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15 septembre 2025
MOHAMED MBOUGAR SARR DANS LA DEUXIÈME SÉLECTION DU PRIX GONCOURT
L’ouvrage du sénégalais ‘’La plus secrète mémoire des hommes’’ figure notamment dans cette deuxième sélection composée de neuf publications. L’Académie du ‘’Goncourt’’ compte révéler les quatre finalistes le 26 octobre et le lauréat 2021 le 3 novembre
L’écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr a été retenu dans la deuxième sélection du ‘’Prix Goncourt 2021’’ pour son roman ‘’La plus secrète mémoire des hommes’’ a-t-on appris mardi de l’Académie du Prix Goncourt.
L’ouvrage du sénégalais figure notamment dans cette deuxième sélection composée de neuf publications parmi lesquelles ‘’Le voyage dans l’Est’’ de Christine Angot, ‘’La carte postale’’ d’Anne Berest, ‘’Enfant de salaud’’ de Sorj Chalandon, ‘’Milwaukee Blues’’ de Sabine Wespieser.
L’Académie du ‘’Goncourt’’ compte révéler les quatre finalistes le 26 octobre prochain. Le lauréat 2021 sera connu le 3 novembre.
‘’La plus secrète mémoire des hommes’’ est le quatrième roman de Mohamed Mbougar Sarr. L’ouvrage de 448 pages se présente comme ‘’un chant d’amour à la littérature et à son pouvoir intemporel. Un roman étourdissant, dominé par l’exigence du choix entre l’écriture et la vie, ou encore par le désir de dépasser la question du face à face entre l’Afrique et l’Occident’’, écrit l’auteur.
Coédité par les ‘’Éditions Philippe Rey‘’ France et ‘’Jimsaan’’, la maison d’édition de l’écrivain Felwine Sarr, Boubacar Boris Diop et Nafissatou Dia (Sénégal), le roman raconte l’histoire de Diégane Latyr Faye, jeune écrivain sénégalais, qui, en 2018, découvre à Paris un livre mythique ‘’Le labyrinthe de l’inhumain’’ paru en 1938.
‘’Diégane s’engage alors, fasciné, sur la piste du mystérieux T.C. Elimane, se confrontant aux grandes tragédies que sont le colonialisme ou la Shoah. Du Sénégal à la France en passant par Amsterdam et l’Argentine, quelle vérité l’attend au centre de ce labyrinthe ?’’
Diégane est un ancien d’un lycée militaire d’excellence au Sénégal et étudiant en lettres à Paris, ce qui n’est pas loin du parcours de l’auteur Mohamed Mbougar Sarr.
‘’La plus secrète mémoire des hommes’’, roman de la rentrée littéraire, est en lice pour le ‘’Prix littéraire Le monde’’ et pour le ‘’Prix du roman news’’, ‘’Prix Renaudot’’, etc..
Mohamed Mbougar Sarr a déjà publié trois romans : ‘’Terre ceinte’’ (Présence Africaine 2015), qui a obtenu le Prix Ahmadou Kourouma et le Grand Prix du roman métis.
Il a aussi écrit le livre ‘’ Silence des chœurs’’ (Présence africaine 2017) qui a été récompensé par les prix Littérature Monde et Etonnants Voyageurs en 2018 et ‘’De purs hommes’’ (Philippe Rey/Jimsaan 2018).
L’Académie du Goncourt a introduit quelques changements dans son règlement. Elle fait ainsi savoir que les ouvrages des conjoints, compagnons ou proches parents des membres du jury ne pourront pas être retenus.
Pour respecter le secret du vote, l’Académie a estimé que les 10 jurés du prix Goncourt "qui tiennent une rubrique littéraire dans un média s’abstiennent de chroniquer les ouvrages qui figurent dans la sélection aussi longtemps que ces ouvrages y figurent".
DEMANDE DE LEVÉE DE L’IMMUNITÉ DES DEUX DÉPUTÉS CITÉS DANS L'AFFAIRE DES PASSEPORTS DIPLOMATIQUES
L’Assemblée nationale a été officiellement saisie d’une demande de levée de l’immunité parlementaire d’El Hadji Mamadou Sall et Boubacar Biaye, deux députés du parti au pouvoir
L’Assemblée nationale a été officiellement saisie d’une demande de levée de l’immunité parlementaire d’El Hadji Mamadou Sall et Boubacar Biaye, deux députés du parti au pouvoir cités dans un trafic présumé de passeports diplomatiques, a appris l’APS de source officielle, mardi.
‘’Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice a transmis au président de l’Assemblée nationale, le 4 octobre 2021, la demande de levée de l’Immunité parlementaire des honorables députés El Hadji Mamadou Sall et Boubacar Biaye. Une demande formulée par le Juge compétent’’, indique la Direction de la communication de l’institution parlementaire dans un communiqué.
‘’L’ouverture de la session ordinaire unique étant prévue le 14 octobre, le nouveau Bureau traitera le dossier dès l’installation des Commissions permanentes’’, rapporte la même source.
Les deux parlementaires sont suspectés d’être mêlés à un trafic de passeports diplomatiques dont l’obtention passerait par l’établissement de faux documents d’état civil, des extraits de naissance et autres actes de mariage fictif.
L’enquête menée par la Direction des investigations criminelles (DIC) a déjà permis l’arrestation d’El Hadji Diadie Condé, présenté comme le cerveau présumé de ce réseau de faussaires.
LES PARADOXES D'ACHILLE MBEMBE
Son premier contact avec la France a été l'"assassinat par les troupes coloniales" au Cameroun d'un oncle qui avait pris le maquis pour l'indépendance. Aujourd'hui, l'intellectuel camerounais est aux côtés de Macron pour organiser le sommet Afrique-France
Son premier contact avec la France a été l'"assassinat par les troupes coloniales" au Cameroun d'un oncle qui avait pris le maquis pour l'indépendance. Aujourd'hui, l'intellectuel Achille Mbembe est aux côtés du président Emmanuel Macron pour organiser le sommet Afrique-France qui se tient vendredi.
Après plus de 30 ans à décaper l'image d'une vieille Europe et analyser sans compromis l'ère post-coloniale, l'auteur mondialement connu de "Brutalisme" et "Critique de la raison nègre" a accepté la tâche controversée de préparer le sommet à Montpellier (sud de la France), auquel pour la première fois aucun chef d'Etat africain n'a été convié.
"Je suis fatigué", lâche-t-il après sept mois de débats au sein de la société civile africaine sur l'avenir de la relation entre le continent et la France. "J'ai été un peu comme un thérapeute, assis à absorber des choses parfois sales", dit-il dans un entretien à l'AFP, la main posée sur son large front.
Son rapport final, envoyé à l'Elysée et encore confidentiel, a été rédigé dans sa maison d'un quartier cossu de Johannesburg dans laquelle flotte une odeur de lys, en bouquets sur des commodes.
Sur un coin de table, il pose l'enjeu: "Si à Montpellier, on arrive à déplacer le débat au-delà de la récrimination et du déni, alors on aura ouvert la voie à une petite révolution culturelle".
- Banni -
"J'ai grandi dans une famille nationaliste et chrétienne", raconte Achille Mbembe, né en juillet 1957. La ferme de son père, dans le sud du Cameroun, nourrit la famille de sept enfants. Lui se voit footballeur ou "à la préfectorale".
Finalement, ses études d'histoire l'emmènent à Paris. Il emporte dans ses valises des textes de l'indépendantiste camerounais Ruben Um Nyobe. L'indépendance en 1960 a été suivie de sanglants affrontements et l'évocation même de ce nom est resté longtemps interdite dans le pays.
"J'ai dans ma tête et dans mes documents des gens dont on a voulu effacer l'existence. Et ma lutte c'est d'empêcher cela", explique Achille Mbembe. Son premier livre contenant des extraits de ces archives lui vaut d'être banni de son pays pendant dix ans. Il manque l'enterrement de son père.
Poursuivant ses études à la Sorbonne et à Sciences Po, il sort peu, reste la nuit penché sur sa machine à écrire, dans un petit appartement près du métro aérien.
Il court les séminaires au Collège de France ou à l'EHESS, assiste aux dernières lectures du philosophe Michel Foucault, néglige un peu son cursus: "J'étais un mauvais étudiant".
Le philosophe camerounais Fabien Eboussi Boulaga est un mentor, Frantz Fanon et Édouard Glissant quelques-uns de ses maîtres à penser.
Sa thèse terminée, les universités américaines le débauchent. Mais les Etats-Unis n'ont jamais été son "horizon intellectuel" et il ne peut renoncer à l'idée de "rentrer en Afrique".
- "Des clashs" -
A Dakar, il prend la tête du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (Codesria), avec l'ambition d'en faire un institut "compétitif" dans le monde.
"Je n'ai jamais travaillé en Afrique, j'ai tout à réapprendre", dit-il en évoquant des résistances dans cette "vieille boîte".
"Son écriture était postmoderne, pas assez engagée du côté du marxisme", traditionnellement lié aux luttes indépendantistes africaines, explique son ami et philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne. "Ça a fait des clashs".
Il finit par démissionner. L'Afrique du Sud, sortie de la période sombre de l'apartheid, lui tend les bras. Installé à Johannesburg depuis vingt ans, marié, des enfants, il dirige l'Institut de recherches en sciences économiques et sociales de l'Université du Witwatersrand.
Salué comme l'un des penseurs les plus influents du post-colonialisme, un terme "vide et pompeux", il explique simplement "s'occuper des choses qui l'intéressent".
Du Cameroun, où il n'est jamais retourné vivre, il regrette "la vie dehors, ces corps qui se touchent constamment, cette espèce de puissance sourde d'une Afrique forestière équatoriale".
Il ne relit jamais ses propres livres. Ecrire, "c'est lent, il faut retisser constamment".
A 64 ans, il envisage la retraite comme un repli progressif, ne plus voir ceux qui l'ennuient, arrêter de lire les journaux. Peut-être un bout de terrain, des poules, quelques chèvres.
MACRON COMPTE SUR LA SOCIÉTÉ CIVILE AFRICAINE POUR DÉPOUSSIÉRER LA RELATION AFRIQUE-FRANCE
Pas de chefs d'Etat, mais de jeunes entrepreneurs, artistes, sportifs: la France accueille vendredi un sommet au format inédit pour tenter l'éternelle "refondation" de sa relation avec l'Afrique, dans un contexte de crise avec ses anciennes colonies
Quelque 3.000 participants, dont plus d'un millier de jeunes du continent, sont attendus vendredi à Montpellier (sud) pour cette rencontre entre sociétés civiles africaine, française et de la diaspora, sur des sujets économiques, culturels et politiques, organisés en tables rondes.
Quatre ans après le discours de Ouagadougou du président français Emmanuel Macron, il s'agit "d'écouter la parole de la jeunesse africaine" et de "sortir des formules et réseaux obsolètes", souligne l'Elysée, en vantant le format "inédit" de l'événement.Sont en effet exclus les chefs d'Etat africains, pour la première fois dans l'histoire des sommets Afrique/France, ces grand-messes qui ponctuent depuis 1973 la relation tourmentée entre le continent et l'ex-puissance coloniale.
Le président français, lui, sera bien présent et dialoguera en session plénière vendredi après-midi avec des jeunes de douze pays africains, dont le Mali, la Côte d'Ivoire, la République démocratique du Congo, la Tunisie, l'Afrique du Sud, le Kenya...Ce panel a été sélectionné à l'issue des dialogues menés pendant des mois à travers le continent par l'intellectuel camerounais Achille Mbembe, chargé de préparer le sommet.
Dans son rapport, remis mardi au président français, M. Mbembe estime notamment que la France est trop déconnectée "des nouveaux mouvements et des expérimentations politiques et culturelles" portées par la jeunesse africaine.
Il souligne également que de tous les différends, "aucun n'est aussi corrosif que l'appui présumé de la France à la tyrannie sur le continent".
Interventions militaires françaises, souveraineté, gouvernance, démocratie, "les sujets qui fâchent seront sur la table", assure l'Elysée, en reconnaissant que "le contexte politique actuel rend la discussion particulièrement sensible".
Au Sahel, où elle intervient militairement depuis 2013 contre les groupes terroristes, la France voit son influence contestée, notamment par la Russie, et Paris est à couteaux tirés avec le Mali depuis plusieurs mois.En Afrique du Nord, la relation toujours passionnelle avec l'Algérie est de nouveau secouée après des propos du président Macron jugés "insultants" et des réductions annoncées de visas.
- Avancées symboliques, statu quo politique -
L'Elysée promet des "propositions concrètes", basées sur un rapport remis par Achille Mbembe au président Macron.
Pour le philosophe canadien d'origine guinéenne Amadou Sadjo Barry, "depuis le discours de Ouagadougou, les lignes ont bougé sur le plan symbolique, il y a eu des gestes importants" comme la restitution de biens pillés au Bénin, l'annonce de la fin du franc CFA, la reconnaissance des "responsabilités accablantes" de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994...
"Mais au plan de la politique étrangère, on ne peut pas parler de grandes mutations", ajoute-t-il, en rappelant notamment comment Emmanuel Macron a immédiatement avalisé la prise de pouvoir du fils Deby au Tchad en avril dernier.
Au-delà des grandes questions diplomatiques et politiques, des préoccupations quotidiennes devraient également être abordées, comme la difficulté d'obtenir des visas, sujet récurrent au sein de la jeunesse africaine.
"Moi, j'aurais envie de dire aux autorités françaises: +vous savez, venir chez vous, c'est un choix que l'on paye cher, à tous points de vue+", raconte à l'AFP Marc, un Ivoirien étudiant en journalisme à Lannion, en Bretagne, qui a "galéré" plusieurs mois pour obtenir un visa et a investi toutes ses économies pour venir en France.
"Il y a de bonnes intentions au sommet de Montpellier, mais il y a aussi toute une population invisible qu'on n'a pas invitée, les migrants", déplore pour sa part Anzoumane Sissoko, défenseur des sans-papiers et élu parisien."Ce sont eux les vrais acteurs du développement, grâce à l'aide qu'ils apportent à leur famille en Afrique", estime cet ancien sans-papiers malien, aujourd'hui naturalisé français, qui voudrait "jeter des ponts entre la diaspora née en France et la jeunesse née en Afrique qui se jette en Méditerranée pour venir ici".
Si le format inédit de Montpellier permettra peut-être de dépoussiérer la relation franco-africaine, il n'en reste pas moins, pour le philosophe Barry, "une défaite symbolique pour l'Afrique elle-même"."Pourquoi est-ce encore en France que se discute l'avenir humain, politique, économique du continent africain ? Pourquoi les gouvernements africains n'écoutent-ils pas eux-mêmes les préoccupations de leurs populations ?", lance-t-il.
LIIY RAAME, par l'éditorialiste de seneplus, Ibe Niang Ardo
DAKAR, MENACE D’UN TSUNAMI DE POTO POTO
EXCLUSIF SENEPLUS - L’habitat n’est plus tributaire seulement des activités concentrées dans la capitale mais plutôt l’objet d’une spéculation foncière et immobilière abusive, aux élans parfois mafieux
Ibe Niang Ardo de SenePlus |
Publication 05/10/2021
Liiy raame ! Rubrique des avatars de la société sénégalaise.
Liiy raame est une série d’articles ciblés qui mettent en exergue, alertent et ouvrent le débat sur toutes perpétuelles irrationalités et menaces sur notre société, afin que nul n’en ignore et que soit injecté du stress utile en ceux à qui revient la tâche d’apporter les solutions. J’ouvre cette rubrique par le problème de l’assainissement de notre chère capitale.
Commencer la rubrique par l’assainissement n’est pas un hasard, cela est dû à la bonne mémoire d’amis de longue date, qui à la vue des inondations d’eaux-vanne qui se déversent continuellement dans les rues à la moindre tombée de pluie, m’appellent pour me rappeler que quarante ans auparavant je leurs faisais part de mes inquiétudes, quant à la capacité du réseau d’assainissement à répondre à la croissance soutenue de l’habitat en hauteur à Dakar. Ils se demandaient alors pourquoi tant d’insistance de ma part sur ce sujet. Il y a quarante ans je ne pensais pas à la publication d’articles, je partageais tout simplement mes opinions avec mes amis et parents, aujourd’hui je les divulgue. C’est le pourquoi de la priorité donnée à ce sujet.
Poto poto est un terme qui est aujourd’hui inconnu de plusieurs jeunes dakarois d’une quarantaine d’années environ. Il faut donc leur faire savoir que des années cinquante aux années soixante, il n’y avait pas encore de réseau collectif dans la Médina et seulement peu de camions hydrocureurs disponibles pour vider les fosses des habitations. Alors le long des chaussées de la ville et à la limite de celles-ci avec les bordures de trottoirs parties intégrantes du dispositif d’écoulement des eaux, étaient drainées eaux de surfaces et eaux usagées. Elles formaient une boue noirâtre et pestilentielle dans laquelle pataugeaient souvent des canes et leurs canetons. Ce décor nous était familier alors jeunes, parce qu’on jouait au ballon sur la chaussée et malgré tous nos efforts pour éviter cette saleté notre petit “casa*” allait parfois y terminer sa course. Heureux donc aujourd’hui de pouvoir dire que les jeunes ignorent ces situations de déficit infrastructurel, cela prouve que des investissements ont été faits au fil du temps par les gouvernants, pour doter la capitale de réseau collectif convenable.
Indices de vulnérabilité du réseau et menaces futurs de tsunamis de poto poto
Convenable ! Le réseau ne l’est plus depuis belle lurette. Une politique improvisée d’urbanisation de la capitale imposée par une croissance exponentielle de la population urbaine depuis les années 70-80, est passé par là. Une explosion soudaine de réalisation de logements entraînant une forte augmentation des surfaces imperméabilisées à partir des années 80, sous l’effet d’une nouvelle politique immobilière articulée autour d’une dynamique banque de l’habitat, a mis en exergue les limites du réseau primaire unitaire d’antan. Un problème qu’a connu d’ailleurs beaucoup de villes de l’occident dans les années 70 ayant conduit à une séparation des égouts d’eaux de vannes et d’eaux de pluies. Pour nous, il fallait s’attendre au pire avec l’attractivité croissante de la capitale et des phénomènes nouveaux que cela allait entraîner. Aujourd’hui on y est. L’habitat n’est plus tributaire seulement des activités concentrées dans la capitale mais plutôt l’objet d’une spéculation foncière et immobilière abusive, aux élans parfois mafieux, entretenue par une caste hétérogène d’hommes d’affaires autochtones et étrangers, d’hommes politiques, de fonctionnaires, qui rivalisent en somptuosité dans l’édification de tours et buildings de plus de dix étages. Lesquels buildings malheureusement n’étaient pas envisagés et pris en compte lors du dimensionnement du réseau unitaire existant. Ce qui fait qu’aujourd’hui à la moindre pluie, des torrents d’eaux boueuses pestilentielles giclent de tous les regards et grilles d’égouts exutoires pour inonder les chaussées de la ville, avec leurs cortèges de désagréments causés aux populations. Pire encore ! Des habitants de quartiers comme Colobane et les HLM 5 et 4 reçoivent des reflux de ces déchets d’épuration dans leurs propres maisons, par le biais des regards intérieurs ou des receveurs de douche et cuvettes de toilettes. C’est intolérable ! Mais ils ne peuvent rien face à cette situation récurrente, sinon d’attendre que les services de l’Onas décantent des collecteurs publics auxquels ils sont les seuls à avoir accès. Pendant ce temps, au cœur même de la capitale, la population ne peut se déplacer sans se boucher le nez et immanquablement patauger dans ces eaux saumâtres. Peut-on continuer à aggraver cette situation en autorisant davantage l’agglomération de tours comme si de rien n’était, sachant que pour une conduite prévue pour une maison d’une famille, la construction en hauteur lui en impose vingt ou plus.
Imaginez donc ! Si aujourd’hui on en est déjà à des inondations sur chaussée, ce qui risque de nous arriver dans peu d’années, si rien n’est fait. Un tsunami de poto poto et toutes les difficultés du monde à combler le gap dimensionnel entre le réseau existant et les normes exigées par ces nouveaux modèles d’habitat.
Liiy raam...! Jog ci ! Il n’y a de problème qui ne désire de solution
Dans l’espoir que des autorités plus avisées que moi apportent des solutions idoines, je me permets sans aucune prétention de ma part, une suggestion au ministre de l’Urbanisme.
Il y a des principes de droit civil et de droit d’urbanisme et immobilier tels que, la servitude non altuis tollendi, le plafond légal de densité (PLD) et le coefficient d’occupation du sol (COS), qui permettent de façonner un bon cadre de vie et ils existent dans notre législation. À mon humble avis, il faut les remettre au goût du jour et les appliquer avec rigueur pour aider à, non seulement limiter l’aggravation de ce problème d’assainissement, mais également impacter positivement sur la spéculation foncière. Acheter un terrain à raison d’un million de francs le m2, chose courante dans des quartiers où la viabilisation laisse à désirer, n’est tout d’un coup devenu intéressant que parce que les verrous légaux et réglementaires de régulation ont sauté, laissant libre cours aux spéculateurs, qui s’en donnent à cœur joie.
Monsieur le ministre, de grâce liiy raame...jog ci.
* expression ouoloff qui exprime une menace rampante.
* Petit ballon en caoutchouc de la taille d’environ 2x une balle de tennis.
L'OPÉRATION DE VENTE DES CARTES DU PDS SE TRANSFORME EN PUGILAT À RUFISQUE NORD
La maison du coordonnateur de la section de Rufisque Nord du Pds a été transformée en un ring le temps d’un après-midi
La maison du coordonnateur de la section de Rufisque Nord du Pds a été transformée en un ring le temps d’un après-midi. Le montage de la commission pour le placement des cartes, qui se tenait dimanche dans le populeux quartier de Dangou Nord, a viré au pugilat entre vrais faux frères libéraux. «Nous ne nous bagarrons avec personne mais nous nous défendons si des gens viennent nous attaquer», a tenu à préciser Issa Paye, coordonnateur de la section Pds dans la localité juste après les débordements constatés et qui se sont poursuivis jusque dans la rue. «Des individus malintentionnés, soi-disant frères de parti, sont venus pour tenter de bloquer le travail que nous sommes en train de faire. En toute responsabilité nous leur avons fait face ; c’est la raison des accrochages», a poursuivi M. Paye, par ailleurs mandataire départemental du Pds pour les locales. «Ce sont des gens qui sont sous la coupole de Alioune Mar (maire de Rufisque-Ouest ayant démissionné du Pds) et qui sont toujours des résidus militants de Omar Sarr», a-t-il poursuivi, citant nommément le responsable Mamadou Ndoye comme étant à l’origine des accrochages. «On a pris nos responsabilités. Ils étaient venus simplement pour saboter ce que nous étions en train de faire sous la directive du coordonnateur départemental, Daouda Niang, à savoir monter les commissions locales, vendre les cartes, monter les secteurs», a encore précisé M. Paye, assurant que les travaux ont continué après l’incident.
Le responsable Mamadou Ndoye n’a pas souhaité se prononcer à chaud sur la situation, préférant attendre d’y voir plus clair avec ses collaborateurs. A signaler que la semaine dernière, le camp de Mamadou Ndoye avait alerté sur une vente de cartes en catimini par les hommes de Daouda Niang dans la commune de Rufisque-Ouest. Un fait qu’avait démenti vendredi le camp du maire Daouda Niang, à travers une résolution signée des 11 sections de la fédération de Rufisque et Bargny. C’est dire qu’on s’achemine vers un processus de distribution des cartes qui sera tendu pour le parti qui dirige la ville à travers le maire Daouda Niang, Secrétaire général national adjoint et rapporteur du collège des secrétaires généraux du parti libéral.
PAR Hamidou Anne
LE SÉNÉGAL, UNE VOCATION HUMANISTE ET UNIVERSALISTE
Nous sommes les héritiers d’une grande tradition et de grandes réalisations, mais nous risquons d’en être les spoliateurs par égoïsme et irresponsabilité et par une désacralisation de ce qui nous a propulsés jadis sur le toit de l’Afrique : les idées
L’état de notre démocratie me fait penser à cette réflexion de Christian Salmon, additionnant les trois profils de la «dévoration médiatique», qui s’imposent aujourd’hui dans l’espace public : «L’homme politique sans pouvoir, le journaliste embedded et l’intellectuel sans œuvre.» Malgré un espace public rabougri, où l’invective prend le dessus sur la dispute civilisée, et où l’élite politique est décadente, le Sénégal reste un grand pays. J’ai tendance à espérer que la situation actuelle soit conjoncturelle, et que demain des printemps nouveaux riches de beaux achèvements surgissent. Un printemps qui se doit d’être digne de notre glorieux passé.
Ce passé, parfois récent, est toutefois ignoré d’une bonne partie de nos concitoyens compte tenu de la jeunesse de la population et des choix d’enseignement opérés par le ministère de l’Education nationale. Le journaliste Mamoudou Ibra Kane a décidé d’évoquer un pan de notre glorieux passé dans son dernier ouvrage «Le Sénégal et Mandela : le grand secret» (Editions Feux de brousse). Il nous livre un secret gardé pendant trente ans relatif à un soutien financier du Sénégal à l’endroit du père de la Nation arc-en-ciel. En effet, quand il a été menacé d’expulsion avec sa famille de leur maison de Soweto, Mandela, icône universelle, après 27 ans de prison, a jugé le Sénégal seul pays digne de lui venir en aide. Le lecteur du livre saura les tenants et les aboutissants de cette belle histoire dont les protagonistes principaux furent Nelson Mandela et Abdou Diouf.
Quand un homme de la dimension de Mandela a une si grande préoccupation, qui a trait à sa dignité, c’est au peuple sénégalais, par son représentant suprême, qu’il s’en ouvre. Ce pays ne peut être banal malgré l’effondrement moral de son élite politique.
Le Sénégal a été un soutien fervent à la cause anti-Apartheid et à des mouvements de libération du continent et ailleurs. Lors de leur visite à Dakar en juin 1962, Mandela et Oliver Tambo avaient sollicité Senghor pour obtenir des fonds dans le but d’acheter des armes ; leur souhait était alors de mener la lutte armée. En retour, le président sénégalais leur accorda des passeports diplomatiques et finança leur voyage vers Londres. Ensuite, autant Senghor que son successeur Abdou Diouf, ont mis l’appareil politique et diplomatique du Sénégal au service de l’Anc pour faire libérer Mandela et mettre fin à l’Apartheid.
Dans la même veine, notre pays a soutenu la Swapo, mouvement de libération du peuple namibien, avec l’ouverture au 38, rue Jules Ferry à Dakar, de son bureau Afrique de l’Ouest. Lors de la célébration de la Journée des Héros en 2013, Windhoek avait honoré notre pays en faisant du Président Sall l’invité d’honneur de la cérémonie. Durant son discours, le président Pohamba avait soutenu : «le Sénégal fait partie de l’histoire de la Namibie», rappelant l’érection du bureau de la Swapo à Dakar, la délivrance de passeports diplomatiques sénégalais à ses leaders et l’octroi de bourses aux étudiants du pays d’Afrique australe.
Les Sénégalais, dans ce moment d’abaissement national, dans ce contexte des outrages et des outrances, où la parole la plus insignifiante trouve une résonance par les médias et les réseaux sociaux, doivent se rappeler de la grandeur de leur pays. Nous sommes une grande nation qui pèse sur l’échiquier international eu égard à ce que nous avons apporté à la civilisation de l’universel. Le Sénégal n’est pourtant qu’un minuscule point sur une carte ; un pays pauvre niché dans une Afrique dont l’image renvoie au continent des drames. Mais ce pays a contribué à façonner le monde par sa capacité à produire des symboles de l’universel.
Le symbole donne à penser, nous apprend Ricœur. Celui que raconte Mamoudou Ibra Kane dans son livre dit quelque chose de notre pays. Nation de la Teranga, des élégances, du raffinement et de réelles avancées au plan international. Nous sommes les héritiers d’une grande tradition et de grandes réalisations, mais nous risquons d’en être les spoliateurs par égoïsme et irresponsabilité et par une désacralisation de ce qui nous a propulsés jadis sur le toit de l’Afrique : les idées.
Le livre de Mamoudou Ibra Kane peint un grand pays qui ne peut céder aux sirènes de la défaite, du repli sur soi et de l’abandon de sa vocation universaliste. Le Sénégal doit demeurer au cœur des enjeux multilatéraux et assumer un leadership de valeurs pour bâtir de nouveaux consensus au plan international. A travers ses chefs d’Etat, ses intellectuels, ses artistes, ses étudiants et sa société civile, c’est notre pays entier, dans la diversité de ses composantes et la variété de ses chapelles idéologiques, qui a contribué à sortir Mandela de prison et abattre le régime suprémaciste sud-africain. Un autre dossier d’une telle ampleur est sous nos yeux depuis 1948 avec ses atteintes graves à la dignité humaine. Il s’agit du Proche-Orient. Et si la Palestine devenait la grande cause internationale de Macky Sall dans la tradition de ses prédécesseurs ?
LA COALITION PRÉSIDENTIELLE VERS L'IMPLOSION À KOLDA
Qui doit être le candidat de la mouvance pour les locales dans la commune de Saré Yoba ? Trois personnalités se positionnent, avec chacune ses exigences
La grande coalition présidentielle est au bord de l’implosion dans la commune de Saré Yoba, département de Kolda. Il y a trois candidats à la candidature au poste de maire de la commune. Une rencontre d’harmonisation s’est tenue dans la localité, devant des militants de cette mouvance présidentielle, afin d’aplanir les difficultés. Mais chacun des trois candidats les plus en vue, a affiché ses appétits et ambitions pour la commune de Saré Yoba.
Au premier chef, l’actuel maire, en place depuis 2009, souhaite rempiler pour, dit-il, continuer à développer la localité au profit des populations. Kéba Diop a devant l’assistance, montré ses quelques réalisations, dont l’électrification et l’adduction à l’eau potable. Saré Yoba a toujours été entre les mains de l’opposition à travers le Pds depuis 2009. Parti du Pds avec Omar Sarr, le maire actuel a suivi son mentor dans la grande coalition présidentielle. D’où ses ambitions de rempiler à la tête de cette institution municipale.
A côté, une autre figure emblématique a ses yeux rivés sur le fauteuil de maire. Aliou Kandé, un Apériste pur, et actuel coordinateur de la coalition Bby dans cette commune, exhibe son expérience et sa volonté de faire de Saré Yoba une commune du parti au pouvoir pour mieux bénéficier d’un meilleur accompagnement du pouvoir central à abréger la souffrance des populations. Un troisième larron qui n’est pas des moindres, s’appelle Boubacar Diallo.
Ce poulain de Modou Diagne Fada mise sur sa jeunesse, son expérience et sur ce qu’il appelle «mes revenus financiers», pour développer cette commune, avec des projets pour l’emploi des jeunes et des femmes. Dans cette commune où le chômage des jeunes est endémique, le coordonnateur du parti Ldr Yessal dans le département de Kolda travaille à être le candidat de la grande coalition présidentielle pour gagner et occuper le poste de maire de Saré Yoba. Un poste âprement disputé par ces candidats à la candidature dont visiblement personne ne veut céder ni reculer au profit de l’autre. Pourtant des militantes et militants de ces formations plaident pour un consensus dans l’intérêt de la commune. Ce qui est loin d’être le cas, en ce sens que chaque candidat pense être plus légitime et campe sur sa position.
Devant cette adversité présente, un vote-sanction n’est pas exclu chez les frustrés des investitures. Une balle à saisir par l’opposition qui n’a pas encore dit son dernier mot dans cette collectivité territoriale qui tarde à évoluer depuis son érection en 2008.
UNE MORT DIFFICILE À ENTERRER
Près d’une semaine après le décès de Cheikh Niass, les doutes ne sont pas levés dans la tête des membres de sa famille, qui nient l’existence d’une quelconque autopsie
Justin GOMIS et Abdou Latif MANSARAY |
Publication 05/10/2021
Près d’une semaine après le décès de Cheikh Niass, les doutes ne sont pas levés dans la tête des membres de sa famille, qui nient l’existence d’une quelconque autopsie. En attendant, la police refuse de se prononcer sur cette affaire, qui défraie encore la chronique.
A Wakhinane-Nimzatt, la colère et la tristesse sont palpables chez la famille Niass. Sous la tente dressée devant leur domicile, l’attente du corps de Cheikh Niass, décédé, après son placement sous mandat de dépôt, au Pavillon spécial de l’Hôpital Aristide Le Dantec, est insoutenable. Si la première «autopsie» parle de mort due à une crise d’hyperglycémie, la famille de Cheikh Niass conteste cette version avec véhémence. Elle soutient qu’il «n’y a jamais eu d’autopsie. Personne n’a touché au corps parce que son épouse avait demandé que l’autopsie ne soit pas faite. Il était bien portant. On ne peut pas croire à une mort naturelle. On veut savoir ce qui s’est passé entre le commissariat et Cap Manuel. A-t-il été battu ?», s’interroge l’oncle de la victime Assane Thiam. Il demande une autopsie rigoureuse pour essayer de matérialiser les soupçons de torture de la police de Wakhinane-Nimzatt, qui avait procédé à son arrestation lors d’un banal contrôle routier. «Nous demandons aux ministres de l’Intérieur et de la Justice d’ouvrir une enquête», enchaîne Assane Thiam.
Près d’une semaine après la mort de l’émigré Cheikh Niass, c’est toujours l’omerta du côté de la police. «Nous ne pouvons pas nous prononcer, parce que nous n’avons pas reçu d’instruction de la hiérarchie», dit un membre du Bureau des relations publiques de la Police nationale joint par téléphone. D’après lui, il n’a pas le droit d’outrepasser les prérogatives hiérarchiques. «C’est à la hiérarchie de se prononcer sur cette affaire», insiste-t-il.
«C’est à la hiérarchie de se prononcer»
A la question de savoir quand la police se prononcera sur cette affaire, le policier ne veut pas trop s’avancer. «Je ne sais pas. Nous sommes à l’écoute de la hiérarchie», a-t-il martelé au bout du fil. Pourtant, la version de la police est très attendue dans cette affaire si l’on sait que deux jours après l’annonce du décès de Cheikh Niass, le lieutenant Ameth Bachir Ndiaye, patron du poste de Police de Wakhinane-Nimzatt, a été muté pour sans doute calmer la colère de la famille de la victime. Alors qu’il conteste cette mesure conservatoire à son encontre.
Pour rappel, Cheikh Niass a été interpellé à quelques jours du Magal de Touba dans la circulation par la police. Il est invité à présenter son permis de conduire, sa carte grise et sa carte d’assurance. Envoyé en prison, il est transféré aux urgences de l’hôpital Aristide Le Dantec où il est passé de vie à trépas. Selon les résultats de l’autopsie, il serait mort d’hyperglycémie. Cette autopsie fait couler beaucoup de salive.
EMMANUEL MACRON A UNE NOUVELLE VISION POUR L'AFRIQUE
Le philosophe camerounais Achille Mbembe résume les grandes lignes de son rapport à rendre ce mardi 5 ocotobre au chef de l'État français dans le cadre du sommet Afrique-France de Montpellier
Le philosophe Achille Mbembe va remettre un rapport au président français Emmanuel Macron en vue du prochain sommet Afrique-France.
Montpellier, dans le sud de la France, abritera le 8 octobre prochainle sommet Afrique-France, sans la participation des chefs d’État Africains, et c’est une nouveauté. Dans le cadre de la préparation de ce sommet, le chef de l’État français, Emmanuel Macron, a fait appel à l’intellectuel et universitaire camerounais.
Selon ses organisateurs, le sommet de Montpellier sera tourné vers les acteurs du changement (entrepreneurs, intellectuels, chercheurs, artistes, sportifs, créateurs, influenceurs…), afin de questionner et redéfinir les fondamentaux de la relation entre la France et le continent africain en écoutant la jeunesse, en répondant à ses interrogations et en créant un nouvel espace de dialogue orienté vers l’avenir.
L‘intellectuel camerounais Achille Mbembe a été sollicité par Emmanuel Macron pour préparer l’échange qu’il entend avoir avec la société civile lors de ce sommet Afrique-France.
C’est ainsi que plusieurs rencontres ont eu lieu avec les diasporas, pour échanger sur les priorités qu'elles souhaitent mettre en avant, dans la refondation de la relation entre la France et l’Afrique.
Au micro de la DW, Achille Mbembe résume les grandes lignes de son rapport. Il se prononce aussi sur des sujets d’actualité comme la polémique relative aux velléités du Mali de signer un accord avec la société militaire privée Russe, Wagner.