PREPARATIFS DE LA COMMERCIALISATION ARACHIDIERE 2021/2022 LES ACTEURS REUNIS POUR DES «PROPOSITIONS CONSENSUELLES»
Afin de prévenir les ratés des campagnes précédentes, le ministère de la l’Agriculture et les acteurs de la filière arachide sont en conclave pour réfléchir sur les moyens d’éviter ces travers

Afin de prévenir les ratés des campagnes précédentes, le ministère de la l’Agriculture et les acteurs de la filière arachide sont en conclave pour réfléchir sur les moyens d’éviter ces travers. À travers ces rencontres, tous ces acteurs en question sont invités à faire des propositions consensuelles pour arriver à une régulation dynamique.
Cette rencontre qui a regroupé les ministères concernés, les producteurs, les huiliers et les opérateurs vise, selon le ministre Moussa Baldé, à « mettre en place un cadre de concertation entre acteurs afin de faciliter la collecte…Elle nous permettra d’échanger sur les thématiques relatives aux enjeux relevant de la collecte des semences, à l’approvisionnement des huileries et des unités de transformation artisanales, et à l’optimisation des exportations des graines d’arachide. » Il s’agit, selon le ministre, d’arriver à des « régulations dynamiques » afin de permettre à toutes les parties prenantes de tirer profit de l’activité. L’occasion a été saisie par les différents acteurs pour exposer les difficultés dans leurs secteurs respectifs.
Le directeur de la SONACOS a déploré les difficultés rencontrées par les huiliers spécifiquement au cours de deux dernières campagnes avant de plaider pour un meilleur traitement. « Nous souhaitons atteindre nos objectifs de collecte afin de retourner à notre cœur de métier et d’avoir de bonnes quantités de matières premières pour pouvoir les transformer en huile et en tourteaux », a dit Modou Diagne Fada.
Ainsi, les huiliers pourront à ses yeux continuer à créer des emplois et enrichir le pays, mais aussi mettre à la disposition des consommateurs une huile de qualité. Un appel entendu par le ministre qui a souhaité qu’une plus grande part soit réservée aux industriels locaux afin d’assurer la survie du secteur et prévenir les risques de hausse des coûts de l’huile à l’importation. «Nous devons travailler pour que nos huiliers puissent transformer nos graines ici. Avec les problèmes de fret, importer de l’huile pourrait être plus difficile alors que nous pourrons produire une huile de qualité », a souligné le ministre. Dans le même sillage, Moussa Baldé a rappelé l’enjeu important que représente la filière arachide dans l’économie et le tissu social du pays. « La campagne arachidière demeure une période essentielle et sensible de la vie économique et sociale de notre pays », a-t-il dit citant le président Macky Sall, avant d’ajouter « qu’avec 500000 tonnes exportées l’année dernière, la filière arachidière constitue une des principales sources de revenus de la majorité des producteurs sénégalais ».
PRENDRE EN COMPTE LA CONCURRENCE DES ACHETEURS ETRANGERS
Après avoir salué l’initiative du ministre, le représentant de la Fédération nationale des opérateurs privés stockeurs (FENOPST) a invité les autorités à prendre en compte la concurrence des acheteurs étrangers qui contournent les points de collecte et risquent de faire mal à la filière. « Quand deux acteurs, venant de pays différents et qui n’ont pas le même pouvoir d’achat doivent acheter sur un même marché, ils peuvent ne pas pratiquer les mêmes prix. Ce qui peut avoir des conséquences sur l’un des deux. Nous, nous achetons au niveau des points de collectes, mais il y a d’autres qui s’approvisionnent sur les marchés hebdomadaires (les loumas), donc si on doit parler, qu’on parle également de l’achat sur les points réguliers », a dit Modou Fall. Dans le même temps, l’Union nationale de l’interprofessionnelle des semences (UNIS) a exprimé sa préoccupation au sujet de la préservation du capital, gage d’une survie de la filière arachidière.
Pour cela, Modou Thiam a lancé une invite aux acteurs pour que les réserves semencières soient épargnées. « J’invite tous les acteurs qu’en collectant des graines, qu’ils fassent tout pour ne pas amener les semences dans la transformation ou dans l’exportation. Parce que sans semence, on ne peut pas parler d’agriculture. Donc aujourd’hui, tout le monde devrait se liguer pour que les semences soient préservées du point de vue de la qualité comme de la quantité » a –t-il dit.
En attendant le démarrage de la campagne, il se dit optimiste et souhaite que les exportations dépassent le volume de la dernière campagne, « si nous sommes ici pour la campagne de commercialisation, c’est qu’il y a de l’espoir. Je dois dire d’emblée que pour ma part si on arrive à collecter encore 700 mille voire plus et qu’après le quota de semences, tout se retrouve dans les usines du Sénégal, je serais l’homme le plus heureux du monde ».
Toutefois, les industriels locaux doivent être privilégiés, compte tenu d’un contexte international marqué par les fluctuations du fret, afin d’avoir une huile de qualité et à bon prix. Les propositions consensuelles sont attendues pour la fin du mois afin d’avoir une campagne apaisée.