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15 septembre 2025
Par Abdoul Aly KANE
L’EQUATION DE LA MOBILISATION DES RESSOURCES FINANCIERES POUR LA TRANSITION ENERGETIQUE DU CONTINENT
Le nouveau rapport du GIEC (Groupe d’Experts environnementaux sur l’Evolution du Climat), synthèse de 14 000 articles scientifiques qui vient de sortir, sonne comme une alerte sérieuse sur la situation du climat dans le monde
Le nouveau rapport du GIEC (Groupe d’Experts environnementaux sur l’Evolution du Climat), synthèse de 14 000 articles scientifiques qui vient de sortir, sonne comme une alerte sérieuse sur la situation du climat dans le monde, et une nouvelle contrainte pour le développement économique de l’Afrique.
Ses conclusions sont alarmantes et l’on peut les résumer comme suit. Pendant les trois derniers millénaires, le niveau des mers n’a jamais augmenté aussi rapidement que depuis l’année 1900. Dans les scénarios d’augmentation des émissions de CO2, les puits de carbone océaniques et terrestres seront moins efficaces pour ralentir l’émission de CO2 dans l’atmosphère ; Limiter le réchauffement mondial à +15*C ne sera plus possible sans une baisse immédiate et à large échelle des émissions de gaz à effets de serre ; 100 % du réchauffement climatique est dû aux activités humaines. Cette situation concerne, bien entendu, la planète entière.
Par conséquent, l’Afrique, bien que participant très peu à ces dégradations sus-évoquées, en subit de plein fouet les effets dévastateurs. Les effets environnementaux et humains sont perceptibles dans le monde, sous forme de hausse des températures maximales et minimales avec un impact sur la santé humaine, d’augmentation du niveau de la mer, de fortes pluies et d’inondations, de perte de la biodiversité et de terres arables etc. Au Sénégal, le changement climatique est une réalité que vivent les populations, en particulier dans les zones côtières. A Bargny, l’océan gagne chaque année près de deux mètres sur les terres du fait du changement climatique, ce qui rend les populations très réceptives sur la question. On peut donc dire avec amertume que l’Afrique est le dindon de cette grande farce, alors que l’on serine dans toutes les instances consacrées au développement que son « tour » serait arrivé après l’Asie pour son émergence et son développement économique et social. Il est utile de rappeler que l’Afrique représente aujourd’hui près de 17 % de la population mondiale, et que les projections de l’ONU portent cette part à 40 % à l’horizon 2100 (soit autant que la Chine et l’Inde actuelles réunies). Pour faire face à ce boom démographique, l’industrialisation devient une impérieuse nécessité pour répondre aux besoins d’emplois essentiels, de santé, d’éducation, d’alimentation en eau et de logement des populations.
Pour cela, le facteur « énergie » est fondamental pour la transformation de nos matières premières en vue d’une valeur ajoutée accrue, Comme le disait si justement Cheikh Anta DIOP « Au commencement est l’énergie, tout le reste en découle ». Ce pour dire que la condition expresse du développement industriel est la disposition d’une énergie en quantité suffisante. L’Afrique recèle selon le Pharaon du Savoir de ressources énergétiques diverses, abondantes et non polluantes de la diversité (contrairement au charbon, au pétrole et à l’énergie atomique). Il s’agit de l’énergie solaire, l’énergie éolienne, l’énergie thermique des mers, l’énergie marémotrice, l’énergie géothermique qu’il appelle la « houille rouge ».
Autant de ressources énergétiques qui donnent à notre continent les possibilités d’une parfaite suffisance en énergie propre. Dans son livre « Les fondements économiques et culturels d’un État fédéral d’Afrique noire », Cheikh Anta Diop proposait un modèle de développement économique continental avec deux avantages comparatifs extraordinaires conférant au continent une vraie vocation industrielle. Il s’agit de la quantité et de la diversité de ses matières premières, et de ses multiples sources d’énergie. C’est le lieu de rendre hommage à ce visionnaire à la réflexion féconde dont on aura certainement mésestimé la pensée économique tant son travail sur l’Egypte ancienne, prouvant l’antériorité des civilisations nègres, a complètement occulté le modèle économique fédéral qu’il conçut pour le continent africain, basé sur l’industrialisation. Aujourd’hui, il est établi que l’Afrique est dotée de près de 40 % des ressources solaires du monde. Ce rappel est important dans un contexte où la question des sources d’énergie et leur rapport au climat est devenue un enjeu planétaire. Le contexte du dérèglement climatique imputé aux émissions de CO2 et les questions environnementales en général viennent changer la donne du développement en ce qu’ils prescrivent l’abandon progressif des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), au profit d’énergies plus propres. Quelle injustice, si l’on sait que les 50 % des pays les plus pauvres de la planète sont ceux qui émettent le moins de carbone (Afrique subsaharienne et Asie du Sud), contrairement aux « 1 % » constitué par les pays les plus riches qui mettent en péril le climat et l’environnement !
Les trois pays les plus pollueurs au dioxyde de carbone sont les trois pays les plus industrialisés au monde : la Chine avec 30 % des émissions, les États-Unis 15 % et l’Inde 7 %. L’Union européenne émet globalement 10 % avec à sa tête l’Allemagne du fait de la prédominance de centrales à charbon dans ce pays. L’Afrique contribue donc très peu aux émissions mondiales de gaz à effets de serre. Les experts affirment aussi que, même avec une très forte croissance de son économie et donc de sa demande énergétique, le poids du continent dans les émissions mondiales de CO₂ liées à l’énergie resterait encore mineur d’ici 2040/2050, période prévue pour l’atteinte universelle de la neutralité carbone.
L’Afrique doublement condamnée
En conséquence, l’Afrique, très en retard sur la promotion des énergies renouvelables, voit, de ce fait, sa programmation du développement industriel contrecarrée. Ainsi, près de 60 ans après les indépendances, voilà que la problématique du remplacement des énergies fossiles polluantes par des énergies renouvelables propres est au cœur des nouvelles stratégies de préservation de l’environnement en Occident (GIEC), et que celle de l’absolue nécessité de disposer d’une énergie propre en quantité suffisante est imposée à l’Afrique, sans pour autant que des compensations financières ne soient concrètement envisagées.
A l’échelle du monde, les solutions transitoires envisagées ont été déclinées dans l’Accord de Paris de 2015. Cet accord a pour objectif de limiter la montée des températures de la planète à deux degrés Celsius par rapport aux niveaux antérieurs à la révolution industrielle. Sa particularité est d’être non-contraignant, chaque pays élaborant ses propres mesures pour neutralité carbone (émission= absorption) et son propre chronogramme d’ici 2050/2060. Aux USA, le président américain s’est engagé à ramener à zéro les niveaux de pollution dans le secteur énergétique américain d’ici 2035, et à faire en sorte que l’économie américaine atteigne une neutralité carbone d’ici 2050. La Chine s’engage sur la neutralité carbone en 2060. L’Allemagne s’engage à mettre fin à l’utilisation du charbon comme combustible d’ici 2038. La France, dont l’essentiel du parc de production d’électricité est constitué de centrales nucléaires, est relativement moins concernée dans la prise d’engagements. Le Sénégal a fermé la centrale électrique de Sendou de 125 MW alimentée au charbon et gère présentement un mix énergétique combinant fioul, solaire et « gaz » dans un futur proche.
Dans cette perspective, la première centrale solaire de notre pays a commencé à fonctionner en 2017, et plus de 200 MW de capacités solaires supplémentaires ont été mises en ligne depuis. La centrale éolienne de Taïba Ndiaye (158 MW) a été mise en service en février 2020, faisant suite aux centrales solaires de Senergy I (30 MW), Senergy II (20 MW) et à la centrale solaire Ten Merina de 30 (MW). Le plus dur reste cependant à faire en matière de mix énergétique, sachant que le Sénégal est tributaire de l’énergie fossile à hauteur de 88 voire 90 % de sa production d’électricité. En définitive, en 2050/2060, le monde va passer à une autre forme d’économie utilisatrice d’autres formes d’énergies que l’Afrique n’est pas en mesure de mobiliser. Les contraintes pour l’Afrique tout entière se rapportent donc à la mobilisation des ressources de financement pour la transition énergétique.
La mobilisation de la finance internationale prévue dans l’Accord de Paris de 2015 n’est pas encore effective. Il faudrait donc que les pays africains se préparent collectivement à faire face à cette nouvelle configuration énergétique qui va mettre au rebut les énergies fossiles jusque-là considérées comme sources de richesse et de progrès économique et social. Pour ce qui concerne le Sénégal, il conviendrait à notre sens d’ériger le secteur de l’énergie comme un secteur « surprioritaire », auquel une partie non négligeable des revenus futurs de l’exploitation pétrolière et gazière en 2023 serait affectée pour servir de levier pour la réalisation des investissements en énergies renouvelables.
«MA VISION DE LA POLITIQUE…»
Entretien avec Meta Dia alias Méta Crazy, l’ancien acolyte de Simon au sein du groupe de rap Bis bi Clan
Meta Dia alias Méta Crazy, l’ancien acolyte de Simon au sein du groupe de rap Bis bi Clan, a fait du chemin. Basé aux Etats Unis depuis plus de dix ans, il a réussi à se faire un nom au niveau de la galaxie mondiale du reggae. Surnommé par le New York Times le Bob Marley Africain, il vient de sortir son quatrième album solo. Le Témoin s’est entretenu avec lui au téléphone sur son parcours et sa vision de la musique.
Vous venez de sortir un album quatre ans après « Hira »…
Pour bien faire de la musique, il faut beaucoup miser sur les circonstances et les possibilités du moment. J’avais envisagé de faire un double album. Pour sa concrétisation, j’ai dû prendre tout mon temps et travailler sans aucune pression. J’ai planché sur les compositions et l’écriture. C’est pour cette raison que mon travail tarde à prendre forme. Je ne suis pas pressé et je mets en général quatre à cinq ans pour sortir un produit et c’est dans un souci d’inscrire mon travail dans la durée
Vous évoluez dans un genre qui ne fait presque pas recette au Sénégal. Pourquoi avoir choisi le reggae ?
Le reggae est une musique intemporelle et indémodable. Il ne suit pas les tendances de la mode. Il est bien vrai que de temps en temps, il subit certaines influences. Toujours est-il qu’il reste une musique universelle et très bien ancrée dans le temps et l’espace. C’est une musique d’adulte très versée dans la spiritualité et la conscientisation avec des messages forts et porteurs. Donc, c’est pour toutes ces raisons que j’ai choisi le Reggae pour exprimer mon ressenti de tous les jours. Je l’ai aussi choisi pour pouvoir délivrer des messages qui portent et qui sont utiles à l’évolution de la race humaine.
Issu d’un islâm soufi du Sénégal, vous avez choisi le reggae qui est une musique très spirituelle. Quelle est la place de la religion dans votre musique ?
Il est définitivement admis par le sens commun que le reggae est une musique spirituelle. C’est ce qui fait que tous les hommes pourvus de foi ressentent profondément cette musique. De ce fait, tous mes textes sont pour la plupart inspirés par le Coran. Par exemple, dans le morceau « Hira », je parle de la manière dont le Prophète Mohamed (PSL) a découvert le message divin. Il en est de même sur le titre « Bilal » sur lequel je parle de « Feek and holy tree ». Et pour cela, j’ai été inspiré par la sourate « watini wa zaytouni » (Sourate 96 At Tin le figuier ndlr). Je peux dire que 90% de mes morceaux sont inspirés par le Coran et la spiritualité que j’ai acquise au Sénégal et au cours de mes voyages.
Vous avez enregistré vos deux derniers albums au studio de Peter Gabriel. Quelles sont vos relations avec ce grand de la musique mondiale ?
Effectivement, j’ai encore travaillé au studio « Real World » du grand Peter Gabriel. Les raisons de ce choix sont très simples. J’éprouve énormément de respect envers Peter Gabriel qui est un artiste de dimension planétaire. Ce n’est pas seulement parce qu’il est une légende vivante de la musique, mais c’est surtout du fait qu’il a pu monter et lancer un studio très moderne et de très grande qualité. C’est un outil performant dont tout artiste a besoin. De manière très imagée, c’est comme le chef cuisinier qui a toujours besoin d’une cuisine assez performante pour pouvoir mitonner ses petits plats. C’est à cause de ce professionnalisme et de cette quiétude que j’y ai enregistré mes deux derniers albums. Il y a aussi le fait qu’il existe un respect réciproque entre Peter et moi. Il a l’âge de mon père, mais il a toujours fait preuve d’un grand respect à mon endroit et je le lui rends bien.
Vous avez également travaillé avec Ilon Ba, l’ancien guitariste de Baba Maal…
Oui, Ilon Ba est un grand musicien et nous nous sommes connus en France. Il évoluait déjà dans un groupe de reggae. C’est pour cette raison que j’ai fait appel à lui pour ce projet. Je procède ainsi à chaque fois que je réalise un nouvel album en y apportant de nouvelles touches. Il m’arrive de ratisser large en amenant des touches jazzy, du flamenco etc. Tout dépend de la vision que je me fais de l’album. Il se trouve que sur cet album, j’avais vraiment senti le besoin d’y inclure de nombreuses couleurs africaines. Pour y arriver, j’ai pensé à Ilon qui connaît bien le reggae et qui dispose de cette touche africaine pour avoir longtemps travaillé avec le grand Baba Maal. Ilon a été très disponible et coopératif. Il m’arrive aussi de travailler avec d’autres artistes sénégalais comme Alioune Faye, le jeune frère à Mbaye Dièye Faye.
Comment avez-vous réussi à établir des liens professionnels avec les grandes stars jamaïcaines comme Damian et Julian Marley, U Roy etc. ?
Il y a bien eu une réelle collaboration avec des artistes comme Damian, Julian Marley, U Roy et tant d’autres. Pour dire vrai, c’est grâce au groupe Steel Pulse que cette belle relation a pu être tissée avec de grands noms du reggae mondial. J’ai rencontré les membres de Steel Pulse au cours d’un concert à New York et le courant est tout de suite passé. J’ai alors décidé d’aller enregistrer mon second album en Jamaïque. Ensemble, nous avons effectué le déplacement et c’est une fois sur place que les autres ont découvert que j’étais un Africain. Au début, ils n’y croyaient pas et pensaient que j’étais un Jamaïcain qui leur déclarait juste pour le fun qu’il était Africain. Mais en étant toujours au studio avec moi, ils ont pu se rendre compte de mes origines. Finalement, c’était devenu pour moi un cercle familial. La Jamaïque est une petite île et le lien est très fort avec l’Afrique. C’est ainsi que les choses se sont passées et il s’en est suivi naturellement de nombreuses collaborations.
Le New York Time vous a surnommé le Bob Marley africain. Quel effet cela vous fait-il ?
A priori, cela ne me pose aucun problème car Bob Marley est un artiste qui a réussi à marquer de son empreinte la musique mondiale. Force est de lui reconnaître ce mérite. C’est vraiment un grand honneur que d’être comparé à cette grande figure. Mais je dois admettre que je suis très fier d’être Meta Dia, un artiste sénégalais ravi de représenter son pays et son continent aux quatre coins du monde.
Comment appréciez- vous l’apport des médias dans le développement de la musique ?
Le monde médiatique est très vaste et les choses évoluent à une vitesse hypersonique. Nous sommes à l’ère du numérique et les choses mutent trop vite au niveau des satellites. Il faut se mettre à niveau et pourvoir les populations de toutes les conditions idoines pour suivre la mouvance. Il faut mettre fin à ces problèmes récurrents de connexion et de lenteur du débit. C’est ce genre de détails qui plombe la bonne communication dans ce milieu de la musique où les choses bougent très vite. L’idéal aurait été que nous disposions de notre propre industrie et surtout que l’on évite de subir le diktat des grandes structures de productions occidentales. Il faut surtout se focaliser sur le fond des choses et éviter de se contenter du superficiel et de tout ce qui se trouve en surface.
Comment celui qui s’exprime par le roots reggae suit l’évolution politique du Sénégal ?
Effectivement, le reggae est une musique très engagée et tout le monde est d’accord sur ce fait. Ceux qui s’expriment dans ce genre sont très engagés et ce sont pour la plupart des activistes. Cependant, je ne me considère pas comme un activiste ou un acteur politique. Je suis plus intéressé par ce que ma participation peut apporter à mon peuple. Il s’agit du triptyque : éveiller, conscientiser et éduquer par mes messages. Je pars toujours du postulat qu’il faut toujours essayer de maîtriser le sujet que l’on aborde à chaque occasion. Je suis obligé d’admettre que cela fait un bon moment que je ne suis pas venu au Sénégal. Et pour tout ce qui touche à la politique de mon pays, j’en suis informé par les journaux ou par la télévision. Je ne suis pas au cœur de l’action. Je vois bien qu’il y a souvent des contestations et le champ politique est toujours en ébullition. Cela ne signifie pas que je suis pour un camp contre un autre. Chacun agit selon la perception qu’il se fait des choses. Je veux dire par là qu’il ne faut pas perdre nos valeurs et notre culture.
A mon avis, nous devons pouvoir nous focaliser sur des situations assez complexes. Je veux parler de notre environnement, de notre manière d’occuper notre espace vital etc. Cela veut dire que tous les jeunes ne doivent pas toujours se focaliser sur la chose politique car il y a d’autres causes à défendre. Il faut avoir le courage de faire notre autocritique et de nous pencher sur notre manière de vivre entre nous, de notre rapport avec les animaux et de l’érosion côtière. Ce sont les sujets d’une importance capitale. À mes yeux, c’est mieux que de passer notre temps à nous entretuer et à entretenir cette situation de tension permanente. Il faut une réelle introspection et surtout combattre la pauvreté qui engendre souvent cette frustration. A hungry mob is a angry mob (une foule affamée est une foule en colère dixit Bob Marley dans le titre small axe ndlr). Il faut comprendre que c’est à nous de développer ensemble ce pays. Malheureusement, sous nos cieux, on attend toujours beaucoup du Président. Il faut changer de vision. Il est vrai que le Président doit travailler pour améliorer la situation de son peuple. Mais le peuple ne doit pas être statique. C’est ensemble que nous allons développer notre Sénégal.
CHARME DE MACKY ENVERS LES JEUNES, LES FEMMES ET LES AGRICULTEURS
Dans le budget 2022 de plus de 5160 milliards de frs présenté avant-hier en Conseil des ministres, les jeunes, les femmes et les agriculteurs sont « gâtés » par le président de la République
Dans le budget 2022 de plus de 5160 milliards de frs présenté avant-hier en Conseil des ministres, les jeunes, les femmes et les agriculteurs sont « gâtés » par le président de la République. Ces groupes sociaux sont en effet considérés comme les acteurs de la relance du fait que, selon les autorités, ils sont les principaux actionnaires de l’Entreprise Sénégal !
Tout en rappelant que « La République met tous ses enfants sur un pied d’égalité, sans distinction de sexe, d’ethnie, de religion, d’âge, de culture, d’origine sociale, etc. », les services du ministère des Finances et du Budget n’en soutiennent pas moins que « les politiques publiques seraient vouées à l’échec si elles négligeaient de s’intéresser à la composition de la population suivant trois critères qui ont une pertinence réelle dans le domaine économique : l’âge, le sexe et le milieu socioprofessionnel ». Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes. En 2022, l’âge moyen des Sénégalais sera de 19 ans. 47,43 % de la population auront entre 15 et 49 ans ; 25,49 % moins de 14 ans. En 2022, plus d’un Sénégalais sur deux (exactement 52,4%) vivra dans le monde rural. Et enfin en 2022, sur les 17 738 795 habitants que comptera notre pays, 8 913 568 seront de sexe féminin, soit 50,24%. « Il n’est donc pas exagéré de dire que si le Sénégal était une entreprise, c’est-à-dire un regroupement de femmes et d’hommes mettant en commun leurs moyens et leurs efforts pour créer des richesses et en partager le bénéfice, dans ce cas et toutes proportions gardées, les femmes, les jeunes et les agriculteurs en seraient les actionnaires principaux » soulignent les services du ministre Abdoulaye Daouda Diallo. C’est la raison pour laquelle, la politique budgétaire de l’État a choisi d’accorder une place de choix à ces trois composantes de la collectivité nationale dans son budget pour l’année 2022.
Les femmes, une force motrice pour le développement
En vue de promouvoir l’équité et l’égalité hommes-femmes, l’État s’appuie principalement sur quatre leviers d’action. Il s’agit de la protection des droits des femmes et des jeunes filles, la préservation de leur intégrité contre toute forme de discrimination et de violence, leur autonomisation économique à travers l'accès à certains actifs (foncier, crédit, etc.) et la promotion socio-économique des familles. Dans ce cadre, la loi de Finances pour 2022 prévoit la construction à Dakar et l'équipement du premier centre national de prise en charge holistique des victimes de violences basées sur le genre, d’un coût de 800 000 000 de FCFA, dont le quart sera décaissé en 2022. A l’instar du Rwanda ou de la Corée du Sud dont les expériences ont inspiré notre pays, ce centre polyvalent permettra aux victimes accueillies de bénéficier gratuitement de tous les services requis (bien-être social, services de santé, conseils psychosociaux, thérapies psychologiques, aide juridico-judiciaire, etc.) pour une prise en charge intégrée et optimale. C’est un projet qui s’inscrit dans le droit fil du PASNEEG (Projet d’appui à la stratégie nationale pour l’équité et l’égalité de genre), luimême bénéficiant de 497 474 200 FCFA dans le budget 2022 de l’État. Le PASNEEG vise à apporter un appui aux mécanismes de financement et aux projets d’autonomisation socio-économique des femmes. On peut retenir le Projet d’appui et de valorisation des initiatives entrepreneuriales des jeunes et des femmes (PAVIE), avec des ressources de 7 500 000 000 FCFA ; le Programme d’alphabétisation et d’apprentissage de métiers pour la lutte contre la pauvreté (PALAM 2), doté à hauteur de 3 871 291 919 FCFA ; le Fonds d'appui à l'économie sociale et solidaire (FAESS), qui bénéficie d’une allocation de 500 000 000 FCFA ; le Fonds de Promotion de l’entreprenariat féminin avec 500 000 000 FCFA…
B/ Les jeunes, un réservoir de talents et d’énergie
La question de l’emploi des jeunes est une préoccupation majeure pour le Gouvernement. Les services du ministère des Finances ne l’ignorent pas qui expliquent que « l’emploi des jeunes représente un enjeu plus sensible encore puisque c’est en commençant à gagner sa vie par son propre labeur que l’individu achève la transition qui le fait passer de l’enfance à l’adulte. C’est pour cela que le chômage est particulièrement cruel chez les jeunes ; il ne se contente pas de les priver de revenus, il déteint négativement aussi sur la construction de leur personnalité. Il s’y ajoute que, dans un pays comme le Sénégal ayant une population à dominante jeune, se priver de la contribution de cette frange importante, recelant d’énormes potentialités, du talent et de l’énergie, c’est aussi se priver d’une ressource essentielle pour accélérer son développement ». C’est ce que l’État a compris en initiant le programme XËYU NDAW ÑI, doté de 450 milliards FCFA, ayant débuté en 2021 et destiné à être exécuté sur trois ans. Pour 2022, les 150 milliards de FCFA prévus se répartissent à travers les ressources budgétaires directes (134 412 000 000 FCFA) et les ressources affectées à partir de la CFCE (contribution forfaitaire à la charge de l’employeur) (15 588 000 000 FCFA).
Sur les ressources directes, les 36 % sont destinés à l’investissement et le reste à la rémunération des emplois-jeunes créés. Les principales opérations prises en charge dans ce programme concernent le Fonds national pour l'entreprenariat rapide (20 800 285 774 FCFA), les Volontaires du Nettoiement (14 400 000 000 de FCFA), la Convention nationale État-Employeurs pour la promotion de l’emploi des jeunes (10 000 000 000 FCFA), le paiement des salaires des 5 000 enseignants recrutés pour (15 000 000 000 FCFA), la subvention aux tenues scolaires (10 000 000 000 FCFA), le Projet d'aménagement des fermes intégrées valorisant les énergies renouvelables et le développement des filières horticoles (PAFIVERFH) (8 500 000 000 de FCFA) ; l’entretien courant des routes non classées (6 690 000 000 de FCFA), le Programme de promotion des villes du Sénégal (PROMOVILLES) (18 285 714 286 FCFA), le Programme de reboisement (11 600 000 000 de FCFA) ; le Programme Emploi des jeunes/Pavage de l’AGETIP (2 860 000 000 de FCFA) et le Programme sénégalais pour l'entreprenariat des Jeunes (PSEJ) du ministère en charge de l’Enseignement supérieur (1 500 000 000 de FCFA).
L’éducation des jeunes, un enjeu pour la bataille du développement
Le Sénégal a toujours beaucoup investi dans les secteurs de l’éducation et de la formation, et c’est un effort qui sera maintenu, nonobstant les effets de la crise. Selon les rédacteurs du budget, au niveau de l’Enseignement supérieur, la situation serait en train de s’améliorer. Le Sénégal est passé ainsi d’un ratio de 1 204 étudiants pour 100 000 habitants en 2019, à 1 281 étudiants pour 100 000 habitants en 2020, rapprochant notre pays de la norme internationale qui est de 2 000 étudiants pour 100 000 habitants. Concernant la formation professionnelle, le ratio « nombre d’inscrits pour 100 000 habitants » est passé de 512,6 en 2019 à 521,0 en 2020. Des efforts restent à faire dans ce secteur, qui doit être un des moteurs devant stimuler l’émergence d’entreprises et d’unités industrielles performantes et compétitives. En dépit de la pandémie qui a provoqué moult perturbations dans les processus d’apprentissage, des résultats notables ont été enregistrés dans la mise en œuvre de la Lettre de politique générale de l’Éducation et de la Formation, relativement à la seconde phase du PAQUET (Programme d’amélioration de l’équité, de la qualité et de la transparence). L’objectif est qu’à l’horizon 2030, notre pays soit doté d’un système d’éducation et de formation pacifié et stable, diversifié et assez inclusif pour lutter contre toute forme d’inégalité mais aussi capable de former des ressources humaines de qualité pour faire face aux enjeux du développement.
Dans cette optique, l’élargissement et la diversification de la carte scolaire, l’expansion des écoles préscolaires, des collèges et lycées de proximité, l’implantation, la création des filières de formation professionnelle et la mise en place du réseau des instituts supérieurs d’enseignement professionnel seront érigés en priorité. Traduire une telle ambition sur le terrain demande des moyens colossaux, raison pour laquelle la Loi de Finances pour 2022 prévoit l’accélération du programme de remplacement des abris provisoires. Ce projet devra aider à résorber le déficit de 1528 salles de classe, compléter les ouvrages annexes (1129 blocs administratifs et 602 blocs d’hygiène) dans tous les ordres d’enseignement et clôturer certains collèges et lycées (58 000 mètres linéaires de murs prévus). A cet effet, un budget de 5 568 146 437 FCFA est prévu en 2022 dont 899 583 833 FCFA représentant la contrepartie de l’État. L’ambition est aussi de renforcer l'orientation du système éducatif vers les sciences, les mathématiques, le numérique, les technologies et l’entreprenariat. C’est à cela que va contribuer le Projet d’amélioration de la qualité et de l’équité de l’éducation de Base/Financement additionnel (PAQEEB-FA), dans le cadre duquel notre pays sera doté de deux nouveaux Lycées d'intégration nationale pour l'équité et la qualité (LINEQ), pour une dotation de 1 000 000 000 FCFA en 2022. La poursuite de la résorption du déficit en mobilier scolaire pour 1 664 285 922 FCFA en 2022, destinés à l’acquisition de près de 330 000 tables-bancs. La construction de 06 lycées, pour un montant de 1 706 000 000 FCFA, devant permettre d'améliorer les conditions d'enseignement/apprentissage, de minorer les déperditions scolaires et d'améliorer les résultats scolaires dans certains départements.
Dans le domaine de la formation professionnelle, on peut retenir le Projet de formation professionnelle et technique pour l’employabilité, doté d’un budget de 7 188 893 461 FCFA ; le Projet d’appui au développement des compétences et de l’entreprenariat des jeunes dans les secteurs porteurs, appuyé par la BAD, qui devra atteindre sa vitesse de croisière avec une prévision budgétaire de 2 279 612 000 F CFA et le Projet d’équipement des centres de formation professionnelle sera poursuivi, avec un budget de 1 622 840 000 F CFA. Dans le domaine de l’enseignement supérieur, la Loi de Finances pour 2022 a prévu des crédits pour le Projet de gouvernance et de financement de l'enseignement supérieur pour un montant de 3 536 000 000 de FCFA, devant permettre de finaliser les chantiers des universités de Ziguinchor et de Thiès ; de poursuivre le Projet « un étudiant, un ordinateur » pour 1 650 000 000 de FCFA, afin de doter en ordinateurs les nouveaux bacheliers orientés à l’Université Virtuelle du Sénégal. De l’argent est aussi prévu pour la construction et l’équipement de laboratoires scientifiques, pour 1 550 000 000 de FCFA ; la construction de résidences universitaires à l'Université Amadou Makhtar MBOW et à l’Université Cheikh Anta DIOP, pour 7 132 189 505 FCFA ; la prise en charge des bourses des étudiants pour un montant total de 50 124 575 100 de FCFA et des dotations des universités, pour 69 264 211 244 FCFA.
Les agriculteurs, le levier pour la transformation du monde rural
Dans le secteur agricole, l’accent sera mis sur la quête de la souveraineté alimentaire et le développement des exportations de fruits et légumes ainsi que celle des graines d’arachides. Pour cette dernière culture, l’accent sera mis sur la couverture des besoins de trituration des unités industrielles nationales — et c’est assurément une nouveauté, tellement le régime du président Macky Sall avait mis l’accent sur les exportations de graines au détriment de l’approvisionnement de l’industrie locale !, avant de satisfaire l’exportation, tenant compte des marges dégagées. L’option est d’incorporer plus de valeur ajoutée à cette spéculation pour en capter davantage les retombées au niveau interne au bénéfice de notre économie et des acteurs de la filière. Pour ce faire, un financement de 60 milliards de FCFA est prévu en 2022 pour les subventions aux intrants agricoles, au matériel agricole, à la protection des cultures et à la reconstitution du capital semencier. L’accent sera également mis sur la petite irrigation. La maîtrise de l’eau reste une urgence avec le développement de l’irrigation au Nord à travers les projets d’aménagements hydroagricoles appuyés par les partenaires techniques et financiers, en complément aux opérations d’aménagement de vallées, de bas-fonds et de récupération des terres salées…
LE PRESIDENT MOUSTAPHA NIASSE RATTRAPE PAR DES CADAVRES CHINOIS
«Des milliards CFA évaporés entre Hong-Kong et Dakar» déplorait à l’époque le président Abdoulaye Wade…
L’affaire du trafic des passeports diplomatiques impliquant des députés est en passe d’écorner la diplomatie sénégalaise dans le monde. Aussi bien dans les chancelleries que dans la presse internationale, le Sénégal est devenu la risée du monde. Une situation qui nous renvoie au titre de notre confrère français L’Express : « Cadavres chinois, passeports sénégalais… » pour parler d’une autre affaire qui avait déjà valu à notre pays les feux de la rampe de bien triste manière. Un titre inspiré au lendemain de la découverte macabre des corps de deux Chinois dans la Seine à Paris. Les morts étaient en possession de passeports sénégalais… Ironie du sort, le nom du président Moustapha Niasse avait été abondamment cité dans cette affaire. Et voilà que, par une de ces curiosités de l’histoire, le même Moustapha Niasse préside une Assemblée nationale devant lever l’immunité parlementaire de députés…accusés de trafic de passeports diplomatiques.
« Si la diplomatie échoue, alors elle cède la place à la guerre » disait le général allemand Karl Von Clausewitz, un théoricien de la guerre moderne. Cela se vérifie avec notre pays. En effet, si le Sénégal n’a pratiquement jamais eu de guerre ou de conflits armés avec son voisinage, il le doit à ses éclatantes actions diplomatiques. Partout dans le monde, la diplomatie de notre pays a en effet brillé de mille feux. C’est pourquoi, nos compatriotes sont d’autant plus peinés de voir des députés qui profitent de leur statut pour s’enrichir illicitement au risque de décrédibiliser notre diplomatie. Et, à travers elle, notre pays. Comme mobile du crime, des passeports diplomatiques portant les sceaux de la République qu’une bande de députés faisait confectionner sur la base de faux documents. Parmi les non ayants droits qui en ont bénéficié, des fils adoptifs, des maitresses, des restauratrices, des marabouts-charlatans, des musiciens et autres citoyens de la rue. Un scandale au cœur de l’Assemblée nationale mis à nu par la Police et relayé par la presse et les réseaux sociaux jusqu’à ce que les faits s’invitent dans le monde entier. Un triste constat, la diplomatie sénégalaise devient la risée du monde le temps que les responsabilités soient situées. Et que les auteurs et complices soient punis à la hauteur de l’affront diplomatique qu’ils ont fait subir à notre pays. Justement c’est dans ce sens que le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Me Malick Sall, a saisi le président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse pour qu’il livre les députés incriminés à la Justice.
Passeportgate !
Hélas, ce n’est pas la première fois que des documents de voyage valent une très mauvaise publicité à notre pays. A preuve, d’une conférence de presse en 2007, l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, avait accusé son exallié Moustapha Niasse en ces termes : « En sa qualité de ministre des Affaires étrangères, il avait ouvert un bureau consulaire à Hong Kong pour vendre des passeports aux Chinois. Un jour, les Français se sont réveillés et ont trouvé le cadavre d’une Chinoise dans la Seine qui avait par-devers elle un passeport diplomatique sénégalais. Moustapha Niasse vendait des passeports à des Chinois qui voulaient se rendre aux Etats-Unis ou ailleurs. Il l’a reconnu ! Il n’a pas reversé l’argent au Trésor public Je lui demande seulement de rapporter la preuve. Et quand on lui demande cela, il dit qu’aux Etats-Unis on vend des passeports » avait accusé le président de la République d’alors. Toujours est-il que l’affaire de ces cadavres chinois dont parlait Me Wade peut être mise en corrélation avec celle qui éclabousse actuellement l’Assemblée nationale. Au sommaire, un article du journal français « L’Express » intitulé : « Cadavres chinois, passeports sénégalais ! » Un titre inspiré au lendemain de la découverte macabre de deux ressortissants chinois dans la Seine (Paris). Pour reprendre le récit de nos confrères français, « cette histoire commence comme un roman de Simenon, avec deux cadavres dans la Seine, et continue comme un James Bond, mêlant mafia chinoise et hauts dignitaires du Sénégal. Le 31 juillet 1998, rappelons-le, des promeneurs découvrent le long des berges de la Seine, à Bonnières (Yvelines), sous le barrage de Méricourt, le corps d’une jeune Chinoise de 32 ans, enveloppé comme une momie dans du tissu maintenu par des bandes de large scotch marron. L’autopsie révélera qu’elle a été frappée de neuf coups de couteau puis égorgée. La mort remonterait tout au plus à une semaine ». Trois mois plus tard, selon toujours L’Express, « cette fois-ci à Colombes, nouvelle trouvaille macabre : le corps d’une fillette chinoise de 4 ans est repéré par des maçons, toujours dans la Seine, lui aussi prisonnier du même tissu. Elle a été étouffée avant d’être jetée à l’eau. L’analyse Adn révèle que l’enfant est la fille de la victime de Bonnières. Les deux corps ont sans doute été jetés dans le fleuve le même jour. Pour la justice et les gendarmes de la section de recherches de Versailles, l’énigme des deux Chinoises commence. Comment identifier ces cadavres qui ne portent aucun papier sur eux ? La chance sourit aux enquêteurs français : deux jours avant la découverte du premier corps, un homme qui promenait son chien sur les bords de la Seine est intrigué par un sac en plastique rose, qui contient des documents en Chinois. A l’intérieur, les gendarmes vont trouver un numéro de portable griffonné sur un morceau de papier. Ce numéro les mène à un appartement du «Chinatown» de Paris. Sur place, les enquêteurs découvrent un album de photos avec de nombreux clichés de la fillette. Ce sont bien Mary et Linda qui ont été découvertes dans la Seine. L’agence immobilière a gardé un double de leurs passeports. Nouvelle surprise de taille : il s’agit de passeports diplomatiques sénégalais, délivrés à Dakar le 24 décembre 1997. En poussant leurs investigations, les policiers et gendarmes français ont appris que les défunts chinois avaient acheté les passeports à Dakar. Tout a commencé en 1996 à la veille de la rétrocession de Hongkong à la Chine. A cet effet, Dakar crée, dans la concession anglaise, un organisme destiné à inciter des Chinois à investir au Sénégal. Son nom : le Fodes (Fonds de développement économique et social). Première étape obligatoire pour les investisseurs intéressés : un passage par Dakar où ils reçoivent un passeport de service sénégalais. Seule condition : régler au Fodes 20 000 dollars soit 10 millions cfa par personne ou par couple. Et 5 000 dollars soit 2.500.000 cfa par enfant. L’argent est ensuite viré de Hongkong au Sénégal via la Western Union Bank.
Niasse le…Chinois
En tout cas, l’enquête menée par la justice française suite à une commission rogatoire avait permis de découvrir que des milliers de ressortissants chinois ont pu bénéficier de passeports diplomatiques sénégalais. C’était sous l’ère du président Abdou Diouf qui, informé, était dans tous ses états ! En effet, l’ancien président Diouf n’avait vu que du feu dans une affaire pilotée à l’époque par l’ambassadeur Saliou Djody Faye, consul général à Hongkong, chargé de superviser le Fodes. Celui-ci déclarait qu’il rendait compte directement au ministre des Affaires étrangères, Moustapha Niasse, actuel président de l’Assemblée nationale. A en croire toujours « L’Express » en quelques années, le « Fonds des passeports sénégalais » avait brassé des centaines de milliards CFA. « Moustapha Niasse remettra d’ailleurs un chèque élevé au Trésor public sénégalais. Mais une partie — on évoque 600 000 dollars (300 millions cfa) se serait évaporée entre Hongkong et Dakar, provoquant une affaire d’Etat au Sénégal. A l’époque, Moustapha Niasse avait été entendu les 6 et 7 décembre 2002 par la Division des investigations criminelles (Dic). A sa sortie, il avait déclaré ceci : « Je n’ai rien à me reprocher dans la gestion de ce dossier ». Une déclaration qui n’avait pas convaincu l’ancien président de la République. Car, au cours de cette fameuse conférence de presse de 2007, Me Wade avait publiquement accusé Moustapha Niasse d’être le « cerveau » de cette mafia d’Etat relative aux passeports diplomatiques version…chinoise. Aujourd’hui, c’est ce même Moustapha Niasse qui va sceller le sort des deux députés accusés de trafic de documents de voyage. Encore des passeports diplomatiques comme ordre du jour ! Mais, nul doute, c’est en connaisseur (et comment !) que le président de l’Assemblée nationale instruira cette affaire qui secoue son institution…
Par Moussa KAMARA
GADOUE
La France catholique est dans la gadoue. La fille ainée de l’Eglise nous révèle que de 1950 à nos jours, des serviteurs de Dieu abusaient de leurs ouailles
La France catholique est dans la gadoue. La fille ainée de l’Eglise nous révèle que de 1950 à nos jours, des serviteurs de Dieu abusaient de leurs ouailles. Plus de 350 000 victimes dénombrées et pas encore de réaction officielle du Clergé nonobstant la honte exprimée par la Pape.
Comme certains de nos oustaz, ces prêtres pédophiles s’en donnaient à cœur joie avant et après les messes. Après toutes ces années de galère et de misère, la lumière est donc mise sur les drames endurés par ces fervents enfants hier et vieillards pantouflards aujourd’hui. Au-delà des drames individuels causés par ces agressions pédophiles et ponctués de lourds silences de détresse et d’indélicatesse, les rédacteurs de ce rapport de feu n’ont trouvé rien d’autre que de réclamer des indemnités pour ces pauvres brebis.
Comme toujours en Occident, ils pensent que l’argent règle tous les maux. Et pendant ce temps, chez nous, les pauvres victimes des maitres coraniques croupissent dans le silence. Victimes de l’indifférence et de l’insouciance des autorités religieuses ou autres, la plupart finissent homosexuels s’ils n’ont pas eu la force de caractère de se transcender. Comme toujours l’adage qui nous dit que quelquefois malheur est bon nous interpelle sur la survenue de cette enquête. La plupart des régimes actuels en Occident défendent les idéaux LGBT. Alors que personne ne soit surpris quand d’autres révélations aussi sulfureuses seront mises en pâture. Encore que nul ne doit être satisfait de ces agissements intolérables de l’église française.
Abuser des enfants me semble une ignominie inacceptable partout où cela puisse se passer. A la paroisse, à l’école, au daara ou ailleurs, tous ces malfrats de tous les cieux, sous la couverture douillette d’hommes de Dieu, ne sont que des pervers et des prédateurs de la pire espèce. La défense de l’enfant et de la mère, de l’orphelin et de la veuve doit être l’apanage de toutes les strates de la société.
Alors confier pour adoption ces anges à des couples LGBT qui ne peuvent nullement procréer me semble une parfaite aberration. Deux hommes vivant comme mari et femme parce unis juridiquement peuvent bien élever un gamin mais pas l’éduquer. Qu’est- ce qu’ils pourront lui inculquer sinon leurs vices. Et du vice ne peut sortir le bien ! Dieu nous préserve de cette gadoue.
LA COVID-19 CONFINE ENCORE TIVAOUANE A UN MAWLOUD A DOMICILE
Pour la deuxième édition consécutive, Tivaouane appelle à un Gamou (Mawloud) à domicile
Pour la deuxième édition consécutive, Tivaouane appelle à un Gamou (Mawloud) à domicile. Après avoir annoncé, en début de semaine, qu’il n’y aura pas de grand rassemblement pour la commémoration de la naissance du Sceau des Prophètes, Muhammad (PSL), à Tivaouane, le Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour expose les motifs de sa décision de ne pas célébrer le Gamou dans sa forme habituelle. La crise sanitaire liée à la Covid-19 qui prévaut encore au Sénégal est passée par là. Mais, le jour du Gamou, le Khalife général fera une déclaration.
«Comme en 2020, une rencontre s’est tenue avec des conseillers médicaux, conformément à l’injonction coranique nous invitant à consulter les détenteurs du savoir. Après les avoir écoutés sur l’évolution de la pandémie et pris en compte leurs recommandations, il s’en est suivi une concertation avec la famille du saint-homme, conformément à la bonne pratique de la consultation dans les affaires publiques. De cette concertation est née la décision de célébrer autrement le Mawloud Nabi, commémorant la naissance du Prophète Muhammad (PSL)».
C’est la Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, qui explique ainsi, à travers une déclaration lue hier, jeudi 7 octobre 2021, par Serigne Hamid Sy, les fondements de sa décision de ne pas célébrer, pour la deuxième année consécutive, le Gamou (Mawloud) en grande pompe à Tivaouane. Selon Serigne Hamid Sy, cette décision a été prise à l’issue d’une rencontre tenue, le lundi 4 octobre 2021, chez Serigne Mawdo Sy ibn Abdoul Aziz, aux fins de consulter la famille sur l’opportunité ou non d’organiser le Gamou de Tivaouane cette année, dans le contexte actuel de crise sanitaire où la pandémie de Covid-19 sévit toujours dans notre pays. Donc, «comme l’année dernière, il invite à une célébration sobre, chez-vous, entourés de vos familles», relève-t-il dans la déclaration livrée en compagnie de Serigne Habib Sy ibn Serigne Mansour Sy Borom Dara-Ji. Les fidèles sont ainsi invités à un Gamou dans l’intimité, en famille. Cela dans le but de «ne pas annihiler les efforts consentis, jusqu’ici, par les médecins pour arriver à bout de la pandémie de Covid-19». Et d’ajouter : «devant une telle situation et devant l’impossibilité matérielle de mettre en place le dispositif organisationnel et sanitaire adéquat, dans un laps de temps aussi court, pour garantir à chaque fidèle la sécurité de sa personne et de ses proches, le Khalife général des Tidianes a pris la responsabilité de ne pas célébrer le Gamou dans sa forme habituelle».
UNE DECLARATION DE SERIGNE BABACAR SY MANSOUR ATTENDUE, LE JOUR DU GAMOU
Toutefois, précise-t-il, le Khalife général des Tidianes «n’interdit à personne de le célébrer selon ce que sa conscience lui dicte. Mais il invite les fidèles, qui ont choisi de faire de Tivaouane leur source d’inspiration, à s’en tenir à l’esprit de cette commémoration dans leur intimité, par la prière, la lecture du Saint- «Nous avons beaucoup d’inquiétudes sur le Mali. C’est d’abord ce pays, puis le Sénégal et plus loin c’est la sous-région et tout le Sahel. Toutes les semaines, nous suivons la situation au Mali de façon précise. C’est ce que nous faisons aussi pour toute la sous-région. Ce qui se passe au Mali a des répercussions immédiates quasi directes sur le Sénégal».
L’inquiétude est du ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Aïssata Tall Sall. Elle s’est prononcée hier, jeudi 7 octobre 2021, à la cérémonie de lancement du 7ème Forum de Dakar sur la paix et la sécurité. Par ailleurs, elle s’est dite préoccupée par le différend entre le Mali et la France qui motiverait le départ des troupes françaises des terres maliennes. «Il y a une vive préoccupation. Quand ces récents évènements sont arrivés au Mali, nous avons écouté les autorités maliennes. Elles ont exprimé le droit à leur souveraineté sécuritaire. C’est une décision que nous comprenons. Mais, ce que nous disons, en tant que Sénégalais, est que la sécurité doit être un élément partagé. Les stratégies sécuritaires doivent être ce que nous avons arrêté de façon consensuelle. La chose que nous déplorons, tout en respectant leur volonté d’avoir leur souveraineté sécuritaire, c’est que nous n’ayons pas discuté. Quand je dis nous, c’est aussi la France». Les liens entre le Sénégal et le Mali devraient empêcher des positions contradictoires, juget-elle. «Je voudrai quand-même rappeler que le Sénégal est le premier pays contributeur de soldats à la MUNISMA (Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali). Ne serait-ce que pour cela, en dehors du facteur de voisinage, du destin commun que nous partageons depuis que nous sommes indépendants, (presque un seul peuple, un seul drapeau, hymne national coupé en deux et une même devise)», les deux pays doivent partager concernant beaucoup de décisions.
A signaler le Forum de Dakar sur la paix et la sécurité, dont la cérémonie de lancement a servi de cadre au ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, se tiendra les 6 et 7 décembre pro Coran, les invocations, le repentir et le retour scrupuleux à Dieu. Il les exhorte à fuir le blâmable et ce qui y incite, pour ne rechercher que les grâces promises à ceux qui prient sur le Meilleur des Hommes (PSL) et se délectent des grâces et bénédictions infinies attachées à sa personne. Comme nous y invite le Coran, sourate 33, «AlAhzâb», verset 56 : «Certes, Allah et Ses Anges prient sur le Prophète (PSL). Ô, vous qui croyez, priez sur Lui et adressez [Lui] vos salutations», poursuit Serigne Babacar Sy Mansour, par la voie de Serigne Hamid Sy. Par contre, souligne la famille Sy de Tivaouane, des panels virtuels ou hybrides et des webinaires sont prévus par le Comité scientifique de la «Zawiya Tijaniyya», en relation avec la commission culturelle du COSKAS, «pour maintenir intacte la flamme de l’animation scientifique et culturelle».
Aussi le rituel du «Bourde» sera-t-il maintenu, dans la sobriété, et sera diffusé dans les plateformes digitales afin d’éviter des contacts à risque. Ainsi donc, pour la deuxième édition consécutive, à cause de la pandémie à Covid-19 qui sévit toujours au Sénégal, Tivaouane n’accueillera pas de monde pour la célébration du Mawloud (Naissance du Prophète Muhammad - PSL) dans la cité réligieuse d’El Hadji Mawdo Malick Sy. Mais, le jour du Gamou, le Khalife général fera une déclaration.
LA MAIRE DE DAKAR RENCONTRE LES JOURNALISTES À 16 HEURES
Dakar, 8 oct (APS) - Le point de presse de la maire de Dakar, initialement prévu ce vendredi à 18 h 30, est maintenu à la même date, mais il aura lieu à 16 h, à la mairie de la capitale, annonce un communiqué.
Soham El Wardini va faire une déclaration, lors de sa rencontre avec les journalistes, sur l’organisation du sixième forum mondial de l’économie sociale et solidaire prévu en 2023 à Dakar.
Pour la Ville de Dakar, c’est "une grande première puisque ce forum qui regroupe des sommités internationales de l’écosystème de l’économie sociale et solidaire ne s’est jamais tenu en Afrique", souligne le texte.
Il ajoute que "le choix de (...) Dakar pour abriter l’événement en 2023 a été fait au terme d’un long processus de sélection entre plusieurs villes".
PREPARATIFS DE LA COMMERCIALISATION ARACHIDIERE 2021/2022 LES ACTEURS REUNIS POUR DES «PROPOSITIONS CONSENSUELLES»
Afin de prévenir les ratés des campagnes précédentes, le ministère de la l’Agriculture et les acteurs de la filière arachide sont en conclave pour réfléchir sur les moyens d’éviter ces travers
Afin de prévenir les ratés des campagnes précédentes, le ministère de la l’Agriculture et les acteurs de la filière arachide sont en conclave pour réfléchir sur les moyens d’éviter ces travers. À travers ces rencontres, tous ces acteurs en question sont invités à faire des propositions consensuelles pour arriver à une régulation dynamique.
Cette rencontre qui a regroupé les ministères concernés, les producteurs, les huiliers et les opérateurs vise, selon le ministre Moussa Baldé, à « mettre en place un cadre de concertation entre acteurs afin de faciliter la collecte…Elle nous permettra d’échanger sur les thématiques relatives aux enjeux relevant de la collecte des semences, à l’approvisionnement des huileries et des unités de transformation artisanales, et à l’optimisation des exportations des graines d’arachide. » Il s’agit, selon le ministre, d’arriver à des « régulations dynamiques » afin de permettre à toutes les parties prenantes de tirer profit de l’activité. L’occasion a été saisie par les différents acteurs pour exposer les difficultés dans leurs secteurs respectifs.
Le directeur de la SONACOS a déploré les difficultés rencontrées par les huiliers spécifiquement au cours de deux dernières campagnes avant de plaider pour un meilleur traitement. « Nous souhaitons atteindre nos objectifs de collecte afin de retourner à notre cœur de métier et d’avoir de bonnes quantités de matières premières pour pouvoir les transformer en huile et en tourteaux », a dit Modou Diagne Fada.
Ainsi, les huiliers pourront à ses yeux continuer à créer des emplois et enrichir le pays, mais aussi mettre à la disposition des consommateurs une huile de qualité. Un appel entendu par le ministre qui a souhaité qu’une plus grande part soit réservée aux industriels locaux afin d’assurer la survie du secteur et prévenir les risques de hausse des coûts de l’huile à l’importation. «Nous devons travailler pour que nos huiliers puissent transformer nos graines ici. Avec les problèmes de fret, importer de l’huile pourrait être plus difficile alors que nous pourrons produire une huile de qualité », a souligné le ministre. Dans le même sillage, Moussa Baldé a rappelé l’enjeu important que représente la filière arachide dans l’économie et le tissu social du pays. « La campagne arachidière demeure une période essentielle et sensible de la vie économique et sociale de notre pays », a-t-il dit citant le président Macky Sall, avant d’ajouter « qu’avec 500000 tonnes exportées l’année dernière, la filière arachidière constitue une des principales sources de revenus de la majorité des producteurs sénégalais ».
PRENDRE EN COMPTE LA CONCURRENCE DES ACHETEURS ETRANGERS
Après avoir salué l’initiative du ministre, le représentant de la Fédération nationale des opérateurs privés stockeurs (FENOPST) a invité les autorités à prendre en compte la concurrence des acheteurs étrangers qui contournent les points de collecte et risquent de faire mal à la filière. « Quand deux acteurs, venant de pays différents et qui n’ont pas le même pouvoir d’achat doivent acheter sur un même marché, ils peuvent ne pas pratiquer les mêmes prix. Ce qui peut avoir des conséquences sur l’un des deux. Nous, nous achetons au niveau des points de collectes, mais il y a d’autres qui s’approvisionnent sur les marchés hebdomadaires (les loumas), donc si on doit parler, qu’on parle également de l’achat sur les points réguliers », a dit Modou Fall. Dans le même temps, l’Union nationale de l’interprofessionnelle des semences (UNIS) a exprimé sa préoccupation au sujet de la préservation du capital, gage d’une survie de la filière arachidière.
Pour cela, Modou Thiam a lancé une invite aux acteurs pour que les réserves semencières soient épargnées. « J’invite tous les acteurs qu’en collectant des graines, qu’ils fassent tout pour ne pas amener les semences dans la transformation ou dans l’exportation. Parce que sans semence, on ne peut pas parler d’agriculture. Donc aujourd’hui, tout le monde devrait se liguer pour que les semences soient préservées du point de vue de la qualité comme de la quantité » a –t-il dit.
En attendant le démarrage de la campagne, il se dit optimiste et souhaite que les exportations dépassent le volume de la dernière campagne, « si nous sommes ici pour la campagne de commercialisation, c’est qu’il y a de l’espoir. Je dois dire d’emblée que pour ma part si on arrive à collecter encore 700 mille voire plus et qu’après le quota de semences, tout se retrouve dans les usines du Sénégal, je serais l’homme le plus heureux du monde ».
Toutefois, les industriels locaux doivent être privilégiés, compte tenu d’un contexte international marqué par les fluctuations du fret, afin d’avoir une huile de qualité et à bon prix. Les propositions consensuelles sont attendues pour la fin du mois afin d’avoir une campagne apaisée.
Ils sont morts atrocement dans la chaleur de la nuit. Sous les décombres d’un immeuble décati. Nouveau drame au sortir duquel on écrase une larme. Vite essuyé. Puis, on avance. Nos vies sont aussi faites de malheurs. Le logement est devenu inaccessible. La baisse des normes suit la courbe de la pauvreté. Les attitudes de survie construisent les toiles d’araignées. L’époque est révolue où le Président Senghor empêchait à son ministre de transformer sa maison de la Sicap afin de préserver l’harmonie architecturale. En ces temps-là, le pays n’était pas encore sous-administrée.
L’administration a-t-elle bien fonctionné dans l’affaire présumée de trafic de migrants ? Il est permis d’en douter. Les honorables députés qui sont à deux doigts d’être défroqués ne peuvent pas être les seuls lampistes à incandescence. Il faut nettoyer les écuries d’Augias à l’eau chaude.
La canicule s’est invitée dans la tragédie qui a emporté Cheikh Niass après sa garde à vue. L’effet collatéral, cette lettre du chef de poste de la police de wakhinane transpirant une colère froide. Muté à l’école nationale de police, le commissaire Ahmet Bechir Ndiaye a fait étalage d’une trop grande liberté de ton. La tenue impose la retenue. En toutes circonstances.
Détenu à nouveau, Guy Marius a dévissé en caricaturant la devise de la maréchaussée. Les forces de défense et de sécurité ne sauraient être vilipendées. Il se fait encore prendre comme un bleu.
Le bleu de chauffe, couleur fétiche de Maître Wade. Cœur magnanime, il offre la chaleur de son cadastre, les pieds dans les eaux chaudes et turquoises à Alpha Conde. Deux icônes adulées pour les sacrifices antérieurs mais qui ont malheureusement raté leur sortie. Battre le fer tant qu’il est chaud, c’est aussi de la grande politique.
Les élections locales ne peuvent pas être un moment pour la politicaille. La route est parsemée d’embûches. 85 jours avant le scrutin, le dépôt des dossiers de candidatures doit être fait. La surchauffe sera inévitable en raison du suffrage direct et des ambitions loufoques des impétrants. À la fin de ce mois, il y’aura autant d’esprits chauffés à blanc que de douches froides.
AÏSSATA TALL SALL APHONE, AU NOM DE LA SEPARATION DES POUVOIRS
Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Aïssata Tall Sall, n’a pas voulu épiloguer sur l’affaire du trafic présumé de passeports diplomatiques qui mettrait en cause des parlementaires
Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Aïssata Tall Sall, n’a pas voulu épiloguer sur l’affaire du trafic présumé de passeports diplomatiques qui mettrait en cause des parlementaires. Interrogé hier, jeudi 7 octobre, à la cérémonie de lancement du 7ème Forum sur la paix et la sécurité de Dakar, elle a dit ne pouvoir se pencher sur le dossier, à cause de la séparation des pouvoirs.
Sa sortie était attendue sur le dossier de trafic présumé de passeports diplomatiques impliquant des parlementaires. Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Aïssata Tall Sall, s’est prononcée sur la question hier, jeudi 7 octobre 2021, au lancement de la 7ème édition du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité.
D’emblée, elle a voulu accorder la présomption d’innocence aux mis à cause. «Est-ce qu’il y a une preuve que c’est du trafic de passeports diplomatiques ? Si nous nous accordons que ce sont des supputations, soyons ensemble et acceptons que ça soit des hypothèses de trafic de passeports diplomatiques», a-t-elle dit aux journalistes. Culpabilité des députés incriminés dans cette affaire ou non, Aïssata Tall Sall, a refusé de s’attarder sur la question, sous prétexte de la séparation des pouvoirs. «Cette affaire, je l’ai apprise comme tous les Sénégalais. Vous imaginez bien pourquoi ! Je suis un ministre de la République dans laquelle l’Etat de droit est une réalité. L’opinion passe son temps à nous faire des leçons sur l’Etat de droit. La leçon par la preuve, c’est cette affaire-là», soutient-elle.
Mieux, poursuit Aïssata Tall Sall, «étant dans un Etat de droit, moi, ministre de la République, il y a deux séparations de pouvoirs et le secret de l’enquête qui m’empêchent de me prononcer. La première est, dit-elle, la séparation de pouvoir entre l’exécutif et le législatif puisque cette affaire serait partie de l’Assemblée nationale. Or, il y a une séparation de pouvoir entre l’exécutif et le législatif».
Une autre raison qui empêcherait le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur de se prononcer sur le trafic annoncé de passeports diplomatiques est la non dépendance de la justice de l’exécutif. «Il y a aussi la séparation de pouvoirs entre l’exécutif et le judiciaire. Au Sénégal, un ministre de la République, quelque puisse être sa puissance et même son omnipotence, ne peut pas aller dans un dossier judiciaire pour savoir ce qui s’y passe réellement».
Aïssata Tall Sall dit aussi ne pas pouvoir donner des détails sur le dossier, au risque de violer le secret de l’enquête. «Quand une affaire est devant l’enquête, personne ne peut en parler, même s’il en a connaissance». Ce qui quand-même est constant, selon elle, c’est que les autorités étatiques à la tête desquelles se trouve le président Macky Sall, souhaitent une transparence dans le dossier. «Si l’affaire du trafic présumé de passeports diplomatiques se termine d’une manière ou d’une autre et que les responsabilités soient situées, à partir de ce moment, l’opinion sera édifiée parce qu’on est dans la transparence la plus absolue. En tout cas, moi et le président de la République qui m’a mandaté à cet effet, c’est ça que nous voulons.»