Le projet de loi de finances pour l’année 2022 a été adopté hier en Conseil des ministres. Il est arrêté, selon le communiqué dudit conseil, «à plus de 5.150 milliards de francs Cfa, soit plus du double du budget en 10 ans».
Le projet de loi de finances pour l’année 2022 présenté hier, en Conseil des ministres, par le ministre des Finances et du budget, Abdoulaye Daouda Diallo, est «arrêté à plus de 5150 milliards de francs Cfa, soit plus du double du budget en 10 ans».
D’après le communiqué du Conseil, le Président Macky Sall, qui a présidé la réunion, «s’est félicité du dépassement de la barre des 5000 milliards de francs Cfa, traduisant, d’une part, les performances dans la mobilisation des recettes avec les perspectives favorables de la mise en œuvre de la Stratégie de recettes à moyen terme (Srmt) et, d’autre part, l’orientation prioritaire des dépenses vers l’investissement public et la consolidation de l’inclusion sociale». Le président de la République demande ainsi au gouvernement, en perspective de la prochaine session budgétaire, de poursuivre les efforts de rationalisation des charges de fonctionnement de l’Etat et de promotion de l’investissement productif et du secteur privé ; mais également, d’améliorer l’efficacité et la performance des politiques publiques dans le but d’asseoir la culture de résultat.
A ce propos, le chef de l’Etat s’est félicité de la première notation financière en monnaie locale de l’Etat du Sénégal, effectuée par le Cabinet Bloomfield Investment. La notation du Cabinet Bloomfield montre bien la solidité de l’économie du Sénégal et sa bonne résilience vis-à-vis des chocs extérieurs. Le Président a ainsi adressé, selon le document du porte-parole du gouvernement, ses félicitations au ministre des Finances et du budget et à ses services compétents, pour les résultats notables réalisés par le Sénégal, afin d’asseoir une gouvernance budgétaire et financière de qualité, conforme aux priorités nationales et aux engagements du Sénégal à l’échelle communautaire et au niveau international.
Pour rappel, le projet de loi de finances 2021 a été arrêté à 4589,15 milliards de francs Cfa contre en 4215,2 milliards de francs Cfa en 2020, soit une hausse de 373,95 milliards en valeur absolue et de 8,9% en valeur relative
«KOULIBALY ET EDOUARD MENDY M’ONT MOTIVE A VENIR»
TANIERE Bouna Sarr, sur son choix de jouer pour le Sénégal
Ses premiers mots étaient très attendus suite à son choix de jouer pour le Sénégal. Bouna Sarr n’a pas raté sa première sortie. Dans ses propos, le binational s’est félicité de l’ambiance notée dans la Tanière, avant de révéler avoir été surtout motivé à rejoindre le Sénégal suite à ses échanges avec Kalidou Koulibaly et Edouard Mendy.
C’est fait ! Bouna Sarr a posé ses premiers pas dans la Tanière. Après plusieurs tractations, le latéral droit du Bayern a finalement décidé de jouer sous les couleurs du Sénégal. Une énième victoire pour Aliou Cissé dans sa chasse aux binationaux. Mais aussi une grosse opportunité pour le sélectionneur national qui s’offre ainsi un début de solution au poste de latéral droit devenu un vrai casse-tête suite à l’indisponibilité pour diverses raisons de ses occupants habituels : Moussa Wagué, Youssouf Sabaly et Lamine Gassama. On comprend du coup la joie de ce natif de Lyon (29 ans) qui a aussi des parents guinéens et qui avait la possibilité de jouer pour le Syli National ou les Bleus. Avant d’opter pour les Lions de la Téranga. Pour sa première sortie, après avoir posé ses bagages dans la Tanière, le défenseur bavarois a d’abord révélé les raisons qui l’ont poussé à rejoindre la sélection sénégalaise. «Je suis vraiment très heureux d’avoir choisi le Sénégal. C’est une grande fierté pour moi, ma famille et mes proches. Je suis vraiment content d’être parmi mes nouveaux coéquipiers, le coach et le staff», a-t-il déclaré d’emblée sur le site de la Fédération sénégalaise de football.
Retrouvailles avec Sadio Mané
Revenant sur les conditions de son arrivée dans la Tanière, l’ancien Lyonnais dont ses premières envies étaient de jouer pour la France, dit s’être vite intégré dans un groupe où il a rencontré des joueurs qu’il connaît déjà, comme Sadio Ma - né avec qui il a joué au Fc Metz. «Ils m’ont très bien accueilli.
Le groupe à l’air de bien vivre et je pense qu’il y a une bonne entente entre les joueurs», se félicite Bouna Sarr qui révèle avoir été motivé à rejoindre la sélection sénégalaise surtout par le capitaine Kalidou Koulibaly et le portier Edouard Mendy : «Quand on a échangé, Kalidou et Mendy m’ont motivé à venir.» Sur son apport sur le côté droit devenu le maillon faible de la défense sénégalaise lors des dernières sorties des Lions, Bouna Sarr compte apporter sa pierre à l’édifice. «Je veux apporter un plus de par mes qualités et faire en sorte que l’équipe soit meilleure sans me mettre une quelconque pression. C’est un bonheur pour moi d’être ici, donc je vais faire le maximum pour aider l’équipe.» Notons que le groupe est finalement au complet avec l’arrivée mardi nuit de Sadio Mané. Au même moment, Boulaye Dia, blessé et forfait, devait rentrer en Espagne après avoir fait constater sa blessure. Les Lions tiennent aujourd’hui leur troisième séance à huis clos. Demain vendredi, veille du match, Aliou Cissé fera face à la presse à 16h 30 ; avant le dernier galop à 17h avec seulement 15 minutes réservées à la presse.
LE CNRA RETIRE LE MICRO AUX CANDIDATS JOURNALISTES ET ANIMATEURS
Les candidats aux élections territoriales de janvier 2022 qui ont des émissions de télévision ou qui animent des rubriques dans des émissions ne pourront plus continuer à exercer.
Les candidats aux élections territoriales de janvier 2022 qui ont des émissions de télévision ou qui animent des rubriques dans des émissions ne pourront plus continuer à exercer. L’annonce a été faite par le président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), Babacar Diagne, hier, en marge de la visite que lui a rendue l’islamologue Oustaz Alioune Sall.
"Vous ne pouvez pas faire campagne l’après-midi, la nuit, le matin et disposer de 2 heures de télévision pendant lesquelles vous allez parler de vous", arbitre le régulateur.
Il enchaîne : "Je ne dis pas que ces candidats ne seront pas couverts. Ils peuvent parler à la presse en tant que candidats. Mais être candidat et animer des émissions pendant des heures, animer des rubriques dans lesquelles vous vous exprimez, ce ne sera pas permis".
Dans ce sillage, souligne le journaliste, "nous ne parlons pas aux animateurs, nous parlons aux organes. La décision est prise par rapport aux animateurs mais nous parlerons aux patrons d’organes. C’est eux qui prendront des dispositions pour que ces agents-là qui sont candidats aux Locales cessent d’être dans des émissions pendant la durée de la campagne électorale. Ils ne reprendront leurs émissions qu’après".
La date où les concernés devront cesser leurs activités dans les médias leur sera communiquée, précise le CNRA. Une réunion sera convoquée dans ce sens.
par l'éditorialiste de seneplus, tidiane sow
CRÉNOM, MACRON
EXCLUSIF SENEPLUS - Les propos inadmissibles du président français vis-à-vis de l’État malien vont lui coûter à terme sa place de faiseur de lois dans son ancien "pré-carré". Jupiter est à la peine partout
Le doute n’est plus permis. Macron se révèle être un petit président. Pris dans la tourmente des récents évènements, il peine à se montrer à la hauteur de la fonction. Les propos peu amènes qu’il a tenus envers le Premier ministre malien, trahissent sa fébrilité déjà observée lors de ces dernières semaines et démontre surtout, son incapacité à garder son calme devant des évènements qui ne vont pas dans le sens qu’il souhaite. Ni Mitterrand, encore moins de Gaulle, n’auraient tenu pareils propos, quand bien même, qu’ils n’en seraient pas moins ulcérés par les propos clairs, sans aucune équivoque, tenus du haut de la tribune des Nations unis, par le Premier ministre malien, condamnant l’attitude française.
De Gaulle aurait dit, la voix haute et le ton martial : “vous ne voulez pas de la France, eh ben la France ne veut pas de vous”. Quant à Mitterrand, lèvres pincées, il aurait rétorqué, dédaigneux, un lapidaire : “ n’offense pas qui veut !”.
Macron a eu tout faux. Même Hollande, le président normal, en débarquant en sauveur à Bamako en 2013, avait réussi le tour magistral de se faire applaudir par des populations maliennes tenant des drapeaux français à la main.
Macron a jeté ce capital par la fenêtre. Pourtant tout avait bien commencé. Ses premiers pas en Algérie, au Nigéria et au Burkina avaient auguré d’une nouvelle approche des relations entre la France et le continent, mais très vite les vieilles habitudes reprirent le dessus.
Le corps d’Idriss Déby à peine refroidi, que Macron s’envola aussitôt pour N’Djamena pour enterrer Déby et installer le “fils” de ce dernier Mahamat Idriss Deby à la tête de l’État, cautionnant ainsi la violation de la constitution tchadienne en cas de vacances de pouvoir. C’est ce même Macron qui nous parle de la non-légitimité des autorités maliennes qui ne seraient même pas issues d’élections démocratiques ! Depuis quand se préoccupe-t-il d’élections démocratiques en Afrique ? Macron flirte asymptotiquement avec la parabole évangélique de la paille et de la poutre.
Les sempiternelles protestations et les fausses indignations n’y feront rien, le Mali a choisi de lui répondre en réceptionnant des armes, des munitions et des hélicoptères russes. Rideau.
Le sergent Maxime Blasco n’est pas mort pour le Mali. Il est mort pour la France, pour les intérêts français. C’est normal. Ce qui est anormal, c’est de nous faire croire qu’il serait mort pour le Mali. Le monde a changé, les Africains ne sont plus naïfs, ils comprennent parfaitement les enjeux géopolitiques qui s’y jouent. Leurs ressources minières intéressent nombre d’autres pays. Elles ne seront plus la chasse gardée de l’ex-puissance coloniale. L’intérêt que les autres puissances portent à ces ressources et leur rareté ont fissuré la sacro-sainte alliance des pilleurs et a donné à certains pays africains, le courage de se rebiffer. Pour peu qu’il y ait une masse critique de leaders patriotes, la donne changera sous peu. Ce sont les Africains qui choisiront alors avec qui commercer et ils fixeront le prix de leurs matières premières.
Ces leaders d’un type nouveau sont en train d’éclore. Ils n’ont pas connu la colonisation, ils n’ont pas étudié en France. Quand Pasqua – ministre de l’Intérieur d’alors - refusait des visas d’études aux étudiants africains, Rocard visionnaire, avait prévenu : “ils iront étudier ailleurs et développeront des relations naturelles avec leur pays de séjour. Quand ils seront aux affaires dans leur pays, ils noueront des contacts d’affaires avec leur pays d’accueil.”
Nous y voilà, le Premier ministre malien Choguel K. Maiga, comme bon nombre d’officiers maliens, dont le fameux ministre de la Défense Sadio Camara et dont la non reconduction au gouvernement, déclencha le second coup d’État, ont fait leurs classes en Russie. Aujourd’hui, ils se tournent naturellement vers elle pour demander son aide. En Afrique on est d’abord des amis avant de faire des affaires ensemble. En Occident, on fait d’abord des affaires à partir desquelles, on peut devenir des amis. Les modèles sont différents.
Fraichement élu, Macron s’était rendu au Mali, directement à Kidal, là où stationnaient ses troupes, ignorant la capitale Bamako, imposant au président d’alors, IBK à venir le rejoindre. L’arrogance dans toute sa splendeur. IBK ne s’arrêtera pas là. Il poussera le bouchon jusqu’à aller en France, s’incliner sur les dépouilles mortelles des soldats français tués au Mali alors que les soldats maliens tués à Kidal étaient ensevelis incognito, sans sa présence, juste au son de la sonnerie aux morts. Jamais vassalisation ne fut aussi complète et aussi honteuse. Cela avait fini par installer Macron dans un confort d’arrogance jamais atteint par un président français. Avec le coup d’État militaire, il n’a rien vu venir. Il surveillait le M5-RFP avec son bouillant Imam Dicko et patatras, voila qu’un groupe de jeunes officiers, nés bien après les indépendances, confisquèrent le pouvoir au Mali.
Macron s’est fait avoir, une fois de plus. Cela commence à devenir une habitude. Ses écarts de langage coutumiers lui ont valu une brouille bien inutile avec l’État algérien. Ce dernier a rappelé son ambassadeur à Paris et interdit le survol par l’armée française de son espace aérien. Barkhane coûtera un peu plus cher au contribuable français. Voila ce que c’est de parler inconsidérément. Ses propos inadmissibles vis-à-vis de l’État souverain malien vont lui coûter à terme sa place de faiseur de lois dans son ancien pré-carré. Ce n‘est qu’une question de temps. Il faudra qu’il se méfie, la rebuffade est contagieuse. Nul doute que la Russie, la Chine et la Turquie s’engouffreront dans cette brèche pour prétendre, eux aussi, à une part du gâteau des ressources minières. Déjà dans le pacifique où la France entendait jouer un rôle, les États-Unis et le Royaume-Uni sont venus lui rappeler que seuls les intérêts comptent. Ils lui ont ravi le juteux contrat de sous marins australiens, ne lui laissant que ses larmes et son courroux. Comme les Africains, Macron doit apprendre à ne plus être naïf : les logiques d’alliance ne sont plus de mise, seul le pragmatisme anglo-saxon prévaut. Biden ne s’est nullement gêné. Il sait bien que les chiens aboient, la caravane passe. Macron est revenu à de meilleurs sentiments après avoir voulu montrer des griffes et des dents fort peu acérées.
Jupiter est à la peine partout, même en France où il espérait récupérer des voix de droite aux prochaines élections. Voilà qu’apparait comme un Zorro, un certain Zemmour qui vient lui tailler des croupières dans un corps électoral qu’il pensait avoir tari au détriment de Le Pen, et à son avantage.
Le ciel d’automne s’assombrit pour Macron. Les mages du Mali lui avaient prédit sa chute. La malédiction de Cassandre fait assurément son chemin.
L’école de la République fait face à une «privatisation rampante». Entre 2015 et 2019, 296 écoles privées ont été ouvertes dans l’élémentaire avec parfois un contrôle de la tutelle qui laisse à désirer. C’est ce que révèle le rapport d’étude sur la privatisation et marchandisation de l’éducation au Sénégal conduit par le Cosydep.
Le Sénégal observe actuellement une «privatisation rampante» de l’éducation. C’est la principale information du rapport d’étude sur la «Privatisation et la marchandisation de l’éducation au Sénégal». L’étude menée par la Cosydep révèle que «dans le cycle élémentaire, sur 10 343 écoles élémentaires : 83,4% sont publics, 16,2% privés et 0,4% de statut communautaire ou associatif». Et pour mesurer à sa juste valeur cette progression du privé sur le public, il faut consulter les chiffres entre 2015 et 2019. Qui disent ceci : «le réseau d’écoles élémentaires privées a connu un taux d’accroissement moyen annuel de 2 %, soit une augmentation globale de 794 écoles. Dans le même temps, le réseau d’écoles publiques n’a connu qu’un accroissement de 1,5%».
A titre illustratif, 296 nouveaux établissements ont été ouverts dans cette même période détaillés comme suit dans le rapport : «88 entre 2015 et 2016, 65 entre 2016 et 2017, 89 entre 2017 et 2018, 54 entre 2018 et 2019.» Cette nouvelle offre proposée aux parents d’élèves peut être considérée comme un choix par défaut. En effet, «74% des parents interrogés ont déclaré scolariser leurs enfants en écoles privées non pas par choix mais par obligation. L’expansion du privé serait liée à la dégradation des conditions d’enseignement dans les écoles publiques et/ou à l’absence d’écoles publiques primaires dans certaines localités. L’enseignement public présente des coûts pour les parents en raison de la défaillance de l’Etat dans son financement. Le faible développement du secteur public (1,5% durant la période 2015-2019), en rapport avec la croissance démographique (2,8%) et la demande en éducation, montre que beaucoup d’efforts restent encore à faire», détaille le rapport.
Le coût financier supporté par les parents d’élèves
Si les parents inscrivent leurs enfants par défaut dans le privé, le coût de cette scolarité peut pousser à s’interroger sur l’offre. En effet, souligne le rapport, «les coûts annuels (frais de scolarisation et autres frais opportunistes) observés dans les écoles privées de l’étude varient entre 50 et 400 mille F Cfa par an. Les coûts financiers les plus courants se situent entre 100 et 150 mille francs Cfa par an. La diversité des coûts suggère que les écoles n’offrent pas les mêmes prestations ; elles s’adressent à des groupes socio-économiques différents. Cette situation ne favorise ni l’inclusion ni l’équité au contraire, elle creuse les inégalités et provoque une classification des familles selon leur statut socio-économique». Pour autant, dans la même logique, le rapport affirme que «47% des interrogés sont inspectés au moins une fois par an, 26% ont préféré ne pas répondre. Les Ia et les Ief disent que le privé est intégré dans leur dispositif de contrôle et de formation mais ils évoquent aussi des limites liées à la logistique (mobilité) et au ratio inspecteurs/enseignants qui peut égaler 1/200 dans certaines localités». Ce qui pose un réel problème sur la qualité de cette offre du privé.
Recommandations
Fort de ce constat, la Cosydep a fait une série de recommandations. Il s’agit de «renforcer le dispositif de contrôle et de respect des normes du secteur privé de l’éducation. Evaluer régulièrement l’impact des interventions des acteurs privés sur le droit à l’éducation. Consacrer l’essentiel des ressources publiques à la revalorisation de l’offre d’éducation publique. Cela implique de façon précise que l’Etat construise plus de salles de classe et recrute plus d’enseignants tout en veillant à la disponibilité des équipements requis en quantité et qualité».
On va dire que c’est bien la preuve que ma réputation de «moulin à paroles» (les mauvaises langues, encore elles) est surfaite : parce que celle-là, je ne vous l’avais pas racontée... Mon histoire avec la madame de l’aéroport ? Elle portait un uniforme, et elle a eu le culot, que dis-je, le toupet, de m’appeler «Fils», comme si, dans nos vertes années, nous avions joué à cueillir du sideem (jujube) ensemble. Pour se la jouer cool, freestyle ? Je n’en sais rien, mais promis, juré, craché (tuf-tuf), je soignerai mon look la prochaine fois. Pour tout vous dire, je n’ai pas vraiment eu le temps de réagir : on appelle cela un uppercut langagier (iperkil en wolof). Laissez tomber, vous ne le verrez pas venir, ça fait rël !
La semaine dernière, c’est un policier qui me demande ma «carta grise» (on va dire que c’est du latin), carte grise en prononciation locale. On le taquine à ce sujet, il le prend plutôt bien, en rigole même un peu, avec l’air d’assumer que la rue et ses habitudes ont forcément déteint sur lui.
Ce soir-là, j’avais tous mes papiers, pas comme Cheikh Niasse. Sa carte de grise, son assurance ? Oubliées, à la maison. Il paraît qu’entre la police et lui, le ton est vite monté, qu’il s’est retrouvé en détention le 23 septembre, et qu’il en est ressorti 5 jours plus tard, 5 jours trop tard, et les pieds devant. Pourquoi, comment ? Les circonstances sont pour le moins troubles, on parle d’hyperglycémie et d’appel à l’aide, il se raconte que sa famille, pour calmer le jeu, lui a apporté les pièces manquantes, que cela n’a pas suffi, que la police de Wakhinane a voulu lui donner une bonne leçon, lui rabattre le caquet.
Faites le compte ou le décompte et vous trouverez forcément, vous aussi, une histoire (presque) comme celle-là à raconter : un homme (une femme) de tenue sans…tenue, ni retenue, qui vous parle mal ou se comporte mal, un policier absolument pas policé, pas bien formé, un écart de langage ou un geste déplacé, une façon pas très courtoise de s’adresser aux citoyens, les nerfs à vif, et vous avez votre poudrière !
Par exemple, ce policier posté pas loin du palais quadrillé, bunkerisé de Sa Majesté (je n’ai cité personne, tout cela reste entre nous), qui a eu l’outrecuidance de m’appeler, de m’interpeller de cette façon-là, familière : «Yaye Boye.» Un regard, deux mots (on va dire trois), je l’avais corrigé ! J’ai peut-être eu beaucoup de chance ce jourlà, mais cette question me taraude : comment suis-je donc passée de «Fils» à «Yaye Boye» ? Ce sera votre méditation du jour !
En attendant, Cheikh Niasse est mort, et sa famille se pose évidemment beaucoup de questions. Comment fait-on son deuil quand on ne sait pas ?
Cette histoire en rappelle forcément d’autres, tout aussi douloureuses…Babacar Mané et Cheikh Ndiaye, 19 et 18 ans à l’époque, morts électrocutés le 27 août 2019 : un ventilateur qui crache du feu, une bousculade, la faute à pas de chance, veuillez donc appeler Ndogal à la barre, il a réponse à tout !
Ce n’est pas tout : Elimane Touré, le transitaire mort asphyxié au Commissariat spécial du port le 20 février 2011, où il était officiellement sous surveillance, et Ibrahima Mbow, mort au cours de «la mutinerie de Rebeuss» en 2016, victime d’un tireur anonyme. Ndogal, vous m’entendez ?
Dans des situations comme celles-là, que voulez-vous, l’Etat se déplace, forcément ; à coups de «massa» poignants ndeysaan, et de sous pour compenser. On compense quoi, au juste ?! Que fait-on de ce silence, de ces questions sans réponse, on laisse pourrir, on s’indigne un peu, beaucoup, passionnément, jusqu’à la prochaine, et hop on oublie ? Les trous de mémoire, avouez que c’est bien pratique.
J’allais oublier : s’il y a quelqu’un qui devrait se taire, c’est bien le lieutenant Ahmed Béchir (ou Bachir) Ndiaye. On lui dit qu’un homme est mort dans son commissariat, il trouve le moyen de la ramener, de nous parler de ses décennies de bons et loyaux services, de pleurnicher parce qu’on l’a affecté, et de cracher sur son «revanchard» de service. Un homme est mort, quand on sait qu’on aurait pu éviter d’en arriver là, dans un pays où l’on vous dira qu’il y a trop de monde dans les prisons, qu’il faut y aller mollo pour les mandats de dépôt, qu’il faut désengorger…Allez, construisons d’autres boîtes de sardines, avec l’air d’oublier que pour certains petits malfrats, pigistes occasionnels, il suffirait de chercher à les recycler, de les rendre utiles à la société, de leur redonner un minimum de dignité, de les rendre fréquentables.
On parle un peu de Guy Marius Sagna et de ses nombreux séjours en prison ? Méritons-nous ses combats citoyens ? Quand je pense que certains ont même du mal à prononcer son prénom correctement, les gens ne respectent décidément plus rien ! Gwi pour les uns, Gouye pour les autres. D’accord, il est costaud, mais un seul Gouye-Gui (le lutteur qui réveilla Molière) suffira !
Pareil pour moi : défense de m’appeler «Fils» ou «Yaye Boye». Ce sera Kumba Ndew. Allez, à jeudi !
P.S. : Euh…Je vous aurais bien parlé de mon chien, grand amateur de littérature, de son penchant pour la bande dessinée, de cette façon pas subtile qu’il a de dévorer les livres, et de son côté lecteur paresseux qui ne va jamais jusqu’au bout, mais, comment dire, nous nous connaissons à peine
*Paroles d’une chanson de Cheikh Lô (Ndogal) : c’est toujours la faute au destin, c’est toujours un coup du sort.
POUR MALTRAITANCE DE TALIBES, DEUX MAITRES CORANIQUES REPONDENT A LA JUSTICE
Un enseignant coranique du nom de D. Sall a été arrêté par les éléments du Commissariat de Saint-Louis puis déféré mercredi au Parquet de Saint-Louis, révèle Le Soleil. Il est poursuivi pour les délits de coups et blessures volontaires sur un talibé
Un enseignant coranique du nom de D. Sall a été arrêté par les éléments du Commissariat de Saint-Louis puis déféré mercredi au Parquet de Saint-Louis, révèle Le Soleil. Il est poursuivi pour les délits de coups et blessures volontaires sur un talibé du nom de D. Sy, âgé de 9 ans.
Le propriétaire du daara sis au quartier Nord, âgé de 60 ans, a également été présenté au procureur, sur ordre de celui-ci.
Selon les premiers éléments de l’enquête, c’est D. Sall qui aurait frappé et blessé son élève avec un « Alouweu ».
Un médecin, réquisitionné par les enquêteurs, a décelé une fracture au niveau du genou droit entraînant une incapacité totale de travail (Itt) pendant 62 jours.
Le spécialiste a d’ailleurs requis une intervention chirurgicale sur l’enfant malade.
Par Moussa DIAW
DÉLITEMENT DE L’ÉTAT ET DE LA DÉMOCRATIE
L’exception sénégalaise s’est volatilisée depuis les événements de mars, démontrant la fragilité de la société politique qui n’a pas réussi à anticiper les demandes sociales et désamorcer la crise dont les germes sont multidimensionnels
Si l’Etat se définit par le monopole de la violence physique légitime en se référant à l’auteur, Max Weber, aujourd’hui cet Etat westphalien, importé de l’Occident et transposé dans des réalités différentes où ses fondamentaux se sont effrités par des comportements et pratiques relevant des logiques patrimoniales, se retrouve dans des contradictions qui bloquent sa fonctionnalité normale. L’exception sénégalaise s’est volatilisée depuis les événements de mars 2021 démontrant la fragilité de la société politique qui n’a pas réussi à anticiper sur les demandes sociales et désamorcer du coup la crise dont les germes sont multidimensionnels. La pire des attitudes est de sous-estimer des situations annonciatrices de révoltes et de laisser pourrir en espérant reprendre la main après la tempête. Le constat a été amer et il semble, au regard des agissements post-turbulences, qu’on n’ait pas tiré des leçons de cet avertissement dont les racines restent encore vivantes.
Comment expliquer la régression de l’Etat et de la République ?
Certes, les Etats africains sont faibles dans leur fondement en raison de multiples facteurs variés qui représentent un frein à leur développement politique, économique et social. Mais, le cas du Sénégal, qui était souvent cité comme exemple en Afrique, en termes de contrat social, de stabilité et de démocratie, est rattrapé par la géopolitique régionale car, à l’épreuve des contingences multiformes, des effets de la mondialisation, surtout de la pandémie de la covid-19, sa capacité de résilience a montré ses limites face à cette double pression.
Les institutions, souvent revues et corrigées, remplissent partiellement leurs fonctions puisqu’elles apparaissent désincarnées et mises au service de calculs et d’actions politiques partisanes. Au bout du compte, le principe de la séparation des pouvoirs demeure un vœu pieux au-delà des discours d’autosatisfaction des dirigeants, peu enclins à faire fonctionner de façon judicieuse les organes de contrôle et de régulation. Le manque de rigueur et de transparence dans la gouvernance politique et économique contribue à approfondir les dysfonctionnements qui affectent certaines institutions et leur crédibilité. La perception d’une justice à deux vitesses peut créer des frustrations faisant le lit de la violence imprévisible à l’image des manifestations du mois de mars dernier. Ajoutons à cela, les affaires de blanchiment d’argent et de trafic de passeports diplomatiques qui ont éclaboussé certains élus de la représentation nationale.
Ainsi, la république, malmenée par des discours de haine, inadmissibles de la part de certains leaders politiques, vient d’être confrontée à une rude épreuve fragilisant la construction nationale. Le silence des autorités instaure davantage un climat de suspicion et un malaise persistant. De plus, la démocratie sénégalaise éprouve des difficultés à sortir de l’étau de la concentration des pouvoirs et des stratégies machiavéliques contre toutes formes d’opposition, engendrant le raidissement de leaders supposés porteurs de projets alternatifs. Cette velléité autoritaire favorise paradoxalement l’émergence d’acteurs d’obédiences diverses paralysant l’éclosion de la vitalité démocratique et l’exercice de l’autorité étatique. L’heure est venue de se ressaisir et de décloisonner la démocratie en respectant les principes et les règles établis pour garantir la stabilité de l’Etat de droit, la cohésion sociale et le « désir de république ».
WEBINAIRES SUR LE NÉOCOLONIALISME FRANÇAIS
Le Collectif pour le Renouveau Africain (CORA) organise du jeudi 7 au samedi 9 octobre 2021 une série de webinaires autour du livre : De Brazzaville à Montpellier : Regards critiques sur le néocolonialisme français
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Collectif pour le Renouveau Africain (CORA) à propos de la série d'échanges virtuels organisée à compter de ce jeudi 7 octobre autour de leur livre De Brazzaville à Montpellier : Regards critiques sur le néocolonialisme français publié dans le sillage du sommet Afrique-France du 8 octobre à Montpellier.
"A l’occasion du prochain Sommet Afrique-France (8-9 octobre 2021 à Montpellier), le Collectif pour le Renouveau Africain (CORA) organise du jeudi 7 au samedi 9 octobre 2021 une série de webinaires autour du livre : De Brazzaville à Montpellier : Regards critiques sur le néocolonialisme français (voir affiche en illustration).
Ces webinaires se dérouleront de 15 h à 18 h GMT. Ils seront simultanément traduits en anglais, français et portugais. Vous en trouverez ci-dessous le programme.
Kaolack, 7 oct (APS) - L’académie de Kaolack a un besoin de 635 enseignants dans l’élémentaire et le moyen-secondaire, a appris l’APS de son principal responsable.
‘’Aujourd’hui, à Kaolack, un déficit de 335 enseignants est dénombré dans l’élémentaire et 300 enseignants dans le moyen secondaire’’, a révélé l’inspecteur d’académie Siaka Goudiaby, lors d’un comité régional de développement (CRD) axé sur la préparation de la prochaine rentrée scolaire.
"Il n’y a pas de péril en la demeure, car nous espérons trouver une solution à ces déficits. On fera d’abord fonctionner provisoirement les classes en attendant le recrutement des 5000 enseignants ‘’, a toutefois rassuré l’IA de Kaolack.
Le président Macky Sall a autorisé le recrutement de 5000 enseignants au titre de l’année scolaire 2020/2021. Ce recrutement, qui a démarré le 3 mai dernier, va concerner le préscolaire, l’élémentaire, le moyen et le secondaire.
Siaka Goudiaby signale que par endroits, il a été noté quelques difficultés relativement à l’état des établissements scolaires, notamment dans le département de Nioro où des écoles ont perdu leurs toitures, qui ont été emportées par les tornades.
"Il va falloir que les maires et les présidents des conseils départementaux s’organisent pour remettre en état ces établissements endommagés par les intempéries hivernales), a-t-il suggéré.
De même, signale Siaka Goudiaby, à l’inspection de l’éducation et de la formation (IEF) de Kaolack commune, certains établissements ’’sont inondés’’. Selon lui, ‘’il urge de pomper rapidement ces eaux en rapport avec les services techniques de l’Etat, notamment les sapeurs-pompiers’’.
Il a indiqué que ‘’beaucoup d’autres établissements dans le département de Kaolack ont encore dans leurs cours des flaques d’eaux qui mériteraient d’être enlevées’’.
En ce qui concerne les lycées, ‘’ il est noté dans quelques-unes de l’humidité ambiante dans les salles de classe’’, ce qui justifie la nécessité de les ‘’désinfecter’’ et de les ‘’nettoyer, pour que ces écoles soient en mesure d’accueillir les élèves’’.
‘’Il y a aussi des établissements où il manque des salles de classe. C’est le cas de l’école de Fass, dans l’IEF du département de Guinguinéo. Donc, nous demandons à la mairie et au conseil départemental de s’organiser pour créer d ’autres abris provisoires en remplacement de ceux qui viennent d’être détruits ou simplement construire des salles de classes répondant aux normes’’, a exhorté Siaka Goudiaby.
Sur le plan pédagogique, M. Goudiaby assure que toutes les mesures appropriées ont été prises en rapport avec les chefs d’établissement, concernant notamment l’élaboration et la mise à disposition des emplois du temps aux professeurs et aux enseignants.
"Nous avons prévu un ensemble de réunions de coordination avec tous les partenaires sociaux, les syndicats, entre autres, pour faire une mise à niveau à terme de partage d’information’’, a-t-il rassuré.