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15 septembre 2025
ALGÉRIE : MACRON MET LE FEU À LA POUDRIÈRE MÉMORIELLE
En reprenant les antiennes éculées de ceux qui veulent euphémiser les violences coloniales infligées par la France aux Algériens, l'Élysée donne des gages à l’extrême droite et ouvre une crise diplomatique d’une ampleur inédite avec l’Algérie
Mediapart |
Rachida El Azouzi |
Publication 07/10/2021
«La colonisation fait partie de l’histoire française. C’est un crime contre l’humanité, c’est une vraie barbarie. Et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face, en présentant nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes. » Le 15 février 2017, Emmanuel Macron, alors en campagne pour le fauteuil présidentiel, déclenchait une tempête en France en tenant des propos inédits dans la bouche d’un responsable politique français sur l’antenne d’une télévision algérienne.
La droite, l’extrême droite mais aussi une partie de la gauche lui tombaient dessus tandis qu’en Algérie, on se réjouissait qu’enfin, après tant de décennies de déni, un candidat à la présidence de la République française ait le courage de regarder le passé en face.
« Honte à Emmanuel Macron qui insulte la France à l’étranger ! », fulminait Gérald Darmanin, alors sarkozyste et maire de Tourcoing, devenu depuis macroniste et promu ministre de l’intérieur. « Ni droite ni gauche, un jour pour la colonisation positive, un jour crime contre l’humanité », tweetait l’ancien premier secrétaire du parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis. Allusion à un entretien d’Emmanuel Macron au Point quelques mois plus tôt, en novembre 2016, déclarant qu’il y a eu en Algérie « des éléments de civilisation et des éléments de barbarie ».
Près de cinq ans plus tard, le candidat LREM (La République en marche) de 2017 ne ressemble en rien au candidat LREM de 2022. Plus question de se mettre à dos la droite et l’extrême droite françaises qui saturent le débat public de leurs obsessions identitaires : à sept mois de l’élection présidentielle, l’heure est au labour de leurs terres, même les plus nauséabondes. Quitte à sacrifier une relation franco-algérienne structurellement très compliquée et à faire un bond en arrière.
Lors d’une rencontre avec une vingtaine de descendants de protagonistes de la guerre d’Algérie jeudi 30 septembre, et relatée samedi 2 octobre par Le Monde, seul journal invité par l’Élysée, Emmanuel Macron a eu des mots peu amènes et jamais tenus jusqu’ici publiquement par un chef d’État français en exercice, à l’égard du pouvoir algérien et des fondements même de la nation algérienne.
« C’est terrible, se désole un diplomate français “catastrophé”. On revient à 2005. » Quand le traité d’amitié franco-algérien avait volé en éclats sous Jacques Chirac après que le Parlement français eut adopté une loi reconnaissant « le rôle positif » de la colonisation.
Dans un article intitulé « Le dialogue inédit entre Emmanuel Macron et les “petits-enfants” de la guerre d’Algérie », le journaliste Mustapha Kessous rapporte que le président français estime qu’après son indépendance en 1962, l’Algérie s’est construite sur « une rente mémorielle », entretenue par « le système politico-militaire », que l’« histoire officielle » est « totalement réécrite » et qu’elle « ne s’appuie pas sur des vérités » mais sur « un discours qui repose sur une haine de la France », que « le président [algérien] Abdelmadjid Tebboune » est pris dans « un système très dur », « un système fatigué », « fragilisé » par le Hirak (le soulèvement populaire qui a balayé en 2019 Abdelaziz Bouteflika récemment décédé). Des propos non démentis par l’Élysée qui ne s’arrêtent pas là.
« La construction de l’Algérie comme nation est un phénomène à regarder, a encore déclaré le président, toujours selon Le Monde. Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française ? Ça, c’est la question. Il y avait de précédentes colonisations. Moi, je suis fasciné de voir la capacité qu’a la Turquie à faire totalement oublier le rôle qu’elle a joué en Algérie et la domination qu’elle a exercée. Et d’expliquer qu’on est les seuls colonisateurs, c’est génial. Les Algériens y croient. »
En allant jusqu’à remettre en question l’État-nation algérien, en cherchant à mettre sur le même pied d’égalité l’interminable conquête française bien plus sanglante et meurtrière que la domination ottomane entre le XVIe et le XVIIIe siècle, et en reprenant ainsi les antiennes éculées de ceux qui veulent euphémiser les violences coloniales infligées par la France aux Algériens, ceux qui disent que l’Algérie n’est pas un pays, le président français donne des gages à l’extrême droite et ouvre une crise diplomatique d’une ampleur inédite à quelques mois de l’anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie (1954-1962) et son indépendance.
Ses propos incendiaires interviennent deux jours après la décision brutale de l’exécutif de réduire drastiquement le quota de visas accordés aux citoyens des pays du Maghreb, à commencer par les Algériens (lire ici notre article). Sous les ors de l'Elysée, devant la jeunesse héritière de la douloureuse mémoire franco-algérienne - des petits-enfants de pieds-noirs, de soldats, de harkis, d’indépendantistes du FLN et de juifs d’Algérie - Emmanuel Macron a justifié cette décision qui envenime encore les rapports très tendus entre les deux pays pour « ennuyer les gens qui sont dans le milieu dirigeant, qui avaient l’habitude de demander des visas facilement » et leur dire « si vous ne coopérez pas pour éloigner des gens qui sont en situation irrégulière et dangereux, on ne va pas vous faciliter la vie ».
« C’est terrible, se désole un diplomate français “catastrophé”. On revient à 2005. » Quand le traité d’amitié franco-algérien avait volé en éclats sous Jacques Chirac après que le Parlement français eut adopté une loi reconnaissant « le rôle positif » de la colonisation et que la France eut offert au monde entier le spectacle désolant d’une nation passéiste incapable d’assumer ses méfaits, ses crimes, ses pillages devant le miroir, se félicitant du bon vieux temps des colonies.
Emmanuel Macron, dont la candidature à l’élection présidentielle d’avril prochain ne fait pas l’ombre d’un doute même s’il ne l’a pas encore officialisée, a cessé de parler depuis bien longtemps de « crimes contre l’humanité » de la part de la France en Algérie. Il n’aura condamné les 132 ans d’oppression coloniale en Algérie qu’une seule fois tant qu’il était candidat à la présidentielle. Le credo de son quinquennat, martèle son entourage, c’est « ni excuses ni repentance ». Et d’être réélu à tout prix.
« Le deuxième mandat est devenu l’objectif presque unique de la fin du premier », constate auprès de Mediapart un ancien ambassadeur de France en Algérie. Un avis partagé de l’autre côté de la Méditerranée par plusieurs diplomates français qui déplorent une relation bilatérale et des efforts de bonne entente entre les deux pays « sacrifiés » par des visées électoralistes. « Macron est en train de se laisser dépasser par son souci de politique intérieure », abonde à son tour un ancien directeur Afrique et Moyen-Orient du Quai d’Orsay.
Le pouvoir algérien, qui avait convoqué trois jours plus tôt l’ambassadeur de France à Alger François Gouyette pour « une protestation formelle » après la décision de Paris de réduire de moitié les visas accordés aux Algériens, n’a pas tardé à réagir dans des proportions qui dépassent sa susceptibilité habituelle. Après avoir procédé samedi 2 octobre au « rappel immédiat pour consultation » de son ambassadeur, Alger a interdit le lendemain le survol de son territoire aux avions militaires français, qui empruntent depuis 2013 son espace aérien pour rejoindre ou quitter la bande sahélo-saharienne où sont déployées les troupes de l’opération antijihadiste « Barkhane ».
ACHILLE MBEMBE, L'ARCHITECTE DU SOMMET AFRIQUE-FRANCE DE MONTPELLIER
Une partie de l'opinion publique africaine voit dans le choix d’Achille Mbembe une manœuvre de l’Élysée pour redorer l’image de la France sur le continent et une "prise de guerre" pour Emmanuel Macron
Théoricien du post-colonialisme, Achille Mbembe, l’un des intellectuels les plus en vue d’Afrique francophone, a accepté la tâche controversée de préparer le sommet Afrique-France, qui se tiendra vendredi et auquel pour la première fois aucun chef d'État africain n'a été convié.
Rarement un homme aura autant marqué de son empreinte ce type d’événement. Non seulement Achille Mbembe a remis un rapport mardi à Emmanuel Macron "pour la refondation des relations entre la France et le continent", mais il a aussi sélectionné les 12 jeunes qui débattront, vendredi 8 octobre, avec le chef de l’État.
Pendant sept mois, l’intellectuel camerounais a pris son bâton de pèlerin à travers 12 pays et lancé plus de 60 "dialogues" entre mars et juillet derniers avec des acteurs de la société civile pour préparer le sommet Afrique-France de Montpellier.
"J’ai trouvé que c’était un projet nécessaire, raisonnable, que la mission était une mission de bon sens, que l’Afrique devrait pouvoir y trouver son intérêt, ce qui me semble être le cas", explique Achille Mbembe dans une interview accordée RFI.
Contempteur de la "Françafrique", réputé pour ses prises de position énergiques, l'auteur mondialement connu de "Brutalisme" et de "Critique de la raison nègre" a passé les trente ans d’une brillante carrière universitaire à cheval entre l’Afrique du Sud et les États-Unis.
"D’une manière très intelligente et sans doute stratégique, Emmanuel Macron lui a demandé d’aller sonder les Africains sur les orientations à suivre pour forger de nouvelles relations entre la France et l’Afrique", analyse le journaliste Assane Diop, sur l’antenne de France 24.
Personnalité transgressive au charisme magnétique, l’historien franco-camerounais est présenté comme l'un des pères des études postcoloniales. Admirateur d’Édouard Glissant et de Frantz Fanon, Achille Mbembe s’est également attaqué au cours de sa carrière à la critique du néolibéralisme et aux mécanismes de domination dans le monde contemporain.
"Le choix d’Achille Mbembe pour ce sommet est tout à fait juste. C’est l’un, si ce n’est le plus grand penseur contemporain de l’Afrique", affirme le Canadien d’origine guinéenne Amadou Sadjo Barry, docteur en philosophie et chercheur en relations internationales, joint par France 24. "Il connaît l’Afrique et, en même temps, essaie de penser le devenir mondial du continent."
Le fantôme de Ruben Um Nyobè
Né en 1957, à une soixantaine de kilomètres de Yaoundé, Achille Mbembe passe son enfance à la ferme de son père, au sein d’une famille nationaliste et chrétienne.
Il vit dans sa chair l’extrême violence de la colonisation lors de la guerre d’indépendance du Cameroun (1955-1962), quand l’un de ses oncles est tué aux côtés du leader nationaliste Ruben Um Nyobè, dont la dépouille est traînée, de village en village, par les forces armées françaises pour terroriser la population.
De ces événements tragiques, naîtra sa vocation d’historien. Bientôt, il se rend à Paris pour poursuivre ses études. Alors que l’histoire officielle au Cameroun cherche à faire disparaître l’existence de Ruben Um Nyobè, lui se bat pour faire vivre sa mémoire.
Son premier livre, contenant des extraits de textes signés de l’indépendantiste, lui vaut d'être banni de son pays pendant dix ans. À la mort de son père, il ne peut pas assister à son enterrement. Depuis, il n'a jamais remis les pieds au Cameroun.
Après l’écriture de sa thèse, il enseigne aux États-Unis puis prend la tête du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (Codesria) à Dakar, au Sénégal.
Installé à Johannesburg en Afrique du Sud depuis vingt ans, il dirige aujourd’hui l'Institut de recherches en sciences économiques et sociales de l'université du Witwatersrand.
En acceptant cette mission d’Emmanuel Macron, Achille Mbembe, qui dénonçait il y a peu une "flagrante absence d’imagination historique", du chef de l’État, ouvre, à 64 ans, une nouvelle page dans sa carrière. Mais ce tournant a également suscité l’incompréhension, voire l’hostilité d’un certain nombre d’intellectuels africains.
Dans une tribune au vitriol parue dans Jeune Afrique, l’écrivain camerounais Gaston Kelman fustige l’intellectuel "flatté dans son orgueil de 'savant' qui maîtrise la science du maître". Quant au Sénégalais Boubacar Boris Diop, il ironise sur "une mauvaise plaisanterie" évoquant un sommet "choquant" et "pathétique".
"Prise de guerre"
Une partie de l'opinion publique africaine voit également dans le choix d’Achille Mbembe une manœuvre de l’Élysée pour redorer l’image de la France sur le continent et une "prise de guerre" pour Emmanuel Macron.
"La classe politique française comprend que les chefs d’État africains sont discrédités, mais qu’il y a encore des intellectuels qui sont écoutés et qu’à travers eux, on pourra s’adresser à la jeunesse africaine", analyse le docteur en histoire contemporaine et professeur de littérature à Philadelphie, Jean-Claude Djereke, joint par France 24. "Mais je crois que c’est une erreur. Beaucoup de gens ont été déçus par Achille Mbembe, qui donne ici l’impression de voler au secours de Macron."
Quatre ans après le discours de Ouagadougou qui devait poser les bases d’une nouvelle relation entre la France et l’Afrique, force est de constater une forme de désenchantement selon Jean-Claude Djereke. "Les problèmes de fond pour les jeunes Africains ne sont pas abordés : ces problèmes, ce sont les bases militaires françaises, c’est le franc CFA, l’immixtion intempestive de la France dans les affaires intérieures africaines."
L'intervention militaire française au Sahel pour lutter contre les jihadistes et le soutien à la junte militaire au Tchad sont les deux sujets qui ont récemment alimenté les crispations autour de la présence française en Afrique et les accusations de néocolonialisme.
"Sur le plan politique, il n’y a pas eu de mutation", reconnaît Amadou Sadjo Barry, qui rappelle le contexte de rivalité avec la Chine et la Russie pour l’hégémonie sur le continent. Mais selon le philosophe, il serait injuste de considérer qu’Emmanuel Macron n’a pas contribué à redéfinir la relation avec l’Afrique de manière symbolique avec la restitution des œuvres d’art ou encore la remise du rapport Duclert sur le Rwanda.
"Sur le plan (des) injustices historiques, Emmanuel Macron a posé des gestes forts. La question est de savoir jusqu’où cette dimension symbolique peut vraiment conduire à une mutation profonde de la politique étrangère de la France", interroge Amadou Sadjo Barry.
De son côté, Achille Mbembe balaye toute idée de manipulation ou de compromission et promet un débat sans tabou. Dans un entretien à l’AFP, l’intellectuel pose l’objectif qu’il s’est fixé lors de ce forum. "Si à Montpellier, on arrive à déplacer le débat au-delà de la récrimination et du déni, alors on aura ouvert la voie à une petite révolution culturelle."
par Ndongo Samba Syllam Amy Niang et Lionel Zevounou
LA SOCIÉTÉ CIVILE AU SERVICE DE L'IMPÉRIALISME FRANÇAIS
EXCLUSIF SENEPLUS - Ce qui va se jouer au sommet de Montpellier n’est peut-être ni plus ni moins que la volonté de Paris de contenir le discrédit politico-diplomatique et le relatif déclin économique de l’Hexagone sur le continent africain
Ce texte est tiré d’un important ouvrage collectif contre le sommet de Montpellier dirigé par Koulsy Lamko, Amy Niang, Ndongo Samba Sylla et Lionel Zevounou. "De Brazzaville à Montpellier, regards critiques sur le néocolonialisme français" rassemble une vingtaine de contributions. Le projet a été initié par le Collectif pour le Renouveau africain (CORA). »
À quoi servent les sommets France-Afrique ? Cette question provocatrice avait été soulevée par Thomas Sankara lors du Sommet de Vittel en octobre 1983. Devant une presse française sur la défensive, le chef d’État et leader révolutionnaire burkinabè avouait ne pas avoir de réponse satisfaisante tant il était évident, selon lui, que ce type de rencontre n’était pas le cadre le plus approprié pour parler des problèmes africains. Malgré les critiques de Sankara, les chefs d’État francophones, rejoints progressivement par leurs homologues du reste du continent, continuent de sacrifier à ce rituel, rebaptisé sommet « Afrique-France », sans doute pour conjurer les représentations ordinairement peu flatteuses associées à la « Françafrique ».
La nouveauté du format du prochain sommet Afrique-France à Montpellier programmé le 8 octobre, tient dans l’absence des chefs d’État et dans l’introduction de la « société civile », et notamment de personnalités africaines de renom que le président français Emmanuel Macron a choisies comme ses interlocuteurs. L’érection de cette « société civile » de nature néo-impériale doit être interprétée comme une tentative désespérée de maintenir une ambition hégémonique de plus en plus contrariée.
Perte de contrôle et anxiété
L’idée que l’avenir de la France et son statut géopolitique sont inextricablement liés au maintien de relations particulières et asymétriques avec son ancien empire colonial africain a été et continue d’être la toile de fond de la politique hexagonale vis-à-vis de l’Afrique postcoloniale. Pourtant, malgré l’importance stratégique du continent, la France n’a jamais eu une politique étrangère africaine digne de ce nom en Afrique francophone. Car elle n’en a jamais eu besoin : elle a su y maintenir une forme de contrôle néocoloniale.
En lieu et place d’une politique étrangère classique, la France a longtemps mobilisé le registre des injonctions dans son ancien empire. À commencer par la Conférence de Brazzaville (1944) qui avait été tenue sans la présence d’Africains alors qu’elle était censée discuter de l’avenir de l’Afrique dite française. Depuis, pour l’Afrique francophone, la France demeure le pays privilégié où se discutent la démocratie (La Baule 1990), les questions sur la sécurité (Sommet de Pau du 13 janvier 2020), le financement du développement (Sommet de Paris sur le financement des économies africaines de mai 2021), etc. D’ailleurs, presque toutes les résolutions de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur l’Afrique francophone sont ou influencées ou parrainées par la France.
Ces relations asymétriques sont de moins en moins tolérées par les populations africaines comme l’ont démontré les attaques contre les intérêts économiques français lors du soulèvement populaire de mars 2021 au Sénégal, et la contestation populaire de la présence militaire française au Mali. En marge de ce que les officiels français et médias mainstream qualifient tendancieusement de « sentiment antifrançais », Paris subit, dans son « pré carré » africain, la concurrence économique de la Chine, mais également la rivalité militaro-diplomatique d’autres puissances comme la Russie, notamment en République centrafricaine, ou la Turquie. Ce contexte suscite, côté français, un sentiment de perte de contrôle ainsi qu’une certaine anxiété au sujet de l’avenir du continent.
Le fait est que les dispositifs traditionnels de maintien de l’hégémonie impériale ont aussi montré leurs limites. Les interventions militaires dont la principale, Barkhane, ne peuvent être gagnées : en plus d’être ruineuses, elles deviennent de moins en moins populaires auprès des opinions publiques africaines. C’est sans doute de cette manière qu’il faudrait lire la « fin » — en fait la réorganisation — de la force Barkhane au Mali. De même, le fossé se creuse de plus en plus entre une minorité dirigeante soutenue par Paris et les aspirations de leurs peuples. L’alliance avec des chefs d’État loyaux, comme l’illustre la « réforme » en trompe-l’œil du franc CFA annoncée en décembre 2019 par le président ivoirien Alassane Ouattara aux côtés de son homologue français, alimente une défiance et une suspicion croissantes vis-à-vis de la France. Enfin, ces dirigeants ne se privent généralement pas d’ouvrir leurs économies aux puissances rivales prêtes à accorder les financements souhaités.
C’est au regard à la fois des nouveaux défis auxquels la France fait face sur le continent africain et de l’inadaptation de ses méthodes d’intervention traditionnelles qu’il faut lire les improvisations de l’actuel gouvernement français, et notamment l’élargissement de son cercle d’alliances à la « société civile ».
Macron, artisan du restart
Dire que la politique africaine de l’actuel gouvernement français garde ses vieux lambris dorés est un truisme. Il suffit de penser par exemple à la succession dynastique et militaire que Macron a adoubée avec le récent coup d’État au Tchad. La politique africaine de Macron arbore toutefois un cachet spécifique que l’Institut Montaigne, un think tank marqué à droite, désigne, dans un rapport daté de septembre 2017, par le vocable anglais de restart.
Sur le plan formel et rhétorique, le restart consisterait pour Paris à abandonner ses inhibitions en adoptant un discours qui « lève les tabous » ainsi qu’une stratégie plus « franche ». Ce souci de redorer l’image de la France en Afrique explique quelques récentes ouvertures « symboliques » : le projet de restitution de certains biens culturels, la reconnaissance à mots couverts de la responsabilité de la France durant le génocide des Tutsi du Rwanda, la « facilitation » de l’ouverture des archives coloniales en Algérie et celles relatives à l’assassinat de Thomas Sankara, etc.
Sur le fond, le restart fait le pari d’un « afro-réalisme » dont les entrepreneurs et start-ups français seraient les fers de lance : « [Le] discours de restart doit libérer les énergies et favoriser l’accès des entreprises françaises aux marchés africains », souligne l’Institut Montaigne. Parallèlement aux soutiens politiques traditionnels, l’influence économique acquiert une importance renouvelée. C’est là sans doute l’une des motivations ayant présidé à la mise en place du Conseil Présidentiel pour l’Afrique (CPA) en 2017, une structure consultative composée de personnalités principalement issues du monde des affaires.
L’influence via le « marché » a l’avantage de créer une communauté d’intérêts entre la France et ses partenaires européens, également soucieux de rivaliser avec la Chine, la Russie, la Turquie et parfois les États-Unis. En contrepartie des concessions sur l’ouverture économique de l’espace francophone, la France plaide pour une mutualisation de la gestion militaire, incarnée par l’Europe de la Défense.
Cette diplomatie économique, à l’heure actuelle, s’inscrit notamment dans la perspective du « Consensus de Wall Street », un concept qui renvoie au nouvel agenda de développement des Institutions financières internationales, des banques multilatérales de développement, des agences de développement, des sociétés de gestion d’actifs financiers, etc. L’objectif est de maximiser les financements privés dans les pays du Sud global en les prémunissant de divers risques (risques politiques, risque de demande, et risque de change). Cette philosophie du « développement comme neutralisation des risques » est à la base du « New Deal » de Macron pour l’Afrique. Elle implique non seulement une privatisation des services publics, à travers des instruments comme les partenariats publics privés (PPP), mais encore elle transforme les États en assureurs bénévoles des profits des investisseurs internationaux. Dans la déclaration finale de douze pages du récent Sommet de Paris sur le financement des économies africaines, le mot « risque » apparaît dix-neuf fois. La résonance accrue de ce type d’approche néolibérale sur le continent est rendue possible par l’approche fonctionnaliste, dépolitisée et technocratique des cercles de décision économique et des institutions telle l’Union africaine.
Le rôle de la « société civile » néo-impériale
Le sommet Afrique-France de Montpellier va formellement consacrer l’alliance entre le régime de Macron et une certaine « société civile » africaine taillée sur mesure pour donner l’illusion qu’il serait à l’écoute des populations africaines et de leurs intellectuels. Face à l’illégitimité des dirigeants d’Afrique francophone, traditionnels alliés de la France, il a pu sembler astucieux d’ériger une « société civile » néo-impériale ayant vocation à servir de bouclier face au « sentiment antifrançais » en progrès sur le continent et aussi à valider, par omission ou par conviction, des options économiques néolibérales comme solutions aux problèmes africains.
Le président français a demandé à l’universitaire camerounais Achille Mbembe de réunir un groupe de personnalités africaines avec pour mission d’organiser des consultations populaires dans une douzaine de pays du continent et dans la diaspora et, sur cette base, de livrer des recommandations lors du sommet de Montpellier, « l’événement pour réinventer la relation Afrique France ». En acceptant cette mission, Mbembe et son groupe se sont mis à dos une partie des intellectuels africains et ont dû régulièrement se justifier dans les médias français face à l’accusation de « trahison des clercs ».
Le profil de l’intellectuel africain « fréquentable » pour l’Élysée et le Quai d’Orsay concerne d’une part ceux qui n’ont pas d’objections manifestes vis-à-vis du déploiement de la logique néolibérale à l’échelle du continent. Il inclut d’autre part ceux qui, comme Achille Mbembe, distinguent leur démarche de l’anti-impérialisme et, même, n’hésitent pas à proposer que la France organise une « grande transition » destinée à installer la démocratie en Afrique centrale. Œuvrer nolens volens à effacer voire à aseptiser la tradition intellectuelle critique africaine nourrie aux deux mamelles du panafricanisme et de l’anticapitalisme est une formule qui a souvent fait florès pour les intellectuels africains en quête de notoriété en Occident.
Dans la période coloniale, la France choisissait ses interlocuteurs parmi les « bons » mouvements de libération. Après les indépendances, les « bons » présidents et leaders politiques furent promus au détriment des « mauvais » qui furent chassés du pouvoir ou assassinés avec le soutien de Paris. Ce qui va se jouer au sommet de Montpellier n’est peut-être ni plus ni moins que la volonté de Paris de contenir le discrédit politico-diplomatique et le relatif déclin économique de l’Hexagone sur le continent africain. S’adjoindre pour l’occasion les services d’une société civile néo-impériale dont la connexion organique avec les masses populaires est quasi inexistante n’est sans doute pas ce qu’on pourrait appeler une stratégie bien pensée.
Au-delà des faux-semblants de Montpellier, la bonne nouvelle est que la lutte pour une « seconde indépendance » est portée sur le plan intellectuel par des initiatives panafricanistes comme le Rapport Alternatif sur l’Afrique (RASA) et le Collectif pour le Renouveau Africain (CORA). Publiée en mai 2021, la première édition du RASA a pour titre Les souverainetés des sociétés africaines face à la mondialisation. Lancé en avril 2021, CORA rassemble une centaine d’intellectuels de toutes disciplines, des arts aux sciences exactes. Comme le souligne son Manifeste, il œuvre, dans le respect de la diversité linguistique, à « l’émergence d’une Afrique véritablement indépendante et souveraine avec comme horizon l’éclosion d’une authentique éthique humaniste marquée du sceau de la solidarité universelle. » Comme le soutenait Frantz Fanon, la responsabilité de l’intellectuel africain doit se comprendre comme une responsabilité tournée vers la libération du continent.
LE PRIX NOBEL DE LITTERATURE AU TANZANIEN ABDULRAZAK GURNAH
Le romancier a été récompensé pour ses récits sur les effets du colonialisme et le destin des réfugiés.
Le Prix Nobel de littérature 2021 revient au romancier tanzanien Abdulrazak Gurnah, âgé de 73 ans. Il s’intéresse principalement à l’écriture postcoloniale et aux discours associés au colonialisme, en Afrique, dans les Caraïbes et en Inde.
Abdulrazak Gurnah a reçu le Prix Nobel de littérature en 2021 «pour sa compréhension sans compromis et pleine de compassion des effets du colonialisme et du sort des réfugiés pris entre les cultures et les continents, selon l’Académie suédoise des Nobel jeudi à Stockholm.» Né sur l’île de Zanzibar, au large des côtes de l’Afrique de l’Est, Abdulrazak Gurnah s’est rendu en Grande-Bretagne pour étudier en 1968.
Les plus célèbres de ses romans sont «Paradise» (1994), qui a été présélectionné pour le Booker et le Whitbread Prize, «Desertion» (2005), et «By the Sea» (2001), retenus pour le Booker et le Los Angeles Times Book Award. Ce romancier tanzanien est basé au Royaume-Uni et écrit en anglais.
Enseignant à l’Université
De 1980 à 1982, Abdulrazak Gurnah a enseigné à l’Université Bayero de Kano au Nigeria. Il a ensuite rejoint l’Université du Kent, où il a obtenu son doctorat en 1982. Il y est maintenant professeur et directeur des études supérieures au sein du département d’anglais.
Il a édité deux volumes d’«Essays on African Writing», a publié des articles sur un certain nombre d’écrivains postcoloniaux contemporains, dont V. S. Naipaul, Salman Rushdie et Zoë Wicomb. Il est l’éditeur de l’ouvrage «A Companion to Salman Rushdie» (Cambridge University Press, 2007). Il est collaborateur du magazine Wasafiri depuis 1987.
Abdulrazak Gurnah a supervisé des projets de recherche sur les écrits de Rushdie, Naipaul, G. V. Desani, Anthony Burgess, Joseph Conrad, George Lamming et Jamaica Kincaid.
Prix très occidental
Cette année, les conjectures ont beaucoup tourné autour de la promesse de l’Académie d’élargir ses horizons géographiques. Même si le président du comité Nobel Anders Olsson avait pris soin de réaffirmer en début de semaine que le «mérite littéraire» restait «le critère absolu et unique».
Le prix est historiquement très occidental et depuis 2012 et le Chinois Mo Yan, seuls des Européens ou des Nord-Américains avaient été sacrés.
Sur les 117 précédents lauréats en littérature depuis la création des prix en 1901, 95, soit plus de 80% sont des Européens ou des Nord-Américains.
Avec le prix 2021, ils sont 102 hommes au palmarès pour 16 femmes.
Sur les quelque 200 à 300 candidatures soumises bon an mal an à l’Académie, cinq sont retenues avant l’été. Les membres du jury sont chargés de les lire attentivement et discrètement avant le choix final peu avant l’annonce. Les délibérations restent secrètes pendant 50 ans.
Après les sciences en début de semaine, la saison Nobel se poursuit vendredi à Oslo avec la paix, pour s’achever lundi avec l’économie. (AFPE)
La décision de la Banque mondiale de mettre fin à la publication de « Doing Business », par suite d’un scandale interne, est une nouvelle illustration du discrédit qui frappe cette institution depuis des décennies maintenant. En fait, le Doing Business (DB) est en soi une véritable escroquerie intellectuelle.
Le « Doing Business » : un instrument au service du néolibéralisme
Lancée en 2002, cette publication était devenue un instrument destiné à promouvoir les politiques néolibérales associées au « Consensus de Washington », en vogue dans les années 1990 mais qui avait fini d’être complètement discrédité au début des années 2000. Le DB servait à promouvoir les intérêts des multinationales et à encourager le pillage des ressources des pays du Sud en poussant ceux-ci à aller toujours plus loin dans la déréglementation, la privatisation et la libéralisation à grande échelle pour attirer les investissements directs étrangers (IDE). Ces politiques ont été à la base de fuites massives de capitaux, qui ont privé l’Afrique et d’autres pays du Sud d’immenses ressources propres qui dépassent les flux combinés d’IDE et d’aide publique au développement (APD).
Que de réformes destructrices ont-elles été faites au Sénégal et ailleurs dans le but d‘avoir un meilleur classement ou de remporter le titre de « meilleur réformateur » ! Mais plus on réforme, plus on s’enfonce dans la pauvreté. La récente étude de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) montre bien que les efforts consentis par le Sénégal pour avoir de meilleurs classements n’ont fait qu’aggraver la situation économique et sociale du pays. Il demeure toujours dans la catégorie des « pays les moins avancés » où il avait atterri en 2001 après deux décennies d’application sans discernement des prescriptions de … la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) !
Depuis plusieurs années, des voix de plus en plus nombreuses avaient réclamé la suppression du DB, du fait de son orientation idéologique et de la méthodologie contestable qui sous-tend ses classements. Par exemple, en 2018, Paul Romer, alors économiste en chef de la Banque, reconnaissait que le DB comportait un réel parti pris idéologique, qui influence le classement des pays. Ses déclarations faisaient suite à la perte de 23 places du Chili, alors sous la présidence de Madame Michelle Bachelet, considérée comme « socialiste » !
Les critiques contre le DB se sont intensifiées depuis l’effondrement du fondamentalisme de marché, suite à la crise financière internationale de 2008. Mais le scandale du DB n’est pas un cas isolé. Loin de là, il vient s’ajouter à la longue liste des scandales qui ont éclaboussé les travaux de la Banque mondiale, habituée à manipuler des chiffres pour soutenir les objectifs qu’elle veut atteindre au service de ses principaux parrains, les Etats-Unis et les pays européens.
Le scandale des recherches sur le développement
En effet, en 2006, une Commission, dirigée par Angus Deaton, professeur à Princeton et Kenneth Rogoff, ancien économiste en chef du FMI, avait mis en lumière le parti pris idéologique de la Banque et la manipulation des chiffres dans des milliers de ses travaux.
Après avoir passé en revue 4 000 travaux publiés entre 1998 et 2005, la Commission avait constaté que souvent, les équipes chargées de les rédiger s’arrangeaient pour que leurs conclusions recoupent ce que la direction de la Banque voulait faire passer comme messages-clés ! Selon le professeur Angus Deation, qui recevra le Prix Nobel d’économie en 2015, « Ce n’est pas comme s’ils ne commandaient que des recherches qui soutiennent des assertions prédéterminées…mais ils sélectionnent parmi les travaux ceux qui soutiennent les positions de la direction (...). C’est cela que nous critiquons, plus que le biais dans la recherche elle-même. »
La Banque a essayé de cacher ce rapport, qui a porté un grand coup à la crédibilité de ses travaux et à sa propre réputation. Elle tarda à le diffuser et lui donna très peu de publicité, ce qui suscita l’ironie du professeur Deaton : « Il a fallu tellement de temps pour qu’il soit rendu public que j’ai oublié le détail de ce qu’il contient ».
Le scandale Wolfowitz
Mais les scandales qui ont éclaboussé la Banque mondiale ne sont pas seulement limités à la manipulation de ses travaux. Un scandale de mœurs retentissant avait éclaté en 2005, mettant en cause son président de l’époque, Paul Wolfowitz. Cette affaire avait secoué la Banque entre 2005 et 2006. Paul Wolfowitz fut coupable d’avoir favorisé la promotion de sa maîtresse, du nom de Shaha Riza qui occupait un poste élevé dans le système de communications sur le Moyen-Orient au sein de la Banque.
Le scandale Wolfowitz était d’autant plus retentissant que le personnage avait joué un rôle-clé dans l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis en 2003. Il était connu comme l’un des principaux faucons de l’administration de George W. Bush. De 2001 à 2005, il fut numéro deux au Pentagone, le ministère américain de la Défense. Après les attentats du 11 septembre 2001, Wolfowitz fut l’un des architectes de la politique de propagande et de manipulation de l’opinion, qui a finalement conduit à l’invasion de l’Irak en 2003 et au déclenchement de la politique de terreur et de destruction massive menée contre ce pays par les Etats-Unis.
C’est après avoir accompli cette sale besogne qu’il fut récompensé pour devenir président de la Banque mondiale. Sa mission était certainement de faire de cette institution un instrument encore plus docile pour répandre le venin néolibéral, ou « le virus néolibéral », comme dirait le regretté professeur Samir Amin, et promouvoir davantage les intérêts des Etats-Unis. Mais le scandale qui l’a éclaboussé mit prématurément un terme à cette mission. Après avoir longtemps résisté aux pressions, Wolfowitz fut finalement poussé à la démission en juin 2006. Il fut remplacé par un autre membre de l’administration Bush, Robert B. Zoellick.
Quel avenir pour une institution discréditée ?
Malgré le scandale du DB, la Banque mondiale ne s’avoue pas vaincue pour autant. En effet, dans son communiqué, elle dit vouloir trouver un autre moyen de continuer à répandre son idéologie et ses politiques mortifères en direction des pays du Sud. A cet égard, elle dit rester « fermement engagée à promouvoir le rôle du secteur privé dans le développement » et travaille déjà « sur une nouvelle approche pour évaluer le climat des affaires et des investissements ».
Mais on retiendra surtout que la Banque mondiale dit mettre fin au DB parce que le document n’est « plus crédible » « La confiance dans les travaux de recherche du Groupe de la Banque mondiale est d’une importance capitale. Ces travaux guident les actions des décideurs politiques, aident les pays à prendre des décisions mieux éclairées et permettent aux parties prenantes de mesurer les progrès économiques et sociaux avec plus de précision » dit le communiqué.
En réalité, ce ne sont pas seulement les travaux de la Banque qui manquent de crédibilité, c’est la Banque elle-même qui n’est plus crédible aux yeux d’une grande partie de l’opinion publique mondiale. Déjà, elle et le FMI avaient été sévèrement critiqués pour n’avoir pas été capables de prévoir la crise financière internationale de 2008 et la crise économique qui s’ensuivit. En fait, depuis l’effondrement du fondamentalisme de marché suite à cette crise financière, le discrédit de la Banque mondiale et du FMI s’est accentué. Depuis, tous les deux étaient sur la défensive et des critiques internes avaient remis en cause certains des dogmes sur lesquels étaient fondées leur philosophie et leurs analyses.Par exemple, dans un discours remarquable prononcé en septembre 2010 à l’Université Georgetown à Washington, Robert B. Zoellick, successeur de Wolfowitz à la tête de la Banque, avait appelé à des révisions déchirantes de la part de celle-ci. Il remettait en cause surtout la modélisation à outrance, y compris de la part de Prix Nobel, qui a conduit à l’explosion du marché des produits dérivés et à la crise des subprimes, qui a mené l’économie mondiale au bord du précipice.
Le nouveau scandale qui éclabousse la Banque va accentuer les critiques contre l’existence même de celle-ci. En effet, beaucoup pensent aujourd’hui qu’elle est une institution désuète, qui a fait son temps. A l’origine, elle était chargée de gérer les fonds destinés à la reconstruction de l’Europe de l’Ouest (le fameux Plan Marshall), après la deuxième Guerre mondiale. On lui adjoignit le volet « développement » à partir des années 1960, qui virent l’indépendance de beaucoup d’anciennes colonies. Mais elle n’a jamais aidé un pays à se « développer » parce qu’elle est restée fondamentalement un instrument au service de l’agenda géostratégique des Etats-Unis. C’est pourquoi des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour demander sa dissolution pure et simple- tout comme celle du FMI- pour laisser la place à une nouvelle institution démocratique, reflétant les réalités du 21e siècle et en mesure de financer un véritable agenda de développement.
Economiste, Dakar
PANDORA PAPERS - DSK CAPTE 574 MILLIONS FCFA A LA PRESIDENCE SENEGALAISE
L’homme d’affaires Dominique Strauss-Kahn a obtenu de la présidence sénégalaise un ou des marchés ou services rémunérés à hauteur de 875 000 euros (environ 574 millions de francs CFA). C’est le compte de la société «PARNASSE INTERNATIONAL»
L’homme d’affaires Dominique Strauss-Kahn a obtenu de la présidence sénégalaise un ou des marchés ou services rémunérés à hauteur de 875 000 euros (environ 574 millions de francs CFA). C’est le compte de la société « PARNASSE INTERNATIONAL » qui a été crédité de ladite somme, selon des documents révélés par le Consortium international des journalistes d’investigations (ICIJ) à travers les « Pandora Papers ».
Parnasse International, propriété de l’ex ministre français de l’Economie, est installée depuis 2013 à « Casablanca Finance City », une zone franche de la grande métropole marocaine qui offre des avantages fiscaux importants aux investisseurs.
La transaction est inscrite dans la rubrique VTE du « Grand-livre des comptes » de la société de droit marocain à la date du 24 février 2017.
Le 22 janvier 2017, Dominique Strauss-Kahn avait été reçu au palais de la République par le Président Macky Sall, en présence de Amadou Bâ et Birima Manga, alors ministres en poste aux Finances et à l’Economie. Une deuxième audience avec le chef de l’Etat sénégalais avait eu lieu en février de la même année, « sur demande de DSK », indiquait la Tribune de Genève dans une de ses éditions en ligne.
La présidence de la République n’a jamais communiqué à ce sujet. Le mystère reste entier et total quant à la nature et l'amplitude des prestations et/conseils que l'ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI) a pu livrer aux autorités sénégalaises en échange de cette rémunération.
EN GUINÉE, MOHAMED BÉAVOGUI, UN DIPLOMATE CHEVRONNÉ, NOMMÉ PREMIER MINISTRE
En Guinée, un pas est franchi vers la formation d’un Gouvernement de Transition. Mohamed Béavogui, 68 ans, ancien directeur général du Groupe African Risk Capacity (ARC), une institution africaine en charge de la mutualisation des risques de catastrophes naturelles, a été nommé Premier ministre, a appris Emedia.sn.
Après le putsch du 5 septembre renversant le régime d’Alpha Condé, le pays, sous la direction du Comité Nationale du Rassemblement pour le Développement (CNRD), s’est doté d’une Charte de la Transition, qui prévoit, outre un Gouvernement de Transition, un Conseil National de Transition. Des organes qui auront la charge de dérouler les différentes missions de la Transition.
Lesquelles missions se déclinent ainsi, "la rédaction d’une Nouvelle Constitution, la refondation de l’État, la lutte contre la corruption, la réforme du système électoral et la refonte du fichier, l’organisation des élections libres, crédibles et transparentes", avait détaillé le chef de la junte militaire, le lieutenant-colonel Mamady Doumouya, lors de sa prestation de serment, le vendredi 1 octobre, sans donner aucune précision sur la date de ces élections et la durée de la transition.
Ancien cadre de l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Mohamed Béavogui est un passionné des questions du développement. Il est également le neveu de feu Diallo Telli, premier secrétaire général de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA).
Un clin d’œil à la communauté internationale ?
SALIOU CISS, L’HEURE DE L’ÉCLOSION DANS LA TANIÈRE ?
Dakar, 7 oct (APS) - Quoique ne faisant pas partie à 32 ans de l’avenir de l’équipe nationale du Sénégal, l’arrière gauche international Saliou Ciss est malgré tout en train de remettre les choses à l’endroit, après avoir été l’un des mal-aimés de la Tanière.
Après son centre en retrait devenu une passe décisive pour le but d’Ismaila Sarr contre le Congo (3-1) en septembre dernier, beaucoup de suiveurs de l’équipe nationale qui doutaient de ses qualités, ont revu leur position.
Les critiques acerbes dont il a été l’objet auraient pu déstabiliser plus d’un footballeur. Il n’est que de se rappeler certaines outrances verbales quand l’ancien pensionnaire de Diambars a été obligé de déclarer forfait à la Coupe du monde 2018 pour raison de blessure.
Passé par Tromso (Norvège), Valenciennes et Angers, Saliou Ciss, actuel sociétaire de Nancy (France), a pourtant rarement déçu, même s’il n’a pas toujours apporté ce qu’il a laissé entrevoir de son potentiel.
Aux Jeux olympiques de Londres 2012, sa cote était montée en flèche après une performance contre la sélection britannique à Old Trafford.
Ce soir-là, il avait mis sous l’éteignoir les ailiers stars de cette sélection, Craig Bellamy et Ryan Giggs, sous le regard de Sir Alex Ferguson.
D’ailleurs, après ce match, il avait reçu une invitation pour intégrer Manchester United, mais n’ayant pas beaucoup de sélections avec les Lions, il n’avait pu le faire.
Il n’a peut-être pas signé à MU, mais il est sorti du brumeux championnat norvégien pour atterrir en France, à Valenciennes.
S’y ajoute que depuis, il a été appelé régulièrement en sélection nationale même s’il restait dans l’ombre de Pape Ndiaye Souaré, qui avait réussi à domestiquer le poste d’arrière gauche.
Même l’absence de ce dernier suite à son accident de voiture (septembre 2016) n’a pas ouvert le boulevard à Saliou Ciss.
Pire, le sélectionneur national, Aliou Cissé, a préféré faire appel au droitier Youssouf Sabaly pour occuper le flanc gauche de sa défense.
Un désaveu pour Ciss et tous les gauchers, mais à sa décharge, il faut dire que ce dernier a montré, il est vrai, plus de qualités comme piston que comme arrière gauche, marquant jusqu’à cinq buts et faisant le même nombre de passes décisives lors de la saison 2020-2021 avec Nancy.
En équipe nationale, pourtant, après un début difficile à la CAN 2019 lors du match contre le Kenya, il a retrouvé son allant sur son côté, créant le danger et poussant la défense des "Harambee Stars" à la faute.
Mais Sadio Mané ratait le penalty que Ciss s’était procuré même si, au finish, le Sénégal s’en était sorti en gagnant 3-0 son dernier match de poule.
On aurait pu penser que le sélectionneur national allait continuer à faire confiance à Saliou Ciss. Mais il n’en fut rien, ce dernier ayant préféré remettre en selle Sabaly de retour de blessure et confier le flanc droit à Lamine Gassama jusqu’à la fin de la CAN 2019.
Avec les absences conjuguées de Gassama et Sabaly et malgré les sélections des deux gauchers Abdou Diallo (PSG, France) et Fodé Ballo-Touré (Milan AC, Italie), qui ont connu leurs premières capes en mars dernier contre le Congo, Ciss est désormais remis en selle.
Il a rendu des copies propres lors des deux matchs amicaux contre la Zambie (3-1) et le Cap-Vert (2-0), qui lui ont valu une titularisation contre le Togo (2-0).
Sans être brillant, il a fait le job et même tenté de faire du dépassement de fonction lors de cette première journée des éliminatoires de la coupe du monde 2022, allant jusqu’à occuper un poste de piston gauche quand le coach a fait entrer Ballo-Touré dans les derniers instants de la partie.
Alors qu’on le voyait reconduit, Aliou Cissé a préféré titulariser Ballo-Touré qui a eu d’énormes difficultés à trouver ses marques.
Au finish, obligé de changer de registre alors que les deux équipes étaient à égalité, 1-1, le sélectionneur national l’a fait entrer pour qu’il apporte son savoir-faire sur le plan offensif.
Bien vu puisque sur l’un de ses premiers ballons, il sert Ismaila
Sarr qui marque le deuxième but sénégalais de la rencontre.
Sadio Mané a clos la rencontre par un penalty pour assurer la victoire des Lions dans une rencontre où Saliou Ciss a marqué des points.
Et sur les réseaux sociaux où il était la tête de turc, les commentaires ont changé.
L'ABSENCE DE RESPONSABILITÉ COMME MODE D'EMPLOI DES TRAGÉDIES
L’émoi et la consternation populaire qui font suite aux catastrophes et autres sinistres cèdent rapidement la place à l’indifférence et à l’oubli. Cette absence de culture de la responsabilité des services de l’Etat fait le lit d’un immobilisme effarant
L’émoi et la consternation populaire qui font suite aux catastrophes et autres sinistres, au Sénégal, cèdent rapidement la place à l’indifférence et à l’oubli. Cette absence de culture de la responsabilité des services de l’Etat, l’absence d’un contrôle citoyen permanent et un sentiment de fatalisme au sein de la population font le lit d’un immobilisme effarant. Le dernier sinistre en date qui a fait 6 morts et deux blessés à Hann Bel Air, dans la nuit de vendredi 1 au samedi 2 octobre 2021, vient marquer l’inefficacité des procédures de prévention et d’anticipation de la part des services étatiques face à ce type de catastrophes de plus en plus fréquentes en période d’hivernage.
Le processus semble immuable et réglé comme du papier à musique. Après chaque drame vient le temps de l’indignation et de la consternation. Devant l’émoi populaire et les appels à la célérité dans la prise de mesures préventives contre la survenue de tels drames, les autorités étatiques succombent immuablement à la tyrannie de l’instant. A grand renfort de communiqués et de promesses, tout est fait pour masquer les défaillances des services de l’Etat dans la prévention de ces catastrophes. Ainsi, que ce soit les accidents de la route, les chavirements de pirogues, les inondations meurtrières et les effondrements de bâtiments, l’emballement médiatique pousse toujours les autorités à sortir du bois, en promettant de faire tout leur possible pour éviter que ça se reproduise.
Des engagements qui se dégonflent comme des ballons de baudruche, à l’épreuve du temps, laissant les autorités vaquer à d’autres occupations, pendant que les problèmes restent sans solutions. Au moins 11 personnes ont perdu la vie, mardi, le 3 août 2021 dans un accident de la circulation à Podor. « J’exprime ma douleur suite au terrible accident de la route tôt ce matin au croisement de Guédé et de la RN2 à Podor. Je présente mes condoléances aux familles des 11 personnes décédées et souhaite prompt rétablissement aux blessés », a réagi le Président Macky Sall sur Twitter. L’émoi qui a suivi cet accident ainsi que les déclarations du ministre des Transports Mansour Faye sur le permis à points et le rajeunissement du parc automobile sont restés, sans effet, sur l’amélioration de la sécurité routière.
Culture de la sanction et du sens des responsabilités
L’effondrement d’un immeuble de deux bâtiments contigus, dans la nuit de vendredi 1 à samedi 2 octobre, à Hann Bel Air, avec près de 6 morts suivi d’un autre effondrement à Guédiawaye entraînant 14 blessés viennent attester de cette situation. Les autorités administratives et les services du ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme ont promis assistance aux victimes, avant d’afficher leur volonté de mettre fin à ces tragédies récurrentes en période d’hivernage. En marge d’une rencontre pour la journée mondiale de l’Habitat, le ministre de l’Urbanisme, du logement et de l’Hygiène publique, Abdoulaye Sow, lundi 4 octobre dernier, a reconnu la responsabilité de l’Etat dans l’effondrement du bâtiment à Hann Bel-Air et il a indiqué que « l’Inspection générale du bâtiment doit faire son travail convenablement de surveillance et de contrôle ».
Par conséquent, « nous devons être intransigeants et fermes, parce que la responsabilité nous incombe, en amont comme en aval, de surveiller l’habitat des Sénégalais », a-t-il ajouté, en parlant de la Direction générale de la construction et de l’habitat, de l’Inspection générale du bâtiment. « Il y a pas mal de bâtiments dont la construction a été stoppée. Les sanctions sont à l’étude. Il y a aussi un code de la construction en gestation et des arrêtés et décrets seront mis en place, prochainement, pour nous permettre de pouvoir sanctionner les promoteurs qui ne respectent pas les normes de construction », Alassane Binta Samb, Directeur de la sensibilisation et du partenariat institutionnel du Ministère de L'Urbanisme du Logement et de L'Hygiène publique.
Après la tragédie le ministre de l’Intérieur a révélé la mobilisation de tous les services de l’Etat, notamment, le ministère de la Santé, de la Famille et l’Action sociale, ainsi les services de l’inspection générale des bâtiments pour reloger les membres des familles sinistrées et de procéder à l’évacuation des bâtiments voisins qui menacent aussi de s’effondrer. Pourtant, dès 2013, le gouvernement a mis en place un numéro vert de l'Inspection générale des bâtiments. Cet outil permet d’informer les autorités du ministère de l'Urbanisme et de l'Habitat sur les bâtiments menaçant ruine. Le dispositif mis en place par l'Etat a pour but de prévenir les pertes liées aux effondrements des bâtiments. Sur ce, l'Inspection générale des bâtiments joue seulement un rôle d'alerte et de veille.
Toutefois, les dispositions pratiques sont du ressort des collectivités locales, notamment des maires. Il revient à ces derniers de prendre des arrêtés et des décisions pour déclarer un bâtiment non habitable, si cela est nécessaire. Ils ont aussi le pouvoir de procéder à la démolition d'un bâtiment, s'il constitue une menace.
Indignation temporaire sans perspective de changement
Cette absence de culture de la responsabilité chez les services de l’Etat, l’absence d’un contrôle citoyen permanent et un sentiment de fatalisme au sein de la population constituent les socles d’une indignation temporaire basée sur l’émotion et qui ne débouche sur aucun changement d’attitude de nos gouvernants et de comportements chez les citoyens. Selon Dr Sara Ndiaye, sociologue, l’addition de ces trois éléments constitue un cocktail explosif qui empêche la mise en place d’une politique efficace de prévention et anticipation des crises et des catastrophes.
« L’indignation est une entreprise vaine au Sénégal. Pour un rien, les gens convoquent des conférences de presse et exposent leurs doléances, sans qu’ils ne soient suivis d’effet. La raison est simple. Les situations se précarisent, dans la mesure que votre indignation ne résiste pas longtemps à d’autres sinistres ou catastrophes beaucoup plus graves et qui ne sont pas résolus : Ce qui pousse les gens à se résigner. C’est qu’ils disent qu’il y a pire que la situation qu’elles veulent dénoncer. Je pense que ce n’est pas bien, quand les gens se résignent devant une catastrophe », déclare le chef de la Section de sociologie de l’Université Gaston Berger de Saint Louis.
D’après l’enseignant chercheur, le contrôle citoyen sur les actions de l’Etat concernant la prévention et l’anticipation des sinistres se heurte souvent à des blocages politiques et à des opérations de déstabilisation de l’Etat. « Le citoyen n’a aucune emprise sur les évènements. Il est broyé par le système politique et économique. On a beau essayer d’assurer un contrôle avec le Forum civil et les organes de la société civile, on voit que l’entreprise de contestation est sapée et discréditée. On les accuse d’être à la solde de l’étranger et de l’opposition », soutient l’Universitaire qui appelle à un renforcement de la crédibilité des services publics pour mettre fin à cette situation d’impunité des services de l’Etat.
« L’impunité règne totalement au sein des services de l’Etat. Dans les institutions et services publics, on y rencontre des individualités qui n’ont pas pour ambition de servir la population, mais de s’approprier ce qu’il y trouve comme ressources. Cette impunité entrave fortement l’expression de l’intérêt général. On laisse donc le champ libre à la dictature de l’autorité publique au détriment des intérêts citoyens », indique le sociologue.
Dakar, 7 oct (APS) – Les quotidiens reçus jeudi à l’APS semblent surpris par le montant du projet de loi de finances 2022 fixé à 5.150 milliards de francs CFA.
‘’Un budget doublé en dix ans’’, fait remarquer sobrement Le Soleil, après l’adoption de ce projet par le Conseil des ministres, mercredi.
Libération et L’Observateur prétendent dévoiler les ‘’secrets’’ du budget de l’Etat pour l’année prochaine, même s’ils ne s’en tiennent qu’à ce qu’en dit le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo.
‘’C’est un chiffre révélateur des ambitions du gouvernement (…) La hausse du budget est gagée sur les performances attendues de la mobilisation des recettes, avec la mise en œuvre de la Stratégie de recettes à moyen terme’’, rapporte le premier journal, citant M. Diallo.
‘’En ce qui concerne les dépenses, la politique de rationalisation des dépenses courantes en faveur des dépenses d’investissement sera de mise’’, a promis le grand argentier de l’Etat, cité également par le même journal.
Les recettes prévues étant de 3.510,7 milliards, les dépenses devant s’élever à 4.294,7 milliards, le déficit se chiffre à 794 milliards, fait remarquer Libération.
‘’Le budget national poursuit son évolution positive’’, commente L’Observateur. Il loue par ailleurs ‘’l’exception sénégalaise’’ en matière de performances économiques, dans un contexte de récession causée par la pandémie de Covid-19.
‘’Pour 2022, la loi de finances est bâtie sur des prévisions de croissance de 5,5 %, contre 3,7 % en 2021’’, écrit L’Observateur, citant Abdoulaye Daouda Diallo.
Si ‘’le Sénégal semble résister à cette crise sanitaire’’, les économies de la plupart des pays, elles, se trouvent ‘’éprouvées’’ par le Covid-19, ajoute L’Observateur.
‘’La Banque mondiale retoque les chiffres du Sénégal’’, titre WalfQuotidien. Il estime que ‘’les prévisions de croissance annoncées par le ministre de l’Economie, Amadou Hott, volent bien plus haut que celles que vient d’annoncer Albert Zeufack, économiste en chef pour la région Afrique, à la Banque mondiale’’.
‘’La barre des 5.000 milliards dépassée’’, fait remarquer Le Quotidien, rappelant que le projet de loi de finances de l’année en cours était arrêté à 4.589,15 milliards de francs CFA, celui de 2020 à 4.215,2 milliards.
Vox Populi évoque les prévisions de croissance de 5,5 % pour l’année prochaine.
‘’Une pluie de milliards sur les femmes, 15 milliards pour les 5.000 nouveaux enseignants contractuels (…) Enseignement supérieur : 50 milliards pour les bourses, 69,2 milliards pour les universités, 36,3 milliards pour les œuvres sociales’’, détaille le même journal.
‘’Un budget record’’, constate EnQuête, espérant que ‘’le chemin de la relance économique est en bonne voie pour le Sénégal’’.
Malgré la hausse du projet de budget de 2022 sur celui de l’année en cours, le gouvernement va procéder à une ‘’rationalisation des charges de fonctionnement de l’Etat’’, croit L’As.
‘’Macky Sall veut encore serrer la ceinture’’, affirme-t-il, sur la foi des annonces faites en Conseil des ministres.
‘’C’est un montant sans précédent depuis l’indépendance de notre pays’’, tient à souligner Le Témoin Quotidien, oubliant peut-être que le montant du projet de loi de finances du Sénégal ne cesse d’augmenter d’année en année.