Dakar, 12 juil (APS) - L’opposition réitérée de certains acteurs au nouveau code électoral présenté comme consensuel fait lundi la une de plusieurs quotidiens dont certains s’intéressent en même temps à une variété d’autres sujets parfois de moindre importance.
L’opposition sénégalaise "engage la résistance" contre la loi portant modification du code électoral, note le quotidien L’Observateur, selon lequel les partis concernés tournent en même temps "le dos au dialogue politique".
Ces leaders de l’opposition, réunis au sein du Font de résistance national (FRN), du Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D), du Congrès de la renaissance démocratique (CRD) et de la Coalition Jotna, "comptent user de tous les moyens dont ils disposent pour faire respecter les termes du Dialogue national", indique ce journal.
Cette instance de concertation lancée par le pouvoir suite aux contestations de la présidentielle de 2019 a servi de cadre pour la conduite de discussions ayant abouti à de nouvelles modifications du code électoral consensuel de 1992.
Le député Cheikh Bamba Dièye, un des leaders de l’opposition, estime dans les colonnes de L’Observateur que le président Macky Sall "a utilisé les acteurs pour escroquer les Sénégalais".
"La fin des concertations sur la revue du code électoral a donné un goût d’inachevé", renchérit Déthié Faye, un autre responsable de l’opposition dont les propos sont également rapportés par le même journal.
"Le président Macky Sall a saboté le travail qu’il a lui-même commandité. C’est la conviction de l’opposition qui engage la voie de la confrontation contre le régime sur le projet de code électoral", résume le journal Le quotidien.
"L’opposition bande les muscles", titre L’Info sur le même sujet. "L’opposition déchire le code", non sans accuser "ouvertement le chef de l’Etat Macky Sall et de se déclarer prête à la confrontation", renchérit Sud Quotidien.
"Très prochainement, les mots d’ordre seront annoncés", écrit Vox Populi, en rapportant les déclarations d’un responsable de l’opposition demandant à ses sympathisants et militants ainsi qu’à "toutes les forces vives de la nation (...) éprises de justice et de démocratie", de "se tenir prêts et (de) rester à l’écoute des leaders".
Walfquotidien parle des modifications du code électoral par le biais de sujets connexes dont le passage à l’élection du maire au suffrage universel direct.
Le journal estime que la majorité présidentielle se trouve "menacée d’implosion" avec cette modification, "en raison des rivalités internes qui minent cette coalition hétéroclite".
Un point sur lequel rebondit le quotidien Enquête, qui rapporte que l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall oppose une fin de non-recevoir à l’idée d’une éventuelle alliance regroupant le président Sall et Idrissa Seck.
"Khalifa (Sall) goûte très mal les rumeurs de deal et d’alliance avec le président Macky Sall qu’il tacle", annonçant plutôt "une grande coalition de l’opposition pour battre BBY", la coalition au pouvoir, rapporte Enquête.
La politique ne résume pas pour autant toute l’actualité, si bien qu’une variété d’autres sujets sont au menu de journaux parmi lesquels Le Soleil dont l’attention porte sur l’inauguration samedi de l’usine d’eau de Keur Momar Sarr, dans la région de Louga (nord-ouest).
Un ouvrage réalisé et mis en service depuis avril dernier et dont l’inauguration officielle a été l’occasion pour le président Macky Sall de "lister les performances de l’Etat du Sénégal dans le domaine de l’hydraulique", note Le Soleil.
"En 9 ans, l’Etat a mobilisé 1.250 milliards de FCFA" pour des investissements dans ce secteur, indique le même journal, reprenant des déclarations du président de la République, Macky Sall.
Selon le quotidien L’As, le chef d’Etat a fait d’une pierre deux coups en procédant à l’inauguration du Domaine agricole communautaire (DAC) de Keur Momar Sarr.
"Une occasion pour le chef de l’Etat de consacrer la relance du PRODAC", le projet des domaines agricoles communautaires, souligne L’As, alors que le Sénégal "patauge" dans la liste des 45 pays demandeurs de l’aide alimentaire externe, indique le quotidien Kritik’.
Le pays "figure parmi les 45 pays ayant besoin d’une aide alimentaire externe en raison de l’exacerbation des vulnérabilités accrues par les effets de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covide-19", précise Kritik’, citant un rapport de la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.
TEUNGUETH FC, CHAMPION DU SENEGAL
T eungueth FC a étrenné son premier titre de champion après son succès obtenu samedi 9 juillet contre le Stade de Mbour (2-1) pour le compte de la 24ème journée.
Teungueth FC a étrenné son premier titre de champion au terme de la 24ème journée de Ligue 1 bouclée ce week-end. Victorieux samedi du Stade de Mbour samedi (2-1), les Rufisquois ont attendu pour célébrer et officialiser le sacre suite au match nul concédé hier, dimanche 11 juillet, par son dauphin Génération Foot contre l’AS Douanes (1-1).
T eungueth FC a étrenné son premier titre de champion après son succès obtenu samedi 9 juillet contre le Stade de Mbour (2-1) pour le compte de la 24ème journée. Les Rufisquois ont dû attendre le lendemain dimanche marquant la fin de la 24ème journée pour valider le sacre. Le match nul concédée hier, dimanche 11 juillet, par son dauphin Génération Foot sur le terrain de l’AS Douanes (9e; 27 points)(1-1) a mis fin au suspense pour sceller la victoire finale des hommes du coach Youssou Dabo à deux journées de la fin du marathon.
Si les Rufisquois ont vu le titre leur échapper lors de la saison écoulée et écourtée à la 13ème journée à cause de la propagation du coronavirus, Teungueth FC est, cette fois venu au bout et a glané son tout premier trophée en dix ans d’existence. Avec six points de retard et définitivement décroché, les Grenats restent à la deuxième place (2e, 42 points). Ils sont à égalité avec Diambars (3e, 42 points) qui a réussi le carton de la journée en s’imposant largement (4-0) face à l’As Pikine (5ème, 40 points).
Contraint par le Casa-Sports (6ème; 32 points) à un match nul (0-0), le Jaraaf occupe la 4ème place (41 points). Pour les autres rencontres, Mbour Petite Côte (8ème 28 points) a réussi une bonne opération en dominant (3-1) le CNEPS Excellence de Thiès (10ème; 26 points).
Première équipe non relégable, le Ndiambour de Louga (12ème, 26 ponts) a, de son côté, décroché hier, dimanche trois précieux points de la victoire (1-0) face à l’Us Gorée (14ème , 21 points). Lanterne rouge, les Insulaires ont le même nombre de points que l’équipe de Niary Tally (13ème; 21 points) qui a été tenue en échec sur sa pelouse (0-0).
MACKY SALL INAUGURE UN FILON CONDUISANT A UNE MINE D’OR VERT
«Ce DAC s’inscrit dans la vision d’une agriculture sénégalaise plus moderne, plus diversifiée, plus productive pour assurer notre souveraineté alimentaire. Nous ne pouvons plus continuer à importer nos denrées de premières nécessités.»
Après ceux de Séfa (2 000 ha), dans la région de Sédhiou et de Kédougou lancés en 2014, le gouvernement a mis en service son troisième Domaine agricole communautaire (DAC) de Keur Momar Sarr. Lors de son inauguration, le samedi 10 juillet 2021, le président de la République, Macky Sall a annoncé que le Sénégal a pris l’option de s’appuyer sur ses DAC pour moderniser, diversifier, rendre davantage productive son agriculture et garantir sa souveraineté alimentaire.
«Ce DAC s’inscrit dans la vision d’une agriculture sénégalaise plus moderne, plus diversifiée, plus productive pour assurer notre souveraineté alimentaire. Nous ne pouvons plus continuer à importer nos denrées de premières nécessités.»
Le président Macky Sall montre la voie. Après avoir procédé à l’inauguration avant-hier, samedi 10 juillet 2021, d’un Domaine agricole communautaire (DAC) érigé sur environ 5000 hectares (ha) pour un coût d’investissement de plus de 6 milliards de FCFA à Keur Momar Sarr, le chef de l’Etat a déclaré que continuer de dépendre des importations expose le pays à une grande vulnérabilité.
Le DAC de Keur Momar Sarr est le troisième Domaine agricole communautaire mis en service, après ceux de Séfa (2.000 ha), dans la région de Sédhiou et de Kédougou lancés en 2014. Le Sénégal compte s’appuyer sur ses DAC pour moderniser, diversifier, rendre davantage productive son agriculture et garantir sa souveraineté alimentaire, a indiqué le président Sall.
Convaincu pour cela par le fait que le Sénégal dispose de la terre, de l’eau, des ressources humaines et la volonté politique pour l’effectivité de cette autosuffisance alimentaire. «Il n’y a aucun doute que nous avons les moyens d’atteindre cet objectif. Nous avons la terre et nous avons l’eau, les ressources humaines et la volonté politique»
Par conséquent, «l’agriculture version DAC est un filon qui conduit à l’or vert, une source de revenus, de richesse et de prospérité pour qui veut se former, travailler et persévérer dans l’effort», a insisté Macky Sall qui fait part de l’option du Sénégal de s’appuyer également sur l’expérience d’autres pays pour accéder à la souveraineté alimentaire. Mais en attendant, «nous avons trouvé là le modèle qu’il nous fallait pour enfin moderniser notre agriculture», a martelé Macky Sall, pour qui ce DAC est un «véritable centre de production agricole moderne au profit des jeunes et de l’agrobusiness». Et d’ajouter que la démarche vise à donner un visage de modernité à l’agriculture du pays et faire comprendre à toute la jeunesse que l’agriculture moderne n’était pas une activité que l’on exerce par défaut. Suffisant pour qu’il appelle la jeunesse sénégalaise à adhérer à cette nouvelle politique agricole. Non sans insister sur la nécessité de veiller à l’entretien et à la maintenance des équipements. «C’est fondamental. Nous ne pouvons pas consentir des investissements aussi importants pour les laisser dépérir.»
A l’en croire, grâce à ce DAC, près de 1000 ha de terres seront aménagés pour la mise en valeur des différentes activités prévues. Un accent particulier sera mis sur les cultures fourragères, avec une production annuelle de 5.000 tonnes de fourrage (maïs fourrager, maralfalfa, etc.) est attendue, selon l’équipe de coordination du projet. Aussi les cultures horticoles (400 ha) occuperont-elles une large part, au moment où 12 400 tonnes de productions patate douce, pomme de terre, oignon, piment, tomate, melon, pastèque et choux y sont annoncées. Il est également prévu, à travers ce DAC, de faire la promotion de la culture du niébé par la production de semences de qualité sur une centaine d’hectares. Bref, près de 4000 emplois directs seront créés et 6.000 autres emplois externes, à terme, pour atteindre les objectifs de production maraîchère, d’élevage et de transformation des produits du DAC.
La mise en place du DAC de Keur Momar Sarr a été entièrement financée par l’Etat du Sénégal, à hauteur de 6,2 milliards de F CFA. Les travaux ont été réalisés par l’entreprise Grenn 2000, sous la supervision du Programme des Domaines agricoles communautaires (PRODAC). Il dispose d’un système d’irrigation doté de technologies de pointes, d’un atelier d’emballage et de conditionnement de produits agricoles, de chambres froides pour la conservation des fruits et légumes, d’une station de pompage, une ferme de démonstration et de formation des jeunes.
WALY SECK, ANGE OU DEMON ?
Est-il victime de son entourage ? Ses détracteurs sont-ils jaloux de sa carrière musicale? Fait-il la promotion de l’homosexualité comme le soutiennent ses accusateurs ?
Est-il victime de son entourage ? Ses détracteurs sont-ils jaloux de sa carrière musicale? Fait-il la promotion de l’homosexualité comme le soutiennent ses accusateurs ? En tout état de cause, Waly Ballago Seck ne cesse de délier les langues. Les polémiques s’enchainent sur lui, après chaque concert. Après l’affaire du sac à main en 2016, du tee-shirt floqué des couleurs LGBT en 2019, le jeune musicien crée une nouvelle fois la polémique après la diffusion de couleurs arc-en-ciel lors de son concert à la Médina, provoquant dans la foulée l’indignation de plusieurs personnes.
Il n’en finit pas de se retrouver au cœur de polémique. A chacun de ses concerts, Waly Ballago Seck fait plus parler de lui pour des accusations, à tort ou à raison, que pour la réussite de ses évènements. La dernière en date est son concert à la Médina, le samedi 3 juillet 2021, offert aux jeunes. En cause ? Des couleurs arc-en-ciel aperçues sur le podium.
Rapidement, le jeune artiste s’est encore attiré les foudres dans les réseaux sociaux. Les précisions de techniciens audiovisuels affirmant qu’il s’agit des barres de couleur SMPTE qui sont une mire télévisuelle utilisée parle standard vidéo NTSC, n’y pourront rien. Le jeune artiste est encore accusé de faire la promotion de l’homosexualité. L’affaire va prendre une telle ampleur qu’il a été contraint de briser le silence. Dans une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux, Waly Seck dément formellement les accusations portées contre sa personne et déclare qui veut l’entendre qu’il ne va plus laisser les gens ternir son image. Sitôt après ses mises en garde, il passe à l’action et porte plainte contre Oustaz Makhtar Sarr.
Cette histoire se passe à un moment où les danseurs de l’artiste se retrouvaient déjà au milieu d’une tempête juridico-médiatique. En effet, lors de son concert du 12 juin dernier au Grand Théâtre, Ameth Thiou et Eumeudi Badiane se sont livrés à une «embrassade». Là encore, les réseaux sociaux se sont rapidement emparés des images qui ont scandalisé les associations de lutte contre l’homosexualité et les internautes. Jusqu’à d’ailleurs valoir une plainte de l’Ong Jamra. Les deux danseurs sont arrêtés et condamnés à un an de prison dont un mois ferme pour «acte impudique et d’outrage public aux bonnes mœurs».
«PINW», SAC ÀMAIN, TEE-SHIRT...
C’est en 2007 que la carrière de Waly Seck décolle avec son premier morceau «Bo Dioudo». Le fils de Feu Thione Seck devient la révélation et sort son premier album « Voglio » en 2010. Au fil des ans, Waly Seck est adulé par beaucoup de personnes et réussit des faits d’arme aussi bien au niveau national qu’international. Le jeune chanteur remplit des salles et des stades lors de ses soirées et capitalise sur ce grand succès. Tout semble lui sourire mais des polémiques entachent sa carrière. Il ne cesse de mettre le feu aux poudres dans un pays comme le Sénégal. En 2013, il apparait sur scène avec un pantalon serré dénommé «pinw ». Une pluie de critiques s’abat sur lui. Il est soupçonné d’agresser les valeurs et de pervertir la jeunesse. On se souvient aussi de son fameux sac à main en 2016 qui avait déclenché une tempête médiatique. Tout avait commencé après la publication d’une photo de lui portant un sac à main qui s’apparente à un sac féminin. Là aussi, il se voit accusé de promouvoir l’homosexualité et devient la cible d’attaques venant de tout bord.
Pour arrêter la vague déferlante de messages négatifs, l’artiste publie sur sa page Facebook des clichés de Kanye West et de Pharel Williams portant le même type de sac pour monter qu’il s’agissait seulement de look. En2019,Waly Seck délie encore les langues. Ce, après avoir porté un Tee-shirt estampillé de couleurs arc-en-ciel prises comme celles de la communauté LGBT lors d’un concert. Sur les réseaux sociaux, il est accusé de tous les péchés d’Israël. Le style d’habillement du jeune musicien est souvent critiqué par certains qui le juge «efféminé». En janvier 2021, lors de son concert en Gambie, son pantalon blanc «bas large» n’a pas fait exception.
TALENT RÉCOMPENSÉ
Malgré ces polémiques et critiques, des coups d’éclats émaillent le parcours de Waly Seck. Parmi ses distinctions, on peut citer le titre de l’homme de l’année qui lui est décerné en 2014 parl’OMART. Meilleur artiste de l’année en 2017 lors des Raaya Music Awards. En 2018, Waly Seck se voit aussi attribuer le titre de meilleur artiste africain de sa génération aux Next Generation Entertainment Awards en 2018. Aujourd’hui, quoi qu’on puisse dire, le jeune musicien est devenu un phénomène au Sénégal. Il s’impose désormais sur la scène musicale. D’aucuns soutiennent à tort ou à raison qu’à son âge, même Youssou Ndour n’était aussi aimé et adulé parles fans.
POLE OPPOSITION ET NON-ALIGNES SE DEMARQUENT... DU CHEF DE L’ETAT
Abdou Salam Bass, coordonnateur du pôle de l’opposition et Dethié Faye, coordonnateur du pôle des Non-alignés ont pointé du doigt l’attitude du président de la République qui, selon eux, n’a pas joué la carte de l’arbitrage qui était entendu de lui.
Convoqués en plénière, les députés vont se pencher en ce jour, lundi 12 juillet, sur le projet de Loi n°2021-877 du 05 juillet 2021 portant Code électoral. Adopté en Conseil des ministres extraordinaire du 5 juillet dernier, ce texte est le fruit de deux ans de concertations des acteurs politiques représentants les trois pôles (majorité, opposition et non-alignés) engagés dans le dialogue au sein de la Commission cellulaire du dialogue politique sous la supervision de la société civile. Si l’objectif de ce travail était de restaurer la confiance perdue autour du Code électoral à cause des modifications tendancieuses de ce texte de 1991 durant les onze dernières années sous le régime actuel, les responsables des pôles de l’opposition et des non-alignés ne semblent pas du tout satisfaits du projet de Loi adopté en Conseil des ministres et envoyé à l’Assemblée nationale en vue de son adoption.
En effet, interpellés par Sud quotidien à la veille du vote de texte, Abdou Salam Bass, coordonnateur du pôle de l’opposition et Dethié Faye, coordonnateur du pôle des Non-alignés ont pointé du doigt l’attitude du président de la République qui, selon eux, n’a pas joué la carte de l’arbitrage qui était entendu de lui. Du côté de la majorité nos tentatives de joindre Benoit Sambou, coordonnateur de ce pôle et son adjoint Cheikh Sarr n’ont pas donné du succès.
ABDOU SALAM BASS, COORDONNATEUR DU POLE DE L’OPPOSITION : «Le Président a préféré maintenir le statu quo...»
«Personnellement, je ne suis pas du tout satisfait du projet de loi portant modification du Code électoral. La raison est simple, on attendait l’arbitrage du chef de l’Etat sur les cinq points où il n’y avait pas d’accord lors de nos travaux. Mais, dans le texte qu’il a envoyé à l’Assemblée nationale, on a vu qu’il a préféré maintenir le statu quo. Le président n’a pas du tout fait un arbitrage.
La preuve, dans ce texte, il y avait que les points qui ont fait l’objet d’un accord entre les acteurs en laissant de côté le reste. Ce qui est très décevant puisque ce n’est pas la posture qu’on attendait de lui en tant chef de l’Etat et initiateur de ce dialogue. En plus, j’ai constaté l’absence dans ce projet de loi d’un point qui avait fait l’objet d’un consensus : il s’agit de l’insertion dans le bulletin de vote de la photo du candidat de la liste majoritaire et proportionnelle. Mais, ce point n’a pas été pris en compte dans le texte. Donc, le président aurait dû, au moins, sur certains aspects qui contribuent au renforcement de notre processus électoral et de notre démocratie, faire quelque chose en essayant de couper la poire en deux. Donc, que les Sénégalais sachent aujourd’hui qu’il n’a rien fait pour aider à l’amélioration du Code électoral.
Les nouvelles dispositions qui seront insérées dans le code électoral sont le fait des acteurs qui étaient au dialogue. Nous invitons maintenant les députés : majorité, opposition et non-inscrits confondus à prendre leur responsabilité pour décanter ce statu quo en proposant des amendements à ce texte.
Personnellement, j’attends des députés qu’ils proposent des amendements dans le sens de la réintégration dans le texte du point relatif à la présence de la photo du candidat dans le bulletin de vote, le non-cumul des candidats entre la liste majoritaire et la liste proportionnelle pour respecter le choix des électeurs concernant l’élection au suffrage universel du maire et du président de Conseil départemental. Nul ne doit être en même temps tête de liste majoritaire et tête de liste proportionnelle».
DETHIE FAYE, COORDONNATEUR DU PÔLEDESNON-ALIGNES : «La Commission politique avait fondé beaucoup d’espoirs sur l’arbitrage du Président...»
« La Commission politique avait fondé beaucoup d’espoirs sur l’arbitrage du président de la République. D’ailleurs, lorsque nous étions en séminaire résidentiel, la Commission politique lui avait adressé une correspondance pour lui demander de faire son arbitrage sur les cinq points de désaccord afin d’en prendre compte dans le rapport final de sa décision. Seulement, jusqu’à la fin de notre rencontre, il n’y a pas eu de réponse à notre correspondance. Cela nous a surpris parce que telle que la correspondance a été formulée, le président devait être dans les dispositions pour répondre. Mais vu qu’il n’a pas jugé opportun de répondre à cette correspondance de la Commission politique, je pense qu’il aurait dû recevoir les acteurs du dialogue avant de saisir l’Assemblée nationale. Il était plus élégant que le président rencontre la structure qu’il avait saisie pour mener ce dialogue et entendre les positions des uns et des autres notamment sur les cinq points de désaccords afin de fonder son jugement ou arbitrage qui pourrait rencontrer l’assentiment d’une partie de l’opinion. Mais tel qu’il a procédé, cela ne nous a pas du tout satisfaits. Cependant, nous pensons qu’il n’est pas tard si le président de la République est dans les dispositions de surpasser ce désaccord autour de ces cinq points. La Loi n’a pas encore été adoptée donc, il est toujours possible d’apporter des amendements au texte. Quand vous prenez les articles L31 et L32, il doit être possible pour tout le monde d’être d’accord puisque l’interdiction permanente d’inscription sur les listes électorales ne respecte pas les droits humains. D’ailleurs, dans leur rapport, les évaluateurs du processus électoral ont proposé que la durée de cette interdiction sur les listes électorales soit proportionnelle au délit. Il en est de même sur la question de la caution, du bulletin unique et des autres points de désaccord, il est possible d’entendre les acteurs et prendre des amendements dans le sens d’apporter des solutions. Cependant, nous continuons à garder espoir puisque tant que le texte n’est pas voté, le ministre de l’Intérieur pourrait faire des amendements au projet de Loi. Donc, si le président et sa majorité sont dans les dispositions de bien faire, il n’est pas encore trop tard »
LES SOCIALISTES DISENT NON A UN TROISIEME MANDAT DE MACKY
Les Socialistes de la région de Ziguinchor semblent trancher la question du troisième mandat agité dans le landerneau politique sénégalais.
Pas question de soutenir un candidat pour un troisième mandat à la prochaine présidentielle; c’est la position des Socialistes de la région de Ziguinchor qui ont sonné la remobilisation ce week-end end à Ziguinchor dans la perspective des élections territoriales. Les Socialistes de la région en déphasage avec l’idée d’un troisième mandat disent ne pas être disposés à aller en campagne pour un troisième mandat faisant allusion à la question qui alimente depuis le débat politique. Et comme si cela ne suffisait pas pour les camarades de Aminata Mbengue Ndiaye à Ziguinchor, le Parti socialiste doit avoir un candidat en 2024.
Les Socialistes de la région de Ziguinchor semblent trancher la question du troisième mandat agité dans le landerneau politique sénégalais. Les camarades de Aminata Mbengue Ndiaye à Ziguinchor sont catégoriques : « il n’est pas question de soutenir un candidat à un troisième mandat à la Présidentielle. Ce n’est pas moi qui décide pour le Parti socialiste mais nous, Socialistes de Ziguinchor dans la coordination régionale, nous ne sommes pas disposés à aller à une campagne pour un troisième mandat», lance le Secrétaire Général de l’Union Régionale de la Coordination PS de Ziguinchor Bakary Bassene qui poursuit : « il faut qu’on présente notre candidat à la présidentielle». Une sortie des Socialistes du sud qui témoigne de la détermination de ces derniers à dire niet à un troisième mandat.
Ces socialistes qui ont sonné la remobilisation des troupes dans la perspective des prochaines élections territoriales. Ils sont en train de dessiner les contours de leur implication à ces élections. « Seul ou avec une ou des coalitions, le Parti socialiste de Ziguinchor prendra ses responsabilités», martèle M. Bassène, le patron des Socialistes de la région sud qui étaye cette position par, dit–il, le constat de l’absence d’une autorité socialiste à la tête d’une institution au niveau de la région. Un échange avec la coalition Benno Bokk Yaakar pourra fixer les règles du jeu à ces élections locales. « Nous, Socialistes, nous devons avoir des candidats socialistes au niveau de Ziguinchor. Mais nous allons au préalable échanger avec Benno Bokk Yakaar qui est notre coalition mère. Si nous nous entendons, je pense que nous allons pouvoir gagner ensemble et gérer ensemble. Si tel n’est pas le cas, le Parti socialiste de la région de Ziguinchor prendra ses responsabilités et ira seul ou avec une ou des coalitions». Négocier et fermement avec leurs alliés, c’est la posture que comptent adopter les Socialistes de la région de Ziguinchor qui estiment qu’en parti discipliné, ils travaillent dans l’ordre.
L’OPPOSITION DÉCHIRE LE NOUVEAU CODE ÉLECTORAL
Le président Macky Sall a saboté le travail qu’il a lui-même commandité. C’est la conviction de l’opposition qui engage la voie de la confrontation contre le régime
Les forces de l’opposition réunies autour du FRN, CRD, du M2D, de Jotna, de FDS/Les Guélewars et une bonne partie de la société civile disent niet au projet de loi portant Code électoral. Face à la presse hier, dimanche 12 juillet 2021, elles ont déchiré le projet de Code devant être voté ce lundi, à l’Assemblée nationale, et claqué la porte du dialogue politique. Avant d’accuser ouvertement le chef de l’Etat Macky Sall et de se déclarer prêtes à la confrontation.
L’opposition sénégalaise est en guerre contre le nouveau Code électoral et a tenu à le faire savoir hier, dimanche, en conférence de presse. Réunie autour du FRN, du CRD, du M2D, de Jotna, de FDS/Les Guélewars et accompagnée d’une partie de la société civile, elle a dénoncé avec hargne la démarche du Président Macky Sall, via le nouveau code électoral, en l’accusant de ne pas respecter les termes du dialogue politique enclenché depuis 2019.
Ces forces de l’opposition ont considéré que le dialogue politique n’a rien donné de convaincant. Aussi ont-elles tenu à dire, par la voie de Thierno Alassane Sall de la République des valeurs que « Le président a lui-même saboté le travail qu’il a initié. Ce qu’il appelait la fin des magouilles politiques est toujours d’actualité. Avec cette loi sur le Code électoral qui va être votée demain (ce lundi-ndlr), Macky Sall vient de fermer les portes du dialogue et ouvre celles de la confrontation». Face à cette déviation des acquis du dialogue politique par Macky Sall lui-même, l’opposition a tenu cependant à faire savoir qu’elle ne baissait les armes. Aussi compte-t-elle mettre en œuvre toutes les possibilités d’engager le combat pour la justice et la restauration de la démocratie. Selon Thierno Alassane Sall, porte-parole du jour, « Nous allons dépêcher des délégations pour discuter avec les chefs religieux et coutumiers, interpeller la société civile et les autres organisations pour engager la lutte. Ce dialogue est certes une perte de temps, mais nous appelle à découvrir un nouveau visage de Macky Sall ».
Un chef de l’Etat et patron de la majorité au pouvoir qui a maintenu le statu quo en refusant d’arbitrer sur les principaux points de blocage au niveau du dialogue politique. Lesquels étaient au nombre de cinq : le montant de la caution pour les candidats, la question liée au bulletin unique, les cas de Karim Wade et de Khalifa Sall, mais également le consensus sur la désignation de la personne indépendante pour la supervision des élections. Qui plus est, selon l’opposition, Macky Sall est en train d’édicter un nouveau code en total déphasage avec les attentes des acteurs du dialogue. Autant dire que la loi électorale devant être votée ce lundi est partie pour cristalliser le bras de fer pouvoir-opposition.