Dans le cadre de son programme de modernisation de l’agriculture, le président Macky Sall a remis hier 200 unités de tracteurs équipés et de motoculteurs multifonctionnels accompagnés d’outils de travail à 100 producteurs. Félicitant le ministre Moussa Baldé pour le travail qu’il est en train d’abattre dans son département ministériel, le chef de l’Etat a invité les Sénégalais au consommer local.
Malgré les nombreuses avancées notées dans le secteur de l’agriculture, qui a d’ailleurs sauvé le Sénégal d’une récession économique l’année dernière, le président Macky Sall poursuit sa dynamique de modernisation du secteur agricole. Convaincu que c’est le seul moyen pour le pays d’atteindre la souveraineté alimentaire, le chef de l’Etat a procédé hier à la cérémonie de remise de près de 200 unités de tracteurs équipés et de motoculteurs multifonctionnels accompagnés d’outils de travail, destinés à 100 producteurs qui sont répartis entre des fédérations paysannes et des coopératives de groupements d’intérêts économiques. Mais, pour le locataire du Palais, l’Etat peut mieux faire. « Il nous faut premièrement réduire davantage notre dépendance aux aléas de la pluviométrie par une maitrise de l’eau, à travers les différents systèmes d’irrigation.
Deuxièmement, pousser l’extension des aménagements. Troisièmement, améliorer les chaines de valeurs, pour la conservation de la transformation locale des produits. Quatrièmement, il nous faut faciliter davantage l’accès des producteurs aux marchés urbains y compris les grandes surfaces. Nous avons d’ailleurs fait beaucoup d’efforts dans ce sens, avec la construction de routes et de pistes de désenclavement.
Cinquièmement, développer la culture du consommer sénégalais. Nous devons être les premiers clients de nos producteurs », a insisté le président de la République.
Pour lui, les Sénégalais doivent changer fondamentalement leur rapport avec l’agriculture. Et la première des choses à faire, selon le chef de l’Etat, c’est de ne plus considérer l’agriculture comme une activité que l’on pratique par défaut, juste parce qu’on ne trouve rien d’autre à faire. « Nous devons davantage rompre avec nos vieilles pratiques, tourner nos esprits et porter nos efforts vers l’agrobusiness, par des méthodes plus modernes et pour des productions à grande échelle. C’est la seule façon d’assurer notre autosuffisance alimentaire », explique le locataire du Palais, indiquant ainsi que c’est l’objectif recherché à travers la remise du matériel aux producteurs, venus des différentes régions du Sénégal. « A travers ce soutien que vous apporte l’Etat », déclare-t-il à leur endroit, « nous voulons relever avec vous le défi de l’agriculture moderne et être plus productifs pour l’autosuffisance alimentaire et l’exploitation ». « Ensemble continuons de travailler pour la révolution agricole en cours », soutient Macky Sall.
MACKY SALL S’ORIENTE VERS LE FUTUR AVEC LE PR. MOUSSA BALDE
Réaffirmant toute sa confiance et sa satisfaction au ministre Moussa Baldé pour le travail qu’il est en train d’accomplir dans son département ministériel, le président de la République se tourne déjà vers l’avenir avec lui pour continuer la modernisation de l’agriculture sénégalaise. « M. le ministre Moussa Baldé, je tenais à vous féliciter de la manière dont vous conduisez le département si important de l’agriculture et de l’équipement rural. M. le ministre de l’Agriculture, cette étape franchie, d’autres programmes de plus grandes envergures suivront pour renforcer la dynamique de modernisation, de diversification et de valorisation de notre filière agricole.
C’est la raison pour laquelle, à compter de l’année dernière, j’ai porté le budget de la campagne agricole de 40 à 60 milliards de francs et cela a été renouvelé pour 2021 », a ajouté Macky Sall.
Parlant du financement du matériel destiné aux 100 producteurs, le chef de l’Etat a, après avoir remis symboliquement les clés aux représentants des 14 régions du Sénégal, expliqué : « nous avons pu mobiliser 5 milliards 200 mille, dont 2 milliards par le ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural et une ligne de crédit concessionnel accordée par laDER/FJ pour 1 milliard 225 millions et 750 millions de la Banque agricole. Ces ressources permettront en partie de soutenir 100 les bénéficiaires ici présents, répartis entre des fédérations paysannes, des coopératives de groupements d’intérêts économiques qui pourront chacun disposer d’un tracteur neuf, équipé. Le reste, soit 1 milliard 200 millions mobilisés par la DER/FJ, sera affecté au renouvellement de petits matériels agricoles au profit de 600 petits producteurs ».
Poursuivant, Macky Sall informe que pour la campagne agricole 2021, la Délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des Femmes et des Jeunes (DER) a mis en place une ligne de crédit de 15 milliards pour la filière anacarde, en plus des 3 milliards d’achat d’engrais et de semences. De plus, note-t-il, grâce au soutien de la Banque africaine de Développement, 29 tracteurs et 67 motoculteurs multifonctionnels ont été acquis.
LA RECURRENCE DES VOLS DE BAGAGES ECORNE L’IMAGE DE L'AIBD
A travers un communiqué rendu public mercredi, l’Aibd Sa a annoncé l’ouverture d’une enquête pour connaître les causes de ces vols devenus récurrents depuis quelque temps
Depuis quelques jours, des voyageurs débarquant à l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) de Diass se plaignent des vols de leurs bagages au niveau de la plateforme aéroportuaire. C’est pour éclairer la lanterne des Sénégalais que Aibd Sa annonce l’ouverture d’une enquête.
A travers un communiqué rendu public hier, l’Aibd Sa a annoncé l’ouverture d’une enquête pour connaître les causes de ces vols devenus récurrents depuis quelque temps. Soutenant que des passagers se plaignent avec véhémence de vols ou de spoliation de leurs bagages à leur arrivée à l’Aibd, Doudou Ka et ses services estiment qu’en pareil cas, «l’aéroport final de destination est le plus souvent incriminé, même si au cours du trajet, ces bagages ont transité parfois par plusieurs autres aéroports».
Pour autant, soulignent-ils, «la direction générale d’Aibd Sa ainsi que l’ensemble des autorités aéroportuaires concernées, notamment le gestionnaire de l’aéroport, Las, ainsi que les compagnies aériennes, expriment leurs regrets et se désolent que de telles forfaitures soient de nature à ternir l’image de marque de ce nouvel aéroport, vitrine de la Teranga sénégalaise».
Toutefois, la direction précise que le processus d’acheminement des bagages au niveau de l’Aéroport International Blaise Diagne, du débarquement à la livraison, est transparent et normé. «Premièrement, les compagnies aériennes positionnent toujours des agents de sûreté au niveau des soutes et les bagages sont escortés jusqu’à leur déchargement. Deuxièmement, la distance entre le parking-avion et la zone de livraison des bagages est relativement assez courte et l’itinéraire parsemé de caméras de surveillance qui fonctionnent 24h/24 Aibd Sa», affirment Doudou Ka et ses collaborateurs.
Prenant toutefois acte de ces différentes récriminations, la direction de l’Aibd Sa «a engagé toutes les structures concernées, notamment le gestionnaire, la société d’assistance au sol, la société responsable de la sûreté aéroportuaire, les compagnies aériennes, les forces de défense et de sécurité et la Haute autorité des Aéroports du Sénégal, pour ouvrir une enquête afin de faire la lumière sur ces accusations». Elle ajoute que les accusations sont prises très au sérieux, «car elles sont de nature à saper les efforts réalisés au quotidien ainsi que les importants investissements de modernisation en cours pour renforcer la sécurité des biens et des passagers de notre aéroport».
MAMOUR DIALLO DEZINGUE OUSMANE SONKO ET RASSURE LES JEUNES
Mamadou Mamour Diallo sort de son mutisme. Il a profité du forum consacré aux jeunes de Louga pour solder ses comptes avec Ousmane Sonko.
Le président du «Mouvement Dolly Macky» (Mdm), Mamadou Mamour Diallo a organisé hier un forum sur l’emploi et l’orientation des jeunes de Louga. Occasion saisie par l’ancien Directeur des Domaines pour décocher des flèches incendiaires au leader du Pastef débouté par la Chambre d’accusation de la Cour d’Appel dans l’affaire des 94 milliards Fcfa. Ragaillardi par cette décision, il estime qu’aucun tribunal ne pourra démontrer qu’il a soustrait un seul centime de l’Etat.
Mamadou Mamour Diallo sort de son mutisme. Il a profité du forum consacré aux jeunes de Louga pour solder ses comptes avec Ousmane Sonko. «En tant qu’accusé, j’avais dit jusqu’au dernier souffle de ma vie, aucun tribunal ne pourra démontrer que Mamour Diallo a soustrait dans le budget de l’Etat 94 milliard», a déclaré l’ancien directeur des Domaines avant d’ajouter : «S’agissant de ce monsieur (Ndlr : Ousmane Sonko), je lui conseillerais de se concentrer sur ses affaires qui le poursuivent et qui intéressent particulièrement les Sénégalais.
Pour la première fois dans l’histoire politique de notre pays, un candidat à la magistrature suprême a été accusé de faits aussi graves que le viol». Ironique, il estime que les Sénégalais veulent savoir la vérité dans cette affaire. Par conséquent, il invite le leader du Pastef à aller répondre au tribunal au lieu de faire dans le dilatoire. Et de décréter avec force que les «Sénégalais n’accepteront jamais d’élire à la tête du pays un individu accusé de faits aussi graves que le viol». Selon le leader du Mdm, les populations ont fini de découvrir le véritable visage de l’ancien inspecteur des Impôts et Domaines.
MAMOUR DIALLO ANNONCE UNE VAGUE DE DEFECTIONS DANS LES RANGS DU PASTEF
Trouvant que les Sénégalais savent prendre leurs responsabilités, Mamadou Mamour Diallo annonce que Pastef connaitra des vagues de démissions dans les prochaines semaines. «On va assister à une véritable saignée dans ce parti parce que tous ces hommes de valeur n’accepteront pas d’être dirigés par un homme comme ça», affirme-t-il. A propos du forum proprement dit, Mamadou Mamour Daillo indique que des initiatives doivent être prises pour accompagner les jeunes et matérialiser la vision du président de la République. «Tous les parents sont préoccupés par l’avenir de leurs enfants. Heureusement que nous avons la chance d’avoir un dirigeant qui a de la vision. La seule ambition du Président Macky Sall est d’offrir aux jeunes la chance de réussir ici dans ce pays. Je ne ménagerai aucun effort pour soutenir les jeunes de Louga, dans toutes leurs épreuves pour qu’ils réussissent», s’est engagé Mamadou Mamour Diallo.
OUSMANE SONKO VA SAISIR LA COUR DE CASSATION
Dénonçant une justice complice d’une vaste entreprise d’escroquerie, le leader de Pastef /Les Patriotes, qui a connu un énième revers dans l’affaire des 94 milliards, ne lâche toujours pas le morceau.
Dénonçant une justice complice d’une vaste entreprise d’escroquerie, le leader de Pastef /Les Patriotes, qui a connu un énième revers dans l’affaire des 94 milliards, ne lâche toujours pas le morceau. Après la décision de la Chambre d’accusation de la Cour d’Appel qui a confirmé le refus d’informer, Ousmane Sonko va saisir la Cour de cassation
Bien que débouté par la Chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Dakar dans l’affaire des 94 milliards FCFA, Ousmane Sonko ne s’avoue pas vaincu. En effet, il a décidé de saisir la Cour suprême en vue de remplir largement son rôle de citoyen et de vigie en usant de tous ses droits de recours.
«Pour épuiser la procédure, et sans illusion aucune, nous avons demandé à nos avocats de saisir la Cour de Cassation», a publié l’ancien inspecteur des Impôts et Domaines sur sa page Facebook. Interprétant l’arrêt de la Chambre d’accusation de la Cour d’Appel qui a refusé d’informer dans l’affaire qui l’oppose à Mamour Diallo (ancien directeur des Domaines), Ousmane Sonko déclare : «Cher s compatriotes, on peut vous voler des milliards de francs de vos impôts avec la bénédiction d’une certaine justice aux ordres de Macky Sall.» .Il reproche à la Chambre d’accusation de faire dans “un zèle et une précipitation inexplicables” pour confirmer le refus d’informer du défunt doyen des juges, Samba Sall. «On n’en attendait pas plus de ce juge : quand on est pressenti au remplacement du procureur de Macky Sall, il faut bien donner des gages à ce dernier qui considère que les postes de procureur, doyen des juges, présidents du Conseil constitutionnel et de la Cour suprême, entre autres, lui appartiennent et leurs occupants lui doivent docilité et obéissance», martèle le leader des patriotes.
A ses yeux, le refus d’informer de la Chambre d’accusation signifie qu’il y a eu escroquerie, mais il ne revient pas à Ousmane Sonko, citoyen sénégalais et député représentant du peuple de le dénoncer. «Voilà à quoi une partie importante de notre justice est réduite. Triste pour tous ces magistrats encore debout et fiers qui souffrent plus que tous de ce spectacle désolant de soumission volontaire à l’Exécutif», se désole-t-il. Administrant une volée de bois vert à Serigne Bassirou Guèye, Ousmane Sonko indique : «Le procureur de Macky Sall vous dit qu’il lui est égal que des milliards de vos impôts soient subtilisés par des caciques du régime. Lui est beaucoup plus préoccupé par la traque des opposants à son maître.» Pour corroborer ses accusations, il estime que le procureur Serigne Bassirou Guèye a sur sa table la plainte qu’il avait déposée en 2017 et «l’excellent rapport de l’Ofnac de 2019», mais «refuse de lever le plus petit doigt pour la simple raison que les escrocs sont affiliés à l’Apr et qu’il s’agit d’un butin partagé à plusieurs niveaux par le biais des ristournes».
Dans la même veine, il a rappelé le rôle du doyen des juges, Samba Sall dans cette affaire. Selon lui, ce dernier, après avoir enregistré sa plainte et l’avoir entendu, a préféré refuser d’informer arguant qu’il n’avait pas qualité à agir lorsque l’argent de 15 millions de Sénégalais est volé par une poignée de personnes. «Rien de surprenant là aussi : feu le doyen des juges m’avait avoué devant mes avocats et son greffier, lors de notre dernier face-à-face le 3 mars 2021, qu’il s’était fait taper sur les doigts par toute la hiérarchie étatique pour m’avoir simplement entendu en 2019 en qualité de partie civile», confesse le patron de Pastef.
LA SENELEC MET EN PLACE UN PROJET DE 13 MILLIARDS F CFA
Un poste injecteur d’une valeur de 13 milliards pour la densification et la sécurisation du réseau électrique sera bientôt disponible et fonctionnel à Guédiawaye.
L’hôtel de Ville de Guédiawaye a abrité hier une cérémonie de remise de don de matériel de la Société nationale d’électricité (SENELEC) au profit des femmes de cette localité, en présence des représentants de l’Union européenne et du maire Aliou Sall. Une occasion saisie par le directeur de la boîte, Pape Demba Bitèye, pour annoncer la livraison très prochaine du poste injecteur de Guédiawaye. Un projet de 13 milliards destiné à améliorer l’approvisionnement de la banlieue dakaroise en électricité.
Un poste injecteur d’une valeur de 13 milliards pour la densification et la sécurisation du réseau électrique sera bientôt disponible et fonctionnel à Guédiawaye. Ce, pour l’amélioration de l’approvisionnement en électricité, vu la forte demande qui prévaut dans cette zone avec l’avancée démographique.
L’annonce a été faite hier par le Directeur général de la Société nationale d’électricité (SENELEC) au cours d’une cérémonie de remise de don de matériel aux groupements féminins du département de Guédiawaye, suivie d’une visite de chantiers du site où est prévu l’injecteur en construction. Un don qui s’inscrit dans le cadre de la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et du Projet d’appui au secteur de l’électricité (PASE).
« Notre présence aujourd’hui à Guédiawaye revêt une symbolique particulière, car c’est dans le Département de Guédiawaye que nous avons choisi d’implanter le projet le plus emblématique du PASE : je veux parler du poste injecteur de Guédiawaye, d’un coût global de 13 milliards de F CFA qui va mieux sécuriser et densifier l’alimentation en électricité de toute la banlieue. Ceci est bien entendu le fruit d’un partenariat avantageux entre SENELEC, la Banque mondiale, l’Union européenne et la Banque européenne d’investissement, dans le cadre du Projet d’appui au secteur de l’électricité (PASE) », a-t-il déclaré.
Poursuivant, Pape Demba Bitèye ajoute : « Permettez-moi de rappeler que le PASE a pour mission principale de réduire les pertes techniques et commerciales de la SENELEC, de renforcer la fiabilité des services d’électricité, particulièrement à Dakar et environs, de définir une vision à long terme pour le secteur et d’améliorer l’accès à l’électricité, notamment dans les régions de Dakar et du Sud. »
Revenant sur l’importance du don, le Directeur général de la SENELEC Pape Demba Bitéye affirme : « Aujourd’hui à Guédiawaye, la SENELEC vient exprimer sa solidarité et son soutien à une frange importante de la population à savoir les femmes.
A travers cette démarche, la SENELEC poursuit un double objectif à savoir contribuer à la promotion de la femme à travers un usage productif de l’électricité, et puis favoriser l’accès universel à l’électricité. En effet, l’accès universel à l’électricité ne saurait être réalisé sans opérer une discrimination positive à l’égard des femmes.
C’est pourquoi la SENELEC, dans le cadre du PASE, a réservé un traitement particulier aux femmes avec la mise en œuvre d’un ambitieux programme destiné à améliorer les conditions de vie des ménages vulnérables, accroître les usages productifs de l’électricité et contribuer à l’autonomisation économique des femmes », avant d’inviter les bénéficiaires à en faire bon usage par une distribution et une gestion transparentes.
Cet appui de la SENELEC a été bien apprécié par le maire de Guédiawaye, Aliou Sall, et les femmes bénéficiaires qui affirment que cela va contribuer à la lutte contre la pauvreté dans cette localité. Ce don d’un montant de 83 millions 845 mille 200 francs au profit d’une dizaine de groupements féminins est composé, entre autres, d’unités de transformation, de céréales locales et de légumineuses, d’appareils électroménagers, de motos tricycles et va contribuer davantage à l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie.
LES FRANCS-MAÇONS DU SENEGAL EN CONCLAVE A NGOR DU 16 AU 30 JUILLET
Les francs-maçons du Sénégal ont beau cultivé la discrétion, mais les organisations de défense des valeurs socio-religieuses ne les lâchent pas d’une semelle.
Grosse révélation des organisations de défense des valeurs socio-religieuses, Jamra & Mban Gacce. Dans une note rendue publique hier, elles ont annoncé que la Grande Loge maçonnique du Sénégal, qui a procédé à l’intronisation de son nouveau Grand Maître, sera en conclave du 16 au 30 juillet au niveau de leur Temple de Ngor
Les francs-maçons du Sénégal ont beau cultivé la discrétion, mais les organisations de défense des valeurs socio-religieuses ne les lâchent pas d’une semelle. Après avoir annoncé, le 4 juin dernier, la tenue de l’assemblée générale des francs-maçons sénégalais en vue d’introniser le nouveau maitre, l’Ong Jamra revient à la charge pour faire une grosse révélation.
Après la passation de service le 5 juin dernier entre Me Yérim Thiam (célèbre avocat au barreau Dakar) et son successeur Charles Médor, les francs-maçons sénégalais regroupés sous le label Grande Loge du Sénégal vont entrer en conclave dès la fin de la semaine. «C’est finalement en leur Temple de Ngor que se dérouleront leurs travaux maçonniques, les 16 et 30 juillet à 20h», alertent les bureaux exécutifs de Jamra & Mbañ Gacce dans un communiqué publié hier.
Ils ajoutent que le nouveau “Khalife général koullou Francs-maçons du Sénégal”, n’a pas perdu de temps, puisqu’ «en vertu de l’article 35 du Règlement Général de la Grande Loge du Sénégal, il vient d’instruire le “Vénérable Frère”, de convoquer et de présider les travaux de la (“Respectable Loge”),“Terre Sacrée” jusqu’à l’installation du nouveau (“Vénérable maître”). Compte tenu de tout cela, Mame Makhtar Guèye et ses camarades ont appelé à l’intensification du combat contre ces “bouffeurs de curés” pour nommer les francs-maçons qui n’ont jamais caché leur volonté de bâtir une société sans Dieu.
Car, selon Jamra et Mbañ Gacce, l’arrêt préfectoral du 31 janvier 2018 de l’Etat sénégalais qui avait opposé une fin de non-recevoir à ceux qui avaient failli, le temps de ces assises maçonniques, transformer ce pays béni où reposent Bamba, Maodo, Baye Niasse, Baye Laye en plateforme d’élargissement des rangs de leurs Ordres occultes, n’étaient pour les francs-maçons sénégalais qu’une manière de reculer pour mieux sauter ! C’est pourquoi, l’Ong Jamra et l’Observatoire de veille et de défense des valeurs culturelles et religieuses, Mbañ Gacce, alertent sur les manœuvres multiformes de vassalisation de nos mœurs socio-religieuses. «Lesquelles stratégies se précisent chaque jour davantage, tantôt sous la forme d’un diktat maçonnique néocolonial, porté par le Grand Orient de France, ou sous les apparences d’une propagande insidieuse de lobbies LGBT français, dans l’espace public sénégalais», soulignent Mame Makhtar Guèye et Cie.
En définitive, ils estiment que «le plus virulent de ces lobbies LGBT français (ADHÉOS), avec une mentalité de Seigneur féodal, a eu l’outrecuidance de porter plainte, le 18 mai dernier, auprès du ministre de l’Intérieur français contre les Khalifes Ababacar Sy Mansour et Mountakha Mbacké, afin qu’il leur soit formellement signifié une interdiction de séjour sur tout le territoire national français pour avoir osé parapher la pétition proposée par la coalition “And sameu jikoyi”, qui prône le renforcement des sanctions pénales, contre les frasques provocatrices récurrentes dans l’espace public des LGBT».
L’INQUIÉTUDE LIÉE À LA 3E VAGUE ÉPIDÉMIOLOGIQUE PLUS ACTUELLE QUE JAMAIS
Dakar, 15 juil (APS) - La presse quotidienne continue de relayer fortement les inquiétudes relatives au regain de la pandémie à coronavirus au Sénégal.
"La 3e vague de Covid confirmée par un record de 733 nouveaux cas en 24 h", constate le quotidien Vox Populi citant le bulletin épidémiologique publié mercredi par le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
"À la date d’hier mercredi, il n’y avait aucun lit disponible pour les malades nécessitant de l’oxygène et ceux qui doivent être admis en Réa-Covid dans les centres de traitement des épidémies de Dakar", la capitale, qui représente l’épicentre de l’épidémie, signale L’Observateur.
Il rapporte que cette situation "a provoqué des transferts vers les établissements privés dont certains réclament au patient une caution d’au moins 2 millions de francs CFA", d’où la manchette du journal : "La caution contre la mort".
Un détail saisissant confié au journal par le directeur de la lutte contre la maladie : "La quantité d’oxygène qui se consommait en une année en temps normal peut être consommée en un mois avec la pandémie", selon docteur Babacar Guèye.
Dans ce contexte, le journal Le Quotidien juge l’Etat "anesthésié", le Sénégal se retrouvant "dans le creux de la vague alors que qu’aucune stratégie n’est encore définie", alors même que l’observance des gestes barrières est "jetée aux corbeilles".
Aussi, en Conseil des ministres, le président Macky Sall a-t-il demandé "à intensifier la remise à niveau des centres de traitement des épidémies (CTE)" et "à procéder à la relance du comité national de gestion des épidémies", indique Le Quotidien.
Le Soleil note que dans le même temps, Macky Sall a insisté "sur le respect des gestes barrières". Le quotidien Tribune, parlant de l’association Tabaski-coronavirus, prévient pour sa part contre "une marinade explosive".
"Une chaîne de contamination plus dynamique avec l’irruption d’un variant qui élargit la cible des proies du virus, c’est la psychose totale en cette veille de tabaski où les populations ont plutôt la tête au festin et au sacrifice rituel", écrit Kritik’.
"La crainte que les mouvements des populations explosent le rythme de la contamination est bien réelle, alors que le dispositif médical, à bout de souffle, traîne un manque de vaccins qui risque davantage d’exposer les populations", ajoute-t-il.
"Un cocktail plus qu’explosif, pour ne pas dire une marinade pimentée, qui remet le virus au centre de toutes les attentions", conclut Kritik’, Wa Grand place faisant observer que les médecins se trouvent "dans un +burn out+ total".
Lii quotidien note que le gouvernement et le ministre de la Santé et de l’Action sociale en particulier, sont appelés "à se remettre au travail, afin d’asseoir +la maîtrise rapide de cette nouvelle poussée de la pandémie+", conformément aux instructions du président de la République.
Or, si l’on en croit Walfquotidien, l’Etat se trouve "entre deux feux", que sont "le marteau des médecins et l’enclume des populations". Ce qui fait que le chef de l’Etat "pourrait être amené à prendre des mesures drastiques pour faire face à la crise sanitaire dont la troisième vague devient particulièrement inquiétante".
"Toutefois, analyse Walfquotidien, il pourrait être confronté à la résistance des populations qui lui reprocheront d’avoir manqué de donner le bon exemple avec les rassemblements lors de ses tournées économiques à travers le pays".
"Tout le monde doit avoir peur !", s’exclame Tribune. En dépit de chiffres donnant "des sueurs froides", la masse, au vu de son comportement, "semble donner l’impression d’ignorer la résurgence de la pandémie, qui est en train de faire des ravages chez les jeunes, les adultes et les personnes âgées", ajoute le même journal.
"Inquiétude et espoir", tempère le quotidien Enquête, selon lequel la nouvelle vague, beaucoup plus contagieuse certes, "est, jusque-là, moins mortelle et moins grave". Il cite un épidémiologique qui explique : "50 à 60% des cas sont des jeunes…il y a beaucoup de cas, mais moins de décès".
D’autres détails sont donnés par le journal, citant les "dernières études de l’Institut Pasteur de Dakar", selon lesquelles de "1% il y a quelques semaines, à 30%", le variant delta "continue sa montée en puissance au Sénégal".
Divers sujets de second plan sont au menu des quotidiens. Le Soleil par exemple s’intéresse à la remise de 200 tracteurs et motoculteurs aux agriculteurs sénégalais.
"La dynamique de mécanisation se poursuit", dit-il à travers sa une. "Macky poursuit la modernisation agricole", renchérit le quotidien L’As. "Macky Sall gâte les producteurs et annonce la révolution agricole", insiste Le Témoin quotidien, alors que Sud Quotidien, très éloigné de ce sujet, traite de la question du cumul des mandats publics.
"Entre incompatibilité et mal gouvernance", lit-on à la une du journal, selon lequel la question de la limitation des mandats "est sans doute l’une des réformes majeures passées sous silence par le dernier dialogue politique".
Il estime que la problématique du cumul des mandats électifs locaux ou nationaux électifs avec des fonctions nominatives "pose un réel souci de gouvernance au Sénégal avec des élus locaux qui gouvernent par procuration".
674 NOUVEAUX CAS ENREGISTRÉS CE JEUDI
Ces nouvelles infections ont été détectées sur les 2617 tests réalisés, soit un taux de positivité de 25,75%
Dakar, 15 juil (APS) – La troisième vague de Covid-19 se confirme de plus en plus avec le recensement ce jeudi de 674 nouveaux cas, selon le dernier bilan épidémiologique du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Ces nouvelles infections ont été détectées sur les 2617 tests réalisés, soit un taux de positivité de 25,75%.
Parmi les nouveaux cas dépistés, 257 sont des cas contacts suivis par les services sanitaires. Les 417 autres sont issus de la transmission communautaire.
La région de Dakar reste l’épicentre de la maladie avec 330 de ces cas dont on ignore la source de la transmission. Ils sont répartis entre les départements de Dakar (169), de Rufisque (66) de Keur Massar (44), de Guédiawaye (26) et de Pikine (25).
Les autres cas communautaires ont été détectés dans des localités comme Touba (15), Dahra (9), Thiès (8), Tivaouane (7).
Le ministère de la Santé précise qu’aucun cas importé n’a été enregistré au cours des dernières 24 heures.
Selon le ministère de la Santé, 158 patients suivis ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris, alors que 23 cas graves se trouvent dans les services de réanimation.
Durant les dernières 24 heures, 6 décès ont été enregistrés. L’état de santé des autres patients reste stable.
A ce jour, 48 270 cas ont été déclarés positifs au Sénégal. Au total, 42 843 patients ont guéri de la maladie, tandis que 1 209 autres sont décédés. De fait, ils sont encore 4 217 malades sous traitement.
Mercredi, 4881 personnes ont été vaccinées, portant à 595 850 le nombre de celle ayant au moins reçu une dose.
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale exhorte encore les populations au respect strict des mesures de prévention individuelle et collective.
«LA FILIERE ANACARDE RISQUAIT DE SUBIR UN CHOC SANS PRECEDENT…»
ENTRETIEN AVEC : AASIYA GAYE (RESPONSABLE CHAÎNES DE VALEUR À LA DER/FJ)
C’est pour éviter le pire à la filière anacarde confrontée à la crise sanitaire due à la Covid-19 que la Délégation pour l’entreprenariat rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ) a injecté dans le secteur environ 12 milliards de francs Cfa, révèle Aasiya Gaye, Responsable structuration des chaînes de valeur dans cet organisme public
Qu'est-ce qui explique le choix porté sur la filière de l’anacarde?
Dans le cadre de sa stratégie d’intervention d’appui au financement de l’entreprenariat, la DER/FJ s’est engagée dans la structuration des chaînes de valeur qui constitue un de ses trois guichets de financements. Dans cette démarche, la Délégation priorise les filières porteuses, à fort potentiel et dont la transformation et la valorisation restent des problématiques entières. C’est dans ce cadre que nous nous sommes engagés dans le financement de la filière anacarde dans les régions de Ziguinchor, Kolda et Sédhiou qui, risquait de subir un choc sans précédent, face au repli des acteurs étrangers qui en étaient les principaux investisseurs dans le contexte de la COVID-19. A cet effet, la DER/FJ, avec ses institutions financières partenaires (BNDE, La Banque Agricole, CMS et PAMECAS), a mis à la disposition des acteurs une ligne de financement de 12 milliards de FCFA pour favoriser l’exportation et la transformation de la noix de cajou par des opérateurs sénégalais.
Pourquoi avoir financé seulement les commerçants exportateurs et non les producteurs et transformateurs?
Les commerçants exportateurs ne représentent qu’une catégorie d’acteurs parmi ceux que nous avons accompagnés. La DER/FJ est impliquée dans le financement de l’ensemble des maillons de la chaîne de valeur, de la production à la transformation et à l’export. Ainsi des GIE et autres entrepreneurs individuels intervenant dans la transformation ont aussi été accompagnés dans le cadre de cette campagne. C’est le cas du GIE de Camaracounda dont l’unité de transformation a été réhabilitée pour leur permettre de passer à l’échelle, mais aussi d’autres unités de transformation entièrement mises en place dans la région naturelle de la Casamance mais aussi à Sokone. La transformation sur site de nos produits locaux est au cœur de l’intervention de la DER/FJ car elle permet de créer de la valeur ajoutée. (…) Ainsi, trois projets d’unités de transformation industrielles dans le Sud sont en cours de traitement par nos équipes en plus des unités de transformation dans les autres filières telles que le lait dans les autres zones agro-écologiques. De même pour accompagner les efforts de production, il est aussi prévu des hangars de stockage afin de limiter les pertes et de mitiger les risques de spéculations sur le prix des produits.
Sur quelle base s'est fait le dispatching des 12 milliards de francs Cfa?
Les acteurs ont été organisés en association ou groupement afin de bénéficier des financements conformément aux procédures de traitement en vigueur à la DER/FJ, à savoir les analyses techniques et financières, les visites de terrain et la présentation des dossiers en comité d’investissement. Pour le cas précis des financements à l’exportation, les procédures de nos banques partenaires ont aussi été appliquées dans le cadre des opérations de cofinancement.
Quels sont les produits de financement proposés aux commerçants exportateurs et à quels taux d’intérêt?
Pour les commerçants exportateurs, nous avons mis en place des lignes de financement en cofinancement avec les institutions financières partenaires susmentionnées. La cible est bien connue de ces institutions mais le concours de la DER/FJ leur a facilité l’accès au crédit à des conditions soutenables. En effet, le taux d’intérêt est plafonné à 8% du taux effectif global (TEG) sur ce produit.
La DER/FJ poursuivra-t-elle son appui au secteur de l’anacarde pour la campagne 2021/2022?
Avec la mise en œuvre du Projet d'Appui et de valorisation des initiatives entrepreneuriales (PAVIE), la DER/FJ a un programme plus large pour 2021/2022 pour la filière oléagineuse, avec notamment le financement de producteurs et d’exportateurs d'anacarde et la mise en place d’unités de transformation de la pomme et de la noix de cajou. Par ces investissements, la DER/FJ souhaite renforcer les capacités de production et de commercialisation des PME sénégalaises pour favoriser la transformation de nos produits locaux sur notre territoire et promouvoir le label du «Made in Sénégal» dans les chaînes agroalimentaires.
ZIGUINCHOR, MOTEUR DES EXPORTATIONS SENEGALAISES D’ANACARDE MALGRE LA COVID-19
Le chiffre est précis : 39 477 tonnes de noix de cajou ont été exportées à partir du port de Ziguinchor durant la campagne commerciale de l’anacarde 2020-2021.
Au titre de la campagne commerciale de l’anacarde 2020–2021, la zone Sud du pays a exporté à partir du port de Ziguinchor presque 40.000 tonnes de noix d’acajou, en baisse de 28,62%par rapport aux chiffres de la campagne 2019-2020. Un niveau d’exportation impacté par la crise sanitaire de la Covid-19 mais jugé satisfaisant par les commerçants exportateurs de noix de cajou appuyés par la Délégation de l’entrepreneuriat rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ). Néanmoins, le secteur souffre d’une absence de statistiques globales et fiables pour une meilleure structuration.
Le chiffre est précis : 39 477 tonnes de noix de cajou ont été exportées à partir du port de Ziguinchor durant la campagne commerciale de l’anacarde 2020-2021. Selon Ousmane Kâ, chef du Service régional du commerce de Ziguinchor joint au téléphone par Sud Calame, il y a baisse des productions exportées par rapport à la campagne 2019- 2020. «Pour 2019, la quantité exportée est évaluée à 55.311 tonnes, soit une valeur financière d’environ 27 milliards 182 millions de Francs CFA», a-t-il indiqué. Un recul en valeur relative de 28,62%. Les statistiques concernant les quantités exportées au niveau national ne sont pas disponibles ou n’ont pas été encore publiées, a-t-il précisé.
D’après le commissaire Kâ, la fermeture des frontières, la non prise en compte du tonnage habituel provenant de la Guinée Bissau et la faible présence des acheteurs asiatiques, Indiens et Thaïlandais surtout, sont les principales causes de la chute des exportations.
Toutefois, la campagne actuelle enregistre des résultats meilleurs que celle de 2018-2019, l’année d’entrée en vigueur de l’interdiction de l’exportation des noix de cajou par la voie terrestre. «En 2018, quand la mesure est entrée en vigueur, on était à 31.871 tonnes», renseigne M. Ka. Jusqu’en 2017, la quasi-totalité des noix destinées à l’exportation à partir des régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor passaient par le port de Banjul, en Gambie.
Par exemple, en 2017, seules 56 tonnes ont transité à partir du port de Ziguinchor, révèle notre interlocuteur. Une situation déplorée par les acteurs de la filière qui, dans le but d’augmenter le flux au port de Ziguinchor pour générer des emplois au niveau local, ont sollicité et obtenu de l’Etat, l’interdiction de l’exportation de noix de cajou par la voie terrestre, pour favoriser celle fluviomaritime entrée en vigueur, dès 2018. Ainsi donc, malgré le contexte de pandémie de la Covid-19, avec son corolaire de dégâts dans de nombreux secteurs d’activités, la filière anacarde dans la zone Sud du pays semble avoir tiré son épingle du jeu, se réjouit Ousmane Kâ. «En tant que chef du Service régional du commerce de Ziguinchor, j’étais pessimiste au début. Je me réjouissais de pouvoir atteindre la barre des 25.000 tonnes exportées. Avec 40 000 tonnes, c’était inespéré», souligne-t-il.
LA DER, PREMIER SOUTIEN DES COMMERÇANTS
Les appréhensions des acteurs de la filière anacarde nées de la fermeture des frontières liée à la pandémie de la Covid-19 ont été levées grâce aux mécanismes d’accompagnement et de financement mis à disposition par l’Etat. «Grâce à l’appui de certaines structures comme la Délégation à l’entrepreneuriat rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ), une somme de 12 milliards de francs Cfa a été débloquée pour accompagner les acteurs locaux de la filière, mais aussi pour permettre un bon déroulement de la campagne de commercialisation des noix de cajou, malgré le contexte de Covid-19», renseigne le Commissaire Kâ. Selon le président des commerçants exportateurs d’anacarde, Boubacar Konta, cet appui de la DER/FJ d’un montant de 7,6 milliards de francs CFA via différentes banques de la place a été une aubaine pour combler le vide créé par le retard de participation des Indiens et des Thaïlandais. Ceux-ci avaient l’habitude de préfinancer la collecte de noix en divers endroits du pays. de leurs partenaires sénégalais. «Avant l’intervention de la DER/FJ, le prix du kilo d’anacarde dans le monde rural se situait entre 200 et 250 francs Cfa. Après l’arrivée du financement, on a pu acheter le kilo jusqu’à 500 et 550 francs Cfa directement chez les producteurs. On pouvait donc craindre une chute drastique du prix au kilo sans le soutien de l’Etat», se réjouit Boubacar Konta.
COMPTES ET COMPLAINTES DES ACTEURS
En dépit du soutien multiforme de l’Etat, une difficulté particulière a mis en colère des acteurs de la filière. «Nous avions signé des contrats stipulant des quantités précises à exporter. Au final, nos différents partenaires ont révisé à la baisse ces quantités. En plus de la chute du cours du dollar, cela a impacté nos calculs et nos prévisions», se plaint Boubacar Konta. Les producteurs, maillon important de la chaîne de valeur de la filière, étalent eux aussi leurs complaintes et pestent d’avoir été laissés en rade, notamment dans le financement débloqué par l’Etat. «Pour la campagne passée, le prix au kilo n’était pas fixe. Nous avons donc pu vendre nos récoltes de 350 à 500 francs Cfa le kilo. Mais ce prix de 500 francs n’a tenu qu’une semaine… L’accompagnement de l’Etat nous a fait défaut. Aujourd’hui, je me prépare à défricher mon champ d’anacarde en espérant que quelqu’un pourrait me prêter une somme que je rembourserai dès que j’aurais écoulé ma production », se lamente Jean Coly, producteur d’anacarde joint au téléphone par Sud Calame. Point-focal des producteurs dans la zone de Bankaoulé proche de Dieubeneu, à quelques encablures de l’aéroport de Ziguinchor, Jean Coly fait part de ses échecs à obtenir une aide des structures de l’Etat comme le Fonds de garantie des investissements prioritaires (FONGIP). Son objectif était de réfectionner le vieux château d’eau qui se trouve dans son verger de 4 hectares, pour le raccorder au puits qu’il entend creuser en cas de financement.
LES UNITES DE TRANSFORMATION, ESPOIR DE LA FILIERE
La création et le développement d’unités de transformation dans la région sud du pays préfigurent des lendemains prometteurs pour la filière anacarde, espère le chef du Service régional de commerce de Ziguinchor. «Avant 2020, une seule industrie de transformation était fonctionnelle, la Société de commercialisation des produits locaux (SCPL). Elle a fait passer sa capacité de transformation de 240 à près de 4.000 tonnes par an. Trois autres unités ont été créées au cours de l’année dernière, elles évoluent toutes dans le maillon de la transformation», se réjouit Ousmane Kâ. «Tout le monde est conscient que seule une politique de valorisation de la transformation permettra de créer non seulement de la richesse mais aussi et surtout des emplois», ajoute-t-il. Avec, cependant, un grand mystère sur les quantités de noix de cajou transformées par ces nouvelles unités.
UNE FILIERE SANS DONNEES STATISTIQUES NATIONALES
L’absence de données fiables sur la production nationale d’anacarde, les quantités transformées dans les unités industrielles, les chiffres d’affaires générés, les emplois directs et indirects sur toute la chaîne de valeur, est un véritable talon d’Achille pour la filière. «Seules les quantités exportées à partir du port de Ziguinchor sont fiables. Mais entre les services régionaux de commerce et les Directions régionales de développement rural (DRDR) de Sédhiou, Kolda et Ziguinchor, aucune structure ne pourra vous donner les chiffres exacts au niveau national», prévient Ousmane Kâ. Le seul travail d’enquête exhaustif sur la filière anacarde aurait été publié en décembre 2016 par le Programme d’appui au développement économique de la Casamance (PADEC) en collaboration avec l’Institut de recherche pour le développement (IRD) de la France et le concours des 3 DRDR de la zone Sud. Et en plus, «les données de référence de ce document datent de 2013 et 2014», précise Commissaire Ka. Cette réalité d’un secteur dépourvu de statistiques nationales est soutenue par le Dr Seydina Oumar Sèye, enseignant-chercheur à la Faculté des sciences économiques et de gestion (FASEG) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. «Nos pays travaillent le plus souvent avec des données secondaires. Ça veut dire que l’information dont nous disposions à l’instant T est désuète ou dépassée», déplore-t-il. «Les données statistiques, surtout sans biais, c’est-à-dire fiables, permettent aux autorités d’avoir une lecture pour mener des politiques économiques à partir de projections».
Cette carence en données statistiques n’est pas propre à la filière de l’anacarde, elle se retrouve dans toute l’agriculture sénégalaise, note l’agroéconomiste Idrissa Wade. «Comment renseigner de vraies politiques agricoles si on n’a pas les données nécessaires pour le faire ? Ce sont les données qui permettent d’avoir les évidences et les politiques doivent se baser sur les évidences. Si on n’a pas les évidences, quelle est la fiabilité de ces politiques», s’interroge cet enseignant- chercheur à l’Université de Thiès ?