Bernard Tapie, atteint d'un cancer depuis 2017, est décédé, dimanche, à l'âge de 78 ans, a annoncé sa famille dans un communiqué. Retour sur la vie bien remplie d’un homme d’affaires touche-à-tout qui a autant agacé que fasciné, qui a réussi et échoué, toujours avec la même gouaille.
L'ex-ministre et homme d'affaires Bernard Tapie est décédé des suites d'un cancer, dimanche 3 octobre, à l'âge de 78 ans, a annoncé sa famille dans un communiqué publié par le journal La Provence.
Sur BFM TV, le Premier ministre, Jean Castex, a dit "s'incliner devant la mémoire de Bernard Tapie".
"La première image qui me vient c'est celle du combattant, pour ses idées, ses convictions. Il a toujours été très engagé contre l'extrême droite, mais surtout pour des causes, son club, sa ville, l'entreprise aussi. Bref un homme très engagé qui a tout donné et je crois qu'on l'a vu aussi contre la maladie. Il a lutté pied à pied, comme le combattant qu'il a toujours été. Je m'incline à la mémoire de Bernard Tapie", a déclaré le chef du gouvernement à la presse.
"Pas une catastrophe"
“Quand on a 70 ans et plus, il faut accepter qu’à un moment donné on va aller vers l’épreuve ultime qu’est la mort.” Les mots sont de Bernard Tapie lui-même, lors d’une interview donnée à France 2 en novembre 2017. “Nanard”, comme il se nommait lui-même, s’en est donc allé, dimanche 3 octobre, des suites d’un cancer de l’estomac et de l’œsophage. Cette maladie, qu’il prenait comme “une épreuve supplémentaire”, aura finalement eu raison de lui.
Mais mourir, pour Bernard Tapie, ce n’était “pas une catastrophe”. “J’ai vécu d’une manière incroyable, formidable. Chanceux, j’ai connu des moments de bonheur inimaginables”, expliquait-il, comme pour faire le bilan.
Difficile de saisir un seul et unique Bernard Tapie. Celui qu’on appelle “le boss” à Marseille est un touche-à-tout : il a soulevé la Coupe aux grandes oreilles, a réussi en affaires, a chanté, est allé en prison, a tenu tête à Jean-Marie Le Pen, a fait du théâtre, a été ministre de François Mitterrand, et encore bien d’autres choses.
Bernard “Tapy” cherche sa voix
Figure populaire, Bernard Tapie naît en 1943 au sein d'une famille modeste. Un père ouvrier ajusteur-fraiseur et une mère aide-soignante, à mille lieux de celui qui fera partie des plus grandes fortunes françaises dans les années 1980. “Vous ne vous rendez pas compte, ma salle de bains quand j’étais môme, c’était une cuvette dans la cuisine”, expliquait-il dans une interview au Monde en 2017. “Le rêve, c’était d’aller dans une HLM ! Mais mes parents m’ont donné tellement d’amour, j’étais heureux comme personne.”
Pendant les années 1960, le jeune homme cherche sa voix. Il effectue brièvement ses premiers pas dans le monde du sport en tant que pilote de Formule 3, mais l’aventure prend fin après un grave accident qui lui vaut quelques jours de coma. Il s’essaie ensuite à la musique. En 1966, c’est donc un certain “Bernard Tapy” qui sort trois 45 tours avec des chansons qui ne sont pas restées dans les annales. Mais il y croit et déjà sa jaquette de vinyle donne le ton : cette courte biographie présente un homme qui ”a monté une affaire industrielle qui marche très fort et [qui] possède le don particulier de réussir tout ce qu’il touche''.
Les années 1960 lui donneront raison. En 1967, Bernard Tapie vend des téléviseurs à Paris, puis rachète le magasin dans lequel il travaillait. Une entreprise couronnée de succès qui lui donne le goût de poursuivre dans ce milieu. Quelques années plus tard, en 1975, il crée donc – avec deux autres personnes – Cœur assistance et Cœur assistance-distribution, deux sociétés qui fournissent un service de secours rapide aux personnes atteintes de problèmes cardiaques. Cette entreprise est aussi celle de ses premiers ennuis judiciaires, même si à l’époque une journaliste du Monde interroge : “N'a-t-on pas voulu, peut-être hâtivement, faire de l'échec de Cœur-Assistance une affaire Tapie ?”.
Un homme d’affaires sur tous les fronts
Bernard Tapie, homme d’affaires, c’est l’histoire de sa vie. Interviewé en 2010 au Salon des entrepreneurs, il se définit lui-même comme “le gourmand qui, devant la carte du restaurant, a envie de tout manger”. Et de l’appétit, il en a dans les années 1980. L’homme d’affaires se spécialise dans la reprise, parfois pour 1 franc symbolique, d’entreprises en difficulté financière.
Son groupe prend de l’ampleur, et couvre des secteurs aussi divers que le pesage (avec l’entreprise Testut), les équipements sportifs (Look), les piles électriques (Wonder), la vente par correspondance (Manufrance)... En quelques années, Bernard Tapie reprend une cinquantaine de sociétés – ce qui lui vaut le surnom de “Zorro des entreprises” –, mais ces dernières connaissent des fortunes diverses : certaines sont finalement liquidées, d’autres revendues à un prix plus fort qu’à leur reprise.
Pour faire fortune, “Nanard” mouille le maillot en affaires comme dans le sport. Il allie d’ailleurs les deux lorsqu’il reprend La vie claire, une entreprise dont il veut redorer l’image, en sponsorisant une équipe cycliste. Il fait signer Bernard Hinault – qui a loué en 2017 “la grande force mentale” de l’homme d’affaires – en tant que leader, avec un certain succès : en 1985, celui qui est alors quadruple vainqueur du Tour de France remporte sa cinquième Grande Boucle. L'année d'après, ce sera au tour de Greg LeMond, toujours sous le maillot La vie claire.
Les affaires, Bernard Tapie en fait aussi à la télévision : son visage apparaît de plus en plus à l’écran, les médias sont friands de sa gouaille. Alors, en 1986-1987, il finit par créer et présenter Ambitions, une émission où il aide en direct – et avec un savoir-faire en matière de mise en scène – à la réalisation d’une entreprise ou à la concrétisation d’un projet de construction, comme un complexe touristique dans le Sud. “Il ne se passe pas un jour sans que quelqu’un me dise : ‘C’est en voyant Ambitions que j’ai eu envie de faire mon entreprise.’”, dira-t-il au Monde en 2017.
Du business à la télévision, mais aussi dans les écoles. Fort de son succès, Bernard Tapie crée dans les années 1980 plusieurs écoles de commerce, financées par ses fonds propres – la première à Béziers en 1986 –, des établissements réservés uniquement aux jeunes au chômage ou sans formation scolaire. L’objectif ? “Insérer rapidement ces élèves sur le marché du travail en leur apprenant le maximum de techniques de vente et de commerce”, rappelle Midi Libre.
Et dans le commerce, “Nanard” sait faire recette. Lui, cet amateur des coups de publicité réfléchis. Certains plutôt réussis, comme quand il s’agit de faire la promotion des piles Wonder pour relancer l’activité de son entreprise. D’autres un peu moins, comme lorsqu’il rachète, puis revend, au début des années 1980 les châteaux possédés en France par l’empereur autoproclamé de la République centrafricaine Jean Bedel Bokassa – qui les récupérera finalement en justice – pour faire don des recettes à l’Unicef. Cette histoire donne lieu en 1983 à une interview qui dit tout de l’ambivalence de l’homme d’affaires. “On ne sait plus trop si c’est sincère, si c’est un coup de démagogie, de pub, l’argent à l’Unicef”, l’interroge le journaliste Hervé Chabalier. “C’est peut-être tout en même temps”, lui répond simplement Bernard Tapie.
Foot, politique et Guignols de l’Info
En 1986, “Nanard” allie les affaires à sa passion pour le football. À 43 ans, il devient président de l’Olympique de Marseille, qu’il souhaite faire revenir “le plus vite possible” sur le podium de la Ligue 1. Et dans la foulée de son expérience réussie dans le cyclisme, il gagne son pari sur les pelouses : l’OM remporte successivement quatre championnats de France entre 1989 et 1992. Mais pas que : il reste aussi certainement “à jamais le premier” dans le cœur des supporters du club marseillais, qui ont apporté leur soutien à leur “boss” lorsqu'il fut atteint d'un cancer. Pour eux, Bernard Tapie a permis à l’OM de remporter la Ligue des Champions en 1993, la seule à ce jour gagnée par un club français. Une réussite qui va poursuivre Bernard Tapie, au point qu’en 1998, après la victoire des Bleus face au Brésil en finale de Coupe du monde, un certain Didier Deschamps lui rend hommage : “On lui doit beaucoup, et c’est vrai que là-bas (à l’OM, NDLR) on a pris une mentalité de gagnants.”
Bernard Tapie continue de “croire en son étoile”, comme il le chantait en 1985. Cinq ans plus tard, il reprend l’entreprise Adidas, une société, comme pour La vie claire, à la croisée du milieu des affaires et du monde du sport. “Je suis tombé sur l'affaire de ma vie”, déclare-t-il en 1990, sans se douter à ce moment-là que ce sera aussi l'affaire judiciaire de sa vie.
Parallèlement à ses activités de businessman et de dirigeant dans le football, Bernard Tapie connaît une ascension fulgurante sur la scène politique. Repéré par François Mitterrand, il est élu député des Bouches-du-Rhône, en 1989, puis conseiller régional, puis nommé ministre de la Ville, en 1992. Une décision qui fait grincer des dents au Parti socialiste.
Comme en affaires, l’homme politique garde son franc-parler, et fait de sa candidature un cheval de bataille contre le Front national, Jean-Marie Le Pen en tête. En 1989, Bernard Tapie en vient même à intimider ce dernier lors d’un débat, tout en lui disant : “C’est pas parce que vous avez une grande gueule et que vous affirmez fort quelque chose que c’est vrai”. Puis lors des élections régionales en 1992, il n’hésite pas à insulter les électeurs et le président du FN – “C’est parce qu’on déculpabilise ceux qui se trouvent une bonne raison qu’on a un Front national si fort, car si Le Pen est un salaud, ceux qui votent pour eux (sic) sont des salauds” – ce qui lui vaudra une plainte en retour du président du parti.
C’est cette personnalité haute en relief qui vaut certainement à Bernard Tapie d’apparaître dans Les Guignols de l’info. Sa marionnette en latex, c’est un personnage physiquement bling-bling et franc du collier, qui envoie un “salut, bonhomme !” à chaque entrée sur scène. Une caricature rendue populaire pour toute une génération aussi avec la chanson “La combine à Nanard”. Mais le principal intéressé a peu apprécié sa marionnette. “C'est très con de me montrer avec des gourmettes, des montres en or… J'en ai jamais eu”, disait-il au journal Le Figaro en 2015. Avant d’avouer “bien aimer ‘sévèrement burné’ (l’expression que disait souvent sa marionnette, NDLR), surtout depuis que j'ai compris ce que cela voulait dire. Je me marre !”.
“C’est toujours le gangster qui contrôle l’affaire”
Mais l’ascension de Bernard Tapie va être stoppée en plein vol par de nouveaux ennuis judiciaires. En 1993, un an avant qu’il ne quitte la présidence de l’OM, il se trouve face à “l’affaire VA-OM” – qui lui vaut finalement de passer 165 jours en prison –, affaire qui porte le nom d’un match de football où il aurait été proposé des sommes d’argent à des joueurs de Valenciennes afin qu’ils lèvent le pied face au club marseillais. Devant le tribunal en 1995, Bernard Tapie dira à propos de cette affaire : “Tout le monde a menti dans ce procès, mais moi j’ai menti de bonne foi”. Une morale singulière qu’il a défendue ensuite en 2017, en déclarant au Monde : “C’est pas le mensonge qui est grave, mais la tromperie”.
C’est d’ailleurs de tromperie que Bernard Tapie s’estime victime au début d’une autre affaire, celle l’opposant au Crédit Lyonnais, qui commence en 1992 – quand l’homme d’affaires entre au gouvernement – avec la mise en vente de l’entreprise Adidas. Réalisée en 1993, cette cession va être contestée pendant des années par Bernard Tapie, à qui un arbitrage donne raison en 2008. Arbitrage qui est lui-même remis en cause quelques années plus tard, et Bernard Tapie est définitivement condamné en 2017 à rembourser la somme de 404 millions d'euros.
Pendant ces affaires, Bernard Tapie fait une parenthèse musicale toute en ironie aux côtés du rappeur Doc Gyneco en 1998, où tous deux chantent ce refrain : “Dans le foot, les affaires, le rap, les ministères, c’est toujours le gangster qui contrôle l’affaire”.
À la fin des années 1990 et durant les années 2000, l’homme se reconvertit comme acteur au théâtre, il écrit des livres et joue dans des téléfilms. Il fait quelques incursions dans le milieu des affaires, en achetant notamment en 2010 un yacht de luxe qu’il rénove pour le mettre en location. La même année, il répond à un auditeur de France Inter au sujet de ses ennuis judiciaires : “Il est très difficile d’être en même temps dans une carrière politique, dans une carrière sportive, dans une carrière industrielle, de passer de l’une à l’autre sans que de temps en temps, évidemment, on commette des fautes”. Puis, de déclarer, après avoir fait un bilan de ses réussites : “Bref, disons que j’ai pas fait que des choses pas bien.”
En 2017, Bernard Tapie avait toujours autant de satisfaction à l’heure du bilan de sa vie. Au Monde, il déclarait : “Qu’est-ce que j’ai pas fait ? À ma place, tu ne peux pas te dire que t’as pas été pourri gâté par la vie. [...] L’idée de mourir, ça ne me fait pas chier du tout. La mort, c’est la consécration de la vie pour moi.”
BLAISE SENGHOR, UN CINÉASTE ET DIPLOMATE PEU CONNU AU SÉNÉGAL
A Dakar, tout le monde ou presque est passé une fois devant le Centre culturel Blaise Senghor. Mais, peu de gens peuvent dire quelques mots sur le parrain de cette structure socioculturelle située sur le boulevard Dial Diop
A Dakar, tout le monde ou presque est passé une fois devant le Centre culturel Blaise Senghor. Mais, peu de gens peuvent dire quelques mots sur le parrain de cette structure socioculturelle située sur le boulevard Dial Diop, à côté de l’École nationale d’administration et en face du grand portail du lycée Blaise Diagne de Dakar. Pourtant depuis 1976, la bâtisse porte le nom de cet intellectuel sénégalais qui a mené d’intenses activités durant sa courte vie.
Né le 30 mai 1932 à Joal, au Sénégal, Blaise Senghor est décédé le 6 octobre 1976 à Paris, en France. Il avait 44 ans. Mais, la carrière de Blaise a été riche : il fut réalisateur, assistant metteur en scène, Conseiller technique au Ministère de l’Information et à l’Ambassade du Sénégal à Paris. Il a également été Ambassadeur délégué permanent du Sénégal auprès de l’Unesco à Paris, Vice-président du Conseil exécutif de l’Unesco. De même, il a plusieurs fois représenté son pays à des conférences et festivals internationaux.
En mai 2001, la Direction du Centre culturel Blaise Senghor avait consacré des journées dédiées au parrain de cette structure, un véritable rendez-vous de diverses manifestations nationales durant six jours d’activités culturelles appelées « Premières journées du parrain ». Un moment intense de commémoration et de souvenir de ce fils de Joal. « C’est l’occasion de mettre quelque chose derrière le parrain pour que les gens découvrent la personne de Blaise Senghor qui était un homme libre. Aujourd’hui, vous nous rendez fiers, nous, sa famille », se réjouissait Christian Basse, un neveu de Blaise Senghor.
La veuve du parrain, Michelle Guittet Senghor, présente à Dakar pour l’occasion, avait accepté de nous parler avec fierté de son défunt époux. « Je suis très étonnée que l’on connaît tant le nom de mon mari à travers le Centre culturel. Cela me fait plaisir de venir assister à cet événement. C’est un plaisir aussi pour mes enfants… », confiait-elle au cours d’une rencontre à l’île de Gorée. Mme Senghor a retracé l’itinéraire du cinéaste et diplomate Blaise avec qui elle a eu deux enfants : Richard Wagane et Valérie Dior.
Après des études secondaires au lycée Van Vollenhoven, Blaise Wali Antoine Marie Senghor, de son vrai nom, rejoint Paris pour y terminer ses études. Il y décrocha une Licence en Lettres, un Dess de Langue et de Littérature classique (option Philosophie) et un diplôme de réalisation, production et régie cinéma. Son épouse, Michelle Guittet, une Française rencontrée en 1959 à la Cité universitaire de la capitale française, terminait, elle aussi, ses études en Arts décoratifs. « Blaise était, cette année-là, à l’Idec, l’École de cinéma de Paris. Chaque dimanche, on allait danser à la Cité universitaire. C’est là-bas où nous nous sommes connus (…) », se souvient-elle.
Le mariage est célébré en 1961. Puis, ce fut la découverte du Sénégal, la même année, pour Michelle Guittet devenue Mme Senghor. Blaise Senghor, en sa qualité de producteur délégué du film « Liberté 1 », tourné avec le cinéaste Yves Ciampi, a séjourné trois mois dans son pays natal en compagnie de sa femme. Elle fait alors la connaissance de sa belle-famille dont Hélène Senghor, mère de Blaise. À son retour en France, ce dernier fut victime d’une hémorragie cérébrale et se voyait contraint de s’éloigner des plateaux de tournage. Entre-temps, il avait quand même réussi à réaliser des documentaires comme « Le grand Magal de Touba ».
Ours d’argent au Festival de Berlin
Parmi les prix remportés par les documentaires de Blaise Senghor, son épouse rappelle l’Ours d’argent reçu au Festival de Berlin. « Après son attaque cérébrale et le diagnostic des médecins, il ne pouvait plus faire de film. Alors, son intérêt pour l’art et le cinéma, il l’a tourné vers ses activités au bureau de l’Ambassade du Sénégal à Paris. Ensuite, Blaise Senghor fut très actif à l’Unesco. Il lui arrivait souvent d’aller à Genève, à l’Onu, dans le cadre de ses activités », a raconté son épouse. A côté de sa fonction, l’homme avait aussi monté une société de production de cinéma.
Rencontrée à Gorée, dans la maison acquise par Blaise, Mme Senghor garde encore en souvenir les premiers contacts avec sa belle-famille. Elle passait souvent ses vacances de Noël à Dakar, accompagnée de son fils, Richard Wagane, et de sa fille, Valérie Dior, chez la sœur de Blaise Senghor. Aujourd’hui, ses enfants vivent et travaillent à Paris.
« Ma fille était jeune à l’époque et ne connaît pratiquement son père qu’à travers les photos et ce que je lui raconte. Ensemble, nous avons séjourné à Gorée en 1990 et 1991. Actuellement, nous rénovons la maison », poursuivait alors Michelle Senghor. Cette demeure, précisait-elle, appartenait à la grand-mère de Blaise Senghor, une Goréenne.
« Blaise Senghor savait défendre son pays et l’Afrique »
« Notre amitié était de longue date. J’ai fait la connaissance de Blaise Senghor dans les années 50 alors qu’il était étudiant à Paris. J’avais été séduit par sa gentillesse naturelle, sa grande bonté, la curiosité de son esprit et son acharnement au travail ». Ce témoignage est d’Amadou Mahtar Mbow, alors Directeur général de l’Unesco. Le Conseil exécutif de l’institution spécialisée de l’Onu rendait hommage, le 11 octobre 1976, à Blaise Senghor qui venait de disparaître cinq jours auparavant. Le défunt était alors Ambassadeur délégué permanent du Sénégal auprès de l’organisme qu’il dirigeait.
En mai 2001, l’ancien patron de l’Unesco se rappelait encore de l’illustre disparu. « Il est parmi les Sénégalais qui ont le plus défendu les intérêts de son pays. Il a joué un rôle important dans une période où l’Afrique affirmait sa personnalité dans le cadre des instances internationales. Il a œuvré pour l’expansion des cultures africaines, de l’éducation, de la technologie… », confiait M. Mbow, magnifiant alors l’attribution du nom de celui qui fut son « collègue, ami et frère » au Centre culturel africain de Dakar devenu Centre culturel Blaise Senghor.
Selon Amadou Mahtar Mbow, c’est une belle manière de perpétuer sa mémoire parce que cet homme, mort à l’âge de 44 ans, était peu connu dans son pays.
« Très attaché à sa tradition, il appréciait l’art dans toutes ses sensibilités ; ce qui lui avait fait opter pour le cinéma, un art complet, moyen d’expression lui permettant de servir son peuple, de faire apparaître, dans de grandes fresques historiques, l’héroïsme des combats de l’Afrique », soulignait, en 2001, l’ancien Ministre sénégalais de l’Éducation nationale et ancien patron de l’Unesco, lors de l’ouverture des premières journées dédiées au parrain du Centre culturel Blaise Senghor.
Avant de rencontrer Blaise Senghor à Paris, Amadou Mahtar Mbow dit avoir connu son père, un commerçant de Joal, qui venait à Dakar durant la Seconde Guerre mondiale. M. Mbow connut ensuite le fils dans les années cinquante, alors qu’il faisait Lettres classiques à la Sorbonne, à Paris.
« En 1965, Blaise Senghor est entré à l’Unesco comme délégué permanent-adjoint du Sénégal. En 1966, nous nous sommes retrouvés à la 14e Conférence générale de cette organisation. Je fus élu membre du Conseil exécutif et Blaise me remplaçait pendant mon absence et m’assistait à Paris. Il était mon suppléant jusqu’en mai 1970, date de ma démission du Conseil exécutif de l’Unesco. Lorsque j’étais devenu Sous-directeur général chargé de l’Éducation, Blaise Senghor a continué mon mandat avant d’être élu membre du Comité exécutif en octobre 1970… », se souvient, ému, M. Mbow qui fut élu, le 30 novembre 1974, à la tête de ce prestigieux organisme onusien dont le siège est à Paris.
De 1965 à sa mort, en 1976, Blaise Senghor, l’enfant de Joal, a cheminé avec son « frère » Amadou Mahtar Mbow, le natif de Louga, dans les instances de l’Unesco. Ainsi, dans le discours d’hommage que le Professeur Mbow avait rendu à son compatriote disparu, devant le Conseil exécutif de l’Unesco, il soulignait que Blaise Senghor aura participé activement, pendant plus de 10 ans, à la vie de l’organisation onusienne, et c’est un sort bien injuste qui met un terme à la carrière d’un homme qui n’avait que…44 ans.
par Jean-Baptiste Placca
LES CHEFS D'ÉTAT ET LES PUTSCHISTES
Il est temps de traiter et les causes et les conséquences. Ne pas tolérer les retouches de convenance d’une Constitution pour s’octroyer un troisième mandat, puis venir ensuite condamner un putsch qui en résulterait
À la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies, le président Muhammadu Buhari du Nigeria a déclaré, en fin de semaine dernière [vendredi 24 septembre], que les acquis démocratiques de ces dernières décennies, en Afrique de l’Ouest, s’effritaient peu à peu, avec le retour des coups d’État, dont certains sont motivés par les changements unilatéraux de Constitution, initiés pour supprimer la limitation des mandats. Ce discours de franchise n’est-il pas admirable ?
Admirable, peut-être. Mais, dans la suite de ce petit paragraphe de son discours, l’admirable et le déplorable s’enchevêtrent quelque peu. L’Afrique de l’Ouest, à une petite exception près, était, jusqu’à il y a peu, presque plaisante à voir, à la différence du troublant tableau que présente l’Afrique centrale, où cinq chefs d’Etat totalisaient, avant la mort du maréchal Déby, plus de deux cents ans au pouvoir.
Les constats du président Buhari sont justes : entre les manipulations douteuses des Constitutions, la propension de certains politiciens à recourir à la rue pour se faire la courte échelle vers un pouvoir qu’ils peinent à conquérir dans les urnes, tous les ingrédients sont réunis pour rendre le terreau fertile à des putschistes en puissance qui, sans broncher, assistaient, au garde-à-vous, aux excès des privilégiés du pouvoir.
Ces signaux d’alerte ont-ils pu échapper au président Buhari ?
Non ! Comme les plus sérieux de ses pairs, il savait et pouvait agir, intervenir pour empêcher ces putschs prévisibles. Et tous invoqueront la souveraineté des Etats, pour justifier d’avoir laissé faire. Mais de quelle souveraineté s’agit-il, lorsque les défaillances de ces Etats sur des pans entiers de leurs frontières, laissent le champ libre aux jihadistes, parfois sur plus d’un millier de kilomètres, pour frapper, quand ils veulent, chez le voisin ? C’est de responsabilité qu’il s’agit, ici. Il ne sert à rien d’aller tenir à l’Onu un langage de vérité, si l’on n’a pas été capable de prévenir un homologue qui s’égarait. Alpha Condé devrait leur en vouloir de l’avoir laisser couler à pic !
LA FRANCE PEUT-ELLE RÉINVENTER SA RELATION AVEC L'AFRIQUE ?
Une semaine avant le sommet de Montpellier, certains se posent la question de la sincérité de la démarche française. Bienvenu Matumo, membre de la Lucha en RDC, et Fou Malade, représentant de Y'en a marre au Sénégal se prononcent
La France peut-elle réinventer sa relation avec l'Afrique ? Une semaine avant le sommet de Montpellier, certains se posent la question de la sincérité de la démarche française. Bienvenu Matumo, membre de la Lucha en RDC, et Fou Malade, représentant du mouvement Y'en a marre au Sénégal, étaient les invités du Journal Afrique.
CHOC DES ÉLITES AFRICAINES À PROPOS DU SOMMET AFRIQUE-FRANCE
Le sommet Afrique-France du 8 octobre va réunir les sociétés civiles africaines autour de Macron. Les élites du continent sont divisées entre ceux qui croient aux bonnes intentions du jeune président et ceux qui y voient une énième supercherie de Paris
Prévu ce 8 octobre à Montpellier, le nouveau sommet Afrique-France va réunir les sociétés civiles africaines autour du Président français, Emmanuel Macron. Déjà, les élites du continent sont divisées entre ceux qui croient aux bonnes intentions du jeune président et ceux qui y voient une énième supercherie de la France.
‘’À quoi servent les sommets France-Afrique ?’’ Cette question provocatrice, rappelle le Collectif pour le renouveau africain (CORA) dans une contribution signée par Ndongo Samba Sylla, Amy Niang et Lionel Zevounou, avait été soulevée par Thomas Sankara lors du Sommet de Vittel en octobre 1983. Pour l’ancien président burkinabé, il était évident que ce type de rencontre n’est pas le cadre le plus approprié pour parler des problèmes africains. Malgré les observations du président révolutionnaire, ses homologues ont toujours semblé contents de défiler devant les différents présidents français, toujours en territoire français, pour parler des problèmes de l’Afrique.
Près de 30 ans plus tard, le pessimisme du leader burkinabé tend à l’emporter sur les espérances des plus optimistes. Tant les résultats promis ou escomptés tardent à prendre forme. A tel enseigne que le maitre d’œuvre du Sommet, la France, a pris la décision de changer radicalement de formule. En lieu et place des chefs d’Etats qui se plaisaient à défiler à l’Elysée, le prochain sommet, qui aura lieu le 8 octobre, va plutôt réunir, autour du Président Macron, les sociétés civiles africaines : hommes de cultures, entrepreneurs, acteurs du monde sportif, entre autres.
Sur le portail dédié au Sommet de Montpellier, on peut lire : ‘’Le Sommet Afrique – France (nouvelle appellation du sommet France-Afrique) sera d’un genre radicalement nouveau. Sans chefs d’Etat et sans autorités institutionnelles, il sera exclusivement consacré à la jeunesse d’Afrique et de France qui, chaque jour, bâtit l’avenir de la relation entre la France et le continent africain. Il a pour ambition de permettre, d’envisager ensemble les perspectives et les premières actions concrètes à mener pour le renouveau de la relation entre notre pays et le continent africain’’.
Ils seront ainsi des centaines de jeunes entrepreneurs, artistes, chercheurs, athlètes, étudiants, personnalités engagées d’Afrique et de France à se réunir et à partager autour des thématiques que sont : l’engagement citoyen, l’entreprenariat et l’innovation, l’enseignement supérieur et la recherche, la culture et le sport. Ces derniers, explique le portail, échangeront pendant une demi-journée sur la manière de nouer des nouveaux réseaux, de concevoir des projets communs, de bâtir des ponts.
Une guerre inéluctable entre Pro et Anti sommet
En amont de ce Sommet, la présidence française avait déployé toute une stratégie de séduction, auprès des Africains de la diaspora et du continent. A cet effet, le Président Emmanuel Macron avait demandé à l’universitaire camerounais Achille Mbembe de réunir un groupe de personnalités africaines avec pour mission d’organiser des consultations populaires dans une douzaine de pays du continent et dans la diaspora. ‘’Ces évènements, selon ‘Sommet Afrique-France’, permettent à la fois de faire le diagnostic de cette relation et d’identifier les pistes pour l’avenir. Les principales propositions feront l’objet d’un échange lors d’une plénière exceptionnelle en présence d’Emmanuel Macron et de représentants de la jeunesse africaine’’.
Cette innovation de taille du prochain Sommet n’a pas eu l’assentiment de toutes les sociétés civiles du continent. Elle a même accentué la division au sein de l’élite africaine qui ne parle pas le même langage, à propos de la rencontre de Montpellier. Alors que certains comme Mbembe et Souleymane Bachir Diagne défendent la pertinence du Sommet, d’autres comme Boubacar Boris Diop et Koulsy Lamko sont foncièrement contre. Dans une interview accordée au magazine Jeune Afrique, Achille Mbembe dédramatisait, en faisant remarquer que la France a toujours été un sujet clivant auprès de l’élite africaine. ‘’Dans certains milieux éclairés et progressistes, justifiait-il, il vaut mieux ne pas donner l’impression de se compromettre avec ses représentants officiels’’.
D’ailleurs, poursuivait l’historien camerounais, beaucoup de ses collègues et amis l’avaient encouragé à décliner l’invitation. ‘’Ils étaient très sincères, cherchaient à me protéger et disposaient d’arguments de poids. À vrai dire, ces refus m’ont poussé à réfléchir en profondeur à propos du moment que nous traversons et à la possibilité d’un autre rapport entre les savants et la politique. Il m’est alors apparu qu’un cycle historique était effectivement en train de s’achever. Le moment était propice pour provoquer l’Histoire en imaginant de nouvelles propositions pour le futur, des propositions susceptibles d’entraîner une série de déclics’’, confiait-il à JA.
Dans sa mission, Mbembe est loin d’être seul. Outre Souleymane Bachir Diagne, d’autres éminents intellectuels africains comme l’écrivaine Chimanda Ngozi Adichie, l’économiste Kako Nubukpo, le gynécologue et prix Nobel de la paix Denis Mukwege, Thuli Madonsela, l’architecte David Adjaye, l’économiste Vera Songwe, les écrivains Alain Mabanckou et Mohammed Mbougar Sarr, la commissaire d’exposition Koyo Kouoh, l’historien Pape Ndiaye… Tout ce beau monde est partant pour le nouveau sommet Afrique-France. L’écrivain Mbembe s’en réjouit : ‘’Ce sont des gens qui ont conservé, au fond d’eux, une extraordinaire capacité d’étonnement. Ils estiment que quelque chose est en gestation, et qu’il est important d’appuyer de façon critique et honnête, et sans compromission, cet effort. Ils ont tous à cœur d’accompagner les jeunes générations, afin qu’elles n’aient pas à arpenter les mêmes routes de la déception que certains de leurs aînés’’.
Pour les amis de Boubacar Boris Diop, en revanche, dire que la politique africaine de l’actuel gouvernement français garde ses vieux lambris dorés est un truisme. Ils en veulent pour preuves : ‘’la succession dynastique et militaire que Macron a adoubée avec le récent coup d’État au Tchad’’. La politique africaine de Macron, soulignent-ils, arbore toutefois un cachet spécifique que l’Institut Montaigne, un think tank marqué à droite, désigne, dans un rapport daté de septembre 2017, par le vocable anglais de restart. A en croire Ndongo Samba Sylla et Cie, le nouveau sommet ne fera que consacrer formellement ‘’l’alliance entre le régime de Macron et une ‘’société civile’’ africaine taillée sur mesure, pour donner l’illusion qu’il serait à l’écoute des populations africaines et de leurs intellectuels’’.
Un stratagème mis en place pour contourner la perte de légitimité des dirigeants complices de la France, pas pour un changement véritable dans les rapports entre l’Afrique et l’ancienne puissance coloniale. ‘’Face à l’illégitimité des dirigeants d’Afrique francophone, traditionnels alliés de la France, analysent les panafricanistes, il a pu sembler astucieux d’ériger une ‘société civile’ néo-impériale ayant vocation à servir de bouclier face au ‘sentiment antifrançais’ en progrès sur le continent et aussi à valider, par omission ou par conviction, des options économiques néolibérales comme solutions aux problèmes africains’’, écrivent Ndongo Sylla et Cie.
Pour ces anti-sommet, cette nouvelle stratégie de la France n’a pour autre objectif que de maintenir une ambition hégémonique de plus en plus contrariée. ‘’L’idée que l’avenir de la France et son statut géopolitique sont inextricablement liés au maintien de relations particulières et asymétriques avec son ancien empire colonial africain a été et continue d’être la toile de fond de la politique hexagonale vis-à-vis de l’Afrique… Le fait est que les dispositifs traditionnels de maintien de l’hégémonie impériale ont aussi montré leurs limites. Les interventions militaires dont la principale, Barkhane, ne peuvent être gagnées. En plus d’être ruineuses, elles deviennent de moins en moins populaires auprès des opinions publiques africaines. C’est sans doute de cette manière qu’il faudrait lire la ‘’fin’’ -en fait la réorganisation- de la force Barkhane au Mali. De même, le fossé se creuse de plus en plus entre une minorité dirigeante soutenue par Paris et les aspirations de leurs peuples’’.
La méthode Macron
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette nouvelle stratégie française est rondement menée. La politique africaine de Macron, explique Zevounou et ses amis, arbore un cachet spécifique que l’Institut Montaigne, un think tank marqué à droite, désigne, dans un rapport daté de septembre 2017, par le vocable anglais de restart. ‘’Celle-ci, renchérissent les contestataires, consisterait pour Paris à abandonner ses inhibitions en adoptant un discours qui ‘lève les tabous’ ainsi qu’une stratégie plus ‘franche’. Ce souci de redorer l’image de la France en Afrique explique quelques récentes ouvertures ‘’symboliques’’ : le projet de restitution de certains biens culturels, la reconnaissance à mots couverts de la responsabilité de la France durant le génocide des Tutsis du Rwanda, la ‘’facilitation’’ de l’ouverture des archives coloniales en Algérie et celles relatives à l’assassinat de Thomas Sankara’’.
Sur le fond, expliquent les membres du Collectif pour le renouveau africain, le restart fait le pari d’un ‘’afro-réalisme’’ dont les entrepreneurs et start-upers français seraient les fers de lance. ‘’[Le] discours de restart doit libérer les énergies et favoriser l’accès des entreprises françaises aux marchés africains’’, souligne l’Institut Montaigne. ‘’Parallèlement aux soutiens politiques traditionnels, affirment les signataires de la contribution, l’influence économique acquiert une importance renouvelée. C’est là sans doute l’une des motivations ayant présidé à la mise en place du Conseil Présidentiel pour l’Afrique (CPA) en 2017, une structure consultative composée de personnalités principalement issues du monde des affaires’’.
En effet, dans le cadre de la redéfinition de ses rapports avec le Continent, Macron avait déjà mis en place le CPA, dirigé par le franco-béninois, Wilfrid Lauriano do Rego. L’influence via le ‘’marché’’, analysent les amis de Koulsy Lamko, a l’avantage de créer une communauté d’intérêts entre la France et ses partenaires européens’’, dans un contexte de menace continue avec la Chine, la Russie, la Turquie et parfois les États-Unis.
Cette diplomatie économique, selon les panafricanistes, s’inscrit notamment dans la perspective du ‘’Consensus de Wall Street’’… ‘’L’objectif est de maximiser les financements privés dans les pays du Sud global, en les prémunissant de divers risques (risques politiques, risque de demande et risque de change). Cette philosophie du ‘’développement comme neutralisation des risques’’ est à la base du ‘’New Deal’’ de Macron pour l’Afrique. Elle implique non seulement une privatisation des services publics, à travers des instruments comme les partenariats publics privés (PPP), mais encore, elle transforme les États en assureurs bénévoles des profits des investisseurs internationaux. Dans la déclaration finale de douze pages du récent Sommet de Paris sur le financement des économies africaines, le mot ‘’risque’’ apparaît 19 fois. La résonance accrue de ce type d’approche néolibérale sur le continent est rendue possible par l’approche fonctionnaliste, dépolitisée et technocratique des cercles de décision économique et des institutions telle l’Union africaine’’.
La bonne nouvelle, soulignent NSS, Zevounou et Amy Niang, est que la lutte pour une ‘’seconde indépendance’’ est portée sur le plan intellectuel par des initiatives panafricanistes comme le Rapport Alternatif sur l’Afrique (RASA) et le Collectif pour le Renouveau Africain (CORA). Un choc inéluctable avec les Pro-Sommet.
DE LA LUTTE AU PROGRAMME EN 2022
La saison de lutte 2021/2022 est ouverte depuis hier 1er octobre 2021. Des affiches alléchantes sont attendues. Ces explications très attendues par les amateurs, et repoussées en raison de la pandémie à Covid-19, auront lieu cette saison.
La saison de lutte 2021/2022 est ouverte depuis hier 1er octobre 2021. Des affiches alléchantes sont attendues. Ces explications très attendues par les amateurs, et repoussées en raison de la pandémie à Covid-19, auront lieu cette saison. Le compte à rebours lancé, le début des hostilités démarre, toutefois, le week-end prochain.
Monté il y a presque deux ans et repoussé depuis lors, le combat Siteu / Papa Sow est retenu le 5 décembre. Leurs deux lieutenants, Garga 2 et Mama Lamine, en découdront le 11 décembre.
Le 19 décembre, après plusieurs années blanches, Tapha Tine redescend dans l’arène. Il croisera le fer avec l’intrépide Boy Niang 2. Battu par Ama Baldé, le géant du Baol n’a plus droit à l’erreur. En cas de victoire, le fils de De Gaulle sera de plain-pied dans la cour des grands.
Le combat royal suivra, entre le même Ama Baldé, qui ira cette fois-ci à l’assaut du détenteur de la couronne de ’’roi des arènes’’, Modou LO.
Dans l’immédiat, les têtes d’affiche sont Pakala, Forza et Alioune Seye 2 et Zoss. Les duels sont prévus le 28 novembre prochain.
Pour rappel, c’est à cette date que devait se tenir l’affiche Balla Gaye 2 / Bombardier, avant que le combat ne soit repoussé au 1er janvier 2022. Revanche ou confirmation ? Le verdict est attendu dans ce duel entre anciens rois des arènes dont la première manche a été remportée par le B52 de Mbour. Pour rappel, c’est à l’occasion de ce duel que Bombardier avait détrôné le lion de Guédiawaye. Avant qu’il ne soit battu par Eumeu Sène.
Le fer de lance de l’écurie Tay Shinger s’inclinera, à son tour, contre le roc des Parcelles Assainies, Modou LO. Gardera-t-il sa couronne ? La question est pendante.
Pour son retour, Zoss devra faite attention à son jeune challenger Alioune Seye 2.
Avant, le 31 octobre : Ada Fass / Tapha Mbeur, à l’actif de Fallou Ndiaye Production. Un duel qui oppose deux jeunes loups aux dents longues. Nul n’a droit à l’erreur.
Double moteur à la jauge de Quench
Le 7 novembre : Quench / Double moteur. "Un grand combat", prédit Ngagne Ndiaye dans l’émission ’’Geew bi’’ sur iRadio (90.3). Pour la petite histoire, l’affiche a été montée sur le plateau de l’émission dédiée au sport de chez nous. "Si Double moteur parvient à l’emporter, il fera un grand pas dans sa carrière. Quench est une sorte de jauge dans la lutte. Il y a des lutteurs comme ça. Si on les bat, on franchit un palier supérieur. Il faut être rompu à la lutte pour le vaincre. Cela s’est vérifié avec Diène Kaïré. Il est dans la cour des grands depuis sa prestation avec Quench", décortique le chroniqueur.
Le 4 avril dernier, lors de la décevante prestation entre Lac de Guiers 2 et Eumeu Sène, c’est le jeune Diène Kaïré qui avait assuré le spectacle, suite à sa victoire sur Modou Anta.
A la même date, Doudou Sané fera face à Rhinocéros. Le combat est organisé par Serigne Modou Niang. Là, Doudou Sané part avec la faveur des pronostics. "Il est jeune et c’est un poids lourd. Il a remporté beaucoup de tournois. Son dernier combat s’est terminé par KO. C’était contre Maxi crazy".
Sur une dynamique de victoire, Jackson devra également éviter le frein Narou Sogas.
Le 12 décembre 2021, en perte de vitesse, Khéwel et Niak Diarignu devront se rattraper.
Rendez-vous est pris sur toutes les antennes du groupe Emedia Invest pour vous faire vivre la saison de lutte 2021-2022.
GUY MARIUS SAGNA ET COMPAGNIE ARRETES A VELINGARA
"Après 05 heures de chasse à l’homme dans le département de Vélingara, les camarades Aliou Gerard Koïta , Boubacar Diallo et Guy Marius Sagna venus s’enquérir de la situation de Alpha Baldé, Souleymane Sow et Sada Baldé, des manifestants arrêtés…
"Après 05 heures de chasse à l’homme dans le département de Vélingara, les camarades Aliou Gerard Koïta , Boubacar Diallo et Guy Marius Sagna venus s’enquérir de la situation de Alpha Baldé, Souleymane Sow et Sada Baldé (âgé de 70 ans), des manifestants arrêtés et déposer une lettre de protestation, sont eux aussi arrêtés à la brigade de gendarmerie de Kounkané.
Voici le contenu de la lette
Objet : Lettre de protestation
Par cette présente, nous venons protester auprès de vous qui représentez l’Etat du Sénégal, ne pouvant pas nous adressez au sous-préfet absent.
Nous accusons l’Etat du Sénégal d’avoir illégalement attribué 1000 ha de terres à un individu au détriment de milliers d’autres à Pakour.
Nous accusons l’Etat du Sénégal de chercher à museler les victimes de spoliations foncière et d’empêcher toute jonction de celles-ci avec des organisations comme le FRAPP. D’où l’interdiction illégale de notre manifestation d’aujourd’hui.
Nous accusons l’Etat du Sénégal d’avoir réprimé aujourd’hui avec des excès le rassemblement des populations de Pakour contre un accaparement de terres de 1000 ha. Nous demandons la libération dans les meilleurs délais des 03 manifestants arrêtés arbitrairement dont un adulte de 70 ans."
SERIGNE FALLOU KÉBÉ, NOUVEAU PRÉSIDENT DE L’ASC SALOUM
Serigne Fallou Kébé a été élu samedi à la présidence de l’ASC Saloum de Kaolack (centre), en remplacement de l’ancien Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye.
Kaolack, 2 oct (APS) - Serigne Fallou Kébé a été élu samedi à la présidence de l’ASC Saloum de Kaolack (centre), en remplacement de l’ancien Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye.
M. Kébé, ancien président de la section football de l’ASC Saloum, a été élu par consensus à l’issue d’une assemblée générale élective, sur proposition d’un comité de pilotage.
Il va diriger les destinées de l’ASC Saloum pour les quatre prochaines années.
Le maire de Paoskoto, une commune de la région de Kaolack avait aussi émis le souhait de briguer la présidence de l’ASC Saloum.
Le nouveau président de l’ASC Saloum, élu par acclamation, a salué l’ambiance "consensuelle" ayant prévalu lors de cette assemblée générale élective
"C’est un nouveau défi à relever. Notre ambition principale est surtout de réunir les sportifs de Kaolack plus particulièrement les anciens joueurs, supporters et présidents de clubs pour aller vers le développement de notre football. Nous allons rassembler pour l’unité autour du football de Kaolack", a promis M. Kébé.
Peu avant, quelques jeunes, se disant opposés au choix du comité de pilotage, ont protesté contre la tenue de cette assemblée générale élective.
Les organisateurs ont dû faire appel aux forces de sécurité pour faire revenir l’ordre.
DIOUBEL, UNE ASSOCIATION D'ANCIENS ELEVES NAIT
D’anciens élèves de l’école franco-arabe Massourang Sourang et du CEMG de Diourbel ont mis sur pied une association à but non lucratif dont l’ambition est d’affermir les liens entre ses membres tout en accompagnant le système éducatif de la région
Diourbel, 2 oct (APS) - D’anciens élèves de l’école franco-arabe Massourang Sourang et du CEMG de Diourbel (centre) ont mis sur pied une association à but non lucratif dont l’ambition est d’affermir les liens entre ses membres tout en accompagnant le système éducatif de la région, a-t-on appris de ses promoteurs.
"Cette association nous donne un cadre d’expression formel de notre solidarité et en plus de cela, nous voulons appuyer les élèves et les parents du système éducatif de Diourbel", a déclaré le professeur Lamine Guèye, coordonnateur du groupe de réflexion mise sur pied à cet effet.
Il intervenait au cours d’une assemblée générale des anciens élèves de l’école élémentaire franco-arabe Massourang Sourang et du CEMG de Diourbel, qui compte une centaine de membres.
"Nous avons jugé nécessaire de mettre en place cette association d’abord pour rassembler l’ensemble des élèves de cette époque 1968-1975, voire plus, afin de les réunir pour dérouler ensemble des objectifs qui visent le système éducatif sénégalais’’, celui de la région de Diourbel en particulier et des écoles dont sont issus les membres de cette association, a-t-il indiqué.
M. Guèye, par ailleurs secrétaire exécutif de l’Autorité nationale d’assurance-qualité de l’enseignement supérieur (ANAQ-SUP) précise que cette association ne compte pas se substituer à l’Etat mais ambitionne plutôt de contribuer à un système d’enseignement de qualité dans la région de Diourbel.
"L’Etat ne pouvant pas tout faire, nous allons appuyer sur le plan matériel, la logistique" et aider ces écoles en cas de difficultés, étant entendu que les membres de l’association peuvent se prévaloir d’une "très grande expertise de 30 ans ou 40 ans" dans le domaine de l’éducation, a souligné Lamine Guèye.
Pour ce faire, chaque membre de l’association va devoir parrainer un, deux ou plusieurs élèves dont ils deviendront "des conseillers en permanence".
Il s’agit d’l’élève jusqu’à la fin de son cycle, du primaire jusqu’à l’université, et de "la manière la plus complète possible".
Dans cet objectif, un plan d’actions sera affiné avant d’être présenté aux autorités administratives de la région, selon les promoteurs de cette association.
"Nous allons valider notre plan d’action déjà rédigé après cette assemblée générale et passer à l’exécution et le transmettre aux autorités administratives et politiques de cette région", a dit M. Guèye.
Les membres de cette association sont à la retraite et veulent faire bénéficier la région de leur expertise professionnelles mais aussi trouver les moyens nécessaires pour le déroulement du plan d’action, a fait savoir Ndèye Aminata Dia Diakhaté, la responsable des finances.
"On est en train de définir les procédures à mettre en place pour qu’on puisse avoir les moyens nécessaires’’ pour cela. "Nous avons confectionné des cartes de membres et initié des participations volontaires pour démarrer nos activités", a-t-elle expliqué.
EFFONDREMENT DE L’IMMEUBLE DE BEL AIR, LE BILAN S’ALOURDIT À SIX MORTS
Le bilan de l’accident de la Rocade Fann-Belair, près de Colobane, à Dakar, où un immeuble de deux bâtiments contigus s’est effondré dans la nuit de vendredi à samedi, s’est alourdi à six morts, après la découverte de 4 nouveaux corps par les secouristes.
Dakar, 2 oct (APS) - Le bilan de l’accident de la Rocade Fann-Belair, près de Colobane, à Dakar, où un immeuble de deux bâtiments contigus s’est effondré dans la nuit de vendredi à samedi, s’est alourdi à six morts, après la découverte de 4 nouveaux corps par les secouristes.
Un premier bilan de l’accident faisait état de deux morts, dont un garçon de 5 ans et de nombreux blessés.
"Nous venons de terminer les opérations et le bilan est lourd, c’est six corps sans vie et six personnes évacuées vers les structures sanitaires de la place", a déclaré le lieutenant-colonel Papa Ange Michel Diatta, commandant du groupement des sapeurs-pompiers de la région de Dakar.
Il animait un point de presse, samedi après-midi, au terme des opérations de secours qui ont duré près de 12 heures de temps.
"C’est un bâtiment R+2 qui s’est effondré d’un seul coup, et tous les débris étaient entassés. Il fallait y aller très doucement à main nue. Et ensuite, il a fallu user des moyens un peu lourds pour faire soulever les grosses dalles qui étaient sur le site", a-t-il expliqué.
Une dame dont l’âge n’a pas été précisé compte parmi les victimes, de même que deux enfants de 2 et 5 ans, deux jeunes hommes et une vieille dame.
Selon le lieutenant-colonel Diatta, c’est aux environs de 4 h 18 minutes que ses services avaient été alertés pour l’effondrement d’un bâtiment.
"Arrivée sur les lieux, la 12ème compagnie (des sapeurs-pompiers), qui est la plus proche’’ du site de l’accident, a fait le constat de l’effondrement du bâtiment en question, un R+2 à usage d’habitation.
En raison de l’ampleur de l’accident, du renfort a été demandé par les secouristes, notamment des médecins.
Des ambulances, classiques et médicalisées, ainsi que des médecins urgentistes du SAMU, sont également venus renforcer les secouristes un peu plus tard.
Les éléments de compagnie de sauvetage des sapeurs-pompiers ont aussi été appelés pour prêter main forte.
"C’était assez lourd comme situation, et nous avons eu à demander un renfort d’engins d’élévation", a souligné le commandant du Groupement des sapeurs-pompiers de la région de Dakar.
"Il faut relever que nous avons fait face à des difficultés. C’était compliqué. Il faisait nuit et il a fallu que l’on fasse venir des unités d’éclairages pour accéder sur les lieux de l’effondrement. Et même après l’arrivée des engins, il nous était difficile d’y approcher", a-t-il insisté.
Le commandant des sapeurs-pompiers de Dakar en a profité pour inviter les Sénégalais à se référer aux services compétents pour la construction de n’importe quel bâtiment à usage d’habitation.
Il n’était toutefois pas en mesure de dire si la vétusté de l’immeuble est en cause dans cet accident.
Les familles des victimes étaient pour la plupart inconsolables, certains complétement sous le choc, à l’image d’une vieille dame qui a perdu sa fille et ses deux petit-fils dans l’accident.
A quelques pas d’elle, une jeune maman était en sanglots, ne pouvant réaliser que sa petite fille qui devait retourner la semaine prochaine dans leur village de l’intérieur du Sénégal pour la rentrée scolaire, ne va plus jamais s’asseoir sur un table-banc.
Les rares personnes qui semblaient garder leur calme, s’employaient à consoler les autres, dans un contexte de détresse généralisée.