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21 juin 2025
LA LINGUERE RETROUVE L’ELITE APRES DEUX ANS PASSES AU PURGATOIRE
Les Saint-Louisiens, à la recherche de d’un petit point, ont battu (2-0) le Guédiawaye Football Club (Gfc) hier, en match comptant pour la 25ème et avant-dernière journée de Ligue 2.
Après deux années passées en Ligue 2, la Linguère a enfin retrouvé l’élite. Les Saint-Louisiens, à la recherche de d’un petit point, ont battu (2-0) le Guédiawaye Football Club (Gfc) hier, en match comptant pour la 25ème et avant-dernière journée de Ligue 2.
C’est fait, la Linguère de Saint-Louis a retrouvé la ligue 1. Les «Samba Linguère», qui étaient descendus en Ligue 2 lors de la saison 2018-2019, ont vécu une traversée du désert qui aura finalement duré deux ans. Leader du championnat de Ligue 2 jusqu’à une période récente, les joueurs de Magib Diagne avaient perdu finalement la première place au profit de leur adversaire du jour. Avant le match d’hier, 2 points séparaient les deux équipes qui se disputent aussi le titre de champion de la Ligue 2 en plus de la montée.
Dans le match d’hier, ce sont les locaux qui ont dominé d’entrée les débats campant le jeu dans le camp adverse. Ils vont même ouvrir le score face aux visiteurs qui se sont tout de même bien défendus. Un premier but qui est l’œuvre de Babacar Guèye Sène, un joueur très prometteur prêté à la Linguère par Génération Foot. Ce dernier d’un coup de tête magistral a logé le cuir au fond des buts gardés par Cheikh Mbaye, le gardien de Gfc, suite à un coup franc bien tiré par Amadou Doudou Soumaré, le maître à jouer du club nordique, et mal renvoyé par le défense de Guédiawaye. Les deux équipes iront à la mi-temps sur ce score (1-0) en faveur de la Linguère. En deuxième mi-temps, les deux équipes font jeu égal avec toutefois un léger avantage aux Saint-Louisiens qui réussissent à doubler la mise par Amadou Doudou Soumaré, passeur sur le premier but, qui marque directement un corner bien exécuté. Avant cette rencontre, Gfc occupait la 1ère place avec 49 pts+14 alors que la Linguère était 2ème avec 47 pts+15. L’équipe phare de vieille ville comptabilisait aussi 13 victoires, 8 nuls et 3 défaites. Avec cette victoire, elle assure non seulement la montée en Ligue 1 mais reprend la première place avec désormais 50 points+17. Elle a marqué au total 25 buts contre seulement 10 encaissés avec à la clé la meilleure défense et la 3ème meilleure attaque et dans ses rangs l’actuel meilleur buteur Mouhamed Rassoul Ba qui a claqué 10 buts. De son côté, Gfc enregistre sa troisième défaite consécutive et se retrouve à la deuxième place.
Cette fois, c’est la bonne pour Magib Diagne
Pour l’entraîneur Saint-Louisien, Abdou Magib Diagne, qui avait pratiquement fait monter l’équipe l’année dernière avant que le championnat ne soit suspendu, l’objectif qui lui avait été assigné a été largement atteint car il s’agissait pour lui de négocier match par match jusqu’à l’atteinte de l’objectif final qui était la montée. Mais aussi le titre de champion de la Ligue 2 qu’il est sur le point d’atteindre. Il a félicité ses joueurs mais aussi toute la population de Saint-Louis qui a activement participé à la montée de son équipe. Son collègue de Guédiawaye, qui a coaché l’équipe suite à la démission de l’entraîneur titulaire, a vu son équipe prendre deux buts sur des faits de jeu. La journée d’hier était parrainée par Amadou Niang, Expert international et responsable politique à l’Apr, qui a offert au club saint-louisien, un important lot de matériel, composé entre autres, de 750 tee-shirts, 1200 bouteilles d’eau petit modèle, 300 bouteilles grand modèle. Il a également offert 250 tickets pour la main courante et 250 pour les tribunes et pris en charge les primes de match en plus de la prise en charge de l’hébergement de l’équipe dans un hôtel de Dakar lors de la rencontre Duc-Linguère, jouée à Dakar le 10 juillet dernier
«ACTUELLEMENT, UN TIERS DES NOUVELLES INFECTIONS EST DU AU VARIANT DELTA»
Selon le Pr Souleymane Mboup, président de l’Iressef, l’explosion des cas positifs est liée au variant Delta qui circule en force dans le pays.
Pr Souleymane Mboup, président de l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation (Iressef), qui a participé hier à la réunion du Comité national de gestion des épidémies, explique : «Dans cette troisième vague, nous avons commencé à caractériser mais d’une façon différente. Chaque semaine, tous les positifs que nous avons à Iressef, nous en faisons un tamisage ou un screening pour chercher de potentiels variants. Ensuite, nous les caractérisons pour donner les résultats dans les douze à 24 h.»
Il ajoute : «Ce qu’on a remarqué dans cette troisième vague, c’est qu’on a presque une disparition du variant Alpha et ce qui prédomine maintenant, c’est le variant Delta. Dans nos derniers échantillons, il constitue 30 % des nouvelles infections. Actuellement, un tiers des nouvelles infections est dû au variant Delta.»
Détecté en Inde en octobre 2020, le variant Delta a touché à ce jour au moins 96 pays. Il comporte un risque plus élevé d’hospitalisation et de réinfection et génère un tableau de symptômes légèrement différent. On estime que le variant Delta est 30 à 60 % plus transmissible que les autres variants du coronavirus
PLAIDOYER POUR LE RETOUR DE LA POLICE MUNICIPALE
«Il est possible de créer une police municipale» pour faire face à l’insécurité grandissante.
«Il est possible de créer une police municipale» pour faire face à l’insécurité grandissante. C’est un conseil de Abou Ameth Seck, directeur de Cabinet du ministre des Collectivités territoriales, qui a fait cette sortie lors du lancement hier du Programme des collectivités territoriales paix et sécurité.
«En raison de la forte criminalité et du développement de la petite délinquance, la sécurité est devenue une forte attente au niveau des populations. Cette évolution pousse les maires et autres acteurs à élaborer des politiques de prévention innovantes tenant en compte le nouvel univers avec ses injustices, ses problèmes et ses changements sociaux. C’est pourquoi, le maire, le président du département, sous le contrôle du représentant de l’Etat, peut mener une politique sécuritaire à l’échelle de nos territoires.
Les compétences sont bien identifiées, le maire a des pouvoirs de police et peut également créer une police municipale», explique-t-il en invoquant le Code des collectivités territoriales, qui soutient la mise en place d’une police municipale. En écho, Soham El Wardini, maire de Dakar, estime que «la question de la police municipale est centrale».
Plusieurs initiatives ont été prises pour asseoir une gouvernance sécuritaire dans la capitale. «Nous avons des brigades (des volontaires) partout, mais nous avons bien besoin de cette police municipale et nous ferons un plaidoyer pour la faire revenir», dit-elle.
Cela permettra de sécuriser le territoire dakarois. «Nous voulons qu’avec l’Etat et les autres acteurs qu’on puisse assurer la sécurité de l’espace public. Il y a beaucoup d’agressions et cela est dû au chômage des jeunes. Quand on n’a rien à faire, on peut être violent. Nous y travaillons pour éradiquer l’insécurité», promet l’édile de la capitale.
DEMOLITION DE LOTISSEMENTS IRREGULIERS A CHERIF LO PAR LA DSCOS
«Les dispositions prévues dans le code de l’urbanisme seront appliquées aux fautifs»
Cheikh CAMARA, Correspondant permanent à Thiès |
Publication 16/07/2021
La Direction de la Surveillance et du Contrôle de l’Occupation des Sols (DSCOS) a entamé, ce jeudi 15 juillet 2021, une grande opération de démolition de bornes irrégulières concernant près 15 mille parcelles sur une étendue d’environ 400 ha, au village de Thiaoune Mbambara Kounta, dans la commune de Chérif Lô, département de Tivaouane. Une bonne partie de la population a applaudi des deux mains. Le maire de la localité, lui, se justifie : « le lotissement a été fait dans les règles de l’art».
Selon le commandant Bassirou Diouf, un urbaniste diplômé (Dprg) chargé de la communication pour cette mission au nom de la Dscos, a expliqué que « cette opération est motivée par un bornage irrégulier sur des étendues à perte de vue. Aucune assiette ne bénéficie d’une autorisation de lotir». Convoquant le code de l’Urbanisme, il rappelle que « l’occupation du sol est motivée surtout par des lotissements qui sont corrélés ou bien qui dépendent de documents de planification urbaine majeure. Ça peut être un plan directeur d’urbanisme ou un schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme ». Après avoir fourni ces explications, Bassirou Diouf trouve donc « intolérable » que « des autorités territoriales se mettent à appliquer un bornage illégal ». Et de se désoler que « malheureusement, sur aucune des assiettes concernées par ce bornage il n’y a une autorisation de lotir ». Ce qui signifie, à l’en croire, que « ce lotissement s’est fait tête baissée, sans tenir compte des textes en vigueur en matière d’urbanisme et d’occupation du sol ». Les conséquences fâcheuses de ce lotissement seraient donc nombreuses. « Il en découle de la spéculation foncière, des doublons en matière d’affectation des parcelles ou bien des terrains qui ne sont pas bien terrassés, ce qui occasionne des inondations, mais également des terrains qui ne se sont pas connectés à la voirie des localités voisines ».
Des sanctions en vue
L’officier supérieur de gendarmerie assure que « les dispositions prévues dans les textes du code de l’Urbanisme seront appliquées à tous ceux qui sont impliqués dans ce bornage de ces assiettes là. Notre brigade qui est compétente en la matière dans ce secteur mènera toutes les enquêtes pour en tirer toutes les conséquences prévues par les textes en vigueur ».
Les précisions de la Directrice de la Société de promotion immobilière et de construction du Lot 221
Mme Amar Seynabou Sougoufara, directrice de la société de promotion immobilière et de construction du Lot 221 dit avoir eu investir, entre 2015 et 2018, environ 95 millions de FCFA sur ce site, après avoir vérifié auprès de l’édile de la commune, Ousmane Sarr, si le site était en règle. « Le maire m’a effectivement rassuré que le site était en règle et m’avait même présenté des documents et une assiette qui, pour le moment, n’est pas encore en règle mais en bonne voie de régularisation. J’ai visité le site en question, mais seulement, au moment de me céder les parcelles on m’a fait des attributions en dehors de ladite assiette. C’est un problème. J’ai ensuite fait mes enquêtes et vu que j’ai été casée sur un espace qui était en dehors de cette assiette, automatiquement j’ai porté plainte auprès de la Dscos pour que justice soit faite », explique celle qui serait à l’origine de cette opération de démolition. Maintenant, poursuit Mme Sougoufara, « il y a beaucoup de personnes qui sont concernées par ce problème, mais puisque l’autorité municipale, elle-même, et d’autres personnes impliquées m’ont appelée pour me recaser sur un site qui est aux normes et avec une autorisation du ministre de l’Urbanisme, là donc, je suis un peu rassurée, pour le moment, mais je vais poursuivre le combat ».
LE MOUVEMENT « AND TAXAWU COMMUNE CHERIF LO » INTERPELLE L’ETAT : « Nous réclamons l’audit du foncier de Chérif Lô, et au-delà, de toute la gestion nébuleuse de la commune »
« La population de Chérif Lô a applaudi des deux mains cette grande opération de démolition menée sur son périmètre territorial par la Dscos ». L’appréciation est du coordonnateur du mouvement « And Taxawu Commune Chérif Lô », Ndiaga Ndiaye, et de ses camarades, les conseillers municipaux à la mairie de Chérif Lo, Ndery Diakhaté et Boubacar Gueye, sans compter Thierno Gueye de la localité de Ndiakhaté Ndiassane. « Avec la dernière énergie, nous avons toujours décrié la nébuleuse qui entoure le lotissement du site de Thiawoun Bambara Kounta. Nous avons eu à organiser beaucoup de points de presse, des sit-in, pour dénoncer la gestion foncière très nébuleuse de notre commune », explique Ndiaga Ndiaye. Lui et ses camarades pointent un doigt accusateur vers l’édile de la cité, Ousmane Sarr. « On ne peut pas ne pas prendre le maire comme responsable parce qu’il est la première autorité municipale qui gère les destinées de cette collectivité territoriale. Il est là depuis 2014, mais, depuis cette date, il n’a jamais essayé de gérer la commune de manière transparente », s’indignent les contestataires.
Poursuivant, ils indiquent que« Toute la population s’inquiète par rapport à la gestion foncière de Chérif Lô. Et aujourd’hui l’histoire nous a donné raison, avec ces opérations de démolitions ». Ndiaga Ndiaye poursuit que « Ça fait plus de deux ans qu’on est en conflit permanent avec le maire Ousmane Sarr, parce que sa gestion est très obscure ». Selon lui, l’acte posé par la Dscos est une « opération bienvenue », car « toute la population a applaudi ». Il prie le maire Ousmane Sarr et toute l’équipe qui gravite autour de sa personne de « revenir à la raison » pour « gérer le patrimoine de la population pour la population ». Surtout, Ndiaga Guèye et ses camarades demandent à l’État de « venir auditer le foncier de la commune de Chérif Lô, et même au-delà des terres, toute la gestion nébuleuse de notre collectivité territoriale car le foncier est le nœud gordien du problème… »
OUSMANE SARR MAIRE DE CHERIF LO : «L’autorisation de lotir que réclame la DSCOS est dans les circuits administratifs»
« Ce lotissement n’a jamais fait l’objet d’une quelconque contestation. L’autorisation de lotir que réclame la DSCOS est dans les circuits administratifs », a expliqué le maire de Chérif Lô. En ce qui concerne l’opération de démolition des bornes, Ousmane Sarr se veut catégorique : « je n’ai reçu aucune convocation. C’est un tiers qui m’a informé que la Dscos était sur le site de lotissement ». Il souligne « avoir également signé un protocole avec des promoteurs », auxquels il demande, ainsi qu’aux populations, de « garder leur calme et leur sérénité », car, rassure-t-il, « ce projet ira jusqu’à son terme sans problème ». Le maire Ousmane Sarr développe que « Thiawoune Bambara est un village de Cheikh Bou Kounta et c’est le défunt Khalife général Mame Bou Mamadou Kounta qui avait demandé le lotissement, en accord avec toutes les populations, pour permettre à tous ses talibés d’avoir des parcelles, en présence de son fils aîné le Pr Mohamed Kounta, membre du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT). Tous les propriétaires de terres ont ensuite signé un protocole d’accord avec la commune. Le lotissement a été fait dans les règles de l’art, à la suite d’une délibération votée par les 46 conseillers, suivie de l’approbation de l’autorité administrative, l’avis du Cadastre, des Domaines et de toutes les administrations concernées ».
SIDY DIALLO CHEF DE VILLAGE THIAOUNE BAMBARA : « Ce projet de lotissement ne souffre d’aucune irrégularité »
« Les jeunes du village sont un peu partout dans le pays, dans le cadre de leur travail. Ils viennent au village pendant les grands évènements, mais n’ont pas de parcelles à usage d’habitation. Le Khalife général de Ndiassane avait interpellé le maire de Chérif Lô sur la nécessité de morceler les champs en parcelles afin que ces jeunes puissent en avoir », explique le chef du village de Thiaoune Bambara Sidy Diallo. Il souligne que « le marabout a ensuite appelé tous les notables, devant l’autorité administrative, et c’est ainsi qu’est né ce projet de lotissement, qui ne souffre d’aucune irrégularité ».
DE L’OR EN QUANTITE MAIS QUI NE BRILLE PAS POUR LE SENEGAL !
La production d’or au Sénégal a atteint en 2020 près de 16,2 tonnes. La valeur de cette production est estimée à 536 milliards de francs.
La production d’or au Sénégal a atteint en 2020 près de 16,2 tonnes. La valeur de cette production est estimée à 536 milliards de francs. Cependant, l’opinion peine à savoir ce que le Sénégal tire réellement de l’or exploité à partir de son sous-sol. Globalement les caisses de l’Etat ont reçu des revenus tirés du secteur minier qui sont passés de 111,90 milliards de frs en 2018 à 134, 49 milliards de frs en 2019. L’on s’interroge sur la part de l’or dans la contribution de ce secteur. Il faut noter que sans bousculer le Mali, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire qui dominent la filière en Afrique de l’Ouest, le Sénégal connait quand même une production d’or appréciable.
Le Sénégal devient de plus en plus un pays producteur d’or. Dans un rapport publié mardi 01 juin dernier, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) évoque les activités des industries extractives notamment de l’or, de l’uranium et de phosphate au niveau de l’Afrique de l’Ouest. Le rapport de 105 pages révèle que 183 tonnes et 246 kg d’or ont été extraites dans l’Union en 2020. Une hausse de 7,5 % par rapport à 2019 après une progression marquée de 10,0% en 2019, a révélé ce rapport rendu public le 20 mai 2021. Le Mali reste leader dans la sous-région avec 71 tonnes 237 kg produites. Le Burkina Faso suit un peu loin derrière avec 62 tonnes 138 kg, puis la Côte d’Ivoire avec 33 tonnes et 500 kg. Le Sénégal pointe en quatrième position avec une production de 16 tonnes 237 kg et le Niger est cinquième avec 134 kg. La simulation des prix est souvent faite à partir du baromètre fixé par le Comptoir national de l’or qui se présente comme le leader français de l’achat et de la vente de ce métal précieux. Le lingot d’or (1 kg) est estimé à 50.350 euros (soit 33 millions 27 450 F Cfa). Ce qui revient à dire que de l’or extrait en 2020 au Sénégal est d’une valeur de 536 milliards 266 millions 705 mille 650 francs.
Pourtant l’or ne brille pas au Sénégal
De cette manne financière de 536 milliards de frs, l’on peine à voir ce que le Sénégal gagne réellement sur son or. Globalement, notre pays a pu tirer des revenus estimés à 134,49 milliards de frs en 2019 sur l’ensemble du secteur minier. Un chiffre en progression puisqu’il était de 111,90 milliards de frs en 2018. Cette augmentation s’explique, selon le dernier rapport de l’Initiative pour la Transparence dans les industries extractives (ITIE) de 2019 publié en décembre 2020, par la hausse des productions d’or, de minéraux lourds et des cours mondiaux de ces produits miniers ainsi que des paiements effectués par la société SGO en 2019, relatifs à des redressements fiscaux d’un montant de 5,00 milliards de FCFA. Une production atteignant 16,2 tonnes d’or en 2020 est la preuve qu’il y a une véritable ruée vers l’or au Sénégal. Cependant, le métal jaune ne brille pas encore pour notre pays. Outre les récriminations éternelles des bijoutiers en or qui ne voient jamais la couleur de l’or (voir encadré), les populations de Tambacounda et de Kédougou restent les plus pauvres du Sénégal. Dans son dernier rapport 2019, l’ITIE note qu’ « au Sénégal, l’extraction minière artisanale et à petite échelle (EMAPE) d’or constitue à la fois un secteur important du point de vue écologique, social et économique et un secteur où la grande partie de ses activités est informelle. Les activités de l’EMAPE sont pratiquées dans deux (2) des quatorze (14) régions du Sénégal, en l’occurrence la région de Kédougou et celle de Tambacounda. La région de Kédougou est celle où l’activité est la plus présente.
En effet, 96 % des sites se trouvent dans cette région contre 4 % pour Tambacounda. Dans le cadre d’une étude 253 réalisée en 2018, il a été estimé que la population minière du Sénégal est d’environ 31 000 personnes. À peu près, 25 000 personnes travaillent dans le secteur dans la région de Kédougou et environ 6 000 à Tambacounda. Parmi cette population on trouve 60 % d’étrangers provenant d’au moins dix (10) pays, principalement du Mali, de la Guinée et du Burkina Faso. Les enfants et les femmes sont également très représentés dans le secteur. En effet, il a été estimé que près de 50 % de la main-d’œuvre est constituée de femmes et 6 % d’enfants. Dans le cadre de cette étude, il a été estimé en 2018 que 3,9 t/an (3 952,31 kg/an) d’or sont produites par an au Sénégal, dont environ 3 t/ an (2 983,65 kg/an) proviennent de la région de Kédougou et 0,9 t/an (968,66 kg/an) de la région de Tambacounda ». « Seulement en termes de contributions, il faut apprécier diversement l’apport des entreprises aurifères dans notre économie. Du point de vue poids économique, les entreprises aurifères qui emploient 7951 personnes pèsent une masse salariale de 84 milliards en 2019. Il y a aussi l’aspect investissement. Globalement si les entreprises aurifères font principalement leurs achats à l’extérieur dans le domaine des infrastructures techniques pour leurs usines, elles font vivre aussi beaucoup de PME-PMI dans des domaines divers comme les matériaux de base, la restauration, la manufacture… Ces entreprises aurifères ont été secouées par les populations de Tambacounda et de Kédougou qui à travers des organisations et mouvements citoyens ont initié des séries de manifestations ces dernières années pour les amener à faire beaucoup plus dans le cadre de la Responsabilité sociétale d’entreprise. Une telle situation a débouché sur de nombreux protocoles d’accord visant à améliorer le sort des populations » explique, sous anonymat, un ancien cadre de l’ITIE. A l’en croire, il y aurait une vraie nébuleuse dans la filière Or. De fait, on ne sait pas réellement, en dehors de la contribution classique comme les impôts et autres, ce que la filière Or rapporte à notre pays.
Une production d’or en hausse
En tout cas, le secteur est dans ne bonne dynamique puisque les objectifs fixés en 2018 par le Gouvernement, étaient d’atteindre une production de 12,3 tonnes d’or dont 7,2 tonnes (t) de l’exploitation des gisements de Sabodala, 4,3 t du gisement de Mako et 0,8 t du gisement de Karakene. La Suisse est le premier pays destinataire des exportations du secteur extractif au Sénégal en 2019, avec un volume représentant 63,59 % des exportations à cause notamment du raffinage de l’or provenant des mines de Sabodala et de Mako sur son territoire. L’or est le premier contributeur aux exportations du secteur extractif avec 61,59 %. Les pays destinataires de l’or du Sénégal sont la Suisse (60,00 %), le Mali (12,13%), les Etats-Unis (3,53 %), l’Espagne (3,25 %), la Chine (2,90 %). La production d’or est passée de 235 517 onces d’or (7,32 tonnes) en 2017 à 404 181 onces (12,57 tonnes) en 2018, soit une augmentation de 72 % grâce à l’entrée en production de la mine de Mako de Petowal Mining Company (PMC), filiale de Toro Gold en janvier 2018 et dont les réserves sont estimées à 1 600 000 onces (49,8 tonnes). Selon un document du Bureau opérationnel du suivi du Plan Sénégal émergent, au titre des réalisations, la société SGO a enregistré une production record de 7,63 tonnes en 2018, représentant une hausse de 5,1% comparée à celle de 2017 grâce à l’exploitation de teneurs d’or plus élevées. La mine de Mako a produit pour sa première année d’exploitation 156 926 onces (4,88 tonnes) tandis que la société Afrigold a produit 63 kg de son gisement de Karakena tout en poursuivant l’extension de son usine de traitement d’or. Pour le gisement de Makabingui, la société Makabingui Gold Operations (MGO) a démarré les travaux de construction de sa mine dont les réserves sont estimées à 1 million d’onces (31,1 tonnes). La société IAMGOLD, au terme de ses travaux d’exploration concluants, a finalisé l’étude de faisabilité du gisement de Boto estimé à 1,9 million d’onces (59,9 tonnes) de réserves d’or. Elle a obtenu son attestation de conformité environnementale en octobre 2018. De même, la société Randgold est en voie de finalisation de l’étude de faisabilité du projet de Massawa dont les réserves sont estimées à 2,7 millions d’onces (84 tonnes) d’or.
Le secteur aurifère, un bel avenir au Sénégal
Un défi pour l’atteinte des objectifs de production d’or résidait principalement dans la capacité de SGO à réussir l’exploitation de nouveaux gisements, notamment celui de Niakhafiri, surtout au regard de l’opposition des populations à la réalisation de ce projet. SGO a pu trouver un accord avec les populations locales avec la mise en place concertée d’un plan de recasement des villages de Sabodala et Madina Sabodala. « La mise en œuvre du projet phare est également confrontée à la cohabitation avec l’activité d’orpaillage traditionnel qui constitue une problématique critique, non seulement en termes de risques sanitaires, sécuritaires et environnementales, mais également en termes d’obstacles au développement de l’exploitation industrielle d’or. La stabilisation du cadre fiscal régissant les sociétés minières en phase d’exploitation constitue également un autre défi à la pleine valorisation du potentiel minier du pays. Enfin, les lenteurs dans la restitution des crédits de TVA auxquelles font face les sociétés minières sont en train d’être résolues par une résorption continue du reliquat et le non-paiement de TVA en vigueur depuis 2016 pour SGO. Les récentes découvertes des gisements de Mako (Toro Gold), Makabingui (Bassari Resources) et Malikoundi (IAMGOLD), associés aux travaux avancées de Massawa-Sofia (Randgold Resources), confirment que le Sénégal dispose d’un sous-sol à haut potentiel minier. La stabilité géopolitique du Sénégal et son nouveau code minier de 2016 constituent une attraction de choix pour les investisseurs du secteur minier » soulignent les services du Bureau de suivi du Plan Sénégal émergent.
QUAND LES BIJOUTIERS NE VOIENT PAS L’OR PRODUIT LOCALEMENT
Le comptoir d’achat de Soumbédioune peine à trouver ne serait-ce que quelques grammes du métal précieux
Si l’or ne manque pas dans ce pays — plus de 16,2 tonnes de ce métal précieux ont été extraites rien qu’en 2019 —, en revanche, les Sénégalais ne voient guère son éclat. Les bijoutiers par exemple. Pour répondre à une de leurs vieilles doléances, un comptoir d’achat d’or a été mis en place depuis 2017 allant dans le sens de la transformation du produit brut sur place. Cependant, ce comptoir établi dans le artisanal village de Soumbédioune et réalisé pour un coût de 20 millions de nos FCFA peine à recevoir le moindre gramme d’or. Une situation que les acteurs de la bijouterie ne comprennent pas. Car, encore une fois, si plus de 16 tonnes du métal jaune ont été produites au Sénégal et si la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) avait montré dans son rapport de 2020 que 536 milliards de nos francs sont tirés de la filière Or, les pauvres bijoutiers sénégalais, eux, n’aperçoivent même pas de la poudre d’or. Toutes choses qui les poussent à réclamer une meilleure gestion des ressources parce que, selon eux, le secteur de l’artisanat en général, celui de la bijouterie en particulier est à l’agonie.
L’or est invisible aux rayons du comptoir d’or du village de Soumbédioune. Pourtant, ce joyau avait été financé à hauteur de 20 millions de nos francs en 2017 afin de satisfaire une vieille doléance des acteurs de la bijouterie. Et pourtant, le rapport 2020 de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) avait orienté les projecteurs sur les 536 milliards FCFA tirés du sous-sol sénégalais pour la seule filière de l’or. « Le problème majeur que rencontrent les bijoutiers depuis longtemps, c’est l’exploitation de l’or qui est faite dans le Sénégal oriental, plus précisément à Sabodala. Actuellement il y a Sabodala Gold, Toro Gold et d’autres compagnies complètent qui exploite le métal précieux. Sur les 16,2 tonnes extraites par an, il n’y a aucun quota dédié à la bijouterie locale » se désole Moussa Niang, président du Conseil national de l’artisanat du Sénégal, par ailleurs président sortant des bijoutiers du Sénégal. A l’en croire, ceci est une contradiction de taille d’autant plus qu’il existe un comptoir d’achat d’or au village de Soumbédioune qui, s’il disposait de matière première, pourrait servir favoriser la transformation sur place de ce métal dont la quasi totalité de la production est exportée à l’état brut principalement vers la Suisse. Poursuivant, Moussa Niang explique que le secteur de l’artisanat en général, la bijouterie en particulier, peut lutter contre le chômage. Car ce secteur peut absorber un nombre important de jeunes chômeurs vu que le secteur est très pourvoyeur d’emplois. D’ailleurs, les chiffres de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) font apparaître clairement que l’économie nationale repose pour beaucoup sur le secteur l’informel. Selon l’ancien président des bijoutiers, l’informel couvre plusieurs corps de métiers. Toutefois, plus de 60 % des très petites, petites et moyennes entreprises (PME) meurent faute d’accompagnement. Selon lui, pour sauver l’artisanat, il faut impérativement accompagner les acteurs dans la formation afin qu’ils soient plus productifs. C’est d’autant plus nécessaire, soutient-il, qu’il existe un grand marché dans la sous-région. Moussa Niang se demande d’ailleurs pourquoi on ne ctéerait pas un le label « Made in Sénégal » dans le secteur de la bijouterie, car les ressources humaines ne manquent pas dans ce pays. Le seule problème, soutient-il, c’est mauvais management de ce secteur.
La taxe de 18 % sur l’or brut, un véritable goulot d’étranglement
La politique fiscale concernant l’or brut est une chose qui dépasse l’entendement des acteurs de la bijouterie. « Il n’y qu’au Sénégal que l’or brut est taxé jusqu’à hauteur de 18 % dans un secteur qui est à l’agonie. Par conséquent, l’or est très cher et n’est pas accessible à tous les bijoutiers du pays. Une telle taxe à un tel taux et pour cette matière, cela n’existe dans aucun autre pays au monde et pourtant les autorités continuent de la maintenir !» s’offusque l’actuel président de l’Association nationale des bijoutiers du Sénégal, Ibrahima Niang. En outre, l’autre point qui lui tient à cœur et qu’il a du mal à comprendre c’est le manque d’or au niveau du comptoir d’or de Soumbédioune. Il ne s’explique pas non plus que les bijoutiers ne puissent pas bénéficier de la production d’or de la région de Kédougou. Selon la personne morale des bijoutiers locaux, il faut impérativement un marché de l’or moderne, c’est-à-dire de dernière génération, qui en prenne en charge toute la chaine de production. Ce marché embrassera toute la chaine de la raffinerie jusqu’à la commercialisation sans oublier la production. Ibrahima Niang épouse plaide pour la transformation et la consommation locale pour sauver le secteur de l’artisanat. Mais, surtout, celui de la bijouterie dont le savoir-faire n’est plus à prouver. Il souhaite aussi la prise en charge de la bijouterie par le Projet d’employabilité des jeunes par l’apprentissage (PEJA).
CONTOURS DES DIFFERENTS PROJETS MINIERS EN OR
Projet de Mako104 Toro Gold
Le projet se situe dans l’est du Sénégal, au sein de la fameuse « Fenêtre de Kéniéba » dans laquelle se trouve un nombre d’opérations minières de classe mondiale, y compris la mine de Sabodala à environs 40km de Mako. Une étude de faisabilité définitive achevée en 2015 indique une ressource de 1,4 million d’onces avec une réserve d’un million d’onces à une teneur moyenne de 2.25g/t. Une Etude d’Impact Environnemental et Social pour le projet de Mako a aussi été complétée en 2015. Une concession d’une durée de 15 ans a été obtenue en juillet 2016. La construction de la mine a duré 18 mois pour un investissement de 160 MUSD. La production a démarré en Janvier 2018. Les autres opérations de Toro à Kédougou sont toujours au stade de l’exploration.
Gisement de Malikoundi105 IAM Gold
La société a découvert le gisement de Malikoundi (dans le cadre de son permis pour Boto) et, par conséquent, elle a étendu ses opérations de forage dans la zone. Le permis s’étend sur 236 km2 et l’étude de faisabilité annonce le 22 octobre 2018 des réserves prouvées et probables totales de 1,7 million d’onces. Ressources indiquées (incluant les réserves) de 2,2 millions d’onces. Production aurifère annuelle moyenne est prévue à environ 140,000 Oz
Gisement de Makabingui
WATIC-Makabingui Gold Operation a obtenu fin 2016 un permis d’exploitation de 5 ans renouvelable pour le gisement Makabingui (1 M d’onces d’or contenues dans 11,9 Mt de minerais d’une teneur moyenne en or de 2,6g/t), pour une entrée en production également en 2018.
Teranga Gold Corporation :
Une multinationale canadienne dont le siège est à Toronto. La société est cotée à la bourse de Toronto Le projet aurifère de Sabodala est divisé en six projets : Sabodala, Near Mine, Falémé, Dembala, Massakounda et Garaboureya. Aux termes d’une convention minière globale conclue en 2005 avec le gouvernement sénégalais, une concession minière a été accordée en 2007 au projet de Sabodala et 10 permis de recherche ont été octroyés à cinq autres projets. Le projet de Sabodala produit de l’or depuis mars 2009. La concession minière pour ce projet s’étend sur 33 kilomètres carrés environ et elle a été récemment prolongée jusqu’en 2022 (sous réserve de renouvellement). Le projet de Sabodala compte 5 gisements en plus de Sabodala : Masato, Niakafiri, Niakafiri Ouest, Soukhoto et Dinkokhono. Les permis de recherche pour ces projets couvrent un périmètre d’un peu plus de 1 000 kilomètres carrés. Barrick Gold/ Terangagold En termes d’investissements, la compagnie a dépensé 34,5 milliards de FCFA. En Mars 2020, Terangagold a complété l’acquisition auprès de Barrick Gold du gisement de Massawa et de ses satellites. Les termes de la transaction indique une contrepartie initiale s’élevait à 380 millions de dollars et comprenant environ 300 millions de dollars en espèces et un total d’environ 80 millions de dollars d’actions ordinaires de Teranga (les «actions de Teranga») émises à Barrick et CSTTAO. En ce qui concerne la composante en actions de la contrepartie initiale, environ 19,2 millions des actions Teranga ont été émises à Barrick et environ 1,6 million d’actions Teranga ont été émises à CSTTAO..
Projet aurifère de la Somigol Teranga Gold Corporation
Aux termes d’une convention minière globale conclue en 2005 avec le gouvernement sénégalais, une concession minière a été accordée en 2010 au projet aurifère de la Somigol (Société des mines de Golouma) qui est voisin du projet de Sabodala. La concession qui s’étend sur un périmètre d’environ 212,6 km2 expire en 2025 (sous réserve de renouvellement). Elle couvre les gisements de Masato, Golouma Ouest, Golouma Sud, Kerekounda, Kourouloulou, Niakafiri SudEst, Niakafiri Sud-Ouest et Maki103. Le site présente des réserves exploitables estimées à plus de 38 (t). Source Rapport ITIE 2019
Par Boubacar Boris Diop
FOOTBALLEURS NOIRS EN EUROPE, ENTRE OMBRES ET LUMIERES
Qui se souvient du reste que le foot est à ce jour le seul sport à avoir directement déclenché une guerre ?
Tout le monde est d’avis depuis bientôt deux ans qu’un petit virus est en train de changer le rapport de chacun de nous à lui-même et au reste de la société. Le virus mute et fait muter le monde. Et beaucoup de secteurs de l’existence humaine que l’on croyait éternels, périssent lentement sous nos yeux. Les arts et la littérature ne sont pas épargnés. La musique et le cinéma non plus. Seul le sport semble survivre au massacre et le football est de tous celui qui résiste le mieux.
Durant la pandémie, la Liga et la Premier League n’ont cessé à l’échelle globale de nous faire vibrer. Les passions suscitées par la déculottée des Three Lions de Southgate continuent à alimenter une violente polémique : certains de ces «Lions» n’avaient pas, semble-t-il, la bonne couleur de peau. Au niveau africain ou national, ce sont surtout les sagas électorales - présidence de la CAF ou de telle ou telle fédération - qui mobilisent les énergies. Dans quelques semaines, il ne sera question que de la Coupe du Monde au Qatar en 2022. La colonne des faits divers des journaux s’enrichira alors de nombreuses histoires de supporters victimes d’arrêts cardiaques ou choisissant de se donner la mort après la défaite de leur équipe. Qui se souvient du reste que le foot est à ce jour le seul sport à avoir directement déclenché une guerre ?
C’était en juin 1969 et les combats entre le Salvador et le Honduras, s’ils n’ont duré que quatre jours, ont tout de même coûté la vie à deux mille personnes, les blessés se comptant par dizaines de milliers. Mais l’impact social du football peut aussi se décliner de manière bien plus sympathique. N’a-t-il pas réussi en effet à faire taire les armes, le temps d’un séjour de George Weah au Liberia pendant l’horrible guerre civile qui a déchiré ce pays entre 1989 et 1997 ? Aujourd’hui, juste retour des choses, l’ancienne star du Milan AC est le président du Libéria. Mais d’après les observateurs, «Mister George» se montre beaucoup moins convaincant sur le terrain politique bien moins gazonné ! Dépositaire de la fierté de toutes les nations, le football est souvent le seul moyen pour certaines d’entre elles de rappeler au monde leur existence. Il est d’ailleurs tout aussi révélateur de l’insupportable arrogance de certains grands pays.
Lorsque pendant le Mundial espagnol de 1982, l’Algérie bat l’Allemagne, beaucoup de gamins allemands, choqués, se ruent sur les cartes et posent une seule question à leurs parents : mais où se trouve donc l’Algérie ? En Afrique aussi, une compétition de football, la CAN, est de nos jours l’unique et éphémère occasion de se souvenir que le continent est constitué par 54 Etats. Sans elle, la République centrafricaine et l’Egypte n’entendraient probablement jamais parler l’une de l’autre. Mais il est vrai que rien ne crée autant que ce sport un sentiment de proximité entre des peuples ou des individus sans aucun rapport, a priori, entre eux. Ainsi, lorsque des jeunes Sénégalais sont prêts à forcer toutes les frontières au péril de leur vie pour entrer en Europe, leur cri de ralliement en wolof, largement repris par les medias, est : Barsaa ou Barsàq (Barça ou l’au-delà).
En parlant de la sorte, ils pensent davantage à la formidable équipe de football de Lionel Messi et Ousmane Dembélé qu’aux ramblas de la capitale catalane. Pour ces migrants partis à l’aventure sur de frêles pirogues, le foot est presque toujours le seul moyen de s’intégrer à leur pays d’accueil. Déjà quand, chez eux, ils rêvaient de l’eldorado européen, c’était à travers les confrontations épiques entre Manchester United et le Real Madrid. A Brescia, Santa Cruz de Ténériffe ou ailleurs, ils vivent entassés dans des appartements exigus et insalubres qui manquent de tout sauf de l’écran de télévision géant sur lequel ils naviguent d’un championnat européen à un autre. Cela leur permet de s’assimiler d’autant plus aisément que des vedettes africaines ou d’origine africaine font les beaux jours des plus grands clubs de la planète.
Au fond, les jeunes Sénégalais, par exemple, se moquent bien du classement final de Chelsea ou de Liverpool car face à l’écran ils n’ont d’yeux que pour Edouard Mendy et Sadio Mané. Exactement comme leurs copains restés au pays. Un des mystères du foot, c’est la relation fusionnelle qu’il sait créer entre des gamins milliardaires - en godasses - et d’autres gamins crevant, eux, littéralement de faim dans les bidonvilles du monde entier. Les migrants peuvent donc s’identifier sans peine à ces vedettes parties elles aussi de rien et qui leur rappellent au plus profond de leur désespoir que leurs lendemains ne sont pas aussi opaques qu’ils en ont l’air. D’ailleurs pourquoi pense-t-on que les écoles de football sont devenues subitement si nombreuses et si fréquentées à Dakar, Yaoundé et Abidjan ? Les hommes d’affaires savent qu’elles sont infiniment plus rentables que des universités privées, par exemple ! Le foot est devenu un moyen digne et sûr d’émigrer en Europe. En décrochant un contrat on échappe, au moins, au risque de se faire balancer à la mer par quelque capitaine de navire un peu trop irritable…
Et, cerise sur le gâteau, on peut retourner de temps à autre au pays en héros. Inutile de dire en effet que pour les compétitions internationales, la plupart des équipes africaines misent sur ces footballeurs évoluant dans des championnats de contrées lointaines mais également très proches par la magie du petit écran. Cela ne s’arrête pas là, car les joueurs nés en Europe de parents africains ont la possibilité de choisir entre leurs deux pays. Il en résulte des situations bizarres où la quasi-totalité des joueurs ne savent rien du pays dont ils sont le porte-drapeau : ni son hymne, ni son histoire et encore moins sa langue. Ils n’en connaissent souvent que l’aéroport, le stade, un hôtel et peut-être un ou deux night-clubs…
Il ne faut pourtant pas se moquer trop vite. Si étrange soit-il, ce retour au pays natal peut créer un déclic, favoriser une réconciliation avec soi-même d’autant plus nécessaire que dans leur pays européen de naissance ces jeunes footballeurs se sentent souvent rejetés. Un international anglais de 19 ans, Bukayo Saka, est en train d’en faire l’amère expérience. Et pour dire le vrai, nombre d’entre eux n’ont jamais eu envie de s’identifier à une Afrique dont, comme cela vient d’être dit, ils ignorent tout. Mais les négrophobes, très actifs sur les réseaux sociaux, ne ratent aucune occasion de les renvoyer à leurs origines. Comment donc ? Par des jets de cacahuètes et de bananes accompagnés de cris de chimpanzés. On aurait tort de mettre ces dérives sur le compte de jeunes paumés d’extrême-droite vomissant ainsi leurs frustrations.
Le racisme dans le foot n’épargne pas ses figures les plus glorieuses. Et à en juger par certaines déclarations, cela fait un certain temps que la présence dans les équipes d’Allemagne et de France de joueurs d’origines diverses et variées laisse assez perplexe le grand public. Il a suffi que Mbappé et Saka - moins de quarante à eux deux... - ratent leur penalty pour que tombent les masques.
OUMAR PENE PARLE DE SON NOUVEL ALBUM
Après un silence discographique de huit ans, Omar Pène a publié un nouvel album. L’opus « Climat », qui contient neuf titres inédits, a été présenté à la presse. Nous revenons sur les grands thèmes abordés par le chanteur au cours de cette rencontre.
Après un silence discographique de huit ans, Omar Pène a publié un nouvel album. L’opus « Climat », qui contient neuf titres inédits, a été présenté à la presse. Nous revenons sur les grands thèmes abordés par le chanteur au cours de cette rencontre.
Sur le titre « Climat »
Nous vivons une époque où le réchauffement climatique sévit un peu partout. Ce qui a pour conséquence le changement climatique qui est en train de poser de nombreux problèmes dans le monde... J‘ai aussi remarqué qu’il y a des organismes comme le COP qui tentent de faire face tant bien que mal. Cependant, force est de constater que les résultats ne sont pas encore à la hauteur des attentes. C’est après tout cela que j’ai pensé qu’il était temps de pousser un peu plus la réflexion et surtout, sensibiliser sur les néfastes conséquences de ce réchauffement climatique. Il y a aussi le fait que l’Afrique de l’Ouest est très exposée et nous serons très impactés négativement. Il est même admis que nous commençons à subir ces conséquences .Pour s’en rendre compte, il suffit juste de constater cette forte érosion côtière que nous remarquons un peu partout. C’est pour toutes ces principales raisons que j’ai encore usé de ma voix pour sensibiliser l’opinion sur l’existence de ce fléau qui existe réellement. Ce, contrairement à ce que pensent certains. C’est un album bien mûri, car j’ai pris huit ans pour faire ce travail. On a eu le temps de le préparer sur le plan musical et sur les textes. D’écrire et de prendre l’info là où cela se trouve
Collaboration avec Believe
C’est une collaboration tout à fait normale et naturelle. Je travaille avec des personnes comme Ousmane et les gars de Safoul Productions. Ce sont ces personnes qui sont chargées de tout faire pour développer la carrière d’Oumar Péne. C’est donc dans le cadre naturel des choses et de leur travail que les contacts se sont noués. Cela a abouti à cette collaboration avec cette maison de production française dénommée Believe. C’est cette structure qui va se charger de la distribution. Je pense que tous les fans qui désirent consommer la musique d’Oumar Pène n’ont qu’à cliquer sur le site www omar pene.com. Tout le monde se tourne vers le digital, c’est un autre moyen de travailler sa musique et de la vendre. Aujourd’hui, les albums physiques ne marchent plus, c’est le digital et tout le monde se tourne vers le digital.
Le thème du terrorisme
Il faut prendre conscience que les terroristes sont des gens puissants et assez riches. Il faut protéger nos jeunes. Parce que s’ils n’ont pas de boulot pour subvenir à leurs besoins, ils deviennent des proies faciles. On peut les acheter pour leur indiquer des chemins assez tortueux. Le Sénégal est épargné jusque-là, mais il ne faut jamais se dire que cela n’arrive qu’aux autres. Ce qui se passe dans les pays limitrophes peut nous arriver aussi. Le choix porté sur Faddah Freddy Le choix porté sur Fadda Freddy se justifie simplement par le fait qu’il fallait inviter un artiste sur le titre « Lu Tax ». Cet invité pouvait être sénégalais ou étranger. Si vous remarquez bien, dans le circuit de la world music, les gens privilégient les collaborations entre les artistes. C’est devenu une mode assez récurrente pour ne pas dire fréquente. Il fallait donc se mettre dans le sens du vent et nous avons tous convenu que Fadda dispose d’un style qui devait lui permettre d’être parfaitement à l’aise sur ce morceau bien précis. Il y a aussi le fait qu’il est aussi un sénégalais plus jeune que moi. Nous avons finalement décidé de porter notre choix sur ce talentueux artiste. Quand on lui a proposé le projet, il en était tellement ravi et nous a montré tout son bonheur et sa grande joie de partager le micro avec moi. Il est venu poser sa voix et cela a été très bien perçu par nous qui avions décidé de l’inviter et aussi toutes les personnes qui ont eu la primeur d’écouter ce titre. C’est donc un résultat positif que nous apprécions à sa juste valeur. Nous sommes heureux et satisfaits de ce choix qui est parfaitement judicieux au vu du résultat final.
Situation tendue à l’Université entre Kekendo et Ndef leng en sa qualité d’Ambassadeur
J’ai eu à discuter séparément avec les deux groupes. C’était pour engager des discussions essentiellement axées sur le thème primordial et central de la paix. Heureusement, ils ont répondu positivement à mon appel. Ils ont admis qu’il s’agissait juste d’une erreur qui a été sans doute un peu amplifiée... Mais grâce à Dieu, nous avons pu trouver un terrain d’entente après les discussions. Nous avions convenu d’un commun accord de faciliter une rencontre entre les deux entités. Malheureusement, Dieu a fait que le garçon qui était blessé au moment des échauffourées a fini par rendre l’âme. Les choses sont ainsi restées en l’état. Mais nos démarches n’ont pas été vaines car ils ont reconnu qu’entre les diolas et les sérères, ils ont les mêmes ancêtres et qu’ils ne peuvent vivre qu’en parfaite harmonie. J’ai surtout retenu qu’ils ont tous très bien apprécié le fait que cette rencontre ait pu se tenir .Ils m’ont clairement fait savoir que c’était juste une erreur et cela ne pouvait en rien entraver l’excellence de leur relation.
Pause annoncée de Youssou Ndour
Ce sont des choses qui peuvent arriver. Il peut arriver un moment où un artiste ressent le besoin de faire une pause et c’est très normal. Je trouve que c’est son choix personnel. C’est une décision que je respecte, mais je suis convaincu qu’il va encore reprendre le micro.
Affaire Wally Seck et conseils en tant que père
La vie d’artiste est ainsi faite et tout peut arriver. Comme le disait son père, la célébrité est un réel fardeau pour nous autres et il faut toujours essayer de faire la part des choses et faire face. Mais je reste convaincu que bientôt les gens vont passer à autre chose. Wally est encore jeune et il a une belle carrière devant lui. Nous prions pour qu’il puisse continuer à encore bien faire son travail. Ces désagréments ne peuvent pas manquer dans la vie d’un artiste.
Hommage à Thione Seck
Dans mon album qui va sortir sur le plan local, je lui ai dédié une chanson. C’est une façon de lui rendre personnellement un hommage. Si l’album sort, vous aurez l’occasion de l’apprécier. Par ce geste, j’ai voulu honorer la mémoire d’un ami, un frère et un collègue. Sa perte a été très dure à accepter, très dure !!!
Par Serigne Saliou Guèye
CODE ÉLECTORAL MODIFIÉ, KARIM ET KHALIFA CONDAMNES… A MORT
La montagne des conclusions du dialogue politique au terme de deux ans de discussions, de disputes ou de hâbleries a fini par accoucher d’une souris.
La montagne des conclusions du dialogue politique au terme de deux ans de discussions, de disputes ou de hâbleries a fini par accoucher d’une souris. Pourtant, les partisans du chef de l’APR et de l’Etat brandissent les 23 points d’accord sur les 30 en discussion comme des trophées de guerre alors que ce n’est en réalité que du menu fretin.
Les deux points essentiels de désaccord (adoption du bulletin unique et dissociation des fonctions de chef de l’Etat et chef de parti) et les cinq points en suspens (la suppression des articles L30, L31 devenu L29, L30, la caution, le parrainage à la présidentielle, le rôle de la justice dans le processus électoral, une autorité indépendante chargée de l’organisation des élections) n’ont finalement pas fait partie du projet de loi modifiant le Code électoral. Finalement, le Dialogue, qui était un espoir pour renforcer la démocratie électorale, est devenu une tragédie qui scelle la peine de mort politique de certains leaders de l’opposition.
Dire pourtant qu’il y a des opposants qui n’ont jamais cru à la sincérité du leader de Bennoo lorsqu’il initiait ce soi-disant « dialogue » au lendemain de sa réélection controversée en 2019 ! Stratégiquement, il fallait au président Macky Sall un moyen pour désamorcer une éventuelle bombe populaire qui pourrait menacer sa victoire litigieuse. Une bombe d’autant plus probable que les leaders de l’opposition avaient déjà sonné la charge au soir de la présidentielle. Aujourd’hui le chef de l’Etat se présente comme un chantre de la démocratie, un homme d’ouverture, un homme de dialogue alors même qu’il est l’archétype de l’autocrate désireux de conserver à tout prix le pouvoir. Ce même si le terme de son second et dernier mandat est 2024. Aujourd’hui, il est clair dans la tête des gens qu’il est en train de mettre en place tous les mécanismes d’une troisième candidature. De plus en plus, le discours des apéristes sur l’éventuelle troisième candidature de Sa Majesté est arrimé à la délibération du Conseil constitutionnel. Un Conseil constitutionnel où l’on annonce instamment un certain Ismaïla Madior Fall. Certainement que lui ou quelqu’un de sa trempe au sein de la juridiction suprême pourrait jouer un rôle prépondérant pour crédibiliser, voire matérialiser, ce qui se concocte dans les officines de l’APR.
Pourtant, ils n’ont jamais perdu leur inéligibilité
Quand on entend certains participants au Dialogue, surtout ceux de la société civile, déplorer le refus du président de se plier aux exigences de l’opposition, on ne peut que les taxer de collaborationnistes qui roulent à visage masqué pour Macky Sall. Dire que Macky aurait pu accepter la modification des anciens articles L30 et L31 qui privent Karim Wade et Khalifa Sall de leurs droits civiques, c’est participer à cette imposture qui valide illégalement l’inéligibilité de ces deux leaders politiques. Demander l’amnistie pour Karim et Khalifa, comme le font machiavéliquement certains politiciens participants du dialogue sur fond d’une grande générosité, c’est valider l’« inéligibilité » des deux « K » alors qu’ils n’ont jamais perdu leur éligibilité.
La bataille pour que les leaders de Taxawu Senegaal et du PDS participent aux élections n’est point juridique mais politique. Aujourd’hui, l’atonie dans laquelle baignent Khalifa et Karim atteste la thèse de l’acceptation par eux du sort que Macky leur a infligé. Leur posture aphone et atone est une sorte de résignation à la condamnation à mort politique décidée par les tribunaux politiques de l’APR. C’est pourquoi, le discours de la société civile est de ne pas demander l’amnistie pour Khalifa et Karim mais d’engager la bataille politico-juridique pour que l’actuel pouvoir reconnaisse que ces deux précités ont toujours gardé intacts leurs droits civiques
Karim Wade traqué de toutes parts
Après la condamnation du fils de l’ancien président de la République, l’ancien Garde des Sceaux, Me Sidiki Kaba, avait, lors d’une conférence de presse, déclaré que « le chef du Pds n’a perdu aucun de ses droits civils, civiques et de famille ; par conséquent, il est électeur et éligible. » En cela, le ministre avait raison puisqu’il faut que la mention figure expressément sur la décision de justice pour que le condamné perde ses droits civiques. « Les tribunaux ne prononceront l’interdiction mentionnée dans l’article précédent que lorsqu’elle aura été autorisée ou ordonnée par une disposition particulière de la loi » dit l’article 35 du Code pénal. Et puisqu’aucune disposition de la loi 81-53 du 10 juillet 1981 relative à la répression de l’enrichissement illicite n’interdit l’exercice des droits civiques pour le délit 163 du Code pénal, Wade fils a toujours conservé entièrement ses droits civiques. Mais du côté du palais présidentiel, les faucons, se fondant sur l’ancien article 31 du Code électoral, avaient toujours soutenu que Karim Wade n’est pas éligible du fait sa condamnation à plus de cinq ans ferme. Mais si on y regarde de près, aucun point de cet article n’empêche d’inscrire Karim Wade sur les listes électorales.
Selon l’article L31, ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale : les individus condamnés pour crime ; ceux condamnés à une peine d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement avec sursis d’une durée supérieure à un mois, assortie ou non d’une amende, pour l’un des délits suivants : vol, escroquerie, abus de confiance, trafic de stupéfiants, détournement et soustraction commis par les agents publics, corruption et trafic d’influence, contrefaçon et en général pour l’un des délits passibles d’une peine supérieure à cinq (05) ans d’emprisonnement ; L’un dans l’autre, Karim Wade n’est concerné par aucun de ces délits puisqu’il a été condamné sur la base du délit d’enrichissement illicite. Il est clair que le délit d’enrichissement illicite n’empêche pas l’éligibilité d’un candidat.
En sus, les partisans de Macky Sall brandissaient l’ancien article L.57 du code électoral qui dispose que « tout Sénégalais Electeur (ndlr, c’est nous qui soulignons) peut faire acte de candidature et être élu, sous réserve des conditions d’âge et des cas d’incapacité ou d’inéligibilité prévus par la loi ».
Pourtant, l’article L.115, qui fixe les conditions pour être candidat à l’élection présidentielle, n’arrime pas la recevabilité de la candidature au statut d’électeur inscrit. Voici ce que dit l’article ancien L115 du code électoral sur le dépôt de la candidature à la présidence de la République. Cette candidature doit comporter : les prénoms, nom, date, lieu de naissance et filiation du candidat ; la mention que le candidat est de nationalité sénégalaise et qu’il jouit de ses droits civils et de ses droits politiques, conformément aux dispositions du titre premier du Code électoral ; N° de carte d’électeur. Cet alinéa (N° de carte d’électeur) a été volontairement et illégalement inséré dans l’article pour « plomber » la candidature de Karim Wade. la mention que le candidat a reçu l’investiture d’un parti politique légalement constitué ou d’une coalition de partis politiques légalement constitués, ou se présente en candidat indépendant ; la photo et la couleur choisie pour l’impression des bulletins de vote et éventuellement le symbole et le sigle qui doivent y figurer ;
La signature du candidat.
Last but least, notre charte fondamentale, en son article 28, précise expressément les conditions d’éligibilité à une présidentielle : « Tout candidat à la présidence de la République doit être de nationalité exclusivement sénégalaise, jouir de ses droits civils et politiques ; être âgé de 35 ans au moins et de 75 ans tout au plus. Il doit savoir écrire, lire et parler couramment la langue française ». Il appert, au vu de toutes ces dispositions du code électoral et des articles 34 et 35 du code pénal, que le fils du président Wade pouvait bien être candidat lors de la dernière présidentielle et pourra également se présenter en 2024. Hélas, le dialogue-mascarade politique a fini parfaire en sorte que l’ancien ministre « du Ciel et de la terre » soit toujours politiquement condamné à mort.
Khalifa écarté par des articles liberticides
Et ce sont les mêmes procédés machiavéliques qui ont servi à l’écarter de la course à la présidentielle de 2019 qui avaient été utilisés pour se débarrasser de Khalifa Sall. En 2019, « le ‘considérant’ N° 66 de la décision N°2/E/2019 disait effroyablement ceci : « Considérant que Khalifa Ababacar Sall ne peut plus se prévaloir de la qualité d’électeur au sens des articles (anciens, ndlr) L.27 et L.31 du code électoral ; que par suite, ne remplissant pas la condition prévue par l’alinéa 1er de l’article (ancien, ndlr) L.57 du Code électoral, il ne peut faire acte de candidature à l’élection présidentielle ». En réalité, l’analyse de la portée juridique de ces anciens articles du code électoral (L.27, L.31 et L.57, alinéa 1) visés par le ‘Considérant’ N° 66 de la décision N°2/E/2019 du Conseil constitutionnel met à nu toute la manipulation utilisée pour écarter Khalifa Sall de la présidentielle. D’abord l’article (ancien, ndlr) L.27 dit : « Sont électeurs, les Sénégalais des deux sexes, âgés de dix-huit ans accomplis, jouissant de leurs droits civils et politiques, et n’étant dans aucun cas d’incapacité prévu par la loi ». Or, à ce jour-là, l’ex-maire de Dakar jouissait de tous ses droits civils et politiques. Ni le jugement du tribunal de grande Instance de Dakar du 30 mars 2018, ni l’arrêt N° 454 de la Cour d’appel de Dakar du 30 aout 2018, ni l’arrêt N° 001 de la Cour suprême du 03 janvier 2019 n’avaient prononcé une privation des droits civils et politiques à l’encontre de Khalifa Sall.
Le terme « prononcé » a une signification juridique précise, aime dire mon ami le brillant juriste Seybani Sougou. Il signifie que la Justice doit prononcer la privation des droits civiques formellement (le prononcé doit figurer dans le jugement ou l’arrêt).
Le Conseil constitutionnel était dans l’impossibilité de fournir une seule décision de justice dans laquelle figurait la privation des droits civils et politiques de Khalifa Sall. Par conséquent, le fait de viser l’article (ancien, ndlr) L.27 du code électoral relevait d’une farce grotesque de la part des 7 « Sages ».
Ensuite l’article L.31 dit : « Ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale : 2) les individus condamnés à une peine d’emprisonnement pour l’un des délits suivants : vol, escroquerie, abus de confiance, et en général pour l’un des délits passibles d’une peine supérieure à cinq (05) ans d’emprisonnement…».
Khalifa Sall était régulièrement inscrit sur les listes électorales. Sa qualité d’électeur était définitivement acquise le 17 juillet 2018, après la clôture de la révision exceptionnelle des listes électorales, conformément au décret n°2018- 476 du 20 février 2018. Il figurait en bonne et due forme sur la liste électorale issue de cette révision établie de manière définitive par les services du ministère de l’Intérieur, le 17 juillet 2018.
Partant de cette date, l’ancien maire de Dakar ne relevait plus de l’article L.31, puisqu’il était définitivement inscrit sur les listes électorales. L’article (ancien, ndlr) L.31 est extrêmement clair, puisqu’il dispose « Ne doivent pas être inscrits sur les listes électorales… ».
Or, Khalifa Sall étant déjà inscrit sur les listes électorales, l’article L.31 du code électoral ne lui était nullement applicable. Pour une raison simple : toutes les dispositions de l’article (ancien, ndlr) L.31 concernent les condamnés qui ne sont pas encore inscrits sur les listes électorales. Ce qui n’était pas le cas de Khalifa Sall, dont l’inscription était définitive depuis le 17 juillet 2017.
La qualité d’électeur du leader de Taxawou ndakaaru était incontestable dans la mesure où il avait été élu député à l’issue du scrutin du 30 juillet 2017. Mais la volonté de réélection de Sa Majesté avait fini par prendre le dessus sur les lois de la République. Ce qui fait que Khalifa Sall, à l’instar de Karim Wade, avait été privé du droit sacré de demander les suffrages de ses concitoyens. Tout cela pour dire que demander perfidement aujourd’hui une amnistie pour les deux « K », c’est faire le jeu du pouvoir qui veut encore les écarter de la prochaine course présidentielle. Même si ces articles anciens L30, L31 découlent du code de 1992, il demeure qu’ils doivent être réformés pour les conformer au Code pénal et à la Constitution.
En France, depuis le 1er mars 1994, la déchéance des droits civiques n’excède pas cinq ans pour les délits et dix ans pour les crimes. Et toute personne frappée de cette peine a la possibilité de faire une demande de relèvement ou de réhabilitation parce que le droit de vote est sacré en démocratie. Il est inadmissible qu’un groupuscule de politiciens, animés par la seule volonté de conserver le pouvoir, refuse toute proposition allant dans le sens d’amender les nouveaux articles L29, L30. Cela dit, pour refuser cette peine de mort politique suspendue au-dessus de leurs têtes comme une épée de Damoclès, Khalifa Sall et Karim Wade doivent se départir de leur mollesse et engager un rapport des forces avec leurs guillotineurs. Comme le disait le président Mao-Ze-Dong, « la politique n’est pas un dîner de gala ; elle ne se fait pas comme une œuvre littéraire, un dessin ou une broderie ; elle ne peut s’accomplir avec autant d’élégance, de tranquillité et de délicatesse, ou avec autant de douceur, d’amabilité, de courtoisie, de retenue et de générosité d’âme ».
LE DIAGNOSTIC DES ACTEURS
Pour reconquérir le titre, l’Association Nationale de la Presse Sportive (ANPS) a organisé un panel intitulé : Les Lions du Basket : Diagnostic de 24 ans de traversée du désert, quelles solutions pour reconquérir le titre ?
L’équipe Sénégalaise de basket masculine va participer à l’Afrobasket prévu du 24 août au 5 septembre prochain à Kigali au Rwanda. Une coupe d’Afrique qui fuit le Sénégal depuis 1997, année du dernier sacre du Sénégal. Pour reconquérir le titre, l’Association Nationale de la Presse Sportive (ANPS) a organisé un panel intitulé : Les Lions du Basket : Diagnostic de 24 ans de traversée du désert, quelles solutions pour reconquérir le titre ? Panel qui a vu la participation de beaucoup de connaissances de la discipline notamment experts, journalistes, coachs, anciens et anciennes joueuses sans compter la présence du président de la Fédération Sénégalaise de Basketball (FSSB). Trois thèmes ont été développés dans ce panel. Il s’agit : 24 ans de traversée du désert, diagnostic d’une longue période de disette par Moustapha Gaye, Directeur Technique National. Thème 2 : quelles solutions pour reconquérir le titre ? Par Bassirou Badji, ancien coach des Lions du basket. Thème 3 Professionnalisation du Basket, Exploitation du vivier sénégalais en Europe et aux USA par Lamine Savane, chefs des opérations de la Basketball Arica League (BAL).
MOUSTAPHA GAYE, DIRECTEUR TECHNIQUE NATIONAL : «Laisser le temps à un sélectionneur de travailler dans la durée»
«Quand on perd une CAN, le plus important c’est l’évaluation qu’on en a fait. Quand on gagne il faut tout de suite se projeter sur ce qui a été bon dans la victoire, ce qui n’a pas été bon dans la victoire et avoir des perspectives. Il faut avoir la lucidité d’évaluer en toute objectivité et savoir donner des orientations. Je pense sincèrement pendant toute cette période de 1997 à 2021, vous allez voir la liste des coachs qui sont passés ici entre 1908 et 1997. Mais de 1997, à aujourd’hui en 24 ans, nous avons changé 13 fois de sélectionneurs. Cela veut dire chaque 2 ans nous changeons de sélectionneurs. Le constat est simple. Vous voyez Bassirou Badji de 1995 à 1999, Moustapha Gaye de 1999 à 2001. Magatte Diop en 2003 (…) et actuellement Boniface (Ndong). La conséquence c’est qu’il y a une instabilité au niveau des bancs de touche. Quand on dit instabilité au niveau des bancs de touche, ça implique instabilité au niveau des effectifs. Chaque sélection qui vient, arrive avec ses joueurs. Nous n’avons jamais gardé tous nos joueurs, tous nos bons joueurs. Nous n’avons jamais laissé de temps à un sélectionneur de travailler dans la durée. A mon humble avis je pense que les échecs, il peut y en avoir, mais, il faut laisser le temps à un sélectionneur de travailler dans la durée»
BABACAR NDIAYE, PRÈSIDENT FÉDÉRATION SÉNÉGALAISE DE BASKETBALL : «Nous sommes dans un environnement qui nous permet de reconquérir le titre»
"Nous remercions l’ANPS pour cette belle initiative qui a consacré un après-midi pour parler du basket sénégalais. L’ANPS a toujours travaillé pour le développement de notre discipline. On parle de reconquête du titre et pour cela, il faut que l’environnement soit favorable pour atteindre les objectifs fixés. Nous avons 5 titres chez les garçons et 12 titres chez les filles sur 50 ans. Chez les filles, le Sénégal a toujours dominé. Aujourd’hui, je pense que nous avons un environnement propice pour gagner un titre caractérisé d’abord par une Fédération légitime qui a été élue par acclamation et qui travaille depuis lors pour le développement du basket. Une fédération légitime, c’est important parce que je pense qu’aujourd’hui la famille du basket est une et indivisible. La preuve lors de l’assemblée générale, je pense que la famille du basket a réitéré sa légitimité, sa confiance à la Fédération Sénégalaise de Basket. Donc, nous sommes dans un environnement qui nous permet de reconquérir le titre caractérisé entre autre par la construction de Dakar-Aréna. Autre élément important sur le basket sénégalais, c’est l’instauration du siège de la Basketball African League (BAL) au Sénégal. Je pense que ce n’est pas quelque chose d’anodine. C’est important pour le développement de notre discipline qui est une discipline aussi importante pour que la BAL s’installe à Dakar. Vous voyez ce que cela implique pour le développement de notre discipline. Aujourd’hui, nous avons une Fédération qui est classée dans la catégorie A. Cela veut dire que nous avons une des meilleures Fédération au monde. Nous sommes une Fédération choisie par la FIBA pour bénéficier d’un programme qui porte sur deux aspects. Le premier aspect c’est un aspect purement matériel qui leur permettra d’atteindre leurs objectifs. Le deuxième également c’est de les assister sur le plan humain, sur le plan également de la conception des programmes de stratégies de développement. Donc aujourd’hui, je pense que depuis le basket existe au Sénégal, nous avons tous les éléments nécessaires de travailler dans la sérénité pour la reconquête du titre."
BASSIROU BADJI, ANCIEN COACH DES LIONS DU BASKET EN 1997 : «On doit tous être derrière l’entraîneur»
«Quel que soit le travail qu’on peut faire, quelle que soit l’orientation, on peut aller jusqu’au bout. Mais, il restera un bout de chance pour que nous puissions réussir. C’est sur la base de ça que nous voulons coute que coute faire en sorte que nous réussissions le challenge. Si nous voulons vraiment reconquérir le titre et le garder dans la pérennité, il serait souhaitable que nous puissions travailler dans la durée et faire en sorte que tous les éléments détectés qu’ils sont ici ou ailleurs qu’il ait des moments de travaux pendant lesquelles on regroupe tous ces éléments là et on travaille ensemble. Le basket est un jeu rapide, un petit terrain ou si on n’a pas la cohésion des joueurs aussi bien en défense qu’en attaque ça peut poser des problèmes. C’est dans ce domaine là que l’Etat doit essayer de pousser les entraineurs et la Direction Technique dans le travail qu’il doit concevoir puisse le faire régulièrement et faire en sorte qu’il n’y est pas d’arrêt parce qu’ici souvent les équipes ne travaillent que quand il y a Coupe d’Afrique ou échéances quelconques. L’autre aspect, c’est l’option des entraineurs car certains sont offensifs d’autres sont défensifs.
Dans la conception des majorités avec le style américain, beaucoup d’entraineurs optent pour le jeu offensif. Si on a de la réussite, le problème ne se pose pas mais si on n’a pas de la réussite le problème se pose. Il faut que dans les sélections que nous, entraineurs, essayons de voir dans quelle mesure on peut avoir des joueurs même s’ils ne sont pas talentueux mais qu’ils soient des défenseurs capables d’empêcher un attaquant quelle que soit sa force, sa technique de l’empêcher de pouvoir évoluer correctement. Ce qui permettrait à nos attaquants de scorer et aussi empêcher à l’adversaire de scorer et que nous puissions gagner. Ça doit faire partie des objectifs qu’on doit se fixer demain. L’autre aspect c’est l’objectif que le Sénégal se fixe, mais particulièrement l’entraineur. Si nous n’arrivons pas à avoir de bons conseils, nous risquons de perdre avant l’heure. L’autre objectif est le choix. Quand on choisit un entraineur, on a toutes les qualités qu’on veut de cet entraineur-là. Mais mon choix par rapport à cet entraineur ce n’est pas que lui seul puisse faire de résultats. Mais que toute l’équipe, tout le Sénégal soit autour de cet entraineur-là. Le joueur quel que soit son talent doit savoir qu’il a en face de lui un entraineur. Si tous les joueurs l’acceptent et qu’ils essaient de travailler dans l’optique de l’entraineur je pense qu’on aura aucun problème parce qu’on perd parfois des matches par de petites choses qui n’ont rien à voir avec la réalité»