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15 septembre 2025
Par Hamidou ANNE
REVOIR UN PRINTEMPS
Le doute des jeunes africains se réinstalle, cette fois il est visible et audible grâce à internet et à l’ingéniosité militante qui s’est développée chez eux. Les adversaires se nomment : nos dirigeants, la France, les multinationales
Les récriminations, les doutes et le ras-le-bol général des jeunesses sur l’état de l’Afrique disent quelque chose de la façon dont elles sont gouvernées. Les autoritarismes persistent sur le continent, les alternances politiques n’apportent que peu de transformation sociale et la jeunesse, majoritaire dans les pays africains, a le sentiment général d’être éloignée de la gestion du présent et de l’identification des pistes de transformation de l’avenir.
Des fora, aux réseaux sociaux, la colère gronde contre la mal gouvernance, la corruption, l’irrespect et l’incapacité à transformer le réel. La défiance vis-à-vis des élites dirigeantes est si grande qu’une frange importante de la jeunesse salue les moments où celles-ci perdent le monopole de la puissance. Les images de foules en liesse devant les cortèges de présidents déchus par l’Armée sont des symboles forts de leur relation avec ces dirigeants qui perdent le pouvoir.
La foule a hué Ibrahim Boubacar Keïta conduit manu militari au camp de Kati par les hommes du colonel Assimi Goïta. Cette même foule, quelques kilomètres plus loin, a salué la chute de Alpha Condé, qui s’était attribué un troisième bail au Palais Sekhoutoureya. A-t-elle raison à chaque fois ? Non. Les coups d’Etat constituent une balafre sur le visage d’une Nation. Surtout que les soldats sauveurs se transforment régulièrement en bourreaux des aspirations à la liberté et à la démocratie des jeunesses.
Cette décennie qui s’est achevée est symptomatique des rendez-vous manqués en Afrique, où les aspirations à un mieux-être se heurtent à la dure réalité de l’impossibilité à changer la vie des gens. Il y a soixante ans, les jeunes qui s’engagèrent pour la fin de la colonisation, souvent armés de la pensée révolutionnaire issue des rangs de la gauche, ont vite déchanté.
Les régimes post-indépendance n’ont pas réussi, pour diverses raisons, à tenir les promesses de l’aube de nos nations. Certains dirigeants ont sombré dans une folie destructrice comme en Guinée ou en Ouganda ; d’autres ont vite été renversés par des militaires, provoquant un cycle sans fin de ruptures antidémocratiques.
Les rares pays qui ont échappé aux putschs militaires sont restés englués dans la pauvreté, avec des modèles de gouvernance faibles et sans grande consistance. Les années qui ont suivi nous ont laissés dans le creux de la vague des politiques publiques inefficaces, des injonctions des institutions de Bretton Woods, de la corruption, des guerres civiles, des famines, entre autres défis… J’ai eu beaucoup foi en la dernière décennie.
Au plan économique, la croissance était au rendez-vous, les coups d’Etat ont drastiquement baissé, les conflits inter-Etats ont disparu, la résurgence d’une dignité et d’une volonté de transformer le réel devenait un projet, les diasporas prenaient le chemin du retour sur le continent pour tracer un nouvel horizon. Puis sont survenus les printemps arabes, où une jeunesse diplômée, ouverte et progressiste a investi la rue pour faire face aux dictatures en Tunisie et en Egypte avec comme mot d’ordre «Dégage !». Ben Ali et Moubarak furent chassés devant une opinion internationale médusée par la maturité et la politisation de cette jeunesse, qui a utilisé le web 2.0 pour chasser ces autocrates. Le Printemps arabe fut un moment de ferveur politique et intellectuelle sans précédent sur le continent. L’armure des autoritarismes a été fendue dans des pays où personne n’imaginait que des petites mains armées de smartphones puissent venir à bout de puissants régimes.
A la suite, au Maroc, en Libye, au Sénégal, au Burkina Faso, les jeunes faisaient leur «révolution» pour exiger soit le départ de dirigeants soit des réformes de la gouvernance. Puis un nouveau rendez-vous manqué.
Les Printemps arabes ont accouché de régimes islamistes, puis dans le cas de l’Egypte, l’Armée a déposé les Frères musulmans et installé un pouvoir militaire encore plus autoritaire. En Afrique de l’Ouest, les dirigeants élus à la suite de moments de ferveur militante sont vite conspués du fait de leur incapacité à changer positivement la vie d’une jeunesse dont une partie importante continue à rêver d’ailleurs ; parfois en étant prêt à sacrifier sa vie. Le doute des jeunes africains se réinstalle, cette fois il est visible et audible grâce à internet et à l’ingéniosité militante qui s’est développée chez eux. Les adversaires se nomment «nos dirigeants», «la France», «les multinationales», les «Ong» et toutes sortes de cibles plus ou moins identifiées.
L’hiver est là, lourd de défis et de ressentiments. En attendant de revoir un printemps et les feuillages de liberté qu’il promettra aux jeunes, de Dakar à Tunis …
Par Yatma DIEYE.
JE NE SUIS PAS DU TOUT CHARLIE
Cette contribution ne va certainement pas plaire à une certaine catégorie d’intellectuels qui ont montré une indignation sélective après la mort des caricaturistes du journal satirique français
Mohamed est le Messager d’Allah. Et ceux qui sont avec lui sont durs envers les mécréants, miséricordieux entre eux (Coran, sourate 48, verset 29) Cette contribution ne va certainement pas plaire à une certaine catégorie d’intellectuels qui ont montré une indignation sélective après la mort des caricaturistes du journal satirique français.
En effet, mal gré qu’en aient les “droit-de l’hommistes”et certains égarés qui n’ont rien compris à la religion ou qui l’ont apprise par des orientalistes, ce courant-là ne peut prospérer dans un pays où la majorité des habitants voue au Prophète de l’Islam (PSL) une vénération sans bornes. L’on a allégué la liberté d’expression pour justifier ces caricatures, mais celle-ci a des limites, encore que dans le cas de la France, elle soit à double vitesse: le célèbre comédien Dieudonné –le Kouthia français- a fait les frais de cette intolérance bien sélective; sa peccadille ?
Avoir representé un simple rabbin dans un de ses sketches ; on cria haro sur lui, tous les sponsors lui retirèrent leur soutien, les salles de spectacles lui furent fermées, on l’accusa de fraude fiscale, de blanchiment d’argent, d’abus de biens sociaux ; il fut en outre attrait en justice pour n’avoir pas eu la liberté d’expression de dire “je suis Charlie Coulibaly ”; où est la sacro-sainte liberté d’expression dont on se gargarise tant quand l’Islam est concerné ?
Pour paraphraser La Fontaine, disons que selon que vous critiquerez un Juif ou un Musulman, “ les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.” Du temps du Prophète (PSL) à l’époque de l’État islamique, vivait un poète arabe du nom de Kaab ben Zohaïr ; son frère s’étant converti à l’Islam, Kaab fit de vifs reproches à cette religion dans une petite pièce de vers qui contenait des allusions malveillantes pour le Prophète (PSL). Vivement touché par ces injures, celui-ci déclara que “tout musulman qui rencontrerait Kaab aurait le devoir de le tuer”.
Sous le coup d’une pareille menace, ce dernier usa de subterfuge et se présenta incognito devant le Prophète (PSL), se repentit et composa en son honneur un poème de 57 vers. C’est ainsi qu’il eut la vie sauve. Cela n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Le pseudo-islamologue à barbe blanche ferait mieux de créer l’unanimité autour des fêtes religieuses, cette dispersion des musulmans étant plus “satanique ”que tout.
Même le membre du Congrès américain, le Républicain Peter KING de Long Island (Etat de New York), qu’on ne peut pourtant pas soupçonner de sympathie pour les Musulmans, a déclaré dans une interview à CNN, “Contrairement aux Etats-Unis, la population musulmane en France est très mécontente ; nous n’avons rien de tel dans notre pays, mais en France, il y a des éléments qui montrent que les Musulmans sont en réalité coupés de la société en général. Notre communauté musulmane, à l’exception d’un faible pourcentage, sont des Américains très patriotes, membres à part entière de l’essentiel de la population américaine”.
A la politique d’assimilation de la France, s’oppose celle d’intégration américaine. Aux Etats-Unis, les minarets s’élèvent haut dans le ciel, les femmes qui veulent porter le voile sont libres de le mettre partout. Et pourtant l’Amérique a connu le 11 septembre. Après la destruction des tours du World Trade Center, les Musulmans voulurent construire un centre islamique attenant au ground zéro, l’espace vide qu’occupaient les anciennes tours ; une partie des Américains s’opposa vivement à ce projet ; des manifestations eurent lieu, suivies de contre-manifestations avec l’appui de toutes les minorités religieuses sans exception. Des échauffourées furent évitées grâce à l’intervention de la police. Les autorités décidèrent que les Musulmans en avaient bien le droit ; ils n’avaient rien à voir avec l’attentat, qui soit dit en passant, a détruit aussi une mosquée ; aucun journal américain n’a repris le numéro reproduisant les caricatures de la vengeance : l’Amérique est le pays des libertés sans discrimination.
La France est le pays le plus anti-islamique d’Europe, voire du monde, rien d’étonnant qu’elle soit la cible de fréquentes attaques. Mais la guerre qu’elle mène contre les islamistes est un combat perdu d’avance; c’est le combat entre ceux qui ont peur de la viequi n’attendent plus rien de celle-ci-et ceux qui ont peur de la mort, qui attendant tout de la vie. L’Islam n’a jamais dit de tuer des innocents, toutefois, il faut définir le sens du mot “innocent ”. Rien à voir avec ce qui se passe au Nigéria. C’est une religion de paix… si on le laisse en paix. Je ne saurais terminer sans parler, de ces caricatures, à mon corps défendant, pour édifier ceux qui n’en ont eu qu’une vague idée.
Dans un pays normal, les auteurs de ces caricatures seraient poursuivis pour attentat à la pudeur. Je m’en tiens là, espérant m’avoir fait comprendre. Je ne voudrais pas revenir sur ce sacrilège. Mais je retiendrai pourtant une où l’on fait dire au saint Prophète –je frémis en le disant-“ C’est dur d’être aimé par des cons”. Une insulte gratuite à un milliard de croyants, y compris, peut- être (?) ceux qui défendent ces gens-là, nos pères, les pieux Compagnons, les saints, nos marabouts…personne n’y échappe. Telle est l’ampleur de ces caricatures. Alors, je ne suis pas du tout Charlie, je ne serai jamais Charlie.
« La voix de son maître ». C’est la première phrase qui m’est venue à l’esprit, à la lecture d’une chronique hebdomadaire que nous sert chaque début de semaine, un journaliste de raccroc qui se prend trop au sérieux dans ses élucubrations épisodiques.
« La voix de son maître » pour les anciens et les moins jeunes, renvoie pour ceux qui savent, au slogan de la maison de production de disques de la société Pathé Marconi. On y voyait un chien aboyer devant un microphone comme LOGO de la marque avec le slogan « La voix de son maître » . En ces temps-là, la musique était gravée sur des supports en vinyle ronds de 45 tours ou de 33 tours et était distillée grâce à un électrophone. Aujourd’hui tout cela a disparu au profit d’abord des Compact disc ou CD ensuite des clés USB et maintenant des smartphones actuels supports de tous les enregistrements musicaux ou autres.
Pourquoi « la voix de son maître » ? Parce que la chronique en question qui se veut pompeusement analytique de la situation au Mali, a osé émettre des critiques acerbes à la limite de l’injure en direction du peuple malien pour ses positions dans son bras de fer avec la France. L’emploi des termes « cynisme et outrecuidance indécente envers la France » sont des termes de trop qui, je l’espère fort, ont dépassé la pensée de l’auteur.
N’oublions pas qu’il est journaliste par effraction et certainement, ceci expliquant cela, l’emploi des termes appropriés peut lui jouer des tours. En tout cas, je l’espère pour comprendre mais pas pour excuser ses excès de langage qui commencent à faire beaucoup tout de même. Sinon ce serait vraiment une agression inacceptable contre un peuple avec lequel nous partageons presque TOUT jusqu’à avoir la même devise nationale « Un peuple, un but, une foi ».
Ce qu’on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde. C’est dire combien nous sommes imbriqués les uns les autres entre sénégalais et maliens. Ne serait-ce que pour cela, on devrait éviter d’émettre des avis tranchants, offensants et blessants de part et d’autre quand il s’agit de commenter un fait qui se passe dans l’un ou l’autre pays. Il n’est pas toujours bienséant sous couvert de bravade, de dire TOUT ce qu’on veut, en donnant l’impression d’être courageux et objectif dans ce qui n’est en fait que des affirmations gratuites sur une situation dont on ne maîtrise pas du tout, alors pas du tout, tous les contours et les non –dits.
La lacune d’une formation journalistique digne de ce nom apparaît nettement avec cette « perfection dans l’erreur » comme on dit dans le jargon du MRH (Management des Ressources Humaines) qui fait croire qu’on sait TOUT alors qu’on ne connait RIEN DU TOUT. La posture de l’article est d’autant plus choquante qu’elle prend fait et cause pour la France et traite nos frères maliens de cyniques et outrecuidants. C’est cela qui est INACCEPTABLE. Ce faisant, l’homme devient la voix de son maître, LA France. Il faut oser le dire. « Le malheur de l’Afrique disait Aimé Césaire ; c’est d’avoir rencontré la France ».
Il ne croyait pas si bien dire le génie martiniquais. Car comment expliquer que des africains bon teint en arrivent à s’extirper entre eux pour les beaux yeux de la France ? On ne verra JAMAIS, un pays européen et occidental en général, s’en prendre ouvertement à un autre pays européen pour défendre des africains. Quand bien même, il serait dans le plus grand tort. Ce n’est qu’en Afrique qu’on peut voir de telles choses qui dénotent le travail de vassalisation que la France a réussi en transformant nombre d’africains en janissaires, sbires, séides et renégats de leur pays et de leur continent pour servir les intérêts de la France. C’est pourquoi, notre chroniqueur en se mêlant à cette affaire et avec une telle charge hargneuse envers les maliens n’adopte ni plus ni moins qu’une attitude servile envers la France. Dans cet exercice, ils sont nombreux, très nombreux les africains qui préfèrent la France à leur pays d’origine et s’érigent sans vergogne, en défenseurs zélés des intérêts français en toute circonstance et contre leur propre pays. C’est la principale prouesse de la France d’avoir réussi à cloner des africains pour en faire des français de papier, de cœur et d’esprit pour, toujours travailler pour la France et défendre les intérêts français en toute circonstance.
QUELLE INDIGNITE !!
Sinon en quoi, ces turbulences que traversent actuellement la France et le Mali dans leurs relations multiséculaires qui somme toute, ne concernent que les deux pays, peuvent-elles donner lieu à toutes ces réactions aussi disparates les unes, les autres allant du dépit amoureux pour les uns au mépris pour les autres en passant par la condescendance pour certains, l’arrogance pour d’autres, la révolte voire l’injure pour d’autres encore. Jusqu’à indigner un sénégalais bon teint qui se croit en droit de servir aux maliens un pamphlet aussi acerbe que cette chronique si ce n’est pour être « la voix de son maître » ?
Pourtant, cette affaire de « lâchage en plein vol » que le Premier Ministre malien a eu « l’outrecuidance » de dénoncer de la part de la France vis-à-vis de son pays et Oh sacrilège de surcroit devant l’assemblée générale des Nations Unies. (Quel Toupet !), ne concerne que le Mali et la France. Cette phrase donc est restée en travers de la gorge des français bien-pensants et imbus de leur « complexe de supériorité » même plus feint ou voilé. Et ce fut l’Hallali. La chasse à courre au Malien est ouverte. Qui se voit traité de tous les noms d’oiseaux dont les plus doux tournaient autour des vocables : ingrat, impoli, traitre, gouvernement incompétent illégitime bref la sémantique colérique et scatophile était très riche pour marquer l’ire de la France devant ce hoquet du bœuf malien de son arrière-cour à elle, la France , la Puissante France qui nous a tous soumis à la chicotte et qui , dans sa Grande magnanimité nous a octroyé des indépendances tronquées qu’on voudrait prendre pour réelle. Mais on est où là ? Doivent-ils éructer. Voilà des pays si tant est qu’on peut appeler « pays» ces ramassis de peuplades perdus dans des vastes étendues désertiques et vides et qui « sans l’Homme Blanc serait un Néant » pour paraphraser le Grand Victor HUGO. Et ils se prennent pour des pays souverains ? Jusqu’à oser apostropher la Puissante France qui leur aura Tout donné ? Quelle ingratitude ! Les mots ont vraiment volé bas, très bas pour stigmatiser la position malienne dans cette affaire de Wagner.
Les réactions des maliens outragés furent à la hauteur des admonestations françaises rappelant entre autres, les apports des maliens aussi bien dans les guerres de libération des griffes de la très puissante Allemagne que dans le creusement des multiples tunnels des métros parisiens et français entre autres. Tant que la passe d’armes se limitait entre les maliens et les français, ce conflit qui n’est en fait qu’une scène de ménage entre conjoints liés à la vie à la mort, pouvait rester circonscrit dans les limites d’un désamour passager qui sera vite colmaté et dépassé dans une réconciliation prochaine tant les intérêts des deux pays sont indubitablement imbriqués les uns, les autres. C’est pourquoi, nous dénonçons avec force, la chronique citée supra qui n’avait pas sa raison d’être surtout en des termes aussi discourtois vis-à-vis des frères de sang avec qui nous partageons TOUT. Juste pour plaire aux français. NON NON et NON…
L’Afrique mérite tout de même, un peu plus de DIGNITE, de SOLIDARITE, DE RETENUE et de RESPECT MUTUEL entre ses fils, tous ses fils juste pour EXISTER… DIEU NOUS GARDE, GARDE LE SENEGAL ET GARDE L’AFRIQUE…
Malgré le recrutement de 5000 enseignants annoncé par le gouvernement — et effectif du reste —, l’école sénégalaise a encore un gap de 8000 enseignants à combler en urgence pour une bonne année académique 2021-2022. Une année scolaire qui risque d’ailleurs d’être très mouvementée selon des responsables syndicaux pour qui le gouvernement n’est pas de bonne foi.
L’Ecole va vers une année très mouvementée ! Les syndicats d’enseignants, qu’il s’agisse du côté du Cusems, du Cusems authentique, du Saems et même du Sadef parlent d’une même voix — ce qui est très rare — à propos de cette rentrée des classes. Ils n’entendent plus contenir encore la colère qu’ils avaient jusque-là refoulée pendant près de deux ans du fait de la pandémie de covid-19. Une pandémie qui avait obligé les dirigeants de ces syndicats, en bons citoyens, à observer une pause dans leurs revendications pour permettre au gouvernement de faire face à la crise sanitaire. L’année académique 2021-2022, qui a officiellement démarré hier du préscolaire au moyen, en passant par l’élémentaire jusqu’au secondaire au niveau du personnel enseignant — les élèves reprennent le chemin de l’école jeudi prochain—, est partie pour être instable sinon très mouvementée, selon les syndicalistes. Comme motifs évoqués des perturbations à venir, ils remettent au goût du jour la question du protocole d’accord du 30 avril 2018 qui, selon eux, tarderait à être matérialisé, la situation des enseignants en position de mise en stage, la formation diplômante mais également la question du paiement des rappels sans compter le système de rémunération avec surtout « l’iniquité » notée dans la rémunération des agents de l’Etat.
Last but not least, il y a les difficiles conditions dans lesquelles ils travaillent en zone enclavée surtout avec la surcharge de travail. Selon le secrétaire national à la presse et à la communication du Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss), l’école sénégalaise est confrontée à un gap de 8000 enseignants à combler en urgence pour des enseignements-apprentissages de qualité partout et pour tous. Il donne l’exemple de Kaolack commune où l’on parle d’un besoin de 300 enseignants à satisfaire rapidement. Même chose à Matam qui a connu une «saignée» avec les mouvements nationaux qui ont fait que les enseignants qui y servaient sont retournés à l’intérieur du pays, entre Saint Louis, Thiès et Dakar.
Des régions périphériques comme Kédougou, Ziguinchor, Sédhiou sont aussi grandement et gravement touchées. Et même la région de la capitale, Dakar, n’est pas épargnée par cette pénurie d’enseignants. Les mouvements de personnel étant terminés, explique Tamsir Bakhoum, beaucoup d’écoles vont devoir travailler en sous-effectifs tandis que d’autres ne pourront tout simplement pas démarrer les cours normalement. Ce sous-effectif est également noté au niveau national et aurait amené certaines écoles à réduire les emplois du temps par matière. «Nous avons fait le tour du Sénégal. Partout où nous étions, il y a la réduction des emplois du temps. Si les élèves doivent faire 6 heures de cours dans une matière donnée par semaine, ils n’en font que quatre. Les responsables d’établissements procèdent ainsi pour masquer le manque d’enseignants. Il y a aussi les abris provisoires qui ne sont toujours pas résorbés malgré les promesses du gouvernement».
Tamsir Bakhoum, en plaidant pour un «recrutement massif par le biais d’un processus non biaisé au contraire de qu’ils ont fait pour le recrutement de 5000 enseignants», s’est aussi indigné de la situation des enseignants mis en position de stage sans manquer d’évoquer la formation diplômante ou le non-paiement des indemnités des examens du Bfem et du Baccalauréat et les rappels dus aux enseignants. «Nous disons sans risque de nous tromper que le gouvernement ne fait pas preuve de bonne foi. Pendant les vacances scolaires, nous avons assisté à des situations diverses à l’image de celle du collectif des enseignants en position de mise en stage, du recrutement des enseignants qui a été fait à travers un processus biaisé, des enseignants qui ont participé avec dynamisme et responsabilité aux examens sans que les indemnités aient été payées». Le secrétaire national à la presse et à la communication du Saemss dénonce surtout les lenteurs administratives qui, dit-il, ont fini de plomber les carrières d’enseignants complètement démotivés.
80 milliards de frs de rappels dus aux enseignants
« Ce sont des milliers d’enseignants qui attendent toujours leurs actes d’intégration, de validation... Ces actes sont projetés sur la masse salariale de l’enseignant. Ce qui fait qu’il y a des rappels de plus de 80 milliards que l’Etat doit aux enseignants», soutient-il tout en indiquant qu’il n’y a pas de points clairs qui pourraient empêcher les enseignants d’aller en grève. Selon le chargé à la presse et à la communication du syndicat dirigé par Saourou Sène, le chef de l’Etat, Macky Sall, leur avait dit avoir reçu une étude du Cabinet MGP-Afrique et une autre étude complémentaire effectuée par l’Ige montrant une «iniquité dans le traitement salarial des agents de la Fonction publique. Lesquelles études de terrain seraient commanditées pour des correctifs à cette situation d’iniquité dénoncée par les responsables du Saemss et du Sadef (Syndicat autonome pour le développement de l’éducation et de la formation). Il en est de même pour le non-respect du protocole d’accord en date du 30 avril 2018.
A en croire le secrétaire général du Sadef, Mbaye Sarr, le système éducatif national est à plusieurs vitesses, produisant des inégalités entre les enseignants (fonctionnaires et décisionnaires) et s’étirant jusqu’à la retraite. «On lutte contre l’injustice», a martelé le secrétaire général du Sadef, M. Sarr, qui dénonce la situation des directeurs et directrices des cases des tout-petits qui ne bénéficient d’aucune indemnité. Or pour le développement de la petite enfance dans notre pays, indique-t-il, ces responsables d’écoles méritent plus de considération. Son syndicat entend porter le combat afin que ces directeurs et directrices puissent bénéficier des indemnités de sujétion au même titre que ceux de l’élémentaire, des collèges et des lycées. Car, estime Mbaye Sarr, «ils ont les mêmes droits».
Risque de perturbations majeures
Au vu donc de tous ces manquements, «on peut dire que nous allons vers une année instable», alerte M. Bakhoum. Surenchérissant, Mbaye Sarr annonce une année très mouvementée. Tus soutiennent qu’il y aura bientôt un combat contre le gouvernement pour le respect des accords et contre l’injustice dont sont victimes les enseignants ! « Et les hostilités pourraient être déclenchées très rapidement. C’est à dire dès les premiers jours suivant la rentrée des élèves prévue jeudi prochain. «Nous avions déposé un préavis de grève l’année dernière pour alerter, mais nous étions dans un contexte de pandémie. C’était une obligation de participer à la lutte contre cette pandémie et nous avions tu toute polémique. Mais quoi qu’il advienne, le SAEMSS a un préavis qui s’étale jusqu’au 31 décembre 2021, nous pouvons donc déclencher un mouvement à tout moment», a averti Tamsir Bakhoum tout en informant que le Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal va se réunir, le samedi 16 octobre, en commission administrative pour décider de la position du syndicat par rapport au suivi à réserver au préavis de grève déposé.
Le Cusems Authentique n’est pas en reste dans cette levée de boucliers. Se syndicat dont le préavis expire dans deux jours (le 14 octobre) va faire la même chose que le Saemss. «On va discuter avec les enseignants sur un nouveau préavis», confie Dame Mbodj. Sur ce, les syndicalistes demandent au chef de l’Etat de donner des instructions fermes et de prendre des mesures urgentes par rapport aux lenteurs administratives, à la formation diplômante, à la situation des enseignants en position de mise en stage. Ils demandent surtout au président Sall de convoquer rapidement des ateliers de partage sur le système de rémunération d’agents de l’Etat, et d’aller vers un recrutement de masse pour des enseignements de qualité à l’école. Bref, comme le dit Tamsir Bakhoum, les syndicats d’enseignants veulent pousser le gouvernement à changer d’’orientation pour faire de l’Education une surpriorité. Vaste chantier, assurément !
MARGINALISATION POLITIQUE DES FEMMES ET DES JEUNES
Gorée Institute veut repenser l’inclusion et la participation des couches défavorisées
L’analyse de l’économie politique menée en 2021 par le Gorée Institute au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Sénégal révèle un manque d’engagement et de volonté politique des décideurs politiques pour interpréter et mettre en œuvre efficacement les politiques publiques et réglementations en faveur des femmes et des jeunes.
En effet, de cette étude, découle une réalité qui montre que malgré les progrès notables dans le domaine de la liberté de participer aux processus démocratiques en général, les pays connaissent encore une pléthore de déficits démocratiques tels que l’intolérance et la marginalisation politique envers les femmes et les jeunes, ce qui est souvent source de violence intermittente à motivation politique. Or, force est d’admettre que la création de systèmes de gouvernance plus efficaces est fortement tributaire des voix des femmes et des jeunes qui influencent les décisions concernant les politiques, les cadres du niveau communautaire aux niveaux national et régional, notamment au Sahel. Ainsi, pour mettre à exécution les principales recommandations émanant de l’analyse de l’économie politique, le Gorée Institute organise du 13 au 15 octobre 2021 un Forum multipartite régional sur le thème : ” Repenser l’inclusion et la participation des femmes et des jeunes dans la gouvernance démocratique au Sahel “.
Un Forum qui s’inscrit dans la trajectoire de mise en œuvre du programme Power of Dialogue, conçu pour promouvoir un espace démocratique pacifique et un processus de prise de décision politique inclusif, réactif et représentatif à tous les niveaux. Ce Forum multipartite régional qui réunira pendant trois (3) jours des représentants d’États membres d’institutions nationales, de partis politiques, des experts de la société civile de jeunes et de femmes, des universitaires, ainsi que des partenaires au développement y inclus la CEDEAO, va servir de cadre pour étudier les nouvelles perspectives offertes aux jeunes et aux femmes afin que leur participation influe sur les processus de prise de décision. Les différents acteurs vont aborder collectivement les facteurs, les barrières et les défis qui empêchent la participation active des femmes et des jeunes aux processus de bonne gouvernance démocratique dans les pays cibles du Sahel. Ils tenteront également d’apporter des recommandations pratiques applicables à la CEDEAO, aux Etats membres et aux parties prenantes travaillant sur le sujet et sur des domaines connexes.
Avec la participation d’une trentaine de jeunes et de femmes issus des pays du Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso, Sénégal), l’Institut panafricain va évaluer la mise en œuvre des politiques et des règlements concernant l’inclusion et la participation active des femmes et des jeunes au processus de bonne gouvernance démocratique. De manière spécifique, il s’agira d’identifier et de discuter collectivement des facteurs de risque associés au rétrécissement de l’espace civique et à l’affaiblissement des voix civiques des femmes et des jeunes leaders politiques. Il sera également question de discuter des approches pour influencer les acteurs politiques dans la mise en œuvre des politiques et des réglementations internes visant à renforcer les voix civiques des femmes et des jeunes leaders politiques en herbe dans les processus de bonne gouvernance démocratique.
Les participants à ce forum vont par ailleurs discuter des approches stratégiques pour une meilleure inclusion des jeunes et des femmes dans les processus de gouvernance démocratique, de prévention des conflits et de consolidation de la paix dans l’espace Sahel. Enfin, ils tenteront d’identifier le rôle critique des Organisations de la Société Civile (OSC) sur les politiques publiques et réglementations en faveur des femmes et des jeunes.
ENJEU SECURITAIRE SOUS-REGIONAL
Le Sénat de France veut le maintien de l’Armée française au Sénégal
Le Sénat français a souhaité le maintien et le renforcement de l’armée française au Sénégal. Dans un rapport de plus de 500 pages, le Sénat a ausculté de fond en comble toute la dynamique des relations existantes entre la France et l’Afrique.
Et sur la quatrième priorité soulevé par le rapport parcouru par la rédaction, le Sénat français estime que la contribution à la stabilité et à la sécurité du continent passe par le maintien en accord avec les Etats concernés, des points d’appui existants en Afrique pour les forces déployées dans la bande sahélo-saharienne et sur les façades est et ouest africaines afin de contribuer activement à la sécurité de ce continent.
Le Groupe de travail souhaite que des actions de coopération structurelle et opérationnelle permettent la consolidation des capacités militaires et des architectures de sécurité sous-régionales africaines dans le cadre de l’Union africaine et, le cas échéant, la mise en œuvre des résolutions des Nations-Unies et la protection des ressortissants français. Il préconise que soit dédiés de façon visible quatre pôles à la coopération avec les quatre organisations régionales, à Libreville avec la brigade centre de la CEEAC, à Dakar avec la brigade de l’ouest de la Cedeao, à la Réunion avec a brigade sud de la SADC et à Djibouti face l’Igad. Le Groupe de travail décline alors 7 mesures.
La 1ère maintenir huit points d’appui militaire en Afrique (Abidjan, Dakar, la Zone (Mali, Niger, Burkina Faso), Libreville, Ndajéma, Bangui, Djibouti et l’Ïle de la Réunion. La 2nd dédier quatre points d’appui militaire à la coopération avec les 4 organisations régionales à Libreville avec la brigade centre de la CEEAC, à Dakar avec la brigade de l’ouest de la Cedeao, à la Réunion avec a brigade sud de la SADC et à Djibouti face l’Igad, afin d’afficher clairement la volonté française de participer à l’architecture de sécurité africaine. La 3ème, ouvrir les pôles de coopération français à des participations de partenaires européens et internationaux à l’instar de ce qui a été fait pour les écoles nationales à vocation régionale. La 4ème, dépasser la distinction entre OPEX et forces prépositionnées au profit d’un dispositif global où les effectifs de chaque base évoluent en fonction des besoins avec un repositionnement autour du Sahel et dans les pays. La 5ème, doter chaque point d’appui de moyens de coopération structurelle et opérationnelle. La 6ème, renforcer les crédits de la direction de la coopération de sécurité et de défense et la 7ème, renforcer les moyens de suivi et de coopération avec l’Union africaine.
Renouvellement du discours de la France en Afrique
Bien avant le dernier sommet France-Afrique de Montpellier, le Groupe de travail du Sénat avait proposé le renouvellement du discours de la France en matière de promotion du pluralisme politique. « Tout en conservant à l’esprit les exigences de stabilité du continent, le groupe de travail estime que sur le long terme, la démocratie, les droits de l’homme, le pluralisme et l’éthique sont des facteurs d’épanouissement des populations et de cohésion sociale et politique. C’est pourquoi il propose dans le prolongement du discours de la Baule de renouveler le discours français sur la démocratie en centrant ce discours non sur la procédure formelle d’élections, mais sur la notion de pluralisme et de contre-pouvoirs. Il souhaite également tirer les leçons pour notre diplomatie des printemps arabes et d’un dialogue trop exclusivement centré sur l’Etat. Pour cela, il propose de renforcer le dialogue avec les sociétés civiles, notamment à travers les ONG et les collectivités territoriales françaises. Ces deux derniers acteurs ont tissé des liens sans équivalent avec les populations et les territoires africains. Cette priorité se traduit par 4 mesures. Il s’agit d’intégrer dans les discours français sur l’avenir de l’Afrique un discours renouvelé sur la notion de pluralisme et de contre-pouvoirs, d’aider à la constitution de fondations en faveur de la vigilance citoyenne, des contre-pouvoirs, des médias, des parlements et de la société civile. En outre, il s’agira de renforcer le dialogue avec les sociétés civiles et poursuivre l’engagement de doublement du montant de l’aide qui transite par les ONG et enfin de soutenir les actions de coopération décentralisée en faveur de l’Afrique.
SUPPUTATIONS AUTOUR D’UNE VISITE D’OUSMANE SONKO À ZIGUINCHOR
Le patron du parti Pastef Les Patriotes est depuis la fin de la semaine dernière à Ziguinchor. Qu’est-il venu y faire ?
Jean Diatta, Correspondant permanent à Ziguinchor |
Publication 12/10/2021
Le patron du parti Pastef Les Patriotes est depuis la fin de la semaine dernière à Ziguinchor. Qu’est-il venu y faire ? Pour l’instant, aucune information ne filtre. En fait, en dehors d’un post qu’il a fait sur sa page Facebook pour apporter son soutien au groupe D Média et à travers lequel il indique qu’il fera des révélations sur des gabegies financières de l’Etat, Ousmane Sonko n’a fait aucune déclaration à la presse. Et aussi, à part un petit bain de foule qu’il a pris avec des jeunes qui organisaient un ‘’diambadong’’ (une danse des feuilles avec le kankourang), il n’a pas fait d’autres apparitions publiques. Ce silence laisse donc la place à toutes sortes de supputations.
Du côté de ses adversaires politiques de BBY (Benno Bokk Yaakar), on estime que la venue du leader de Pastef à Ziguinchor ne peut être motivée que par des raisons politiques. Ils soutiennent qu’il est venu battre campagne en catimini histoire de tâter le pouls des populations et voir si sa popularité est intacte dans la région afin de déclarer sa candidature à la mairie très convoitée de Ziguinchor.
Par contre, d’autres avancent qu’il est venu mettre de l’ordre dans les instances locales de son parti, menacé d’éclatement à cause des tendances internes qui le minent dans la capitale de la région éponyme. Il se dit, à ce sujet, que deux groupes se disputent le leadership de la coordination du parti à Ziguinchor. L’un d’eux est dirigé par le professeur Alassane Diédhiou et l’autre par Seydou Mandiang, chacun de ces deux responsables se dit le coordonnateur communal et estime devoir être par conséquent le candidat du parti pour la mairie de Ziguinchor faute pour Ousmane Sonko d’y aller.
À en croire des sources concordantes, ce climat délétère suscite une forte tension au sein du parti Pastef à Ziguinchor. Les deux camps se seraient même accrochés dimanche sous les yeux d’Ousmane Sonko, révèlent ces mêmes sources. A les en croire, ce serait Alassane Diédhiou qui serait reconnu par la direction des patriotes. D’ailleurs, il aurait eu même une très longue entrevue avec Ousmane Sonko dès son arrivée à Ziguinchor. Un autre responsable que nous avons contacté reconnaît l’existence de ces tendances et confirme que cette crise est très sérieuse.
Selon lui, la direction du parti a une part de responsabilité dans cette situation car ayant laissé la situation pourrir. Selon ce responsable, Seydou Mandiang qu’on veut noyer a plus d’envergure politique que Alassane Diédhiou qu’on veut pistonner, alors qu’il ne fait rien pour l’élargissement des bases du parti à Ziguinchor.
Poursuivant, il estime qu’aucun travail sérieux n’est fait par les responsables locaux pour rendre le Pastef fort à Ziguinchor. Ce responsable relève que le Pastef est très faible à Ziguinchor, un paradoxe dans la mesure où le leader de ce parti est originaire de Ziguinchor. ‘’On ne les entend pas dans les grands débats, ils ne se font entendre que dans leurs querelles internes. Cela est inadmissible.
Ousmane Sonko ne peut pas être de Ziguinchor et que le Pastef y soit faible’’, peste ce responsable avant de nous confier que lui-même ignore les raisons de cette visite de son leader. Il croit toutefois savoir qu’elle est strictement privée sinon Sonko aurait dû informer la direction du parti avant de prendre son vol. Et le fait qu’aucun programme n’a été donné à la presse semble confirmer cette thèse. Une information de dernière minute mais non encore confirmée indique que Sonko qui est encore à Ziguinchor s’adressera à la presse ce mardi à 17h.
JEUX OUVERTS AUX LOCALES
Bennoo, Wallu et Yewwi en choc frontal, «Gueum sa bopp» en embuscade
Les élections municipales et départementales du 23 janvier prochain s’annoncent épiques entre les trois rivaux politiques d’hier. En effet, ce scrutin consacrera une prolongation de la confrontation électorale qui avait opposé la coalition Bennoo Bokk Yaakaar aux deux grands blocs de l’opposition formés d’un côté autour de Khalifa Ababacar Sall et du Parti démocratique sénégalais de l’autre. L’inconnu représenté par la coalition «Gueum sa bopp» de Bougane Guèye et Cie en embuscade, les jeux semblent ouverts dans ces élections locales censées profiler la grande reconfiguration du champ politique au Sénégal avant la présidentielle de 2024.
Le Parti démocratique sénégalais et ses alliés ont procédé, le vendredi 8 octobre, en perspective des élections municipales et départementales du 23 janvier 2022 prochain, au lancement officiel de leur « Grande » coalition « Wallu Senegal ». Organisée sur l’esplanade de la Place du souvenir africain, cette cérémonie intervenait un mois environ après le lancement de l’autre « Grande » coalition de l’opposition « Yewwi Askan wi », initiée par le Pastef d’Ousmane Sonko, le Pur du marabout Serigne Moustapha Sy et le Taxaw Sénégal de l’ex-maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall. Attendu depuis l’échec de la tentative de création d’une «grande coalition de l’opposition» annoncée par Serigne Moustapha Sy en début du mois d’août dernier, la « Grande Coalition Wallu Senegal » composée du Pds d’Abdoulaye Wade, de Bokk Gis Gis de l’ancien maire de Dakar Pape Diop, de l’AJ/PADS de Mamadou Diop Decroix, de la coalition Jotna et du Congrès de renaissance démocratique d’Abdoul Mbaye et cie, mais sans la République des valeurs de l’ancien ministre Thierno Alassane Sall et du mouvement «Ensemble » du juge démissionnaire Ibrahima Hamidou Dème va compléter le peloton à trois des grandes coalitions qui vont s’affronter lors de ces prochaines élections locales.
LES LOCALES 2022, UN AIR DE DEJA-VU
Les jeux d’alliance en cours en perspective de ces prochaines élections municipales et départementales dégagent un air de déjà-vu. La formation des deux grandes coalitions de l’opposition avec toujours d’un côté le Parti démocratique sénégalais de Me Abdoulaye Wade et de l’autre, l’ancien maire socialiste de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, qui feront face au bloc de la majorité rappelle à bien des égards les élections législatives du 30 juillet 2017. En effet, à l’époque, après son divorce avec l’Initiative 2017 de Khalifa Sall, le Pds avait claqué la porte de ce qui devait être la grande coalition de l’opposition pour lancer sa propre coalition avec Bokk Gis Gis, AJ/PADS et le mouvement Tekki du député Mamadou Lamine Diallo. De l’autre côté, nous avions le bloc constitué par le Taxaw Sénégal, Rewmi d’Idrissa Seck, le Grand parti de Malick Gakou, Fsd/Bj de l’honorable député Cheikh Bamba Dièye… Aujourd’hui, près de cinq ans après, l’histoire semble bégayer puisque comme en 2017, la coalition majoritaire Bby va encore faire face à deux grands blocs de l’opposition en plus d’autres candidats lors de ces élections aux allures d’une présidentielle anticipée. Le défi de ces deux blocs semble donc de tenter le tout pout le tout pour remporter la majorité des collectivités territoriales lors de ces élections locales qui se déroulent à moins de deux ans de la présidentielle de 2024.
QUI DE BBY, « WALLU SENEGAL » ET « YEWWI ASKAN WI » DICTERA SA LOI ?
Au pouvoir depuis 2012, la coalition majoritaire Bennoo Bokk Yaakaar a pratiquement gagné toutes les grandes élections depuis cette date à l’échelle nationale. En plus de cette prouesse, son président Macky Sall, par ailleurs chef de l’Etat, a réussi également à inverser la tendance dans toutes les zones bastion de l’opposition grâce à une politique de débauchage qu’il a initiée dans le cadre de sa stratégie de « réduction de l’opposition à sa plus simple expression ». Aujourd’hui, la majorité des collectivités sont contrôlées par les responsables du régime. Une situation qui donne à Bennoo une petite longueur d’avance sur ses deux principales concurrentes le 23 janvier prochain. Aujourd’hui, l’unique menace sur la route des camarades du président reste sans nul doute les frustrés des investitures. En effet, à force de débaucher dans les rangs de l’opposition, le président a fini par créer les conditions d’une concentration de responsables qui nourrissent les mêmes ambitions politiques dans leur localité.
De son coté, on se demande si le Parti démocratique sénégalais, qui avait créé la surprise en 2017 en passant devant la coalition Manko Taxaw Sénégal grâce à l’implication personnelle de l’ancien président, Me Abdoulaye Wade, qui n’a pas hésité à sillonner tout le Sénégal pour battre campagne en sa faveur sera-t-il en mesure de rééditer ce même coup au soir du 23 janvier prochain ?
En attendant de voir un peu plus clair la position qu’adoptera vis-à-vis de ces élections, le Secrétaire général national du PDS, Me Abdoulaye Wade, il faut dire que rien ne semble être joué d’avance pour la formation libérale. Selon le quotidien «SourceA » dans sa parution du mercredi 6 octobre 2021 dernier, « plus de la moitié des 117 maires ayant gagné sous sa bannière ont transhumé à l’Apr depuis 2014 ». A cela s’ajoute le fait que la plupart des formations qui composent sa coalition à l’exception de Bokk Gis Gis, AJ/PADS et le mouvement Tekki, n’ont pas une réelle expérience des élections locales.
Par ailleurs, pour ce qui est de la coalition «Yewwi Askan wi », il faut dire également qu’il est difficile de pronostiquer sur son poids électoral. En effet, dans certaines localités comme Dakar où Khalifa Ababacar Sall a été dépouillé non seulement de son mandat de maire dans l’affaire de la caisse d’avance de la ville de Dakar mais aussi perdu la plupart des 16 communes qu’il avait remportées sur les 19 que compte la capitale lors des locales de 2014, rien n’est joué d’avance. Cependant, dans les zones comme le Sud du pays, la popularité et le score obtenu par le leader de Pastef lors de la dernière présidentielle pourraient faire une différence en la faveur de « Yewwi Askan wi ».
Dans ces confrontations locales ouvertes, la coalition «Gueum sa bopp» de Bougane Guèye et cie semble en embuscade et prête à jouer à l’arbitre pour peser sur la majorité représentative des uns et des autres dans les collectivités territoriales, étant que pour cette élection la grande nouveau reste l’élection des maires et présidents de Conseils départementaux au suffrage universel direct.
L’ASSEMBLEE NATIONALE SUR LA SELLETTE
Dans les prochaines semaines, l’Assemblée nationale votera le projet de loi de finances (budget) pour l’exercice 2022
Dans les prochaines semaines, l’Assemblée nationale votera le projet de loi de finances (budget) pour l’exercice 2022. Ce marathon budgétaire va intervenir dans un contexte assez particulier, l’hémicycle étant secoué par un présumé trafic de passeports diplomatiques.
Le gouvernement a adopté, en Conseil du ministre, le mercredi 6 octobre 2021, le projet de budget de l’Etat du Sénégal pour l’année 2022. Ce projet de loi de finances pour l’exercice 2022 est évalué à plus de 5150 milliards de F CFA, contre 4589 milliards l’exercice en cours. Soit une augmentation de plus du double du budget, en 10 ans. Il s’en suivra l’adoption de ce budget par l’Assemblée nationale, dans les semaines à venir. Seulement, ce vote du budget intervient dans un contexte assez difficile, parce que l’image de l’hémicycle étant ternie par un supposé trafic de passeports diplomatiques.
Deux députés se verront, dès le début des travaux, suite à l’ouverture de la session le 14 octobre prochain, mis en avant car il sera question de la levée de leur immunité parlementaire afin d’être «livrés» à la justice. Il s’agit de Boubacar Biaye et Mamadou Sall cités dans un trafic présumé de passeports diplomatiques. Ce trafic supposé de passeports diplomatiques sera donc un événement de plus qui viendra se greffer au mauvais jugement que certains Sénégalais font de la représentation parlementaire.
Les piques, répliques et autres coups bas entre parlementaires sont déjà de trop pour les citoyens. Il y a aussi les invectives fréquentes. Il s’y ajoute la bagarre entre le député de Louga, Amadou Mberry Sylla, et le leader du Pastef, Ousmane Sonko. Avant cela, il y a eu l’affaire du trafic de faux billets impliquant le député Seydina Fall dit «Bougazelli». Les dossiers de viol et de la caisse d’avance impliquant Ousmane Sonko et l’ancien maire de la Ville de Dakar, Khalifa Ababacar Sall avaient aussi fortement secoué l’Assemblée nationale. L’attitude peu glorieuse de parlementaires ne méritant pas le titre de «représentants du peuple» n’échappe pas souvent aux leaders d’opinion qui, de temps à autre, prêchent pour un changement de comportements.
En août dernier, le Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, a eu à faire une invite dans ce sens. «Dans un pays normal, les grandes décisions politiques engageant la vie et l’avenir de la Nation passent d’abord à l’Assemblée nationale où les députés en débattent et en discutent sérieusement. Mais, pour dire la vérité, cela n’existe pas dans notre Assemblée nationale. Il n’y a que des disputes, des députés qui se battent, qui s’insultent, se disent des insanités. Quand celui de votre camp dit un mensonge, vous le défendez. Et quand celui qui est du camp adverse dit la vérité, vous contestez. C’est ce qui existe au Sénégal. Ce ne sont pas des inventions, ce sont eux qui l’ont fait, devant tout le monde», avait-il souligné. Avant d’estimer que l’Assemblée nationale devrait servir de tribune aux parlementaires pour exposer les doléances des populations qui ont mandaté ses membres.
TAXE MINIMALE MONDIALE DE 15% , LA MESURE PREND EFFET EN 2023
La taxation internationale sur les grandes multinationales telles que les GAFAM (Google Amazon, Facebook, Apple et Microsoft) est en voie de précision
La taxation internationale sur les grandes multinationales telles que les GAFAM (Google Amazon, Facebook, Apple et Microsoft) est en voie de précision. En effet, réunis vendredi dernier à Paris, les géants industriels signataires s’engagent à mettre en pratique la mesure en 2023.
La décision du G7 (pays les plus industrialisés) qui a fait adhérer quelques 139 pays à l’idée de mise en application d’une taxe minimale mondiale de 15% sur les grandes entreprises s’annonce pour 2023.
Selon les initiateurs, une centaine de milliards de dollars par an de recettes supplémentaires pourraient tomber dans les caisses des Etats si la réforme de la fiscalité des entreprises venait à s’opérer. Les entreprises les plus grandes et les plus rentables telles que les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, et Microsoft), demeurent les plus visées à l’impôt minimal mondial sur les grandes entreprises.
Ces géants économiques qui négocient une réforme essentielle pour lutter contre l’évasion fiscale des grandes entreprises, réunis vendredi dernier, à Paris se sont résolus à mettre en exécution la mesure en 2023. Avec l’Estonie, la Hongrie, et l’Irlande qui se sont joint audit accord, celui-ci (accord) est désormais soutenu par tous les pays de l’Organisation de coopération et développement économiques (Ocde) et les pays membres du G20.
Pour rendre opérationnelle cette mesure, les pays signataires s’engagent à acter une convention multilatérale dès 2022, en vue de sa mise en œuvre effective en 2023. Ces recettes estimées à plus de 150 milliards de dollars pourraient être redistribués entre les signataires.
A noter que des pays comme le Kenya, le Nigéria, le Pakistan et le Sri Lanka n’ont pas adhéré à l’accord. Cette réforme fiscale mondiale, qualifiée d’accord historique et par ailleurs saluée par Facebook et Google, devrait renforcer les ressources fiscales des différents pays, particulièrement ceux d’Afrique qui, contrairement à ceux d’Europe comme la France où l’Etat tire (3% seulement des GAFA), avaient du mal à mettre une politique nationale de taxation contre ces géants mondiaux du numérique. Notons qu’en 2020, Facebook et Aphabet, la maison mère de Google revendiquaient des résultats nets respectivement de 29,15 milliards de dollars et 15,23 milliards de dollars.