SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
21 juin 2025
EDEN ROCK, LA RENCONTRE DE LA DERNIERE CHANCE !
Un fauteuil pour quatre ! Mais ce mardi 13 juillet, à Eden Rock, un seul pourrait porter la candidature dite consensuelle, à la présidence de la Fédération sénégalaise de football (FSF) dont l’Assemblée générale est prévue le 7 août prochain.
Qui de Mady Touré, Augustin Senghor, Saer Seck ou Mbaye Diouf Dia va porter le projet consensuel issu des différentes concertations menées depuis plusieurs semaines par les acteurs du football sénégalais. Le protocole d’accord actant le cadre du consensus relatif à la gouvernance du football sénégalais devrait être signé ce mardi 13 juillet à Eden Roc, siège du Comité national olympique et sportif sénégalais (CNOSS), sis sur la corniche Est entre les candidats, le Collège des Présidents de Ligues régionales, le Coordonnateur et les parties prenantes.
Un fauteuil pour quatre ! Mais ce mardi 13 juillet, à Eden Rock, un seul pourrait porter la candidature dite consensuelle, à la présidence de la Fédération sénégalaise de football (FSF) dont l’Assemblée générale est prévue le 7 août prochain. Le 26 avril 2021, Sud Quotidien sous la plume de votre serviteur, avait publié un article intitulé : «l’Heure du consensus a sonné !»
Trois mois après, nous continuons encore à croire qu’il est possible que les acteurs du football sénégalais peuvent taire leur égo et/ou leur ambition personnelle pour se retrouver autour d’un programme concocté par de hautes personnalités, notamment le président Louis Lamotte et le ministre de l’Urbanisme, Abdoulaye Saydou Sow, devant nous permettre de toucher le graal au soir du 6 février 2022 à Yaoundé. Mais aussi et surtout permettre au football sénégalais d’être autonome financièrement et de soulager les présidents des clubs qui ne parviennent plus à supporter les charges. Ce qui est loin d’être les douze travaux d’Hercule. Nous sommes convaincus qu’un titre continental associé à une qualification à la prochaine du monde de football prévue au Qatar en 2022 devrait booster les caisses de la Fédération. Ce double défi à la fois sportif et économique nécessite donc la mobilisation d’hommes et de femmes engagés et surtout mus exclusivement pour l’intérêt supérieur de notre football.
C’est dans cette perspective qu’il faut mettre l’appel de Guerrero du collège des 13 présidents des ligues régionales qui ont exprimé leur volonté de trouver un consensus dynamique. Me Pape Sidy Lô avait appelé «à l’union des cœurs et des esprits en vue de la consécration, pour donner corps à ce commun vouloir de réussite nationale sur lequel repose le consensus». Depuis lors, les acteurs n’ont ménagé aucun effort qu’il puisse se réaliser. C’est pour cette raison d’ailleurs, que les présidents Saer Seck, Mbaye Diouf Dia et Augustin Senghor ont été appelés à déposer leur candidature mardi dernier pour éviter toute forclusion et de laisser les pourparlers se poursuivre. Alors imaginons comme nous l’écrivions en avril, un comité exécutif de la Fédération sénégalaise de football (FSF) au sein duquel siègent Louis Lamotte, Mbaye Diouf Dia, Mady Touré, Saer Seck, Cheikh Seck, Amadou Kane, Me Augustin Senghor, Abdoulaye Saydou Sow, Djibril Wade, Babacar Ndiaye etc. ?Nous pouvons le faire pour l’intérêt supérieur de notre football.
ELARGISSEMENT DU COMITE EXECUTIF ET LIMITATION DES MANDATS
Composé présentement de 23 membres, les acteurs du consensus proposent l’élargissement du Comité exécutif. Ce qui devrait entrainer la révision de l’article 34 des statuts de la FSF comme recommandé par la résolution 18 de l’Assemblée générale du 12 juin dernier. Cette recherche de consensus fort et dynamique entre les acteurs et membres de la famille du football impose une démarche participative et inclusive.
Autrement l’inclusion au sein du Comité Exécutif de «personnes ressources et celle d’acteurs importants du football pour un total de huit (8) membres supplémentaires». Il devrait s’agir principalement les candidats déclarés aux élections ainsi que des personnalités soutiens du processus consensuel dont la compétence est avérée. Un autre point que les acteurs du consensus ont introduit dans le protocole d’accord actant le cadre du consensus relatif à la gouvernance du football sénégalais, est la limitation des mandats du président de la Fédération. A l’instar de la Fifa et de la CAF, aucun président de la FSF ne devrait faire plus de 3 mandats de quatre ans consécutifs. Au CIO, les mandats sont limités à deux mais le premier mandat est de 8 ans et le second de 4 ans. Pour y arriver, les parties signataires devraient engager le comité exécutif à convoquer, dès sa mise en place, l’Assemblée générale extraordinaire pour se pencher sur la révision des textes de la FSF mis sur place en 2009.
CHOIX DU PRESIDENT
Si toutes parties prenantes semblent être d’accord sur le protocole actant le cadre du consensus relatif à la gouvernance du football sénégalais, le point d’achoppement risque d’être le choix du capitaine. Les 14 présidents de ligue qui ont décidé de porter la candidature de Me Augustin Senghor n’ébranlent pas pour autant Saer Seck. Quant à Mady Touré, il ne cracherait pas sur la recherche du consensus mais tient à ce qu’un de ses proches collaborateurs intègre aussi le ComEx.
Nonobstant plusieurs concertations, chaque camp s’arcboute sur sa position. La rencontre à Eden Roc, siège du Comité national olympique et sportif sénégalais (CNOSS), prévue ce mardi 13 juillet, sera celle de la dernière chance. Le programme sera décliné. L’identité du porteur du projet aussi. A défaut d’un consensus, il sera procédé à des consultations. Celui qui obtiendra la majorité va porter le projet. Espérons que les différents protagonistes éviteront d’en arriver à ce point. Parce que ce qui les unit et plus fort que ce qui les divise.
DEJA 50 MORTS PAR NOYADE DONT LA MOITIE ENREGISTREE EN JUIN
C’est déjà le nombre de cas de noyade connus au niveau des plages de Dakar, pour cette moitié de l’année 2021.
Une cinquantaine de personnes ont déjà perdu la vie par noyade au niveau des plages de Dakar et sa banlieue cette année. Plus de la moitié de ces cas de noyade a été enregistrée durant le mois de juin dernier. En atteste, alors qu’à l’issue d’une réunion de coordination à la Gouvernance de Dakar, le mardi 22 juin 2021, la Brigade nationale des Sapeurs-pompiers annonçait déjà un bilan de 41 morts, la mort de 8 autres personnes, trois jours après, le vendredi 25 juin, à la plage de Mbao et un corps repêché une semaine après à la plage de Malibu, portant le nombre de victimes à 50 morts. Et le pic est malheureusement attendu en ces mois de juillet et août, période des vacances scolaires
50 morts !
C’est déjà le nombre de cas de noyade connus au niveau des plages de Dakar, pour cette moitié de l’année 2021. En moyenne, une centaine, voire plus, de décès sont recensés par an au niveau des plages à Dakar et sa banlieue. Pour y remédier, l’Etat est en train de concocter des mesures. Ainsi, la gestion des plages et la recrudescence des noyades étaient au menu d’une réunion de coordination à la Gouvernance de Dakar, le mardi 22 juin 2021.
A cette occasion, les autorités avaient fait mention de plus de 41 cas de décès par noyade enregistrés depuis le début de l’année 2021. Et plus de la moitié de ces cas sont identifiés à Dakar durant le mois de juin dernier, conformément aux statistiques partagées par la Brigade nationale des Sapeurs-pompiers (BNSP). Et l’accident le plus douloureux aura été celui qui a fait une dizaine (10) de morts (par noyade), le dimanche 13 juin 2021, à la plage de Malibu, à Malika, une plage interdite pourtant à cause de son sable mouvant. «Actuellement, d’après les statistiques partagées par la BNSP dans la région de Dakar, chaque année nous enregistrons en moyenne une centaine de cas de noyades.
Pour l’année 2021, nous en sommes déjà à 41 cas. Malheureusement, nous n’avons pas encore atteint le pic parce que l’expérience a montré que c’est au mois de juillet que nous atteignons souvent le pic. Cette fois-ci peut-être même août, après les examens scolaires, parce que c’est après ces examens qu’on constate un rush des jeunes vers les plages.
Pour prévenir ce pic là, il a fallu se concerter et discuter pour des mesures», avait expliqué le Gouverneur de Dakar, Al Hassan Sall, au sortir de la rencontre. Ce bilan ne prend pas en compte les cas déplorés ces deux dernières semaines, donc ceux survenus après la réunion de coordination tenue à la Gouvernance de Dakar. La preuve, le vendredi 25 juin 2021, une série de noyade a été enregistrée à la plage de Sipress-Mbao.
En tout, 7 corps sans vie ont été découverts la même soirée. Un bilan qui s’est alourdi puisque le lendemain, samedi 26 juin, un nouveau corps sans vie échoué a été retrouvé sur cette même plage située dans la grande banlieue dakaroise. Ce qui a porté à 8 morts et 3 personnes disparues, le bilan de cette noyade signalée dans cette zone interdite à la baignade. Des jours après, le dimanche 4 juillet dernier, un corps sans vie a été repêché à la plage de Malibu, à Malika, par un groupe de jeunes qui jouaient au football. C'était le corps d’un jeune garçon d'une vingtaine d’années qui a été repêché par ces footballeurs. Alertée, la Police est arrivée sur le lieu pour essayer de l'identifier. Le corps sans vie a été transporté par les Sapeurs-pompiers vers une morgue. Ce qui fait en tout un bilan de 50 morts connus par noyade.
LES MESURES PRISES POUR ARRETER L’HEMORRAGIE
Lors de la réunion de coordination à la Gouvernance de Dakar, le Lieutenant-colonel Papa Ange Michel Diatta, Commandant du sous-groupement des Sapeurs-pompiers de Dakar, a dévoilé des mesures validées par les autorités. Parmi elles, il a été retenu de «faire respecter, avec le concours des ministères de l’Intérieur, des Collectivités locales, des Forces armées, des mesures d’interdiction de baignade sur les plages non autorisées par la présence effective de la gendarmerie et de la police». Une autre mesure consistera également à installer des bornes d’appel au niveau des plages autorisées et de «contribuer à la mise à disposition des moyens nécessaires à la surveillance des lieux notamment les motos de plages», entre autres.
FAÇADE MARITIME DE DAKAR ET SA BANLIEUE : Vers la requalification des plages
Il l’avait annoncé il y a quelques jours, le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome, chargé de la Sécurité publique, l’a réitéré vendredi dernier, 09 juillet 2021. L’on s’achemine vers la requalification des plages à Dakar et sa banlieue
L’Etat est en train de prendre des mesures pour lutter contre les noyades. Après une réunion du Comité de pilotage de la lutte contre les noyades dans les plages, qu’il a présidé, le mardi 29 juin 2021, au ministère de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome a rencontré l’Association des maîtres-nageurs, le vendredi 09 juillet dernier. Selon Ibrahima Fall, président de l’Association des maîtres-nageurs, qui confirme la tenue de cette rencontre avec l’autorité chargée de la Sécurité publique, il est question d’une requalification des plages, pour faire à la recrudescence des cas de noyade. Une mission, avec des équipes techniques et les autorités étatiques et locales, est attendue sur le terrain à cet effet, les jours à venir. Déjà, au sortir de la réunion du Comité de pilotage, le mardi 29 juin dernier, Antoine Félix Aboulaye Diome, avait révélé que des instructions ont été données par l’Exécutif pour une présence renforcée de la Police et de la Gendarmerie nationale dans les plages, surtout celles interdites. La Brigade nationale des Sapeurs-pompiers devra aussi renforcer ses activités dans les zones de baignade. Mieux, annonçait Antoine Félix Diome, une commission ad-hoc sera incessamment installée pour une mise à jour de la liste des plages, pour voir celles dangereuses à la fréquentation et celles qui ne le sont pas. Le sable mouvant, la hauteur des vagues et la pollution sont, entre autres, les critères qui déterminent la dangerosité de la fréquentation d’une plage. Force est de constater, pour le déplorer, que chaque année, rien qu’à Dakar et sa banlieue, une centaine voire plus de cas de noyades sont enregistrés en période de chaleur (été). Pour y faire face et orienter les populations et notamment les baigneurs, les autorités mettent à jour une liste de plages interdites et celles autorisées à la baignade à Dakar dans d’autres localités intérieures comme à Mbour.
LISTE DES PLAGES INTERDITES ET CELLES AUTORISEES A LA BAIGNADE
Cependant, entre manque d’informations pour certains, entêtement pour d’autres et inaccessibilité et/ou privatisation de celles autorisées, des populations n’hésitent pas à braver ces interdits, au péril de leur vie
Et cette période estivale qui s’annonce ne devrait pas faire exception à cette tragédie qui se répète au fur des ans. En attestent, après la dizaine de morts par noyade enregistrés, le dimanche 13 juin 2021, à la plage de Malibu à Malika, 8 autres personnes ont perdu la vie, le vendredi 25 juin, à la plage Mbao. Toutes ces deux plages étant interdites à la baignade.
En attendant l’effectivité de cette requalification, il faut rappeler l’ancienne liste (des plages) mise à jour jusque-là par le gouvernement, par arrêté ministériel (ministre de l’Intérieur, chargé de la Sécurité publique). Elle comprend des plages interdites qui sont au nombre de dixneuf (19) dans la région de Dakar. Il s’agit des plages de l’Institut Pasteur, Lat-Dior, Port autonome, Soumbédioune, Université, Mermoz, Mamelles, Almadies, le Virage, Hann, Parcelles Assainies Unité 10, 15, 19, Guédiawaye (Hamo 3, 4, 5, 6), Malika, Rufisque (Thiawlène, Diokoukl Kaw, Thiawlène après l’ex-usine Bata et Soccocim, Cap des Biches (Centrale Senelec), Mbao à Diokoul Kaw Bargny, Minam), plage Niague.
L’interdiction de la baignade au niveau de ces plages est motivée par des critères liés à l’inaccessibilité de la plage aux services de secours et de sauvetage en cas de noyade, la présence de rochers dans l’eau. Il y a aussi le fait que pour certaines plages, comme celle de Malika (Malibu), la censure est due au sable mouvant qui est causé par la turbulence des vagues. Certaines autres sont interdites d’accès à cause de l’existence de pollution due à des déchets d’origine industrielle ou domestique.
Par contre, les fréquentations sont autorisées pour une quinzaine d’autres plages que sont Terrou Baye Sogui, Anse Bernard, Almadies 2 (pour les surfeurs), Plage des enfants, Cour suprême, Terroubi, Ouakam, Yoff, Ngor, Ile de Ngor, Cambarène, Piscine Mermoz, Ile de Gorée, El Mahdi, Koussoum. Seulement, nombre de dakarois se plainent, entre autres, d’installations, aménagements privés et mêmes les nombreuses constructions rendant inaccessibles ces espaces maritimes et donnant l’air de leur «privatisation». Ce qui fait que malgré l’interdiction de la baignade dans les plages dites dangereuses, des Dakarois continuent toujours de s’y rendre, surtout en cette période de chaleur, et au prix de leurs vies.
«LE MAINTIEN DES ARTICLES L29 ET L30 PORTE ATTEINTE A L’INDEPENDANCE DE LA JUSTICE»
Interpellé hier, lundi12 juillet, dans la foulée de l’adoption par l’Assemblée nationale du projet de loi portant modification du Code électoral, Ngouda Mboup, semble conforter l’inquiétude de l’opposition et certains membres de la société civile.
Interpellé hier, lundi12juillet, dans la foulée de l’adoption par l’Assemblée nationale du projet de loi portant modification du Code électoral, le professeur de droit constitutionnel, Ngouda Mboup, semble conforter l’inquiétude de l’opposition et certains membres de la société civile. En effet, soulignant qu’en droit pénal, il n’y a pas d’inéligibilité sans texte ni inéligibilité au-delà des textes, il a indiqué que le maintien de ces articles dans le code électoral porte même atteinte à l’indépendance de la justice.
Concernant la question des articles L29 et 30 nouveau, j’ai même entendu certains dire que ces articles ont été inscrits dans le Code électoral depuis longtemps. Seulement, je rappelle que le Conseil constitutionnel n’a jamais fait référence à ces dispositions dans ses décisions. Une loi peut-être votée et entrée en vigueur et ne pas être conforme à la Constitution.
Tel est le cas concernant la Loi sur le terrorisme intégré dans le dispositif pénal depuis 2007 mais, depuis cette date, ce texte n’a jamais été connu au Conseil constitutionnel alors qu’il concerne pourtant des questions de sécurité, liberté et de droits fondamentaux. Maintenant, en droit pénal et en droit électoral, il y a un principe selon lequel, pas d’inéligibilité sans texte ni inéligibilité au-delà des textes. Autrement dit, pour qu’il y’ait inéligibilité par rapport à une personne, il faut que cela soit d’abord d’ordre public ou bien qu’un juge le prononce. Cela dit, si nous prenons le cas de Karim Meissa Wade et Khalifa Ababacar Sall, ils ont été certes condamnés mais le juge n’a jamais prononcé la déchéance concernant leurs droits civils et politiques. Cela signifie en réalité qu’ils n’ont pas perdu leurs droits civils et politiques. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle nous avions toujours recommandé le toilettage du Code électoral qui fixe le régime électoral parce que dans le droit électoral, il y a certaines dispositions traditionnelles qui violent les droits fondamentaux. Ces dispositions connues sous le nom de «traditionalisme du droit électoral français » que nous avions recopié de la France depuis 1979 alors qu’aujourd’hui, elles (dispositions) ont été totalement supprimées dans le Code électoral français parce qu’elles ont été sanctionnées par je juge constitutionnel français.
Donc, l’article L29 et L30 n’ont pas leur place dans le Code électoral parce que c’est le Code pénal qui fixe les incriminations et les peines applicables mais qui donne pouvoir au juge de prononcer ou pas la déchéance des droits civils et politiques. Et dans l’affaire Karim Wade, la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) avait la possibilité de prononcer la déchéance mais le juge ne l’a pas fait. Idem dans l’affaire Khalifa Sall et Abdoul Mbaye. On ne peut être plus royaliste que le roi. Le maintien de ces articles dans le Code électoral porte même atteinte à l’indépendance de la justice.
En outre, le cabinet d’audit indépendant qui a évalué le processus électoral a dit à l’Etat du Sénégal que ces dispositions ne doivent pas figurer dans le Code électoral. Mais si le pouvoir s’entête à maintenir ces deux articles dans le Code électoral, c’est parce qu’il est conscient qu’un juge sérieux ne va jamais s’aventurer à leur donner un crédit constitutionnel. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle, en 2018, lorsqu’ils (tenants du pouvoir) modifiaient le Code électoral pour instituer le parrainage, ils en ont profité pour changer les conditions de candidature à l’élection présidentielle. Ce, en ajoutant une pièce supplémentaire à la liste de candidature qui est la carte d’électeur parce que sachant qu’en cas de condamnation, vous ne pouvez pas vous inscrire sur les listes électorales.
C’est ce qui justifie la déchéance automatique qui a frappé Karim Wade et Khalifa Sall. Et c’est ce que j’appelle, la fraude à la Constitution parce qu’avant cette réforme, j’avais toujours dit, que rien n’empêchait Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall d’être candidats en 2019 ».
MACKY SALL A RESPECTÉ LES POINTS DE CONSENSUS
C’est le Grand Sérigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop qui a brandi les dispositions du Code consensuel 92-16 de 1992 pour expliquer que rien n’a changé, et que les dispositions des articles L29 et L30 y figuraient déjà.
Les répliques du camp au pouvoir ne se sont pas fait attendre. C’est le Grand Sérigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop qui a brandi les dispositions du Code consensuel 92-16 de 1992 pour expliquer que rien n’a changé, et que les dispositions des articles L29 et L30 y figuraient déjà.
Concernant les points d’achoppement notés lors du dialogue politique et soumis à l’arbitrage de chef de l’Etat, il estime qu’ils n’ont aucun impact sur les prochaines élections locales. Qui plus est, selon lui, la commission du dialogue politique peut poursuivre ses discussions jusqu’à l’obtention de consensus. Par conséquent, le vice-président de l’Assemblée nationale reste formel que le président Sall a bel et bien respecté son engagement en traduisant en actes tous les points de consensus notés au dialogue politique. Ses autres collègues du camp présidentiel n’en diront pas moins, soutenant mordicus que ledit Code est consensuel. Nombreux sont ceux qui pensent qu’il n’est pas question de toucher les articles L29 et L30 pour des individualités, en l’occurrence pour Karim Wade et Khalifa Sall. Cela, parce que la loi est impersonnelle, à leurs yeux. Ils n’ont pas manqué de faire appel à la «mauvaise foi» de leurs adversaires politiques qui ont, selon eux, rué dans les brancards alors que les modifications apportées ne concernent que les points d’accord obtenus au dialogue politique. Qui plus est, à leurs avis, ces points ont été proposés par l’opposition, notamment le mode de scrutin des maires et présidents de conseils départementaux au suffrage universel direct, tout comme l’attribution de 45% au scrutin majoritaire contre 65% au scrutin proportionnel, entre autres.
LE STATU QUO MAINTENU POUR PERMETTRE LE CONSENSUS
A l’image des députés de la majorité qui ont soutenu mordicus que le président Sall a respecté sa parole donnée, notamment de ne rien changer sur les accords issus du dialogue politique, le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome a rappelé que les articles ciblés par les pourfendeurs dudit code, n’ont pas fait l’objet de changement, depuis 1992.
A son avis, le président a préféré mettre de côté tous les points d’achoppement, pour appliquer ceux qui ont fait l’objet d’accord. Le Premier flic du Sénégal a, toutefois, promis que lesdits articles incriminés pourraient faire l’objet de modification, dès que les acteurs trouveront un consensus. Ainsi donc, le statu quo noté de la part du chef de l’Etat sur les points de désaccord serait pour permettre aux acteurs politiques de trouver des plages de convergence.
Revenant sur les modifications qui ont été apportées, Antoine Félix Abdoulaye Diome s’est réjoui qu’il y ait des innovations majeures sur certains domaines, notamment l’élection des conseillers départementaux, communaux et des villes, l’inscription des Sénégalais vivant à l’étranger, ou encore le nouveau découpage administratif, sans oublier le vote des personnes vivant avec un handicap, entre autres.
Pour les questions ayant trait à des incohérences entre le Code électoral et le Code général des collectivités territoriales, le ministre de l’Intérieur a précisé que les deux codes ne sont pas les mêmes, encore que le Code électoral prime sur le Code général des collectivités locales. Il rassure toutefois qu’il sera nécessaire de procéder à des ajustements sur la loi portant mode de fonctionnement des collectivités. Le projet de loi a été voté par la majorité de l’Assemblée nationale, malgré le rejet des parlementaires de l’opposition, après près de 10h de plénière.
LE SENEGAL DRIBBLE LE PROTOCOLE ADDITIONNEL DE LA CEDEAO
La longueur des débats à la plénière témoigne des divergences entre les parlementaires de la majorité présidentielle et ceux de l’opposition, actant sans équivoque le manque de consensus sur le Code électoral
L’Assemblée nationale a voté hier, lundi 12 juillet, le projet de loi n° 18/2021 portant Code électoral. Les débats au sein de l’hémicycle, avec la pléthore d’intervenants, lors de la plénière convoquée en procédure d’urgence par le chef de l’Etat, mettent à nu l’adoption d’un Code non consensuel, qui échappe toutefois au Protocole additionnel de la Cedeao sur la démocratie et la bonne gouvernance, en son article 2 en rapport avec les élections.
Le Sénégal échappe au Protocole additionnel A/SP1/12/01 sur la démocratie et la bonne gouvernance de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), en son article 2 portant sur les élections. Cette disposition stipule en son premier alinéa «qu’aucune réforme substantielle de la loi électorale ne doit intervenir dans les six (6) mois précédant les élections, sans le consentement d’une large majorité des acteurs politiques». Ainsi, en procédant hier, lundi 12 juillet, au vote en procédure d’urgence du projet de loi n° 18/2021 portant Code électoral, très controversée, le Sénégal respecte les délais. Car, le vote d’une telle loi, au-delà du 23 juillet prochain, aurait été perçu par l’Institution sous-régionale, comme une violation du protocole cité ci-dessus, d’autant plus que les prochaines élections locales sont prévues pour le 23 janvier 2022.
L’OPPOSITION REJETTE LE CODE ET PROMET UNE CONFRONTATION
La longueur des débats à la plénière, qui a accusé plus de 3h de retard, tout comme la longue liste des intervenants, ont étalé les divergences qui existent entre les parlementaires de la majorité présidentielle et ceux de l’opposition, actant sans équivoque le manque de consensus sur ledit Code électoral. C’est le président du groupe parlementaire de l’opposition “Liberté et Démocratie“, Serigne Cheikh Mbacké Bara Dolly qui a ouvert les hostilités en posant sa question préalable rejetée par la majorité présidentielle, une fois soumise au vote.
En effet, dans le but de renvoyer le projet de loi en commission technique, le député du Parti démocratique (Pds) a trouvé que les articles L29 et L30 ne respectaient pas la Constitution qui dit que la déchéance des droits civils et politiques doit être prononcée par un juge. Qui plus est, s’en prenant toujours à ladite loi, il a convoqué les rapports d’audit du fichier électoral de 2018 et 2021 qui, à son avis, ont noté des incohérences entre la Constitution et le Code électoral.
Embouchant la même trompette, le député Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly de Bokk Gis Gis d’indiquer que les articles L29 et L30 sont en porte-à-faux avec les conventions internationales signées par le Sénégal en matière de Droits humains. Il n’a pas manqué d’aviser que si la loi est votée, l’opposition déposera un recours au Conseil constitutionnel Il sera aussi épaulé par le député Toussaint Manga pour qui le texte «n’est pas consensuel» car non seulement le Pds n’a pas pris part au dialogue, mais aussi l’opposition qui y était n’est pas pour ce code.
Estimant par ailleurs, que les dispositions L29 et L30 du nouveau Code soumis au vote ne visaient qu’à éliminer des adversaires politiques, Toussaint Manga a prévenu le chef de l’Etat, Macky Sall que «la confrontation aura bel et bien lieu si le président Macky Sall ne se rend pas compte qu’en 2024, il n’ira pas à ses élections sans Karim Wade, sans Khalifa Sall, sans Ousmane Sonko, ou tout autre»
EN BREF… EN BREF..
AMENDEMENTS SUR DES ARTICLES DU CODE ELECTORAL : La majorité rejette tout
Lors du vote du projet de loi portant Code électoral, les députés de l’opposition n’avaient eu aucune chance devant la majorité «mécanique» du camp du pouvoir. Les députés de la majorité ont systématiquement rejeté tous les amendements, proposés par leurs collègues de l’opposition. Il en est ainsi des amendements faits par Mamadou Diop Decroix et Mamadou Lamine Diallo, à l’article L29, qui voulaient que la déchéance des droits civils et politiques soit expressément prononcée par un tribunal, et cela dans un délai bien délimité. Le député Mamadou Diop Decroix a proposé que l’article L37 soit modifié pour que les représentants des partis politiques de l’opposition, présents au niveau des commissions administratives chargées de la révision annuelle, soient pris en charge par l’administration, par souci de transparence. Car, selon lui, les partis de l’opposition ne peuvent pas prendre en charge leurs représentants tout le temps que va durer la révision. Les articles L54 et L57 se rapportant au parrainage ont été aussi amendés en vain par l’opposition. Mamadou Diop Decroix avait proposé que le parrainage soit supprimé de ces élections locales.
ELECTIONS LOCALES : Le parrainage citoyen supprimé pour les partis
Comme réponse, Antoine Félix Diome a fait savoir que pour ces élections locales, le parrainage a été supprimé pour les candidats des partis ou coalitions de partis. Il a précisé, cependant que lors du dialogue politique, il a été proposé de changer le parrainage citoyen et la présentation d’une liste d’électeurs souteneurs des candidatures des entités regroupant des personnes indépendantes.
PROBLEMEDE LA TRANSHUMANCE DES MAIRES : Les députés favorables à des sanctions
S’il y a bien un point qui a fait l’objet de consensus entre les députés, lors du vote du projet de loi portant Code électoral, c’est bien la question de la transhumance des maires. Profitant de son temps de parole, le député Toussaint Manga du Pds qui a admis l’avancée notée avec le vote des maires et présidents de conseil départemental au suffrage universel direct, pense que le Code devait aller plus loin, en prévoyant des sanctions contre les maires qui changent de camp. Pour lui, il est inadmissible que des conseillers, élus sur la base de la liste d’un parti d’opposition, regagnent le camp du pouvoir après avoir reçu des «valises d’argent». Cette idée de sanction contre les maires et conseillers transhumants a trouvé l’assentiment de certains députés de la majorité. Toutefois, ils ont précisé que contrairement à ce que soutient Toussaint Manga, le chef de l’Etat a mis à la disposition de ces maires, qui ont quitté le camp de l’opposition, le Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc) ainsi que tous les autres instruments de développement. C’est à leur avis la raison de leur changement de camp et non les supposées «valises d’argent».
VOTE DU PROJET DE LOI PORTANT CODE ELECTORAL : Discrimination positive pour les handicapés
Le projet de loi 18/2021 portant Code électoral voté hier, lundi 12 juillet à l’Assemblée nationale apporte, entre autres, des changements favorables aux personnes vivant avec un handicap. En effet, l’article L69 à son 6ème alinéa stipule que «les électeurs qui ont un handicap temporaire ou permanent ne leur permettant pas d’accéder à leur bureau de vote sont autorisés à voter dans le bureau le plus accessible pour eux dans les lieux de vote où ils sont régulièrement inscrits. Ils votent en priorité». Allant plus loin dans le but de faciliter le vote pour les handicapés, le Code soumis au vote hier, lundi, permet à son article L80, alinéa 3 que «l’électeur qui, du fait de son handicap, se trouve dans l’impossibilité de choisir un bulletin de vote, de l’introduire dans l’enveloppe ou de glisser celle-ci dans l’urne est, sur sa demande, autorisé à se faire assister par un électeur de son choix ou par un membre du bureau de vote».
MODIFICATION DU CODE ELECTORAL SUITE AU DIALOGUE POLITIQUE : Ces observations faites sur la loi
Des observations ont été faites sur certains points du Code électoral soumis pour vote aux députés. Il en est ainsi des dispositions de l’article L265, en son alinéa 3, qui stipule que «en cas d’égalité des suffrages, le candidat, tête de liste le plus âgé, est élu», faisant référence au mode d’élection au suffrage universel direct des conseils municipaux. Pour certains parlementaires, il serait bien de proposer, en cas d’égalité des votes, un second tour pour les deux premiers. Dans leur majorité, les députés ont salué le mode d’élection des maires et présidents de conseil départemental. Il ressort des débats, que certains auraient souhaité que les mandats des élus soient arrêtés à 2, comme le prévoit le Code électoral pour le président de la République. Autre manquement notés sur ce Code, les imprécisions sur le mode d’élection des adjoints aux maires et Vice-présidents de conseil départemental. La loi est restée muette sur la suppléance des maires et présidents de conseil départemental en cas de vacance des postes, pour diverses raisons.
CONTRE LE TRAITEMENT RESERVE A KARIM WADE : Woré Sarr tance Antoine Diome
La députée Woré Sarr du groupe parlementaire “Liberté et Démocratie“, s’est attaquée au ministre de l’Intérieur Antoine Félix Abdoulaye Diom, lors de la séance plénière sur le vote de la loi portant Code électoral. Indexant le Premier flic du pays, elle lui a étalé toute sa désolation pour la «sale besogne» à laquelle il se livre pour le compte du président Sall. La députée qui a rappelé le «formidable» passé du ministre Antoine Diome à Guédiawaye, a déploré la nouvelle posture du magistrat qui, à son avis, a changé de veste lorsqu’il a rejoint la «bande des comploteurs». Estimant qu’elle s’adresse à son «fils», elle a invité Antoine Diome à se ressaisir pendant qu’il est temps, car ses prédécesseurs, à l’image d’Aly Ngouille Ndiaye, Amadou Ba, Ismaïla Madior Fall, etc, ont été mis au frigo, malgré ce qu’ils ont fait.
VIDEO
POURQUOI UNE AVENUE NE PORTERAIT ELLE PAS LE NOM D'UNE DE NOS VAILLANTES FEMMES ?
L’ancienne ministre du Développement social, Maïmouna Kane mérite d’être célébrée et inscrite dans le panthéon des grands Hommes du Sénégal, a estimé Penda Mbow, ancienne ministre lors d'une émission organisée par amani-tv, la télé panafricaine
Dakar, 13 juil (APS) - La livraison de mardi de la presse quotidienne traite des désaccords de la classe politique sénégalaise en matière électorale, lesquels ont été grandement mis en exergue la veille lors de l’examen par l’Assemblée nationale d’un projet de loi soumis aux députés.
"Le projet de loi n° 18/2021 portant code électoral a été voté en procédure d’urgence lors d’une plénière marquée par une "pléthore d’intervenants", et après des débats clivants ayant conduit à l’adoption d’un code non consensuel, rapporte Sud Quotidien.
"Ce fut une longue journée", mais malgré "les multiples tentatives de l’opposition, la majorité a adopté la nouvelle loi", écrit le quotidien L’Observateur, le journal Le Quotidien notant que le consensus souhaité par l’exécutif autour du nouveau code électoral "n’a pas eu lieu".
"L’opposition a dénoncé une volonté +manifeste+ de Macky Sall d’écarter Karim Wade et Khalifa Sall en maintenant les articles sur l’inéligibilité", souligne encore le journal Le Quotidien.
La majorité, de son côté, a fait valoir que les articles concernés "étaient déjà dans le code électoral de 1992 ou +code Kéba Mbaye+", du nom du magistrat sénégalais qui a supervisé et servi de facilitateur pour l’élaboration de ce code sur la base duquel les élections se tenaient jusqu’en 2019, ajoute le journal.
L’As note par conséquent que les "deux K polluent les débats", en référence à Karim Wade et Khalifa Sall, deux personnalités parmi les plus en vue de l’opposition sénégalaise, mais qui pourraient voir leurs ambitions politiques contrariées par le maintien de ces deux articles sur l’inéligibilité.
Karim Wade et Khalifa Sall, tous deux condamnés dans des affaires pour lesquelles ils étaient poursuivis, pourraient se voir opposer ces articles si d’aventure ils venaient à vouloir se présenter à une quelconque élection, en l’état actuel des choses.
"Les députés de l’opposition se veulent formels" : non seulement le projet de loi portant code électoral "trahit (....) l’esprit consensuel du dialogue politique mais aussi il est anticonstitutionnel dans le sens où il exclut de sérieux adversaires politiques du président Macky Sall comme Karim Wade", écrit L’As.
Il ajoute que cette thèse est démontée par des membres de la majorité parlementaire selon lesquels "les articles L29 et L30 n’ont connu aucune évolution".
Mais le résultat c’est que Karim Wade et Khalifa Sall sont "toujours out", constate Enquête. Surtout que sur cette question, le ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome "est resté inflexible", insiste le même journal.
Antoine Diome, qui plus est, "écarte sa responsabilité", selon Vox Populi citant certaines de ses déclarations : "Ce n’est pas de mon ressort de dire si un citoyen est autorisé ou pas à être candidat ou à s’inscrire sur les listes électorales".
Des précisions "peu convaincantes", estime Alerte quotidien. Il est cependant incontestable que la validation ou non des candidatures aux élections est une prérogative qui revient de fait aux juridictions compétentes en la matière.
"La majorité, droite dans ses bottes !", malgré tout (Sud-Quotidien), puisque cette loi qui "passe au forceps" (Walfquotidien). Kritik’ note qu’au bout du compte, le dialogue politique initié après la présidentielle de 2019, pour parvenir à un consensus sur ces questions, n’a été que "verbiage inutile".
"Malgré deux ans de discussion et de dialogue sur le processus électoral et les aménagements nécessaires, les consensus n’ont pas tenus devant les fortes divergences opposées sur des points liés aux règles du jeu électoral", analyse ce journal.
Le Soleil s’intéresse principalement à la visite d’amitié et de travail effectué par le chef de l’Etat Macky Sall lundi en Mauritanie. "Sept accords de coopération signés" par les deux pays lors de cette visite, signale le journal.
SI RIEN EST FAIT D’ICI LA TABASKI...
L’avancée de la 3e vague de Covid-19 inquiète le Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal qui s’est réuni autour de la question, sonne l’alerte, réclamant des mesures strictes
L’avancée de la 3e vague de Covid-19 inquiète le Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (SAMES). Son Bureau exécutif national (BEN), qui s’est réuni autour de la question, sonne l’alerte, réclamant des mesures strictes.
"Les services sont au bord de l’implosion"
"Après analyse des données épidémiologiques et des informations reçues des différents responsables des centres de traitement, le SAMES constate que cette vague a atteint un niveau sans précédent, inquiétant, les services sont au bord de l’implosion surtout à Dakar, et bientôt ce sera quasi impossible de trouver une place pour les malades graves qui sont de plus en plus jeunes. Au même moment aucune mesure déterminante n’est prise et des rassemblements se font en toute inconscience. Si rien n’est fait d’ici la fête de Tabaski, la situation de Dakar se retrouvera sur l’ensemble du territoire", lit-on dans leur communiqué.
C’est pourquoi, ajoute le document, "le SAMES demande à l’État d’interdire tous les rassemblements religieux, culturels et politiques qui favorisent la propagation de la maladie et de faire respecter le port du masque dans les services et sur la voie publique. Ce péril doit nous faire dépasser nos clivages et l’argument sanitaire doit prévaloir pour éviter de se retrouver devant une situation incontrôlable."
Appel aux chefs religieux
Ainsi, le SAMES lance un appel aux chefs religieux, aux responsables politiques et de la société civile "pour leur participation à faire respecter les gestes barrières et à se vacciner surtout dans les régions de l’intérieur du pays. Un sursaut national est attendu de tous les acteurs de la vie publique pour préserver notre cher Sénégal. Les acteurs de la presse doivent en faire leur propre affaire parce que personne ne sera à l’abri si cette flambée continue et se dissémine."
Par ailleurs, regrette le SAMES, "au moment où tous les agents de santé sont concentrés sur la lutte, le Ministère de la Santé et de l’Action Sociale continue de désorganiser le secteur comme l’illustre la mutation clientéliste du néphrologue de l’hôpital Mathlaboul Fawzaïni, à celui de Ndioum dont le service d’hémodialyse n’est même pas fonctionnel, la nomination à des postes stratégiques du Ministère de la Santé de novices comme au SNEIPS et à Dakar en bafouant les règles préétablies. Cela illustre à suffisance la communication inefficace, peu convaincante ou quasi-absente pour lutter contre la Covid-19 laissant un boulevard aux personnes s’opposant à la vaccination."
Vers un plan d’actions ?
Pour finir, "le SAMES apporte son soutien total aux camarades de Mathlaboul Fawzaïni et à ceux de l’hôpital de Mbour où Polimed a fini de mettre à genou un hôpital jadis solvable. Le SAMES dénonce cette politisation à outrance des postes de responsabilité au Ministère de la Santé et le non-respect des critères de la mobilité. Le SAMES se réserve le droit de mettre en place un plan d’action pour lutter contre les dérives constatées. Enfin le SAMES encourage les agents de santé pour leur engagement dans cette lutte solitaire et appelle la population sénégalaise pour le respect des mesures barrières et l’adhésion massive à la vaccination, en dehors de toutes considérations religieuses, politiques ou idéologiques. Nous gagnerons cette bataille ensemble mais aidez-nous en suivant nos conseils et les agents de santé vont s’engager sans limite", clôt la note.