La mise en place d’un comité scientifique, la nomination d’un chef au COUS, la création d’un conseil national de lutte à l’image du Cnls… Voilà ce que proposent des médecins pour vaincre la pandémie. Surtout, surtout, ils préconisent de taire les divergences politiques et aller se vacciner.
Face à la propagation rapide du virus avec cette troisième vague de contamination très contagieuse provoquée par un variant plus virulent que la souche initiale, des professionnels de la santé proposent une « nouvelle organisation » pour une meilleure riposte. Ils demandent surtout de mettre les moyens pour rendre le vaccin accessible, renforcer la sensibilisation et restreindre les rencontres pour rompre au plus vite la chaine de contamination. Autres propositions : la création d’une structure indépendante et d’un comité scientifique.
Le Sénégal a encore déploré hier cinq nouveaux décès provoqués par le covid-19 portant le nombre de décès à 1183 depuis le premier cas enregistré le 02 mars 2020. Un an et quatre mois après le début de la pandémie, l’évolution est de nouveau très préoccupante avec la survenue d’une troisième vague plus contagieuse que les deux précédentes, causée par un variant indien (Delta) plus virulent. Hier, le bulletin quotidien du ministère de la Santé et de l’Action sociale a fait état de 356 nouvelles contaminations sur un nombre de 2388 tests réalisés. Soit un taux de positivité de 14,91% en valeur relative. La région de Dakar, comme d’habitude, a enregistré la presque totalité des cas. En effet, sur les 356 cas, les 205 ont été enregistrés dans la capitale contre seulement 24 cas dans cinq régions du pays que sont Thiès, Saint Louis, Diourbel, Kaolack et Matam. Pour le cas spécifique de Dakar, Dr Yéri Camara du Sames (Syndicat autonome des médecins du Sénégal) explique les raisons de ce fort taux de contaminations. « Entre Dakar et les autres régions, ce n’est pas le même ordre de grandeur. La région accueille plus de voyageurs et le mouvement y est très dense. Il faut aussi dire qu’il y a des malades venus des régions et qui sont diagnostiqués à Dakar. C’est pour dire qu’il y a tout un ensemble de facteurs qui peuvent favoriser l’émergence de la maladie à Dakar ». Avec cette troisième vague plus virulente et très mortelle, n’y a-t-il pas lieu de mettre en place une nouvelle organisation dans la gestion de cette pandémie au vu surtout de sa rapidité de propagation ?
« Ranger les divergences politiques et ramer dans la même direction »
Selon le secrétaire général du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames), Dr Yéri Camara, « le ministère y est. Après avoir réuni le Comité national de gestion des épidémies (Cnge), le message de prudence qui a été délivré au chef de l’Etat rentre dans ce sens ». Il pense qu’il faut des messages plus hardis pour amener la population à se faire vacciner notamment dans les régions où la vaccination traine. « A Diourbel comme à Touba, qui sont les villes plus touchées, les personnes ne se vaccinent pas. Il faut que les chefs religieux aident l’Etat. Il faut qu’on renforce la sensibilisation parce que au-delà de cette réticence, il y a aussi un problème d’accessibilité des populations dans les centres de vaccination ». Sur ce, il propose que l’Etat mette à la disposition des équipes des médecins chefs de districts des moyens pour qu’ils puissent aller trouver les populations chez elles en faisant du porte-à-porte pour les vacciner. Les vaccins, du moins en ce qui concerne les régions dit-il, sont disponibles. Mais « c’est la vaccination qui est balbutiante », a-t-il déploré tout en invitant les chefs religieux à appeler leurs communautés à les suivre dans la prise de doses et le respect des prescriptions des autorités sanitaires. Le patron du Sames demande aussi aux politiques de taire leurs divergences et ramer dans la même direction pour pouvoir rompre au plus vite la chaine de transmission. « Tant qu’on a des discours contradictoires qui polluent le message, ce sera difficile de rompre cette chaine de contamination et immuniser les populations », estime Dr Yéri Camara. Selon lui, si les hôpitaux de Dakar, qui enregistrent beaucoup de cas ces jours-ci, arrivent à saturation, les structures sanitaires régionales le seront aussi. Il demande ainsi à la population d’aller se faire vacciner, et à l’Etat d’envisager d’autres mesures restrictives. « Peut-être pas le couvre-feu, mais restreindre un peu les rencontres » préconise-t-il tout en proposant au ministère de trouver quelqu’un d’expérimenté pour le nommer à la tête du COUS (Centre des opérations d’urgence sanitaire). « Le COUS n’a pas de chef. Il faudrait que le ministre trouve quelqu’un et pourvoie le poste. Il faut mettre une personne qui a de l’expérience pour pouvoir relever le défi. Le COUS est un organisme qui doit être dirigé par quelqu’un d’expérimenté qui a fait les périphériques et qui pourra faire la riposte ».
Trouver un remplaçant au Dr Abdoulaye Bousso qui a démissionné du COUS
Alors que Dr Yéri Camara propose une nouvelle tête pour le COUS, Cheikh Mbaye, master en politique et gestion des systèmes de soins en santé, lui, mise sur un Conseil national de lutte contre la Covid-19. A l’image de celui créé pour combattre le Sida. Selon lui, « une telle structure avec des hommes du sérail aurait une feuille de route et une mission sur deux ans pour éradiquer la maladie ». Une structure qui se chargera de « rendre compte au ministère » mais qui « aurait les coudées franches pour reprendre le combat déjà au niveau des stratégies institutionnelles et programmatiques ». A son avis, il est urgent de nommer un secrétaire d’Etat au Covid-19 qui aura une coordination à même de gérer l’épidémie à l’instar du Cnls (Conseil national de lutte contre le sida) qui s’occupe du Vih. Mais pour le secrétaire général du Sames, derrière le Conseil national qui gère le Sida, il y a un bras armé technique derrière à savoir la direction de lutte contre le sida. Encore que, dit-il, « les conseils nationaux, à part le niveau national, ont montré leurs limites ». Il ne souhaite en aucune manière que la Covid se chronicise. « On n’aimerait pas que la Covid devienne une pandémie chronique pour nous inscrire dans 20 ans de lutte. C’est une maladie aigue. On a eu à gérer des épidémies. Mais il ne faut pas que l’on se trompe. La santé, ce n’est pas que la médecine. Car, il y a aussi les appuis techniques », explique Dr Yéri Camara.
Dr Amadou Sow favorable à un comité scientifique
Mais ne devrait-on pas retirer carrément la gestion de la pandémie au ministère ? A cette question, le Dr Amadou Sow, médecin légiste, dit humblement qu’il n’est « pas prétentieux pour dire que c’est bien ou pas », mais soutient avoir eu à « fustiger » le fait qu’il n’y ait pas de comité scientifique dans cette gestion de la Covid. « Ce que l’on a, c’est le Cnge. C’est une structure administrative. Les gens y sont de par leurs fonctions. Et comme nous connaissons l’administration sénégalaise, ce ne sont pas les meilleurs qui sont promus pour diriger les structures. Quand on dit le Cnge, c’est le directeur de la Santé publique qui le dirige. Quand tu occupes cette fonction, peut-être que tu as des accointances politiques qui ont fait qu’on t’a nommé directeur général de la Santé publique, voilà ! Ce qui fait que, in fine, nous n’avons pas les meilleurs profils dans ce Cnge et nous n’avons pas toutes les spécialités ou, en tout cas, les scientifiques. C’est plus une structure administrative qu’autre chose. C’est multisectoriel, certes, car il y a tous les ministères mais, en réalité, ce n’est pas un truc scientifique. Décision avait été prise de mettre en place un comité scientifique, et le ministre avait pris un arrêté ou quelque chose comme ça pour mettre en place ce comité. C’est le professeur Seydi qui le dirige, mais ce comité n’a jamais été mis en place à part la désignation de son président. Même si on ne peut aller vers ce que propose Cheikh Doudou, à savoir une structure comme le Cnls, qu’on mette en œuvre au moins ce comité scientifique ! Qu’il y ait vraiment une instance qui donne des avis uniquement scientifiques selon les connaissances de la médecine, et cet avis pourrait peut-être être discuté au niveau du Cnge qui aura une composition multisectorielle. Mais que le comité scientifique, composé des différents secteurs, au moins des différents acteurs de la médecine, se retrouve pour discuter des questions relatives à la pandémie. Et quand il prendra une décision, elle devra être examinée par le Cnge qui pourra ou non l’appliquer », propose le médecin légiste Dr Amadou Sow.
PROCESSUS DE LA PAUX EN CASAMANCE
Le mouvement indépendantiste veut savoir où elles mettent les financements destinés au processus de paix en Casamance…
Où passent les importantes sommes d’argent débloquées par les bailleurs de fonds pour le règlement du conflit casamançais ? Voilà la question que se posent certaines franges du Mfdc (Mouvement des forces démocratiques de Casamance), regroupées dans une structure appelée ‘’Cadre de Travail Ensemble pour les négociations et les accords de paix avec l’Etat du Sénégal’’ (CTENAP).
Ils ont soulevé cette question à l’issue d’une formation sur les techniques de négociations visant à préparer les pourparlers avec le gouvernement qui a eu lieu depuis le week-end jusqu’à mardi au Cap-Skirring avec l’appui de la fondation allemande Friedrich Ebert, la COSPAC et AJWS. Le thème de la formation portait sur ‘’gestion de conflit, négociations, médiation, gestions humaines et communication’’.
Cette formation, selon les responsables du mouvement indépendantiste, se tient en prélude aux futures négociations avec le gouvernement sénégalais. Les indépendantistes, las sans doute d’être bernés par des Ong qui les utilisent pour bénéficier de financements qui ne leur parviennent jamais, ont mis à profit cette rencontre pour élever la voix.
Cette question figure en bonne place dans la déclaration finale lue par Sény Badji, le chargé de la communication, selon qui le Mfdc s’inquiète par rapport à ce sujet. ‘’Le Mfdc s’inquiète et se demande où estce que toutes les Ong, financées par l’USAID, l’Union européenne et autres coopérations pour accompagner le processus de paix en Casamance mettent-ils leurs fonds ? Sont elles financées pour choisir de façons sélective les structures au sein du Mfdc devant bénéficier des fonds ? Une question d’autant plus légitime, selon le mouvement, qu’aujourd’hui le CTENAP ‘’est fort de dix groupes travaillant pour mettre fin aux violences sur le terrain et aller aux négociations avec l’Etat du Sénégal’’, selon Sény Badji qui a profité de l’occasion pour lancer un appel aux bailleurs de fonds. ‘’Le CTENAP attire l’attention de tous les bailleurs qui ont choisi d’aider la Casamance sur la nécessité de sortir de cette situation désastreuse et de veiller sur notre alerte’’.
Parlant de l’atelier de formation proprement dit, les indépendantistes ont exprimé leur satisfaction en ce sens qu’ils disent avoir acquis des outils nécessaires leur permettant de préparer les futures négociations avec l’Etat. Ils se sont félicités également de l’engagement de tous leurs frères qui ont pris part à cette formation de travailler ensemble et d’oeuvrer pour que l’ensemble du Mfdc signe des accords de paix avec l’Etat du Sénégal.
Par Yakhya DIOUF
QUELLE SORTE DE DEMOCRATIE EST LA NOTRE ?
Le président Senghor, en quittant volontairement le pouvoir disait ceci : « Si vous vous adonnez à la démocratie, le pays sera promis à un avenir radieux. »
Le président Senghor, en quittant volontairement le pouvoir, a tenu, dans son dernier message à la nation, le 31 Décembre 1980, à recommander aux sénégalais, la démocratie. En substance, il disait ceci : « Si vous vous adonnez à la démocratie, le pays sera promis à un avenir radieux. »
Nous n’avons pas le droit d’oublier cette parole de sage, quelles que soient les circonstances auxquelles nous seront confrontées. La démocratie et la démocratie seulement pour accéder au pouvoir. Mais quelle sorte de démocratie avons-nous ? Une démocratie s’apprécie surtout à son fonctionnement. La majorité gouverne et l’opposition s’oppose, mais dans l’élégance, le respect mutuel comme cela se passe dans les grandes démocraties tels les Etats-Unis, la France, l’Allemagne ou le Royaume-Uni, par exemple.
Notre démocratie repose sur une constitution, des partis politiques, des élections, des tribunaux, mais aussi sur le parlement dit Assemblée Nationale. Chacun de ces piliers, joue sa partition dans la marche de notre expérience démocratique. La constitution, en tant que texte juridique qui présente des lois et des règles et qui organise l’exercice du pouvoir politique est l’élément fondamental de la démocratie. Les « Toubab » sur qui nous copions presque tout en ont un respect quasi religieux. Il ne la taille pas, ni à la mesure de ceux qui exerce le pouvoir, ni à ceux de l’opposition mais à l’intérêt exclusif du peuple. Cependant, elle doit s’adapter à l’évolution des mœurs. Sa protection est assurée par le conseil constitutionnel.
Tout le monde doit se confronter à ses arrêts. « BUKO DEFE, JAMM AME. » Une démocratie, c’est aussi des partis politiques. Il en existe à foison au Sénégal. Même les grandes démocraties n’en comptent pas autant. Mais cela témoigne tout de même de la vitalité de notre démocratie. Le rôle des partis, entre autres, est d’inviter les citoyens à participer activement à la vie politique. De ce point de vue, la démocratie ne se limite pas au choix des dirigeants. Elle ne se ramène pas à l’obtention d’un résultat politique particulier, comme certains le croient – Président de la République, député ou conseiller municipal – C’est un processus grâce auquel le citoyen s’instruit par sa propre participation.
Aussi, découvre-t-il son aptitude à diriger ; mais en outre concertée au processus gouvernemental – notamment au niveau local – il contribue à son éducation personnelle. Comme l’affirme Aristote, celui qui porte la chaussure sait où elle blesse. Que veut dire le philosophe ? A mon sens, il veut dire par là que, dans une démocratie, celui qui fait le mauvais choix peut en subir les conséquences ; il veut également dire qu’en portant la chaussure on apprend à mieux choisir la prochaine fois. Ou, comme le dit John Stuart Mill, la fin dernière de la démocratie n’est pas de produire des Lois, mais de développer l’entendement des citoyens. Donc, mes chers concitoyens, Attention au choix de 2024 ! « Bu Lèène Kène nax » ! Une démocratie qui fonctionne bien, c’est aussi et surtout des élections régulières et transparentes à date échue. Le calendrier électoral doit être respecté et rigoureusement. Il ne doit obéir à aucun calcul « politicien ». Sous ce rapport, nous devons aspirer à atteindre le niveau, pourquoi pas, des grandes démocraties américaines et européennes.
En matière d’élection, quelle qu’elle soit, du reste, l’attitude de l’électeur est simple. Il doit se dire ceci : « J’échange mon vote contre une promesse contenue dans un « programme » – « Yonu Yokuté » - par exemple : si les dirigeants tiennent cette promesse, je renouvellerai l’échange. Sinon, la prochaine fois – 2024 -, j’échangerai mon vote contre les promesses et le « programme » d’un autre candidat. » Ce modèle de démocratie est logique et sensé, et il tient compte des complexités de la vie moderne.
Par ailleurs, dans une démocratie digne de ce nom, le rôle majeur que doivent jouer les cours et tribunaux doit être sans équivoque. Ici, celui du conseil constitutionnel, épine dorsale de notre vie démocratique, ne doit souffrir d’aucune suspicion. Sur la question d’une « éventuelle candidature », les « sages » sont bien sûr, attendus.
Rappelons qu’une constitution n’est que l’ensemble des lois fondamentales qui dans un pays tel que le nôtre règle l’organisation et les rapports du gouvernement – pouvoirs publics – et qui éventuellement détermine les principes qui régissent les relations entre les gouvernés et les gouvernants – droit de manifester par exemple – Une démocratie, c’est aussi une Assemblée Nationale. Nous l’avons. L’Assemblée Nationale, pour rappel, est un corps législatif dont les membres sont les députés qui représentent l’ensemble de la nation – et pas un président. Elle est investie d’une double mission, qui sont le rôle législatif et le rôle budgétaire.
En effet, elle élabore, amende et vote les Lois, contrôle le budget ainsi que l’action du gouvernement, dans le cadre de la séparation des pouvoirs – Théoriquement – Mais tout de même, elle existe et fonctionne tout bien que mal, en tant qu’institution. Au Sénégal, toutes les institutions fonctionnent sous l’œil vigilant de la presse.
Autrement dit, la liberté de la presse, d’expression qui est une garantie constitutionnelle est une réalité chez nous. Comme on le voit, tous les piliers qui soutiennent une démocratie digne de ce nom, sont bien en place au Sénégal. Dès lors ne peut-on pas dire que le Sénégal est une démocratie ? Si, elle l’est ! Elle est même une démocratie moderne et pluraliste !
Aussi, dois-je marquer mon désaccord avec ceux qui soutiennent que le Sénégal est en recul démocratique. Pas du tout ! Sa démocratie est bouillonnante. Sinon, les EtatsUnis, avec l’invasion du capitole seraient-ils en recul démocratique ? Non quand même ! Comme toute œuvre humaine, la démocratie n’est pas parfaite. Elle est toujours à faire. J’invite les acteurs politiques – moi, je suis loin d’en être un – pouvoir comme opposition, à jouer le jeu avec élégance et démocratie ; mus par un seul souci : Le bien-être et l’intérêt supérieur du Sénégal ; «Ni balles, ni pierres !»
Par Nalla NDIAYE
MACKY SALL ET L’ÉQUATION DU TROISIÈME MANDAT
Les partisans du pouvoir défendront fermement le troisième mandat (n’en déplaise Macky Sall) à l’instar d’une opposition qui lutte farouchement à sa fin
L’ actualité politique sénégalaise est dominée, quasiment depuis la réélection du Président Macky Sall au premier tour des élections présidentielles de février 2019, par ce lancinant débat sur un éventuel troisième mandat que pourrait briguer ou pas l’actuel locataire du palais de Roume ; débat qui, non seulement, pollue l’atmosphère par sa capacité à sursaturer l’espace médiatique mais aussi par la cacophonie qu’il a fini d’installer, chacun des protagonistes des deux camps opposés sur la question tirant la couverture à soi avec force d’arguments ( parfois et bien souvent hélas d’arguties) juridique. Ce qui finit par laisser pantois le sénégalais lamda qui, balloté entre les points de vue des uns et des autres, est comme pris dans un silence et une valse-hésitation qui semble faire croire que tout le monde a raison dans cette affaire. Alors que dans la réalité des faits, plus que de développer un argumentaire neutre éclairé par les principes et visant à de dire le droit rien d’autre que le droit dans le but d’édifier, sans parti pris , l’opinion du plus grand nombre de nos compatriotes, la plupart de ces intervenants qui squattent les plateaux des télé et inondent les ondes des radios ne font que défendre, chacun leur intérêt propre ou celui des groupes d’intérêt dont ils sont les porte-voix. Ces débatteurs acharnés sur l’équation d’un éventuel troisième mandat illustrent de fort belle manière, ce qui, à l’évidence, semble échapper à beaucoup y compris certains d’entre eux : qu’au-delà des faits et actes moteurs des phénomènes, l’objet propre de la politique est la sauvegarde ou la recherche d’intérêts. Chacune partant et parlant de son intérêt personnel avant même qu’il ne soit question de l’intérêt général. Fort de ce constat, les partisans du pouvoir défendront fermement le troisième mandat (n’en déplaise Macky Sall) à l’instar d’une opposition qui lutte farouchement à sa fin.
Aussi, dans ce pays, à l’exception des chefs de confréries et du clergé, la plupart de ceux qui se réclament de la société civile, leaders à la tête des syndicats, les militants autoproclamés des droits de l’homme, les activistes et autres mouvements sont des acteurs politiques revêtus de divers manteaux et qui manipulent, régulièrement, les populations d’une manière éhontée dans cette arène politique parsemée de crocs en jambe et multicolore d’invectives, de dénigrements et d’injures rien que pour la défense d’intérêts personnels. C’est donc presque normal que perdure ce bruitage incessant sur le troisième mandat où ma position n’a aucunement changé depuis ma contribution de 2019. Mon opinion sur cette question reste que sur le plan juridique , le libellé de l’article 27 de la Constitution de 2016 portant sur la durée du mandat présidentiel de cinq ( 05) ans a été diversement apprécié du fait d’une situation juridique portant sur le mandat de sept (07) ans en cours et évocable à tout moment.
Ainsi, selon l’article 27, je cite : « la durée du mandat du Président de la République est de cinq (05) ans. Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ». Considérant les termes de cet article, on peut déduire à contrario ce qui suit : « Nul ne peut faire plus de deux (02) mandats consécutifs » est compris comme : « Nul ne peut faire plus de deux (02) mandats consécutifs de cinq (05) ans» et dès lors, que ledit article ne s’est pas prononcé sur le mandat de sept (07) ans en cours et qu’aucune disposition transitoire n’a été évoquée , on peut affirmer sans risque de se tromper qu’une brèche est ouverte. Macky Sall en profitera-t-il ? « That is the question » comme disent les Anglais ou près de nous : « Môme ak Sounou Borom rék, nio kham». Sur le plan politique, il s’agit de sa parole contre celles des autres.
En effet, ce n’est pas parce qu’il avait déclaré ou promis qu’il allait faire deux (02) mandats dont l’un sept (07) ans et l’autre quatre (04) ans qu’il est tenu de s’y conformer. Si les contextes politiques changent et surtout que (pour rappel, l’objet de la politique est la sauvegarde ou la recherche d’intérêts, son intérêt politique commande de continuer en poursuivant le bail avec son peuple pour mettre en évidence son programme politique et juridiquement, rien ne pourrait l’en empêcher.
En termes clairs, force est de constater que s’il n’y trouve aucun intérêt guidé par les contextes politiques, il va briguer légalement un troisième mandat ; bien cela, certes, n’assure son éventuelle élection car le récent exemple du Président Wade face à la majorité populaire est un fait patent qui demeure non loin de la porte d’à côté. En outre, je rappelle cette compréhension philosophique des promesses et déclarations de nos hommes politiques car si l’histoire ne se répète pas ; constat est fait que de temps à autre elle bégaie. En effet, rappelons d’abord que Léo le poète, premier Président de la République nous avait promis que : « Dakar sera comme Paris en l’an 2000 ».
A l’époque, je me souviens avoir dansé sous les rythmes endiablés du saxophoniste feu Pacheco dans des concerts à travers cette mélodie : « l’an 2000, l’an 2000 : l’an 2000 atoum natanguéla », littéralement : « l’an 2000, l’an 2000 : l’an 2000 sera une année de prospérité ». Nous nous rappelons aussi de l’année « bénie » de 1981 où Abdou Diouf nous avait, longtemps, bercé de déclarations dignes d’un homme politique super engagé dans la gestion des affaires publiques ; année où, président de la république porté au pouvoir à la faveur de l’article 35 de la Constitution d’alors taillé à sa mesure déclarait, je cite : « Dans mon gouvernement, il n’y’aura pas de magouilleurs et de corrompus. Je vais travailler comme dans une maison en verre ».
Et mieux, il créé la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI) pour les châtier bien que cela n’eut empêché ces déboires commis à nos sociétés nationales et autres qui ont abrégé leur existence. Abdoulaye Wade, dans un passé d’opposant au régime socialiste, nous avait promis le kilogramme du riz à soixante frs CFA (60) alors qu’il valait plus de cent frs CFA (100). Plus tard, au rappel de cette promesse au sein du régime de Diouf, il répond qu’il ne serait possible et que le Président Abdou Diouf est allé même au-delà de ses possibilités. En 2000, élu, il s’auto proclame « Président de la jeunesse »; laquelle finit par déserter le territoire pour l’Europe alors qu’il avait promis de milliers d’emplois. Et qu’en sera-t-il de Macky Sall ?
L’histoire nous le dira …. Et pourtant, ils l’ont si bien dit : d’abord un proverbe français , je le cite : « Les paroles n’engagent que ceux qui les écoutent » ; ensuite Charles Pasqua, un homme politique français, l’a assené sous une formule plus abrupte encore : « Les promesses des hommes politiques n’engagent que ceux qui les reçoivent» …
Plus près de nous, mon grand-père Ouolof Ndiaye je cite, l’a affirmé moult fois et sans ambages : « Wakhoum politicien doumassi khoulok kéne », ; traduction littérale: « Je ne disputerai jamais sur les paroles d’un politicien »…
En définitive, seule l’histoire pourra nous édifier sur ce qu’il adviendra du troisième mandat avec le seul sénégalais parmi les quatorze millions que nous sommes à être véritablement en mesure de répondre à cette question. Sinon, bonne lecture et surtout bonne continuation.
MACKY SALL REFUSE DE TRANCHER
Le cocotier n’a pas été secoué. Le nouveau Code électoral, qui va être voté aujourd’hui, va à coup sûr maintenir le statu quo pour bon nombre de questions qui préoccupent les Sénégalais.
Aujourd’hui, l’Assemblée nationale va examiner le projet de loi portant nouveau Code électoral. D’aucuns s’attendaient à ce que le chef de l’Etat tranche les points de désaccords. Mais, Macky Sall a préféré maintenir le statu quo pour ceux-ci et intégrer tout simplement les points consensuels dans le nouveau texte.
Le cocotier n’a pas été secoué. Le nouveau Code électoral, qui va être voté aujourd’hui, va à coup sûr maintenir le statu quo pour bon nombre de questions qui préoccupent les Sénégalais. Ils étaient nombreux à penser que le président de la République allait se positionner en arbitre et trancher les divergences des dialogueurs. Ces derniers lui avaient d’ailleurs filé beaucoup de patates chaudes. Préférant s’en laver les mains, le chef de l’Etat a tout simplement intégré les points consensuels dans le nouveau Code et maintenu le statu quo pour les désaccords. Au nombre de cinq, on peut relever en premier lieu le parrainage pour les élections présidentielle et législatives. Malgré les mises en garde de la Cour de Justice de la Cedeeao, le gouvernement du Sénégal a tenu à le maintenir pour ces deux scrutins précités. Pour ce qui est du bulletin unique, la majorité présente à la table du dialogue a toujours opposé son véto.
Et en refusant de statuer, le Président Sall fait le jeu de la majorité. Pour ce qui est des autorités en charge des élections, c’est également le statu quo. Pas surprenant dans la mesure où les autorités n’ont jamais montré une velléité de changer la donne et de confier l’organisation des élections à une entité neutre. Toujours dans la série de désaccords non tranchées, il faut mettre les articles L31 et L32 du Code électoral existant qui privent les personnes condamnées pour plus de 5 ans d’une inscription sur le listes électorales et par ricochet de toute possibilité de participation en tant que candidat aux scrutins électoraux. Cinquième point de désaccord non réglé, c’est la fixation de la caution. Au niveau de la commission politique, certains voulaient que le montant soit fixé dans le code électoral. Tandis que d’autres ne l’ont pas appréhendé de cette manière. Et faute d’accord, le gouvernement a laisser les choses en l’état. De ce fait, l’ancienne option a été maintenue. Ainsi, la caution va être à chaque fois fixée par le ministère de l’Intérieur au plus tard à 150 jours des élections après concertations avec les partis politiques.
DES BIZARRERIES NOTEES
Par ailleurs, joint au téléphone, le coordonnateur du pôle des non-alignés a confié qu’il y a des bizarreries par rapport à certaines dispositions du nouveau Code. En effet, dit-il, il y a un consensus qui a été acté lors du dialogue politique et qui a été retouché. Il s’agit, selon lui, de l’interdiction d’avoir un double statut c’est-à-dire d’être cumulativement candidat pour les listes départementales et communales. «Dans le texte soumis à l’Assemblée nationale ; je me suis rendu compte que cette interdiction n’est pas mentionnée, alors que c’était un consensus acté», affirme-t-il. Pour ce qui est de la possibilité d’être inscrit à la fois tête de liste proportionnelle de la ville et tête de liste majoritaire de la Commune, poursuit-il, on ne mentionne pas l’interdiction dans le nouveau code électoral. Toujours selon Déthié Faye, lors des concertations, il était prévu en cas d’égalité de suffrage entre deux listes, d’appliquer la moyenne d’âge et de désigner vainqueur la liste qui a la moyenne d’âge la plus élevée. Malheureusement, se désole-t-il, il a été appliqué dans le nouveau Code la moyenne d’âge des têtes de liste en compétition. «Nous pensons peut-être que c’est par inadvertance que ces incohérences sont intervenues. Nous invitons le ministre de l’Intérieur à apporter les rectifications nécessaires afin que les engagements du président de la République soient respectés», a déclaré le coordonnateur du pôle des non-alignés au dialogue politique.
En ce qui concerne les points d’accords pris en compte dans le nouveau Code, on peut relever des innovations majeures dans les domaines suivants : l’établissement et le contrôle des listes électorales, les élections des députés, les élections des conseillers départementaux communaux et de Ville, le vote des personnes handicapées, l’inscription des Sénégalais vivant à l’étranger, l’élection des Hauts conseillers, la proclamation des résultats, les votes hors bureau originel, le nombre d’électeurs par bureau de vote et le nouveau découpage administratif. «Ce projet de nouveau Code intègre différentes préoccupations des formations politiques. Il renforce la confiance entre les acteurs et permet d’élargir et d’approfondir la participation des citoyens à la vie politique», lit-on dans l’exposé des motifs. Et le document de préciser que pour les dispositions transitoires, il a été retenu pour les besoins des élections territoriales de 2022, que certains citoyens utilisent leurs cartes d’électeur dès lors que les données électorales n’ont pas été impactées. Il a été indiqué en définitive que la tenue des élections territoriales en janvier 2022, rend nécessaire le réaménagement du calendrier pour l’élection des Hauts conseillers dont le mandat en cours prend fin le 30 novembre 2021.
«IL Y A PLUS D’HOMOSEXUELS CHEZ LES JOURNALISTES ET LES BANQUIERS»
Interpellé hier par «Lasnews.net» sur l’apparition de l’homosexualité au Sénégal, Ahmed Khalifa Niasse clame avec force détails
Sur le site «Lasnews.net», Ahmed Khalifa Niasse a fait une fracassante révélation, en soutenant que le plus grand nombre d’homosexuels se trouve dans le secteur de la presse et le milieu bancaire. Une déclaration qui risque de relancer la polémique sur la «criminalisation» de l’homosexualité
La promotion de la question Lgbt défraie toujours la chronique. Interpellé hier par «Lasnews.net» sur l’apparition de l’homosexualité au Sénégal, Ahmed Khalifa Niasse clame avec force détails : «Ce que nous savons de l’homosexualité au Sénégal, c’est qu’il y avait un conseiller de presse du Président Senghor qui avait influencé de jeunes journalistes.
Et ces derniers auraient continué la pratique jusqu’à ce jour. «C’est ce qui fait qu’il y a plus d’homosexuels dans le secteur du journalisme et le secteur bancaire», souligne le marabout niassène. Cette déclaration risque de relancer le débat qui fait actuellement rage depuis les manifestions du 23 mai dernier pour la «criminalisation » de l’homosexualité au Sénégal.
Pour rappel, la plateforme de défense des valeurs sénégalaises nommée «And Samm Jikko Yi» avait appelé les Sénégalais à manifester pour demander la criminalisation de l’homosexualité et des pratiques assimilées. Ce rassemblement avait mobilisé toutes les couches socioprofessionnelles, notamment des religieux, les enseignants, les étudiants, de simples citoyens et de simples badauds venus de tous les coins de la capitale pour scander : «Non à l’homosexualité au Sénégal !».
A cette occasion, le syndicaliste Dame Mbodj (enseignant) exigeait le respect par les autorités étatiques de la volonté du peuple en abandonnant cet agenda «immoral et dangereux» qu’elles sont en train de dérouler et l’adoption d’une loi criminalisant l’homosexualité et pratiques assimilées au Sénégal, dans les plus brefs délais. «Si ces deux exigences ne sont pas concrétisées, nous ne reculerons pas. Et ce, jusqu’au péril de notre vie», avait prévenu Dame Mbodji. Et le syndicaliste d’ajouter : «Nous n’attendons rien d’autre que la criminalisation de l’homosexualité. Vous allez le faire d’une manière ou d’une autre. Nous sommes prêts et déterminés à mener le combat jusqu’au bout».
Poursuivant la lecture du message à l’endroit des autorités étatiques, Dame Mbodji dira : «Vous semblez oublier qu’au Sénégal, nous sommes un peuple de croyants. Un pays attaché aux valeurs et autres vertus infaillibles défendues par tous les Prophètes. Des valeurs et nobles vertus que défendent des hommes pétris de qualité et d’humanisme qui ont tout fait pour ce pays, parfois jusqu’au sacrifice de leur vie pour les préserver, au bénéfice du peuple. Nous n’entendons pas laisser périr leur héritage en laissant passer ce qui est plus qu’une forfaiture : le déroulement d’un agenda on ne peut plus satanique».
Pour mettre fin à la polémique, Macky Sall avait rassuré l’opinion : «Tant que je serai Président, il n’y aura pas de légalisation de l’homosexualité». N’empêche, le débat sur l’homosexualité continue d’agiter l’espace public.
AU PREMIER TRIMESTRE, LA MASSE SALARIALE S’EST ETABLIE A 332,4 MILLIARDS DE FCFA
Au premier trimestre 2021, les rémunérations globales ont progressé de 8,4% dans le secteur moderne.
Selon une enquête de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (Ansd) portant sur l’emploi, la rémunération et les heures de travail, la masse salariale dans le secteur moderne s’est établie à 332,4 milliards de Francs CFA au premier trimestre de 2021. Et au même moment, le nombre moyen d’employés dans le même secteur a grimpé de 7,7%.
Au premier trimestre 2021, les rémunérations globales ont progressé de 8,4% dans le secteur moderne. C’est ce que relève l’Ansd dans son enquête publiée le 06 juillet dernier. « Au premier trimestre 2021, la masse salariale dans le secteur moderne s’est établie à 332,4 milliards de FCFA contre 306,6 milliards de FCFA un an plus tôt, soit une hausse de 8,4%. Cet accroissement est consécutif à l’augmentation de la masse salariale dans le secteur de la construction (35,2%) et celui des services (20,2%) », indique-t-on dans le document. Il ressort toujours de l’enquête que l’augmentation de la masse salariale au niveau du secteur des services est principalement liée à l’accroissement des rémunérations dans les activités financières et d’assurance (89,9%), de l’information et la communication (20,7%) et de l’hébergement et la restauration (11,3%).
Cependant, relève l’ANSD, une diminution de la masse salariale a été notée dans l’industrie (-5,2%) sous l’effet de la contraction de celle des activités de fabrication (-9,4%). Sur le même registre, soulignent les enquêteurs, plus de 60% de la rémunération est versée à moins de 42% des effectifs permanents.
En outre, les cadres supérieurs qui représentent 6,9% des effectifs permanents ont perçu 26,2% de la masse salariale de cette catégorie d’agent. «De même, les ouvriers qui représentent près de la moitié des effectifs permanents (49%) au premier trimestre 2021 ont reçu 20,3% de la masse salariale sur la même période. Les techniciens et agents de maîtrise ont, quant à eux, reçu 37,3% de la masse salariale tandis que les techniciens supérieurs ont perçu 16,1% de la rémunération des permanents au premier trimestre 2021 », relève l’enquête qui ajoute qu’une part considérable des rémunérations dans les sous-secteurs de la santé et de l’action sociale (18,9%), de la construction (32,0%), des services de soutien et de bureau (32,4%), de l’enseignement (35,5%), et de celui des activités de fabrication (44,7%) est versée au personnel saisonnier.
Sur la même période, poursuivent les enquêteurs, le nombre moyen d’employés salariés dans le secteur moderne hors administration publique est évalué à 340 105 contre 315 893 un an plutôt, soit une hausse de 7,7% comparativement à celui de la période correspondante en 2020. Cette évolution est consécutive à la forte augmentation des effectifs dans la construction (91,2%) et, dans une moindre mesure, les services (5,7%) et l’industrie (3,1%). «En revanche, il est noté une diminution des effectifs dans le secteur du commerce (- 3,4%). L’augmentation du nombre d’employés dans le secteur de l’industrie est en relation avec la progression des effectifs dans la totalité des sous-secteurs, en particulier dans celui des extractives (13,2%)», indiquent les enquêteurs qui, analysant la répartition du nombre d’employés dans le secteur moderne hors administration centrale, relèvent une prédominance des permanents au premier trimestre 2021.
En effet, un peu plus de 7 employés sur 10 dans le secteur moderne ont le statut de permanent. Sur le dernier point de l’enquête, il est souligné que les heures hebdomadaires moyennes travaillées ont connu une augmentation. «La durée moyenne hebdomadaire travaillée par employé est estimée à 41,6 heures au premier trimestre 2021 contre 41,1 heures au trimestre correspondant de l’année précédente, soit une augmentation de 1,1%», renseigne l’ANSD qui impute cette situation au relèvement des heures hebdomadaires moyennes travaillées dans le commerce (+2,4%), la construction (+1,7%) et l’industrie (+0,1%).
LA CASAMANCE BENEFICIE D’UN PROJET D’ENVIRON 19 MILLIARDS FCFA
Pour sécuriser l’approvisionnement en électricité dans le sud du pays et parer à tout désagrément de rupture continue du service, l’Etat ne compte pas lésiner sur les moyens.
Un accord de financement de près de 19 milliards de FCFA, pour la réalisation du projet de construction de la liaison 225 kV Tanaff-Ziguinchor, a été signé hier entre le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, etle représentant régional d’Eximbank Inde, Selva Kumar. L’objectif, selon le gouvernement, est de sécuriser l’approvisionnement du Sud en électricité.
Pour sécuriser l’approvisionnement en électricité dans le sud du pays et parer à tout désagrément de rupture continue du service, l’Etat ne compte pas lésiner sur les moyens. Le gouvernement a signé hier un accord de financement relatif au projet de construction de la liaison 225 kV Tanaff-Ziguinchor avec le représentant régional d’Eximbank Inde, Selva Kumar, pour un montant de 19 milliards FCFA. Selon le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, ce projet « permettra de boucler Ziguinchor avec le réseau de l’OMVG à partir de Tanaff afin de sécuriser l’approvisionnement électrique du Sud et de parer à tout désagrément de rupture continue de service ».
Pour Amadou Hott, cet appui vient consolider les efforts du ministère en charge des énergies, de la SENELEC et de toutes les autres structures du secteur pour la réalisation de l’accès universel à une énergie durable, de qualité et à moindre coût, conformément aux orientations du chef de l’Etat. «Il me plaît, pour illustrer la présence indienne aux côtés du Sénégal, de rappeler la participation de ce pays ami dans la réalisation de projets et programmes stratégiques dans les secteurs les plus importants de notre développement, notamment l’électrification rurale, avec un investissement d’un montant de 21,5 milliards de FCFA, l’agriculture, avec l’acquisition de 510 tracteurs et divers équipements agricoles et la fourniture de pompes d’irrigation, les transports, avec l’acquisition de plusieurs centaines d’autobus de marques TATA et Ashok Leyland, destinés à la Société Dakar Dem Dikk (DDD), ainsi que l’acquisition de matériels roulants et d’équipements pour les chemins de fer et mis à la disposition du Petit train Bleu ; et bien évidemment la Santé, avec les divers appuis de l’Inde, dans le cadre de la lutte contre la pandémie de la COVID-19 », a-t-il déclaré.
D’après le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, ce financement vient en complément de celui de « 200 millions de dollars US pour la réalisation de la ligne électrique T a m b a c o u n d a - K o l d a - Ziguinchor et des postes associés de Kolda et Ziguinchor dont les travaux sont terminés, avec une mise en service imminente des ouvrages », précisant que ce financement complémentaire d’Eximbank Inde devrait apporter une réponse au risque élevé qui pèse sur la fourniture d’électricité dans la région sud.
Prenant la parole, le Directeur général de la SENELEC Pape Demba Bitèye a annoncé qu’à travers l’accord de partenariat signé entre l’État du Sénégal et Eximbank, le pays de la Teranga dispose désormais d’une ceinture électrique de 225 kilovolts, de sa partie Nord au Sud. « Avec ce financement de 35 milliards de dollars, la zone Sud pourra être alimentée par deux zones à partir de deux sources différentes aussi. Ce qui permet de sécuriser définitivement et de consacrer le désenclavement électrique de la zone Sud. Ce qui fait que le Sénégal dispose désormais d’une ceinture électrique de 225 Kilovolts. Au Nord, on a la ceinture d’une ligne de 225 Kilovolts qui vient de l’Omvs et au Sud, par le financement qui vient d’être bouclé avec Eximbank. Ce qui permettra à la SENELEC de sécuriser définitivement cette zone. Une première dans l’histoire électrique du pays. Car nous venons de couvrir intégralement le pays par les autoroutes de l’électricité », a-t-il dit.
11 AFFAIRES VIDEES, 16 ACCUSES ATTRAITS A LA BARRE
11 affaires inscrites au rôle ont été vidées, cette année, au Tribunal de grande instance (TGI) de Kédougou.
11 affaires inscrites au rôle ont été vidées, cette année, au Tribunal de grande instance (TGI) de Kédougou. Il s’agit de 2 cas de meurtre, 3 cas de trafic international de drogues et de contrebande, 3 cas de trafic international de drogues, 1 cas de trafic intérieur de drogues, 1 cas de tentative de viol sur mineure de moins de 13 ans et pédophilie et 1 cas d’association de malfaiteurs, vol en réunion avec usage d’armes. Ainsi, la plupart des faits incriminés remonte entre 2018 et 2020 dans les sites d’orpaillage traditionnels de Kédougou et concerne 16 personnes de nationalités sénégalaise, malienne, burkinabè et guinéenne.
JUGE POUR TENTATIVE DE VIOL ET DE PEDOPHILIE, THIERNO MOUSSA BA FINALEMENT BLANCHI
Après 4 mois d’emprisonnement, Thierno Moussa Ba recouvre la liberté. Il a été jugé pour tentative de viol sur une mineure et pédophilie. Les faits qui lui ont valu son séjour en prison se sont déroulés le 2 mars 2021, dans le quartier de Ndiormi. Relatant le film de son arrestation, il dit : «j’étais debout, devant mon vélo, en face de l’école. J’attendais des clients à qui j’avais donné rendez-vous. Quelques minutes après, une fille du nom de Diouma Woury Diallo fait irruption, s’arrête à mes pieds et me pose la question : «vous n’avez pas aperçu mon papa dans les parages ?» Soudain, poursuitil, Mamadou Aliou Diallo, cousin de la victime présumée, Diouma Woury Diallo, qui n’était pas loin, sortit de l’ombre. Et me lança : «je t’ai pris. Je vais te faire emprisonner.» Aussitôt Mamadou Aliou Diallo ameuta le voisinage en m’accusant de tentative de viol. Ainsi l’affaire a atterri à la Police, avant que je ne sois déféré au parquet pour tentative de viol», révèle à la barre Thierno Moussa Ba. Interrogée, Diouma Woury Diallo, la présumée victime, raconte la scène : «je cherchais mon père. Quand j’ai trouvé Thierno Moussa Ba à côté du bâtiment, je lui ai demandé s’il ne l’avait pas vu par hasard. Aussitôt, Thierno Moussa a pris mon vélo et l’a jeté dans le bâtiment. J’y suis entré pour le récupérer. C’est en ce moment que les gens sont venus à mon secours. Thierno Moussa Ba s’est empressé de nouer son pantalon», confie-t-elle. Dans sa plaidoirie, l’avocat de la défense s’est appesanti sur le Certificat médical qui précise qu’il n’y a pas eu de rapport sexuel. Puis, martèle-t-il ; «aucune trace de sperme n’a été constatée sur son corps». Au vu de ces éléments, le Procureur de la République a demandé la relaxe de l’accusé. Requête à laquelle le Tribunal a accédé. A la suite des délibérations, Thierno Moussa Ba est acquitté par la Chambre criminelle.
RESPECTIVEMENT 15 ET 10 ANS DE RECLUSION CRIMINELLE CONTRE SALIF SIDIBE ET FOUSSEYNI SIDIBE, ARRETES POUR TRAFIC INTERNATIONAL DE DROGUES
Le 7 juin 2019, Salif Sidibé a été alpagué dans son jardin. Alors que son frère, Fousseyni Sidibé, a été arrêté dans sa chambre dans le même village de Bantaco. Il détenait 75 g de drogues, un ciseau et une somme de 55 mille francs. Jardiniers de profession, Fousseyni et Salif Sidibé sont tous deux sont de nationalité malienne. En effet, ils utilisaient leurs jardins comme leurre pour pouvoir mener leurs activités criminelles, alimentés par des barons du Mali. La Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Kédougou a condamné Salif Sidibé et son frère Fousseyni Sidibé, poursuivis pour trafic international de drogue, à 15 ans et 10 ans de réclusion criminelle. Ces deux jardiniers de profession ont été infiltrés par des policiers en civil, qui les ont filés pendant plusieurs jours.
ALPAGUE POUR TRAFIC INTERNATIONAL DE DROGUE ET DE CONTREBANDE ABDOU TRAORE DIALLO ECOPE DE 10 ANS DE RECLUSION CRIMINELLE
Première affaire vidée par la Chambre criminelle de Kédougou, Abdou Traoré Diallo, accusé de trafic international de drogues et de contrebande, écope de 10 ans de réclusion criminelle. Les faits remontent au 7 juillet 2020 où Abdou Traoré, un jeune mécanicien établi à Sam¬bran¬dougou, a été pris en flagrant délit dans son atelier par la Douane des frontières. Un jour, la personne à qui appartenait la drogue était venue chez Traoré pour réparer sa moto. En l’absence d’Abdou, ce sont ses apprentis qui avaient révisé la moto du trafiquant. La tâche effectuée, le propriétaire de l’engin remet 1000 francs Cfa à ces derniers et repart. En cours de route, la moto est à nouveau tombée en panne, poussant son conducteur à revenir à l’atelier de Abdou Traoré. Il a pris une autre moto dont le propriétaire se nomme Fadiata. La Douane s’est ensuite transportée sur les lieux au moment où le propriétaire de la moto tombée en panne répondait au téléphone. Quand les gabelous lui ont demandé les papiers de la moto, ce dernier a pris la fuite. Lors de l’enquête préliminaire, Abdou Traoré Diallo avait reconnu les faits, avant de les nier en bloc le jour du procès. Après les réquisitoires, le président de la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Kédougou a finalement prononcé une peine d’emprisonnement de 10 ans ferme et d’une amende de 4 millions de francs Cfa contre Abdou Traoré Diallo.
RECONNU COUPABLE DE MEURTRE, EL HADJ NDIAYE CONDAMNE A 15 ANS DE TRAVAUX FORCES
Détenu pour meurtre, le sieur El Hadj Ndiaye écope d’une peine de 15 ans de travaux forcés. Quant à Moustapha Sène, inculpé pour le même chef d’accusation, il bénéficie d’un report à cause de l’absence de son avocat.
LA QUASI-TOTALITE DES MALFRATS RESIDENT DANS LES SITES D’ORPAILLAGE
A noter que la plupart de crimes datant entre 2018 et 2020 sont commis dans les sites d’orpaillage, ces endroits où les gens n’ont de dieu que pour l’or, quitte à sacrifier ou commettre des atrocités dont le meurtre. Malgré les patrouilles régulières des Forces de l’ordre, certains parviennent à passer entre les mailles du filet. Pour preuve, pas plus tard que lundi dernier, les habitants du village de Djindi, situé dans la commune de Bandafassi, à seulement 15 km de Kédougou, ont passé la nuit dans l’émoi et la consternation. En effet, aux environs de 17h, sur le chemin du retour de leur «dioura» (cite d’orpaillage), deux jeunes ont été abattus de sang-froid par 6 braqueurs armés jusqu’aux dents. Les malfaiteurs ont emporté avec eux de l’argent et des téléphones portables qu’ils ont arrachés à leurs victimes. Une enquête a été ouverte et les fugitifs sont activement recherchés par la Brigade de la Gendarmerie.
10% DE LA SUBVENTION AFFECTÉS AUX INTRANTS ORGANIQUES
Dans le cadre de la promotion de l’agroécologie, le ministre de l’agriculture a annoncé la mise à disposition d’une partie de la subvention pour l’achat d’intrants organiques pour la promotion de l’agriculture durable et écologique
L’Etat du Sénégal a décidé d’affecter 10% de la subvention agricole à l’agroécologie. Le ministre de l’agriculture et de l’économie rurale l’a annoncé à l’occasion de la présentation du prix de la commune la plus écologique en Afrique de l’Ouest par le maire de Ndiob et la dynamique pour une transition agro écologique au Sénégal (DTAES).
Dans le cadre de la promotion de l’agroécologie, le ministre de l’agriculture a annoncé la mise à disposition d’une partie de la subvention pour l’achat d’intrants organiques pour la promotion de l’agriculture durable et écologique. « Je vous avais dit que j’avais une petite bonne nouvelle pour vous, c’est que cette année on va essayer de mettre 10% de la subvention, c’est acté, c’est fait», a annoncé Moussa Baldé.
Le ministre de l’agriculture et de l’économie rurale (MAER) recevait une délégation des membres de la DTAES (Dynamique pour une transition agro écologique au Sénégal) venu lui présenter le trophée de la commune la plus écologique en Afrique de l’Ouest décerné à la commune de Ndiob. Un cadre qui regroupe une trentaine de membres issus de la société civile, des institutions de recherches nationales, de l’UCAD, de l’IPAR (Initiative prospective agricole rurale), Cicodev Afrique (Institut Panafricain pour la Citoyenneté, les Consommateurs et le Développement).
Une part qui, selon le ministre pourrait être revue à la hausse, si les résultats sont probants. Pour cela, Moussa Baldé invite les acteurs de l’agroécologie à accompagner le ministre dans le suivi et l’évaluation afin que le plaidoyer puisse après être porté au plus haut niveau. « Donc, nous sollicitons votre accompagnement, vos conseils, le suivi pour que demain on puisse dire à l’autorité voilà les 10%, on a bien fait de les mettre là et on pense qu’il faut augmenter à 20%, 30% » leur a-t-il dit. Un acte salué par Mariam Sow, qui concrétise un engagement pris par le ministère dans le sens de la promotion de cette forme d’agriculture durable et respectueuse de l’écologie, «nous vous remercions d’avoir honoré votre parole en mettant à la disposition de tous les producteurs engagés dans l’agroécologie 10% de la subvention autour des fertilisants pour des fertilisants organiques. Don, nous saluons l’acte» a dit la Secrétaire exécutive de ENDA PRONAT.
La militante écologique a ainsi demandé au ministre de porter le plaidoyer pour que le document produit par les acteurs de la DTAES soit adopté et appuyé par les autorités. Mme Sow a souligné le leadership du Sénégal dans ce domaine, notamment par la vision anticipative de l’Etat mais aussi des chercheurs et des nombreux organismes pour une agriculture durable. Pour elle, ces deux prix obtenus par le maire de Ndiob avec l’engagement des communautés montrent que «notre pays aujourd’hui, de par son anticipation depuis plusieurs années, de par l’engagement des ONG, de la Société Civile de sa recherche, est aujourd’hui un pays leader cela en plus de l’engagement du président de l’agroécologie un 4ème axe».
Pour le maire de Ndiob, cette distinction est fruit de l’engagement de la communauté et d’un «faisceau d’initiatives porté par tous les acteurs». C’est le couronnement d’un ensemble d’activités qui participent à la protection de l’environnement et de l’écologie «c’est ce que quelque part on a appelé les éco-activités. Il n’y avait pas seulement l’agriculture, il y avait d’autres initiatives dans le reboisement, la transformation, les foyers améliorés autant d’activités qui concourent à la protection de l’environnement et à l’écologie», a dit le maire de Ndiop par ailleurs, président du Conseil d’Administration de la société de la grande muraille verte. Les acteurs comptent organiser une grande fête en l’honneur de toute la communauté de Ndiob et de son maire afin que l’exemple fasse tache d’- huile dans les autres communes.