LA COVID-19 CONFINE ENCORE TIVAOUANE A UN MAWLOUD A DOMICILE
Pour la deuxième édition consécutive, Tivaouane appelle à un Gamou (Mawloud) à domicile

Pour la deuxième édition consécutive, Tivaouane appelle à un Gamou (Mawloud) à domicile. Après avoir annoncé, en début de semaine, qu’il n’y aura pas de grand rassemblement pour la commémoration de la naissance du Sceau des Prophètes, Muhammad (PSL), à Tivaouane, le Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour expose les motifs de sa décision de ne pas célébrer le Gamou dans sa forme habituelle. La crise sanitaire liée à la Covid-19 qui prévaut encore au Sénégal est passée par là. Mais, le jour du Gamou, le Khalife général fera une déclaration.
«Comme en 2020, une rencontre s’est tenue avec des conseillers médicaux, conformément à l’injonction coranique nous invitant à consulter les détenteurs du savoir. Après les avoir écoutés sur l’évolution de la pandémie et pris en compte leurs recommandations, il s’en est suivi une concertation avec la famille du saint-homme, conformément à la bonne pratique de la consultation dans les affaires publiques. De cette concertation est née la décision de célébrer autrement le Mawloud Nabi, commémorant la naissance du Prophète Muhammad (PSL)».
C’est la Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, qui explique ainsi, à travers une déclaration lue hier, jeudi 7 octobre 2021, par Serigne Hamid Sy, les fondements de sa décision de ne pas célébrer, pour la deuxième année consécutive, le Gamou (Mawloud) en grande pompe à Tivaouane. Selon Serigne Hamid Sy, cette décision a été prise à l’issue d’une rencontre tenue, le lundi 4 octobre 2021, chez Serigne Mawdo Sy ibn Abdoul Aziz, aux fins de consulter la famille sur l’opportunité ou non d’organiser le Gamou de Tivaouane cette année, dans le contexte actuel de crise sanitaire où la pandémie de Covid-19 sévit toujours dans notre pays. Donc, «comme l’année dernière, il invite à une célébration sobre, chez-vous, entourés de vos familles», relève-t-il dans la déclaration livrée en compagnie de Serigne Habib Sy ibn Serigne Mansour Sy Borom Dara-Ji. Les fidèles sont ainsi invités à un Gamou dans l’intimité, en famille. Cela dans le but de «ne pas annihiler les efforts consentis, jusqu’ici, par les médecins pour arriver à bout de la pandémie de Covid-19». Et d’ajouter : «devant une telle situation et devant l’impossibilité matérielle de mettre en place le dispositif organisationnel et sanitaire adéquat, dans un laps de temps aussi court, pour garantir à chaque fidèle la sécurité de sa personne et de ses proches, le Khalife général des Tidianes a pris la responsabilité de ne pas célébrer le Gamou dans sa forme habituelle».
UNE DECLARATION DE SERIGNE BABACAR SY MANSOUR ATTENDUE, LE JOUR DU GAMOU
Toutefois, précise-t-il, le Khalife général des Tidianes «n’interdit à personne de le célébrer selon ce que sa conscience lui dicte. Mais il invite les fidèles, qui ont choisi de faire de Tivaouane leur source d’inspiration, à s’en tenir à l’esprit de cette commémoration dans leur intimité, par la prière, la lecture du Saint- «Nous avons beaucoup d’inquiétudes sur le Mali. C’est d’abord ce pays, puis le Sénégal et plus loin c’est la sous-région et tout le Sahel. Toutes les semaines, nous suivons la situation au Mali de façon précise. C’est ce que nous faisons aussi pour toute la sous-région. Ce qui se passe au Mali a des répercussions immédiates quasi directes sur le Sénégal».
L’inquiétude est du ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Aïssata Tall Sall. Elle s’est prononcée hier, jeudi 7 octobre 2021, à la cérémonie de lancement du 7ème Forum de Dakar sur la paix et la sécurité. Par ailleurs, elle s’est dite préoccupée par le différend entre le Mali et la France qui motiverait le départ des troupes françaises des terres maliennes. «Il y a une vive préoccupation. Quand ces récents évènements sont arrivés au Mali, nous avons écouté les autorités maliennes. Elles ont exprimé le droit à leur souveraineté sécuritaire. C’est une décision que nous comprenons. Mais, ce que nous disons, en tant que Sénégalais, est que la sécurité doit être un élément partagé. Les stratégies sécuritaires doivent être ce que nous avons arrêté de façon consensuelle. La chose que nous déplorons, tout en respectant leur volonté d’avoir leur souveraineté sécuritaire, c’est que nous n’ayons pas discuté. Quand je dis nous, c’est aussi la France». Les liens entre le Sénégal et le Mali devraient empêcher des positions contradictoires, juget-elle. «Je voudrai quand-même rappeler que le Sénégal est le premier pays contributeur de soldats à la MUNISMA (Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali). Ne serait-ce que pour cela, en dehors du facteur de voisinage, du destin commun que nous partageons depuis que nous sommes indépendants, (presque un seul peuple, un seul drapeau, hymne national coupé en deux et une même devise)», les deux pays doivent partager concernant beaucoup de décisions.
A signaler le Forum de Dakar sur la paix et la sécurité, dont la cérémonie de lancement a servi de cadre au ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, se tiendra les 6 et 7 décembre pro Coran, les invocations, le repentir et le retour scrupuleux à Dieu. Il les exhorte à fuir le blâmable et ce qui y incite, pour ne rechercher que les grâces promises à ceux qui prient sur le Meilleur des Hommes (PSL) et se délectent des grâces et bénédictions infinies attachées à sa personne. Comme nous y invite le Coran, sourate 33, «AlAhzâb», verset 56 : «Certes, Allah et Ses Anges prient sur le Prophète (PSL). Ô, vous qui croyez, priez sur Lui et adressez [Lui] vos salutations», poursuit Serigne Babacar Sy Mansour, par la voie de Serigne Hamid Sy. Par contre, souligne la famille Sy de Tivaouane, des panels virtuels ou hybrides et des webinaires sont prévus par le Comité scientifique de la «Zawiya Tijaniyya», en relation avec la commission culturelle du COSKAS, «pour maintenir intacte la flamme de l’animation scientifique et culturelle».
Aussi le rituel du «Bourde» sera-t-il maintenu, dans la sobriété, et sera diffusé dans les plateformes digitales afin d’éviter des contacts à risque. Ainsi donc, pour la deuxième édition consécutive, à cause de la pandémie à Covid-19 qui sévit toujours au Sénégal, Tivaouane n’accueillera pas de monde pour la célébration du Mawloud (Naissance du Prophète Muhammad - PSL) dans la cité réligieuse d’El Hadji Mawdo Malick Sy. Mais, le jour du Gamou, le Khalife général fera une déclaration.