Dakar, 9 juil (APS) – La hausse exponentielle des contaminations au nouveau coronavirus, constatée ces derniers jours, s’est poursuivie, au cours des dernières 24 heures, avec l’annonce, vendredi, par les autorités sanitaires, de 476 cas supplémentaires d’infection et trois décès liés à la maladie.
Les nouvelles contaminations ont été détectées à partir des tests virologiques réalisés sur un échantillon de 2.104 individus, correspondant à un taux de positivité de 22, 62 % jamais atteint depuis le début de l’épidémie, a indiqué le bulletin épidémiologique quotidien du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Parmi les nouvelles infections figurent 215 cas contacts qui étaient suivis par les services sanitaires et 261 autres issus de la transmission communautaire, rapporte le document parvenu à l’APS.
Les cas de source inconnue des autorités sanitaires ont été identifiés à Dakar et sa région (217), ainsi qu’à Bignona (6), Kaolack, Mbour et Poponguine (5), Saly et Thiès (3), Dahra, Diourbel et Tamba (2), Aéré Lao, Dioffior, Kanel, Mékhé, Ngaparou, Sédhiou, Somone, Thilogne, Thionk Essyl, Touba et Ziguinchor (1).
Le document indique que 102 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris, alors que 19 autres sont dans un état grave ayant justifié leur placement en réanimation dans les services de prise en charge de cette forme de la maladie.
Depuis l’apparition de la maladie au Sénégal le 2 mars 2020, 45.226 cas positifs ont été déclarés. Parmi les personnes ayant contracté le virus, 42.090 ont recouvré la santé, 1.187 sont décédées et 1.988 autres sont encore sous traitement, selon les autorités sanitaires.
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a par ailleurs fait savoir que 6.242 personnes ont été vaccinées jeudi, portant à 574.150 le nombre total d’individus ayant au moins reçu une dose de vaccin depuis le lancement le 23 février dernier d’une campagne nationale de vaccination contre le Covid-19.
LE RAPPEL À L’ORDRE DU CORED
Le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias constate pour s’en désoler un "traitement déséquilibré" dans l’affaire opposant la TFM à la 2STV
Dans un communiqué reçu à Emedia, le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (CORED) constate pour s’en désoler un "traitement déséquilibré" dans l’affaire opposant la TFM à la 2STV.
D’abord, pour le Groupe futurs médias (GFM), le tribunal des pairs constate "qu’aucun des supports médiatiques (du groupe) n’a fait état du placement en garde à vue du directeur général de la TFM, Ndiaga Ndour", déplorant "une volonté de passer sous silence une information largement relayée par les médias."
Ensuite, "il ressort un traitement déséquilibré de cette information, voire une prise de position affichée par les composantes du groupe Origines SA, la 2S tv et surtout Lii Quotidien, en faveur du propriétaire El Hadj Ndiaye, en conflit avec la TFM", regrette Mamadou Thior, le président du CORED.
Enfin, relève-t-il, "le groupe DMedia relaie sur ses supports, les moindres activités politiques de Bougane Gueye Dani, patron dudit groupe, avec des appels réguliers à la une du quotidien La Tribune."
Ainsi, le CORED rappelle "aux journalistes et techniciens qu’ils doivent exercer leur activité en toute autonomie et se garder d’être les porte-voix de leurs employeurs." D’autant plus qu’appuie le journaliste, "s’inspirant des Chartes internationales comme celle de Munich (1971), la Charte des journalistes du Sénégal postule dans son préambule que « le citoyen sénégalais a droit à une information exacte, pluraliste et impartiale en vue de mieux exercer son droit à la satisfaction de ses aspirations (...) »."
"La Charte indique également, en son article premier, que le journaliste doit « considérer que le droit du public à une information juste et équilibrée prime sur toute autre considération. » et « Eviter les situations de conflits d’intérêts ou d’apparence de conflits d’intérêts, en se mettant ou en semblant se mettre, avec ou sans avantages personnels, au service d’intérêts particuliers » (article 15).
Autre obligation du Code de la presse, loi qui nous régit tous, en son article 11 : « Le journaliste et le technicien des médias doivent collecter et traiter l’information en toute honnêteté et en toute impartialité, dans le respect du droit du public à l’information (...) ». Par ailleurs, les articles 18 de la Charte des journalistes du Sénégal et 6 du Code de la presse donnent le droit d’invoquer la clause de conscience chaque fois que de besoin et de refuser toutes pratiques contraires à l’éthique et la déontologie", tranche Thior.
A côté de ses principaux collaborateurs du CNOSS, Mamadou Diagna Ndiaye s’est largement confié à Alassane Samba Diop et Babacar Ndaw Faye, dans ce grand entretien qui sera diffusé sur iTV et toutes les plateformes digitales du groupe Emedia
Le président du Comité national olympique sportif sénégalais (CNOSS), Mamadou Diagna Ndiaye, a accordé une grande interview au groupe Emedia Invest (Emedia.sn / iRadio / iTV). Le patron du sport sénégalais a passé en revue tous les points de l’actualité sportive et économique, dans un contexte de crise sanitaire mondiale. Des Jeux olympiques de la Jeunesse, initialement prévus à Dakar en 2022 et finalement repoussés jusqu’en 2026, à la tenue des JO de Tokyo dans quelques jours, à huis clos, à cause de la nouvelle vague de Covid qui sévit dans le monde, en passant par la géopolitique, les relations entre les présidents africains et certains grands noms politiques européens, le financement des économies africaines, la relance des activités après le ravage du confinement, l’évolution du secteur bancaire, la gouvernance du sport sénégalais, la gestion des infrastructures…A côté de ses principaux collaborateurs du CNOSS, Mamadou Diagna Ndiaye s’est largement confié à Alassane Samba Diop et Babacar Ndaw Faye, dans ce grand entretien qui sera diffusé sur iTV et toutes les plateformes digitales du groupe Emedia.
G5 : SOMMET DE LA CLARIFICATION
Le futur format de l’engagement militaire de la France au Sahel focalisera les discussions qu’auront, aujourd’hui par visioconférence, les chefs d’État du G5 Sahel et leur homologue français.
Les chefs d’État de la coalition sahélienne et le président français échangent, ce vendredi, sur la nouvelle stratégie à mettre en œuvre, dans la perspective de la fin de l’opération Barkhane. Emmanuel Macron va-t-il saisir cette occasion pour apporter davantage d’éclairage sur les nouveaux contours de l’intervention française au Sahel ? Tout porte à le croire.
Le futur format de l’engagement militaire de la France au Sahel focalisera les discussions qu’auront, aujourd’hui par visioconférence, les chefs d’État du G5 Sahel et leur homologue français. Il s’agira pour Emmanuel Macron d’expliciter davantage le fond de sa décision de procéder à un désengagement progressif de Barkhane, tout en réarticulant la lutte antiterroriste autour d’une “alliance internationale”. L’idée fait son chemin depuis février. Mais, la situation politique dans notre pays a offert une fenêtre de tir à Macron pour la mettre en train, avec une justification principale : l’absence de progrès sur le plan politique.
La transformation de Barkhane reflète donc les demandes non satisfaites de la France pour que les États de la région assument eux-mêmes de plus grandes responsabilités en matière de sécurité et de gouvernance. Cependant, ces demandes déplacent le blâme de l’échec de l’Hexagone à aider à arrêter la propagation de l’instabilité dans le Sahel.
En dépit des succès tactiques revendiqués, force est de constater que les groupes terroristes ont étendu leur emprise.
Le tableau demeure très sombre au Mali, au Niger et au Burkina Faso où les terroristes ont su engrener des rouages locaux. Au Mali, les attaques asymétriques frappent d’un égal désarroi les militaires et les civils. Dans ces conditions, analyse le chef de projet Sahel à l’International Crisis Group (ICG), la conséquence du retrait de la France, c’est une «militarisation des sociétés dans l’espace sahélien» qui sera «très dure» à freiner.
On pourrait donc penser que le colonel Assimi Goïta a plus de raisons que ses pairs de craindre les implications de la «transformation profonde» annoncée. Même si le contexte sécuritaire est pour le moins tendu pour l’ensemble du Sahel, le Mali, plus que tous les autres, est sur la corde raide. D’ores et déjà, des observateurs sont unanimes sur le fait que la fin de Barkhane, en tant qu’opération, extérieure aura un impact important sur toute opération ultérieure, en particulier au Mali.
Barkhane sert de nœud d’opérations pour une série de partenaires dans notre pays. Il fournit d’importantes capacités de renseignement et de logistique qui sont essentielles aux opérations de la Mission intégrée multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et de la Force conjointe du G5 Sahel. Un retrait, sans aucune clarté sur la façon de combiner la sécurité avec la gouvernance et le travail de stabilisation, rendra plus difficile de maintenir une pression efficace là où c’est nécessaire, pour justement permettre à l’administration de reprendre pied et œuvrer à la fourniture des services sociaux de base.
FARDEAU - La préoccupation première pour Paris est de se soulager du fardeau de la lutte antiterroriste au Sahel, en déléguant une partie de ses charges à ses alliés européens. La France voudra donc, à l’occasion de ce sommet, convaincre ses partenaires africains de la viabilité de son projet européen : La Task Force Takuba, censée combler le vide. Sauf qu’à la pratique, cette force peine à entrer véritablement en scène et bien des observateurs doutent de sa capacité à compenser la fin de Barkhane. À en croire un chercheur au Conseil européen pour les relations internationales (ECFR), «l’implication militaire de beaucoup de gouvernements européens dépasse déjà les limites de leur politique intérieure et ils vont maintenant reconsidérer leur propre présence dans la région».
Alors que feront les armées nationales pour sauvegarder ce qui n’est pas encore sous la coupe des terroristes, et comment récupérer les sanctuaires sans Barkhane ? Comment va fonctionner la jonction entre la Task force Takuba et les forces des pays du Sahel ? Voilà des sujets connexes qui doivent être débattus.
À l’Élysée, l’objectif affiché est de diviser par deux le nombre de soldats français au Sahel d’ici janvier 2023. Selon certaines sources, un scénario en trois étapes est envisagé. La première échéance, prévue début 2022, pourrait aboutir à la fermeture de certaines des bases françaises. Ensuite, une baisse de 30 % des effectifs est envisagée à l’été 2022. Enfin, la dernière étape, prévue début 2023, verra une réduction de moitié des effectifs de l’opération française.
Pour certains observateurs, Emmanuel Macron concède intelligemment son échec.
En « sahélisant » la réponse, il fait effectivement pression sur les pays du G5 Sahel pour qu’ils se prennent davantage en main. Sauf que les armées qui composent la Force conjointe du G5 Sahel ont encore des capacités opérationnelles limitées. Sans être aussi faibles que celles de leurs voisins du Sahel central (Mali, Burkina Faso et Niger), les capacités des armées mauritaniennes et tchadiennes sont loin d’être exceptionnelles. Également, le refus américain et britannique de financer la Force conjointe du G5 Sahel au travers d’un mécanisme onusien régulier et durable (chapitre 7) met la coalition sahélienne à la merci d’une insécurité budgétaire permanente.
Pauvres, les pays du G5 Sahel vont pourtant devoir devenir responsables de leur propre sécurité tout en étant dépendants de financements extérieurs. Elle prendra du temps à se construire et, comme l’espère une France fatiguée et à court de solutions, à remplacer ses soldats. Mais, en réalité, l’ex-puissance coloniale restera dans les encablures des dunes de sable du Sahel. Pour sa sécurité.
ID (AMAP)
«KEKENDO» CHANTE LA PAIX
Quelques mois après les violents affrontements ayant opposé des étudiants de «Ndef Leng» à ceux de «Kekendo», ce dernier pose un acte de paix.
Quelques mois après les violents affrontements ayant opposé des étudiants de «Ndef Leng» à ceux de «Kekendo», ce dernier pose un acte de paix. En prélude à l’organisation des journées culturelles les 8, 9 et 10 juillet, l’Association des étudiants pour le développement de la Casamance (Aedc) plus connue sous le nom de «Kekendo», a choisi comme thème principal : «Le cousinage a plaisanterie, vecteur traditionnel de résolution des tensions sociales dans l’espace universitaire.»
Créé depuis 2002, le Kekendo est une structure d’accueil, de rencontre et d’échanges des étudiants de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar ressortissants de la Casamance. Mais il y a quelques mois, l’association avait été impliquée dans des évènements violents à l’université de Dakar.
En conférence de presse hier en prélude à leurs journées culturelles prévues les 8, 9 et 10 juillet, les membres de Kekendo ont exprimé des regrets quant à ces événements qui ont occasionné la mort d’un membre de l’Association Kekendo (Ndlr Ismaïla Gaoussou Diémé décédé à la suite des affrontements survenus au mois d’avril entre le Ndef Leng et le Kekendo). Aly Diédhiou, le porte-parole de Kekendo, exige que justice soit rendue. «Nous avons jugé opportun d’interpeller les autorités étatiques de faire en sorte que justice soit faite tout en faisant preuve de diligence dans le traitement dudit dossier», a dit M. Diédhiou.
Pour lui, c’est au regard de tous ces événements «déplorables et regrettables», qu’ils ont jugé nécessaire de proposer ce thème : «Le cousinage à plaisanterie, vecteur traditionnel de résolution des tensions sociales dans l’espace universitaire» afin de réduire la tension qui règne à l’université. «Le choix de ce thème est motivé par un désir d’éradiquer la violence au sein de l’Université et de promouvoir les interactions entre les différentes cultures existantes au Sénégal ; notamment sérère, poular, diola, manjaque, mandingue entre autres», a-t-il ajouté. «Aujourd’hui, l’association a beaucoup évolué par rapport à son objectif initial et à sa trajectoire faite de complémentarités et construite sur des affinités et de la solidarité», a expliqué hier Aly Diédhiou.
Selon lui, ces 72 heures que l’association célèbre annuellement depuis sa création, s’inscrivent dans une perspective de valorisation des valeurs culturelles de la Casamance dans toute sa splendeur, mais aussi de promouvoir la paix, le développement et la cohésion sociale.
«Les propos de Cheikh Oumar Hann sont amers à entendre»
Se prononçant sur l’actualité avec les sanctions infligées à certains étudiants, parmi lesquels des membres du Kekendo, Aly Diédhiou informe que Kekendo demeure apolitique même s’il peut jouer un rôle fondamental de médiation dans ce fait. «Si les autorités nous appellent à faire une médiation entre ces étudiants et l’administration, nous sommes partants. Parce que, nous sommes expérimentés, nous sommes des étudiants et il y a certaines choses que nos camarades ne maîtrisent pas. Même s’il y a encore des instances beaucoup plus habilitées à gérer cette crise.» Répondant à Cheikh Oumar Hann, qui a déclaré que les sanctions sont méritées et que ce sera ainsi dorénavant, il considère que ces propos sont amers à entendre parce que ces étudiants sont l’avenir. «L’étudiant représente un avenir. Donc il faut revoir comment le sanctionner. Nous étudiants aussi, nous avons longtemps fait une introspection de notre comportement. Maintenant, il est temps de revoir notre manière de revendiquer. Une révision collective des étudiants, de l’administration pour aider l’Ucad à être une université d’excellence», a-t-il conseillé.
LA FAIM TUE PLUS QUE LE COVID-19
Pas moins de 11 personnes meurent probablement de faim et de malnutrition chaque minute dans le monde, selon le rapport d’Oxfam intitulé «Le virus de la faim se propage».
Pas moins de 11 personnes meurent probablement de faim et de malnutrition chaque minute dans le monde, selon le rapport d’Oxfam intitulé «Le virus de la faim se propage».
«C’est plus que le taux de mortalité mondial actuel du Covid-19, qui est d’environ sept personnes par minute», alerte l’Ong. Elle révèle que la région du Sahel en Afrique de l’Ouest, notamment Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria et Sénégal, connaît «une stupéfiante augmentation de 67% de l’insécurité alimentaire». «Ce qui en fait l’une des crises alimentaires qui s’intensifient le plus rapidement dans le monde», commente-t-on dans un communiqué.
D’après la même source, au Sahel et en République centrafricaine, 17,4 millions de personnes vivent aujourd’hui dans des situations de crise d’insécurité alimentaire ou pire, soit 6,6 millions de plus que l’année dernière. Si les conflits sont un facteur-clé de cette faim, des pays comme le Burkina Faso, le Nord du Nigeria et la République centrafricaine (Rca), sont les plus durement touchés. «Les niveaux d’insécurité alimentaire au Burkina Faso ont augmenté de plus de 200% entre 2019 et 2020 et atteindront probablement 317% à la fin de la période de soudure actuelle», s’alarme Oxfam.
L’Ong informe que la violence dans le centre du Sahel et le bassin du lac Tchad a forcé 5,3 millions de personnes à fuir leurs maisons et à tout perdre. «Les populations de la région ont été frappées par trois C mortels : Conflit, Covid-19 et Climat, qui ensemble, ont entraîné une augmentation catastrophique de la pauvreté et de la faim. Des familles déplacées sont accueillies par des communautés qui ont déjà du mal à se nourrir. Les services sociaux et l’aide humanitaire sont perturbés en raison de l’insécurité», déplore Assalama Dawalak Sidi, Directrice régionale d’Oxfam en Afrique de l’Ouest.
En effet, en Rca, près de 340 mille personnes ont été contraintes de fuir leur domicile à la suite des violences de décembre dernier, dont de nombreux agriculteurs qui ont dû abandonner leurs terres ou manquer la saison de plantation. Malgré cela, les gouvernements continuent d’augmenter leurs dépenses militaires. «Les dépenses militaires combinées des pays du Sahel : Nigeria, Mali, Burkina Faso, Tchad, Niger ont augmenté de 930 millions de dollars l’année dernière. Ce qui est suffisant pour couvrir entièrement les appels humanitaires combinés de l’Onu pour 2020 au Burkina Faso et au Mali», informe Oxfam. «L’approche du tout-sécuritaire ne fait qu’alimenter la violence et affamer les civils. Les déplacements massifs de populations privent des millions de personnes de l’accès à la nourriture et à l’eau alors qu’elles doivent également lutter contre la pandémie, les chocs économiques et les catastrophes climatiques», a déclaré Assalama Dawalak Sidi.
S’y ajoutent le chômage de masse et la production alimentaire gravement perturbée qui ont entraîné une hausse de 10% des prix des denrées alimentaires en Afrique de l’Ouest, la plus forte depuis cinq ans. En outre, les phénomènes météorologiques extrêmes imprévisibles sont devenus plus fréquents et plus graves.
Gouvernements interpellés
D’après le document, la faim s’est également intensifiée dans des épicentres émergents, tels que la Sierra-Leone et le Liberia, où respectivement 22% et 20% de la population sont confrontés à la faim, des proportions jamais vues auparavant. «L’impact économique de la pandémie a fait augmenter les prix des denrées alimentaires tout en réduisant les revenus des ménages et leur capacité d’accès à la nourriture», signale Oxfam. D’après l’Ong, les conflits et la faim touchent plus les femmes et les filles, les hommes étant souvent tués en premier, laissant les femmes lutter seules pour la survie de leurs enfants.
D’après la Directrice régionale d’Oxfam en Afrique de l’Ouest, le temps presse. «Nous sommes maintenant entrés dans la période de soudure et une crise alimentaire majeure se profile pour la deuxième année consécutive, le nombre de personnes souffrant de la faim risquant de dépasser les 27 millions en Afrique de l’Ouest d’ici le mois d’août. Il s’agit d’une crise majeure qui nécessite un soutien urgent pour sauver des vies et restaurer l’espoir et la paix», déclare-t-elle. Oxfam invite les gouvernements à répondre de toute urgence aux besoins fondamentaux de la population et garantir un accès sûr aux organismes d’aide. Aux gouvernements donateurs, l’Ong exhorte à financer immédiatement et intégralement l’appel humanitaire des Nations unies afin de contribuer à sauver des vies dès maintenant.
BAISSE DE 1913 CONTRATS DE TRAVAIL
En 2020, 63 491 nouveaux contrats ont été enregistrés, selon le rapport annuel des statistiques du travail qui vient d’être publié
En 2020, 63 491 nouveaux contrats ont été enregistrés, selon le Rapport annuel des statistiques du travail qui vient d’être publié. Comparé à 2019, le nombre de contrats enregistrés au niveau des Inspections du travail et de la sécurité sociale (Itss) a connu une légère baisse de 1913 unités soit 2,9%. Un recul qui, d’après la Direction des statistiques, du travail et des études, peut être attribué, entre autres, à l’impact de la pandémie sur le marché du travail.
«En dépit du contexte marqué par la pandémie du Covid-19, le marché du travail a enregistré 63 491 nouveaux contrats en 2020 avec une prédominance des contrats à durée déterminée qui constituent 54,77% du total. Ces derniers sont suivis par les contrats à durée indéterminée avec 24,42%. Dans une plus faible mesure, on a les contrats de travail temporaires avec 6,75% et les contrats de stage avec 6,38%.
Les contrats des travailleurs saisonniers et les contrats d’apprentissage ferment la marche.» C’est du moins ce qui ressort du dernier rapport annuel des statistiques du travail.
Du point de vue du genre, les fonctionnaires de la Direction des statistiques, du travail et des études relèvent «une prééminence de l’embauche des hommes avec 74,39% des contrats sur les femmes qui ont hérité de 25,61% des contrats». Une analyse plus fine en fonction du genre et du type, d’après eux, «laisse également apparaître une embauche, sous tous les types de contrats, plus accrue des hommes par rapport aux femmes. En effet, les hommes à eux seuls concentrent 26 880 Cdd, 11 036 Cdi, 3211 contrats de travail temporaire, 2490 contrats de stage, 2997 contrats saisonniers et 620 contrats d’apprentissage contre, pour les femmes, 7893 Cdd, 4470 Cdi, 1077 contrats de travail temporaire, 1770 contrats de stage, 833 contrats saisonniers et 214 contrats d’apprentissage».
Comparé à 2019, ce démembrement du ministère du Travail, du dialogue social et des relations avec les Institutions note que «le nombre de contrats enregistrés au niveau des Itss a connu une légère baisse de 1913 unités soit 2,9%. Cette décrue peut être attribuée, entre autres, à l’impact de la pandémie sur le marché du travail. L’analyse de cette décrue révèle toutefois, du point de vue du sexe, qu’il y a eu une augmentation des contrats conclus avec les hommes de 3,5% en 2020 par rapport à 2019, alors que les contrats signés avec les femmes ont connu une baisse de 17,7%».
Sous l’angle de l’Itss, les collaborateurs du ministre Samba Sy notent que «plus de la moitié des contrats de travail, soit 62,64% (39771 unités) sont enregistrés à l’Inspection régionale du travail et de la sécurité sociale (Irtss) de Dakar». Mieux, ajoutent-ils, «l’essentiel de ces contrats, en plus d’être conclu avec des hommes (28420 au total),est majoritairement constitué de Cdd (21634).
Les Irtss de Saint-Louis, Tambacounda et Ziguinchor suivent de loin avec respectivement 4154, 2639 et 2594 contrats de travail enregistrés. A l’instar de Dakar, les hommes ont plus bénéficié de ces contrats de travail qui sont, au niveau de ces trois régions, pour l’essentiel des Cdd». «Malgré l’étroitesse de leur ressort, les Itss de Rufisque avec 1990 contrats (soit 3,13% de l’ensemble) et de la Zone Franche industrielle de Dakar industrielle de Dakar avec 516 contrats de travail (soit 0,81%), affichent des statistiques non négligeables en termes de contrats enregistrés avec toujours cette primauté des hommes et des Cdd», a écrit la direction des statistiques du ministère de Samba Sy. 1662 pertes d’emplois
Le rapport a aussi fait état du nombre d’emplois perdus, suite aux fermetures d’établissement, selon le statut juridique et l’Itss en 2020. Il est ainsi répertorié 1662 pertes d’emplois en 2020 contre 1969 en 2019. «Cette tendance baissière sur les pertes d’emplois contraste avec le contexte du Covid-19 qui est de nature à accentuer les suppressions de postes.
A l’image des fermetures d’établissements, ces pertes d’emplois sont plus notées chez les «Entreprises individuelles» avec 45,13% du total, des «Sarl» avec 22,92% et des «SA» avec 21,6%. Pour les autres statuts, les pertes d’emplois enregistrées restent relativement limitées et se situent en deçà de 4%», mentionne le document
Par Sankoun FATY
VOUS AVEZ RAISON ABDOUL AZIZ TALL, ON JOUE AVEC LE FEU
Comment en effet, ne pas s’inquiéter des dérives verbales qui n’épargnent même pas nos sacrosaintes forces de défense et de sécurité ?
Dans un article publié par un journal de la place, monsieur Abdoul Aziz Tall, ancien ministre et expert en management, appelait l’attention des Sénégalais sur les risques que font courir sur la sécurité et la cohésion nationale, certains propos et attitudes de la part surtout de personnes publiques et des médias en raison de leur statut social.
Il a rappelé avec pertinence les traits caractériels particuliers de la société sénégalaise qui font d’elle, un exemple réussi d’unité et de concorde nationales forgées à travers des décennies, voire des siècles, par nos illustres devanciers, guides religieux et personnages politiques.
Malheureusement, la jeune génération est en passe de remettre en cause cet acquis. «On joue avec le feu», a-t-il martelé dans un ton grave, en évoquant des références dans notre histoire dont la pertinence n’a d’égale que sa grande sagesse intellectuelle.
Contrairement aux potentiels «pyromanes sociaux» qu’il apostrophe, le ministre Tall est de ceux que Dieu, Allah (SWT), a décrits dans la sourate Fatir (n°35) verset 28 : «parmi ses serviteurs, seuls les savants craignent Allah», ceux-là mêmes qui ont fini d’intégrer dans leur vécu, les propos du Prophète Mouhammad (SAWS) selon l’imam Ahmad (Rta) : «Que la crainte des gens ne vous empêche pas de dire la vérité lorsque vous la voyez, en êtes témoins ou l’entendez.»
A l’exemple de son vénéré homonyme surnommé «Dabakh» (Rta), il alerte sur les conséquences pouvant découler des propos ethnicistes et belliqueux relayés sans discernement par les médias et partagés dans les réseaux sociaux. Il a ensuite invité les uns et les autres à une prise de conscience du danger qu’ils constituent et, en sa qualité de conseiller en management et sur la base de son expérience étatique, d’indiquer les voies et moyens de préserver la stabilité sociale et le renforcement de l’Etat de droit.
Oui monsieur le ministre, on joue avec le feu en jouant avec le moral des troupes. Comment en effet, ne pas s’inquiéter des dérives verbales qui n’épargnent même pas nos sacrosaintes forces de défense et de sécurité ? Grande fut mon émotion mêlée à la colère, en lisant des commentaires malveillants sur des événements qui relèvent de leur fonctionnement et de l’exercice des pouvoirs constitutionnels du chef suprême des Forces armées.
Journalistes ou prétendus tels, hommes politiques, acteurs de la société civile et analystes politiques ou prétendus tels, vous ne pouvez pas faire l’apologie des «actes d’indiscipline notoire» qui portent atteinte à l’image de neutralité (politique et religieuse) des forces de défense et de sécurité, ni épiloguer sur leur fonctionnement interne, notamment sur les actes d’administration du personnel militaire et paramilitaire (mesures disciplinaires, recrutement, etc.).
De grâce, adressez-vous à leurs bureaux des relations publiques pour obtenir des éléments «de premières mains» pour plus de justesse dans vos libres commentaires. On est en droit de se demander quel est l’intérêt d’une polémique sur le caractère militaire du palais de la République et récemment celui de l’avion de Commandement du président de la République ?
Cette seule appellation est indicative de son statut. Une simple consultation de l’organigramme de la présidence de la République permet de savoir que «l’escadrille présidentielle» avec des équipages entièrement militaires, fait partie du cabinet militaire de la présidence de la République avec le Chef d’Etat-major particulier du président de la République (Cempart), le gouverneur militaire des palais etc. On est dans la même situation en France, aux Etats-Unis notamment.
En effet, l’achat d’aéronef présidentiel relève de la Direction générale de l’armement (Dga) du ministère français des Armées. Aux Etats-Unis d’Amérique, le seul nom de l’avion présidentiel est évocateur de son caractère militaire : «Air Force One» signifiant «Numéro un de l’Armée de l’Air».
La discipline est reconnue comme étant la «force principale des armées». Il n’y a aucune stabilité dans un pays où l’indiscipline règne au sein des Forces défense et de sécurité. L’exception sénégalaise de stabilité institutionnelle s’explique surtout par la jalouse conservation du legs de nos valeureux anciens à propos desquels, Faidherbe disait à Pinet Laprade : «Ces gens-là, on les tue, on ne les déshonore pas», formule adoptée comme devise de nos Forces armées. Oui Monsieur le ministre, on joue avec le feu en jouant sur la corde sensible religieuse des Sénégalais. On ne s’était pas encore remis des émotions provoquées par les déclarations d’un avocat relatives à une altercation survenue à l’audience d’un Tribunal entre lui et le procureur de la République, que des manifestations sont organisées à Dakar et dans quelques localités du pays, soit contre la légalisation de l’homosexualité soit pour sa criminalisation.
La polémique s’est tellement amplifiée que le gouvernement à travers son porte-parole, est monté au créneau pour réaffirmer la position clairement exprimée par le président de la République devant son homologue américain et le Premier ministre canadien. Au-delà de ces déclarations, il faut souligner clairement que le droit Sénégalais écarte totalement toute possibilité de légalisation de l’homosexualité : D’abord la Constitution à son article 7 proclamant «Des droits et libertés fondamentaux et devoirs des citoyens», qui dispose : «Tous les êtres humains sont égaux devant la loi. Les hommes et les femmes sont égaux en droit.» Dans son article 17 intitulé «Du mariage et la famille», la Constitution proclame : «Le mariage et la famille constituent la base naturelle et morale de la communauté humaine. Ils sont placés sous la protection de l’Etat.» Ceci est une profession de foi, l’expression de notre conception (morale) de la «communauté humaine».
L’homo senegalensis se détermine par son appartenance à une famille et à une communauté avec ses valeurs dont le mariage constitue le soubassement. Ensuite le Code de la famille : l’article 101 donne une définition claire des fiançailles qui constituent «une convention solennelle par laquelle un homme et une femme se promettent mutuellement le mariage».
L’article 111 ajoute : «Le mariage ne peut être contracté qu’entre un homme âgé de plus de 18 ans et une femme âgée de plus de 16 ans sauf dispense d’âge accordée pour motif grave par le président du Tribunal régional après enquête.» Enfin, le Code pénal, dans son article 319 alinéa 3, réprime non seulement l’homosexualité mais également, les actes attentatoires à la pudeur (Kersa) : «…sera puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 100 000 à 1 500 000 francs, quiconque aura commis un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe. Si l’acte a été commis avec un mineur de 21 ans, le maximum de la peine sera toujours prononcé (sic)».
Devant des textes aussi clairs, aucun débat ne devait subsister sur l’idée de légalisation de l’homosexualité. Quant à sa criminalisation, elle est malvenue au moment où il est question de mettre en œuvre des mécanismes pour diminuer le surpeuplement des prisons et les longues détentions.
En effet, les «actes contre-nature» sont des délits qui peuvent être jugés rapidement notamment en procédure de flagrant délit, alors que les criminaliser reviendrait à faire passer obligatoirement les dossiers au juge d’instruction pour enquête approfondie (sur des faits flagrants) avec placement du prévenu sous mandat de dépôt. En définitive, un jugement qui aurait pu se tenir dans la même semaine de l’arrestation du présumé auteur, parce qu’étant un délit, ne se tiendra qu’à l’issue d’une instruction dont on ne saurait prédire la durée. Oui, Monsieur le ministre, on joue avec le feu en versant dans la désinformation des populations. On sait tout le mal que charrient les réseaux sociaux à propos desquels, les autorités étatiques ont décidé de renforcer les mesures pour éradiquer cette dangereuse tendance au-delà de la lutte contre la cybercriminalité.
Certaines déclarations et attitudes sont d’autant plus dangereuses que leurs auteurs sont des leaders politiques, journalistes célèbres, acteurs de la Société civile ou personnalités du monde universitaire qu’on peut, à juste titre, classer «circonstance aggravante liée à la qualité de l’auteur» pour emprunter une formule de droit pénal. C’est le cas de ce professeur… de sociologie qui nie le caractère militaire de l’avion de commandement ou de ce célèbre écrivant qui s’aventure sur le si complexe sentier du droit, en critiquant un acte de procédure pénale. Il y a également les déclarations d’un leader politique soutenant que la loi sur les actes de terrorisme découle de l’influence de l’ex-Président Français Nikolas Sarkozy et de l’ex Premier ministre britannique Tony Blair sur le chef de l’Etat, lors de leurs récentes visites au Sénégal.
Cette affirmation est totalement contraire à la réalité, dès lors que l’avant-projet de loi de modification du Code pénal et du Code de procédure pénale pour intégrer les infractions terroristes ayant abouti au vote de la loi 2007-01 du 12 février 2007, était l’œuvre d’une commission technique de juristes (Magistrats, avocats, professeurs d’université et officiers de police judiciaire) mise en place par les autorités étatiques d’alors à laquelle j’ai eu personnellement, l’avantage à en faire partie sous la direction du Magistrat Doudou Ndir, Pas loin du cas de la désinformation, l’avis un ténor du barreau Sénégalais qui, après une explication technique quasi inattaquable du texte des nouvelles modifications à l’exception du décompte des «catégories d’infractions», a quelque peu «dérapé» dans ses conclusions.
La quarantaine de «catégories d’infractions» qu’il a relevées dans la loi, est en fait le nombre d’actes qualifiés de terrorisme, très loin de la soixantaine du code pénal français (Article 421-1 et suivants). Un élément essentiel dans la constitution de l’acte de terrorisme comme pour toute infraction a manqué dans ses explications : l’intention de l’auteur. Il est en effet important de souligner qu’une infraction n’existe que si trois éléments sont réunis : d’abord un élément légal qui est le texte de loi qui la définit. Ensuite un élément matériel, qui est le fait décrit par le texte généralement en ces termes : «Constitue l’infraction X, le fait par toute personne de…» Enfin un élément moral ou intentionnel qui fait référence au dessein de l’auteur à travers son acte, son but ou finalité recherchée.
Comme le dit un célèbre hadith du Prophète Mouhammad (Psl), «les actes ne valent que par les intentions», ce sont elles qui sont déterminantes dans la qualification finale de toute infraction y compris les actes qualifiés de terroristes. Dès lors, seuls les malintentionnés doivent craindre cette loi. A mon avis, le vrai débat n’est pas dans ces incriminations qui sont aux standards internationaux quoi qu’on en dise, mais sur les pouvoirs renforcés du procureur et ses enquêteurs pendant la phase d’enquête. Des juristes l’ont bien souligné lors d’une réunion d’étude.
La question est mondiale, pas seulement sénégalaise : le respect de droits de l’Homme pendant cette phase. C’est là où on attend les organisations de la Société civile en lieu et place de leurs déclarations et communiqués contre la loi sans une véritable analyse de ses dispositions. En ayant oublié que la loi pénale contre le terrorisme existe depuis 2007, qu’une première modification est intervenue en 2017 (Loi 2016-29 du 8 Novembre 2016) et que c’est seulement avec la présente modification qu’elles se signalent, elles sont de ce fait, également en «circonstance aggravante» dans la désinformation. Dieu sauve le Sénégal !
Sankoun Faty est Colonel de Gendarmerie à la retraite, acteur de la société civile de Sédhiou
LE PÉCHÉ MAJEUR DE LA DÉMOCRATIE, C’EST DE CONFÉRER LA GOUVERNANCE À UNE MAJORITE MÉCANIQUE
Lors de l’ouverture du colloque organisé par l’Association sénégalaise de droit constitutionnel, le vice doyen de la Faculté des sciences juridiques et politiques a constaté qu’au Sénégal, la minorité parlementaire a tendance à se sentir marginalisée
Lors de l’ouverture du colloque organisé par l’Association sénégalaise de droit constitutionnel, le vice doyen de la Faculté des sciences juridiques et politiques a constaté qu’au Sénégal, la minorité parlementaire a tendance à se sentir marginalisée. Ce qui, d’après le Professeur Alioune Badara Diop, n’est pas normal dans un Etat de droit parce que la majorité doit tenir compte de la voix discordante.
«Au Sénégal, la minorité parlementaire a tendance à se sentir marginalisée, écartée et même violentée par la majorité.» C’est le constat fait par l’assesseur de la Faculté des sciences juridiques et politiques (Fsjp) de l’Ucad. Alioune Badara Diop, qui s’exprimait lors du colloque sur «Etat de droit et minorités en Afrique», soutient : «Aller à des élections, désigner la majorité mécanique, c’est une chose, mais revenir à l’Hémicycle tenir compte de la voix discordante de la minorité devrait être une obligation de la majorité.» Poursuivant son analyse, il déclare que «les pouvoirs publics devraient tenir compte de la structuration d’un espace de dissidence». De l’avis du vice-doyen de la Fsjp, «ce que ceux qui ne partagent pas l’opinion dominante expriment doit être pris en compte dans la gouvernance publique».
Lors de son intervention, M. Diop a souligné que «le péché majeur de la démocratie, c’est de conférer la gouvernance à une majorité mécanique électorale». Pour lui, «il est nécessaire de tenir compte de ceux qui n’ont pas voté pour ceux qui exercent le pouvoir». Ce colloque, organisé par l’Association sénégalaise de droit constitutionnel, est aussi une occasion d’échanger sur le sort des minorités ethniques, culturelles ou linguistiques en Afrique.
Sur ce point, Professeur Diop estime que la gestion des minorités est une obligation pour ceux qui gouvernent. «La problématique consiste à sauvegarder les intérêts des minorités. Par exemple, quand on est dans un pays où il y a une minorité ethnique marginalisée, stigmatisée par ceux qui sont au pouvoir, il va de soi que cela ne peut qu’engendrer une crise et la déstabilisation de l’ordre politique», a-t-il dit. De même, ajoute-t-il, à l’international, un gouvernement qui a tendance à réprimer ses minorités est «black-listé».
C’est d’ailleurs pour ne pas tomber dans ces travers, précise le Professeur à la Fsjp, que «tous les Etats s’évertuent à se conformer à cette exigence de codifier dans leur arsenal juridique le respect scrupuleux du droit des minorités». L’Association sénégalaise de droit constitutionnel vise à «favoriser la production scientifique et intensifier les échanges d’expériences».
Un objectif qui cadre avec la suggestion de Pr Demba Sy aux jeunes constitutionnalistes. Il rappelle que «l’héritage que nous avons reçu est parti d’expériences historiques qui ne sont pas les nôtres» ; d’où la nécessité de mener «une réflexion nouvelle sur le droit constitutionnel en Afrique». «Jeune constitutionnalistes, brisons les chaînes pour aller au-delà du constitutionnalisme libéral et trouver une voie pour l’Afrique», a-t-il conseillé