SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
13 septembre 2025
VIDEO
BURKINA, UNE PUISSANCE SPATIALE EN DEVENIR?
En Afrique de l’Ouest, presque aucun pays francophone ne figure dans la liste des pays qui ont un pied dans l’espace. Toutefois, l’an dernier, le Burkina Faso a lancé un projet de construction de son propre satellite en vue de sa mise en orbite.
A Dakar dans le cadre de la mission d'auscultation de la lune pour la Nasa aux côtés de ses collègues sénégalais et français, nous avons interrogé le jeune astrophysicien burkinabé Zacharie Kamsi, sur le projet de Burkina Sat 1, la première fusée Made in Burkinabé initié par le professeur Frédéric Ouattara.
Sur 54 pays du continent, moins de 15 ont un satellite dans l’espace et jusqu’ici un seul pays de ce groupe dit pouvoir en construire son propre satellite, c’est le Nigéria. En Afrique de l’Ouest, il n’y a presque aucune ancienne colonie française dans la liste de ces pays qui ont un pied dans l’espace. Toutefois, l’an dernier, le Burkina Faso a lancé un projet de construction de son propre satellite en vue de sa mise.
Le pays des hommes intègres est donc est en passe de devenir le premier pays d'Afrique de l'Ouest francophone à construire sa première fusée. Il rejoindre ainsi les quelques onze pays africains qui ont déjà un satellite dans l'espace.
Si ce projet se concrétise, il entre en droite ligne dans une certaine mesure en raisonnante avec l’idée exprimée il y a quelques décennies par le président Thomas Sankara, qui une fois en Union soviétique, avait dit à ses interlocuteurs russes de prévoir deux places pour former des Burkinabés à la Cité des Etoiles parce que le Burkina aussi rêve d'aller sur la lune et que son pays aussi rêve aussi « de grandes choses » et pas que de «petites».
VIDEO
LE SÉNÉGAL INVITÉ À S’ASSEOIR À LA TABLE DES NATIONS SPATIALES
Une fusée dans l’espace permet de résoudre divers problèmes sur la terre, observer la terre depuis l’espace peut aider à surveiller par exemple les côtes, à faire du renseignement, mais le Sénégal comme d’autres pays reste encore à la traine
Le Pr Frédéric Ouattara a lancé un projet de construction d’un satellite Made in Burkina, nommé Burkina Sat1 en septembre 2020. Une fois que ce pays mettra son satellite en orbite, il rejoindra les quelques rares pays africains qui ont déjà lancé des satellites. Il s’agit entre autres de la Tunisie, du Rwanda, de l’Éthiopie, du Ghana ou encore du Nigeria, etc.
L'espace, le Sénégal n’y est pas encore certes mais, Éric Lagadec, le président de la société française d’astronomie et d’astrophysique souhaite vivement «voir le Sénégal aussi s’asseoir très rapidement à la table des nations spatiales». Avoir un satellite dans l’espace, c’est d’autant plus important pour le Sénégal que ça peut être un levier de son développement. A cela, il faut y ajouter des enjeux de gouvernance, de surveillance des côtes par exemple, mais aussi de l'appréhension du changement climatique qui occupe toutes les nations. Et en termes de coût, c'est accessible d'après ce chercheur puisqu'il existe des satellites pas chers.
Pour Éric Lagadec, le projet d’un satellite sénégalais peut être valablement porté par Maram Kairé, dont le nom a été donné à un astéroïde en juillet dernier, et qui est par ailleurs, le président de l’Association sénégalaise pour la promotion de l’astronomie (ASPA). De l’avis d’Éric Lagadec, l’Afrique a le devoir de s’intéresser et d’y mettre les moyens dans l’exploration spatiale.
Éric Lagadec a été interrogé à Dakar lors de la d’une nouvelle mission d’auscultation à Fatick pour la NASA, mené conjointement les astronautes sénégalais, français et burkinabé.
Lors de sa conférence publique à Ouaga, il y a quelques mois, le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon disait que l’Afrique s’est fait voler le 19è et le 20è siècle et qu’elle ne devrait pas se faire voler le 21è qui est celui de la conquête spatiale. Se désolant que les grandes puissances comme les USA accaparent et s’approprient l’espace, il a encourager les Africains à s’y lancer. Pour cause, seules 11 ( soit 2%) des 54 nations africaines ont un satellite dans l’espace, dont un seul se disait capable d’en fabriquer, le Nigeria.
par l'éditorialiste de seneplus, Benoit Ngom
DE L’AVENIR DE LA RASD
EXCUSIF SENEPLUS - Le différend au Sahara occidental interpelle les États africains sur l’interprétation dans le temps des principes de l'intangibilité des frontières héritées de la colonisation et sur le droit des peuples à l’autodétermination
Le frétillement de la diplomatie internationale observé à la suite de la nomination de Ramtane Lamamra à la tête du ministère des Affaires étrangères d’Algérie, ou de la désignation de Staffan de Mistura comme Envoyé Spécial du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara et enfin la tenue, sous la présidence kenyane, de différentes réunions du Conseil de sécurité, n’a pas pu éclipser le regain de tension dans la sous-région nord de l’Afrique.
En effet, la rupture récente des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Algérie, le retrait de la RASD de l’accord sur la démilitarisation de la zone de Guerguerate, la fermeture unilatérale par l’Algérie de son espace aérien aux avions marocains montrent, s’il en était besoin, l’incidence permanente de la crise du Sahara occidental sur les relations entre ces deux pays et comment elle constitue une réelle menace pour la stabilité de la sous-région nord du continent.
L’évolution dangereuse de ce bras de fer entre deux pays frères que rien ne devrait séparer, interpelle la communauté africaine qui doit prendre son courage à deux mains afin de trouver, pendant qu’il est temps, une solution africaine à une crise africaine.
Des positions à harmoniser
Deux positions apparemment irréconciliables continuent à s’affrontent sur ce dossier. Pour le Maroc, le référendum retenu par l'UA, l'ONU et la communauté internationale ne doit avoir pour objet que de réaffirmer l'appartenance au Royaume de la région litigieuse. Toutefois, les populations de la zone en réitérant leur allégeance au Royaume pourront bénéficier d’une « autonomie ».
Pour la RASD et ses soutiens, le référendum d'autodétermination signifie la confirmation de sa souveraineté sur la zone en tant qu'État reconnu par l'Union Africaine.
Mais, sur un plan strictement juridique, le Maroc peut-il définir unilatéralement le sens et la signification d’un référendum décidé d’abord par l’UA et confirmé par l'ONU ? De même, la RASD peut-elle prétendre que le referendum d'autodétermination ne peut avoir pour seule finalité que de confirmer son statut d’État souverain ?
À cet égard, il convient de rappeler que les deux parties, se fondant sur des arguments différents pour justifier leur souveraineté sur la région litigieuse, avaient d’abord rejeté chacun de son côté le principe du référendum avant d’accepter, au sommet de l’OUA (UA) de Nairobi en 1981, le principe de son organisation. Mais l’OUA (UA) qui jusqu’à cette époque gardait la main sur ce dossier, va en être écartée avec le retrait du Maroc de l’organisation régionale en 1984 au sommet d’Addis Abeba, suite à l’admission de la RASD pour y occuper son siège.
À partir de ce moment, l’ONU prit le relais et sa résolution de 1991 lui demandait d’organiser un référendum au Sahara et d’en proclamer les résultats. Résolution que les deux parties acceptèrent de respecter. Cette position, selon monsieur Antonio Guterres demeure celle l’ONU.
Le Sahara, un conflit territorial ?
Le différend au Sahara occidental, qui parait essentiellement territorial, interpelle les États africains sur l’interprétation dans le temps des principes sacro-saints de l'intangibilité des frontières héritées de la colonisation et sur le droit des peuples à l’autodétermination.
À cet égard, l’histoire du Maroc montre que ce pays, au fil des siècles et des décennies, a été dépecé par les puissances coloniales au gré de leurs propres intérêts. La façon dont l'Espagne s'est départie de la région litigieuse en est une illustration. Des lors, on peut comprendre qu'il y ait peu de chance que le Maroc abandonne aussi facilement ses prétentions sur ce territoire.
Par ailleurs, nul ne peut contester que ceux qui se réclament citoyens de l’entité sahraouie sont des populations originaires du territoire litigieux et appartiennent à une même communauté culturelle. Pour eux, le différend territorial qui les oppose au Royaume du Maroc a pour conséquence de suspendre les effets de la souveraineté que leur État, reconnu par l’UA, devrait pouvoir exercer sur ce territoire. Ce qui peut expliquer la permanence de leur revendication.
En face de ces deux positions qui paraissent irréconciliables, certains ont pensé que la solution était l’exclusion de la RASD de l’UA.
Peut-on exclure la RASD de l’UA ?
La solution la plus pragmatique doit se fonder sur des bases juridiques telles qu’indiquées dans l’Acte Constitutif de l'UA qui jusqu’à ce qu'elle soit modifiée ne prévoit pas, comme sanction, l'exclusion d'un État.
En effet, dans l’énumération des sanctions applicables à un État, l’Acte Constitutif de l'UA ne prévoit pas l'exclusion. Par conséquent, pour pouvoir exclure un État, il faudrait d'abord procéder à sa révision conformément aux dispositions de son article 32 qui prévoit cette possibilité si une majorité qualifiée des 2/3, soit actuellement 36 États, vote dans ce sens à défaut d’un consensus.
Toutefois, la question est de savoir au cas où cette majorité qualifiée serait réunie pour exclure la RASD de l’UA, ce qui est tout à fait envisageable, est-ce que ce serait dans l’intérêt de l'Afrique ? N’est-il pas possible de rechercher, en s’inspirant de l’histoire des Relations Internationales contemporaines, une solution durable et allant dans le sens de la stabilité du continent ?
En effet, nous semble-t-il, le Sahara occidental n’est pas le premier conflit territorial dans l’histoire et ne sera pas le dernier. Par conséquent, l’UA, afin d’éviter d’accentuer son discrédit auprès des africains, doit assumer ses responsabilités et chercher, sans se défausser sur la communauté internationale notamment l’ONU, à trouver une solution africaine a une crise africaine.
Trouver une solution africaine à un différend africain
La question du Sahara est née incontestablement d’une mauvaise gestion de l’affaire par l’OUA actuelle UA. En effet, pourquoi après avoir admis la RASD comme État souverain conformément aux dispositions de la Charte, l’OUA (UA) avait décidé ensuite l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara ? Le référendum d’autodétermination, nous semble-t-il, est le premier pas dans l’expression de la volonté d’un peuple de se gouverner seul et librement à travers son organisation qui est l’Etat.
À cet égard, concernant l'admission de la RASD à l’OUA, j’avais souligné dans un article publié en août 1982 dans l'hebdomadaire « Jeune Afrique » sous le titre « OUA, propositions pour sortir de la crise », que l’OUA après avoir régulièrement admis la RASD comme membre lui avait dénié la qualité d’État en votant un an plus tard la résolution qui lui recommandait d’organiser un référendum d’autodétermination.
C’est pourquoi, nous devons toujours avoir à l'esprit que ce problème a été créé par des gouvernements africains agissant au nom de leurs États souverains que nous considérons comme étant d'égale dignité. Par conséquent, les rodomontades et objurgations contre les États qui soutiennent la RASD ou contre l'UA devraient cesser car elles n’ont fait avancer le débat d'un iota depuis presque 40 ans.
Maintenant que depuis 2017, le Royaume du Maroc est revenu au sein de l’UA, celle-ci doit assumer directement sa responsabilité pour trouver une solution à ce dangereux différend qui pèse sur l’avenir de notre continent.
L’implication de l’ONU est actée mais le principe de régler les différents régionaux dans le cadre des organisations régionales devrait toujours être privilégié.
L’Union Africaine doit innover dans sa démarche
L’Union africaine ne doit pas se défausser sur l’ONU pour le règlement de la crise du Sahara mais plutôt aider l’organisation internationale à entériner une solution africaine à une crise africaine. À cet égard, pour agir les Africains ne doivent pas avoir peur des risques qui naitraient de la prétendue division du continent entre « pro et anti ».
L’Afrique a évolué avec le monde et l'ère de la mondialisation n’est pas l’ère de la balkanisation. Le continent peuplé d’une jeunesse avertie des nouvelles réalités mondiales saura accueillir favorablement une solution de sortie de crise proposée par une UA qui accepte d’assumer sa responsabilité en innovant dans sa démarche.
Pour ce faire, afin de trouver des solutions innovantes aux crises qui secouent l’Afrique, l’UA doit s'appuyer sur les contributions intellectuelles de la société civile africaine en profitant des réflexions des experts africains regroupés autour des universités et des centres de recherche.
Nous pensons que l’UA, doit favoriser ce genre de rencontres à travers le continent afin d'aider à forger une opinion publique africaine sur la question du Sahara qui pourra valablement soutenir, le moment venu, la solution qu’elle pourra dégager.
Aujourd'hui, l'intelligentsia africaine au lieu de penser aider d'autres nations à définir leurs politiques par rapport à l'Afrique devrait d’abord se pencher collectivement et avec perspicacité et moins de passion sur les maux qui gangrènent notre continent dont l'affaire du Sahara occidentales est une illustration
Dans cette perspective, je considère comme exemple à suivre le séminaire organisé à Dakar en juin dernier par l’« Institut Panafricain de Stratégies » au cours duquel d’enrichissantes discussions ont eu lieu sur le thème « Penser la question du Sahara et promouvoir des solutions innovantes ».
Les peuples africains ont le droit de savoir
En manière de conclusion, on peut affirmer que la gestion de ce conflit doit sortir des bureaux feutrés des Organisations internationales et être délié du langage souvent opaque des diplomates. L’Union africaine et certains chefs d’États africains de bonne volonté doivent agir vite et sans délai pour aider à résoudre ce conflit qui n’a que trop duré.
Les peuples africains ont le droit de comprendre les tenants et aboutissants d’un conflit qui depuis des décennies pèse négativement sur l’intégration du Maghreb et le développement du continent.
Pour l’instant, Pastef ne compte pas aller aux élections locales sous la bannière de la coalition dans le département de Dakar. Abass Fall et les autres ne s’entendent pas avec le parti de Khalifa Sall sur les modalités d'investiture
«Nous sommes tous des hommes politiques avec des ambitions. Il va y avoir un choc des ambitions entre des responsables qui appartiennent à des partis politiques différents, des gens qui n’ont aucune histoire commune. Mais, nous avons le défi d’y arriver pas pour nous, mais pour le Sénégal.» Ce vœu pieux exprimé le 2 septembre dernier par Moussa Tine, leader de l’Alliance Pencoo, risque de se heurter à la réalité politique dans la coalition Yewwi askan wi (Yaw). Dans un mémorandum envoyé à la Conférence des leaders de Yaw, Pastef de Ousmane Sonko a décidé hier de suspendre ses activités dans le département. Selon un responsable du parti, Pastef souhaite présenter des candidats dans les 19 communes de Dakar. «On a une démocratie interne qui fait que nous avons organisé des primaires partout. Dans chaque commune, il y a un responsable qui a gagné. Donc, on ne peut pas faire tout ça pour se ranger derrière des gens», a justifié un responsable de Pastef Dakar.
Pour voir Taxawu Senegaal et Pastef réunis dans Yaw, il va falloir faire des arbitrages. Le Quotidien a appris qu’hier, tard dans la soirée, la Conférence des leaders se réunissait afin de tenter de sauvegarder l’unité de la coalition. Au même moment, Pastef Dakar était au siège du parti dans le cadre d’une réunion de crise. Demain, les Patriotes tiennent une rencontre pour faire le point sur les investitures au sein du parti. Déjà fragilisé par le pouvoir en place qui a recruté beaucoup de «ses» maires (Alioune Ndoye, Jean-Baptiste Diouf, Mame Amadou Samba, Ousmane Ndoye, Pape Seck, Banda Diop), Khalifa Sall ne peut pas se permettre d’être supplanté par Pastef qui nourrit de grandes ambitions dans la capitale. On a vu Barthélemy Dias aux côtés de Abass Fall, Coordonnateur départemental de Pastef, dans la lutte contre les transferts d’électeurs. A l’heure des investitures, les deux se sont séparés.
En sourdine, Pastef refuse de considérer le département de Dakar comme une chasse gardée de Khalifa Sall qui est allé jusqu’à Paris pour se réconcilier avec Bamba Fall. Mais ce dernier a vu Pastef Médina le contester ouvertement, jusqu’à le pousser à la démission de Yaw. A Yoff, Seydina Issa Laye Sambe a longtemps tenté de tenir tête à Diouf Sarr. Aujourd’hui, le frère du Saltigué Mamadou Mbengue, Assane Mbengue de Pastef, est aussi candidat à la mairie. A la Médina, Pastef compte bien présenter un candidat comme partout ailleurs. Un scénario qui risque de se propager dans la capitale.
MARY TEUW NIANE DÉFIE MACKY SALL
Dans la coalition Benno bokk yaakaar, tout le monde est à l’écoute de Macky Sall. Sauf Mary Teuw Niane, qui disqualifie son chef de parti concernant les investitures relatives aux locales
Dans la coalition Benno bokk yaakaar, tout le monde est à l’écoute de Macky Sall. Sauf Mary Teuw Niane, qui disqualifie son chef de parti concernant les investitures relatives aux Locales du 23 janvier 2022. «J’ai décidé librement d’être candidat maire de Saint-Louis du Sénégal (sic). J’ai l’intime conviction qu’il ne revient à aucune autorité à Dakar de choisir le maire de Saint-Louis. Il appartient aux Saint-louisiennes et aux Saint-louisiens, à travers leur vote, de choisir leur maire et l’équipe municipale», a écrit sur Facebook M. Niane, membre du Secrétariat exécutif national de l’Apr.
L’ancien ministre de l’Enseignement supérieur ne compte nullement se retirer de la course en direction de ces échéances électorales. «Ma candidature est irréversible et irrévocable. Elle s’appuie sur un programme ambitieux, réaliste et réalisable (P2R)», a-t-il précisé.
Depuis son départ du gouvernement en 2019, Mary Teuw Niane prend souvent le contrepied de la ligne de son parti. A Saint-Louis, le maire sortant, Mansour Faye, rival local de l’actuel Pca de Petrosen Holding, est parti pour être reconduit candidat de Bby. L’ancien Recteur de l’Ugb semble avoir flairé le coup et compte s’opposer au beaufrère du Président Macky Sall. «Mon élection mettra un terme à cette tradition de maires par procuration qui ont fait tant de mal à nos cités et desservi les populations. J’aime Saint-Louis. Je suis heureux de l’affection que me portent les Saint-louisiennes et les Saint-louisiens. Il reste trois mois, renforçons notre unité et notre solidarité, la victoire sera au bout. Unis et engagés, nous vaincrons», a conclu Mary Teuw Niane dans son post.
Texte Collectif
MAUVAIS FILM À L’OIF
S’il est un organisme où la notion de diversité ethnique et de genre est consubstantielle à sa nature, l’Oif devrait être un modèle du genre. Le département audiovisuel ne reflète pas cette exigence
Un collectif de cinéastes et producteurs, originaires des Etats Afrique, Caraïbes, Pacifique (Acp) avait alerté, en août 2020, la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) sur les dérives opaques, discrétionnaires et abusives qui ont cours dans son département audiovisuel. La rencontre en ligne avec une délégation du collectif, organisée un an plus tard, a débouché sur des concessions qui évitent soigneusement de traiter la question de ces dérives néfastes aux cinémas du Sud, qui comptent l’Oif parmi leurs tout premiers partenaires.
Guerre des générations
Un règlement en date du 5 mars 2020 limite le nombre d’aides à la production dont peut bénéficier un réalisateur. Rien d’anormal qu’une institution décide de poser des limites spécifiques aux subventions qu’elle accorde. Sauf que ce règlement, au lieu de s’appliquer à compter de son entrée en vigueur, remonte le temps, jusqu’à 33 ans, afin de comptabiliser les aides obtenues par les réalisateurs, alors qu’aucun des règlements antérieurs ne fixait de plafond d’aides. L’argument avancé -favoriser l’émergence d’une nouvelle génération de cinéastes- dissimule mal, au risque même de déclencher un conflit de générations, le dessein d’écarter les vétérans, à l’indocilité redoutée, sur les épaules desquelles repose, pour partie, le destin de ce cinéma fragile. Le refus obstiné d’instaurer un double collège, à l’exemple de celui du Cnc français, révèle l’aspect retors de l’argument. Le double collège garantirait dans les meilleures conditions, le dialogue dynamique des générations et l’éclosion de nouveaux talents : un premier collège dédié aux premières et deuxièmes œuvres et, un second, pour les cinéastes confirmés. Après de vives protestations, l’article incriminé, validé en son temps par la Direction et le service juridique, vient d’être retiré. Demeure la question des conditions de l’essor des jeunes cinéastes.
Prurit réglementaire
Au sein de ce département, un pouvoir hors contrôle agit avec sa propre boussole. On retire soudain, sans explication, le documentaire de création de la commission du long métrage, sa place naturelle, pour l’attribuer arbitrairement à la commission de la série. Et tout est ainsi à l’avenant. On réduit drastiquement le montant des subventions accordées aux projets des pays d’Afrique subsaharienne au motif de l’obtention automatique du «bonus Acp» pourtant supposé accroître les moyens de production. L’art de transformer un bonus en malus et d’en faire une variable d’ajustement. On supprime dans une première version du règlement, avant de se dédire, l’aide au développement aux cinéastes de Djibouti, du Gabon, du Cameroun, de Côte d’Ivoire, de Mauritanie, du Sénégal, du Cap-Vert, du Congo, au motif que ces pays ont un Pib trop important. On décide que dorénavant, les représentants de l’Oif, présents dans les commissions, composées de professionnels, prendront part au vote, contrairement aux usages de la plupart des fonds et du précédent règlement qui réservait aux fonctionnaires de l’Oif un rôle d’observateurs et de conseillers techniques. Cette entorse aux usages permet de tout contrôler et d’entraver, si besoin est, un porteur de projet qui aurait le mauvais goût de déplaire, comme ce fut le cas récemment, au point de choquer certains membres de la commission.
Plurilinguisme bafoué
Que dire de cet autre nouveau fonds, intitulé Oif-TV5, dont un des articles stipule que les œuvres de fiction long métrage doivent être parlées majoritairement en français et, pour les autres genres (court métrage, documentaire et série), la langue usitée doit être le français intégralement ? Ce règlement impose la langue française à des œuvres originales de divers pays en violation du plurilinguisme inscrit dans la charte de l’Oif, sans qu’aucun organe interne de supervision ne s’en soit alarmé.
Diversité aux oubliettes
S’il est un organisme où la notion de diversité ethnique et de genre est consubstantielle à sa nature, l’Oif devrait être un modèle du genre. Le département audiovisuel ne reflète pas cette exigence.
Opacité
Le choix du coordinateur du programme Acp au sein de l’Oif, poste éminemment important, n’aurait-il pas dû faire l’objet d’un appel à candidatures transparent, public, respectant l’équité et ouvert à toute la zone géographique des pays Acp ou, à tout le moins, aux pays francophones ? Cela aurait évité la suspicion de connivence quant à la sincérité du choix opéré. Et quand bien même les règles de l’Oif permettraient le mode de sélection utilisé, l’éthique et la pertinence n’y trouveraient pas leur compte. La reconduction de ce contrat serait un fourvoiement de mauvais augure. La tentation est grande pour une autorité saisie par l’hubris, la bride sur le cou, d’instrumentaliser les importants moyens d’influence que sont les finances, les règlements, le choix des membres des commissions, des consultants et des prestataires ; d’en faire des marqueurs pour poser et imposer, de manière insidieuse et durable, les bases sur lesquelles les cinémas du Sud doivent s’édifier.
Tout ce qui se fait sans nous, pour nous, se fait contre nous
Nous, cinéastes, endurons cette situation équivoque de quémandeurs dans laquelle nous placent la plupart de nos pays respectifs auprès de fonds internationaux, en n’assumant pas leurs obligations en matière de politique culturelle, corollaire du manque de démocratie conjugué à la corruption. L’Oif gagnerait à lancer un audit indépendant de la gestion globale de son département audiovisuel, d’appliquer la transparence, dont elle se fait le chantre, dans ses règles et modes de fonctionnement et d’associer les professionnels à toute décision importante prise dans un domaine qui les concerne au premier chef. Face à toutes les adversités, restent nos œuvres, nos rêves et nos convictions pour talismans.
Moussa Sène Absa - Cinéaste, Sénégal
Amina Abdoulaye Mamani - Cinéaste, Niger
Mama Keïta - Cinéaste, Guinée
Zeka Laplaine - Cinéaste, R.D.Congo
Cette tribune n’engage pas le collectif des cinéastes et producteurs Acp
BOUGEANT SORT PAR LA PORTE ET REVIENT PAR LA FENETRE
Après sa démission chez les Lionnes, il va coacher les Lions du handball
Après sa démission limogeage chez les Lionnes du handball, suite à l’échec retentissant de la dernière Can au Cameroun, Frédéric Bougeant revient sur le banc pour entraîner cette fois-ci les Lions. Le technicien français remplace l’ancien international sénégalais, Djiby Diagne, longtemps snobé par la Fédération.
Après l’échec retentissant des Lionnes à la dernière Can féminine de handball au Cameroun où elles ont été éliminées en quart de finale par le Congo Brazzaville et privées du Mondial espagnol, leur entraîneur Fred Bougeant a pris les devants pour jeter l’éponge. Sur sa page Facebook, le technicien français avait en effet annoncé, le 17 juin 2021, son départ du banc des Lionnes du handball. «Voilà après 5 ans à la tête de l’Equipe nationale de handball du Sénégal, c’était ma dernière compétition avec les joueuses. Nous aurions aimé faire plus sur cette Can 2021 (…). Je n’aime pas faire les choses à moitié …. Je voulais être honnête avec le club et le projet de la Js Cherbourg, mais aussi vis à vis de la Fédération sénégalaise de handball, les joueuses et mon staff. J’ai passé des moments inoubliables ! Merci à ma famille ! Merci les Lionnes ! Ce fut une expérience humaine, professionnelle, d’une richesse sans équivalent. Tout ce qui a un début a une fin, mais chaque fin est le début d’un nouveau départ. Je souhaite à la Fédération de poursuivre le développement du handball sénégalais…», avait posté Bougeant, à l’origine de la dégringolade de l’Equipe féminine du Sénégal qui s’est retrouvée à la 5e place à l’issue de la Can camerounaise.
La Fédé réchauffe un vieux projet
Une déception qui avait même poussé le président de la Fédération, Seydou Diouf, a lancé une pique à son sélectionneur. «C’est une défaite amère. C’est la première fois depuis 2016 qu’on voit l’équipe-type du Sénégal jouer sans marquer le moindre but pendant 15 minutes. On a été en échec», avait déclaré le patron du hand sénégalais, chez nos confrères de Stades. D’ailleurs, dans son édition du 18 juin 2021, Le Quotidien révélait un «vieux» projet de la Fédé de handball qui était de faire «bouger» Bougeant chez les Hommes après la Can 2021. Mais avec les résultats catastrophiques de Yaoundé et la démission-limogeage du sélectionneur, on pensait que les Fédéraux avaient laissé ledit projet aux vestiaires.
Ce qu’on a refusé à Djiby Diagne, on va l’accepter pour Bougeant
Mais rebondissement. Lundi dernier, dans un communiqué, l’instance fédérale ressuscite son projet à travers un communiqué. «Dans le cadre de la relance de la sélection masculine et en vue de sa participation à la Can de janvier 2022, la Fédération sénégalaise de handball, en accord avec la Direction technique nationale, a mis fin à la collaboration avec l’entraîneur Djiby Diagne et a nommé Frédéric Bougeant comme manager de l’équipe nationale A hommes du Sénégal», lit-on. Et le communiqué de préciser : «Le nouveau manager des Lions va publier incessamment une liste des joueurs pour un stage d’une semaine qui sera organisé à Cherbourg en France du 1er au 6 novembre 2021.»
Après avoir échoué chez les Lionnes, Bougeant «réhabilité» avec les Lions
En fait, la Fédération, souvent accusée de privilégier les Lionnes au détriment des Lions, veut se réajuster en allant «capter» à l’extérieur des expatriés sénégalais et binationaux, vivant en Europe, dans le but de monter une grande équipe masculine, en perspective de la Can chez les Hommes, prévue en janvier 2022, au Maroc. Mais c’est oublier que cette politique qui consiste à faire focus sur les expatriés au détriment des joueurs locaux a échoué avec les Filles qui sont revenues sur terre au lendemain des joutes de Yaoundé. Et dans cette affaire, Bougeant est le principal gagnant. Après avoir échoué chez les Lionnes, il se voit «réhabilité» avec cette nouvelle nomination sur le banc les Lions. Ancien international pendant une dizaine d’années, Djiby Diagne, nommé en 2015 et qui vit en France, est depuis snobé par la Fédération. Pourtant l’ancien joueur du Jaraaf a aussi les compétences pour coacher les Lions. Mais à la place d’un «local», les Fédéraux ont encore préféré l’expertise étrangère, comme c’est le cas chez les Filles. En clair, ce que les autorités sportives ont refusé, en termes de moyens et de logistique à Djiby Diagne, elles vont l’accepter pour Bougeant, devenu décidemment l’élément «indispensable» et «incontournable» du handball sénégalais. Avec deux expatriés, chez les Dames et Hommes, les entraîneurs nationaux et les joueurs locaux vont donc continuer à «chômer».
UN NOUVEAU PROGRAMME POUR ACCOMPAGNER LA CHAINE DE VALEUR DE L’HUITRE
Valoriser le potentiel de la pêche et de l’aquaculture. La chaine de valeur de l’huître va bientôt prendre son envol au Sénégal
La chaine de valeur de l’huître va bientôt prendre son envol au Sénégal. Retenue avec 11 autres sur 75 propositions dans le cadre du programme quinquennal Fish4acp : «Valoriser le potentiel de la pêche et de l’aquaculture en Afrique, dans les Caraïbes et le Pacifique» et en particulier son soutien à la chaîne de valeur des huitres au Sénégal, cette chaîne a fait l’objet d’une analyse dont les résultats ont été partagés hier. «En effet, au Sénégal l’exploitation des huîtres est restée à l’état artisanal, la productivité et la rentabilité de la chaîne de valeur restent en deçà des attentes et du potentiel des acteurs, malgré les conditions favorables et l’expertise des acteurs», a relevé le représentant du ministre de la Pêche et de l’économie maritime. Dr Namsa Keïta s’exprimait à l’atelier de validation de l’analyse de la chaîne de valeur de l’huître au Sénégal.
Aussi souligne-t-il, les sites de production connaissent des problèmes de surexploitation à cause des mauvaises pratiques au niveau des mangroves. «De plus, l’enclavement des zones de production et l’absence de centres d’épuration ou d’égorgement rendent difficile l’accès aux pêcheurs et aux femmes collectrices au niveau des centres urbains et des marchés les plus rémunérateurs», regrette M. Keïta. A l’en croire, cette situation limite les possibilités de valorisation qui pourraient permettre aux produits d’accéder aux marchés rémunérateurs nationaux et internationaux et améliorer la qualité sanitaire des coquillages consommés au niveau côtier. Afin de libérer cette chaîne de valeur et celle de l’aquaculture, l’Union européenne recommande d’assurer l’autonomisation des femmes en investissant pour améliorer leurs conditions de travail et les bénéfices issus de la filière de l’huître.
En effet, les femmes représentes plus de la moitié de la population sénégalaise et 90% de la main d’œuvre de la chaîne de valeur de l’huître au Sénégal. Le programme Fish4acp travaille à améliorer une filière principalement artisanale. «L’huître est une source vitale de protéine de micronutriment pour un grand nombre de Sénégalais et génère d’importants revenus pour ces femmes de la Casamance et du Sine-Saloum entre autres», confirme Gouantoueu Robert Guei, représentant de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao). Ce programme, d’un coût de 40 millions d’euros, résulte d’une demande formulée par les pays Acp 2017 en vue d’identifier et de mettre en œuvre des actions structurantes pouvant renforcer la productivité et la compétitivité de la chaîne de valeur de la pêche et de l’aquaculture tout en veillant à la durabilité à long terme et à l’inclusion sociale. Ce faisant, Fish4acp vise à réduire les difficultés qui freinent le développement de la pêche et de l’aquaculture durable, notamment la performance économique modérée, les difficultés d’accès au marché et les problématiques de durabilité sociale et environnementale.
Léeboon…Lippoon…Il était une fois...Vous la connaissez tous n’estce pas l’histoire de la petite Amy (peu importe son prénom d’ailleurs) ? Mais si, voyons…Amy, la petite gamine de 9 ans, la benjamine de Mère Coumba, qui l’envoie quotidiennement chez tonton Borom Bitik…Lui, c’est le boutiquier du coin, père de famille respectable, bonne réputation. Des fins de mois difficiles ?
Il est l’homme de la situachon (prononciation locale du mot situation), il vous fait crédit ! Du sucre, du riz, de l’huile ou du lait…Du savon, peut-être ? «Amul poroblem ku baax.» On dit de lui qu’il est généreux, qu’il a le cœur sur la main, que son truc à lui, ce sont les enfants : un bonbon, une pièce de monnaie, un clin d’œil, avec la bénédiction de mère Coumba ndeysaan et de ses gencives noircies. Tonton Borom Bitik est du genre taquin, il appelle Amy «séri coco» (ma chérie), c’est vous dire ! De temps à autre, il l’entraîne même dans son arrière-boutique, une chambre de fortune. On ne sait pas bien ce qu’il y fait, mais mère Coumba ne doit pas savoir. Ne prenez pas ces airs, vous savez bien de quoi je parle ! Dois-je préciser que ceci est de la fiction, inspirée de faits réels ?
En février 2014 (je n’invente absolument rien cette fois), une petite fille de 11 ans «a mis au monde des jumeaux» : on appelle cela une grossesse à la suite d’un viol. Vous cherchez le coupable ? C’était le boutiquier du coin. On raconte encore l’histoire de la fillette de 9 ans, décédée après ce qu’on va appeler son «accouchement». Je ne sais pas vous, mais je me demande ce qu’on peut bien dire à des petites de cet âge-là pour qu’elles supportent, endurent, assument ? Assumer quoi d’ailleurs, d’avoir été engrossée par le cousin, le tonton saï-saï, le frangin ou le papa ? On leur parle de quoi, au juste, de la vie, du sort, du destin, de Dieu ?
Les plus chanceuses (ceci est un euphémisme) iront voir le ou la psy sans comprendre pourquoi leur corps se métamorphose de la sorte, et si cela pouvait les rassurer, on a porté plainte contre l’abominable tonton saï-saï.
Les moins chanceuses ? On va régler ça voyons, un règlement à l’africaine : du nëp nëpël, beaucoup hein, et assez d’hypocrisie pour enfumer le voisinage. On envoie la pauvre petite chez la pas très douce bàjjen (la tante paternelle) qui lui rappellera toutes les 5 secondes qu’elle ne doit surtout pas montrer le bout de son…ventre, la honte ! Vous ne le voyez pas, mais je viens de lever les yeux au ciel. Dans la famille toujours, les plus inspirés s’empresseront de faire de la littérature : Amy souhaite se concentrer sur ses études, c’est pour cette raison qu’elle s’est rapprochée de bàjjen, cette année. L’honneur du clan n’est-il pas sauf ? Une petite mascarade et le tour est joué, et voilà comment Amy va passer de victime à coupable, emprisonnée dans ce corps qui n’est le plus sien, évidemment, emprisonnée dans ce carcan familial, cloîtrée entre quatre murs. Sans oublier tous les reproches : «Amy dafa précoce, Amy dafa wow bët» (Amy est précoce, Amy n’a pas froid aux yeux). Je vous rappelle que l’on parle bien d’une petite fille de 10 ans. Ou alors lui reprochera-t-on son penchant pour les jupettes. Mère Coumba, dans tout ça ? La négligence incarnée. «Borom Bitik» ? Un moment d’égarement ! L’argument imparable ? Cheytan ! Il a bon dos, pas vrai !
Et puis sax, si tout va bien, Amy aura 17 ans quand son petit garçon en aura 7. Vous appelez ça comment, vous ?
Pendant ce temps, par ici, dans la vraie vie, loin de cette fiction inspirée de faits réels, on blablate, du verbe blablater, on invoque Dieu et la morale pour contraindre une fillette qui n’a rien demandé, à porter le (mettez-y ce que vous voulez, je suis perdue) de «son» violeur. On lui pardonnera à ce pécheur invétéré ? On en fait quoi de cet énergumène, dites-moi !
Si vous êtes du genre à aimer la radio ou la télé, vous avez dû entendre parler d’«avortement médicalisé» ; pour les victimes de viol ou d’inceste, ou s’il y a un risque pour la maman ou le fœtus.
En attendant, on fait déjà dans l’avortement clandestin (ne prenez pas ces airs je vous prie) : une décoction de guérisseur soigne-tout, digne héritier de son grand-père, un comprimé, une injection, allez savoir… Euh, et je ne sais pas si vous savez, mais on fait aussi dans l’infanticide, mais chut, tonton Mame Mactar Guèye Jamra (cela fait désormais partie de son patronyme) n’aime pas que l’on parle de «contraception», ni d’«espacement des naissances» d’ailleurs. On avait dit que ce serait encadré, dit-il, mais pas du tout, c’est la porte ouverte à la débauche ! (Vous pourriez essayer de lire ce passage à haute voix, avec la voix de MMGJ ?)
En attendant, on lui dit que les petits jeunes de 15 ans jouent déjà à papa et à maman ? En attendant toujours, c’est toujours aussi mal vu d’être une fille-mère. Qu’est-ce qu’on dit quand c’est un garçon ? Il n’y a pas de version masculine de la fille-mère ?! «C’est pas juste !»
Euh, je vous aurais bien raconté la dernière mésaventure de mon chien, victime d’un délit de sale gueule, littéralement, mais nous nous connaissons à peine.
P.S. : Si vous avez besoin d’une mise à jour, pour la série «Infidèles», ou pour «Maîtresse d’un homme marié», veuillez-vous adresser à tonton Mame Mactar Guèye Jamra : il est incollable sur le sujet. Allez, à jeudi !
A THIONOKH, DES FEMMES ACCOUCHENT DANS DES VOITURES «WOPOU YAHA», FAUTE D’AMBULANCE !
A Thionokh, dans le département de Ranérou à Matam, on croise toujours les doigts pour que les parturientes accouchent dans le poste de santé de la localité
Pour mettre fin aux accouchements en pleine brousse dans les véhicules «Wopou Yaha», les habitants de Thionokh plaident pour la mise à disposition d’une ambulance au poste de santé de leur village distant de centaines de kilomètres des centres de santé de référence à savoir Koungheul, Touba, Ranérou, Linguère.
A Thionokh, dans le département de Ranérou à Matam, on croise toujours les doigts pour que les parturientes accouchent dans le poste de santé de la localité. Malheureusement, tel n’est toujours pas le cas. Des femmes continuent de mettre au monde des enfants en pleine brousse au cours d’une évacuation sanitaire. La situation dans le poste de santé de Thionokh, surtout avec le problème de l’ambulance en panne depuis près d’une année, indispose les femmes en travail présentant des complications sanitaires. Le village se trouve dans une zone très enclavée sans route ni piste.
Pour l’évacuation des femmes à terme avec des complications gynécologiques, «on se rabat sur les charrettes qui parcourent 15 kilomètres avant de pouvoir prendre une voiture «Wopou Yaha». Un type de véhicule L 200 transformé en voiture de transport en commun avec des bancs transversaux servant de places qui facilitent le transport des malades dans les centres de santé de référence comme celui de Koungheul distant de 85 kilomètres de Thionokh si on ne fait pas 155 kilomètres pour rallier Ranérou, 150 kilomètres pour Touba ou 132 kilomètres si c’est pour aller jusqu’à Linguère. Conséquences: des femmes accouchent en cours de route risquant ainsi leurs vies et celles de leurs bébés. L’ambulance est tombée en panne depuis presque un an, et le poste de santé de Thionokh est obligé de se rabattre sur le poste de santé de Mbem Mbem à 50 kilomètres pour trois heures de temps de route avant d’accéder au poste de santé de Thionokh.
Khalilou Kâ, étudiant à l’université Alioune Diop de Bambey qui porte le combat de ces femmes qui accouchent dans «ces situations inhumaines» plaide pour l’octroi d’une ambulance au poste de santé de son village, Thionokh, qui a une population de 7356 habitants. Son poste de santé polarise plus de 36 villages officiels et des hameaux, selon notre interlocuteur qui renseigne que chaque année, ce sont quelques 330 grossesses attendues au niveau de la structure sanitaire dont au moins 27 accouchement par mois. Ici, les parturientes ne sont assistées que par une seule sagefemme et un seul infirmier d’Etat. Khalilou Kâ plaide ainsi pour la disponibilité d’une ambulance à Thionokh comme, dit-il, on a récemment eu à le faire avec le poste de santé de Vélingara Ferlo qui serait resté 6 mois sans infirmier chef de poste avant que le ministre ne mette récemment un infirmier chef de poste à leur disposition. D’après les dires de cet étudiant en Master 1 en ingénieur du développement territorial à l’université Alioune Diop de Bambey, Thionokh n’est que la face visible de l’iceberg. Le département de Ranérou ne dispose que d’un seul centre de santé «plus malade que ses malades».
Du coup, «certaines populations ne bénéficient pas de soins de santé» comme ce fut récemment le cas à Vélingara Ferlo resté six mois durant sans infirmier chef de poste. Ce n’est pas tout, certains villages ayant une démographie importante ne disposent toujours pas de postes de santé. Selon le porte-parole des jeunes de Thionokh, le département de Ranérou réclame un hôpital de niveau 2 dans la zone frontalière à d’autres régions. Ce, dit-il, pour soulager un peu la population de la commune de Vélingara qui se déplace jusqu’à Linguère, Koungheul ou même Kaffrine pour pouvoir bénéficier de soins de qualité.