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20 juin 2025
LE DIAGNOSTIC DES ACTEURS
Pour reconquérir le titre, l’Association Nationale de la Presse Sportive (ANPS) a organisé un panel intitulé : Les Lions du Basket : Diagnostic de 24 ans de traversée du désert, quelles solutions pour reconquérir le titre ?
L’équipe Sénégalaise de basket masculine va participer à l’Afrobasket prévu du 24 août au 5 septembre prochain à Kigali au Rwanda. Une coupe d’Afrique qui fuit le Sénégal depuis 1997, année du dernier sacre du Sénégal. Pour reconquérir le titre, l’Association Nationale de la Presse Sportive (ANPS) a organisé un panel intitulé : Les Lions du Basket : Diagnostic de 24 ans de traversée du désert, quelles solutions pour reconquérir le titre ? Panel qui a vu la participation de beaucoup de connaissances de la discipline notamment experts, journalistes, coachs, anciens et anciennes joueuses sans compter la présence du président de la Fédération Sénégalaise de Basketball (FSSB). Trois thèmes ont été développés dans ce panel. Il s’agit : 24 ans de traversée du désert, diagnostic d’une longue période de disette par Moustapha Gaye, Directeur Technique National. Thème 2 : quelles solutions pour reconquérir le titre ? Par Bassirou Badji, ancien coach des Lions du basket. Thème 3 Professionnalisation du Basket, Exploitation du vivier sénégalais en Europe et aux USA par Lamine Savane, chefs des opérations de la Basketball Arica League (BAL).
MOUSTAPHA GAYE, DIRECTEUR TECHNIQUE NATIONAL : «Laisser le temps à un sélectionneur de travailler dans la durée»
«Quand on perd une CAN, le plus important c’est l’évaluation qu’on en a fait. Quand on gagne il faut tout de suite se projeter sur ce qui a été bon dans la victoire, ce qui n’a pas été bon dans la victoire et avoir des perspectives. Il faut avoir la lucidité d’évaluer en toute objectivité et savoir donner des orientations. Je pense sincèrement pendant toute cette période de 1997 à 2021, vous allez voir la liste des coachs qui sont passés ici entre 1908 et 1997. Mais de 1997, à aujourd’hui en 24 ans, nous avons changé 13 fois de sélectionneurs. Cela veut dire chaque 2 ans nous changeons de sélectionneurs. Le constat est simple. Vous voyez Bassirou Badji de 1995 à 1999, Moustapha Gaye de 1999 à 2001. Magatte Diop en 2003 (…) et actuellement Boniface (Ndong). La conséquence c’est qu’il y a une instabilité au niveau des bancs de touche. Quand on dit instabilité au niveau des bancs de touche, ça implique instabilité au niveau des effectifs. Chaque sélection qui vient, arrive avec ses joueurs. Nous n’avons jamais gardé tous nos joueurs, tous nos bons joueurs. Nous n’avons jamais laissé de temps à un sélectionneur de travailler dans la durée. A mon humble avis je pense que les échecs, il peut y en avoir, mais, il faut laisser le temps à un sélectionneur de travailler dans la durée»
BABACAR NDIAYE, PRÈSIDENT FÉDÉRATION SÉNÉGALAISE DE BASKETBALL : «Nous sommes dans un environnement qui nous permet de reconquérir le titre»
"Nous remercions l’ANPS pour cette belle initiative qui a consacré un après-midi pour parler du basket sénégalais. L’ANPS a toujours travaillé pour le développement de notre discipline. On parle de reconquête du titre et pour cela, il faut que l’environnement soit favorable pour atteindre les objectifs fixés. Nous avons 5 titres chez les garçons et 12 titres chez les filles sur 50 ans. Chez les filles, le Sénégal a toujours dominé. Aujourd’hui, je pense que nous avons un environnement propice pour gagner un titre caractérisé d’abord par une Fédération légitime qui a été élue par acclamation et qui travaille depuis lors pour le développement du basket. Une fédération légitime, c’est important parce que je pense qu’aujourd’hui la famille du basket est une et indivisible. La preuve lors de l’assemblée générale, je pense que la famille du basket a réitéré sa légitimité, sa confiance à la Fédération Sénégalaise de Basket. Donc, nous sommes dans un environnement qui nous permet de reconquérir le titre caractérisé entre autre par la construction de Dakar-Aréna. Autre élément important sur le basket sénégalais, c’est l’instauration du siège de la Basketball African League (BAL) au Sénégal. Je pense que ce n’est pas quelque chose d’anodine. C’est important pour le développement de notre discipline qui est une discipline aussi importante pour que la BAL s’installe à Dakar. Vous voyez ce que cela implique pour le développement de notre discipline. Aujourd’hui, nous avons une Fédération qui est classée dans la catégorie A. Cela veut dire que nous avons une des meilleures Fédération au monde. Nous sommes une Fédération choisie par la FIBA pour bénéficier d’un programme qui porte sur deux aspects. Le premier aspect c’est un aspect purement matériel qui leur permettra d’atteindre leurs objectifs. Le deuxième également c’est de les assister sur le plan humain, sur le plan également de la conception des programmes de stratégies de développement. Donc aujourd’hui, je pense que depuis le basket existe au Sénégal, nous avons tous les éléments nécessaires de travailler dans la sérénité pour la reconquête du titre."
BASSIROU BADJI, ANCIEN COACH DES LIONS DU BASKET EN 1997 : «On doit tous être derrière l’entraîneur»
«Quel que soit le travail qu’on peut faire, quelle que soit l’orientation, on peut aller jusqu’au bout. Mais, il restera un bout de chance pour que nous puissions réussir. C’est sur la base de ça que nous voulons coute que coute faire en sorte que nous réussissions le challenge. Si nous voulons vraiment reconquérir le titre et le garder dans la pérennité, il serait souhaitable que nous puissions travailler dans la durée et faire en sorte que tous les éléments détectés qu’ils sont ici ou ailleurs qu’il ait des moments de travaux pendant lesquelles on regroupe tous ces éléments là et on travaille ensemble. Le basket est un jeu rapide, un petit terrain ou si on n’a pas la cohésion des joueurs aussi bien en défense qu’en attaque ça peut poser des problèmes. C’est dans ce domaine là que l’Etat doit essayer de pousser les entraineurs et la Direction Technique dans le travail qu’il doit concevoir puisse le faire régulièrement et faire en sorte qu’il n’y est pas d’arrêt parce qu’ici souvent les équipes ne travaillent que quand il y a Coupe d’Afrique ou échéances quelconques. L’autre aspect, c’est l’option des entraineurs car certains sont offensifs d’autres sont défensifs.
Dans la conception des majorités avec le style américain, beaucoup d’entraineurs optent pour le jeu offensif. Si on a de la réussite, le problème ne se pose pas mais si on n’a pas de la réussite le problème se pose. Il faut que dans les sélections que nous, entraineurs, essayons de voir dans quelle mesure on peut avoir des joueurs même s’ils ne sont pas talentueux mais qu’ils soient des défenseurs capables d’empêcher un attaquant quelle que soit sa force, sa technique de l’empêcher de pouvoir évoluer correctement. Ce qui permettrait à nos attaquants de scorer et aussi empêcher à l’adversaire de scorer et que nous puissions gagner. Ça doit faire partie des objectifs qu’on doit se fixer demain. L’autre aspect c’est l’objectif que le Sénégal se fixe, mais particulièrement l’entraineur. Si nous n’arrivons pas à avoir de bons conseils, nous risquons de perdre avant l’heure. L’autre objectif est le choix. Quand on choisit un entraineur, on a toutes les qualités qu’on veut de cet entraineur-là. Mais mon choix par rapport à cet entraineur ce n’est pas que lui seul puisse faire de résultats. Mais que toute l’équipe, tout le Sénégal soit autour de cet entraineur-là. Le joueur quel que soit son talent doit savoir qu’il a en face de lui un entraineur. Si tous les joueurs l’acceptent et qu’ils essaient de travailler dans l’optique de l’entraineur je pense qu’on aura aucun problème parce qu’on perd parfois des matches par de petites choses qui n’ont rien à voir avec la réalité»
UN NOUVEAU RECORD DE 738 NOUVELLES CONTAMINATIONS
Le département de Dakar continue d’être l’épicentre de la maladie avec 284 nouveaux cas enregistrés, ce jour. À l’intérieur du pays, la ville de Touba trône en tête avec 25 cas déclarés.
À cinq jours de la célébration de la Tabaski, les cas de Covid-19 connaissent une flambée au Sénégal. Un nouveau record a été enregistré, ce vendredi, 16 juillet 2021. 738 nouvelles contaminations ont été enregistrées sur 2913 tests réalisés, soit un taux 25,3%. Parmi elles, 264 sont des suivis contacts, il n’y a pas de cas importé, 474 sont issus de la transmission communautaire.
Le département de Dakar continue d’être l’épicentre de la maladie avec 284 nouveaux cas enregistrés, ce jour. À l’intérieur du pays, la ville de Touba trône en tête avec 25 cas déclarés.
Même si aucun décès n’a été enregistré ce jeudi 15 juillet 2021, 27 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation. Seuls 130 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris.
À ce jour 49 008 cas positifs ont été enregistrés au Sénégal, 42 973 guéris, 1209 décédés et 4825 sous traitement.
«LES JEUNES DOIVENT SE POLITISER MAIS DANS LE SAVOIR, LA SOLIDARITE ET LA RESPONSABILITE»
Entretien avec Maurice Soudieck Dione (docteur en science politique, Université Gaston Berger de Saint-Louis)
Comment expliquer le fossé entre les politiques et les jeunes sénégalais, avec cette tendance à privilégier les mouvements citoyens ou activistes au détriment des partis politiques ?
Par plusieurs facteurs. D’abord le déclin des idéologies. Dans le temps, les partis politiques portaient et défendaient des valeurs et des idéaux. Dans les partis de gauche par exemple, on mettait l’accent sur la qualité du militant et non sur la quantité de militants ; et dès lors ceux-ci devaient être bien formés, pour mieux comprendre leur idéologie, le sens de leur engagement et les moyens politiques de le réaliser. Aujourd’hui, avec le désenchantement du politique et la crise de la démocratie représentative qui est aussi une crise de sens, les partis politiques ne sont pas épargnés. La transhumance, le clientélisme et les compromissions politiciennes ont tendance à donner une image peu reluisante de la politique. En plus, il y a souvent dans ces organisations, une absence de démocratie interne : le chef gère le parti comme sa propriété privée. En d’autres termes, il y a une faible institutionnalisation des partis politiques, dans la mesure où la structure est pour l’essentiel organisée autour d’un homme. La ligne du parti et ses intérêts à préserver font que la liberté d’expression peut être bridée voire sacrifiée à l’autel de la discipline de parti. Par contre, dans les mouvements citoyens, la structuration est moins hiérarchique et moins rigide ; elle est bâtie autour de valeurs et d’objectifs précis, et qui plus est, ne sont pas liés à la conquête du pouvoir.
On a vu l’implication de certains jeunes dans la politique à travers le rap comme le mouvement BulFaale (2000) et Y’en a marre (2012). Quels ont été leur apport dans les deux alternances ?
Le mouvement BulFaale a été d’abord un état d’esprit qui a consisté, face à la persistance de la crise économique et sociale liée surtout à l’application des politiques draconiennes des Institutions financières internationales, à prendre la vie du bon côté, à avoir confiance en soi, à savoir compter sur soi-même, pour se réaliser à partir de rien. C’était une attitude de résilience face à l’incapacité et l’incompétence des dirigeants, dont la gestion fondée sur le clientélisme et la corruption systémique et systématique avaient abouti à la faillite économique de l’État à partir de 1980, amenant les populations à vivre le calvaire, notamment les jeunes, déboussolés par l’absence de perspective. Le BulFaale était alors une manière de voir et de vivre les choses en cherchant à s’en sortir en dehors de l’État. Le mouvement BulFaale avait aussi nécessairement des implications politiques notamment à travers le rap. Les jeunes, par cette forme musicale, vont dénoncer avec virulence et véhémence les tares de la société, la mauvaise gestion des affaires publiques, en s’émancipant des formes langagières traditionnelles qui constituaient également une manière de les tenir et de les contenir, de perpétuer donc une domination des aînés, délégitimés par leur incapacité à trouver des solutions à leurs problèmes (… )Le mouvement des rappeurs va ainsi jouer un rôle important dans l’avènement de la première alternance.
Tout de même, certains partis politiques n’ont pas été totalement absents de cette évolution des jeunes…
Oui, il faut rendre justice aux partis politiques. Car l’apport du rap a été facilité par les sacrifices et l’engagement de plusieurs générations de militants de la gauche qui ont été très durement réprimés notamment sous le régime du Président Senghor. Sous le Président Diouf, Me Wade a su mobiliser les jeunes, surtout lors de la crise politique de 1988, pour faire pression sur le parti au pouvoir, y compris par la violence, afin d’obtenir des réformes juridiques et institutionnelles allant dans le sens d’une plus grande démocratie. Ce sont ces réformes, notamment la libéralisation des médias, le respect plus effectif des droits des citoyens et des libertés publiques, qui vont permettre aux générations suivantes de mener efficacement le combat.
Quid du mouvement Y en a marre ?
Après l’alternance de 2000, une nouvelle ère s’ouvre pleine d’espoir pour la consolidation de la démocratie. Mais très vite c’est le désenchantement. Les pratiques néo-patrimoniales, la prédation et la dilapidation des ressources du pays se poursuivent, en plus des pratiques autoritaires et répressives, malgré les nombreuses réalisations, surtout sur le plan des infrastructures. Les jeunes vont franchir une nouvelle étape à travers le mouvement Y en a marre. Les dérives du pouvoir ne sont plus seulement dénoncées musicalement, mais l’engagement se poursuit et se prolonge concrètement sur le terrain politique dans les mobilisations contre la cherté du coût de la vie, les coupures d’électricité permanentes et intempestives, contre la loi sur le ticket présidentiel en 2011, contre la troisième candidature du Président Wade considérée comme anticonstitutionnelle en 2012. Le mouvement a donc contribué dans le cadre du Mouvement du 23 juin à l’avènement de la deuxième alternance démocratique en 2012. Le mouvement Y’en a marre a aussi initié des mécanismes de contrôle du pouvoir et de mise en œuvre de la redevabilité au niveau local, participé à la campagne du référendum en appelant à voter « Non » entre autres initiatives
Voyez-vous des forces à même de jouer un rôle aussi déterminant face au pouvoir actuel ?
Aujourd’hui, d’autres forces sociales s’organisent qui regroupent beaucoup de jeunes. Le Collectif Niolank, Aar li nu book, FRAPP etc. Je pense que le travail qu’ils font est essentiel pour préserver la démocratie, l’État de droit et réclamer la transparence dans la gestion des ressources publiques. C’est un travail d’avantgarde. Ils peuvent être rejoints dans leurs mouvements par plusieurs autres jeunes et constituer une large coalition, comme celle qui a été mise en place en 2012, le Mouvement du 23 juin (M 23), pour freiner d’éventuelles dérives autoritaires et arbitraires liées à l’obsession de la conservation du pouvoir.
Que représente la citoyenneté de nos jours ? Les jeunes doivent-ils se politiser et sous quelle forme ?
La citoyenneté est devenue centrale, car c’est se focaliser sur ce que nous avons ensemble. Ce qui nous permet de tenir en un bloc homogène et harmonieux, à travers des valeurs, des principes et des règles qui fondent, guident et nourrissent le vivre ensemble, au-delà des différences de toutes sortes et même des différends qui ne peuvent manquer de traverser une société. La citoyenneté, c’est aussi ce qui permet de nous mobiliser autour de la gestion de nos ressources, de faire pression pour une gouvernance efficace, transparente et équitable afin d’assurer le développement du pays. La citoyenneté c’est donc un peu, comme si on mettait l’accent sur l’essentiel, surtout que la politique a tendance à être minée par la volonté de puissance, l’accaparement des ressources, l’enrichissement personnel, le primat du parti, des militants et des clients sur la République que nous avons tous en partage. La citoyenneté a une place focale dans la démocratie, l’État de droit et la République. Oui, les jeunes doivent se politiser massivement parce qu’ils constituent l’écrasante majorité de la population ; et ils doivent peser davantage sur le destin de la Nation. Mais pour que leur engagement soit productif et utile, il faut nécessairement qu’il soit éclairé, c’est-à-dire fondé sur le savoir et les valeurs de solidarité et de responsabilité. La politisation peut naturellement emprunter le canal des partis politiques afin que les jeunes puissent accéder à des postes de responsabilités ; mais l’engagement citoyen me semble également déterminant. Car c’est un lieu privilégié d’expression des valeurs de promotion d’une société démocratique, plus juste et égalitaire, plus prospère.
UNE JEUNESSE, TROIS REGARDS DIFFERENTS DE LA POLITIQUE
Face au malaise social, la jeune génération ne rate aucune occasion pour porter des critiques contre la gestion du pays. Qu’en est-il de leur engagement politique ?
Estimée à plus de 16 millions en 2018, la population du Sénégal compte pas moins de 55% de jeunes de moins de 20 ans, avec un taux annuel de croissance de 3,8%. Un tel rythme bouleverse les cadres traditionnels, avec notamment le chômage des jeunes étroitement lié à celui de la scolarité, au désir de sécurité et de stabilité dans l’emploi, entre autres, face à des tenants du pouvoir à court d’alternatives. Face au malaise social, la jeune génération ne rate aucune occasion pour porter des critiques contre la gestion du pays. Qu’en est-il de leur engagement politique ?
LARGE FOSSE ENTRE LES JEUNES ET L’ENGAGEMENT POLITIQUE : Les transformations souhaitées en sursis
L ors d’une rencontre organisée, les 16 et 17 décembre 2016, à l’université Gaston-Berger de Saint-Louis-du-Sénégal, par la Fondation européenne d’études progressistes (FEPS) et l’Imagine Africa Institute, une réflexion a été menée sur les résultats d’une enquête intitulée “Millennial Dialogue“, menée auprès de jeunes Sénégalais, mais également sur l’engagement démocratique des jeunes Sénégalais et leur rapport à la politique, à la religion et au monde économique.
L’étude conduite en ligne et qui porte sur 500 jeunes Sénégalais et Sénégalaises montre que bien qu’ils soient peu intéressés par la politique, dans son format et sa représentativité actuels, 63 % des jeunes sénégalais (16-35 ans) indiquent que si une élection avait lieu demain, ils y participeraient. L’enquête montre que la participation dans des manifestations publiques ou des meetings politiques ne concerne qu’un jeune sur dix, contre presqu’un sur deux pour un événement sportif ou religieux.
Ainsi donc, la question de l’engagement politique des jeunes, surtout africains, a depuis longtemps suscité un intérêt particulier pour les chercheurs. Cela, d’autant plus que cette jeunesse souffre de marginalisation, aussi bien sur le plan économique qu’en matière de représentation politique. La jeunesse refuse-t-elle de s’engager, se détourne-t-elle des institutions de la vie collective ? La réponse semble couler de source pour Hamidou Anne, co-auteur du livre “Politisez-vous : un phare dans le brouillard“, qui appelle à un engagement partisan, afin de proposer une révolution transformatrice de l’action publique en Afrique. «On constate que les jeunes se plaignent beaucoup de la manière avec laquelle ils sont gouvernés par l’élite politique, par le système politique de façon globale», a souligné l’un des dix auteurs dudit livre.
Les questions liées au chômage, à la santé, à l’économie, à la sécurité, au devenir, au futur, etc, sont toutes des préoccupations ayant un rapport, selon lui, à la gouvernance, donc à la politique. Mais, à son avis, les jeunes semblent être dans l’expectative. «Plutôt que de se mettre dans des positions à se plaindre, l’idée est de se dire que faisons-nous en tant que jeunes par rapport aux problématiques qui sont globales», a considéré Hamidou Anne. Car, il reste convaincu que, comme l’a dit Thomas Sankara : «les problèmes de l’Afrique sont politiques, les solutions ne peuvent être que politiques». « Se politiser » revient à « être conscient des enjeux sociologiques, économiques, culturels, etc. qui régissent un espace public », explique Hamidou Anne.
Qui admet néanmoins que tout le monde ne peut pas être dans les partis politiques, lieu potentiel d’impulsion et de prise en charge des aspirations citoyennes à tous les niveaux. Le premier pas serait donc de s’intéresser aux dynamiques politiques, aux rapports de force, à la marche de la société. « Ça, c’est déjà politique » même si les décideurs au pouvoir ont souvent le dernier mot, la décision politique.
DESINTERET DE CERTAINS JEUNES DE LA POLITIQUE AU SENEGAL : La politique politicienne pointée du doigt
Faisant souvent état d’un décalage à l’égard d’institutions de participation à la vie de la cité qu’ils perçoivent comme mal adaptées à leurs pratiques de socialisation ou dominées par les générations antérieures, certains jeunes ont tout bonnement choisi de prendre leurs distances, pour diverses raisons. «Non. Je ne fais pas de politique. C’est parce que les politiciens ne disent pas la vérité. En période électorale, ils vous promettent des choses. Ils vous disent que si vous les aidez à obtenir un tel poste, ils vous aideront en retour à trouver du travail… Mais, une fois élus, ils vous oublient», se plaint René Pierre Diatta, la trentaine révolue.
Rencontré à l’Unité 15 des Parcelles assainies, son lieu de résidence, ce menuisier de formation déteste même d’entendre parler de politique car «tout ce que disent les politiciens, c’est des mensonges». «Quand ils ont besoin de toi, même si tu habites dans un trou à rats, ils feront tout pour y venir. Mais dès qu’ils atteignent leurs objectifs, ils n’ont plus besoin de toi», déplore ce ressortissant de la région de Ziguinchor.
Même pour les mouvements citoyens, René Pierre Diatta ne se fait pas d’illusion. « Dans tous les cas, la finalité est de devenir politicien. Parce que, une fois dedans, si les politiciens te repèrent comme quelqu’un d’influent, ils vont tout faire pour t’intégrer dans leur parti. Du coup, tu oublies ceux avec qui tu étais», a-t-il répondu. La perception de la politique et de ses pratiquants est quasiment la même pour Joëlle Ndecky, jeune dame, demeurant à l’Unité 16 des Parcelles assainies. «La politique n’est pas mon affaire. Les politiciens du Sénégal disent une chose et son contraire du jour au lendemain. Il n’y a pas l’émergence promise. Il n’y a rien dans les autres régions.
Seule la capitale Dakar compte pour eux. Le chômage est là. Ils nous promettent monts et merveilles en période de campagne, mais rien de concret après les élections», peste cette diplômée en Licence Marketing communication, sans emploi. Poussant son dédain pour les hommes politiques encore plus loin, elle dira qu’elle ne les écoute même pas au journal télévisé. «C’est parce qu’ils parlent toujours de la même chose, alors qu’il y a énormément de problèmes à résoudre. Il ne font que parler de choses inutiles pour les populations», explique-t-elle.
Des perceptions péjoratives de la politique que même certains jeunes engagés dans les partis politiques comprennent assez bien. «Aujourd’hui, les politiciens ont une image qui laisse à désirer. Il y a des gens qui font de la politique pour chercher des prébendes ou des positions administratives pour améliorer leurs conditions sociales. D’où la désaffection des populations, particulièrement des jeunes, vis-à-vis de la politique», reconnait ce jeune militant du parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (APR).
Pour autant, Pape Moussa Cissé, Manager de projet, qui dit s’être engagé de manière spontanée aux côtés du chef de l’Etat, Macky Sall, pense que les jeunes doivent comprendre que «c’est à travers la politique que se font les transformations, que la citée est gérée». «C’est à nous jeunes de redorer l’image de l’homme politique pour que la politique soit beaucoup plus attractive, car elle doit être un engagement sacerdotal, car la politique c’est l’art de bien gérer la citée», estime Pape Moussa Cissé. Cela, dans le but de barrer la route «aux politiciens de métier», d’autant plus qu’il reste persuader que «la seule chose qui permet le mal de triompher est l’inaction des hommes de bien». Le jeune poulain du président Sall, domicilié aux Parcelles assainies, n’a pas maqué d’inciter «la jeunesse Sénégalaise à s’engager d’avantage en politique, afin qu’ensemble, nous puissions assainir ce milieu et redorer le blason de la politique Sénégalaise, mais aussi de celle Africaine».
PREFERENCE DES JEUNES AUX ORGANISATIONS CITOYENNES PLUTOT QUE LES PARTIS POLITIQUES : Les libertés d’expression et d’initiative évoquées
Dans une étude intitulée « La contribution des jeunes à l’alternance politique au Sénégal : le rôle de Bulfaale et de Y en a marre », Moda Dieng, Professeur, Etude de conflits au Département de Science politique à l’université de Montréal, Canada, démontre le rôle politique de la jeunesse en Afrique et son influence sur les dirigeants au pouvoir.
Le Professeur Moda Dieng constate que ces deux alternances survenues au Sénégal ont été le fruit d’une jeunesse non engagée dans les carcans politiques classiques. A ce phénomène de préférence des jeunes pour les organisations citoyennes et activistes au détriment des partis politiques, Abdourahmane Sow, coordonnateur de la Commission orientation et stratégie du Mouvement du 23 juin (Cos/M23), voit plusieurs raisons. Dont «d’abord l’aspect “Liberté d’expression“». Dans le fonctionnement traditionnel des partis politiques, il est très rare de voir les jeunes s’exprimer en dehors de la ligne définie par le leader tout-puissant, dit-il. «Les questions abordées sont souvent en droite ligne avec les positions du parti sur les questions débattues en public. Les jeunes sont le plus souvent en service commandé, et donnent l’impression d’être des gardes du corps du leader», déplore-t-il. «Il est malheureux de constater que pour être promu dans les partis politiques, il faut en général à certains
LYCÉE DE SINDIAN : LES GENDARMES SAISIS APRÈS DES ACTES DE VANDALISME
Après le Collège d’enseignement moyen (CEM) de HANN, les élèves du Lycée de Sindian s’y mettent, célébrant l’arrivée des vacances à leur manière. Ils ont attaqué la salle des professeurs
Après le Collège d’enseignement moyen (CEM) de HANN, les élèves du Lycée de Sindian s’y mettent, célébrant l’arrivée des vacances à leur manière. D’après le récit de Libération, mercredi dernier, à 08 heures, le Censeur du Lycée en question a alerté les gendarmes de Popenguine, sur un acte de vandalisme, visant la salle des professeurs.
Sur les lieux, les gendarmes ont constaté que la porte de la salle a été défoncée et l’intérieur incendié. Des cahiers de texte (où sont relevées les absences des élèves), des fiches de pointage des absences d’élèves, ont été également détruits. Parmi les premières pistes de l’enquête, il a été relevé que les documents détruits concernent les classes de 5e et de 4e du CEM du même lycée.
ENTRE AMELIORATION DE LA GOUVERNANCE SECURITAIRE ET MAINTIEN DE L’ORDRE
Le programme Collectivités territoriales, Défense, Sécurité et Paix «est un programme qui est particulièrement pertinent au regard des enjeux qui sont aujourd’hui posés à nos territoires.
Face à la recrudescence de la violence urbaine, l’évolution de la criminalité et leurs causes multiformes, les Collectivités territoriales doivent être renforcées par de nouveaux leviers d’actions. Afin de contribuer à cette réorientation stratégique, le Centre des Hautes Etudes de Défense et de Sécurité (CHEDS), en partenariat avec la fondation Konrad Adenauer (FKA), a organisé un séminaire de lancement du programme Collectivités territoriales, Défense, Sécurité et Paix hier, jeudi 15 juillet 2021. La cérémonie a été présidée par le directeur de Cabinet du ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires, Gaye Abou Ahmad Seck.
Le programme Collectivités territoriales, Défense, Sécurité et Paix «est un programme qui est particulièrement pertinent au regard des enjeux qui sont aujourd’hui posés à nos territoires. Parmi ces enjeux, il y a la question du développement, de la sécurité qui est au cœur des problèmes de développement dans nos territoires», a déclaré Gaye Abou Ahmad Seck, directeur de Cabinet du ministère des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires.
Le nouveau programme, qui couvre l’étendue du territoire national, vise globalement à améliorer la contribution des Collectivités territoriales à l’édification du maintien de l’ordre, à la sécurité propice à la cohésion sociale et au développement de notre pays. Cet objectif colle parfaitement avec les orientations définis dans le Plan Sénégal Emergent (PSE), référentiel public des politiques de développement économique et social dans notre pays. En effet, dans le PSE, il est établi clairement que l’un des principaux défis de l’humanité au 21e siècle, est sans conteste, celui de la sécurité des personnes et des biens. Sur ce, le représentant du ministre des Collectivités territoriales soutient que la recrudescence de la violence et la criminalité est devenue aujourd’hui la préoccupation la mieux partagée au niveau international, régional et national. Donc, ces menaces sécuritaires vont entraver, si rien n’est entrepris, la mise en œuvre des collectivités de développement dans nos pays.
STRATEGIES ADOPTES PAR LE SENEGAL POUR REDUIRE LES MENACES ET DISPARITES SECURITAIRES SUR LES COMMUNAUTES
Néanmoins, poursuit M. Seck, «le gouvernement du Sénégal a mis en place des stratégies et des cadres afin de réduire les risques et menaces, les disparités, les discriminations et d’atténuer les impacts sur les communautés et le pays. D’abord, notamment par la mise en place de mécanismes d’alerte précoce pour la prévention des conflits, épidémies et crises sanitaires. Ensuite, la création d’une autorité indépendante administrative chargée de la protection des données personnelles, le renforcement de capacité et des prérogatives des Sapeurs-pompiers à travers la réforme structurelle érigeant le Groupement national des Sapeur-pompier, en Brigade. Cette évolution est importante.
L’élaboration et également la mise en place du plan d’action de la Résolution 13- 25 sur les Femmes, la Paix et la Sécurité 2010-2015. Et enfin, la construction de beaucoup de Commissariats, de Brigade de Gendarmerie sur l’étendue du territoire national. Il y a également, la création de l’Agence d’assistance à la sécurité de proximité, le renforcement des équipements et effectifs des Forces de défense et de sécurité de notre pays et aussi la mise en place d’un Conseil interministériel des échanges pour la préservation de la question».
POUR UNE REORIENTATION STRATEGIQUE MAJEURE DANS L’APPROCHE ET LA GOUVERNANCE SECURITAIRE
A en croire M. Seck, ce sont autant d’initiatives prise par l’Etat «pour faire en sorte que le Sénégal soit à l’avant-garde de cette guerre et de toutes les formes d’insécurités. C’est une réorientation stratégique majeure dans l’approche que nous allons avoir. Dans la gouvernance et la sécurité qui pourrait être participative, inclusive l’on doit associer les Collectivités territoriales et les réseaux de la société civile à la promotion de la sécurité au niveau territorial pour le renforcement des mécanismes de la prévention et de la délinquance de manière générale. Parce qu’en raison de la forte criminalité urbaine et du développement de la petite délinquance, la sécurité est devenue une forte attente au niveau des populations ; elle a même tendance à supplanter beaucoup d’autres aujourd’hui, notamment la dégradation des valeurs sociales, l’absence de références communes et l’échec scolaire augmentent, de même que la vulnérabilité de populations désavantageuse».
En outre, souligne-t-il, l’évolution technologique crée de «nouvelles formes de la communication qui creusent le fossé entre les nouvelles générations. Alors, cette évolution oblige les maires et autres élus locaux, les présidents de Conseils départementaux notamment à élaborer des politiques de préventions innovantes, prenant en compte le contexte local, particulièrement les nouveaux univers urbains, avec ses injustices, ses problèmes et ses changements sociaux. C’est pourquoi, le maire, le président du Conseil départemental sénégalais sont aujourd’hui responsables au premier plan de la mise en place des politiques sécuritaires à l’échelle de notre territoire», a conclu le représentant du ministre.
LES NOUVELLES RESTRICTIONS CONTRE LE COVID AU MENU
Dakar, 16 juil (APS) - Les quotidiens annoncent "le retour des restrictions", pour contrer la flambée des cas de Covid-19 notée ces derniers jours à Dakar.
La plupart des journaux parvenus vendredi à l’APS se font l’écho des mesures annoncées par les autorités sanitaires, jeudi, à l’issue d’une réunion du comité national de gestion des épidémies (CNGE).
"Les 11 commandements du comité de gestion des épidémies", affiche par exemple Lii quotidien, citant le renforcement de la surveillance épidémiologique, la poursuite et l’intensification de la surveillance des variants, le renforcement du système de dépistage pour détecter le plus tôt possible les cas de Covid.
Le journal évoque également la mobilisation des acteurs et le renforcement de la synergie des actions, l’utilisation accrue des tests de diagnostic rapide, le renforcement des ressources humaines pour la prise en charge à domicile, l’intensification de la sensibilisation des populations sur les risques liés au Covid et les moyens de prévention.
Il y a aussi le port systématique de masque dans les véhicules de transport, les véhicules particuliers, lieux recevant du public et lieux de travail, le recours précoce aux soins, l’interdiction des rassemblements, la vaccination, la limitation des déplacements notamment pour la Tabaski.
"Retour au semi-confinement : télétravail, Tabaski chez soi...", affiche Vox Populi. "Des mesures proches du confinement", relève Les Echos. "Des mesurettes" plutôt, estime le quotidien L’Info.
Selon L’Observateur, c’est "la peur du désaveu" qui empêche l’Etat de prendre des mesures plus restrictives face à "l’explosion des cas de Covid-19 notée ces derniers jours".
"Entre la pression des médecins et les réalités socio-économiques, le gouvernement du Sénégal peine à trouver la voie la plus appropriée pour faire face à la pandémie, en évitant un chaos social et économique", analyse le quotidien Enquête.
Wafquotidien note que le ministre de la Santé et de l’Action sociale s’en tient à "des recommandations", devant "l’incapacité de pouvoir contraindre les Sénégalais au port obligatoire de masque dans les transports, les lieux publics et privés".
Ne pouvant non plus interdire les rassemblements et amener les populations à éviter les déplacements pour les besoins de la Tabaski par exemple, le gouvernement "s’est contenté de prescrire des recommandations aux populations", écrit le même journal.
"Le CNGE ne veut pas de déplacement pour la Tabaski", insiste le quotidien Enquête, qui annonce "le retour des restrictions", comme le télétravail et la réduction du personnel dans les entreprises.
Les mêmes points de restrictions sont repris par le journal le Quotidien, mais surtout plusieurs journaux citent les propos du biologiste et virologue sénégalais Souleymane Mboup, selon lequel "30% des nouvelles infections sont dus au variant indien". "Alerte Delta", affiche Sud Quotidien, faisant référence à l’autre appellation de ce variant.
Le quotidien L’As en conclut que les populations "ont intérêt à redoubler d’efforts en ce qui concerne le respect des gestes barrières destinés à lutter contre le coronavirus" qui, désormais, "dicte sa loi".
Le Soleil revient sur le front de la vaccination et retient comme bonne nouvelle les "500.000 doses (de vaccin) attendues avant la fin du mois" au Sénégal. "Cela permettra de faire face aux nombreux cas graves de Covid-19 notés ces dernières semaines au Sénégal", selon le journal.
UN TEST DE SURVIE POLITIQUE POUR AMINATA TOURE ET CIE
Prévues le 23 janvier 2022 prochain, les élections municipales et départementales s’annoncent cruciales pour la classe politique sénégalaise.
Prévues le 23 janvier 2022 prochain, les élections municipales et départementales s’annoncent cruciales pour la classe politique sénégalaise. En effet, au-delà de l’enjeu du renouvellement des exécutifs locaux en perspective des prochaines législatives et la présidentielle de 2024, ces élections sont également un test de survie politique certains compagnons du président de la République Macky Sall mis au frigo depuis le remaniement ministériel de novembre 2019. De Mimi à Boune Dionne, en passant par Amadou Ba, Ngouille et autres.
Les élections municipales et départementales qui seront organisées en janvier prochain s’annoncent cruciales pour la classe politique sénégalaise. Enjambant en effet l’enjeu du renouvellement des exécutifs locaux en perspective des prochaines législatives et la présidentielle de 2024 qui va opposer pouvoir et opposition, ce scrutin est parti pour être également un moment décisif duquel pourrait dépendre l’avenir politique de certains camarades du président de la République, Macky Sall.
Il s’agit autres entres de ses anciens Premiers ministres, Aminata Touré et Mahammed Boun Abdallah Dionne et des ministres Amadou Ba, Aly Ngouille Ndiaye, Mouhamadou Makhtar Cissé et Oumar Youm. Issues d’horizons diverses, ces personnalités partagent aujourd’hui une même histoire : celle de proches collaborateurs de l’actuel chef de l’Etat tombés en disgrâce à cause de leur ambition politique, supposée ou réelle.
En effet, engagée totalement pour la cause du président Sall, la plupart d’entre eux ont été dans tous les combats politiques qui ont abouti à l’accession de Macky Sall à la station présidentielle en 2012 et à sa réélection au premier tour lors de la présidentielle de 2019.
Membres du gouvernement, certains d’entre eux n’avaient pas hésité, au risque de perdre leur portefeuille ministériel en cas de défaite, de descendre dans leur localité, lors des élections locales de 2014, pour enraciner les bases politiques de leur nouvel parti, l’Apr à la tête des exécutifs locaux. Trois ans après, lors des élections législatives de 2017, on a également vu ces mêmes personnalités monter au front comme têtes des listes départementales pour aller arracher une victoire qui n’était pas certaine comme à Dakar, ville considérée par bon nombre d’observateurs comme fief indiscutable de l’ancien maire, Khalifa Ababacar Sall, également en lice.
A l’époque, une réforme de la loi pour permettre aux députés nommés ministres de reprendre leur place à la l’Assemblée nationale après leur limogeage avait été agitée sans que cela ne puisse aboutir à quelque chose de concret. Au lendemain de ces législatives remportées haut la main par la coalition au pouvoir qui a ainsi conforté sa majorité à l’Assemblée nationale, ils ont tous cédé leur poste de député élu à leurs suppléants pour retrouver leur place autour de la table du Conseil des ministres pour quelques temps seulement avant de retourner sur le terrain lors de l’élection présidentielle.
Nommés coordinateurs départementaux de la coalition Benno Bokk Yaakaar de leurs localités respectives, Amadou Ba, Aly Ngouille Ndiaye, et Oumar Youm s’étaient encore donnés à fond pour conforter l’hégémonie de la mouvance présidentielle à Dakar, à Mbour et à Linguère avec des scores nettement plus confortables que ceux obtenus lors des législatives permettant ainsi au président Macky Sall, candidat à sa succession, de surclasser ses quatre adversaires dans ces localités. Reconduites dans le premier gouvernement post réélection du président Sall marqué par la suppression du poste de Premier ministre, ces personnalités souvent citées par des observateurs comme de potentiels successeurs du chef de l’Etat ne vont pas tarder à être remerciées par ce dernier après seulement 01 an et six mois passés à la tête de leurs départements ministériels lors du remaniement du 1er novembre 2019 qui a consacré le retour du parti Rewmi d’Idrissa Seck dans l’attelage gouvernemental. Mises au frigo depuis cette date, ces personnalités, présentées également comme des principaux opposants à l’idée d’une troisième candidature pour le président Sall en 2024, devront jouer leur carrière politique lors de ces prochaines élections municipales et départementales du 23 janvier 2022.
Pour se faire, ils devront relever un double défi à savoir: se faire désigner candidat de la mouvance présidentielle mais aussi remporter ces élections pour conforter leur assise politique. Car, une défaite lors de ces scrutins sera tout simplement une double sanction qui va non seulement leur faire perdre leur casquette de leader local indiscutable qu’ils ont jusqu’ici fait prévaloir mais encore hypothéquer leurs ambitions de se présenter candidat lors de la prochaine élection présidentielle de 2024.
Face à la montée des cas de coronavirus qui est en train de mener le Sénégal tout droit vers la troisième vague, le Comité national de gestion des épidémies (Cnge) a appelé hier, jeudi 15 juillet, à la mobilisation de tous les acteurs de la société afin de lutter contre la propagation du virus.
La crise sanitaire engendrée par la pandémie du coronavirus persiste encore et s’aggrave avec l’arrivée de plusieurs variants. Au Sénégal, selon le Comité national de gestion des épidémies (Cnge), on enregistre depuis plus de cinq semaines une hausse importante du nombre de cas de Covid-19 et les chiffres de ces derniers jours montrent que le virus circule activement.
Face à cette situation, le Comité national de gestion des épidémies qui s’est réuni hier, jeudi 15 juillet, en vue d’évaluer la situation épidémiologique relative à la pandémie de Covid-19 a recommandé le renforcement de la surveillance épidémiologique, notamment la poursuite et l’intensification de la surveillance des variants, le renforcement du système de dépistage pour détecter le plus tôt possible les cas de Covid-19 ; une plus forte mobilisation de l’ensemble des acteurs et un renforcement de la synergie d’actions en vue d’une riposte plus efficace ; l’utilisation de manière accrue des tests de diagnostic rapide; le renforcement des ressources humaines pour une correcte prise en charge à domicile ; l’intensification de la sensibilisation des populations sur les risques liés à la Covid19 et sur les moyens de prévention et de lutte surtout dans ce contexte de Tabaski.
A l’endroit de la population et de la jeunesse, le Cnge a conseillé de porter systématiquement le masque dans les véhicules de transports, les véhicules particuliers, les lieux recevant du public et les lieux de travail mais aussi de se mobiliser notamment à travers les associations sportives et culturelles et d’autres organisations pour stopper la propagation du virus. « Nous invitons vivement les transporteurs et chauffeurs de véhicules de transport en commun à faire respecter strictement le port de masque pour tout passager.
Aux Sénégalais de recourir précocement aux soins ; d’éviter tout rassemblement de quelque nature que ce soit ; d’éviter les déplacements et voyages pendant cette période de fête de la Tabaski ; de se faire vacciner contre la Covid-19 notamment pour se protéger contre les cas graves », a préconisé la source. Enfin, le Cnge a recommandé aux responsables du service public et des entreprises de privilégier le télétravail et de réduire le personnel dans les services.
PR SOULEYMANE MBOUPDE L’IRESSEF SUR LA 3ÈME VAGUE : Le variant indien, à l’origine des nouvelles infections
Le Sénégal est entré de plain-pied dans la troisième vague. Selon le professeur Souleymane Mboup, le variant Delta qui nous vient de l’Inde occupe 30% des nouvelles contaminations et serait à l’origine de cette 3ème vague qui évolue de manière rapide et destructrice.
Dans le cadre de la surveillance épidémiologique du Sénégal, plusieurs variants de la Covid-19 ont été détectés depuis l’apparition de la maladie dans le pays en mars 2020. Selon le professeur Souleymane Mboup à l’Iressef (Institut de Recherche en Santé, de Surveillance Epidémiologique et de Formation), si la première n’a pas connu de mutations, la deuxième et la troisième vague ont enregistré des variants. « La première vague n’a pas connu de mutations, ni de préoccupations. Cependant, au cours de la deuxième vague quarante variants ont été décelés dont les plus préoccupants étaient le variant Alpha britannique, le Beta Sud-Africain et enfin le Delta Indien. Dans cette troisième vague, nous avons constaté la rareté des autres variants mais l’ampleur du variant Delta qui représente 30% des nouvelles contaminations. Ce qui nous a amené à dire que le variant Delta est à l’origine de la troisième vague ».
LUTTE CONTRE LA 3ÈME VAGUE : Le Sénégal renforce son arsenal vaccinal
332 117 doses de Sinopharm seront disponibles entre le 26 et le 27 juillet prochain à Dakar qui va réceptionner aussi l’arrivée de 151 200 doses de Johnson Johnson pour le 31 juillet. L’annonce est du ministre de la Santé et de l’action sociale qui a donné hier, jeudi, l’information lors de la rencontre du Comité national de gestion des épidémies (Cnge). Face à la montée des cas qui a conduit à la troisième vague, le ministère appelle la population à la vaccination afin d’amoindrir les risques.
MORTALITE DUE A LA COVID-19EN AFRIQUE : Plus de 40 % de décès par rapport à la semaine précédente
Dans son point de presse du jeudi 15 juillet, l’Organisation mondiale de la santé a annoncé que l’Afrique a enregistré une augmentation de 43 % des décès dus à la Covid-19 en une semaine. Le nombre de décès est passé ainsi de 4384 la semaine précédente à 6273 au cours de la semaine se terminant le 11 juillet 2021. « L’Afrique est aujourd’hui à moins de 1% du pic hebdomadaire atteint en janvier lorsque 6294 décès ont été enregistrés. La Namibie, l’Afrique du Sud, la Tunisie, l’Ouganda et la Zambie ont été à l’origine de 83 % des nouveaux décès enregistrés la semaine dernière. Le taux de létalité du continent, qui est la proportion de décès parmi les cas confirmés, s’élève actuellement à 2,6% contre une moyenne mondiale de 2,2% » a renseigné l’Oms.
A en croire leurs experts, la montée en puissance est due à la fatigue du public avec des mesures de santé clés et à une propagation accrue des variantes. « À ce jour, la variante Delta, qui est actuellement la plus transmissible de toutes les variantes, a été détectée dans 21 pays africains, tandis que la variante Alpha est dans 35 pays et Beta dans 30 », ont –ils renseigné. Et le Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique de déclarer « les décès ont grimpé en flèche au cours des cinq dernières semaines. C’est un signe d’avertissement clair que les hôpitaux des pays les plus touchés atteignent un point de rupture. Les systèmes de santé sous-dotés en ressources dans les pays sont confrontés à de graves pénuries de travailleurs de la santé, de fournitures, d’équipements et d’infrastructures nécessaires pour fournir des soins aux patients gravement malades de la COVID-19 ».