La Fête de la musique sera célébrée le 21 juin prochain par l’Association des femmes musiciennes du Sénégal (Asfemes). Ce sera à Blaise Senghor à partir de 17 heures. L’orchestre entend tenir en haleine le public qui viendra suivre ce spectacle avec une scène féminine.
Une occasion de montrer qu’elles n’ont rien à envier aux musiciens qui ont souvent l’habitude de jouer les instruments. Guigui, Daba Sèye, Kiné Lam et Fatou Guewel, entre autres chanteuses, monteront sur scène pour étaler leur talent en tant qu’invitées. C’est au cours d’une conférence de presse au centre culturel Blaise Senghor que l’information a été donnée par la présidente de l’Asfemes Fatou Diop, sociétaire de l’Orchestre national et du Raam-Daan.
Portant une attention «très particulière» à l’Asfemes, Alioune Kébé Badiane, directeur du centre culturel Blaise Senghor de Dakar, promet de ne ménager aucun effort pour apporter son appui à cette association. «C’est avec beaucoup de bonheur que nous découvrons aussi cette association constituée de femmes. La culture étant une compétence transférée, les associations sont nos premiers relais par rapport à notre diffusion et aux activités que nous menons. Mais pour une association féminine, je pense qu’elle peut tout attendre du centre culturel régional de Dakar Blaise Senghor parce qu’elle vient de naître et que sa constitution féminine fait que nous devons pouvoir faire le maximum pour l’accompagner», dit le directeur du centre culturel Blaise Senghor en conférence de presse.
Dans la foulée des préparatifs de la Fête de la musique, des ateliers de renforcement de capacités sont en train de se tenir en faveur des musiciennes. Sur la présence des hommes pour diriger les ateliers, Fatou Diop, présidente de l’Asfemes, parle «d’indisponibilité» de celles qui sont censées dispenser ces cours de renforcement. «C’est difficile de trouver une femme qui joue de la kora. C’est très difficile de trouver une percussionniste bien qu’il y en ait au Sénégal», a fait savoir Fatou Diop qui reconnaît qu’il n’y a rien de telle que la formation. «J’étudie toujours la musique. On ne cesse d’apprendre. On peut hériter de la musique, mais on a besoin de se renforcer», déclare la présidente de l’Asfemes en parlant de l’une des raisons de la création de l’association, à savoir la défense des intérêts des musiciens. «Je suis passée par plusieurs groupes. C’est à Raam-Daan que j’ai commencé à me rendre compte qu’un musicien et une musicienne doivent être traités à égale dignité», souligne celle qui a pu surmonter les difficultés pour arriver à se retrouver à la tête de cette association.
Selon M. Badiane, la formation devrait être au cœur du dispositif de cette association qui dit pouvoir faire des «actions de bienfaisance» en faveur des femmes. «Elles devraient pouvoir aussi activer des leviers, mobiliser des moyens, accompagner la gent féminine dans les régions pour que les violences faites aux femmes, tout ce qui tourne autour des grossesses précoces, puissent être prises à bras-le-corps et accompagner davantage les filles à aimer la culture, surtout la musique, parce que c’est dans ces actions que l’association va se développer», argumente le directeur du centre Blaise Senghor.
Par Mamadou Youry SALL
FUUTA, UN POLE ACADEMIQUE MARGINALISE !
Comme l’aurait dit Hérodote : «Le Sénégal est un don du fleuve qui porte son nom.»
Comme l’aurait dit Hérodote : «Le Sénégal est un don du fleuve qui porte son nom.» En effet, sa vallée est le berceau de l’humanité ainsi que de l’humanisme islamique de ce pays. L’homme qu’on y a découvert, Hammadi Waalalde, est âgé de plus de 3 000 ans et l’islam y est au moins millénaire. C’est la vallée qui a fécondé le royaume de Tekrour, l’un des plus anciens de l’Afrique. Ce royaume prospère (Niamandiru), contemporain de l’empire du Ghana, a connu différentes dynasties. La tradition a retenu celles des Jaa-Ogo (508- 720), des Tonjong (720-826), des Manna (826-1082), des Laam-Taaga (1082-1122), des Laam-Termes (1122-1456). Tekrour ou Niamandirou est devenu, sous le règne de Warjaabi de la dynastie des Manna, le premier royaume africain au sud du Sahara à être dirigé par un musulman. Ce qui a renforcé le mouvement Almoravide, contribué à la chute de l’empire du Ghana et à l’expansion de l’islam jusqu’en Europe. Ainsi, la conversion du souverain de Tekrour a favorisé l’expansion des foyers d’enseignements islamiques dans le territoire qui s’était déjà familiarisé avec la lettre arabe par le biais des commerçants ambulants (Jula).
L’alphabétisation s’y est assez tôt développée. Et les premiers explorateurs européens d’Afrique de l’Ouest n’ont pas manqué d’exprimer leur étonnement en y trouvant des populations autochtones sachant lire et écrire avec des caractères arabes. Francis Moore, qui a sillonné la région sénégambienne dans les années 1730, affirmait : «Dans chaque royaume ou territoire riverain du fleuve, il y a des personnes de teint brun, ressemblant plus à celui des Arabe, appelées Pholeys (Peulh) . La langue arabe est chez elles comme le latin en Europe. Ils l’enseignent et leur loi, Al Coran, en est écrite. Ces Pholeys sont généralement mieux instruits en arabe que ne le sont les Européens en latin. Beaucoup d’entre eux l’utilisent en même temps que leur vulgaire langage Pholey (Pulaar)». Autrement dit, le code linguistique des Arabes et leur système d’apprentissage étaient bien adoptés et endogénéisés au Fuuta. Ce qui y a engendré une littérature orale et écrite abondante. Comme si l’extrémité occidentale faisait écho à celle de l’Est qui est voisine de l’Arabie. Seulement, le métissage sociologique qui s’est opéré autour de la mer rouge s’est limité au niveau linguistique dans la vallée du fleuve Sénégal. Mais cette connexion avec l’Orient a suffi pour entraver l’offensive culturelle coloniale et élever le niveau scientifique de la région.
Fuuta, pôle académique
La zone d’influence de Zeitouna de la Tunisie (737 AD) et de Qarawiyyine du Maroc (832 AD), parmi les plus anciennes universités du monde, s’est étendue jusqu’à l’empire du Mali, pour donner naissance aux Centres scientifiques de Timbuctu, Wallata et Fuuta plus tard. En effet, la première œuvre écrite par un Africain dans la sous-région est celle de Al Hadramî. Ce grand érudit, soufi, enseignant et écrivain, originaire de Qayrawaan (Tunisie), accompagna Aboubackry Ben Oumar El Lamtuunî El Shanhaajî (Senegalî !) rentrant de Marrakech qu’il venait de fonder. Ce Khalif de Abdoulye ibn Yaasin, le fondateur du mouvement Almoravide, nomma Al Hadramî au poste de Qaadî responsable de la justice du pays. Il a occupé cette fonction jusqu’à la fin de sa vie vers 1096, huit ans après Abou Backry ibn Oumar qui, d’après la tradition, était l’époux de Fatimata Sall et père de Ndiadiane Ndiaye. C’est en ce moment-là que les premiers foyers d’enseignement du Sénégal se sont développés dans le bassin du fleuve. On peut en énumérer les suivants. L’école de Tulde Raashid (Dimat), fondée au 11ème siècle par Ayel Kane, un des généraux de l’Armée almoravide, constitue, avec celle du Suyumma de Cheikh Shams El Dine ben Yahya (Jam Sy), le socle du système éducatif sénégalais. Cette école a produit d’éminents savants et dirigeants comme Salih Al Oumary (1753-1803), plus connu sous le nom de Al Fullanî Al Malikî, le savant de Dar Al Hadith de Médine, en Arabie Saoudite, qualifié de Rénovateur de l’islam au Pakistan ; Qaadi Hammaat Paate Fall (Khali Amar Fall), le fondateur de la féconde institution d’enseignement du Cayor à Pir Saniokhor ; Mamadou Samba Thiam (Massamba Thiam) le grand éducateur du Djolof ; Malick Sy Daouda, le fondateur du royaume islamique de Bundu ; Ceerno Sileymaani Baal, le leader de la Révolution du Fuuta et fondateur de l’Almaamiya ; Almaami Abdul Qaadir Kan, le premier souverain élu en Afrique et maître d’œuvre de l’Almaamiya ; Dial Diop, le leader des Lébous et libérateur de Djender, son premier Almaami et Serigne ; Cheikh Oumar Al Foutiyyou, le grand érudit et soufi conquérant ; Cheikh Moussa Camara, l’historien d’Afrique et sage de Ganngel, etc.
Il faut noter que le premier Almaami du Fuuta, Abdul Qaadir Kane, avait bien voulu démocratiser l’accès au savoir. Il avait maillé le pays en mosquées-foyers d’ ens e i gne - ment. Finalement, le rayonnement scientifique de la vallée était tel que Foutiyyu signifiait «Learner» (Erudit) dans certains pays comme le Nigeria ou en Arabie. Après ces précurseurs, on peut dire que la source n’a jusqu’ici pas tari. Les foyers d’enseignement de Bokki jawe, Ngijilonn, Cilon, Matam, Wuro-Soogi, etc., continuent à attirer encore de nombreux étudiants ressortissants des pays environnants et échangent leurs produits avec les plus grandes universités du monde arabo-musulman. Mais l’exploitation de ces potentialités culturelles n’est jamais intégrée dans le cadre des projets de développement.
La marginalisation scientifique du Fuuta
L’émergence de la culture écrite et l’établissement d’une institution scolaire ont bien permis aux Fuutankke de faire face aux velléités occidentales de gommer toute trace de civilisation dans ce pays. N’ayant pas réussi à instaurer son projet assimilationniste dans la vallée, le colonisateur changea de stratégie et mis en place un dispositif pour contrôler l’Académie du Fuuta. L’ouverture de la Medersa saint-louisienne et la promotion du pèlerinage à la Mecque n’étaient qu’une tentative de clonage du système éducatif du pays et de ses leaders charismatiques.
En effet, l’influence et la réputation des personnalités de la région, comme Cheikhou Oymar El Foutiyyou, ont énormément gêné le gouvernement de Saint-Louis. Le leadership de Cheikhou Oumar, sa puissance intellectuelle ainsi que son rayonnement scientifique transcontinental limitaient effectivement la propagation de la culture occidentale non seulement au bord du fleuve, mais au-delà. Ce qui avait poussé les autorités de SaintLouis à prendre des mesures urgentes pour isoler son territoire et éviter que son modèle éducatif ne soit répandu. La stratégie de la marginalisation du Fuuta fut ainsi mise en œuvre. Le directeur des Affaires politiques de Saint-Louis, Paul Marty, indiquait désespérément et sans ambages : «En résumé, aussi bien en vue de la tranquillité publique que dans le but de réserver intactes à la seule pénétration de la civilisation française les sociétés fétichistes, il serait sage d’interdire provisoirement l’ouverture d’écoles coraniques dans certains cantons sérères et la Casamance.»
Depuis, aucun accompagnement du projet pédagogique du Fuuta n’est envisagé. Et jusqu’ici, aucune infrastructure académique n’y est prévue. Les lycées techniques ou professionnels sont à ériger ailleurs, sauf dans la vallée. Comme si ses potentialités autres qu’agricoles ou minières, ses ressorts historiques et son dynamisme scientifique intéressent peu le décideur politique du Sénégal et ses bailleurs de fonds. Enfin, il va sans dire, compte tenu de son substrat historique et sociologique, que l’investissement scientifique tirera mieux la vallée du fleuve Sénégal vers le développement économique. A cet effet, il est nécessaire de reconstituer son Académie et de le relier à la dynamique socio-économique instaurée, tout en évitant d’opérer une rupture avec son glorieux passé.
Mamadou Youry SALL Chercheur-Enseignant à l’Ugb
«JE N’AVAIS PAS LE CHOIX»
C’est un coach comblé que Sportnewsafrica a rencontré ce jeudi matin à l’entraînement de Horoya, récent champion de Guinée. Lamine Ndiaye s’est prêté volontiers aux questions.
C’est un coach comblé que Sportnewsafrica a rencontré ce jeudi matin à l’entraînement de Horoya, récent champion de Guinée. Lamine Ndiaye s’est prêté volontiers aux questions. Le technicien sénégalais est tout heureux de ce titre acquis dans un contexte difficile avec une cascade de blessures et de joueurs touchés par le Covid-19. Les difficultés en Ligue des champions, les joueurs qui l’ont marqué cette saison, les perspectives du club, Lamine Ndiaye dit tout.
Horoya remporte à nouveau le championnat. Un soulagement pour le coach que vous êtes ?
Un championnat n’est pas une course de vitesse. Malheureusement, certains ne le comprennent pas ainsi. Ils tirent la sonnette d’alarme tout de suite (quand l’équipe va mal). Au bout de cinq journées, nous étions presque condamnés. Alors qu’il restait 21 matches à jouer. Personne, à part nous, joueurs et staff, n’y croyait. J’ai entendu pas mal de choses. Pas mal de critiques. On revenait de loin. Nous n’avons pas eu de vacances déjà. Et on avait une demi-finale à jouer au mois d’octobre contre le Pyramids d’Égypte. Pendant tout ce temps-là, on s’entrainait avec 12 joueurs blessés. Malgré tout, l’équipe a joué la demi-finale. Parmi les joueurs qui ont joué la demi-finale, il y avait notamment quatre éléments qui étaient encore blessés.
Durant cinq journées, le Horoya a occupé la dernière place du championnat. Comment avez-vous pu gérer cette période de tension ?
De ce côté-là, les joueurs ont été fantastiques. Ils n’ont jamais perdu les repères malgré les cinq matches sans victoire. Par moment, il y avait beaucoup de la volonté et peu de chances. Je me souviens, on a marqué dans un match un but que l’arbitre refuse. On se fait aussi rattraper au score sur un corner illégalement sifflé. Tout ça, on a oublié. Le football ce n’est pas les mathématiques. Les meilleurs ne gagnent pas toujours .
Quelle a été la méthode du coach pour revenir dans la course au titre, au regard de tous ces aléas ?
Je n’avais pas le choix. Sur le banc, j’avais des joueurs blessés. Donc c’est dans ces conditions qu’on a fini la saison. En prime, il y a eu aussi le Covid qui avait frappé six de nos joueurs. On sait que tout cela a une incidence sur le plan physique. On a traversé toutes ces difficultés et nous étions toujours en course pour la Ligue des champions. Il fallait passer à tout prix contre le Racing Club d’Abidjan pour rentrer dans la phase de poules. Je pense qu’on a bien négocié jusqu’au dernier match où il nous fallait un nul pour nous qualifier face à Kaizer Chiefs (Afrique du Sud). Malheureusement, on était éliminé. On s’est alors retroussé les manches pour aller au bout de la seule compétition qui nous restait à savoir le championnat.
Et la pression du public, de l’administration du club et même du président dans tout ça ?
On a fait fi de tout ça. On était concentré sur notre travail. On savait qu’ils ne pouvaient pas être plus mal que nous. Lorsque l’équipe a recommencé à gagner, les choses se sont aussitôt normalisées.
Au-delà du sacre, est-ce qu’il y a d’autres points de satisfaction ?
La satisfaction, ce sont les joueurs. Ils ont cru au projet. J’en profite aussi pour remercier la direction. Car, Dieu sait qu’ils étaient aussi sous pression. Mais, ils ont su faire confiance aux joueurs, au staff... et puis voilà le résultat. Le seul regret, c’est de n’avoir pas pu nous qualifier en quart de finale de la Ligue des champions africaine. Et pourtant nous avions largement notre place là-bas.
On a aussi eu l’impression lors de cette saison que certains de vos joueurs cadres dont Boniface Haba, le capitaine Oncensey Mandela, même Morlaye Sylla, n’étaient pas constants. Est-ce que cela a pesé aussi dans la saison difficile du Horoya ?
Non. Ce sont des humains comme toutes les personnes. Vousmême, vous n’êtes pas toujours en forme. Ocansey Mandela sort d’une année pénible avec des blessures. C’est donc normal après un an de blessure, il lui faut encore un an pour retrouver son meilleur niveau. Morlaye Sylla ressent une telle pression sur lui que ce n’est pas facile. Et puis les adversaires ne l’épargnent pas non plus. Mais, il a quand même une grande influence sur notre jeu. Pour ce qui est de l’attaquant Boniface Haba, il avait attrapé le Covid lorsque nous étions au Maroc. Donc, lorsqu’il est revenu, je me souviens, on l’a sélectionné en équipe nationale. Il a eu la malchance n’avoir pas marqué et les critiques se sont injustement abattues sur lui. Ce sont juste des humains. On ne va pas les accabler. Nous sommes une famille, on gagne et on perd ensemble.
Alors parlant de la Ligue des champions, on se rend compte que Horoya cale toujours dans le dernier carré. Est-ce que vous avez déjà réfléchi à une approche pour pouvoir arriver au moins en finale la saison prochaine ?
Il n’y a aucune méthode, il n’y a que le travail. Il n’a pas manqué grand-chose à domicile contre Kaizer Chiefs. Donc dire que ça bloque, non. Peut-être qu’on n’est pas encore au niveau tout simplement. Il faut se préparer et puis se renforcer. Il ne faut pas que les gens croient qu’on est les meilleurs du monde. En tout cas pour l’instant non. Ce n’est pas les moyens qui font gagner. Je l’ai dit tout à l’heure, ce n’est pas toujours les meilleurs qui gagnent. Donc, il y a d’autres ingrédients qu’il faut tenir en considération.
Aujourd’hui coach, c’est quoi les perspectives pour vous et Horoya ?
Finir la saison le mieux possible sans blessure. Et après voir ce qui va se passer dans le futur.
«LA JEUNESSE A BESOIN DE SE RECONNECTER AVEC SES VALEURS IDENTITAIRES»
Palabres avec… Karine Silla, écrivaine et réalisatrice
Ecrivaine et réalisatrice, Karine Silla est née à Dakar et vit à Paris. Venue au Sénégal pour procéder à la cérémonie de présentation de son livre « Aline et les Hommes de Guerre », elle était l’invitée de l’Association de Écrivains du Sénégal. Le Témoin a échangé avec l’ancienne compagne de Gérard Depardieu.
Quel effet cela vous fait de vous retrouver au Sénégal pour présenter votre livre ?
Je suis écrivaine, et du coup, on a le droit de parler d’émotion déjà. Dès que je mets les pieds au Sénégal, je suis envahie par l’émotion et je suis extrêmement honorée par l’accueil du public par rapport à mon livre. Je veux juste citer le ministre de la Culture et toutes les personnes présentes, ici à la maison des Écrivains et particulièrement de M. Lo, le Directeur du Livre et de la Lecture...
Pourquoi avez-vous choisi d’écrire sur Aline Sitoe Diatta ?
Parce que je pense que la jeunesse a besoin de se reconnecter avec ses valeurs identitaires. Aline Sitoe Diatta a fait des choses importantes au moment de l’administration coloniale et surtout le message qu’elle a envoyé. C’est de retourner à ses traditions, retourner à son identité. Donc tous ces jeunes, qui sont en mal d’identité et qui quittent les côtes africaines pour aller vers un eldorado qui n’existe plus, ont devant eux un vrai exemple à suivre.
Combien de temps vous a pris la rédaction de ce livre ?
La rédaction du livre m’a pris trois ans à raison de huit à dix heures par jour et surtout de longues, longues années de réflexion sur le sujet d’une époque très sensible…
Peut-on dire que le personnage s’est imposé à vous ?
En fait, le personnage s’est imposé. Quand on tombe sur le portait de cette femme, on est interpellé par la force et la puissance et la liberté. Ensuite, je me dis que c’était quand même en 1940. Le Sénégal était sous emprise du régime colonial. La France vient de perdre la Guerre et elle a mis un genou à terre. On compte sur l’Empire colonial pour se relever. Et en ce moment- là, cette jeune femme de dix- neuf ans, sacrée reine de la Casamance, décide de monter son peuple pour qu’il se défendre contre l’oppression coloniale.
Parlez-nous de votre avis un peu tranché sur le métissage et de vos rapports privilégiés avec votre père ?
J’aime toujours rappeler cette phrase de mon père qui m’a dit que : « le métissage n’existe pas et on choisit sa culture ». Pour moi, bien évidemment, c’était, sans aucun doute, la culture sénégalaise. Je suis née ici et j’y viens depuis tout le temps. J’ai un père qui m’a énormément épaulée dans toute l’histoire du pays et de la tradition. En tant que fille de professeur de sociologie, homme africain très engagé, j’ai grandi avec cette histoire et les différentes tribus africaines. L’identité africaine est très, très forte. Quand la colonisation s’est mise en place, on a absolument fait fi de toutes ces tribus qui avaient des organisations sociales extrêmement précises.
Aline sert- elle de lien à cette double culture qui est la vôtre ?
Je trouve beaucoup de choses merveilleuses dans la double culture. J’ai une mère Blanche, Française catholique et un père Noir, musulman sénégalais. Ce qui est merveilleux dans la double culture, c’est qu’on est dans un poste d’observation. Moi, j’ai voulu comprendre et je suis allée à la source à l’origine pour comprendre quand sont arrivés les premiers portugais en Casamance et j’aime cette posture d’observatrice. Ce n’était pas une critique contre le colonialisme. En réalité, je m’insurge contre l’oppression en général. Et pour cela, j’ai une admiration immense pour des héroïnes comme Aline Sitoe Diatta.
Vous l’avez évoqué tantôt. Quel appel lancez-vous à ces jeunes qui prennent des embarcations en quête d’un hypothétique Eldorado ?
A tous ces jeunes, je vais leur dire que le paradis est en nous-mêmes. Il n’existe pas de paradis au-delà de nous-mêmes. Il faut savoir qu’il y a une blessure de l’identité dans le peuple Noir. Il y a des siècles et des siècles, on leur a dit que c’est un peuple inférieur. Il y a une sorte d’oppression de la civilisation occidentale sur ce peuple. Quand je vois ces jeunes partir encore avec l’espoir de cet Eldorado, il y a quelque chose qui m’attriste profondément.
Par Moussa KAMARA
VOTE
Aujourd’hui, nous constatons que beaucoup de journalistes investissent le champ politique avec fracas. Ils se font entendre et marquent de leurs empreintes tous les sujets de l’heure.
Aujourd’hui, nous constatons que beaucoup de journalistes investissent le champ politique avec fracas. Ils se font entendre et marquent de leurs empreintes tous les sujets de l’heure. Leur engagement est des plus profonds et des plus sincères à vue d’œil. L’âge du leader de Pastef y est certainement pour quelque chose.
Hormis le programme politique et les desseins du parti, le charisme et la personnalité de leur leader attirent les jeunes et moins jeunes. La proximité des âges n’étant pas un gage d’adhésion au parti, certes, mais n’en demeure pas moins un grand facteur d’empathie. Des journalistes politiciens, il y en a toujours eu dans ce pays mais la fougue et la détermination de ces nouveaux militants évoluant dans la presse sont sans commune mesure avec ce qui existait.
Sauf avec le cas du défunt Marx Magamou Mbaye qui était d’un courage exemplaire et allait défier l’opposition jusque dans ses conférences publiques. Le phénomène Pastef est indissociable du vécu de son leader. Il a pris de l’ampleur quand Ousmane Sonko a été radié de l’Administration. D’ailleurs, depuis ce jour-là, tout ce qui a été fait pour lui nuire augmente bizarrement sa cote de popularité. Les gens se demanderont pourquoi l’on reparle de Pastef et de Sonko. Simplement parce qu’ils font l’actualité !
Les élections locales sont d’ores et déjà prévues pour janvier prochain et c’est le branle-bas dans tous les états- major de parti et mouvements. On peut ne pas aimer Ousmane Sonko mais il est difficile de ne pas lui accorder que son offre politique est bien accueillie, surtout chez les jeunes. Sortis de ce qui se fait le mieux dans ce pays, l’Ena, les cadres les plus en vue de Pastef sont au cœur de l’Etat. Le pouls du pays, ils le connaissent mieux que quiconque. Et cette belle génération a su concocter un programme politique bien différent de tout ce que les Sénégalais connaissaient.
Alors, que personne ne s’étonne de ce déferlement humain vers le Pastef. Nous savons que l’argent et la femme sont des armes de destruction contre les jeunes et pas seulement eux. Une première alerte a été observée contre Sonko et cette séquence n’ayant pas encore pris fin malgré des avertissements époustouflants et macabres… Sonko et le Pastef ont introduit une nouvelle façon de faire la politique. Après soixante années d’indépendance, il est heureux de trouver cette nouvelle offre. Pour diriger un parti politique, avant, il fallait être riche comme Crésus. Les leaders étaient suivis plus pour leur aisance financière que pour leur programme. Cela est une des raisons pour lesquelles les partis marxistes n’ont jamais drainé les foules. Contrairement aux marchands de vent qui ont toujours berné les foules qui les suivaient. Aujourd’hui, avec le Pastef, la rupture avec ce qui se faisait est réelle.
Les gens s’identifient et adhèrent librement à ce parti. Cette nouvelle donne est à prendre très au sérieux car on a l’impression que ceux qui accusent Sonko sont toujours en retard d’arguments nets et précis. Me Wade a voulu que les Libéraux gardent le pouvoir plus longtemps que les Socialistes.
Garder le pouvoir pour brader des terres et nous faire miroiter des milliards, des Sénégalais ont répondu niet. Notre démocratie est délitée depuis vingt ans, les Libéraux ont voulu créer un autre Sénégal, différent de celui qu’on connaissait. Un simple résultat : mécontentement quasi général. Il est aujourd’hui temps que l’on réapprenne à voter et bien voter. Oméga.
PACIFICATION DES UNIVERSITES, LES REMEDES DE BOUBA DIOP BUUBA
L’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar a renoué avec les violences, la semaine dernière, lorsque des étudiants, mécontents des résultats d’un scrutin pour le choix des bureaux des amicales, avaient saccagé un des restaurants.
L’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar a renoué avec les violences, la semaine dernière, lorsque des étudiants, mécontents des résultats d’un scrutin pour le choix des bureaux des amicales, avaient saccagé un des restaurants. Une violence qui n’est pas nouvelle puisque ce temple du savoir est habitué à ces accès de fièvre au cours desquels ses pensionnaires saccagent tout sur leur passage. La paix n’y est qu’épisodique, entre deux cycles de violences. Interpellé sur la récurrence de ces embrasements à l’UCAD, le Pr Boubacar Diop dit Bouba se dit optimiste pour le retour de la paix à l’université de Dakar. Il estime qu’il faudrait trouver les moyens institutionnels et humains de manière durable pour faire revenir le calme. Le professeur d’histoire et ancien médiateur de l’UCAD appelle les acteurs à la table des négociations pour faire face à tous les problèmes auxquels ce temple du savoir dont la devise est « Lux mea lex » (la lumière est ma loi) est confronté. Selon lui, il faut changer également les textes.
L’espace universitaire de l’UCAD est aujourd’hui pollué par le climat délétère qui y règne. Il ne se passe pratiquement plus une année sans qu’il soit secoué par des violences causant des dégâts matériels importants et même, c’est arrivé, des pertes en vies humaines. Des pensionnaires ont perdu la vie dans des affrontements avec les forces de l’ordre, ou dans des bagarres entre étudiants, plusieurs restaurants ont été saccagés, des chambres caillassées entre autres. Sans compter les dégâts collatéraux sur l’avenue Cheikh Anta Diop ou la Corniche, deux axes qui la bornent, où des véhicules sont souvent brûlés. Malgré l’augmentation du montant des bourses et la diminution du prix des tickets des restaurants diminués, entre autres acquis sociaux dont bénéficient les étudiants, la violence reste toujours endémique. Le professeur Boubacar Diop estime qu’il faut affronter ces problèmes et les régler une bonne fois pour toutes. « La pacification est difficile parce qu’il y a effectivement des problèmes qui sont récurrents et qui reviennent souvent. Les problèmes augmentent en volume et en complexification. Maintenant, il faut trouver non seulement les moyens humains, mais ceux institutionnels pour régler ces questions de manière durable. Parce que ces problèmes, il y en aura toujours dans la vie. La question, c’est de les cerner et de les traiter de manière durable », a déclaré le Pr Bouba Diop.
A cet effet, il énumère quelques questions qu’il faut prendre en charge le plus rapidement possible pour la pacification de l’espace universitaire. « En guise d’exemples, on peut citer la promiscuité, le nombre grandissant des étudiants, la question des infrastructures, des équipements. Ça c’est déjà des problèmes au niveau pédagogique. Sur le plan social, il y a l’insuffisance des chambres. Voilà des questions qu’il faut régler à temps et sur la longue durée. L’Université de Dakar avait un espace très bien aménagé. Dans cette université, il y avait, au niveau du campus social, la possibilité d’avoir des chambres individuelles. Mais cela, pour la génération actuelle, c’est comme un rêve. Alors donc, il y a eu des retards dans la construction de pavillons alors que les effectifs explosaient. Il y a aussi les problèmes de textes, de communications. Tout cela doit être réglé », indique l’ancien médiateur de l’UCAD. Selon lui, il faut aussi régler la solidarité entre l’Ucad et les autres universités. « Je pense que si tous ces problèmes sont réglés, on peut avoir une paix durable. Donc, aujourd’hui, il y a des choses à revoir à tous les niveaux. Et il faut avoir le courage de les affronter. On fait des réunions, des assises de l’Enseignement supérieur etc. Mais est-ce qu’il y a un suivi ? C’est ça également le problème », estime le Pr Boubacar Diop dit Bouba.
Changer les textes de l’université
Par ailleurs, notre interlocuteur souligne qu’il faut changer impérativement les textes régissant l’Université. « A l’instant, il faut s’asseoir, s’écouter et changer les textes. Il faut avoir le courage de les changer et, également, en termes de mécanismes pour régler les revendications des acteurs. Il faut aussi identifier les interlocuteurs avec qui il faut parler. Il faut également discuter avec les structures de base et trouver des mécanismes de consultation à la base. Bien sûr, s’il y a des directions choisies par les acteurs. Aujourd’hui, le gros problème c’est avec les étudiants. Il faut bien écouter leurs structures », a-t-il conseillé. Sur la présence des partis politiques, des groupements ethniques et confessionnels dans le campus social de l’Université Cheikh Anta Diop, le professeur Boubacar Diop pense qu’il ne faut pas les diaboliser. « C’est aux étudiants de s’organiser et d’avoir leur autonomie. Idem pour les syndicats », a-t-il conclu prudemment.
LA QUESTION DU TROISIÈME MANDAT EST COMPLEXE
Même s’il a voulu se soumettre à « l’invite de mon patron Macky Sall » de ne pas se prononcer sur le 3ème mandat, le Pr Ismaïla Madior Fall, ministre d’Etat auprès du président de la République, a été obligé de parler de ce sujet brûlant
Même s’il a voulu se soumettre à « l’invite de mon patron Macky Sall » de ne pas se prononcer sur le 3ème mandat, le Pr Ismaïla Madior Fall, ministre d’Etat auprès du président de la République, a été obligé de parler de ce sujet brûlant et casse-pipe après moult interpellations des journalistes lors des débats qui ont suivi la rencontre organisée par le Conseil Constitutionnel du Sénégal et le Programme pour la promotion de l’Etat de droit en Afrique subsaharienne de la fondation Konrad Adenauer. L’ancien ministre de la Justice et Garde des Sceaux pense que la question du 3ème mandat est tellement complexe qu’on ne peut la résoudre en une minute. Il a également soutenu que le problème du 3ème mandat ne se pose pas de la même manière dans les différents pays concernés. Le constitutionnaliste était revenu auparavant sur la quintessence de cette rencontre tenue à l’initiative du Conseil Constitutionnel du Sénégal. Une institution qui, à l’évidence, a intérêt à s’ouvrir et à se faire connaître par son public.
La question du 3ème mandat des présidents de la République est revenue hier à la réunion des Cours et Conseils Constitutionnels d’Afrique de l’Ouest. Venu prendre part à cette rencontre, le ministre d’Etat auprès du président de la République a été une fois de plus interpellé sur la question du 3ème mandat. « Je voudrais soigneusement respecter l’invite qui m’est faite de ne pas me prononcer sur la question du 3ème mandat », a répondu sèchement Pr Ismaïla Madior Fall qui a semblé vouloir fuir cette question qui a valu à beaucoup de responsables du camp présidentiel de voir leur tête coupée. Seulement voilà, l’éminent constitutionnaliste, en tendant de se dérober, n’avait pas compté avec la détermination de la meute de journalistes déterminés à le faire parler. Ils l’ont donc acculé sur la question du 3ème mandat qui fait débat dans beaucoup de pays d’Afrique. Si elles n’y provoque pas des violences meurtrières. L’ancien ministre de la Justice a en tout cas indiqué qu’il est difficile de mettre tous les pays dans le même sac. Parce que, selon lui, la question du 3ème ne se pose pas de la même manière en Côte-d’Ivoire, au Rwanda, en Guinée, au Togo, au Gabon. On aura compris qu’il aura éludé prudemment notre pays dans cette liste.
Le professeur de droit constitutionnel a donc poursuivi son argumentation en ces termes : « Vous avez en Afrique des pays où il n’y a pas de limitation des mandats. Il y a des pays où on avait limité les mandats avant de lever cette limitation par voie référendaire. C’est le cas du Rwanda. Il y a d’autres où on a fait un 3ème mandat sur la base d’interprétations différentes de la Constitution. Y a certains cas où cela a généré des problèmes. Il y a d’autres où il n’y a pas de problèmes. La question du 3ème mandat est donc tellement complexe qu’on ne peut pas la résoudre en une minute. » Interpelé, aussi, sur les nombreuses déclarations d’incompétence du Conseil Constitutionnel lorsqu’il est saisi pour se prononcer sur certaines questions, le ministre d’Etat auprès du président de la République a répondu qu’il y a lieu de recadrer les choses. « Parce qu’il est reproché au Conseil Constitutionnel de se déclarer systématiquement incompétent lorsqu’il est appelé à connaitre de certaines affaires. Le problème est que le Conseil Constitutionnel est obligé de statuer sur la base d’une loi organique qui détermine son champ de compétence. La loi organique qui complète d’ailleurs la Constitution. Et lorsque une question est soumise au Conseil Constitutionnel, l’Institution regarde si la question qui lui est soumise rentre dans son champ de compétence. Si elle ne rentre pas dans ce champ de compétence, il se déclare incompétent. Ce n’est pas au sens scientifique du terme mais au sens juridique parce que, simplement, la loi organique ne l’habilite pas à se prononcer sur la question qui lui est posée », a défendu le professeur Fall.
Il informe toutefois qu’il y a une importante innovation qui a été introduite dans la Constitution issue du référendum de 2016. L’innovation, c’est que le Conseil Constitutionnel peut désormais être saisi par le président de la République pour toute question de nature constitutionnelle pour avis. C’està-dire dans le champ politique sénégalais lorsqu’il y a des protagonistes qui posent des questions de nature constitutionnelle, le Conseil Constitutionnel peut être invité à donner son avis.
« La Cour de justice de la CEDEAO n’a pas vocation à juger les lois constitutionnelles »
Le constitutionnaliste Ismaïla Madior Fall s’est également prononcé sur l’arrêt rendu par la Cour de justice de la CEDEAO pour exiger à l’Etat du Sénégal la suppression de la «très» controversée loi sur le parrainage. Ce, suite au recours introduit par l’Union sociale-libérale (USL) de Me Abdoulaye Tine. « On a vu la Cour de justice de la CEDEAO sortir un arrêt demandant à l’Etat du Sénégal de mettre un terme au système de parrainage. Le problème qui se pose est que le système du parrainage au Sénégal, c’est dans la Constitution. C’est l’article 28 de la Constitution. Or, on sait que cette cour n’a pas vocation à juger les lois constitutionnelles. C’est comme si, par exemple en Europe, la Cour européenne des Droits de l’homme se levait pour dire que le parrainage pratiqué en France est illégal, il faut l’arrêter. C’est inimaginable !», s’est écrié l’ancien ministre de la Justice. Lequel pense que la Cour de justice de la CEDEAO n’a pas à entrer dans des questions qui relèvent du noyau dur de la souveraineté des Etats. Car, estime Ismaïla Madior Fall, ici, il s’agit d’une question de nature constitutionnelle. « La Cour de justice de la CEDEAO n’a pas à entrer dans des questions qui relèvent du noyau dur de la souveraineté. C’est comme si elle nous disait que l’élection du président au suffrage direct au Sénégal est anticonstitutionnel, qu’il faut le changer ce suffrage », soutient-il. Ismaïla Madior Fall a poursuivi en faisant savoir que les questions de ce genre (Ndlr, celles relatives au parrainage) sont de nature constitutionnelles dans lesquelles la cour elle-même, dans sa jurisprudence, refuse d’entrer. « C’est vrai que les arrêts rendus par la cour sont exécutoires, mais l’Etat se réserve aussi le droit d’introduire un recours en interprétation. D’autant que quand on lit l’arrêt à première vue, on peut aussi penser qu’elle ne remet pas en cause les principes du parrainage, mais seulement les modalités du parrainage. Et dans le cadre du dialogue national, il y a des discussions sur comment améliorer cela », a relativisé en conclusion le constitutionnaliste. Qui s’est exprimé en universitaire sur toutes les questions posées ! On le comprend, le sabre de son « patron » Macky Sall est si vite sorti ces temps-ci…
LE TIRAGE AU SORT DE LA CAN PRÉVU EN AOÛT
Initialement prévu pour ce 25 juin, le tirage au sort de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (Can) Cameroun 2021 aura lieu durant la première quinzaine du mois d’août
Initialement prévu pour ce 25 juin, le tirage au sort de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (Can) Cameroun 2021 aura lieu durant la première quinzaine du mois d’août. La nouvelle a été annoncée par le secrétaire général de la Confédération africaine de football (Caf) en visite de chantier au Cameroun.
Initialement prévue ce 25 juin 2021, la cérémonie du tirage au sort de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) 2021 a été reportée. En marge de sa visite de travail au Cameroun, en prévision du tournoi africain, le secrétaire général de la Confédération africaine de football (Caf), Veron Mosengo Omba, en a profité pour annoncer la date du tirage de la compétition. «Le tirage au sort aura lieu durant la première quinzaine du mois d’août. La date exacte sera communiquée très vite», a indiqué le secrétaire général de l’instance faitière du football africain. Face à la presse, il a également démenti toute intention de l’instance africaine de délocaliser la CAN-2022, confirmant qu’elle aura bel et bien lieu au Cameroun et aux dates prévues. Néanmoins, le dirigeant confédéral n’a pas voulu s’attarder sur les véritables raisons du report du tirage au sort, surtout après les informations faisant état des intentions de la Caf, sous les directives de la Fifa, d’imposer une nouvelle agence d’évènementiel proche de l’instance internationale, pour l’organisation de ladite cérémonie, confiée depuis plusieurs mois à une agence choisie par le Comité d’organisation locale de la CAN (COCAN).
LA SIERRA LEONE, DERNIERE QUALIFIEE
Ce n’est que mardi soir, près de trois mois après la fin des éliminatoires de la CAN-2022, qu’on a connu la24e et dernière sélection qualifiée à la phase finale du tournoi africain. Il s’agit de la Sierra Leone qui retrouve la Can après 26 ans d’absence, en chipant son billet au Bénin, après son succès étriqué (1-0), mardi soir, dans un match disputé en Guinée. La Sierra Leone termine ainsi ces éliminatoires à la deuxième place du groupe L, derrière le Nigeria avec un meilleur goal-average que le Bénin, dont l’élimination constitue une surprise, lui qui a terminé 4e de la CAN-2019. A noter que la zone ouest A de l’Union des fédérations ouest-africaines de football (UFOA) présentera huit de ses neuf pays membres à la Coupe d’Afrique des nations 2021.
LES EVALUATEURS DU PROCESSUS ELECTORAL ETALENT LEURS RESERVES
Parmi les quatre-vingt-seize recommandations formulées, on peut retenir celle concernant le maintien ou non du système de parrainage. Les experts ont ainsi proposé deux scénarii qui de toute manière ne plaident pas pour le statu quo
La Mission d’évaluation du processus électoral a tenu hier un atelier pour restituer ses constats et recommandations provisoires à la suite de ses travaux. Parmi les quatre-vingt-seize recommandations formulées, on peut retenir celle concernant le maintien ou non du système de parrainage. Les experts ont ainsi proposé deux scénarii qui de toute manière ne plaident pas pour le statu quo.
La Cour de Justice de la CEDEAO avait ordonné en avril dernier à l’Etat du Sénégal de supprimer la loi sur le parrainage dans un délai de 6 mois. Elle donnait ainsi suite au recours de Me Abdoulaye Tine soutenant que cette loi porte atteinte au principe de la libre participation aux élections. Ceci avait valu à la juridiction africaine de sévères critique de la part des autorités sénégalaises. Force est de constater cependant que le débat sur le maintien ou la suppression du parrainage était posé dans le pays avant qu’il ne prenne une dimension internationale. C’est pourquoi la question a été soumise aux évaluateurs du processus électoral qui, à la fin de ses travaux, a proposé deux options. La mission a en effet fait des recommandations prenant en compte aussi bien le maintien que la suppression du parrainage. Pour ce dernier cas, la mission semble suivre la Cour de justice de la CEDEAO en indiquant que l’application simultanée de la caution et du parrainage, tous deux à des niveaux comparativement élevés, peut être considérée comme une restriction du droit de se porter candidat. En revanche, note-t-elle, le système existant avant 2018 avec la caution pour tous et le parrainage à des niveaux acceptables pour les candidats indépendants était conforme aux normes et pratiques internationales. Afin d’aligner le droit de se présenter à une élection sur les normes internationales et les bonnes pratiques en matière d’élections démocratiques, ainsi que sur la pratique régionale, la nécessité du parrainage intégral, parallèlement aux dépôts électoraux, pourrait être reconsidérée, a laissé entendre les évaluateurs dans leur pré-rapport parcouru par «L’AS».
LES CORRECTIFS EN CAS DE MAINTIEN DU PARRAINAGE
Par ailleurs, les experts ont également proposé l’hypothèse selon laquelle le parrainage intégral est préservé ainsi que les cautions électorales. En l’espèce, les évaluateurs estiment que ces deux systèmes restrictifs devraient être ramenés à des niveaux raisonnables. Dans la plupart des pays où ces deux mécanismes forts coexistent, ils sont fixés à des niveaux gérables et symboliques, ajoutent-ils. Non sans estimer que le parrainage citoyen devrait avoir une alternative sous la forme d’un parrainage par des élus avec un nombre raisonnable de députés, de maires et de conseillers départementaux. Selon eux, les candidats doivent pouvoir choisir librement et à tout moment le type de parrainage qu’ils déposent. Afin d’augmenter la prévisibilité et la transparence de la compétition politique, le montant des signatures de soutien devrait être fixé en chiffres absolus directement dans le code électoral, précisent les experts dans leur pré-rapport dont «L’AS » détient une copie.
Poursuivant, la mission d’évaluation affirme qu’afin d’assurer le droit à un recours effectif concernant la validation des candidatures devant un tribunal indépendant et impartial, la validation des dossiers (y compris la vérification des listes de parrainage) devrait être effectuée par une commission impartiale dans les délais applicables. «Cette commission devra fonctionner en toute transparence, en présence des mandataires de tous les candidats, de la CENA et des observateurs accrédités », propose la mission. Qui ajoute que le Conseil constitutionnel devra rester l’instance de recours pour les décisions sur la validité des candidatures. Au cas où la vérification reste au niveau du conseil constitutionnel, les candidats doivent avoir la possibilité de faire appel des décisions du Conseil constitutionnel sur l’irrecevabilité d’une candidature auprès d’un autre organe que le Conseil constitutionnel lui-même, souligne le pré-rapport soumis aux acteurs présents sur la table du dialogue.
UN PROCESSUS OUVERT
La mission estime dans la foulée que le code électoral devrait garantir la présence des représentants de la CENA pendant tout le processus du dépôt de candidatures, y compris la vérification des parrains. Et que l’ensemble du processus devrait être ouvert aux mandataires de tous les candidats ayant déposé leur dossier, ainsi qu’aux observateurs des organisations de la société civile. «Les citoyens ne devraient pas être limités au soutien d’un seul candidat (le principe “une personne, une voix” ne peut être étendu à l’expression non contraignante d’un soutien à un candidat). Cela éliminerait la plupart des problèmes liés à la vérification des parrains (permettant un contrôle manuel de toutes les signatures, au lieu d’utiliser un logiciel) », soulignent les évaluateurs. Vu que de nombreux candidats ont été exclus même s’ils disposaient d’un stockage de parrains de réserve, la mission d’évaluation a préconisé que la limite supérieure du nombre de signatures requises soient supprimée.
Egalement, elle estime que les dispositions relatives à la sanction des électeurs devraient être supprimées. Les évaluateurs indiquent enfin que si l’organe en charge de la vérification des parrains décide de recourir à l’utilisation d’un logiciel pour la vérification des parrains, le code source du logiciel doit être rendu public, non seulement aux candidats ou aux observateurs, mais aussi au grand public. «Les mandataires des candidats doivent avoir, à tout moment de la vérification, la possibilité de vérifier le code source du logiciel afin de s’assurer que le logiciel n’a pas été remplacé ou modifié au cours de la vérification », lit-on également dans le document de la mission parvenue à «L’AS ».
ORGANISATION DES ELECTIONS : Une personnalité neutre préconisée
Afin de renforcer la confiance des principales parties prenantes ainsi que du grand public dans l’ensemble du processus électoral, les évaluateurs pensent que la Direction générale des élections (DGE) et la Direction de l’automatisation du fichier (DAF) devraient réévaluer leur modus operandi par rapport aux parties prenantes externes. A les en croire, les membres de ces institutions précitées devraient s’engager publiquement à respecter les principes d’indépendance, d’impartialité, de transparence et de résistance à toute pression politique, dans un code de conduite contraignant. Toujours dans ses recommandations, la mission d’évaluation du processus électoral estime qu’on pourrait également envisager de soustraire la DGE et la DAF de l’égide du Ministère de l’Intérieur et de créer une entité neutre distincte au sein du gouvernement, présidée par une personne neutre. De cette manière, souligne-t-on dans le pré-rapport, le nouvel organe (par exemple, la Délégation générale des élections et des fichiers) bénéficierait d’une autonomie fonctionnelle mais aussi de la bonne coopération avec les autres agences gouvernementales et les services des autorités administratives au niveau local. Alternativement, soutiennent en définitive les évaluateurs, la perception de l‘indépendance et de l’impartialité de la DGE/DAF pourrait également bénéficier d’un ministre de l’Intérieur neutre (c’est-à-dire quelqu’un qui n’est pas directement lié à la hiérarchie du parti).
L’ALLEMAGNE ALLOUE 20 MILLIONS D’EUROS A L’INSTITUT PASTEUR
En voilà une annonce qui va mettre du baume au cœur des autorités sanitaires du pays.
Ambitionnant de produire des vaccins anti-Covid, l’Institut Pasteur peut compter sur le soutien de l’Allemagne. En visite officielle au Sénégal, le ministre allemand de la Coopération et du Développement a indiqué que son pays va appuyer financièrement la structure à hauteur de 20 millions d’euros (soit 13 milliards FCFA).
En voilà une annonce qui va mettre du baume au cœur des autorités sanitaires du pays. En visite hier au Sénégal, le ministre allemand de la Coopération, Gerd Muller, a soutenu que son pays va contribuer financièrement à l’initiative de l’Institut Pasteur de produire de vaccins anti-Covid au Sénégal.
«Aujourd’hui, lors de notre déplacement à l’Institut Pasteur de Dakar, le ministre Amadou Hott m’a fait une proposition qui permettrait d’aider des centaines de millions de citoyens africains à rester en bonne santé et à lutter contre la Covid-19. Et l’Institut Pasteur qui a une renommée mondiale est capable de le faire. L’Allemagne est prête à soutenir cette initiative de production de vaccins avec un financement initial de 20 millions d’euros», a indiqué le ministre allemand lors d’une conférence de presse tenue après la signature d’un protocole d’accord qui vise à renforcer la coopération entre les deux pays dans différents domaines notamment dans la lutte contre la pandémie de Covid-19.
Selon le ministre de l’Economie du Plan et de la Coopération du Sénégal, la décision de l’Allemagne de soutenir l’Institut Pasteur pour la production de vaccins anti-Covid est capitale. «Cette contribution de la République Fédérale d’Allemagne est un don non remboursable. Cette subvention est extrêmement importante pour permettre au Sénégal de produire les vaccins les moins chers. Cette annonce représente un signal fort à toute la communauté des acteurs du développement qui interviennent en Afrique et en particulier au Sénégal. C’est aussi un signal fort pour les partenaires de l’Institut Pasteur qui voient à travers cet appui de l’Allemagne une sorte de validation de ce projet très important», a souligné Amadou Hott qui souhaite le décaissement très rapide de ces fonds.
En outre, il a ajouté que son département va travailler très rapidement pour que les ressources soient disponibles et que l’Institut Pasteur puisse continuer le travail qu’il a déjà entamé. «Il faut aller très vite, parce que l’objectif, c’est de produire les vaccins à la fin du premier trimestre de 2022 au plus tard. Et l’Institut Pasteur est sur une très bonne voie. Et le soutien de l’Allemagne va booster le projet», a indiqué le ministre sénégalais de la Coopération qui rappelle que le Président Macky Sall souhaite que ce projet soit réussi dans les meilleurs délais. Au-delà de la subvention qu’elle a annoncée, affirme Amadou Hott, l’Allemagne va travailler avec les initiatives d’acquisition de vaccins pour l’Afrique afin qu’elles achètent leurs vaccins à partir du Sénégal.