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15 septembre 2025
Par Yoro DIA
LE SÉNÉGAL ENTRE LE LIBAN ET LA SUISSE
La stratégie de containment des jihadistes au Mali est un échec. Ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour le Sénégal dont l’intérêt était plutôt d’aider le Mali à contenir les jihadistes à Mopti, à Sevaré, à Kidal, plutôt qu’à Kayes ou Kidira
Avant la guerre civile qui a été avant tout la «guerre des autres» sur son territoire, le Liban était qualifié de Suisse du Proche-Orient pour avoir été un îlot de paix et de prospérité dans un Proche-Orient très instable. Aujourd’hui, le Sénégal est devenu une autre Suisse de l’Afrique de l’Ouest, dans une sous-région très instable, comme le Liban avant la guerre civile, mais aussi et surtout la Suisse dans les années 1930 avec la montée des extrêmes chez ses voisins allemand, français et italien. Aujourd’hui, le Sénégal est dans une zone très instable, marquée par le jihadisme et/ou le militarisme chez nos voisins.
Le Liban n’a pas su empêcher que le conflit de ses voisins turbulents déborde sur son territoire, qui sera le champ de bataille de la guerre des autres, alors que la Suisse a toujours su se tenir à l’écart des conflits entre ses voisins, par une politique de neutralité mais aussi et surtout, à empêcher par la dissuasion et la diplomatie que les conflits entre ses voisins ne débordent sur son sol ou ne soient transposés sur son territoire, qui regroupe les nationalités qui se font la guerre à ses frontières (Allemands, Français, Italiens).
Si la Suisse a évité les deux guerres mondiales et n’a plus connu de guerre depuis sa création, c’est grâce à sa neutralité, à la dissuasion, mais surtout à une cohésion nationale très forte. Ce défaut de cohésion nationale qui ronge le Liban comme un cancer. Alors que le péril jihado-terroriste est à nos frontières et à l’intérieur, notre pays a comme la Suisse besoin de cohésion nationale et d’un consensus fort sur la question, pour éviter d’offrir aux jihadistes un cheval de Troie de la division ethnique ou confrérique. Il y quelques jours, des jihadistes ont attaqué des transporteurs sur le corridor Dakar-Bamako. Une première depuis le début de la guerre au Mali, qui prouve que les jihadistes vont lancer l’offensive sur le Sud, c’està-dire à nos frontières, après le Nord et le Centre. L’enthousiasme soulevé par l’arrivée des mercenaires de Wagner au Mali, relève soit du désespoir ou de l’insouciance, car le Mali continue de vivre dans le déni de réalité et ne fait que reculer l’échéance fatale.
Si entretemps le Mali se réveille, il se rendra compte que la solution n’est ni la France, et encore moins Wagner, mais rebâtir courageusement une armée, car un pays ne peut pas passer son temps à sous-traiter sa sécurité (G5 Sahel, Minusma, Tchad, France, Wagner). La stratégie de containment des jihadistes au Mali est un échec. Ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour le Sénégal, dont l’intérêt était plutôt d’aider le Mali à combattre et à contenir les jihadistes à Mopti, à Sevaré, à Kidal, plutôt qu’à Kayes ou Kidira. Maintenant que les jihadistes sont dans le Sud et à nos frontières, il faut installer le «rideau de fer» à la frontière, en étant dissuasif, mais surtout en renforçant la cohésion nationale face au péril extérieur.
Pour la France, le Mali est un problème de politique extérieure, mais pour le Sénégal c’est un problème de sécurité nationale, parce que contrairement aux intellectuels africains qui perdent leur temps à dénoncer le congrès de Berlin et à vouloir redessiner les frontières, les jihadistes transcendent la question. La descente aux enfers du Mali, devenu spécialiste de la sous-traitance sécuritaire, confirme le bon sens stratégique des Anglais, résumé par Lord Palmerson : «L’Angleterre n’a pas d’alliés ou d’ennemis permanents, elle n’a que des intérêts permanents», dont la seule constante est de se donner les moyens de défendre son île seule s’il le faut, comme en 1940 face à l’armada nazi lors de la bataille d’Angleterre.
La situation du Mali est la preuve que l’appartenance du Sénégal au G5 Sahel ou non était un faux débat. Le seul vrai débat se résume à une seule question : s’est-on donné les moyens de défendre notre territoire face au péril jihadiste qui est à notre flanc oriental ?
Par Papa Assane TOURE
DU SENS ET DE LA PORTEE DE LA TUTELLE EXERCEE PAR L’ETAT SUR STRUCTURES ADMINISTRATIVES AUTONOMES
L'État est une entité juridique primaire qui ne doit son existence qu'à lui-même ; il dispose d’une compétence de sa compétence
L'État est une entité juridique primaire qui ne doit son existence qu'à lui-même ; il dispose d’une compétence de sa compétence. Les autres personnes morales de droit public n’existent que par sa volonté et dans le cadre fixé par lui. Aussi, l’Etat a-t-il créé diverses personnes morales de droit public, appelées organismes publics (établissements publics, agences d’exécution, structures administratives similaires, etc.) et des personnes morales de droit privé, ayant le statut de sociétés commerciales dont il détient majoritairement le capital (sociétés nationales et sociétés anonymes à participation publique majoritaire), à qui il a délégué une partie de ses attributions pour prendre en charge certaines missions spécifiques de service public.
Ces structures administratives, qui ont la particularité d’être dotées de la personnalité morale et de l’autonomie financière et de gestion, relèvent de la décentralisation technique. Cette technique de répartition du pouvoir consiste à détacher un service ou un ensemble de services spécialisés qui seront assumés par un organisme public spécialisé . On dit que ces entités spécialisées constituent des autorités administratives décentralisées.
Mais la décentralisation technique conduit à multiplier les foyers de décision administrative ; ce qui entraîne un risque de dispersion, de désordre et de manque de coordination des interventions publiques.
Ainsi, en contrepartie de la personnalité morale et de l’autonomie de gestion des entités décentralisées, le législateur a instauré un contrôle tutelle de l’Etat sur ces structures. Elles sont souvent placées sous la tutelle d’une structure de l’Administration centrale de l’Etat (Présidence de la République, Secrétariat général du Gouvernement ou département ministériel).
Le droit sénégalais n’a pas procédé à une définition de la notion de tutelle. Mais on admet qu’il s’agit du pouvoir dont dispose l’Etat de contrôler et d’orienter la mise en œuvre d’une politique publique dans le secteur où évolue la structure administrative sous tutelle, en vue de la réalisation de missions d'intérêt public .
Il faut établir un départ conceptuel entre la notion de tutelle et celle de rattachement institutionnel, même si la terminologie réglementaire est souvent très fluctuante. Le rattachement institutionnel est le lien organique qui unit une personne publique à un organisme public. Le rattachement est organique alors que la tutelle est fonctionnelle.
Traditionnellement, les autorités administratives indépendantes, compte tenu de leur indépendance, sont simplement rattachées à des services de l’Etat, en raison de leur dépendance budgétaire à l’égard de l’appareil étatique. Mais l’autorité de rattachement n’exerce pas véritablement un pouvoir de contrôle sur le fonctionnement des autorités administratives indépendantes qui ont pour l’essentiel une mission de régulation.
Mais dans la pratique administrative, le sens et la portée du pouvoir de tutelle de l’Etat ne sont toujours bien appréhendés. Cette situation préoccupante se traduit souvent par un faible contrôle de l’Etat sur les structures sous tutelle ou par des immixtions incessantes de l’appareil étatique dans la gestion de ces entités, à l’origine de relations pas toujours courtoises entre la tutelle et les autorités décentralisées, préjudiciables à la performance et à l’efficacité de l’action publique.
Quoi qu’il en soit, la tutelle constitue un pouvoir de contrôle limité de l’Etat sur les structures autonomes dont l’étendue ne doit pas être exagérée.
I. La tutelle : un pouvoir de contrôle limité de l’Etat sur les structures autonomes
En premier lieu, la tutelle n'existe pas sans texte. Selon l'adage, « pas de tutelle sans texte, pas de tutelle au-delà du texte ». Un texte spécial, d'interprétation stricte, doit donc attribuer expressément le pouvoir de tutelle à l’Etat et en fixer les modalités d'exercice. Il n'y a pas, au profit de l’Etat une compétence générale de tutelle sur les personnes décentralisées . C’est ainsi que plusieurs textes spéciaux ont institué un pouvoir de tutelle de l’Etat sur les organismes du secteur parapublic , les établissements publics, les agences d’exécution et les structures administratives similaires (délégations générales, fonds, offices, etc.).
Sous ce rapport, le pouvoir de tutelle se distingue du pouvoir hiérarchique , institué en contrepoids de la déconcentration. D’après la circulaire n° 02421 PM/SGG/BSC/SP du 12 août 2013 relative à la tutelle des départements ministériels sur les structures autonomes de l’Etat, le pouvoir hiérarchique est l’ensemble des prérogatives dont dispose une autorité sur ses subordonnés, dans le respect de la légalité, pour imposer sa volonté. Le pouvoir hiérarchique existe de droit. Son fondement réside dans les responsabilités particulières dont sont investies les autorités supérieures de l’État .
Alors que le pouvoir hiérarchique s’exerce au sein d’une même personne publique, la tutelle est exercée de l’extérieur par l’Etat à l’égard de l’activité d’une autre personne publique. Ainsi, les structures placées sous tutelle n’appartiennent pas aux services de l’organe de tutelle, mais constituent des entités autonomes.
En second lieu, le contrôle de tutelle constitue un contrôle assoupli. A titre d’exemple, il résulte de l’article 29 de la loi n°90-07 du 26 juin 1990 relative à l'organisation et au contrôle des entreprises du secteur parapublic et au contrôle des personnes morales de droit privé bénéficiant du concours financier de la puissance publique que les entreprises du secteur parapublic sont dispensées de tout contrôle a priori . Elles ne ressortissent désormais que d'un régime de contrôle a posteriori, plus souple et plus efficace. L'objectif est d'une part, de responsabiliser les entités sous tutelle et d'autre part d’améliorer la qualité de leur gestion.
En outre, les délibérations des conseils d'administration des entreprises du secteur parapublic autres que celles tendant à attribuer des primes ou gratifications annuelles au personnel , sont exécutoires de plein droit dès leur insertion dans les registres de délibérations de l’établissement.
En réalité, les structures administrative sous tutelle sont placées sous le contrôle a posteriori de l’autorité assurant sa tutelle technique dans les conditions fixées par les lois et règlements en vigueur .
II. L’étendue des pouvoirs de contrôle de l’Etat sur les structures sous tutelle
Le mécanisme de la tutelle confère un certain nombre de prérogatives aux autorités centrales sur les structures sous tutelle.
L’autorité de tutelle est responsable de la mise en œuvre de la politique définie par le Président de la République dans l'ensemble des structures placées sous sa tutelle. La circulaire n° 107 du 25 octobre 1972 relative au pouvoir de tutelle et à la subordination hiérarchique énonce que le but de la tutelle est « d’une part d’éviter les abus qui peuvent naître de l’autonomie et d’autre part de veiller à ce que les établissements ne s’écartent pas de la politique définie par le Gouvernement ».
L’autorité de tutelle doit avoir un rôle de conseil et de veille en prenant soin de répercuter les orientations de la politique du Gouvernement dans le secteur d’activité des entités placées sous tutelle et assurer le portage politique de leurs projets. Il s’agit d'assurer l'unité et la cohérence de l’action publique.
De leur côté, les responsables des organismes et sociétés décentralisés doivent tenir les autorités de tutelle informés de leur activité, de leurs résultats, des difficultés auxquels ils sont confrontées .
Il y a deux formes de tutelle. La tutelle technique, encore appelée « tutelle administrative » , s'assure de la conformité des résolutions des conseils d'administration aux lois et règlements en vigueur ainsi qu’aux orientations des politiques sectorielles (culture, télécommunications, agriculture, etc.). Elle est exercée par le ministre auquel la structure est administrativement ou techniquement rattachée .
La circulaire n° 16 PM/JUR du 25 février 1980 relative à la tutelle des départements ministériels sur les organismes du secteur parapublic précise que chaque département ministériel doit, par l'intermédiaire des corps d'inspection ou de contrôle dont il dispose, ainsi que par ses représentants au conseil d'administration de l'organisme sous tutelle, s'assurer que l’organisme décentralisé remplit correctement la mission pour laquelle il a été créé. Il contrôle la régularité des activités de l'organisme concerné et vérifie la conformité de ses opérations avec l'ensemble des lois et règlements en vigueur. L’autorité de tutelle assure la cohérence entre l'action de l'établissement ou de la société sous tutelle et les orientations et objectifs gouvernementaux.
Dans le cadre de la gouvernance des agences d’exécution, l’article 4 du décret n° 2009-522 du 04 juin 2009 portant organisation et fonctionnement des agences d’exécution énonce que la tutelle technique s’applique sur les missions assignées et sur les résultats obtenus au regard des objectifs définis dans le contrat de performance .
Ainsi, au titre du pouvoir de tutelle, les procès-verbaux des réunions du conseil d’administration des sociétés publiques signés doivent être transmis aux ministres de tutelle dans les quinze jours qui suivent la séance de même que les délibérations du conseil d'administration .
Dans le secteur parapublic, la circulaire n° 18 PM/SGG EC2 du 07 mars 1980 relative la coordination des activités du secteur parapublic avait prévu une instance qui semble être presque tombée en désuétude : la réunion de coordination avec les autorités sous tutelle. Cette réunion a pour objectif de diffuser et de commenter les décisions gouvernementales concernant le secteur parapublic, de contrôler l’application des directives du Président de la République et d'aider les chefs des structures sous tutelle à résoudre les difficultés que rencontrent leurs structures dans l’accomplissement de leur mission.
Par souci d’efficacité de l’action administrative, la tenue de ces réunions de coordination devrait être étendue à tous les organismes et sociétés autonomes.
Quant à la tutelle financière, elle s’assure de la conformité de l’activité de la structure sous tutelle à la politique financière et budgétaire du Gouvernement. Cette tutelle est exercée par le Ministre chargé des Finances.
Mais il ne faut pas exagérer la portée du pouvoir de tutelle exercé par les autorités publiques sur les organismes sous tutelle. L'autorité de tutelle ne peut s’immiscer dans la gestion quotidienne de l’entité placée sous tutelle . Dans le même sens, la circulaire n° 02421 PM/SGG/BSC/SP du 12 août 2013 susvisée précise que l’autorité de tutelle ne dispose pas du pouvoir d'adresser directement des instructions aux responsables des entités sous tutelle qui ne relèvent pas de son pouvoir hiérarchique.
La circulaire n° 16/ PM/JUR du 25 février 1980 précitée énonce que l’autorité de tutelle ne peut se substituer à l'autorité sous tutelle qu'en cas de défaillance de celle-ci, et si un texte l'y autorise . Elle veille à ne pas entraver le fonctionnement de la structure décentralisée par des contrôles ou des formalités inutiles ou incessants.
Toutefois, l’Etat étant responsable de la correcte mise en œuvre de la politique publique confiée à la structure sous tutelle, des directives de l’autorité de tutelle sur les grandes orientations de cette politique sont possibles et même souhaitables.
En définitive, la tutelle exercée par l’Etat central sur les structures administratives décentralisées, si elle est bien appréhendée, constitue un puissant instrument de contrôle de la mise en œuvre de la politique gouvernementale indispensable à l’atteinte des objectifs de développement économique et social.
LA PREMIERE EDITION DU COURS SUPERIEUR DE GUERRE OFFICIELLEMENT LANCEE
Cette initiative ‘’s’inscrit dans le cadre global de la mise sur pied de l’Institut de défense du Sénégal pour répondre aux multiples défis sécuritaires qui se posent avec acuité dans nos sociétés actuelles’’, a déclaré le ministre des Forces armées
Le ministre des Forcés armées, Sidiki Kaba, a présidé mardi la cérémonie officielle marquant le démarrage de la première promotion du cours supérieur de guerre, dans le cadre de la volonté du commandement de former ‘’localement’’ l’élite militaire, a constaté l’APS
Cette initiative ‘’s’inscrit dans le cadre global de la mise sur pied de l’Institut de défense du Sénégal pour répondre aux multiples défis sécuritaires qui se posent avec acuité dans nos sociétés actuelles’’, a déclaré le ministre des Forces armées. Il présidait la cérémonie officielle d’ouverture de la première session de ce cours supérieur de guerre, en présence de plusieurs hauts responsables militaires. Cette école de guerre, qui a pour vocation de devenir un ‘’creuset de formation des cadres supérieurs’’, est l’une des composantes de l’Institut de défense du Sénégal. Ce dernier réunira trois entités : une école d’état-major, une école supérieure de guerre et un centre de doctrine, a rappelé M. Kaba. La première promotion comprend 10 auditeurs stagiaires venus de différents corps des armées, a-t-il précisé.
Sidiki Kaba estime qu’avec cette innovation, ‘’le Sénégal s’inscrit dorénavant dans la grande lignée des pays qui forment leurs cadres militaires à la conception et à la planification stratégiques’’. Cela procure, à plus d’un titre, ‘’un avantage comparatif majeur pour une meilleure prise en compte des problématiques propres à nos réalités politiques, économiques et socioculturelles’’, a-t-il souligné.
Le ministre des Forces armées, relevant que la criminalité organisée et le terrorisme ont fini de trouver un ‘’terreau favorable à leur prolifération dans une région minée par de nombreuses vulnérabilités et objet de diverses convoitises’’, invite les Etats concernés à adopter une ‘’approche holistique et anticipative’’ de cette problématique. Cela permettrait, selon lui, de ‘’bien apprécier la situation’’ et de ‘’prendre les bonnes décisions’’ pour ‘’planifier’’ et ‘’conduire’’ les opérations. Sidiki Kaba a par ailleurs convié les autorités militaires et les responsables de l’enseignement militaire supérieur à ‘’veiller jalousement à ce que nos cadres militaires soient bien formés à ces outils d’analyse et d’aide à la prise de décision’’. De cette manière, les structures de défense du pays s’inscriraient ‘’de manière résolue dans l’anticipation précoce, pour une meilleure protection des populations et leurs biens, ainsi que des intérêts stratégiques de notre pays et de ses partenaires’’. Le ministre des Forces armées, disant mesurer la tâche qui attend les officiers chargés de diriger cette école de guerre, a assuré à ces derniers qu’ils auront le soutien matériel et humain des plus hautes autorités, pour la réussite de cette première session dont l’issue déterminera la suite à donner à ce projet.
Le directeur de l’Ecole supérieure de guerre, le colonel Ousmane Aly Kane, s’est réjoui de cette initiative qui devrait à terme, selon lui, permettre ‘’une meilleure prise en charge de la formation des militaires et leur préparation à exercer les responsabilités des états-majors’’. Il a également insisté sur la nécessité d’un ‘’recentrage’’ des Forces armées sur les réalités africaines, tout en restant ouvert à ce qui se fait ailleurs dans un contexte global marqué par des menaces de toutes sortes. Le directeur de l’Ecole supérieure de guerre a annoncé que les modules d’enseignement seront axés sur ‘’l’étude et la recherche sur la géostratégie mondiale’’, ainsi que la planification et la conduite de la guerre, ‘’conformément à la politique de défense du Sénégal’’.
Ousmane Aly Kane a aussi fait référence à d’autres modules se rapportant à la compréhension des causes, des formes principales et des transformations récentes de la conflictualité. Il a de même évoqué un renforcement des auditeurs en langues (français et anglais), à l’écrit comme à l’oral, mais également des cours de développement personnel. Le colonel Ousmane Aly Kane a en outre invité les auditeurs à développer ‘’la culture de l’excellence et de la camaraderie’’, ainsi que ‘’le sens moral’’.
ARMEE, LES LIMITES D’AGE ET LES CONDITIONS D’AVANCEMENT AU GRADE HARMONISEES
Le 1er octobre dernier, il a signé un autre décret pour harmoniser les limites d’âge à la retraite avec les conditions d’avancement au grade.
Il y a deux ans, le président de la République Macky Sall, Chef suprême des armées, avait pris un décret allongeant l’âge de la retraite des militaires du rang, sous-officiers et officiers de l’Armée et de la Gendarmerie. Le 01er octobre dernier, il a signé un autre décret pour harmoniser les limites d’âge à la retraite avec les conditions d’avancement au grade.
Courant mai 2019, le président de la République avait signé un décret augmentant les limites d’âge à la retraite des personnels militaires de l’Armée et de la Gendarmerie ainsi que ceux du Groupement national des Sapeurs-pompiers.
En vertu de ce décret, les soldats et caporaux qui partaient à 43 ans, vont désormais faire valeur leurs droits à la retraite à 46 ans. Et pour les autres catégories de militaires, à 47 ans. En ce qui concerne les sous-officiers (sergents, adjudants, adjudants-majors, gendarmes, maréchaux des logis etc.), ils partent depuis son entrée en vigueur entre 55 et 58 ans au lieu de 53 ou 56 ans. Depuis 2019, les officiers et officiers-subalternes de l’Armée et de la Gendarmerie à savoir les lieutenants, capitaines, commandants, chefs d’escadron, capitaines de frégate, capitaines de vaisseau, colonels etc., eux, vont à la retraite à 60 ans. Comme quoi, certains officiers ou officiers supérieurs en service dans l’infanterie ou la cavalerie (Bat-paras ou Bat-commandos par exemple) devant partir à 59 ans, quittent désormais les rangs à 60 ans.
Deux ans après la signature de ce décret salutaire, l’évaluation a montré qu’il n’est plus adapté aux besoins et à la réalité des forces armées. Car, entretemps, les autorités militaires ont constaté que les règles qui allongent le passage de tous les militaires dans leurs grades respectifs ne permettent pas d’obtenir un taux d’encadrement répondant aux normes. Toujours est-il que les motivations présentées par les autorités militaires ont poussé le président de la République à signer un décret apportant des mesures correctives afin de résorber le gap qui existe entre les fonctions et les grades pour permettre aux personnels des armées de prétendre à une meilleure carrière professionnelle. En clair, le décret signé le 1er octobre dernier par le président de la République a pour objectif de corriger ces manquements en rabaissant le temps de présence dans les grades pour l’avancement aux grades supérieurs des officiers et sous-officiers à quatre (04) ans. Ce, à l’exception du grade de colonel pour lequel le temps à passer dans le grade de lieutenant-colonel est de trois (03) ans et de celui d’adjudant-major dont la durée au grade d’adjudant-chef est rabaissée à cinq (05) ans.
Quant aux militaires du rang, leur temps de séjour dans les grades est d’un (01) an pour les grades de caporal et de caporal-chef et de deux (02) ans pour le grade de sergent. Convaincu par les arguments et autres motivations stratégiques pour la bonne marche des armées avancés par la hiérarchie militaire, le président de la République a donc jugé utile de prendre un décret pour harmoniser voire adapter cet allongement de limites d’âges à la retraite aux conditions d’avancement aux différents grades.
Par exemple, dans l’article 13 de son décret, il est dit que « Nul ne peut être caporal, brigadier-chef ou quartier-maitre (Marine) s’il n’a pas servi au moins un (01) an comme soldat, sapeur ou matelot. Et s’il n’est pas titulaire du certificat d’aptitude technique N°1 (Cat 1) ou d’un diplôme équivalent ». Cela veut dire aussi que les anciens enfants de troupe exclus du Prytanée et migrant vers l’Armée passent caporaux dès la fin de leur formation à Dakar-Bango « Parce qu’au Prytanée militaire, les enfants de troupe font le Cat 1 et le Cat 2 à partir de la classe de 4e secondaire. Mais souvent, les anciens enfants de troupe préfèrent aller à l’Ensoa où ils auront la chance et le mérite de sortir sous-officiers » précise un officier de l’Armée ayant servi au Prytanée militaire de Saint-Louis.
Dans l’article 33 du décret fixant la hiérarchie et les conditions d’avancement des personnels militaires, il est dit : « Nul ne peut être promu capitaine ou lieutenant de vaisseau (Marine) s’il n’a pas servi au moins quatre (04) ans dans le grade de lieutenant ». Tous les grades et fonctions ont été pris en compte dans ces mesures correctives sanctionnées par ce décret par le président de la République. Ce, pour la bonne marche d’une Armée sénégalaise disciplinée et hiérarchisée dans l’excellence et le mérite.
À OUAGADOUGOU, LE DÉSENCHANTEMENT DES ÉTUDIANTS QUATRE ANS APRÈS LE DISCOURS DE MACRON
On ne peut pas dire qu’il y a eu du changement sous le soleil franco-africain.Les Africains peinent à se défaire du lourd héritage de la colonisation
Quatre ans après un discours d'Emmanuel Macron à l'université de Ouagadougou, promettant une rupture dans la politique française en Afrique, l'heure est au désenchantement sur le campus de la capitale du Burkina Faso.
Avant un sommet vendredi à Montpellier (sud de la France) visant à "réinventer la relation" entre l'Afrique et la France, la politique africaine du quinquennat Macron est loin de faire l'unanimité aujourd'hui.
"C’est le désenchantement ! Quatre ans après les promesses en grande pompe, très peu ont été suivies d’actes", lance Lassina Kambou, un étudiant de 23 ans.
Le 28 novembre 2017, devant quelque 800 étudiants de l’université Joseph Ki-Zerbo à Ouagadougou, le président français élu depuis quelques mois avait esquissé une nouvelle relation avec le continent, où la France serait moins en première ligne, en rupture avec les pratiques opaques de la "Françafrique".
"On ne peut pas dire qu’il y a eu du changement sous le soleil franco-africain.Les Africains peinent à se défaire du lourd héritage de la colonisation", tranche d’un ton sec Adama Zongo, enseignant-chercheur.
"Les promesses de rupture se sont véritablement heurtées à la +realpolitik+ sur fond d’intérêt économique entre l’ancienne métropole et ses ex-colonies", analyse-t-il.
- "Ingérence" -
L'intervention militaire française aux côtés des armées des pays du Sahel pour lutter contre les jihadistes dans la région est la cible de critiques croissantes et parfois perçue comme du "néocolonialisme" en Afrique de l'Ouest.
La rapidité avec laquelle Emmanuel Macron s'était rendu au Tchad pour adouber Mahamat Idriss Déby, propulsé en avril à la tête du pays après la mort de son père, avait également rappelé certains vieux réflexes.
"A Ouagadougou, Macron avait choisi d’incarner la rupture.Quatre ans après, ce discours est resté, pour ses grandes lignes, à l’état d’annonce.La volonté affichée du président Macron n’a pas résisté à la réalité de la fonction présidentielle", insiste Lianhoué Imhotep Bayala, doctorant et membre du Balai citoyen, un mouvement de la société civile en pointe lors de l’insurrection populaire de 2014.
"L’ingérence de la France sur le continent est permanente et se traduit par des voyages récurrents des ministres Florence Parly, de Jean-Yves Le Drian.Quand la France vient donner des leçons de conduite d’Etat à un autre Etat, c’est la caractéristique la plus évidente de l’insistance du maintien des liens coloniaux", souligne-t-il qualifiant de "grosse farce de marketing politique" l'annonce de la fin de la Françafrique.
- "Statu quo" -
L'annonce de la réduction des troupes françaises au Sahel pour les articuler dans un groupement de forces spéciales de plusieurs pays européens ne convainc pas davantage au sein de l'université burkinabè.
"Avec la situation actuelle au Sahel, tout ce qui reste ce sont des tentatives ou des annonces de retrait de troupes françaises.C'est toujours le statu quo", souligne M. Bayala, un brin dépité, tandis que ses camarades s’éloignent, se refusant à commenter le discours de 2017 qualifié de "poudre aux yeux".
La situation sécuritaire du Burkina Faso ne cesse de se dégrader depuis plusieurs années, le pays étant devenu une des cibles principales au Sahel des groupes armés terroristes qui multiplient les attaques meurtrières.
Mais certains, comme Ali Traoré, étudiant en Lettres modernes, préfèrent retenir la construction à Ouagadougou d’un centre de soutien à la recherche, l'entrepreneuriat et l'innovation, une promesse du président Macron ou les premières restitutions d'oeuvres d'art au Bénin, pillées lors des guerres coloniales.
"Cette promesse peine à être tenue mais il faut qu’elle le soit si la France veut être irréprochable et continuer à donner des leçons de morale", estime Lianhoué Bayala.
A Ouagadougou, on salue également la levée du secret-défense sur des documents relatifs à l’assassinat du père de la révolution burkinabè Thomas Sankara, en 1987, dont Emmanuel Macron avait promis la remise aux autorités burkinabè.
Le procès de l'assassinat de Thomas Sankara débutera le 11 octobre, devant le tribunal militaire de Ouagadougou, avec 13 personnes sur les bancs des accusés.
LE COUT D’UN DEPUTE AU CONTRIBUABLE SENEGALAIS
Des insultes, des bagarres, des problèmes de mœurs, une affaire de multiplication de faux billets de banque. Et, comme si cela ne suffisait pas, un trafic de passeports diplomatiques.
Les Sénégalais ont voulu mettre dans les conditions optimales de confort matériel et de sécurité financière leurs députés. Ce depuis l’accession du pays à l’indépendance. A travers ce sacrifice, le contribuable a voulu mettre ses représentants au parlement dans des conditions qui n’auraient rien à envier à celles dont bénéficient leurs pairs de la sous-région. En dépit de tous les efforts fournis par les Sénégalais pour leurs députés, on aura malheureusement tout vu dans cette 13ème législature.
Des insultes, des bagarres, des problèmes de mœurs, une affaire de multiplication de faux billets de banque. Et, comme si cela ne suffisait pas, un trafic de passeports diplomatiques. Jamais, dans l’histoire politique de notre pays, législature n’avait été aussi riche en faits divers et scandales divers, jamais législature n’avait été autant décriée par les Sénégalais.
Pourtant, au vu du contexte social, on peut dire que ces députés parmi lesquels certains se livrent à des frasques n’honorant pas leu statut, sont grassement payés par le contribuable sénégalais. Jugez en vous-mêmes ! Un député « simple » coûte environ en salaire 1,3 million de francs CFA par mois. A cela, il faut ajouter les frais liés à son véhicule de fonction, un 4 x 4, soit 300 litres d’essence par mois. Le litre étant actuellement à 695 francs CFA, cela revient à 208 500 francs CFA supplémentaires.
Parmi les 165 députés, ceux qui ont la chance de faire partie du bureau bénéficient d’avantages supplémentaires. Par exemple, le président de l’Assemblée et les membres du bureau, c’est-à-dire les huit vice-présidents, les six secrétaires élus, les deux présidents de groupe parlementaires et les deux questeurs touchent un salaire mensuel de 2 millions de francs CFA, ont deux véhicules de fonction et de 1 000 litres d’essence par mois. Pour les douze présidents de commissions et les deux vice-présidents de groupe parlementaire, le salaire s’élève environ à 1,6 million de francs CFA plus un véhicule 4 x 4, une seconde voiture de fonction et 1 000 litres d’essence par mois.
Sans compter, on l’a dit, pour chacun des 165 députés et leurs épouses, des passeports diplomatiques. Leurs enfants, eux, ont droit à des passeports de service. Dans un contexte particulièrement difficile où le « gorgorlu » peine à joindre les deux bouts, on voit donc que bien des efforts sont faits pour sortir nos « honorables » députés de la galère. Mais, El Hadj Mamadou Sall et Boubacar Biaye, sans compter sans doute quelques uns de leurs collègues qui ont eu la chance de passer à travers les mailles du filet, ne semblent pas mesurer les sacrifices consentis par les Sénégalais pour les mettre dans de bonnes conditions.
Pour entretenir un train de vie ruineux, certains parmi eux, on l’a vu, trafiquent des passeports diplomatiques, se lancent dans la multiplication des faux billets de banque ou squattent les salons d’attente des ministres et des directeurs généraux de sociétés pour le racketter.
LE CASA TRIOMPHALEMENT ACCUEILLI
Le maire de Ziguinchor offre trente parcelles aux joueurs et à l’encadrement du Casa Sport
Le Casa Sport, auréolé de la Coupe du Sénégal, a été accueilli en grande pompe, hier mardi 5 octobre, par des populations fortement mobilisées. De Serrekunda, en Gambie, à Bignona, en passant par les localités du «Naran», jusqu’à Ziguinchor, la Coupe du Sénégal a suscité une ferveur sportive qui rappelle l’année 1979. La région a tenu à rendre hommage à ses «héros», récompensés par le maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé, qui a offert une trentaine de parcelles aux joueurs et à l’encadrement du club.
Il faut remonter à l’année 2011, pour assister à une telle effervescence sportive dans la région de Ziguinchor. Le Casa Sports, vainqueur de la Coupe du Sénégal, a été accueilli hier, mardi 5 octobre 2021, dans une liesse populaire. Dès les premières heures de la matinée, supporters, sympathisants et simples fans se sont mobilisés, avant d’aller à la rencontre des «héros» vers la frontière avec la Gambie où les «Casaistes» sont passés pour présenter la Coupe aux compatriotes de Lamine Jarju et Ablaye Cassama ; les Gambiens du club. Ensuite, la caravane entre en territoire sénégalais, par Séléty, premier village sénégalais où le président Seydou Sané et les siens ont eu droit à un accueil chaleureux des populations de cette zones fortement mobilisées tout au long du trajet qui a mené vers Bignona. L’étape de Bignona a aussi été marquée par une forte mobilisation. 19H10, la caravane accompagnée par des inconditionnels supporters du Comité «Allez Casa» franchit le pont Emile Badiane. Direction l’esplanade du rond-point Aline Sitoé Diatta où les attendaient une meute de personnes. Entre chants, danses et klaxons de motos, l’ambiance était festive sur place. Les Ziguinchorois qui attendaient leurs «héros» jubilent, en présence des autorités administratives, locales et acteurs du mouvement sportif. La place Aline Sitoé Diatta était archicomble, comme si les Ziguinchorois, sevrés de trophées depuis une dizaine d’années, attendant avec impatience ce moment pour rendre hommage à ces joueurs du Casa Sports. La présentation des joueurs, les discours du président du Casa Sports, du maire Abdoulaye Baldé, du gouverneur de région ; tout était orchestré pour donner un cachet particulier à cet accueil en grande pompe, agrémenté par les prestations de la chorale «Allez Casa». Dix ans après, les populations du Sud célèbrent leur «club de cœur» qui vient d’écrire en lettres d’Or une nouvelle page de l’- histoire de l’équipe.
LE MAIRE DE ZIGUINCHOR OFFRE TRENTE PARCELLES AUX JOUEURS ET A L’ENCADREMENT DU CASA SPORT
«Je ne peux pas faire moins que ce que j’avais fait en 2011, lorsque j’offrais des terrains aux joueurs du Casa Sport». C’est en ces termes que le maire de la ville, Abdoulaye Baldé, s’est adressé aux joueurs du club fanion de la région Sud. Pour récompenser l’équipe qui s’est adjugée la Coupe du Sénégal, le maire Abdoulaye Baldé a décidé d’offrir trente parcelles à usage d’habitation aux joueurs et à l’encadrement de l’équipe. Une décision prise devant les joueurs et à côté du président du Casa Sport qui se chargera de l’exécution, si l’on en croit le premier magistrat de la ville qui a également octroyé deux terrains au Comité «Allez Casa» pour ériger leur siège. «Je ne pourrais pas donner de terrain à chaque membre du Comité «Allez Casa» ; mais je vous offre deux parcelles pour vous permettre d’ériger votre siège national», a déclaré Abdoulaye Baldé, fortement ovationné par les supporters et joueurs de l’équipe. A rappeler qu’en 2011, le maire Abdoulaye Baldé avait offert une vingtaine de parcelles aux joueurs de Casa Sports qui avaient remporté le trophée de la Coupe du Sénégal.
ELIMINATOIRES: COUPE DU MONDE 2022, CINQ DUELS A SUIVRE EN AFRIQUE EN OCTOBRE
cinq confrontations à suivre particulièrement : Tunisie-Mauritanie, Égypte-Libye, Sénégal-Namibie, Guinée-Maroc et RD Congo-Madagascar.
Les 3ème et 4ème journées des qualifications africaines pour la Coupe du monde 2022 de football se déroulent du 6 au 12 octobre 2021, avec 41 matches. Voici cinq confrontations à suivre particulièrement : Tunisie-Mauritanie, Égypte-Libye, Sénégal-Namibie, Guinée-Maroc et RD Congo-Madagascar.
GROUPE B : TUNISIE-MAURITANIE
C’est le duel des extrêmes entre des Tunisiens en tête du classement avec deux victoires et des Mauritaniens derniers suite à deux revers. Une défaite en Tunisie le 7 octobre condamnerait quasiment les Mourabitounes. Même un match nul à Radès serait un résultat insuffisant pour la Mauritanie. A l’inverse, un succès à domicile puis une victoire à Nouakchott le 10 octobre pourraient qualifier les Aigles de Carthage pour le dernier tour des éliminatoires ou, tout du moins, les mettre en excellente posture avant les 5e et 6e journées (11 au 16 novembre 2021). Pour le sélectionneur tunisien Mondher Kebaïer et ses protégés, les voyants sont donc au vert, eux qui visent une sixième participation en phase finale de Mondial, la deuxième de rang après la Coupe du monde 2018 en Russie.
GROUPE F : EGYPTE-LIBYE
La Libye va-t-elle créer la surprise durant cette phase de groupes ? Actuellement premiers du groupe F avec 6 points, deux de plus que l’Égypte, les Libyens seront clairement en position de force le 11 octobre à Benghazi, s’ils négocient bien leur déplacement à Borg El Arab le 8 octobre. Les Chevaliers de la Méditerranée ont retrouvé des couleurs depuis le retour sur leur banc de touche de Javier Clemente, qui a notamment gagné le CHAN 2014 lors de sa première expérience à la tête de la sélection libyenne (2013-2016). En face, l’Égypte se retrouve dans une situation délicate avec Carlos Queiroz en tant que coach. Le Portugais remplace au pied levé Hossam El Badry, viré en septembre malgré cinq victoires et quatre nuls en neuf matches. Le technicien a payé les ternes prestations des Pharaons face à l’Angola (1-0) et au Gabon (1-1). Au moins Queiroz devrait il pouvoir compter sur un Mohamed Salah en pleine forme pour faire la différence en faveur des Égyptiens.
GROUPE H : SENEGAL-NAMIBIE
Sénégal-Namibie fait partie des cinq confrontations qui vont opposer le premier d’un groupe à son dauphin. Celleci est particulièrement attendue, car les Sénégalais sont mathématiquement en mesure de s’assurer la première place de la poule H, s’ils gagnent deux fois face aux Namibiens et que Togo et Congo-Brazzaville font au moins un match nul dans le même temps. Le contexte semble en outre favorable aux Lions puisqu’ils recevront le 9 octobre à Thiès alors que les Brave Warriors devront, eux, jouer « à domicile » le 12 octobre à Soweto. Reste à savoir si les Sénégalais qui évoluent dans le Championnat anglais iront disputer le match en Afrique du Sud. Ce pays fait en effet partie des destinations placées sur liste rouge par les autorités britanniques à cause du Covid. Ces derniers mois, les clubs anglais ont du coup rechigné à laisser leurs joueurs voyager vers des États comme l’Afrique du Sud.
GROUPE I : GUINEE-MAROC
Cette rencontre devait initialement avoir lieu le 6 septembre à Conakry. Mais, en raison d’un coup d’État en Guinée elle a été reportée au 12 octobre et délocalisée au… Maroc. Les Marocains vont donc jouer trois fois à domicile en l’espace d’une semaine : le 6 à Rabat et le 9 à Casablanca contre la GuinéeBissau, puis face au Sily National. Les Lions de l’Atlas abordent ce triple rendez-vous en position de force, face à deux rivaux potentiels. Seul bémol : ils évolueront sans leur meneur de jeu vedette, Hakim Ziyech, non retenu car toujours en froid avec le sélectionneur Vahid Halilhodzic. Les Guinéens, eux, devront faire abstraction du contexte dans leur pays pour être performants face au Soudan (6 octobre à Marrakech et 9 octobre à Agadir) puis contre le Maroc.
GROUPE J : RDC-MADAGASCAR
Malheur au(x) vaincu(s). Surtout aux Malgaches : s’ils n’empochent pas au moins 3 points, les Barea pourront faire une croix définitive et anticipée sur la première place, synonyme de « barrages ». Non-qualifiée pour la Coupe d’Afrique des nations, l’équipe de Madagascar joue donc gros en octobre. C’est à peine moins vrai pour la sélection de RDC, en panne de résultats depuis 2018. Les Léopards ont concédé le nul face à la Tanzanie (1-1), lors de la première journée. Avec 2 points au compteur, ils peinent à décoller dans ce groupe J. Une bonne nouvelle toutefois pour les Congolais : ils vont pouvoir retrouver le Stade des Martyrs, déclaré conforme par la CAF pour ce match, après avoir été parfois forcés de disputer des rencontres loin de Kinshasa, depuis deux ans. (AVEC
JOURNEE MONDIALE DE L’ENSEIGNANT, UN MOMENT D’INTROSPECTION SUR L’AVENIR D’UNE PROFESSION
La journée mondiale de l’enseignant a été célébrée cette année en même temps que le monde entier. Une doléance qui avait été soumise par les syndicalistes aux autorités de l’école
Journée mondiale de l’enseignant, le devenir d’une profession en question, c’est en filigrane ce qui est ressorti du discours du président du comité d’organisation Abdourahmane Guèye. La célébration a été présidée par les ministres Mamadou Talla et Dame Diop, en présence du parrain de l’édition l’ancien ministre de l’éducation André Sonko.
La journée mondiale de l’enseignant a été célébrée cette année en même temps que le monde entier. Une doléance qui avait été soumise par les syndicalistes aux autorités de l’école. Pour cette année, l’Etat a apporté une grosse contribution avec une subvention personnelle du chef de l’Etat qui vient s’ajouter à la dotation annuelle consacrée à l’évènement, sans compter la participation des différents ministères concernés. Un geste salué par le président du comité d’organisation, tout en insistant sur le principe de l’autonomie organisationnelle des syndicats, maitres d’œuvres de la journée. « Tout en étant naturellement ouvert à la participation de toutes les actrices et acteurs de l’éducation à cette journée, les syndicats demeurent fortement attachés au principe de l’autonomie organisationnelle des enseignantes et enseignants... En d’autres termes, ils refusent toute espèce de tutelle quelle qu’en soit la raison, c’est pourquoi ils invitent de nouveau le ministre de l’Education à revoir de fond en comble les modalités de cette journée placée sous l’agenda de son ministère depuis la dotation d’une subvention publique annuelle, suite au plaidoyer de l’Union syndicale pour une éducation de qualité (USEC), regroupant les syndicats sénégalais affiliés à l’Internationale de l’éducation auprès du chef de l’Etat », a dit Abdourahmane Gueye.
Pour le responsable syndical, la date du 05 octobre est plus que symbolique et résulte de la date de signature de signature de la recommandation OIT/ UNESCO de 1966 relative à la condition du personnel enseignant du préscolaire au secondaire. Un document qui doit servir de référence pour les pouvoirs publics sur d’une part leurs obligations vis-à-vis du personnel enseignant et d’autre part, sur les droits et devoirs dévolus à celui-ci. Sans oublier la recommandation de l’UNESCO de 1997 relative au personnel enseignant de l’enseignement supérieur. Autant d’éléments qui font de cette journée un moment de célébration, de communion et « d’expression de la reconnaissance du rôle éminent que jouent les enseignants dans l’évolution de chaque communauté, dans le progrès des nations et de l’humanité étrangère ».
Au-delà de la fête, l’occasion devrait être selon, le président du comité d’organisation un moment de réflexion profonde sur le devenir d’une profession dans un contexte marqué par des mutations de tous ordres. « Cela devrait être pour nous autres enseignantes et enseignants, un moment d’introspection, de réflexion collective, de partage et d’échanges sur divers aspects de notre métier, mais aussi par anticipation sur son devenir », a ajouté M Guèye. Entre autres préoccupations, les réflexions devraient porter sur « les causes profondes et les conséquences statutaires de la dévalorisation de la profession enseignante au Sénégal et dans d’autres pays ». Sans oublier de passer au crible les exigences nouvelles pour l’exercice du métier d’enseignant et les impacts des évolutions numériques et technologiques sur les enseignements-apprentissages et le métier de l’enseignement. Ce qui induirait le débat sur le repositionnement de l’enseignant dans le nouveau dispositif pédagogique, le maintien et la consolidation de sa motivation pour garantir la qualité de l’enseignement.
Dans son discours, le responsable a signalé les agressions multiples auxquelles fait face la profession en plus de la situation peu reluisante qui caractérise le métier. Une situation marquée par la « précarisation, bas salaires, conditions de travail difficiles avec la baisse des budgets d’éducation, déficit de considération et de reconnaissance sociale et atteinte aux droits syndicaux. Tout cela dans un contexte mondial d’expansion d’une extrême droite fasciste qui menace la démocratie, les libertés syndicales et la paix mondiale », a noté M. Gueye. Pour faire face à cette situation, le président du comité d’organisation des JME se fait l’écho de l’appel lancé par l’Internationale Enseignante (IE) pour la réalisation impérieuse d’un renouveau syndical. Lequel renouveau devrait passer par des « rénovations profondes dans les formes d’organisation et de fonctionnement pour s’adapter au nouveau contexte économique, technologique et social et la réalisation de l’unité syndicale la plus large ».
La cérémonie a été marquée par la décoration d’une cinquantaine d’acteurs de l’éducation, à la retraite et encore en activité. Ils ont été élevés aux différents ordres de la chancellerie avec les médailles de commandeur, d’officier et de chevalier de l’ordre du Lion et du Mérite. Les distinctions ont été remises par les ministres Mamadou Talla de l’Education nationale et Dame Diop de la Formation professionnelle. Le parrain de l’édition, André Sonko a été offert en modèle aux jeunes générations par Mamadou Talla.
«LE DIALOGUE SOCIAL EST EN PANNE AU SENEGAL»
Nouvellement élu à la tête du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels), Amidou Diédhiou compte travailler à redonner confiance aux travailleurs, surtout les enseignants pour une adhésion au syndicalisme
Nouvellement élu à la tête du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels), Amidou Diédhiou compte travailler à redonner confiance aux travailleurs, surtout les enseignants pour une adhésion au syndicalisme. L’abnégation et la détermination en bandoulière, il entend faire du dialogue social une réalité et sensibiliser ses pairs sur la formation des apprenants qui connaît de plus en plus une baisse de niveau. Dans cet entretien avec le journal Sud quotidien, l’homme est revenu sur le défi qu’il s’est lancé pour améliorer les conditions des enseignants, sur la baisse du niveau des enseignements et apprentissages mais aussi le mode de recrutement qui fait souvent objet de dénonciation…
Vous êtes désormais à la tête du Sels. Quelles sont vos priorités ?
Nous allons travailler à redonner confiance aux travailleurs en général et aux enseignants en particulier. Leur dire que le syndicat peut bien apporter une valeur ajoutée à leur carrière. La deuxième chose, c’est de travailler à redynamiser, à relancer le dialogue social dans le pays qui, en un moment donné, est en panne. Travailler aussi sur la formation continue des enseignants.
Qu’entendez-vous par dialogue social en panne ?
Aujourd’hui, nous ne voyons plus l’Etat du Sénégal face à ses travailleurs discuter des questions liées à la vie des travailleurs et de leurs organisations syndicales. L’Etat a abandonné la table des négociations. Or, le dialogue social doit être une culture puisque nous sommes nés dans un pays où nous avons une culture du dialogue. Nous ne pouvons pas comprendre pourquoi l’Etat a abandonné ce dialogue. Depuis 2019, le gouvernement n’a pas rencontré les organisations syndicales, ce qui me paraît scandaleux. Face à ce constat, il est important de travailler à relancer le dialogue social dans ce pays et c’est dans cette relance qu’on peut aborder les questions qui sont sur la table dont le premier passif est lié aux accords qui sont signés et qui ne sont pas encore respectés.
Est-ce seulement les seuls passifs qui hantent le sommeil des enseignants ?
Tout ce qui a été signé comme accords avec le gouvernement et les enseignants doit être vidé systématiquement et ensuite viendra l’ouverture des négociations sur les questions nouvelles, la question des décisionnaires, du contenu des enseignements. Autant de questions sérieuses qui s’imposent à nous comme nouvelles revendications et qui sont toutes aussi importantes que celles qui sont déjà là. Pour y arriver, il faut que la table des négociations soit ouverte, il faut que l’on vide le passif qui est là et qu’ouvre de nouveaux chantiers qui doivent nous mener sur ce que nous avons appelé l’harmonisation du statut des agents fonctionnaires et non fonctionnaires de l’Etat.
Malgré la satisfaction de certaines de vos revendications, le niveau des enseignements continue de chuter. N’est-ce pas paradoxal ?
C’est toute la société sénégalaise qui est interpellée sur la baisse des performances dans les écoles publiques. D’abord, c’est l’Etat qui organise son système éducatif, c’est l’éducation à la base que nous inculquons à nos enfants, c’est l’envahissement des écrans et d’autres médiums. De moins en moins, les familles éduquent les enfants, de moins en moins les élèves sont entrainés à la lecture. Ils sont sur autre chose que dans les cahiers. Il faut aussi interroger le système de recrutement. Quel est le niveau ? Même si on brandit la hausse du niveau qui est passé du Bfem au baccalauréat, il faut dire que jusque-là, il y a une sorte de clientélisme qui ne se justifie pas dans le recrutement. La preuve, à chaque enrôlement, il y a des voix qui s’élèvent pour dénoncer le mode de recrutement. Cela signifie qu’également, il y a à boire et à manger dans les recrutements des enseignants, mais de l’autre côté la démission de certains parents. On n’envoie pas ses enfants à l’école pour après croiser les bras. Quand l’enfant revient de l’école, il faut prendre le temps de voir ce qu’il a appris, est-ce que cela a été bien fait. Nous avons très peu de temps d’enseignement dans les classes et ceci doit être complété par l’encadrement des parents dans les maisons. Il y a beaucoup de choses qui entrent en ligne de compte. Mais il y a également ce qu’on enseigne dans nos classes qui me paraît problématique. Le nombre pléthorique d’élèves que nous avons dans nos classes peut également justifier cette baisse du niveau chez les apprenants.
Comment comptez-vous s’y prendre pour relever le niveau ou l’améliorer ?
Il faut que tout le monde comprenne qu’en tant qu’être humain, en tant qu’enseignant de surcroît, on ne doit jamais cesser d’apprendre, jamais cesser de se perfectionner. Il faut toujours rectifier et parfaire ce qui doit l’être. Aujourd’hui, quand chacun fera son introspection, il se rendra compte qu’il y aura des faiblesses à certains égards. Cela nous renvoie au curriculum d’enseignement. Ce que nous enseignons dans nos classes est le fruit des futurs enseignants. Il faut que ces contenus soient revus, soient remodelés. Ce que nous enseignons dans nos classes, c’est trop de choses pour n’avoir besoin que de peu.
L’école privée est devenue le temple de l’excellence prenant le contre-pied de l’école publique?
C’est l’échec de l’école publique qui devait être l’incarnation de la justice sociale, de l’égalité des chances des Sénégalais. L’école publique était le creuset de l’excellence, aujourd’hui c’est tout le contraire. Les excellents élèves nous viennent du privé, les moyens manquent dans le public. Il faut dire qu’il y a cet aspect que nous appelons la motivation de l’enseignant qui passe par le statut de l’enseignant qu’il doit avoir.
Il y aussi les violences qui deviennent récurrentes entre enseignants et élèves ?
Je pense que les violences que nous notons dans les écoles sont quelque part l’émanation de comment l’élève perçoit l’enseignant. Si ce dernier avait cette estime, cette considération de la part de l’élève, je suis sûr qu’on n’en arriverait pas à ce niveau. C’est pourquoi nous considérons aujourd’hui que cette question doit être vue et revue de fond en comble parce qu’en définitive, elle interpelle la qualité dans le système éducatif, elle nous parle de l’avenir de ce système.