La question du bilinguisme à l’école demeure une préoccupation étatique. La volonté affirmée par les autorités au plus niveau, ayant en charge la gestion du système et qui s’est récemment traduite par un intérêt particulier apporté au cours Ebja (Education de base des jeunes adultes) en est l’illustration la plus parfaite. Ce cours est aujourd’hui pressenti comme un département à part entière dans l’organigramme des Crfpe (Centres régionaux de formation des personnels de l’éducation).
Reconnaissons que cet intérêt pour les langues nationales ne date pas d’aujourd’hui ! Au moment de son accession à l’indépendance, le Sénégal, comme la plupart des Etats africains francophones, a choisi la langue française comme langue officielle. A cette époque, toute la politique linguistique écrite du Sénégal tenait essentiellement à l’article 1 de la Constitution qui faisait du français la langue officielle.
Devenu chef de l’Etat sénégalais en 1960, Léopold Sédar Senghor a multiplié les déclarations officielles, soulignant la nécessité de recourir aux langues nationales. C’est grâce à Senghor que les six langues les plus importantes du Sénégal ont été codifiées et se sont dotées d’un alphabet. En 1971, le décret n° 71560 du 21 mai 1971 retenait six langues promues au rang de «langues nationales» : le wolof, le peulh, le sérère, le diola, le malinké et le soninké. Par la suite, Senghor choisit pour le Sénégal «une politique d’éducation bilingue comprenant le français d’une part, et les six langues nationales d’autre part».
Dans le décret de mai 1971, il expose les motifs de son choix : «Tout d’abord remplacer le français, comme une langue officielle et comme langue d’enseignement, n’est ni souhaitable ni possible. Si du moins nous ne voulons pas être en retard au rendez-vous de l’an 2000…» Cette volonté politique est clairement exprimée dans son ouvrage intitulé Liberté 1 et sous-titré Négritude et Humanisme à travers l’article formulé ainsi : «Le problème des langues vernaculaires ou le bilinguisme comme solution.» Dans son développement, Senghor souligne : «Le bilinguisme s’impose à nous. Il ne peut y avoir de doute sur le point. Le problème est de choisir une méthode pour concilier ce qui paraît, au premier abord, inconciliable.»
Aussi, Cheikh Anta Diop, dans Nations nègres et culture, tome 2, a-t-il abordé la question en ces termes : «Il est plus efficace de développer une langue nationale que de cultiver artificiellement une langue étrangère ; un enseignement qui serait donné dans une langue maternelle permettrait d’éviter des années de retard dans l’acquisition de la connaissance.»
Cela s’inscrit en droite ligne dans la pétition officielle que le Conseil régional du Val d’Aoste a adressée au gouvernement italien le 20 septembre 1980, lui demandant de proposer à l’Assemblée générale des Nations unies d’ajouter les clauses suivantes à la déclaration universelle des droits de l’Homme : «Toute personne a droit à la : connaissance approfondie de la langue maternelle ; connaissance utile d’une langue vivante de communication mondiale qui, par delà la culture nationale que tout homme reçoit et doit recevoir, lui permette de participer pleinement et directement à la culture mondiale et au dialogue universel.» Nous vivons dans un monde que l’on peut traverser en avion en quelques heures, où l’on peut se parler à des milliers de kilomètres de distance, et déjà communiquer visuellement par écrans interposés, un monde où aucune économie ne peut fonctionner en autarcie ; un monde où il suffirait d’appuyer sur un bouton pour déclencher une guerre mondiale. Et dans ce monde, les hommes communiquent en… quatre à cinq mille langues différentes.
Dans ces conditions, la proposition du Conseil italien, évoqué plus haut, apparaît non seulement pertinente, mais d’une nécessité absolue. Comme le disait Léopold Sédar Senghor : «Il ne saurait exister de coopération réelle entre les peuples sans possibilité minimale de communication linguistique. C’est un besoin universel et vital.» Il y a un siècle, la plupart des gens ne s’éloignaient jamais de leur terroir, encore moins leur pays. En conséquence, la vision du monde de l’individu moyen était bornée par les frontières de sa Nation, modelée par l’école, l’Eglise et des contacts personnels directs en nombre limité.
La distinction entre le connu et l’inconnu, le familier et l’étranger s’imposait avec évidence. De nos jours, la situation est radicalement différente. Grâce à l’avion, les pays les plus éloignés sont devenus proches et l’automobile a mis le voyage à la portée des masses. L’alphabétisation généralisée a permis à un public croissant de commencer à connaître d’autres pays, d’autres cultures. Avec la radio, le cinéma et surtout la télévision, un déluge d’informations, de voix et d’images venues d’ailleurs a déferlé sur tous les foyers, même les plus modestes. Le téléphone a également contribué à la désintégration des barrières culturelles.
Ce développement, sans précédent des communications, des voyages et des transports a conduit à une exclusion et une diversification sans précédent du commerce mondial. Mais parallèlement aux développements techniques que voilà, l’homme a acquis une autre possibilité, inimaginable il y a cent ans. Il peut détruire en l’espace de quelques minutes la vie et la civilisation sur terre.
A notre époque, le moindre conflit local peut se généraliser, embraser la planète et provoquer la conflagration finale. Il devient donc urgent d’abattre les barrières des préjugés, de dépasser notre peur de l’inconnu qui épouvante certes, comme dit Saint-Exupéry, mais une fois abordé, il n’est plus l’inconnu. Il urge de mieux connaître nos semblables, de les comprendre et de communiquer avec eux. Seul l’apprentissage des langues étrangères, selon les méthodes, les plus efficaces et les plus perfectionnées, peut répondre à cette exigence. Cela est hautement souhaitable à la fois pour la société et pour l’individu. Sous ce rapport, les avantages professionnels sont tellement évidents qu’il est à peine nécessaire de les énumérer.
La communication internationale s’est étendue à tous les aspects de la vie. Partout se fait ressentir le besoin urgent d’interprètes, de traducteurs, de professeurs de langues étrangères. Dans le monde des médias, le bi ou multilinguisme sont utiles et fort appréciés. Si l’on veut faire carrière dans le corps diplomatique ou une organisation internationale, il est indispensable de parler au moins une langue étrangère. Enfin, l’internationalisation du commerce et de l’industrie a créé d’innombrables occasions de mettre à profit la maîtrise de plusieurs langues.
Une telle qualification est fortement valorisée et peut se révéler utile même dans les secteurs où elle n’est pas fortement exigée. Il va sans dire qu’il est plus facile, plus gratifiant et plus agréable de voyager - que ce soit pour des motifs professionnels ou personnels l’on est capable de converser les autochtones soit dans leur propre langue soit dans une langue commune aux deux interlocuteurs. Ainsi, comme on le voit, les avantages du bilinguisme sont nombreux et évidents en ce qu’il engage la compréhension, la tolérance et l’ouverture d’esprit à l’égard des autres peuples et coutumes. L’une des objections soulevées contre le bilinguisme peut se résumer ainsi : le potentiel linguistique d’un individu serait limité et la cession de deux langues devrait réduire automatiquement son niveau dans chacune d’entre elles. Un tel cas peut certes se présenter, mais il n’est nullement inévitable de fait, c’est souvent le contraire qui se passe. Comme l’écrivait Go : «Seul celui qui comprend les langues étrangères peut comprendre sa langue maternelle.»
A ce propos, un bilingue écrit : «Il me semble d’ailleurs que le fait d’être bilingue confère de l’aisance dans la parole écrite dans les deux langues. Ainsi, je m’efforce, par exemple à m’exprimer dans un langage simple tant en français qu’en allemand et j’évite autant que possible les germanismes dans le langage de Racine et les gallicismes dans la langue de Goethe.» Ne peut-on pas dire de même Molière et Kocc Barma par exemple ?
Yakhya DIOUF
Inspecteur de l’Enseignement Elémentaire à la retraite
Par Hamath KANE -
LE CODE 92 DANS TOUS SES ETATS
Code 92 ou Code Kéba Mbaye. Cette loi est souvent évoquée comme étant la référence en matière électorale.
Les différents régimes se sont appuyés sur le Code électoral de 1992 qui, malgré ses insuffisances, a permis au Sénégal d’avoir des élections plus transparentes et moins contestées. C’est pourtant cette loi de référence en la matière qui a consacré, dans les mêmes termes, des articles sur l’inéligibilité déclinés en L3 et L4, et aujourd’hui L31 et L32 ou encore L29 et L30. Le Quotidien retourne à «92», et même «91» avec la Commission pilotée par Kéba Mbaye.
Code 92 ou Code Kéba Mbaye. Cette loi est souvent évoquée comme étant la référence en matière électorale. «C’est l’Adn du code électoral», a dit Abdoulaye Makhtar Diop, lundi, lors du vote du projet de loi portant code électoral issu du dialogue politique. Alors que la tension était vive et le maintien des articles L31 et L32 suggérait une volonté du pouvoir d’écarter des candidats, Khalifa Sall et Karim Wade, des autres élections après la Présidentielle de 2019, la majorité a puisé dans le code de 1992 un argument massue qui a quelque peu refroidi l’opposition. «Les articles dont parle l’opposition étaient déjà dans le code de 1992», rappelle Abdoulaye Makhtar Diop. «Depuis 1992, ces dispositions de L31 et L32 n’ont jamais bougé», ajoute le ministre de l’Intérieur. «Si l’on remonte à la loi 92-16 du 27 février 1992, les articles L3 et L4 disent la même chose que ces articles L29 et 30 qui ont remplacé L31 et L32», enchaîne Alioune Souaré. C’est effectivement et exactement la même formulation que les articles L31 et L32 et les nouveaux L29 et L30. A la faveur de la loi 97-15 du 8 septembre 1997, les articles L3 et L4 sont devenus L5 et L6, sans changement dans la rédaction. C’est dire que le code consensuel de 1992 a fait un long chemin.
Le code 92 consensuel en débat
C’est d’ailleurs parce que les acteurs politiques se sont rendu compte qu’il n’était ni la bible ni le coran qu’il subit régulièrement des modifications. Pourtant Abdou Latif Coulibaly l’avait dit en mai 2019 lors du Jury du dimanche de I-radio. «Le code électoral obtenu avec le juge Kéba Mbaye n’a été consensuel qu’en 2000, après la victoire de Me Abdoulaye Wade. C’est avec ce code que les gens sont allés aux élections de 1993, contestées par l’opposition de l’époque. En 1996, les élections municipales ont été reprises dans certaines communes de Dakar. Cette même opposition avait aussi contesté les Législatives de 1998 et dernièrement, en 2007, toute l’opposition avait boycotté les législatives», avait-il expliqué, soulignant que «ce code électoral de 92 est consensuel seulement quand l’opposition gagne les élections». Cette sortie avait ému certains, mais le journaliste devenu ministre ne disait pas autre chose que l’exposé des motifs de la loi 97-15 du 8 septembre 1997 qui a consacré la création de l’Observatoire national des élections (Onel). «Le code électoral de 1992, objet d’un consensus de tous les partis politiques, a constitué une avancée démocratique importante. En effet, il a profondément transformé le processus électoral, notamment en associant les partis politiques à la mise en œuvre de ses diverses étapes. Les élections présidentielle et législatives de 1993, régionales, municipales et rurales de 1996 ont été le banc d’essai du nouveau code électoral», se réjouissait-on. «La pratique électorale observée ces dernières années commande cependant d’apporter à ce code de consensus des améliorations qui permettront non seulement de clarifier certaines dispositions, mais encore d’en renforcer d’autres pour prévenir d’éventuels défaillances ou manquements», justifiait le texte. Pour ce faire, le Président Diouf avait institué, par décret n° 97-146 du 13 février 1997, une concertation entre les partis politiques, sous la conduite d’une commission cellulaire. Et c’est avec cette loi de 1997 que l’Onel a été créé pour préparer les Législatives de 1998.
Macky et un code pour l’honneur
Depuis la publication du projet de code électoral sanctionné par le dialogue politique, la Majorité affirme que c’est un code consensuel, alors que pour l’opposition, il n’en est pas un. Tout de même le texte de «92» a été si révolutionnaire qu’il est resté une référence. Et c’est aussi bien à l’honneur du juge Kéba Mbaye que du Président Diouf. Macky Sall n’en serait pas moins fier de voir «son» code aussi progressiste, lui qui avait affirmé «sa disposition à mettre en œuvre les consensus issus de cet exercice important dans la poursuite de la modernisation de notre modèle démocratique». Et c’est vrai que ce sont les points d’accord qui ont été envoyés à l’Assemblée pour être insérés dans le code. Mais le salut de ces concertations politiques se trouverait dans l’arbitrage du Président sans arbitraire. C’està-dire quitte à faire preuve d’ingratitude vis-à-vis de son camp pour satisfaire certaines recommandations de l’opposition. Tout dépendra de la mouture finale et complète du rapport de la Commission politique du dialogue national qui lui sera remis incessamment par l’équipe de Pr Babacar Kanté.
COMMISSION DIRIGEE PAR KEBA MBAYE : LES ACTEURS ET LEURS ACTIONS
Le «Code consensuel» est davantage une référence qu’il inspire les acteurs politiques. A l’image de la Commission politique du dialogue national que dirigeait feu le Général Mamadou Niang et aujourd’hui Pr Babacar Kanté, en 1992, c’était une «Commission nationale de réforme du code électoral» composée de juristes connus (Youssou Ndiaye, les professeurs Tafsir Malick Ndiaye et Abdel Kader Boye, Me Alioune Badara Sène) et les délégués de 14 partis politiques, sous la présidence du juge Kéba Mbaye. C’est un récit de Pr Assane Seck dans son ouvrage intitulé «Sénégal, émergence d’une démocratie moderne (1945-2005) : un itinéraire politique», publié en 2005 aux Editions Karthala. «Le 20 mai 1991, à l’issue de la deuxième séance, des points d’accord, au nombre de 30, couvrant les aspects plus ou moins litigieux des consultations électorales du Sénégal, étaient retenus et publiés dans un communiqué par le président de la Commission, en présence des représentants de quatorze partis (Aj-Pads, Ld-Mpt, Pai, Pai-M, Pds, Pds-R, Pit, Plp, Ps, Lct, Mrs, Rnd, Udt, Uds-R) sur dix-sept, trois partis ayant refusé l’invitation (Msu- Mouvement pour le socialisme et l’unité, Ost- Organisation socialiste des travailleurs, Pps- Parti populaire sénégalais)», raconte-t-il. Pour la Cpdn d’aujourd’hui aussi quelques formations l’avaient boycottée dont le Pds. A l’époque, la «Commission cellulaire», comme celle qui existe aujourd’hui, avait retenu 36 points de convergence. «Après trois mois de travail, en juillet 1991, la Commission remit au président de la République un texte consensuel, à la grande satisfaction des Sénégalais», souligne Pr Seck. Il ajoute que «sans y changer quoi que ce soit», le Président Diouf remit le texte défendu par Madieng Khary Dieng, ministre de l’Intérieur, à l’Assemblée nationale présidée par Abdou Aziz Ndaw, qui l’adopta à son tour le 20 septembre 1991. Voilà qui deviendra loi 92-16 du 27 février 1992.
L3 ET L4 DE 1992 : QUAND LE DEPUTE KHALIFA SALL «VOTAIT» SON INELIGIBILITE
Il ne l’a peut-être jamais imaginé, la loi étant impersonnelle. Mais Khalifa Sall a voté lui-même ces articles qui l’ont disqualifié de la Présidentielle de 2019 et qui l’empêchent encore d’être candidat à des élections. En effet, le leader de Taxawu Senegaal, élu député du Parti socialiste depuis 1983, a voté la loi 92-16 du 27 février 1992 qui a consacré les articles L3 et L4 qui traitent de l’inéligibilité. Ce n’est qu’en 1993 qu’il va faire son entrée dans le gouvernement. Mais il ne quittera pas les députés puisque ses charges de ministre délégué chargé des Relations avec les Assemblées l’envoient régulièrement à l’Hémicycle
LOI 92 – 16 DU 27 FEVRIER 1992 PORTANT CODE ELECTORAL MODIFIE
ARTICLE L3
Ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale : 1) les individus condamnés pour crime ; 2) ceux condamnés à une peine d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement avec sursis d’une durée supérieure à un mois, assortie ou non d’une amende, pour l’un des délits suivants : vol, escroquerie, abus de confiance, trafic de stupéfiants, détournement et soustraction commis par les agents publics, corruption et trafic d’influence, contre façon et en général pour l’un des délits passibles d’une peine supérieure à cinq ans d’emprisonnement ; 3) ceux condamnés à plus de trois mois d’emprisonnement sans sursis, ou à une peine d’emprisonnement d’une durée supérieure à six mois avec sursis, pour un délit autre que ceux énumérés au deuxièmement cidessus sous réserve des dispositions de l’article L5 ; 4) ceux qui sont en état de contumace ; 5) les faillis non réhabilités dont la faillite a été déclarée soit par les tribunaux sénégalais, soit par un jugement rendu à l’étranger et exécutoire au Sénégal ; 6) ceux contre qui l’interdiction du droit de voter a été prononcée par une juridiction pénale de droit commun ; 7) les incapables majeurs.
ARTICLE L4
Ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale pendant un délai de cinq ans à compter de la date à laquelle la condamnation est devenue définitive, les condamnés soit pour un délit visé à l’article L3, 3° à une peine d’emprisonnement sans sursis égale ou supérieure à un mois et inférieure ou égale à trois mois, ou à une peine d’emprisonnement avec sursis égale ou supérieure à trois mois et inférieure ou égale à six mois, soit pour un délit quelconque à une amende sans sursis supérieure à 200 000 F Cfa, sous réserve des dispositions de l’article L5. Toutefois, les tribunaux, en prononçant les condamnations visées au précédent alinéa, peuvent relever les condamnés de cette privation temporaire du droit de vote et d’élection. Sans préjudice des dispositions de l’article L3 et du premier alinéa du présent article, ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale pendant un délai fixé par le jugement, ceux auxquels les tribunaux ont interdit le droit de vote et d’élection par application des lois qui autorisent cette interdiction.
LE SUDES EXIGE DE L’ETAT DE FORTES SOLUTIONS
Le Sudes, dans une déclaration, a condamné «avec vigueur, toutes les formes de violence dans ces espaces d’apprentissage et de formation, particulièrement celles dirigées contre des enseignants par des apprenants».
Les enseignants continuent de dénoncer les violences notées dans l’espace scolaire. Le Sudes, dans une déclaration, a condamné «avec vigueur, toutes les formes de violence dans ces espaces d’apprentissage et de formation, particulièrement celles dirigées contre des enseignants par des apprenants».
Les membres de cette organisation syndicale «interpelle tous les acteurs de l’éducation, notamment l’Etat, pour de fortes solutions concertées à cette grave situation de crise qu’il faut stopper et éradiquer à la racine au plus vite».
Concernant les examens de fin d’année scolaire, le Sudes exhorte les autorités compétentes à divers niveaux, à tout mettre en œuvre pour qu’ils «continuent de se dérouler dans les meilleures conditions possibles dans le contexte d’hivernage et de recrudescence de la pandémie du Covid 19 dans le pays».
Les syndicalistes se sont aussi prononcés sur leurs revendications. Ils exigent du gouvernement, «la mise en place diligente du dispositif pour la dématérialisation de la gestion des carrières dans la Fonction publique pour mettre fin définitivement aux lenteurs administratives, le dégel sans délai des prêts Dmc et la négociation d’une convention d’externalisation en relation avec les banques».
Le Sudes souhaite également «l’ouverture de larges concertations et de négociations sur le sort injuste réservé aux agents décisionnaires de la Fonction publique consacré par la loi 61-33 qu’il importe de modifier à cet effet». Autre revendication formulée par cette organisation, c’est «l’ouverture de négociations inclusives (avec les centrales syndicales) pour la révision du système indemnitaire et de rémunération dans la Fonction publique».
Par Yoro DIA
LE SENEGAL ET SES VOISINS, DES MURAILLES DE LA MEFIANCE AUX PONTS DE LA CONFIANCE
Notre premier Président, Léopold Sedar Senghor, était le théoricien de l’unité africaine par cercles concentriques, et on le voit, pendant très longtemps, notre premier cercle était un «cercle de feu», avec des relations très difficiles avec notre voisina
En 1989, le Sénégal était au bord de la guerre avec la Mauritanie. Le Sénégal est intervenu militairement en Guinée-Bissau en 1998 avec l’opération Gabou, officiellement pour empêcher un putsch contre un régime démocratiquement élu, mais officieusement pour empêcher aux parrains du Mfdc de prendre le pouvoir.
En Gambie, le Sénégal s’est engagé militairement plusieurs fois pour empêcher aux rebelles de Kukoi Samba Sagna de renverser le Président Diawara, et ensuite pour virer Yahya Jammeh, le Néron de Banjul. Il n’est point besoin de revenir sur les relations exécrables entre Léopold Sedar Senghor et Ahmed Sékou Touré, sans oublier l’éphémère Fédération du Mali entre le Sénégal et le Soudan français.
Notre premier Président, Léopold Sedar Senghor, était le théoricien de l’unité africaine par cercles concentriques, et on le voit, pendant très longtemps, notre premier cercle était un «cercle de feu», avec des relations très difficiles avec notre voisinage immédiat. Ce «cercle de feu» est en train de se transformer en cercle de paix et bientôt, en cercle de prospérité.
La Mauritanie, où s’est rendu le Président Macky Sall, pour une visite d’amitié et de travail, est en train de redevenir une de nos plus grandes alliées dans la sous-région, alors que la Gambie et la Guinée-Bissau sont devenues nos meilleures amies. On est tellement proche du Mali qu’on a constitué le même pays au temps de la Fédération. Pour la Guinée, les relations historiques et culturelles entre les deux pays sont beaucoup plus fortes et plus transcendantes que le Don qui chotisme de Alpha Condé, encore aveuglé par ses frustrations contre ses collègues étudiants sénégalais bien avant les indépendances.
Si le «cercle de feu» qui entourait le Sénégal est devenu un cercle de paix, c’est grâce à deux postulats : les démocraties ne se font pas la guerre, et encore moins deux pays qui sont liés par le business. Avec la Mauritanie, le pétrole et le gaz que nous partageons nous éloignent des années noires de l’antagonisme et de la suspicion. Le pétrole et le gaz relèguent à l’arrière-plan la question des licences de pêche et les querelles entre villages frontaliers. La Mauritanie fait tout pour que le Sénégal intègre le G5 Sahel.
Pour la Gambie et la Guinée-Bissau, c’est plus la démocratisation que le business qui a pacifié nos relations, au grand dam du Mfdc, qui n’a jamais été aussi faible et anachronique, parce que militairement il n’a jamais été aussi faible et n’a plus de base de repli ni en Gambie ni en Guinée-Bissau. C’est ce climat de paix et de confiance entre démocraties qui fait que les ponts de Farafegny et Rosso remplacent les camps militaires et les bataillons.
Les intellectuels africains, surtout ceux qui se disent panafricanistes, perdent beaucoup de temps à dénoncer le Congrès de Berlin (comme si le Congrès de Vienne de 1815 n’avait pas «retracé» les frontières de l’Europe, après celui de Westphalie), qui a tracé des frontières artificielles en Afrique, comme si notre continent en avait le monopole. La frontière est une donnée universelle de l’histoire. Il y en a sur tous les continents. Celle entre le Sénégal et la Mauritanie sépare des Toucouleurs, comme celle entre la France et l’Espagne sépare des Basques, ou celle qui en Amérique, sépare les Latinos mexicains et américains de part et d’autre du Rio Grande.
Aujourd’hui, intellectuellement et politiquement, la meilleure réponse à donner au Congrès de Berlin est le pont de Rosso ou celui de Farefegny, qui permettent de corriger les injustices et les tragédies de l’histoire, comme l’ont fait les Européens après la deuxième guerre mondiale, en substituant le business à la guerre comme mode de régulation de leurs relations.
Conséquence, l’Europe, le continent des guerres mondiales, de la guerre des religions, vient de connaître la plus longue paix et la plus grande prospérité de son histoire. Le panafricanisme, ce n’est pas perdre du temps à repenser Berlin,
Par Cheikh Tidiane Ba
METTRE FIN AUX CUMULS DES MANDATS, AUX MANDATS SANS FIN ET AUTRES CONFLITS D’INTERET !
La problématique du cumul des mandats est actuellement en débat dans nombre de pays à démocratie avancée, mais aussi dans la société sénégalaise.
La problématique du cumul des mandats est actuellement en débat dans nombre de pays à démocratie avancée, mais aussi dans la société sénégalaise. Il s’agit là, en l’espèce, d’une question tellement sérieuse, qu’elle ne devrait pas faire l’objet d’une instrumentalisation du discours politique. On a pu constater pour s’en désoler, qu’à l’occasion des dernières élections présidentielles, l’administration centrale était pratiquement désertée par les grands décideurs, qui étaient presque tous en campagne électorale au grand dam des administrés. Cela, dans bien des cas, est un effet collatéral du cumul des mandats. Nous voilà devant un autre cas, où la rhétorique de la rupture, pourrait quitter le champ de l’incantation, pour un terrain privilégié d’application. Du reste, Il n’ya pas qu’au cumul des mandats que sera consacré l’essentiel de notre propos. Nous nous intéresserons aussi, d’une part, à tous ceux qui sont concernés par les conflits d’intérêt. Il s’agit en outre, de tous ceux qui sont nommés ministre ou ministre conseiller, alors qu’ils sont patron d’entreprise ou émargent dans des sociétés soumissionnaires de marchés publics, faussant ainsi le jeu de la concurrence loyale du fait qu’ils peuvent être soupçonnés de délit d’initié.
D’autre part, il existe ceux qui, après une carrière bien rempile aux Nations Unies, par exemple, viennent grappiller les maigres ressources du budget national. Tous ces bénéficiaires de privilèges mettraient tout le monde à l’aise en se délestant de certaines stations qu’ils occupent indument (avec ou sans émoluments), parce qu’ils contribuent à aggraver le discrédit qui frappe et fragilise la gouvernance publique. Pour nous en tenir au cumul des mandats, cette pratique, qui est en quelque sorte une perversion du système démocratique, a été surtout favorisée par le modèle centralisateur du pouvoir. Il serait réducteur de penser que cela relève d’un simple besoin narcissique de pouvoir, ou d’une boulimie financière.
Les motivations profondes sont de diverses natures. Nous nous contenterons pour notre propos, d’en pointer quelques unes. Le premier facteur à nos yeux, est à chercher dans la faiblesse de la décentralisation. En effet, quand un maire, exerce en même temps les fonctions de parlementaire ou de ministre, il est plus proche des centres de décision et sa localité a plus de chances sinon d’être privilégiée, du moins d’être plus à même de capter les opportunités en matière d’allocation des ressources.
En outre, sa position de ministre lui permet d’accéder plus facilement à la coopération décentralisée. Considérée sous cet angle, l’attitude du cumulard est un rempart contre la centralisation. L’exemple parmi d’autres, du ministre Alioune Sarr, qui avait été il ya de cela quelques temps, « malawisé » pour tout ce qu’il avait fait à Noto Diobass, est suffisamment illustratif à cet égard. Un deuxième fondement est lié aux raisons qui sont à la base du choix d’un ministre ou d’un parlementaire : ne le doivent-ils pas tous les deux, pour une large part, à leur ancrage local et conséquemment au poids de leurs électeurs qui attendent de leur part un retour sur investissement? Le troisième facteur renvoie au faible statut de l’élu local qui, pourtant, assume de lourdes responsabilités à la tête des collectivités territoriales. Mettre fin au cumul des mandats, passe donc nécessairement par le renforcement de l’acte 3 de la décentralisation avec, pour l’élu local, un statut plus stable et plus rémunérateur.
En effet, l’acte 3 de la décentralisation ne sera un succès que si les communes sont dirigées à plein temps par des élus. Il importe, par ailleurs, de combler ce vide juridique dans le code général des collectivités locales qui devrait stipuler expressément et de façon formelle les fonctions qui sont incompatibles avec celles de maire ou de Président de conseil départemental.
Le cas de l’honorable députée Aida Mbodj qui a perdu son poste de Présidente du conseil départemental à Bambey, est encore frais dans nos mémoires, alors que tous ceux qui se trouvent dans la même situation n’ont pas connu la même infortune. Il faut donc considérer la situation de façon différenciée :
- Concernant le ministre, une fois le statut de l’élu local amélioré, il ne devrait plus à mon sens, exercer que des fonctions honorifiques dans sa localité. Pourquoi pas Maire honoraire de sa localité, pour garder le lien avec ses électeurs ? N’a-t-on pas vu des ministres démis de leurs fonctions pour avoir perdu des élections dans leur localité ? N’est-ce pas là un signal lancé à tous que l’on ne peut accéder à certaines fonctions ou s’y maintenir, si on ne fait pas de la politique ? Les seules compétences ne suffisent plus ; il y a de nouveaux critères et normes non écrits, qui surplombent ceux qui ont fait la réputation et l’excellence de notre administration.
Comment expliquer le nombre grandissant de hauts fonctionnaires de la direction des Impôts, qui s’investissent en politique ? D’ailleurs, en matière de bureaucratie, on assiste à une banalisation des fonctions. Il est temps de revenir à une certaine orthodoxie qui était en vigueur. On ne peut pas comprendre qu’un médecin soit directeur de cabinet (fonction administrative par excellence) du ministre de la santé, alors que des administrateurs civils ont été formés durant des années, pour assumer cette fonction. Où est l’amicale des administrateurs civils ? Faut-il supprimer l’ENA ?
Concernant le cumul de mandat entre parlementaire et Président de Conseil Départemental, il faut se convaincre qu’on ne peut pas cumuler ces deux fonctions qui exigent, pour chacune, que l’on s’y consacre à plein temps. Il y va de leur crédibilité, Il y va aussi de leur exemplarité devant des citoyens qui, eux exercent un seul métier quand ils en ont !
Et ne perçoivent qu’un seul traitement. Après tout, c’est là un message contre- productif renvoyé aux millions de chômeurs et autres demandeurs d’emploi ! Le Président n’avait-t-il pas du reste signifié qu’il entendait dédier son second mandat à la jeunesse ! ! ! On a vu la suite.
L’ex Président du groupe parlementaire APR, se proposait de soumettre à l’Assemblée nationale, une proposition de loi sur le cumul des mandats. C’était là une belle occasion à saisir pour corriger certains dysfonctionnements. En effet, le cumul des mandats serait, semble t’il, une des causes de l’absentéisme marqué au parlement. Les mesures suivantes s’imposent de notre point de vue : Le mal récurrent constaté par tous, et au premier rang desquels, le Président de l’Assemblée nationale, étant l’absentéisme endémique des députés, pourquoi ne transformerait –on pas les salaires de ces derniers en régime indemnitaire, avec un système de suivi des présences (obligatoires) aux différentes sessions ?
Le Président de l’Assemblée nationale ne sera plus obligé de les supplier d’assister aux cessions, le Parlement légiférerait mieux, tandis que le prestige et l’éthos de confiance entre le peuple et ses élus seront rétablis. Inutile de rappeler ici, que certains comportements de parlementaires ces temps derniers, ont désacralisé la fonction. On se souvient encore avec consternation de ce spectacle surréaliste où des députés comme à Dakar Arena, se sont livrés à un combat épique sous le regard impavide d’un Président de l’Assemblée nationale, se contentant de lieux communs du genre « c’est le lot de tous les parlements ».
Bref, circulez y a rien à voir… comme si le Sénégal devait faire du copier/coller des travers que l’on observe ailleurs, alors que ces derniers ne s’inscrivent ni dans nos valeurs de civilisation, encore moins dans nos traditions qui ont toujours sacralisé à travers des débats contradictoires « Pencoo » (souvent passionnés, rarement passionnels)la recherche du consensus. Devant ce spectacle sidérant retransmis en live dans le monde entier, ( suivi par des enfants qui le reproduiront dans la rue) où Le loufoque le disputait au tragique, on ne peut s’empêcher d’invoquer Beau marchais quand il fait dire à un de ses personnages : « je m’empresse de rire de tout de peur d’être obligé d’en pleurer » ! L’Assemblée nationale ne saurait être un lieu où les invectives l’emportent sur les débats d’idées. Nos parlementaires pour mériter le titre d’HONORABLE doivent hisser leur fonction à la hauteur de la dignité qu’elle symbolise. Ce qui vient de se passer est d’autant plus navrant que ce Président de l’Assemblée nationale, au regard de son brillant parcours était au cœur du processus des assises nationales. Il aurait pu initier les ruptures (dont la suppression des cumuls de mandat, retenu aussi bien dans le rapport national des Assises, que dans la charte de bonne gouvernance de ces mêmes Assises) qui s’imposent ne serait-ce que dans ce secteur législatif, qui souffre d’une défiance sans précédent de la part des populations. On attendait de l’Assemblée nationale qu’elle se dote de nouveaux outils participatifs et délibératifs impliquant les citoyens, au travers de modes de co-construction des politiques publiques. Diantre ! On ne peut plus légiférer comme autrefois. Si nous prenons l’exemple d’une loi, au risque d’ineffectivité, (lois sur les cérémonies familiales, sur la sante de la reproduction, sur les violences faites aux femmes. . .) elle ne doit pas tomber du ciel tel un commandement. Il nous revient en mémoire, que c’est bien William Shakespeare qui écrit dans Mesure pour mesure : « Ne faisons pas de la loi un épouvantail qui, dressé pour faire peur aux oiseaux de proie, finit gardant toujours la même forme, par être leur perchoir et non leur terreur.» C’est pourquoi, la loi n’est, ou ne devrait-être, que la formalisation ou la systématisation dans l’interdisciplinarité par différents spécialistes (dont ceux du droit), de ce que les hommes et les femmes appartenant à une même communauté ou non (dans le respect de leurs us et coutumes) ; considèrent comme juste et en adéquation avec leurs perceptions/représentations et visions du monde.
Par ailleurs, le Président de l’institution parlementaire a l’obligation d’aider les députés (même ceux de l’opposition) à renforcer leurs capacités d’interpellation des pouvoirs quels qu’ils soient, tout en veillant à chaque fois, à l’articulation décision/ participation. Si le principe de l’assistance parlementaire a été retenu et connait, semble t’il, un début d’application, il nous revient qu’il est loin d’être satisfaisant. Or, devant la complexité du travail parlementaire, cela est d’une nécessité cruciale quand on sait que dans d’autres pays, des parlementaires au cursus plus relevé et mieux formés, peuvent avoir à leur disposition jusqu’à cinq assistants parlementaires. Sans tomber dans l’élitisme, comment imaginer un seul instant que ce parlement puisse s’acquitter convenablement des fonctions d’évaluation de l’action publique, quand on sait que l’évaluation relève d’une expertise disciplinaire qui s’apprend, qui a ses propres règles et préalables ?
Il faudrait également, instaurer le principe d’une limitation du mandat parlementaire dans le temps. Certains parlementaires se glorifient d’avoir traversé toutes les législatures (on n’est pas seulement doyen d’âge, mais aussi par le nombre de mandats exercés). En effet, pourquoi limiter le mandat du Président de la République à deux si on ne limite pas celui des élus nationaux ? Pourquoi s’en tenir à la question du cumul des mandats quand celle du nombre est tout aussi importante pour la diversité, le renouvellement, la parité et la respiration démocratique ?
Quelle ne fut notre surprise d’entendre un jour, l’honorable députée Seynabou Wade, ex- maire de Fann Gueule tapée, dire qu’elle renonçait non seulement, à se présenter comme maire, mais aussi comme parlementaire. Cela est assez rare pour être souligné. Par là, elle montre la voie à des chefs de partis politiques, de fédérations sportives, de syndicats (le Sénégal est l’un des rares pays où un bon nombre de syndicats est dirigé par des retraités sans doute l’exception sénégalaise !), d’ONG, (Hé oui) etc. ; qui eux, ne comprennent pas que cette forme de leadership qui défie le temps, relève de la féodalité. Le renouvellement de la classe politique et des responsables de la société civile est devenu un impératif. A tout ce beau monde on serait tenté de leur rappeler l’aphorisme suivant: «Quand vous restez longtemps sous un arbre, que vous refusez de le quitter, vous abritant sous son ombre en mangeant ses fruits tout en vous délectant du chant de ses oiseaux ; il arrivera un moment où ces derniers finiront par déposer leurs fientes sur votre tête»
Cheikh Tidiane Ba , Ph.D
«UN STRATAGEME POUR FAIRE OUBLIER L’ABSENCE BAVARDE D’IDRISSA SECK»
Lors de sa dernière visite à Thiès, le Président Macky Sall avait parlé de l’arrivée de gloria, pour agrémenter le Mborook Soow, en référence à ses retrouvailles avec Idrissa Seck, selon Thierno Alassane SALL
Thierno Alassane Sall a rendu visite hier à Ndiaga Diaw du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) à Thiès, blessé lors du récent accueil du Président Macky Sall par de supposés nervis. Interpellé sur le gloria évoqué ce jour-là par le Président Macky Sall, le leader de la République des Valeurs (RV) considère cela comme un stratagème du chef de l’Etat pour faire oublier l’absence bavarde d’Idrissa Seck.
Lors de sa dernière visite à Thiès, le Président Macky Sall avait parlé de l’arrivée de gloria, pour agrémenter le Mborook Soow, en référence à ses retrouvailles avec Idrissa Seck. Des propos qui avaient alimenté les discussions dans le landerneau politique. Certains n’hésitant pas à désigner Thierno Alassane Sall comme le gloria.
Hier, l’ancien ministre de l’Energie a été interpellé sur la question et sa réponse a été pour le moins sèche. «Les Sénégalais qui me connaissent ne poseraient jamais ce genre de question. Malheureusement, beaucoup d’observateurs sont tombés dans le panneau de Macky Sall qui, en venant à Thiès et feinté par Idrissa Seck qui n’est pas venu au rendez-vous, a inventé un stratagème pour faire oublier cette absence bavarde. C’est ainsi qu’il a parlé de choses qui ne sont pas dignes de sortir de la bouche d’un chef d’Etat face à une jeunesse laminée par le chômage, des pères de familles frappés par la pauvreté. Actuellement, 67% des Sénégalais sont dans la pauvreté, selon les chiffres de la Banque Mondiale, 37,5 % dans l’extrême pauvreté. Et cette situation est vécue drastiquement à Thiès où il a parlé d’une ville aux deux gares alors qu’il y a zéro gare. Il a tenté de faire oublier tout cela et d’amener les gens dans un terrain de bavardages inutiles, parce que tout simplement ses faits, ses actions sont nuls», a répondu Thierno Alassane Sall.
L’ancien ministre de l’Energie a tenu ces propos hier lors de la visite qu’il a rendue à Ndiaga Diaw du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) blessé par des nervis lors de l’accueil du Président Macky Sall à Thiès.
Selon Thierno Alassane Sall, cette agression traduit l’état de notre démocratie. «Parce que la démocratie, c’est la liberté de s’exprimer, de manifester et cette liberté ne pouvait en rien entraver la liberté de Macky Sall d’aller, de venir, de vaquer à ses occupations. Puisque le Président était venu s’enquérir de l’état du pays comme il l’a dit, c’était naturel que des citoyens lui expriment leurs sentiments par rapport à la question, mais aussi leur vécu. Ce qu’il devait donc faire, c’est de s’arrêter, lire les pancartes et échanger avec ces citoyens dont il est le délégué», indique le président de la RV. A l’en croire, il y a des choses qui devaient se faire mécaniquement comme manifester, apparaître à la télévision nationale.
Larguant une grosse pierre dans le jardin des tenants du pouvoir après avoir jeté un regard dans le rétroviseur, il déclare : «Voilà un président de la République qui s’est fondé sur le droit international, avec notamment les résolutions de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), pour déposer Yaya Jammeh. Or, le même Yaya Jammeh avait fait faire un toilettage énorme du code électoral gambien, après avoir emprisonné ses principaux opposants. C’est ainsi que le Président Macky Sall est parti en Gambie sous le couvert de la Cedeao. Or, c’est cette même Cour de Justice de la Cedeao qui a déclaré que le parrainage n’était pas bon, n’était pas conforme au droit international, mais Macky Sall a refusé de l’appliquer. Il en est de même pour les arrêts prononcés dans le cadre des affaires Khalifa Sall, Karim Wade».
«MACKY SALL N’A NI LA STATURE DE DIOUF, NI CELLE DE ME WADE»
«Cet homme peut-il être digne de confiance ? S’est-il interrogé, avant de rappeler que le Président Macky Sall avait dit lors de l’ouverture du dialogue national qu’il avait maintenant empoché son deuxième mandat et qu’il avait 5 ans tranquilles devant lui», dit Thierno Alassane Sall qui estime que Macky Sall a ainsi endormi les opposants pour aller vers un dialogue sur mesure. Très en verve, il souligne que Macky Sall n’a ni la stature du Président Abdou Diouf, ni celle de Me Abdoulaye Wade. «Et si en mars les choses étaient bien organisées, bien encadrées, Macky Sall qui était déjà en 3 appuis irait vers le 4ème appui. Devant cette situation, il serait contraint de décréter devant le peuple sénégalais qu’il n’a pas droit à un troisième mandat et qu’il irait sérieusement vers la réforme de la justice, mais aussi celle de l’Assemblée Nationale qui est à l’origine de beaucoup de nos fléaux, au lieu de remplir sa fonction de contrôle de l’exécutif». Très pessimiste, Thierno Alassane Sall prédit que les Sénégalais vont vivre trois années infernales par la faute du Président Macky Sall qui a choisi délibérément d’entraîner le pays dans ce sillage. «J’ai été un membre fondateur de l’APR et je n’ai aucune raison de lui en vouloir ou de souhaiter un malheur au Sénégal , mais force est de constater les dérives vers lesquelles il est en train de tirer le pays et j’en ai tiré toutes les conséquences», dit le président de la République des Valeurs.
L’OPPOSITION JOUE SA DERNIERE CARTE DEVANT LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Bien qu’ayant perdu la première manche, l’opposition ne compte pas abdiquer pour le recours en annulation du nouveau code électoral
L’opposition compte introduire dans les prochaines heures un recours devant le Conseil constitutionnel pour demander l’annulation du nouveau Code électoral. En effet, elle dénonce un code liberticide et anticonstitutionnel qui n’a pour finalité que d’écarter de potentiels adversaires au Président Macky Sall.
Bien qu’ayant perdu la première manche, l’opposition ne compte pas abdiquer. Après l’adoption en procédure d’urgence du projet portant Code électoral à 96 voix pour, 5 contre et 0 abstention, les opposants ont décidé de passer à la vitesse supérieure. En effet, Cheikh Bamba Dièye, Serigne Cheikh Mbacké et leurs camarades comptent introduire un recours le plus rapidement possible devant le Conseil constitutionnel pour demander l’annulation pure et simple de ce nouveau code électoral.
Selon nos sources, les opposants vont déposer leur recours au plus tard jeudi prochain devant le Conseil constitutionnel qui est, en dernière instance, le garant du bon fonctionnement de l’état de droit et des libertés. En effet, l’opposition joue le tout pour le tout afin de gagner son combat contre le pouvoir qui, par ailleurs, préfère mettre l’accent sur les 27 points d’accords trouvés dans le cadre du dialogue politique. Mais pour Cheikh Bamba Dièye, Serigne Cheikh Mbacké et leurs camarades, l’actuel Code électoral est anticonstitutionnel. Donc, en déphasage avec les conventions internationales signées par le Sénégal qui a l’obligation de respecter ses engagements. Ils dénoncent un code électoral liberticide qui n’est pas conforme au code pénal.
La principale pomme de discorde entre l’opposition et la majorité réside dans les articles L29 et L30 du Code électoral. Ceux-ci sont relatifs aux conditions d’inscription sur les listes électorales notamment pour les individus condamnés pour crime, ceux condamnés à une peine d’emprisonnement pour les délits de vol, d’escroquerie et autres. Mais pour l’opposition, ces dispositions du code électoral ne visent qu’à écarter de potentiels adversaires politiques. Par conséquent, elle dénonce une tentative de mise à mort politique de Karim Wade et Khalifa Sall qui ont eu à connaître des démêlés avec la justice.
En outre, il existe d’autres points du dialogue politique qui n’ont pas fait l’objet de consensus entre les deux camps. Il s’agit du montant de la caution, du bulletin unique et du maintien du parrainage pour les Législatives et la Présidentielle. Mais il faut dire que ce recours de l’opposition a de minces chances d’aboutir à une annulation. En tout cas, le pouvoir se plaît à marteler que le code électoral est consensuel et que les articles en question n’ont pas connu d’évolution depuis 1992.
Défendant le projet de loi devant les députés, le ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome avait préféré mettre l’accent sur les points consensuels. Aussi, indiquait-il que sur les 356 articles du présent code électoral devant remplacer celui de 2017, 65 ont fait l’objet d’un consensus aussi bien dans la rédaction que dans le contenu. Il s’agit entre autres de l’élection au suffrage universel direct des communes, des villes et des Présidents de conseil départemental et de l’harmonisation des pourcentages de la répartition des sièges des élections départementales avec les élections municipales.
LE SAMES DEMANDE A L’ETAT D’INTERDIRE LES RASSEMBLEMENTS
Le Bureau Exécutif National (Ben) du Sames s’est réuni en session ordinaire pour se prononcer sur l’arrivée de la troisième vague de coronavirus au Sénégal.
Depuis quelques semaines, le Sénégal fait face à une augmentation fulgurante des cas de contaminations de la Covid-19. Une situation qui inquiète le Syndicat des Médecins, Pharmaciens et Chirurgiens Dentistes du Sénégal (Sames) qui, à l’issue d’une session ordinaire, demande à l’Etat d’interdire les rassemblements politiques, religieux et culturels.
Le Bureau Exécutif National (Ben) du Sames s’est réuni en session ordinaire pour se prononcer sur l’arrivée de la troisième vague de coronavirus au Sénégal. Après analyse des données épidémiologiques et des informations reçues des différents responsables des Centres de Traitement des Epidémies (Cte), les membres du Sames considèrent que cette vague a atteint un niveau sans précédent et inquiétant.
«Les services de réanimation sont au bord de l’implosion, surtout à Dakar. Et bientôt, ce sera quasi impossible de trouver une place pour les malades graves qui sont de plus en plus jeunes. Au même moment, aucune mesure déterminante n’est prise et des rassemblements se font en toute inconscience. Si rien n’est fait, d’ici la fête de Tabaski, la situation de Dakar se retrouvera sur l’ensemble du territoire», alertent les syndicalistes.
Face à cette situation alarmante, le Sames demande à l’Etat d’interdire tous les rassemblements religieux, culturels et politiques et de faire respecter le port du masque dans les services et sur la voie publique. «Ces rassemblements favorisent la propagation de la maladie. Ce péril doit nous faire dépasser nos clivages et l’argument sanitaire doit prévaloir pour éviter de se retrouver devant une situation incontrôlable», préviennent Amadou Yéri Camara et ses amis.
Jetant une pierre dans le jardin du ministère de la Santé, les dirigeants du Sames accusent Abdoulaye Diouf Sarr et ses services de désorganiser le secteur. En guise de preuve, les syndicalistes citent la mutation «clientéliste» du néphrologue de l’hôpital Mathlaboul Fawzaïni à celui de Ndioum dont le service d’hémodialyse n’est même pas fonctionnel, «la nomination à des postes stratégiques du ministère de la Santé de novices comme au Sneips et à Dakar en bafouant les règles préétablies». Pour eux, cela illustre à suffisance la communication inefficace, peu convaincante ou quasi-absente pour lutter contre la Covid-19, laissant un boulevard aux personnes s’opposant à la vaccination.
«Nous dénonçons cette politisation à outrance des postes de responsabilité au ministère de la Santé et le non-respect des critères de la mobilité. Le Sames se réserve le droit de mettre en place un plan d’action pour lutter contre les dérives constatées», avertissent Dr Amadou Yéri Camara et ses camarades du Sames.
LE COURROUX DES PRODUCTEURS DE KEUR MOUSSEU-DIENDER
La mévente de l’oignon inquiète au plus haut point la fédération des producteurs de la zone Keur Mousseu-Diender, dans le département de Thiès.
Aune semaine de la tabaski, les producteurs d’oignons de la zone Keur Mousseu-Diender, dans le département de Thiès, ne savent toujours pas à quel commerçant se fier. En effet, les stocks d’oignons sont en train de pourrir entre leurs mains faute d’acquéreurs et c’est pourquoi les populations ont sonné hier la mobilisation, pour exprimer leur grosse colère et leur inquiétude.
La mévente de l’oignon inquiète au plus haut point la fédération des producteurs de la zone Keur Mousseu-Diender, dans le département de Thiès. Et c’est pourquoi les populations de Touba Ngomène se sont mobilisées hier, tout de rouge vêtues, pour laisser éclater leur grosse colère et leur inquiétude à quelques jours de la tabaski, 60 000 tonnes d’oignons étant stockées dans la maison faute d’acquéreurs. Elles soulignent en chœur que les terres léguées par leurs aïeux sont en train d’être accaparées par des multinationaux qui les exploitent avec les mêmes spéculations, pour ensuite leur opposer une concurrence déloyale.
Pour survivre, les populations sont obligés de recourir aux prêts bancaires afin d’avoir les moyens de production requis pouvant leur permettre de s’en sortir et prendre en charge leur progéniture. Et cette approche est toujours marquée par des dettes individuelles pouvant aller jusqu’à 15 millions de Fcfa.
Pire encore, note la dame Tabara Dieng, la mévente des produits horticoles, notamment de l’oignon, est venue corser la dose. C’est pourquoi des dizaines de milliers de tonnes d’oignons s’amoncellent dans les cours des maisons de Touba-Ngomène, sous les yeux impuissants des producteurs. Et à presque une semaine de la tabaski, aucune bonne perspective ne se dresse à l’horizon et les produits commencent à pourrir.
Actuellement, au-delà de la pression bancaire, les ouvriers agricoles, qui viennent souvent d’autres localités pour travailler dans les périmètres maraîchers, sont en train de servir des convocations à la gendarmerie, pour entrer dans leurs fonds en cette veille de fête de tabaski. Ce qui se traduit par une ambiance délétère dans le village et une charge émotionnelle supplémentaire et difficile à supporter.
Les populations mettent tout leur malheur sur le dos des multinationales qui ont inondé le marché et c’est pourquoi elles ont interpellé l’Etat sur la nécessité de prendre ses responsabilités et régler définitivement cette problématique qui porte un sacré coup à la volonté du président de la République de mettre tout le pays sur les rails de l’émergence.
Ousmane Ndiaye fait partie des premières recrues de la cimenterie Dangote, mais il a finalement rendu le tablier pour s’investir dans l’agriculture. Mais au lieu de favoriser les producteurs locaux, dit-il, l’Etat ne trouve rien de mieux à faire que d’être aux côtés des étrangers qui, au-delà de l’agriculture, mettent en péril tous les autres secteurs comme la santé, à travers les produits chimiques qu’ils utilisent.
Daour Guèye Président de la fédération des maraîchers Keur Mousseu-Diender, estime que le ministre du Commerce a atteint ses limites, car plusieurs réunions ont été tenues autour de ce problème, mais sans aucun résultat probant. La conséquence est que des milliers de tonnes sont dans le village et personne n’aperçoit l’ombre d’un commerçant.
Pourtant, dit-il, tout le monde sait que la raison principale, c’est l’agro-business, mais les autorités compétentes ne font rien pour endiguer le mal. Ainsi, dit-il, l’Etat du Sénégal a laissé les producteurs locaux à eux-mêmes. Et pourtant c’est une jeunesse disciplinée, travailleuse dont le nom n’est jamais collé à des activités liées à l’incivisme, qui est derrière toute cette production locale.
C’est dire à ses yeux que cette jeunesse a déjà pris en charge la problématique de l’emploi, mais l’impression est que l’Etat, à travers son comportement, est en train de dresser des obstacles pour la bloquer. « Notre avenir est hypothéqué par l’Etat du Sénégal, mais nous ne comptons pas laisser faire. Il n’est pas exclu d’aller barrer la route, pour ne pas mourir de faim », laisse-t-il entendre, avant de poursuivre : « Il faut que le président de la République nous écoute, pour aller carrément vers la réorganisation des circuits de commerce des produits d’autant plus que les producteurs sont très bien organisés, à travers des fédérations.
Le président de la République s’apprête à aller à Ndiobène Gandiol, mais cela ne réglera rien car les présidents de l’interprofession qui s’y trouvent sont des politiciens, des maires. Donc c’est un déplacement purement politique et non pour régler les problèmes des jeunes producteurs qui n’ont d’ailleurs plus que leurs yeux pour pleurer. Actuellement, nous ne parlons plus de bénéfice, mais de survie d’autant plus que nous sommes également persécutés par la Senelec avec des factures de 2 millions de Fcfa, alors que les banques sont également à l’affût.»
VISITE DU CHEF DE L’ETAT EN MAURITANIE
Caps accueille Macky Sall et se félicite des accords de pêche signés
Le Collectif des acteurs de la pêche au Sénégal (CAPS) a réservé un accueil chaleureux au président de la République qui effectue une visite d’amitié en Mauritanie. Aliou Thiam et ses amis ont profité de l’occasion pour magnifier les accords signés entre les deux pays.
Le Collectif des acteurs de la pêche au Sénégal (CAPS) a des démembrements un peu partout. Et le déplacement du chef de l’Etat en Mauritanie a été une belle opportunité pour le CAPS de se signaler.
Profitant de cette visite d’amitié du Président Macky Sall chez son homologue Mohammed Ould El-Ghazouani, des membres de la structure dirigée par Aliou Thiam ont tenu à accueillir le chef de l’Etat à leur manière. Ils ont eu à rallier l’aéroport international Oumtounsy de Nouakchott, pour ne rien rater de ce moment. Avec des banderoles et autres chants et danses, ils ont donné une autre dimension à cette cérémonie.
Satisfait des échanges entre les deux dirigeants, le Collectif des acteurs de la pêche au Sénégal (CAPS) s’est félicité des accords signés entre la Mauritanie et le Sénégal, notamment dans le domaine de la pêche. Lors de cette visite, le chef de l’Etat avait à ses côtés plusieurs ministres dont celui des Pêches et de l’Economie maritime, Alioune Ndoye.