Hier, au Centre de recherche ouest-africain (WARC) de Dakar, des acteurs et experts expérimentés sur le phénomène de la migration, ont tenu un débat citoyen ouvert dénommé «Pencum WARC». Les panélistes ont échangé sur la gestion et les dynamiques migratoires au Sénégal ainsi que les causes et conséquences.
La politique migratoire du Sénégal, dans le contexte de la fermeture des frontières européennes, tarde stratégiquement à être repensée. Déjà, depuis 2015, des stratégies de lutte n’ont pas empêché les migrants ou cette jeunesse «désespérée» de courir vers les pays couramment appelés les «El Dorado», malgré les énormes dangers et pertes humaines observés.
Hier, jeudi 21 octobre 2021, au WARC, un groupe d’experts citoyens notamment des sociologues, des spécialistes de développement urbain et des géographes ont échangé sur la question, dans le cadre d’un débat citoyen ouvert, interrogeant ainsi les politiques migratoires, les réseaux de départs et également les perspectives à soulever pour mettre un terme aux migrations «désespérées». «Ailleurs est meilleur». Une phrase ouvertement prononcé par un étudiant en Master de l’université de Bambey, en dit long sur les aspirations des candidats. Une telle inspiration est qualifiée d’illogique par l’ancienne ministre sénégalaise, Mme Ndioro Ndiaye, spécialiste des questions migratoires et modératrice du débat. «La migration a toujours été un problème pour nos Etats», a-t-elle répondu. Soulignant que dans les politiques d’accompagnement pour lutter contre la migration, «la jeunesse y est aussi invitée à jouer un rôle important».
De son côté, la sociologue Awa Diop a axé son intervention sur les perspectives de réussite qui poussent les jeunes à quitter leur pays. «En un moment donné, au Sénégal, la réussite dans les études et le voyage est pour certains la seule voie à emprunter afin de réussir. Car les désignations ‘’kaw man’’ (émigré), ‘’ki mougui si kaw’’ (c’est un émigré), ont fait quelque chose dans l’imagination», relève Awa Diop. Par ailleurs, éclater le couple de la migration et le développement, est sans doute, selon le spécialiste en Développement urbain et de la Migration internationale, Dr Serigne Mansour Tall, la solution. Et d’insister que la solution se trouve ailleurs : «les flux migratoires devrons s’arrêter parce qu’il y a des stratégies politiques à faire entrer à vigueur». Pour M. Tall, ces politiques des gouvernements et celles des instances comme la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, (CEDEAO), sont des programmes d’action prioritaire. «Ceci étant, c’est dur de savoir que les connaissances des politiques migratoires sont loin d’être liées à la connaissance académique ; mais plutôt (celle) théorique est beaucoup plus importants», révèle-t-il.
Y A-T-IL UN ECHEC DES POLITIQUES ?
Qui sont les producteurs de ces politiques? Qui a des compétences sur les migrations? Ces deux questions pertinentes qui ont été acclamées par le public dans ses réactions ont été posées par le professeur de Géographie et chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, Pape Sakho. Partant de ces réactions, il montrera que les politiques liées à la migration externe comme interne ou Nord comme Sud prédisent déjà un échec. «On va vers l’échec. Parce que, depuis 2015, ils n’ont pas parlé que le même langage». Avant d’ajouter que «les solutions se sont toujours déclinées dans des politiques certes, mais non visionnaires», déclare le spécialiste des Transports, Mobilités urbaines et migratoires.
JEU VIDEO, DAKAR ABRITE LE 1ER ARENA AFRICAIN
La ville de Dakar s'engage au côté de l'État du Sénégal avec son nouveau programme "Dakar Vision digitale".
IGFM - La ville de Dakar s'engage au côté de l'État du Sénégal avec son nouveau programme "Dakar Vision digitale". À travers un partenariat B2B, signé en marge de l’exposition universelle Dubaï 2020, avec Téranga eSport, ses partenaires, expert dans le domaine de l’eSport, du gaming et qui dispose d’un fort potentiel d’investisseurs.
L’eSport représente un catalyseur pour une transformation sportive, sociale, culturelle, éducative, économique et inclusive, créateur de nouveaux espoirs, mais surtout de nouvelles opportunités pour la nouvelle génération connectée
Dakar abritera la toute première aréna Esport gaming professionnelle en Afrique ouvert au public.
Dans l’air du temps, Madame le maire, Soham El Wardina, accompagnée d’une forte délégation composée de Monsieur Cheikh Guèye, maire de la Commune de Dieuppeul Derklé, de madame Fanta Diallo, Directrice des sports de la jeunesse et de la vie associative, de Madame Maye Seck Sy, Chef du Service Relations Extérieures et Coopération, a profité de son invitation à l’Expo Dubaï 2020 pour signer avec Téranga eSport, représentée par son Président, Lord Alajiman, une convention de partenariat autour d’un programme commun dénommé « Dakar Vision Digitale » qui verra la création de la première infrastructure permanente professionnelle en Afrique autour du jeu vidéo. Elle sera le lieu le plus connecté, au Sénégal, ouvert au public avec des équipements de technologie de pointe, de dernière génération en son et vidéo.
Les chiffres qui concernent le marché du jeu vidéo Africain, ne reflètent pas le vrai potentiel de ce continent pour lequel le nombre de joueurs a été multiplié par 26 ces 5 dernières années (soit plus de 600 millions) dépassant ainsi ceux de l’Amérique du Nord, quand on sait qu'en 2050, plus de la moitié de la population Africaine aura moins de 25 ans et passera d'1 à 2,4 milliards. Des solutions basées sur l'écosystème du jeu vidéo existent pour tirer pleinement profit de ce capital humain et développer à coup sur la croissance de l’industrie créative.
C’est pourquoi, avec cette infrastructure innovante, exclusivement dédiée à la jeunesse, Dakar positionne, de facto, le Sénégal, au premier rang, en Afrique, d'une discipline qui réunit, plus de 600 millions de gamers africains sur plus de 2,7 milliards dans le monde entier, polarisant un marché en constante évolution qui a généré 177,8 milliards de dollars en 2020, soit une hausse de 23,1 % par rapport à l’année précédente, dont la part de l’Afrique ne représente que 1,8%, soit près de 732 milliards de F CFA.
Dans le cadre de ce contrat de partenariat entre Téranga eSport, ses partenaires et la Ville de Dakar, composée de 19 communes, la capitale du Sénégal se projette comme ville innovante et créative. Cinq (5) axes majeurs prioritaires ont été répertoriés dans le programme « DAKAR VISION DIGITALE » :
• Développer l’industrie et l’économie créative ;
• Former les jeunes à travers leur passion en leur faisant découvrir les opportunités et métiers d’avenir pouvant déboucher sur le domaine de l’Open Innovation, Le Multimédia, La Big Data, L’intelligence artificielle, le Digital ;
• Se doter d’infrastructures, de Gaming/eSport de pointe et de qualité, équivalentes aux standards internationaux ;
• Être la capitale Africaine de l’eSport, du gaming avec un calendrier national et international de compétitions pouvant accueillir respectivement les clubs nationaux, les autres nations et continents via leurs équipes nationales et continentales ;
• Promouvoir, à travers ce programme, la destination et la Vitrine du Sénégal, comme pays innovant, de la Téranga et du Tourisme de masse.
Pour ce faire le programme « Dakar Vision Digitale», offrira l’aréna à tous les amateurs d'eSport et de jeux vidéo une place unique à Dakar, où ils pourront se rassembler et partager leur passion. Ainsi, l’arena fera office, en même temps, de centre d'entrainement des équipes eSPORT venant des 19 Communes de la ville de Dakar, et de première structure de formation de pro-gaming. Il servira également de lieu événementiel pour tout l'écosystème du jeu vidéo au Sénégal et en Afrique. L’Arena, sera aussi un espace pouvant accueillir un large public, qui disposera d’une régie technique de réalisation audiovisuelle de dernière génération, le tout dans une configuration très modulaire. Bref, une formidable occasion qui sera donnée aux fans d’eSport de Dakar ainsi qu’aux professionnels du Gaming du Sénégal en particulier, de l’Afrique en général, de pouvoir profiter d’un espace unique en son genre (le plus connecté, ouvert au public) pour exercer leur passion, autour de tous types d’évènements.
DROIT A UN AVOCAT A L’ETAPE DE L’INTERPELLATION : CES ECUEILS DANS L’APPLICATION D’UNE MESURE SALUTAIRE
Soucieux de renforcer les droits de la défense, le législateur sénégalais a introduit dans le dispositif du Code de procédure pénale le règlement n°5/Cm/Uemoa instituant le droit à un conseil dès l’interpellation. Depuis son entrée en vigueur, en 2016, la mesure a connu des succès, même si sa mise en œuvre est parfois confrontée à quelques écueils.
Des procédures judiciaires ont été annulées à cause de l’absence de notification au suspect de son droit d’être assisté par un avocat lors de sa garde à vue. L’avènement du règlement n° 5/Cm/Uemoa du 25 septembre 2014, relatif à l’harmonisation de la profession d’avocat dans l’espace Uemoa, vise à éviter des « errements » dans une procédure judiciaire. Auparavant, la défense ne pouvait assister son client à l’enquête que lorsque sa garde à vue avait été renouvelée. À l’issue des premières 48 heures de garde à vue, rappelle Me Ibrahima Mbengue, avocat à la Cour, le suspect pouvait s’entretenir avec son conseil pendant une trentaine de minutes. Depuis 2016, avec l’entrée en vigueur de la loi la n°2016-30 du 8 novembre 2016 portant modification du Code de procédure pénale, les données ont changé. L’article 55 (nouveau) prévoit, en son alinéa 9, que « l’Officier de police judiciaire informe la personne interpellée de son droit de constituer un conseil parmi les avocats inscrits au tableau ou admis en stage ».
C’est pourquoi, quand cette disposition n’est pas respectée, les avocats ne ratent aucune occasion pour exploiter cela et soulever des exceptions pour faire annuler la procédure. Lors du procès de Khalifa Ababacar Sall dans l’affaire de la caisse d’avance de la Ville de Dakar, ses avocats avaient soulevé la nullité de la procédure sur la base du non-respect des droits de la défense. Me Elhadji Diouf, de la défense, avait voulu assister l’ex-premier magistrat de Dakar, mais on lui avait opposé un refus catégorique. Dans son arrêt rendu le 30 août 2018, la Cour d’appel de Dakar a annulé les procès-verbaux d’enquête préliminaire de la Police tout en rejetant la demande de nullité de la procédure, confirmant ainsi les peines en partie et tout le jugement rendu en première instance contre Khalifa Ababacar Sall et compagnie.
Pour Me Ousseynou Gaye, le juge devrait allait au bout de sa logique consistant à annuler toute la procédure. Cet avocat de l’ancien Maire de Dakar s’était violemment pris à ses collègues de la partie civile qui plaidaient contre le règlement 5 de l’Uemoa. Tout a commencé, d’après lui, avec le juge Malick Lamotte, Président du Tribunal de grande instance de Thiès. Celui-ci avait annulé bon nombre de procédures judiciaires.
Garantir les droits de la défense
Il en est de même de l’affaire du défunt chanteur Thione Seck, lead vocal du Ram Daan, sur l’affaire des faux-billets. Constatant que la procédure n’a pas respecté ce dispositif d’ordre public, le juge du Tribunal correctionnel de Dakar avait déclaré « nulle et de nullité absolue » la procédure intentée contre le chanteur et Ablaye Djité, ainsi que les actes subséquents. Le Tribunal estime que dans le procès-verbal (Pv) d’enquête préliminaire, il n’est pas mentionné l’obligation faite aux enquêteurs de notifier aux mis en cause leur droit de se faire assister d’un avocat. « C’est une formalité substantielle », a rappelé le juge dans ses motivations.
En brandissant le règlement n° 5 de l’Uemoa, il renvoie le ministère public à mieux se pouvoir. Le lead vocal du Ram Daan, arrêté le 27 mai 2015, a été renvoyé des fins de la poursuite le jeudi 23 mai 2019. Me Baba Diop a fait annuler une procédure contre son client lors de la session de la Chambre criminelle tenue en mi-mai 2021. Il avait soulevé une exception relative au non-respect du règlement 5 de l’Uemoa sur la garde à vue. Par conséquent, le juge a, sans état d’âme, annulé toute la procédure. Courant mai 2021, son collègue Amadou Diallo a vainement tenté, devant le Tribunal des flagrants délits de Dakar, de faire annuler une procédure contre son client. Il accuse les agents enquêteurs de n’avoir pas notifié à celui-ci son droit de constituer un conseil. Mais, l’exception a été rejetée.
UNE VICTOIRE DES AVOCATS, MAIS ENCORE DES EFFORTS A FAIRE
Entrée en vigueur depuis 2016, le règlement n° 5/Cm/Uemoa instituant le droit à un conseil dès l’interpellation est très bien apprécié des praticiens du droit, notamment les avocats au barreau de Dakar. Ces derniers estiment qu’il s’agit « d’une victoire au profit des justiciables ».
Si le règlement n° 5/Cm/Uemoa instituant le droit à un conseil dès l’interpellation est entré en vigueur depuis 2016, il faut reconnaître que son application connaît parfois des difficultés. Me Baba Diop l’explique par le fait qu’au début de sa mise en œuvre, « les agents enquêteurs et Officiers de police judiciaire n’y étaient pas habitués ». « Aussi, certains enquêteurs pensaient que la présence des avocats gênerait leurs enquêtes », affirme l’avocat. À l’en croire, il a fallu que le Ministre de l’Intérieur prenne un arrêté pour rappeler aux agents le respect strict de cette disposition de l’Uemoa. « C’est à partir de ce moment qu’ils ont commencé à coopérer », se félicite le conseil. Les agents enquêteurs ont bien compris la portée de ce dispositif, estime Me Ibrahima Mbengue, même si, regrette-t-il, « certains ne le respectent pas parfois ». « Ils doivent tous comprendre que la loi reste la loi. Ils ont l’obligation d’appliquer cette directive de l’Uemoa parce que c’est au nom de la loi qu’on règlemente les mesures de garde à vue », indique-t-il.
Sa conviction est que cette mesure constitue une « avancée majeure » dans le dispositif juridique de notre pays, car, confie-t-il, il s’agit « d’un respect des droits de l’Homme, des droits de la défense ». Me Ousseynou Gaye, avocat à la Cour, abonde dans le même sens, soutenant que le droit à un conseil à l’interpellation d’un suspect est « un acquis, une victoire des avocats au profit des justiciables ». D’après Me Baba Diop, « on devait aller au-delà parce que la présence de l’avocat à l’enquête préliminaire rend beaucoup plus crédible le procès-verbal ». D’ailleurs, l’enquête préliminaire ne sert qu’à titre de renseignement, selon le Code de procédure pénale, rappelle l’avocat. La présence de l’avocat, dit-il, peut « éviter certaines dérives au cours de l’enquête, notamment des cas de torture et des exactions commises contre les gardés à vue qu’on force à reconnaître les faits ». C’est tant mieux pour la justice, car le juge pourra mieux apprécier les faits. Me Amadou Diallo apprécie la « franche collaboration » entre les Officiers de police judiciaire et les avocats. À l’image de ses confrères, il précise que ce règlement permet « d’éviter certaines contraintes ou violences policières » lors de la garde à vue. Me Diallo rappelle que, très souvent, lorsque quelqu’un est convoqué par les officiers enquêteurs, il ignore le motif. Ainsi, il ne pourra pas préparer sa défense. Au-delà de l’assistance par un avocat, le respect des délais de la garde à vue n’est pas effectif, à la décharge des enquêteurs qui sont confrontés à des problèmes logistiques.
L’EMBUCHE DES HONORAIRES A PAYER
L’application du règlement n° 5 de l’Uemoa est désormais automatique chez les Officiers de police judiciaire (Opj). La principale difficulté à laquelle ils sont confrontés réside dans ce qu’ils considèrent comme un « deux poids deux mesures », selon que le gardé à vue a les moyens de payer les honoraires des avocats ou non.
Le règlement n° 5 de l’Uemoa est une disposition communautaire transposée dans le droit positif sénégalais avec l’article 55 du Code de procédure pénale (Cpp). La philosophie qui le sous-tend est de mettre fin aux abus lors de la garde à vue, plusieurs cas de tortures et de sévices ayant été dénoncés à cette étape de la procédure. Le décor campé, un Commissaire divisionnaire précise que le droit de constituer un conseil doit être notifié à la personne concernée dès son interpellation, avant qu’elle ne dise un mot sur ce qui lui est reproché. Si le suspect fait savoir qu’il n’a pas besoin d’avocat, l’enquêteur le note dans le procès-verbal et commence l’audition. S’il veut un conseil, l’Officier de police judiciaire (Opj), qui est le gendarme ou le policier chargé de l’enquête, doit lui faciliter le respect de ce droit constitutionnel et l’aider à prendre contact avec son avocat. Au cas où ce dernier se trouve à Kaolack, par exemple, alors que son client a été arrêté à Dakar, l’enquêteur est tenu de lui donner un délai raisonnable, s’il le souhaite, pour permettre à son conseil de le rejoindre. « Ce n’est pas une faveur, c’est un droit. Les droits de la défense étant sacrés, l’Opj qui ne respecte pas cette disposition peut se retrouver devant la chambre d’accusation et risque un blâme ou une suspension de sa qualité d’Opj », précise le Commissaire divisionnaire. Cependant, précise notre interlocuteur, l’avocat n’intervient pas dans l’audition, il ne fait qu’assister son client.
Commandant de brigade avec une vingtaine d’années d’expérience dans la Gendarmerie, notre second interlocuteur dit d’entrée que ses procédures n’ont jamais été frappées de nullité pour non-respect du règlement n° 5 de l’Uemoa. Dès le début de la mise en vigueur de ce règlement, une circulaire du Garde des Sceaux a été envoyée à tous les Tribunaux, Brigades de gendarmerie, Commissariats et Postes de police. Alors que désormais l’avocat peut être présent dès la première minute de garde à vue, notre source signale qu’auparavant, c’était seulement en matière de prolongation de garde à vue que c’était prévu. L’Opj faisait une demande de prolongation auprès du Procureur. Si elle est accordée, l’enquêteur permettait à l’avocat de s’entretenir pendant trente minutes avec son client dans l’enceinte de la Brigade de gendarmerie ou du Commissariat.
Le problème dans l’application du règlement n° 5, selon l’Opj, est qu’en général, « les avocats n’assistent pas un suspect s’il ne dispose pas de moyens financiers ». Pour que les droits de la défense soient respectés, l’État a mis en place un fond qui permet à un justiciable sénégalais qui n’a pas les moyens de se faire assister par un conseil, d’en avoir un s’il le désire. Dans ce cas, les honoraires de l’avocat seront aux charges du contribuable. Une autre difficulté liée à l’application dudit règlement est que si une personne est, par exemple, interpellée à Fongolembi et que son conseil se trouve à Dakar, l’avocat ne se donnera pas la peine de faire le déplacement, « à moins qu’il s’agisse d’une affaire de gros sous ou d’un richissime client », se désole le Commandant de brigade.
Étendre l’assistance judiciaire à la garde à vue
La mise en œuvre du règlement n° 5 reste assujettie aux « moyens financiers » des justiciables, constate Me Amadou Diallo, avocat à la Cour. Malheureusement, certains justiciables n’ont pas de moyens pour constituer un avocat, même si les agents enquêteurs leur notifient ce droit. C’est pour cette raison que Me Diallo préconise l’extension du budget de l’assistance judiciaire à la garde à vue. Cela encouragerait les avocats à s’installer dans les régions, pense-t-il.
UNE DISPOSITION SOUVENT MECONNUE A DAKAR…
Le règlement n°5 de l’Uemoa instituant la possibilité pour le justiciable de commettre un avocat dès la garde à vue est méconnu du grand public. Si beaucoup d’usagers de la justice ignorent son existence, d’autres émettent des réserves sur sa mise en œuvre.
À la question de savoir si elle connaissait le règlement n° 5 de l’Uemoa, Amy Bâ répond par la négative. Lorsque l’explication lui est faite, la réponse de l’étudiante en Sciences politiques est sans appel. « Cela existe-t-il réellement au Sénégal ? Pour moi, c’est uniquement dans les films », rétorque la jeune fille trouvée près de l’entrée de la cave du Palais de justice Lat Dior. Tamsir Dramé est convaincu que seuls les intellectuels sont au courant de cette disposition légale. « Si ce règlement existe, ceux qui ont fait les bancs le connaissent », tranche l’homme assis sur un morceau de brique. Pis, il considère que cette loi est appliquée aux riches uniquement. Un avis que partage un vieux debout derrière un groupe de jeunes qui dissertent sur les méthodes d’infiltration des policiers. Et c’est l’air stupéfait qu’ils ont répondu à la question. « Nous ignorons son existence et nous ne pouvons pas certifier si ce droit lui (leur proche déféré) a été notifié, car les policiers ne nous avaient même pas donné l’occasion de nous approcher de lui », ont répondu en chœur les jeunes. Le vieux qui attendait la libération de son fils fraîchement relaxé après jugement de renchérir : « Je doute fort qu’on lui ait proposé un avocat, car c’est ici au Tribunal que nous lui avons trouvé un conseil ». Sachet contenant un sandwich, de l’eau et de la boisson à la main, Awa Diop qui s’est débarrassée de sa perruque accrochée au dossier de sa chaise n’est pas mieux informée que nos autres interlocuteurs. La jeune fille aux cheveux coupés ignore tout de l’assistance de l’avocat pendant l’interpellation. « J’ignore ce dont vous me parlez », rétorque-t-elle, l’air absent. Tout le contraire de Moustapha Cissé, arrêté il y a quelques mois dans une affaire l’opposant à l’entreprise où il travaillait. Toutefois, le banquier, se fondant sur son propre cas, est préoccupé par la manière dont la loi est appliquée. « Avant mon interpellation, j’étais au courant du règlement. Mais, ce qui m’a étonné, c’est au moment de mon placement en garde à vue que le policier m’a notifié le droit de me faire assister par un avocat alors qu’il m’avait auditionné pendant deux jours », confie-t-il. Il reste persuadé que la notification ne lui aurait pas été faite n’eût été son statut. Ce que confirment des avocats. Ils confient que même s’il y a des avancées par rapport à l’application, la manière pose parfois problème puisque la loi précise que cette disposition doit intervenir dès l’interpellation et non après audition.
À BIGNONA, L’AVOCAT, UN LUXE
L’avocat constitue un luxe dans les départements voire dans certaines régions du pays. Bignona n’échappe pas à cette réalité.
En plus de l’absence d’avocat permanent dans le département de Bignona, les populations ignorent le règlement n° 5 de l’Uemoa. À l’intérieur de la Brigade de gendarmerie, certains sont assis à même le sol faute de siège. Ici, jeunes garçons et filles attendent chacun son tour pour être entendu par le chef de brigade. Normalement, les après-midis, il y a moins d’affluence dans les locaux de cette institution, la seule en charge de la Police dans cette commune.
Mais, depuis la découverte d’un corps, lundi 24 mai, à l’hôtel de Badiouré, village situé dans la commune de Bignona, les hommes en bleu œuvrent sans relâche pour déceler les mobiles de cette mort que d’aucuns estiment « suspecte ». Dans la capitale du « Fogny », les pandores ne sont pas les seuls dans la quête de la vérité. Des élèves de l’établissement où étudiait la victime ont exprimé leur volonté de voir l’enquête aboutir à l’arrestation des auteurs. Idem pour les parents des personnes « suspectées ».
« Nous sommes pressés que la vérité éclate, car je n’ai pas bien dormi à cause de cette affaire », se plaint Maboury Seck, boucher à l’abattoir de Bignona. Son frère, âgé de 19 ans, est parmi les individus convoqués dans cette affaire. Suffisant pour lui poser la question de savoir si le mis en cause a commis un conseil. « Je ne saurais répondre par l’affirmative. Ce dont je suis sûr, c’est que la famille ne dispose pas d’assez de moyens financiers pour commettre un avocat », confie M. Seck qui dit ignorer le règlement n° 5 de l’Uemoa.
« L’État ne peut affecter d’office un avocat à l’individu en conflit avec la loi que dans le cadre d’un crime », explique une autorité judiciaire qui réclame l’anonymat. Pour les gardés en vue pour des délits, la plupart du temps, « ils déclinent, faute de moyens pour payer les services d’un conseil ». Loin d’être le cas de Moussa et Thierno Bâ, détenteurs d’un service de transfert d’argent. En 2019, Thierno, le jeune frère, a été arrêté suite à une plainte d’une cliente. Cette dernière a été arnaquée juste après l’envoi de 60 000 FCfa à partir de la boutique des frères Bâ. « Elle nous a accusés d’avoir abusé de sa confiance », se souvient Moussa, or « c’est elle qui a transmis son code d’envoi à un inconnu et ce dernier a retiré son argent ».
Entendu par la Gendarmerie, Thierno a été déféré. Le jour du procès, il dit se croire dans une autre affaire. « Ce que j’ai dit et ce qui m’a été lu par le gendarme ne colle même pas avec ce que me disait le juge ; le procès-verbal a été modifié du début à la fin », renseigne-t-il. Le procès-verbal de la Gendarmerie étant la base de la poursuite, Thierno Bâ n’avait pas d’avocat lors de son audition. « Le chef de la brigade qui m’entendait ne m’a pas demandé si j’avais besoin d’un avocat et moi, j’ignorais qu’il me fallait un conseil à cette phase de la procédure », souligne-t-il. Si Thierno a réussi à s’en sortir avec une relaxe, c’est grâce au reçu d’envoi qui avait été brandi le jour de son procès. Une pièce à conviction qui a prouvé son innocence. Aujourd’hui, nombreux sont ceux du département de Bignona qui répondent aux questions des enquêteurs sans avocat. Un vice de procédure dans le cadre de la violation du droit du prévenu que les avocats évitent d’évoquer au cours des procès. « Car il est arrivé plusieurs fois que la personne soit libérée suite à l’évocation du règlement n° 5 de l’Uemoa relatif à l’harmonisation de la profession d’avocat et que le Procureur demande à ce qu’elle soit arrêtée juste à sa sortie de prison. Et dans ce cas, la procédure reprend à nouveau », raconte l’autorité de la justice. « Vous imaginez si ce dernier a passé cinq ans derrière les barreaux », demande-t-il.
À DIOURBEL, LE MUR DES REALITES LOCALES
Le Commandant de corps urbain du Commissariat de police de Diourbel assure que le règlement n° 5 est bel et bien appliqué dans la région. Une déclaration confirmée par des avocats.
Diourbel- L’application du droit à un avocat dès l’interpellation est respectée à Diourbel. Cependant, celui-ci se heurte aux réalités locales. Selon le Commandant de corps urbain du Commissariat de police de Diourbel, le Lieutenant Ousmane Diop, la notification de cette disposition aux personnes interpellées par ses éléments est une obligation auquel il veille. Avant l’interrogatoire, la personne interpellée à 30 minutes pour désigner un avocat qui va l’assister.
Ces propos du Commandant de corps urbain de Diourbel sont confirmés par Mes Assane Dioma Ndiaye et Serigne Diongue, tous détenteurs d’un cabinet d’avocat dans ladite ville. « À Touba et à Diourbel, les Commissaires m’appellent souvent quand ils se retrouvent devant un interpellé qui souhaite mon assistance », témoigne Me Ndiaye, également Président de la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme. Il en est de même pour Me Diongue.
Cependant, les deux avocats estiment que l’application de cette loi pose problème non pas parce que les Officiers de police judicaire ne le notifient pas, mais à cause des réalités locales. Dans une localité où il n’y a presque pas d’avocat, son application n’est pas aisée. À cela s’ajoute le fait que la plupart des justiciables n’ont souvent pas les moyens de déplacer un avocat. Mais, dans tous les cas, l’Officier de police judiciaire a l’obligation de notifier le droit à un avocat. D’ailleurs, l’officier est tenu d’appeler l’avocat et de permettre « au mis en cause » de s’entretenir avec lui pendant trente minutes. L’avocat peut donner des consignes à la personne sans être là. De son côté, Me Serigne Diongue argue que la loi porte en elle-même ses limites. Selon lui, au même titre qu’en matière criminelle, l’exigence d’avoir un avocat à ses côtés dès l’interpellation devrait être standardisée par une obligation faite à l’Officier de police judiciaire de trouver et de proposer un avocat. Me Diongue demeure convaincu que la majorité des personnes interpellées ne connaissent ni ne détiennent le numéro d’un avocat. Petit à petit, estime-t-il, ce droit de la défense sera conforté par une meilleure représentation des avocats sur l’ensemble du territoire national. Et des avocats disponibles partout, c’est un combat en cours.
LE SEUL AVOCAT ETABLI A LOUGA PEU SOLLICITE
Louga- Si le droit de se faire assister par un avocat dès l’interpellation d’un justiciable est appliqué dans toute sa rigueur au Commissariat de Police de Louga, rares sont les personnes interpellées qui jouissent de ce privilège. Le Commissaire Mamadou Lamarana Diallo, du Commissariat central de Louga, révèle que les enquêteurs notifient systématiquement à toutes les personnes interpellées ce droit. Mais souvent, constate-t-il, les suspects évoquent des problèmes de moyens pour les honoraires d’avocat.
Me Sidy Seck est le seul avocat à disposer d’un cabinet à Louga. « Il arrive très rarement que des personnes interpellées sollicitent mon assistance sous le régime de la garde à vue ». « Les rares fois que j’ai eu l’occasion d’être saisi, je suis allé répondre, mais je dois dire que je suis très rarement commis à cette étape des procédures », précise-t-il.
Cette situation s’explique par des difficultés financières mais aussi l’ignorance. « J’ai été interpellé à deux reprises pour des conflits et placé en garde à vue. Effectivement, à chaque fois, l’officier en charge de l’enquête m’a informé de mon droit d’être assisté par un avocat, mais j’ai décliné parce que je n’avais pas les moyens de payer les numéraires », témoigne A. Guèye. « C’était la première fois que j’ai su que cette disposition de la loi existe. Et si je le savais bien avant mon arrestation, j’allais me débrouiller pour me faire assister », ajoute-t-il. M. Diallo, courtier qui a été arrêté en décembre dernier pour un litige foncier, nageait aussi dans l’ignorance.
LE BÉNIN LÉGALISE L’AVORTEMENT
Le Bénin est devenu ce jeudi l’une des très rares nations du continent à autoriser l’interruption volontaire de grossesse (IVG), après le vote par l’Assemblée nationale d’une modification de la loi sur la santé sexuelle et la reproduction datant de 2003.
Le Bénin est devenu ce jeudi l’une des très rares nations du contient à autoriser l’interruption volontaire de grossesse (IVG), après le vote par l’Assemblée nationale d’une modification de la loi sur la santé sexuelle et la reproduction datant de 2003. L’IVG était jusqu’à ce jour interdite dans le pays sauf circonstances exceptionnelles, comme lorsque la grossesse était la conséquence d’un viol ou d’une relation incestueuse ou en cas de risque pour la vie de la femme.
Désormais, l’avortement « peut être autorisé » à la demande de la femme enceinte jusqu’à douze semaines, « lorsque la grossesse est susceptible d’aggraver ou d’occasionner une situation de détresse matérielle, éducationnelle, professionnelle ou morale », selon la nouvelle loi.
Celle-ci a été adoptée à l’issue d’un débat houleux au sein de l’hémicycle, certains députés ont même quitté la salle. Après le vote, le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin, a « salué la clairvoyance des députés », au cours d’un point presse. La légalisation de l’avortement va « permettre de soulager les peines de nombreuses femmes qui, face à la détresse d’une grossesse non désirée, se trouvent obligées de mettre leur vie en jeu », a-t-il déclaré, ajoutant : « Plusieurs familles continuent de pleurer la perte d’un enfant, d’une épouse, d’une mère partie tragiquement à la suite d’un avortement compliqué. Ces blessures sont irréparables. Pourtant, on peut bien éviter ce drame qui se joue sous nos yeux. »
KOUTHIA N’A JAMAIS ÉTÉ DÉSIGNÉ MEILLEUR HUMORISTE AFRICAIN
D’après un responsable rédactionnel du groupe GFM, qui a largement diffusé l’information de la « consécration » de Kouthia, c’est « l’intéressé même du groupe qui a donné l’information à ses collègues
L’humoriste sénégalais Samba Sine alias Kouthia déclaré « meilleur humoriste d’Afrique ». Cette information diffusée mercredi par les différents supports de son groupe de presse, a été reprise par une grande partie des sites d’informations et certains hommes politiques.
L’artiste même a fait une réaction filmée après la déclaration de son prix décerné, selon lui par un jury du Fespaco au Burkina Faso. « J’ai reçu la bonne nouvelle alors que j’étais au travail. C’est un honneur pour moi, je me félicite », a-t-il déclaré en Wolof.
Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision d’Ouagadougou (Fespaco), qui se tient au Burkina Faso, est une occasion de célébrer des acteurs du cinéma africain. Durant ce festival, les prix sont décernés selon les deux catégories qu’ils soient longs ou courts métrages. Nous pouvons noter entre autres : Le Grand prix, Etalon Yennenga, mention spéciale jury, prix de la meilleure interprétation masculine, féminine, prix meilleure décoration, meilleur son, meilleure image… Il s’agit de prix qui distinguent les acteurs du cinéma africain, selon les paramètres techniques et théâtraux du septième art. Selon l’envoyé spécial du quotidien national Le Soleil, présent à Ouagadougou : « le Festival ne décerne en aucun cas des prix qui distinguent l’humour précisément. Le prix du meilleur humoriste d’Afrique n’existe pas au Fespaco ».
Par ailleurs, une cérémonie s’est tenue en marge du Fespaco, ce dimanche 17 octobre 2021. Il s’agit du « Celebrities day ». C’est une activité privée organisée en partenariat avec le Fespaco. La troisième édition s’est tenue afin d’honorer des artistes dont le rôle a été déterminant pour la promotion de la culture et du cinéma. Didier Awady, Oumou Sy, Germaine Acogny et Marième Niang dite « Mère Diagne » de la série «Maîtresse d’un homme marié » ont été consacrés. Ainsi, durant cette cérémonie, l’artiste Kouthia n’a pas été primé. Des journalistes culturels sénégalais sur place informent que le nom de Kouthia n’a même pas été évoqué pour un quelconque prix. Par contre, l’envoyé spécial du Soleil précise que Samba Sine a finalement été retiré de la liste des récipiendaires après que les responsables de la cérémonie ont constaté son absence.
D’après un responsable rédactionnel du groupe GFM, qui a largement diffusé l’information de la « consécration » de Kouthia, c’est « l’intéressé même du groupe qui a donné l’information à ses collègues. Les différents canaux du groupe ont participé à vulgariser l’œuvre de notre collègue », a-t-il renseigné à Lesoleil.sn. Plusieurs tentatives pour joindre l’artiste sont jusque-là restées vaines.
CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LA ‘’JUSTICE POUR LES CRIMES INTERNATIONAUX’’ À PARTIR DE LUNDI
Une conférence internationale sur le thème ’’Justice pour les crimes internationaux : enjeux et stratégies en Afrique de l’Ouest et ailleurs’’ se tiendra à Dakar à partir de lundi, a-t-on appris auprès des organisateurs.
Dakar, 21 oct (APS) – Une conférence internationale sur le thème ’’Justice pour les crimes internationaux : enjeux et stratégies en Afrique de l’Ouest et ailleurs’’ se tiendra à Dakar à partir de lundi, a-t-on appris auprès des organisateurs.
Cette rencontre de deux jours est organisée par la Fondation Wayamo et le Programme pour la promotion de l’État de Droit en Afrique subsaharienne de la Fondation Konrad Adenauer (KAS).
Des experts des Nations Unies, de l’Union africaine, de la Cour pénale internationale, des Chambres africaines extraordinaires au Sénégal, du Mécanisme international chargé d’exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux, du Mécanisme international, impartial et indépendant sur la Syrie (IIIM), de la société civile et de gouvernements prendront part à cette conférence.
La cérémonie d’ouverture sera présidée par Malick Sall, Garde des Sceaux et ministre de la Justice du Sénégal.
Parmi les invités internationaux figurent Fatou Bensouda, ancienne Procureure de la Cour pénale internationale, Serge Brammertz, Procureur du Mécanisme international chargé d’exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux, et Catherine Marchi-Uhel, cheffe du Mécanisme d’enquête international, impartial et indépendant (IIIM) sur les crimes les plus graves commis en Syrie, indique le communiqué.
Les discussions et débats porteront sur ’’les expériences acquises et du futur de la justice internationale en Côte d’Ivoire, en Gambie, au Libéria, au Mali et au Sénégal’’, ’’le rôle et les enseignements tirés des différents mécanismes internationaux, régionaux et hybrides d’enquêtes et de poursuites de crimes internationaux’’.
La conférence accueillera universitaires, étudiants, journalistes, membres de la société civile, experts, représentants du gouvernement et diplomates.
RACISME, BAMBA DIENG DANS LE VISEUR
Bamba Dieng, qui a fait son entrée à la 61e minute du match de coupe d’Europe Lazio-OM, aurait été victime de cris de singe.
Bamba Dieng, qui a fait son entrée à la 61e minute du match de coupe d’Europe Lazio-OM, aurait été victime de cris de singe. Si Jorge Sampaoli et Pau Lopez, interrogés à l’issue de la rencontre, ont affirmé ne pas avoir entendu, Karim Attab, journaliste pour Maritima Média dit avoir entendu des insultes racistes visant l’international sénégalais .
"Donc bien entendu c’était bien des cris de singes des supporters de la Lazio qui ont accompagné l’entrée de Bamba Dieng. Jorge Sampaoli interrogé à ce sujet avoue ne pas les avoir entendu… mais nous si. Quelle honte !", s’est-il indigné sur son compte Twitter.
RMC Sport affirme de son côté que l’UEFA allait réécouter les bandes enregistrées pour mener son enquête. Toujours selon le média, l’OM n’aurait pour l’heure rien entendu mais portera plainte si ces faits sont avérés.
LES PORTE-DRAPEAUX DE LA DELEGATION SENEGALAISE
‘’EnQuête’’ vous présente les autres ‘’soldats sénégalais’’ à la présente édition de cette biennale du cinéma du continent dont la cérémonie de clôture est prévue le 23 octobre prochain.
BABACAR SY SEYE (envoyé spécial à Ouagadougou) |
Publication 22/10/2021
Quatre courts métrages fictions et documentaires sénégalais sont en compétition, à la 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). Après le portrait de la réalisatrice Mame Woury Thioubou, ‘’EnQuête’’ vous présente les autres ‘’soldats sénégalais’’ à la présente édition de cette biennale du cinéma du continent dont la cérémonie de clôture est prévue le 23 octobre prochain.
Abdoulahad Wone : Pour un deuxième sacre
Abdoulahad Wone est un réalisateur et producteur sénégalais né le 22 avril 1976 à Diourbel. Il devient, en 1998, le premier monteur Avid sénégalais formé à l’Ina. En 2009, il entreprend la réalisation de son premier long métrage, ‘’Justice Divine’’. Ce film est l’élément précurseur du projet ‘’Tundu Wundu’’, prix de la Meilleure série au Fespaco 2017. Et pour l’édition 2021 de cet évènement du cinéma africain, sa série ‘’Dérapages’’ est sélectionnée en compétition officielle. Cette série, qui a été primée au festival Vues d’Afrique et au festival Teranga Movies Awards, connait un très grand succès au Sénégal et en Afrique.
Fatou Kandé Senghor : Polyvalente
Fatou Kandé Senghor a fait des études en langues, civilisations et filmologie à l’université Charles de Gaulle de Lille, en France. Artiste, réalisatrice de films documentaires de création, de séries télé et de fiction, elle est aussi formatrice en photo/vidéo pour des jeunes en rupture d’apprentissage avec le système classique. Fatou Kandé Senghor est la fondatrice de Waru Studio, un espace d’art à Dakar où gravitent jeunes artistes, cinéastes et chercheurs afin d’explorer l’intersection entre l’art, les technologies et la politique. Elle a réalisé la série ‘’Walabok’’ qui est en lice au Fespaco 2021. Ce film dresse le portrait d’une certaine frange de la jeunesse sénégalaise à travers le prisme de la culture hip-hop, dont la banlieue représente très souvent le meilleur champ d’expérimentation.
Toumani Sangaré : Un révolutionnaire
Toumani Sangaré est un réalisateur-producteur basé à Bamako, Dakar et Paris. Il est membre fondateur, en 1995, de Kourtrajmé Productions avec Romain Gavras, Kim Chapiron et Ladji Ly. Le collectif prend rapidement de l’ampleur et s’entoure alors de grands noms du rap et du septième art tels qu’Oxmo Puccino, Vincent Cassel ou encore Mathieu Kassovitz qui font régulièrement des apparitions dans les différents projets. Humour, violence et sincérité s’entremêlent dans ses réalisations. Depuis 2017, il réalise des séries et long métrages en Afrique. Il a aussi ouvert, en 2021, l’école Kourtrajmé au Sénégal. Sorti en 2020, son film ‘’Wara’’ est en compétition au Fespaco cette année.
Mamadou Dia : Un autre grand espoir
Le réalisateur sénégalais Mamadou Dia a obtenu son Master en réalisation/Ecriture de la New York University Tisch of the Arts. Son long métrage ‘’Baamum Nafi’’ (Le père de Nafi, en pulaar) est retenu pour concourir à la distinction suprême, l’Etalon de Yennenga, sur une liste de 17 films de seize pays. Parmi les réalisateurs sénégalais, Mamadou Dia est le seul à avoir une œuvre dans la catégorie long-métrage fiction. Son film continue sa tournée dans les festivals, puisqu’il a fait sa première au festival international de Locarno en 2019 où il a remporté le prix de la Meilleure première œuvre et le Léopard d’or de la section Cinéastes du présent. Son précédent film, ‘’Samedi Cinéma’’, a fait sa première aux festivals de Venise et de Toronto en 2016.
Dans ses œuvres, le réalisateur sénégalais explore la fine frontière entre réalité et fiction, en puisant dans des expériences personnelles et professionnelles. Beaucoup espèrent que ‘’Baamum Nafi’’ remporte l’Etalon d’or de Yennenga à cette 27e édition du Fespaco. En tout cas, il retient sans doute l’attention du jury.
Aminata Ndiaye Leclerc : Avocate-historienne
Amina est née à Kaolack, au Sénégal. Après l’obtention d’une Maîtrise en espagnol à l’université de Toulouse, elle est engagée comme cadre commercial à Air Afrique, à Abidjan. Installée ensuite à Paris, elle produit, avec sa société Guelwaar Production, quatre documentaires de création. Aminata Ndiaye Leclerc rencontre un succès d’estime, en coréalisation avec Eric Cloué, ‘’Valdiodio Ndiaye, l’Indépendance du Sénégal’’. Déjà sélectionné au festival de Cannes en 2000 et sélectionné dans de nombreux festivals, ce documentaire est en compétition officielle de la 27e édition du Fespaco. Il met en lumière la lutte de Valdiodio Ndiaye pour l’obtention de l’indépendance du Sénégal.
Moly Kane : L’as de Ciné-Banlieue
Moly Kane a suivi une formation en écriture audiovisuelle à Ciné-Banlieue, au Sénégal, en 2008 et une formation en documentaire à l’Ecole nationale supérieure des métiers de l’image et du son (France 2012). Il est l’initiateur du projet ‘’Cinemareek’’ et fondateur du Festival international de court-métrage de Dakar, Dakar Court. Il est membre fondateur du festival Ciné-Banlieue et le créateur de la maison de production Babubu Film. ‘’Les Tissus Blancs’’, son quatrième film court métrage, a été sélectionné au festival de Toronto, au Canada, en 2020, nominé au prix Unifrance 2020, remporte le Best Short film Bronze au festival de El Gouna, en Egypte. Cette année, ‘’Les Tissus Blancs’’ fait partie des quatre courts métrages fiction et documentaire sénégalais qui sont sélectionnés au Fespaco.
Aïssa Maïga : Actrice et réalisatrice
Aïssa Maïga, qui est d’abord connue en tant que comédienne, a joué dans ‘’Les poupées russes’’ de Cédric Klapisch ou ‘’Bamako’’ d’Abderrahmane Sissako (rôle pour lequel elle a été nominée aux Césars dans la catégorie Meilleur espoir féminin). Elle cultive une versatilité de jeu par la diversité de ses rôles. En 2016, elle est à l’affiche dans ‘’Bienvenue de Marley-Gomont’’ de Julien Rambalidi, où elle incarne Anne, une mère de famille africaine. Le film relate l’immigration d’intellectuels africains à travers l’histoire de famille du rappeur Kamini. Elle a également tourné en Afrique du Sud et à Lagos, au Nigeria, ‘’Comatose’’ de Mickey Madoda Dubé. Aïssa Maïga est aussi devenue réalisatrice par la suite. Elle a réalisé ‘’Marcher sur l’eau’’. Ce film fait partie des sélections éphémères ‘’Le cinéma pour le climat’’ du festival de Cannes 2021. ‘’Marcher sur l’eau’’ a été tourné dans le nord du Niger, entre 2018 et 2020 et raconte l’histoire du village de Tatiste, victime du réchauffement climatique, qui se bat pour avoir l’accès à l’eau par la construction d’un forage. Ce film est en lice dans la catégorie Documentaire long métrage.
Fama Reyane Sow : Amoureuse du cinéma
D’origine franco-sénégalaise, Fama Reyane Sow est une scénariste, réalisatrice et productrice basée à Dakar, au Sénégal. En 2015, au Fespaco, elle gagne un prix avec son scénario de long métrage ‘’Satché’’ pour lequel elle va travailler en maison d’écriture avec Sud écriture (Dora Bouchoucha, Lina Chabaane) formée par Jacques Fieschi aux techniques d’écriture de scénario. Passionnée de cinéma et de séries TV, la jeune réalisatrice Fama Reyane Sow écrit tout le temps de nouveaux scénarios de longs et courts métrages, et des bibles de séries Tv. Son court métrage ‘’Anonymes’’, produit par Cinékap, est sélectionné au Fespaco 2021. Le film relate l’histoire d’une jeune fille le temps d’une journée, sa famille, ses amis, son travail et ses rêves. On découvre son univers et ses pensées à travers la petite voix qu’elle a dans la tête et ses histoires imaginaires. Elle vit sa routine quotidienne sans savoir comment va se terminer la journée.
Amath Ndiaye : L’innovateur
Amath Ndiaye est le réalisateur de ‘’Ganja’’, un film certes artistique, mais qui sensibilise sur les méfaits et dangers de la consommation des produits illicites. Ce film fait partie des 29 films en compétition dans la catégorie Films d’animation. Il est déjà un classique, car pour la première fois au Sénégal, un film d’animation 3D entièrement en wolof est réalisé par une jeune équipe de Sénégalais. ‘’Ganja’’ séduit et a remporté le prix du Meilleur court métrage au festival Image et vie. Amath Ndiaye débute sa carrière avec l’infographie et l’animation dans les années 2000, et monte une structure de production dénommée Obelus film & Animations Studio. C’est par la suite qu’il fait la rencontre d’Adbel Aziz Boye qui l’incite à se lancer dans la prise de vue réelle. Il réalise son premier film, ‘’Geuti goudi’’ en 2012, une œuvre dont le style est novateur, car le film est muet.
Pierre Maurice Lopy : Jeune pouce
Pierre Maurice Lopy est un jeune étudiant, cadreur, monteur photographe, acteur et cinéaste sénégalais. Il commence sa carrière au cinéma en tant que régisseur. Puis en 2020, il se tourne vers la réalisation avec un court métrage intitulé ‘’Daan Dolé’’ (Résilience) avec l’encadrement du Forum Media-Center de Dakar. Sur les 25 films d’écoles africaines en lice au Fespaco 2021, figurent trois films sénégalais, dont ‘’Dann Dolé’’ ou ‘’Résilience’’ que Lopy a réalisé avec Forum Media-Center.
Abdou Aziz Basse : ‘’Le montage m’a ouvert le chemin’’
Ayant réussi au concours de l’Esavc Marrakech en 2017, Abdou Aziz Basse a continué sur le chemin de sa profession. Il a obtenu sa Licence en montage-scripte cinéma. ‘’Le montage m’a ouvert le chemin jusqu’à Niamey et tout récemment en juin 2021, j’ai occupé le poste de Data-manager sur la 2e partie du tournage d’un film documentaire ‘Les dialogues du fleuve’ d’Alassane Diago, sélectionné au Yennenga post-production du Fespaco 2021’’, relate-t-il. Son projet ‘’Ila Kiko ou Marque Tribale’’ a été sélectionné et tourné à Lagos (Nigeria). Ce court-métrage a remporté le Stylo d’or de la meilleure fiction d’école au First Short, Festival panafricain de film d’école de Yaoundé en avril 2021 au Cameroun. ‘’Ila Kiko’’ est aussi en compétition (Film des écoles) à cette 27e édition du Fespaco.
Astou Bassène : La passionnée
Passionnée d’écriture et de cinéma, Astou Bassène, qui a fait des études en audiovisuel numérique jusqu’à la Licence professionnelle, décide, en 2018, de passer à la pratique. Dans la foulée, la jeune femme acquiert ses propres expériences sur le monde du cinéma et de l’audiovisuel, notamment sur l’écriture du scénario, le cadrage, la réalisation, le montage, la photographie, etc. Astou Bassène de l’Isep de Thiès (école) a réalisé ‘’Polia’’ (13 mn) qui est en compétition à la présente édition du Fespaco.
COVID 19, ABDOULAYE DIOUF SARR APPELLE A LA VACINATION
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale Abdoulaye Diouf Sarr a invité les populations à rester vigilantes et à aller se vacciner contre le covid-19.
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale Abdoulaye Diouf Sarr a invité les populations à rester vigilantes et à aller se vacciner contre le covid-19.
Selon le ministre, ’’on peut avoir l’impression que la maladie a reculé, c’est pourquoi on n’a pas encore cet engouement pour la vaccination". Mais, prévient-il, "cela me semble être une erreur d’appréciation". "Il faut que les Sénégalais qui ne se sont pas encore vaccinés pour se protéger contre le nouveau coronavirus aillent se faire vacciner", suggère-t-il.
"Malgré la baisse des nouvelles contaminations, nous n’allons pas baisser les bras. Nous l’avions dit depuis le début de la pandémie nous sommes dans un combat d’endurance", a averti Abdoulaye Diouf Sarr.
Le ministre s’exprimait en marge de la journée de dépistage des cancers féminins organisée par l’Amicale des femmes de son ministère.
LOCALES DE 2022, L'ONP INVITE AU RESPECT DE L'EGALITE DES SEXES
La présidente de l’Observatoire national de la Parité (ONP), Fatou Kiné Diop, a appelé jeudi la société civile sénégalaise à être "l’élément moteur" dans le dispositif de veille et d’alerte initié par son organisation, pour le respect de l’égalité Homme-
La présidente de l’Observatoire national de la Parité (ONP), Fatou Kiné Diop, a appelé jeudi la société civile sénégalaise à être "l’élément moteur" dans le dispositif de veille et d’alerte initié par son organisation, pour le respect de l’égalité Homme-femme aux prochaines élections territoriales.
‘’Dans notre conception, il revient à la société civile d’être l’élément moteur de ce dispositif de veille et d’alerte’’, a-t-elle indiqué à la fin d’un atelier consacré à la mise en œuvre de dispositif de veille et d’alerte pour le respect de la Loi de la parité, en perspective des élections territoriales du 23 janvier 2022.
Plusieurs représentantes d’organisation de femme, des officiels et élues territoriaux ont pris part à cette rencontre.
Elle a rappelé qu’en perspective de ces élections, l’ONP compte mettre en place un Réseau de veille et d’alerte en s’appuyant sur les organisations de femmes au niveau national et local.
"L’essentiel pour l’observatoire, c’est de pouvoir accomplir sa mission : collecter les données, les analyser pour pouvoir identifier les inégalités entre les hommes et les femmes et alerter en cas de besoin qui de droit’’, a souligné Mme Diop.
"Nous avons beaucoup débattu sur la question du dispositif de veille et d’alerte et je m’en réjouie pleinement’’, a-t-elle ajouté.
Elle a invité les divers acteurs à se retrouver la semaine prochaine au tour d’une réunion restreinte pour voir ensemble comment s’entendre sur quelque chose et avancer sur le sens à donner à ce dispositif de veille et d’alerte.
Fatou Kiné Diop a souligné l’importance de toutes les organisations dans l’Observatoire national pour la parité.