une équipe du Liberia revancharde’’.
‘’Nous devons nous attendre à des joueuses remontées et prêtes à prendre leur revanche après leur défaite (1-2) en demi-finale du tournoi de la zone A’’ de l’UFOA, a-t-elle ajouté, rappelant que pour la double confrontation avec le Liberia, le Sénégal a fait un stage de quatre mois.
‘’C’est la première fois que la Fédération [sénégalaise de football] met autant de moyens pour faire jouer une sélection féminine’’, a-t-elle déclaré, assurant que les joueuses ‘’ont eu assez de temps pour se préparer’’.
Pour la préparation des deux matchs contre les Libériennes, les Lionnes ont rencontré deux fois l’équipe féminine du Cap-Vert en septembre dernier. Elles ont gagné les deux matchs amicaux.
Le vainqueur de la double confrontation entre le Sénégal et le Liberia va rencontrer celui des deux matchs à jouer par le Mali et la Guinée.
La phase finale de la CAN féminine 2022 aura lieu au Maroc.
La brigade régionale des sapeurs-pompiers de Kaolack (centre) a annoncé mardi avoir dénombré 12 blessés dans neuf accidents de la circulation survenus lors du gamou de Médina Baye.
Kaolack, 19 oct (APS) – La brigade régionale des sapeurs-pompiers de Kaolack (centre) a annoncé mardi avoir dénombré 12 blessés dans neuf accidents de la circulation survenus lors du gamou de Médina Baye.
‘’Cette année, nous avons effectué 24 sorties dont neuf pour des accidents de la circulation, sans aucune perte en vie humaine’’, a déclaré à l’APS le lieutenant Mouhameth Charlemagne Sonko.
Douze personnes ont été blessées dans ces accidents de la route, a-t-il indiqué, annonçant la mort d’une personne survenue à la suite d’un malaise, au poste de santé de Médina Baye.
Pour la sécurité des pèlerins au gamou de Médina Baye, la brigade régionale des sapeurs-pompiers de Kaolack a mobilisé 86 agents, six ambulances et deux véhicules d’incendie et de secours, selon M. Sonko.
LA MARINE SÉNÉGALAISE INTERCEPTE ‘’UN NAVIRE IMPLIQUÉ DANS UN TRAFIC INTERNATIONAL DE DROGUE’’
La Marine nationale sénégalaise a déclaré mardi avoir intercepté dimanche dernier ‘’un navire impliqué dans un trafic international de drogue’’.
Dakar, 19 oct (APS) - La Marine nationale sénégalaise a déclaré mardi avoir intercepté dimanche dernier ‘’un navire impliqué dans un trafic international de drogue’’.
‘’Les premières fouilles ont permis de découvrir à bord [du navire] de la cocaïne pure’’ dont le poids est ‘’estimé à 2.026 kilogrammes’’, un communiqué du colonel Matar Diop, le directeur de l’information et des relations publiques des armées sénégalaises.
L’équipe du navire baptisé La Rosa est constitué de cinq membres, indique-t-il.
Selon le communiqué, le navire, sa cargaison et son équipage ont été mis à la disposition des administrations compétentes pour la poursuite des enquêtes.
Le colonel Matar Diop précise que ‘’l’opération d’interception a eu lieu à 363 kilomètres de Dakar.
Les unités d’une force spéciale sénégalaise dédiée à la sécurité maritime ont permis, avec l’aide de l’armée de l’air et d’un Falcon-50 français stationné à Dakar, d’‘’intercepter en toute sécurité le navire avant de sécuriser sa cargaison’’.
par l'éditorialiste de seneplus, tidiane sow
CHANGER LE FLEUVE QUI SE JETTE À LA MER
EXCLUSIF SENEPLUS - Faire exploiter notre zircon par une société "nationale" dans laquelle nous ne détenons qu’une infime partie est une faute. Pour endiguer cette spirale de violence, les propos oniriques des uns et des autres ne suffiront pas
Si nous voulons être ce à quoi nous aspirons être, à savoir une grande nation, nous devons apprendre à agir comme ces grands hommes : quand nous faisons une erreur, nous devons nous en rendre compte, une fois constatée, il faudra l’admettre en toute transparence, et une fois admise, il faut la corriger. Tel est le processus cognitif qui habite les grands hommes.
Faire exploiter notre zircon par une société « nationale « dans laquelle nous ne détenons qu’une infime partie est une faute. Exporter toute « notre » production vers l’Europe, sans aucune transformation, est encore une plus grosse faute, car, c’est mettre une croix sur les jobs que nous aurions pu créer sur place. Ne répétons pas avec le zircon, les erreurs du pétrole.
Petit fleuve, arrêtons de charrier ce que nous avons de plus profond dans nos entrailles, notre pétrole, notre gaz, notre or et notre zircon dans les mers que représentent la France, la Chine, la Turquie et autres. Certes la vocation d’un fleuve, est de se jeter dans la mer, mais nous pouvons au préalable transformer ce fleuve.*
Si nous rêvons d’être une grande nation, nous devons être conscients du biais de normalité. Celui qui conduit à nier ou à minimiser les avertissements que représente le danger soulevé par les évènements récents de violence physique, observée d’abord à l’Assemblée nationale, puis plus récemment, en Casamance.
Ne sous-estimons pas la probabilité d’une catastrophe que serait un affrontement généralisé, vers lequel mènent inéluctablement tous ces îlots de violence, fomentés par des sans-grades, dans le seul but de plaire au prince.
Un malheur ne vient jamais seul. Bien qu’un pas glissant représente peu, il peut être suivi, si on ne prend garde, d’une chute brutale. C’est le « tata moro moro »* qui vous enverra, sans crier gare, valdinguer dans la boue avant que vous ne buviez la tasse. Ce danger nous guette !
Il nous faut, si nous voulons être un grand pays, arrêter les contestations molles et les appels au calme lénifiants, et condamner avec vigueur le camp, quel qu’il soit, d’où émanent ces violences.
Le président ne doit pas accepter que dans son camp, siègent des fauteurs de trouble à l’ordre public qui, une fois leur forfait accompli, vont et viennent comme de si de rien n’était. Il a la responsabilité de la paix civile pour tous au Sénégal. Benoit Sambou a certes eu le courage de dénoncer son camarade de parti Doudou Ka, martelant qu’aucun quartier, qu’aucune rue, n’était interdit de circulation, à quiconque dans une République. D’aucuns ont vu sa remontrance, comme une façon habile de profiter de la faute de son camarade, pour tirer la couverture à lui : mon « adversaire-ami » Doudou Ka n’est-il pas plus dangereux que mon « adversaire-ennemi » Ousmane Sonko ? Il faut, de toute façon vaincre le premier, avant d’affronter le second. Autant alors, charger au maximum son « ami ». L’attaque fut d’autant plus pernicieuse qu’il l’a retardée, éludant à plusieurs reprises la question du journaliste qui l’interviewait. Ce dernier dut user de toute sa pugnacité et de multiples relances, pour lui faire enfin cracher cette condamnation. « Oui, cette pratique de violence dans son propre camp ne sert pas le chef de l’État ! », finira-t-il par asséner.
Comme Jaures*, nous lançons un appel aux vivants pour qu’ils se défendent contre le monstre qui apparaît à l’horizon.
Pour endiguer cette spirale de violence, les propos oniriques des uns et des autres ne suffiront pas. L’opportunité est donnée au chef de l’État de raisonner ses troupes en faute et de sévir au demeurant. Il lui suffirait pourtant pour rétablir l’ordre, d’appliquer le même principe de fermeté dont il fait preuve, vis-à-vis de ceux de son camp qui parlent du troisième mandat.
Pour l’heure, sa pratique de laissez-faire encourage ses partisans benêts qui rivalisent de maladresses pour se distinguer et gagner sa sympathie. On a encore présente à l’esprit, l’implication « pieds nickelés » des gens de son parti dans l’affaire « Sweet beauty », et la sortie malencontreuse du député à la machette. Voilà maintenant que pointe un autre scandale, les attaques des nervis de son camp contre son principal adversaire à Ziguinchor.
Avec les locales en vue, les foires d’empoigne vont se multiplier et devenir plus rugueuses. Pour l’heure, on assiste à des batailles de positionnement. Les revirements se font déjà jour : « Futa Taampi » s’est mué, en un claquement de liasses, en « Futa Welli » et « Podor va mal », par on ne sait quel effet magique, ne va plus mal.
Tout change alors que rien ne change. Seules les attaques de rustiques, de présomptueux, et autres impertinents portant haut la voix fusent, donnant l’impression que les choses changent.
Si nous voulons être un grand pays, les agresseurs de notre démocratie, amateurs d’algarades incessantes sur les plateaux de télévision, à l’Assemblée et ailleurs, doivent méditer ces vers de B. Brecht* :
Qui lutte doit savoir perdre !
Qui cherche querelle s’expose au danger !
Qui professe la violence
N’a pas le droit d’accuser la violence
Si nous voulons être un grand pays, vous autres observateurs, qui pensez que vous n’êtes pas concernés, que ce ne serait qu’une affaire de politiciens, vous qui ne comprenez pas notre colère, nous les révoltés, nous vous dirons :
Ah mes amis
Vous qui êtes à l’abri
Pourquoi cette hostilité ? Sommes-nous
Vos ennemis, nous qui sommes les ennemis de l’injustice ?
Sachez que nous ne laisserons pas vos consciences tranquilles, nous insisterons pour que la torture soit complète :
Quand ceux qui luttent contre l’injustice sont vaincus
L’injustice passera t –elle pour justice ?
Assurément non. En tout cas pas dans une grande nation !
Pour être une grande nation, il faut savoir s’émanciper, prendre notre propre liberté, car personne ne nous la donnera. Surtout pas la France, cette vieille gaupe, naguère belle, délaissée et humiliée aujourd’hui par ses alliés. Pourquoi notre regard se tourne-t-il encore vers elle ? Pourquoi ?
Macron a inventé, avec son sommet de Montpellier, un genre nouveau dans une vieille françafrique. Il a dorénavant, choisi de marcher derrière une certaine société civile africaine, comme naguère, le colon avait marché derrière le soldat et le missionnaire. Mais personne n’est dupe, nous avons compris l’étrange palimpseste qu’est cette nouvelle françafrique. La France ne peut plus jeter ses filets ailleurs dans le monde. Elle n’a plus que l’Afrique comme proie. Elle le dit elle-même : « l’Afrique est l’avenir de la France ». À nous de refuser d’être la proie, d’être notre propre avenir, d’assurer notre liberté en surfant favorablement sur la multiplicité des appétits qui nous guettent.*
C’est cela qui changera le fleuve et fera de nous une grande nation !
Dr. Tidiane Sow est coach en Communication politique.
- « Tata moro moro « : Pente de glissade recouverte d’argile au bord du fleuve servant de toboggan
- J. Jaurès : « J’appelle les vivants » Discours du congrès de Bale, 1912
- « Futa Taampi » : le Fouta est fatigué
- « Futa Welli » : Il fait bon de vivre au Fouta
- B. Brecht : Nos défaites ne prouvent rien
- Hommage à J. Jaurès : H. Brisson : Antagonisme anglo-allemand
JE NE PEUX PAS IMAGINER QUE LE MALI FASSE AFFAIRE AVEC DES MERCENAIRES
L’Afrique de l’Ouest est-elle malade de ses militaires ? Ou de ses troisièmes mandats ? Que penser de l’éventualité du déploiement de mercenaires russes au Mali ? Entretien avec le philosophe Souleymane Bachir Diagne
Jeune Afrique |
Matthieu Millecamps |
Publication 19/10/2021
Il est l’un des penseurs les plus influents du continent, mais Souleymane Bachir Diagne ne cesse de remettre en cause la notion même de « philosophie africaine ». L’intellectuel sénégalais qui prône un universalisme respectueux des identités plurielles, raconte dans Le Fagot de mémoire, son autobiographie parue cette année, la manière dont il s’est construit entre Saint-Louis au Sénégal, Paris et New York. Il n’en a pas moins fait de l’espace ouest-africain l’un des axes centraux de ses travaux et réflexions philosophiques, historiques, spirituelles et politiques.
Faisant le constat amer du « sentiment d’impasse » qui a conduit aux coups d’État qui ont renversé IBK au Mali et Alpha Condé en Guinée, il s’inquiète du retour des militaires au pouvoir. Et plaide, à l’instar du Libérien George Weah, pour l’instauration de « critères de convergence démocratique » au sein de la Cedeao.
Jeune Afrique : Alpha Condé renversé en Guinée par un militaire, Assimi Goïta qui mène deux coups d’État au Mali… L’Afrique de l’Ouest est-elle « malade » de ses militaires ?
Souleymane Bachir Diagne : On peut le penser si l’on se contente de faire un rapprochement sur le seul fait que, en Guinée comme au Mali, des militaires ont pris le pouvoir. Mais il faut se méfier des analogies. Les deux pays font en partie face aux mêmes défis, qui se sont accentués avec la pandémie. Mais leurs situations respectives sont extrêmement différentes. Au Mali, le contexte sécuritaire a été prépondérant, avec des groupes armés terroristes qui sévissent dans plusieurs régions du pays. En Guinée, Alpha Condé a voulu faire le mandat de trop. On ne peut donc pas dire que l’Afrique de l’Ouest est « malade » de ses militaires, et que cette maladie est susceptible d’être contagieuse, parce qu’il ne s’agit pas de la même maladie.
Les symptômes restent cependant exactement identiques : une junte militaire prend le pouvoir par la force. Et l’Afrique de l’Ouest est la région où les putschs sont les plus récurrents…
Il y a, c’est vrai, un problème ouest-africain sur ce point : l’idée que l’option militaire est un recours acceptable. Les militaires ne sont pas la solution, ils font partie du problème. La conséquence, c’est que nous sommes confrontés à une crise de l’intégration ouest-africaine, qui était pourtant en bonne voie. En Guinée, comme au Mali, la solution aurait dû passer par les institutions, par la voie démocratique.
C’est d’autant plus problématique que, dans un cas comme dans l’autre, on ne sait pas quand le pouvoir sera effectivement remis aux civils. Au Mali, beaucoup de questions se posent quant au respect du calendrier, qui prévoyait des élections en février prochain. Et en Guinée, la situation est encore floue…
En plus d’être un exégète du Coran réputé, El Hadj Ibrahima Niass a laissé à la postérité une exceptionnelle œuvre littéraire qui témoigne de son dévouement absolu pour les causes de l’Islam
El Hadj Ibrahima Niass, plus connu sous l’appellation de Baye, est un érudit et un maître soufi né en 1900 à Taïba Niassène et mort en 1975 à Londres. Fils d’El Hadj Abdoulaye Niass et de Sokhna Astou Dianka, il s’installe à Médina Baye en 1921. Commence alors une vie intense consacrée à l’enseignement et entrecoupée de pérégrinations en Afrique et en Europe pour l’expansion de l’Islam. Connu pour son engagement et ses idéaux panafricanistes, Baye a produit une riche œuvre littéraire qui est enseignée dans la cité religieuse et un peu partout dans le monde. « J’ai eu la chance de voyager à travers l’Afrique de l’Ouest et du Centre, je me suis rendu compte que l’œuvre de Baye est plus diffusée à l’étranger que dans son propre pays, le Sénégal », regrette Babacar Dieng, journaliste à Al Fayda, une radio communautaire créée par feu imam Hassan Cissé.
Une œuvre littéraire riche et diversifiée dans laquelle il clame la prééminence du Prophète Mouhamed (Psl) tel un hagiographe comme dans « Les étoiles de la bonne direction » (Nujum Al houda) ou avec l’inspiration d’un poète à l’instar de « Moyen d’atteindre facilement l’Apôtre » (Taïsîr al wusûlilâhadraar-Rasûl).
« Nujûm al hudâ » est un livre de Cheikh al islam El Ibrahima Niass écrit en 1962 édité à Rabat et qui traite de la prééminence du Prophète Mouhamed (Psl) sur tous ceux qui ont prêché pour le Seigneur. Il y énonce ces mots sublimes : « Mon Dieu, bénis notre Prophète Mouhamed (Psl), qui a ouvert ce qui a été fermé, qui a clos ce qui a précédé, qui a fait triompher l’équité par la justice, qui guida l’humanité vers ta voie royale droite, ainsi qu’à sa famille, salutations dignes de son mérite et de sa haute valeur ». Un panégyrique d’une préciosité rare à l’endroit du Sceau des prophètes.
Selon Cheikh Babacar Dieng, journaliste et disciple du fondateur de la Faydatu, cette épître écrite par Cheikh Al islam est un appel à tous les musulmans pour qu’ils empruntent la seule direction qui vaille, à savoir celle menant vers le Seigneur à travers les pas du Prophète Mouhamed : « Un point de fixation vers lequel nous devons converger. C’est une invite à éviter de s’égarer pour choisir le bon chemin menant vers Dieu et qui nous est indiqué par Mouhamed ». Cet ouvrage a été bien accueilli par la critique. Il révèle sa culture islamique.
« Nujûm al hudâ »
Cette célèbre production littéraire écrite dans un contexte de déchirure et de schisme dans l’Islam se voulait un rappel sur un principe immuable de la foi islamique : la prééminence du Prophète. « Il y a un Islam confrérique chez nous mais cette primauté du Prophète Mouhamed (Psl) est partagée par tous et la métaphore de la bonne direction montre la voie à tout un chacun », renchérit le journaliste de la radio de Medina Baye. Une œuvre dans la lignée des textes du fondateur de la Faydatu qui n’hésite pas à utiliser la plume et à monter au front pour défendre le Prophète Mouhamed (Psl) ou Cheikh Ahmed Tidiane contre les mécréants ou les détracteurs de l’Islam.
Ce poème écrit à la suite de son œuvre initiale et célèbre « Rohouladah » fait partie de la série des hagiographies sur le Prophète de l’Islam. La « qasida » offre ce dernier en référence à tout croyant sur son destin parsemé d’embûches. Ce qui ne l’a pas empêché d’accomplir sa destinée. « À travers ce poème, El Hadj Ibrahima Niass a voulu donner l’exemple du Sceau des prophètes qui, à six ans, a perdu ses deux parents. Né dans une cité, il va connaître la rigueur du désert, sera la proie de bêtes féroces et de toutes sortes de privations. Il sera tour à tour berger, marchand ambulant. Mais, en dépit de ces contraintes, il s’élèvera pour accomplir sa mission de messager de l’Islam », explique ce Cheikh de la Fayda.
Pour cet originaire de Ziguinchor, le fondateur de la Faydatu, à travers ce poème, appelle tous les fidèles à s’élever au-dessus des contingences d’ici-bas pour se consacrer à leur mission sur terre : la soumission à Dieu à travers son envoyé.
Un recueil de 2.972 vers édité au Nigéria
Baye Niass est un écrivain fécond et un « théologien de combat » pour ainsi rependre le professeur Amar Samb (Essai sur la contribution du Sénégal à la littérature d’expression arabe). Chaque fois qu’un problème aigu s’est posé, fait remarquer ce dernier, il a pris sa plume et essayé d’apporter une solution toujours conforme à l’orthodoxie. Ainsi le président Bourguiba parle-t-il de réformer le jeûne du ramadan, El Hadj Ibrahima Niass produit un livre pour s’insurger contre toute réforme.
Il a été également un poète d’une grande créativité. Un recueil de 2.972 vers en arabe, édité à Kano, au Nigéria, à l’éloge du Prophète Mouhamed (Psl) « Taïsîr al wusûlilâhadraar-Rasûl » (Moyen d’atteindre facilement l’Apôtre), est sorti de son inspiration. Cet extrait donne un aperçu sur la beauté du texte : « Mon cœur tient absolument à s’éprendre du Prophète, à mourir d’amour et de passion pour lui. J’ai passé la nuit entière en veillant et en priant au souvenir de celui qui a été excellent du début à la fin de son existence. J’ai défié, lors de cette nuit-là, les tourterelles qui gémissaient tandis que la nuit et les voisins dormaient et que mes paupières voyaient passer des torrents de larmes de passion. J’ai disposé harmonieusement les perles des mots pour mieux exalter ses qualités. Quelles sont belles de la pleine lune, telles des perles précieuses soigneusement enfilées dans un collier ! Mahomet est la clé des révélations. Il est un seigneur. Il a clos la liste des apôtres en étant le dernier et le premier ».
LES CAHIERS NARCISSIQUES DE MAME BOYE DIAO
Candidat à la mairie de Kolda, le directeur général des Domaines a offert des cahiers à des élèves en pleine rentrée. Des fournitures scolaires à son effigie… Tollé général
Jeune Afrique |
Damien Glez |
Publication 19/10/2021
Générosité caritative bien ordonnée commençant par soi-même, la chanson satirique française Les Dames patronnesses enseignait, dès 1960, qu’il fallait s’identifier face à la communauté comme le bienfaiteur de tel ou tel indigent : « Tricotez tout en couleur caca d’oie / Ce qui permet le dimanche à la grand-messe / De reconnaître ses pauvres à soi. » Qui n’est pas tenté de distiller un peu de soi dans un vrai-faux mécénat mué en sponsoring, comme lorsqu’une grande marque d’ordinateur inonde de ses dons marketés le campus d’un État en voie de développement ?
Quand la politique s’en mêle, l’affaire prend évidemment une tout autre tournure. Et vint le sac de riz estampillé Faure Gnassingbé ou la montre Compaoré qui ne devait pas manquer de vous rappeler l’heure d’un scrutin voué à maintenir le « beau Blaise » au pouvoir…
La gêne instillée par la générosité politicienne devient scandale quand elle cible les élèves candides d’un système éducatif censé être neutre idéologiquement. En cette période de rentrée scolaire qui prend toujours des airs de casse-tête domestique, le directeur général des Domaines sénégalais a laissé parler son portefeuille en fournissant des cahiers à des écoliers souvent déshérités.
Charité et propagande
Premier détail embarrassant : Mame Boye Diao est candidat à la mairie de Kolda à l’occasion du scrutin prévu le 23 janvier prochain. Deuxième détail fâcheux : lesdits cahiers ont été imprimés à son effigie. Voilà comment la charité devient propagande politicienne…
Alors qu’elle est un pilier important pour la réalisation du Programme d’urgence pour l’emploi des jeunes, «Xeyu ndaw gni», la Der peine à recouvrer le budget qui lui est destiné, et ce malgré les instructions fermes du chef de l’Etat
Alors qu’elle est un pilier important pour la réalisation du Programme d’urgence pour l’emploi des jeunes, «Xeyu ndaw gni», la Der peine à recouvrer le budget qui lui est destiné, et ce malgré les instructions fermes du chef de l’Etat. Au point qu’elle ne peut plus compter que sur des appuis extérieurs pour dérouler une partie de son programme de financement.
Si l’on a parfois le sentiment que l’une des ambitions majeures du Président Macky Sall, le programme Xeyu ndaw gni, destiné à financer l’emploi des jeunes, marque un peu le pas, c’est entre autres, parce qu’une structure aussi importante que la Délégation générale à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes (Der/Fj), chargée de faciliter l’accès des jeunes au financement, peine à remplir ses missions, faute de ressources.
Interrogé en marge du Sommet de Montpellier convoqué par le Président français Emmanuel Macron, les 8 et 9 octobre derniers, le Délégué Papa Amadou Sarr a révélé que «depuis mars 2021, la Der a des demandes de financement, dans le cadre du programme Xeyu ndaw gni, pour un montant avoisinant 250 milliards de francs Cfa. Nous avons traité des dossiers pour une valeur de près de 35 milliards de Cfa, qui sont en attente des financements de la part du Trésor». Depuis lors, indique le responsable de la Der, «les projets sont traités et nous attendons de recevoir la trésorerie pour mettre en place des financements pour des jeunes entrepreneurs, sur l’ensemble du territoire national». M. Sarr ne peut à son niveau, expliquer les raisons du retard de la mise en place de ces ressources.
Il sait que tout a été fait pour que le Trésor débloque l’argent nécessaire. Même le chef de l’Etat, saisi de la question, est intervenu. On se rappelle que le communiqué du Conseil des ministres du 15 septembre dernier, déclarait que «le chef de l’Etat a rappelé l’importance primordiale qu’il accorde à l’accélération du déploiement des financements destinés aux jeunes et aux femmes, dans le cadre du Programme d’urgence pour l’insertion socio-économique et l’emploi des jeunes Xeyu ndaw gni…». Le document ajoute : «Le président de la République exhorte, à cet égard, le ministre des Finances et du budget, les ministres sectoriels et le Délégué général à l’entreprenariat rapide, à lancer sans délai, au niveau national, les opérations de financement, sur la base des nouvelles requêtes émanant des pôles emploi et entreprenariat des jeunes…»
Sur ce point, le responsable de la Der indique que, depuis le début de l’année, sur les 30 milliards de Cfa de budget alloués à sa structure, les Finances n’ont débloqué que 2,5 milliards de Cfa. Et c’est à peine si ce département important pour la politique de l’emploi n’est pas obligé de recourir à l’aumône. En tout cas, Papa Amadou Sarr indique que si des financements ont pu continuer à s’opérer, c’est parce que la Der a «reçu des ressources extérieures dans le cadre d’un projet datant de 2019, avec l’Afd et la Banque africaine de développement, dénommé Projet d’appui de valorisation des initiatives entrepreneuriales (Pavie), en plus des subventions reçues de fondations telles que la Fondation Gates et la Us-Africa Development Foundation, entre autres. Ce qui nous a permis de décaisser et de financer pour une quinzaine de milliards de Cfa environ». Il n’empêche, ce dynamisme de la Der prouve, selon son responsable, que si les ressources nécessaires étaient mises à leur disposition, ils pourraient satisfaire les besoins d’encore plus de demandeurs : «Avec 50 milliards, nous serions en mesure de financer plus de 50 mille jeunes.»
Cette affaire montre que si l’étalage de munificence fait à Dubaï, dans le cadre de l’Exposition universelle, a pu faire croire que le pays n’a pas de problèmes d’agent, en étalant ainsi au monde son train de vie dispendieux, beaucoup de Sénégalais n’en bénéficient pas encore vraiment. Beaucoup parmis ceux qui ont fait le déplacement dans cette ville du Golfe arabo-persique semblaient n’avoir pour objectif qu’un séjour de farniente, et si possible, aux frais de la princesse. Cela peut renforcer l’idée que le pays est en pleine émergence. Malheureusement, plusieurs franges de la société nationale, démontrent que leur vie de tous les jours est aux antipodes de l’image d’Epinal ainsi projetée.