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18 septembre 2025
PAR Oumou Wane
CORRUPTION AU SÉNÉGAL, TOLÉRANCE ZÉRO
Il nous faut laisser aucune place ni aucune chance à ce fléau. L’affaire de trafic de visas et de passeports fait du bruit, mais elle n’est que l’arbre qui cache la forêt
Ainsi donc, deux membres fondateurs du mouvement citoyen « Y'en a marre » sont en détention, l’un pour trafic de passeports, l’autre pour escroquerie sur visas. Selon Libération, il s’agit même de 10 infractions visées, qui vont de l’association de malfaiteurs à la corruption en passant par la tentative de trafic de migrants, le faux dans un document administratif, et autres rackets…
Tristes activistes que ces deux figures du mouvement de la société civile, égarés présumés dans les affres de la corruption. Du cynisme à l'aveuglement. Rendez-vous compte pour des députés, se faire payer pour épouser des femmes et leur faire obtenir des passeports diplomatiques. Ces gens ont perdu tout sens commun, trop habités qu’ils sont par le goût du pouvoir et l’appât du gain.
Mais est-ce pour autant que tous les propagandistes antisystèmes sont corrompus ? Est-ce d’ailleurs parce qu’il y a des militants anti-corruption corrompus, qu’il n’y a pas de corruption dans le système ?
Macky Sall ne peut pas tout voir n’y être partout car il lui faut avant tout gérer les affaires d’État.
Ce n’est un secret pour personne, d’ailleurs 93% des Sénégalais disent connaitre des pratiques de corruption. Un phénomène à la hausse. Au nombre des catégories socio-professionnelles les plus touchées par la corruption, selon les Sénégalais, il y a la justice et la police, mais aussi l’éducation, la santé, la construction, les transports, enfin tout… À commencer par les fonctionnaires, talonnés par les députés à l’Assemblée nationale. Les membres du gouvernement seraient-ils épargnés par le phénomène ?
Ne nous cachons pas derrière notre petit doigt et acceptons enfin de prendre ce problème à bras le corps, car les effets de la corruption agissent sur la croissance, le bien-être et la pauvreté au Sénégal.
Il me semble pourtant que la corruption ou le clientélisme ne sont pas le fait de notre système tout entier, mais de certains maillons de ce système, qui suffisent à eux seuls à gangréner notre société et sabrer notre moral. Oui, notre moral.
La corruption fait du mal à tout le monde. La lutte contre ce phénomène est un combat indispensable pour renforcer la relation de confiance entre l’État et les citoyens.
Pour avancer dans cette lutte et afin de promouvoir la probité dans la gestion des affaires publiques et privées, notre président Macky Sall a déjà mis en place l’Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC), qui dispose de ressources dans la prise en charge du fléau.
Est-ce suffisant ? Afin de détecter dans la vie de tous les jours les actes flagrants de corruption, notre État devrait montrer ses muscles et mener des opérations tous azimuts, y compris en son propre sein et parmi nos administrations.
Il nous faut laisser aucune place ni aucune chance à ce fléau. L’affaire de trafic de visas et de passeports fait du bruit au Sénégal, mais elle n’est que l’arbre qui cache la forêt.
Le problème supplémentaire aujourd’hui est que s’ajoute à la corruption, au racket et au clientélisme, le banditisme. Il se développe au sein de la population une peur de dénoncer les actes de corruption par crainte des représailles.
Il revient aux autorités sénégalaises de garantir l’anonymat et la sécurité des dénonciateurs ou des lanceurs d’alerte.
La lutte contre la corruption constitue un défi important pour la bonne gouvernance et la croissance économique durable des pays africains. La Banque Africaine de Développement estime que chaque année, 148 milliards de dollars sont perdus en Afrique du fait de la corruption.
La politique doit servir à améliorer le quotidien des gens. Sa finalité est l'intérêt général et non l'attrait de l'argent. Quand on choisit le service public, on ne doit pas s'affranchir du bien commun pour conforter son intérêt personnel.
Ce combat doit engager toutes les forces vives de la Nation et chaque citoyen devrait être désormais encouragé à dénoncer tous les cas de corruption et de racket avérés pour que leurs auteurs répondent de leurs actes devant les tribunaux. Y compris s’ils sont députés ou même ministres de la République.
LE SENEGAL ETALE SA CULTURE A ABIDJAN
Considérer comme un grand pays de culture, le Sénégal a encore une fois joué pleinement son rôle à Abidjan au Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua)
Considérer comme un grand pays de culture, le Sénégal a encore une fois joué pleinement son rôle à Abidjan au Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua). La 13e édition s’est déroulée du 7 au 12 septembre 2021 entre Abidjan et Grand Bassam avec le Sénégal comme pays invité d’honneur.
La 13e édition s’est déroulée du 7 au 12 septembre 2021 entre Abidjan et Grand Bassam avec le Sénégal comme pays invité d’honneur. Cette année, le festival s’est déroulé autour du thème majeur : L’Alliance Afrique Europe égale Paix et Développement. Pour une bonne participation, la Di - rection des arts a misé sur les artistes jeunes dits créateurs contemporains émergents aussi bien au niveau de la mode, qu’au niveau de la musique et de l’artisanat. Les tam-tams, chants et danses des ethnies du Sénégal devant l’aéroport Félix Houphouët Boigny d’Abidjan, annonçaient déjà les couleurs d’une ambiance populaire et culturelle riche en rythmes. L’Institut national de la jeunesse et des sport (Injs), qui est le site officiel du festival, a abrité le pavillon du Sénégal conçu par la Direction des arts. Le ministre de la Culture et de la communication, Abdoulaye Diop, y a présidé la journée dédiée au pays de la Teranga. C’était le 8 septembre 2021 avec diverses manifestations dont une exposition retraçant l’histoire du cinéma sénégalais, coordonnée par Maguette Diop, président des Cineseas et une autre exposition valorisant les instruments membranophones, c’est-à-dire les percussions et les cordophones qui désignent les instruments à cordes. Des expositions qui reflètent la diversité culturelle nationale. Après ces visites, le ministre de la Culture et de la communication, Abdoulaye Diop, accompagné de Asalfo, Commissaire général du Femua, s’est arrêté devant l’espace réservé à la mode et aux textiles sénégalais. On y a exhibé des boubous et des chaussures d’hommes et de femmes et autres accessoires.
Continuité culturelle
Un panel a bouclé cette matinée autour du thème : continuité culturelle entre le Sénégal et la Côte d’ivoire. Racine Senghor, président du Conseil d’administration du Musée des civilisations noires et Djako Romaric, gestionnaire de la ville historique de Grand Bassam, ont fait des présentations. Racine Senghor a insisté sur la parenté à plaisanterie qui existe dans les deux pays avant de parler du métissage linguistique. «Toutes les langues sont des langues métissées et on arrive même à en créer d’autres», dira-t-il. Des moments forts, les festivaliers en ont vécu au bord de la lagune Ebrié. La soirée à l’institut français autour de la mode et de la musique a tenu ses promesses. Les jeunes créateurs de mode que sont Chekha, Selly Raby Kane, Maguette Dièye et Ousseynou Owens Ndiaye ont proposé des modèles pour hommes et femmes alliant la tradition à la modernité et accompagnés d’accessoires. Comme pour la mode, ce sont de jeunes artistes musiciens émergents qui ont représenté le Sénégal. Samira Fall, Cherifu Job sa brain, OMG, Dieyla, Chadia, Jeeba, NGaka Blinde et Sidy Diop se sont produits dans une salle pleine. Un public composé de Sénégalais, d’Ivoiriens et d’Européens. Le ministre de la Culture et de la communication dira que le Sénégal a démontré encore une fois qu’il a des atouts culturels à vendre. Ces propos ont comme qui dirait obtenu l’approbation de Asalfo qui a soutenu, au lendemain du concert époustouflant de Pape Diouf à l’Injs, que le Sénégal a montré encore une fois sa force de frappe culturelle.
«L’APPRECIATION DES PERFORMANCES DE L’OFOR ET DES DELEGATAIRES EST PEU SATISFAISANTE»
RAPPORT Evaluation de la réforme de l’hydraulique rurale
En Conseil des ministres mercredi dernier, le ministre Serigne Mbaye Thiam a présenté l’évaluation de la réforme sur l’hydraulique rurale. Démarrée depuis la création de l’Office des forages ruraux en 2014, la réforme sur l’hydraulique rurale qui concerne plus de 8 millions de personnes, est peu satisfaisante en termes de performances, déplore le rapport de la mission d’évaluation commanditée par le gouvernement.
Avant-hier, en Conseil des ministres, le ministre de l’Eau et de l’assainissement, Serigne Mbaye Thiam, a fait une communication sur l’évaluation de la réforme sur l’hydraulique rurale. Le Quotidien a parcouru ce rapport provisoire, qui n’est pas encore rendu public. La mission d’évaluation a conclu que «l’appréciation des résultats, des performances de l’Office des forages ruraux (Ofor) et des délégataires et de la qualité de service est globalement peu satisfaisante». Créé en 2014, l’Ofor a depuis, entamé une professionnalisation de la gestion du sous-secteur de l’hydraulique rurale. Pour cette réforme qui concerne 8 millions 178 mille 859 personnes à servir l’eau potable, le périmètre Notto-Ndiosmone Palmarin & Gorom Lampsar (Ndp-Gl), avec 4 forages à gros débit et 13 unités de potabilisation et de traitement (Upt), a été attribué à Société d’exploitation d’ouvrages hydrauliques (Seoh), depuis juillet 2015.
15% des forages sous affermage
Les zones rurales de Thiès et Diourbel, avec 265 Systèmes d’approvisionnement en eau potable (Saep), ont été confiées à Aquatech avec un démarrage effectif depuis avril 2018. Les régions Kaolack-Kaffrine avec 294 Saep sont gérées par Flexeau qui a démarré ses activités en mars 2019. La gestion de l’eau potable de Tambacounda (227 Saep) est au compte de la Société de gestion des eaux du Sénégal (Soges), en activité depuis octobre 2018. Les résultats sont mitigés parce que, selon la mission d’évaluation, sur les 1989 Systèmes d’approvisionnement en eau potable, (constitués de 2065 forages et de 57 Unités de potabilisation et de traitement), 312 seulement sont sous Dsp, soit 15% des Saep. Dans les zones sous Dsp, la moitié des Saep n’est pas encore intégrée au périmètre d’affermage. «Les principales contraintes pour Ofor sont en rapport avec la disponibilité des ressources financières qui doivent permettre la réalisation de nouveaux ouvrages et la remise en état des ouvrages existants. Ces contraintes et celles liées au statut de de Ofor ont probablement contribué au retard constaté dans la mise en place des Dsp, qui devait être achevée en 2017 et qui est encore à 50 % d’exécution (4 Dsp sur 8). Cette situation impacte fortement les projections basées sur la perception des redevances», ont décelé les enquêteurs. Dans une enquête menée dans les régions de Thiès, Diourbel, Fatick, Kaolack et Kaffrine, Le Quotidien révélait le 28 août dernier que la réforme était loin de ses objectifs. «Si la pertinence de la réforme est globalement appréciée, des mesures d’amélioration sont suggérées pour une meilleure appropriation. Une perception négative est maintenue et exacerbée par les échanges entre Asufor (Association de gestion des forages ruraux) et certains délégataires, l’influence des réseaux sociaux dans le relais et la transmission de l’information émanant des périmètres Dsp fonctionnels et des localités réticentes, la faible présence sur le terrain et la communication encore insuffisante de l’Ofor et des services techniques», a relevé le rapport.
«Grille tarifaire à réviser»
A Thiès et Diourbel, des collectifs de jeunes se sont emparés de la gestion de l’eau et ont déclaré la guerre au Délégataire du service public (Dsp) de l’eau potable en milieu rural. «Ces fortes réticentes constatées, dans les périmètres délégués et les zones hors Dsp, s’expliquent par les performances techniques médiocres de certains opérateurs, notamment au démarrage de l’exploitation, avec les pannes récurrentes et les longs délais de rupture de service», ont souligné les évaluateurs. Ces derniers ont appelé l’Etat à faire des «efforts conséquents» à travers des «ajustements tarifaires et une harmonisation très bénéfique à certaines catégories d’usagers». Cependant, signalerontils, «la rigueur mise dans les relevés des compteurs (remis à niveau) ont occasionné une hausse des montants facturés, que les usagers imputent à tort à la grille tarifaire». Il faut rappeler que le prix du mètre cube a été fixé par arrêté interministériel : 250 francs Cfa pour les abonnés domestiques, 200 francs Cfa pour les activités maraîchères et 200 francs Cfa pour les abreuvoirs. «La grille tarifaire est à réviser pour tenir compte des habitudes de consommation réellement constatées, en étudiant la possibilité d’adopter une tranche sociale alignée sur le tarif urbain, et une tranche pleine proche de la tarification moyenne en vigueur avant l’entrée en service des Dsp, de façon à relever le niveau du prix moyen assurant ainsi des revenus supplémentaires et durables à l’Ofor», a invité la mission d’évaluation. Cette dernière a appelé à une déconcentration progressive avec une responsabilisation des cinq catégories d’acteurs concernées (administration et collectivités territoriales, services techniques déconcentrés, usagers, Ofor et opérateurs privés), une «réelle priorité». Les évaluateurs de la réforme ont plaidé pour des «mesures hardies» de renforcement des capacités financières de l’Ofor et de rentabilisation des Dsp. «Celles-ci passeraient, pour les opérateurs privés, par une structuration des périmètres et des mesures en vue de relever le niveau d’incorporation des Saep», indique-t-on. Chez les Dsp, des disparités existent avec le constat d’une meilleure qualité de service et des bonnes performances de Seoh. «Cette appréciation par opérateur est à nuancer en tenant compte de la spécificité des systèmes par périmètre (grand réseau, Saep de plus ou moins grande taille, unités de potabilisation), de la durée d’exploitation (6 ans pour Seoh et 3 ans au maximum pour les autres opérateurs), de la vétusté des ouvrages et équipements (le système NDP étant plus récent) et des efforts de remise en état déployés à l’entrée en service des Dsp», a constaté l’étude.
L’option Dsp est garante si…
Pour les évaluateurs, l’approche délégation, une option de l’Etat, doit être maintenue pour certaines catégories d’acteurs, compte tenu des faibles performances notées dans les périmètres à faibles taux d’incorporation (cas de Diourbel-Thiès). «Les performances en nette amélioration du périmètre Kaolack/Kaffrine confirment la pertinence d’une délégation à une échelle plus large», écrivent-ils. D’après eux, cette option est «garante, moyennant un contrôle efficace de l’exploitation et du patrimoine, de la sauvegarde du patrimoine, dans le respect des engagements contractuels de l’Etat, de l’Ofor et des délégataires». Pour cela, le rapport a souligné la nécessité de poursuivre le renforcement du cadre institutionnel et juridique «avec une responsabilisation accrue de l’Ofor, notamment dans ses missions de gestion du patrimoine, d’exercice du service public de l’eau potable et de contrôle de l’exploitation et l’harmonisation des mécanismes de représentation des usagers et de gestion transitoire». Dans ce cas, il est indiqué qu’un toilettage des textes permettra de décider du statut final et des rôles des Asufor dans le nouveau cadre institutionnel.
LA JUSTICE CLIQUE SUR LES TIC
La justice entre dans l’ère du digital avec le projet de dématérialisation des procédures judiciaires initié par le ministère de la Justice avec le soutien du Programme d’appui à la modernisation de l’administration (Pama)
La justice sénégalaise sera bientôt connectée aux Technologies de l’information et de la communication (Tic), avec le projet de dématérialisation des procédures judiciaires initié par le ministère de la Justice avec le soutien du Programme d’appui à la modernisation de l’administration (Pama)
La justice entre dans l’ère du digital avec le projet de dématérialisation des procédures judiciaires initié par le ministère de la Justice avec le soutien du Programme d’appui à la modernisation de l’administration (Pama). Un projet qui vise à moderniser l’administration de la justice.
Selon le Procureur général près la Cour d’appel de Thiès, ce nouveau système informatique de la justice leur permettra d’être plus performants. Djibril Bâ présidait hier la mission de concertation et d’échange sur ledit projet. «On parle de la modernisation de la justice depuis plus de 20 ans parce que nous voulons pérenniser un Etat de droit. Nous avons en face des usagers particulièrement exigeants qui veulent avoir l’information et les documents qu’ils cherchent à temps réel. Mais avec le système actuel que nous connaissons c’est extrêmement difficile.» Pour preuve, fera remarquer le magistrat, «une personne qui est née à Tambacounda et qui se trouve à Dakar quand elle veut avoir un casier judiciaire ou un certificat de nationalité, est obligée d’aller jusqu’à Tambacounda. Cela pose problème», dit le chef du Parquet général de la Cour d’appel de Thiès, Djibril Bâ, qui se réjouit de «l’introduction des Technologies de l’information et de la communication (Tic) qui peut régler ce problème rapidement à moins d’une heure de temps».
Et le juriste de poursuivre aussi : «Nous pouvons arriver à une modernisation de la justice et faire face à ce public exigeant qui demande une information ou l’obtention de documents dans les domaines qui les intéressent très rapidement.» Et donc : «Ce projet participe à la modernisation de la justice et à la satisfaction des usagers du service public. Et la justice en a besoin.» Surtout en cette période de pandémie où les «gens ne peuvent pas se déplacer. Les rassemblements sont interdits, de même que les regroupements. Il faut donc utiliser les Tic. Et de la même manière que les autres services de l’Etat ou du secteur privé utilisent les Tic, l’administration de la justice également en a besoin», requiert le Procureur général près la Cour d’appel de Thiès. A sa suite, Cheikh Fall Mbaye, directeur de la Promotion et de la bonne gouvernance au ministère de la Justice, soutient que la dématérialisation des procédures judiciaires constitue un levier d’amélioration de la qualité des services qui sont rendus aux usagers.
A ce titre, «une série de concertations a été initiée avec les différentes juridictions du pays, à savoir Kaolack, Thiès, Saint-Louis et Ziguinchor après le lancement à Dakar, pour présenter le projet qui consiste à organiser un colloque international au mois de novembre prochain. Et ce qui va alimenter ce colloque c’est justement ce que nous allons tirer des rapports issus de ces concertations au niveau des différents ressorts de Cour d’appel», explique le coordonnateur de la 2e composante du Pama, M. Mbaye.
En plus de ce colloque, «nous avons prévu d’organiser un hackathon de la justice qui va nous permettre de développer des solutions numériques en ayant des startups d’Etat qui vont nous proposer des solutions numériques pour la dématérialisation des procédures judiciaires et améliorer l’accès au service judiciaire aux différents usagers du service public».
LA COUR SUPREME SUSPEND LE CONCOURS DIRECT D’ENTREE A L’ÉNA
La Cour suprême a suspendu le concours direct d’entrée à l’Ecole nationale d’administration (Ena). Or, les épreuves d’admission pour le cycle A sont prévues demain et cycle B le 3 octobre prochain
Le juge des référés de la Cour suprême a suspendu le concours direct d’entrée des cycles A et B à l’Ena. Alors que les épreuves d’amission sont prévues demain pour le niveau A. Elle a été saisie par des candidats fonctionnaires, qui n’ont pas voulu faire le «professionnel» et exclus des listes au dernier moment. Ces pratiques font partie des réalités du concours de l’Ena.
Quelle décision ! La Cour suprême a suspendu le concours direct d’entrée à l’Ecole nationale d’administration (Ena). Or, les épreuves d’admission pour le cycle A sont prévues demain et cycle B le 3 octobre prochain.
Le Juge de référé administratif a pris cette décision hier, après avoir été saisi par des fonctionnaires, qui estiment être lésés par le déroulement du concours. Et les deux cycles sont concernés. Qu’est-ce qui s’est passé ? Une dizaine d’agents de l’Etat avaient décidé de tenter d’entrer à l’Ena via le concours direct pour le cycle A. Alors qu’ils ont la possibilité de faire le professionnel.
Evidemment, leurs noms figuraient sur la première liste des candidats autorisés à concourir publiée le 6 août 2021. Mais, une seconde liste sera à nouveau affichée par le Secrétariat général du gouvernement qui organise l’entrée à l’Ena depuis la suppression de la Primature. C’était le 21 août. Mais, elle sera expurgée des noms de tous les fonctionnaires, qui ont opté pour le concours direct. Alors que les tests psychotechniques étaient prévus le 29 août.
Cette décision, qui est une première, a pris de haut ces candidats, qui ont un recours en annulation. La dizaine de fonctionnaires, qui avaient aussi opté pour le cycle B, s’est retrouvée aussi dans la même situation. Autorisés à concourir une première fois, ils verront leurs noms être effacés de la deuxième liste qui arrête les noms des candidats retenus publiée le 20 août. La date des tests psychotechniques était fixée le 22 août. Eux aussi ont saisi le juge des référés administratifs au niveau de la Cour suprême. Et sa décision tombée hier est sans appel : il a ordonné la suspension de l’exécution de l’arrêté du Secrétariat général du gouvernement fixant la liste des candidats autorisés à se présenter au concours direct d’entrée aux cycles A et B de l’Ena.
Autant cette suspension de ce concours à moins de 48 h des épreuves d’admission est inédite, autant la décision des autorités de gommer des listes des fonctionnaires est aussi historique. Car, de nombreux fonctionnaires ont toujours concouru via le concours direct pour maximiser sans doute leurs chances (63 postes réservés pour le concours direct, 26 pour les professionnels pour le Cycle A et 125 postes pour le concours direct contre 55 pour les professionnels pour le Cycle B) car le quota réservé aux professionnels est très faible. Il est aussi vieux que l’Ena.
Après chaque concours, les autorités sont malheureuses de constater que la plupart des admis sont des agents de l’Etat. Cette fois ci, elles ont décidé de gommer des listes les salariés publics, qui n’ont pas voulu oser faire le concours professionnel. Selon certains interlocuteurs, ces pratiques perturbent les politiques de planification au niveau des recrutements et privent certains étudiants de la possibilité de réussir à ce concours extrêmement sélectif.
Pour certains, la compétition est «biaisée» avec la participation de «candidats qui connaissent déjà les arcanes de l’Administration». «Ces fonctionnaires, qui tentent le cycle direct, ont déjà un plan de carrière bien établi même s’ils échouent au concours professionnel. Ils sont déjà de la hiérarchie A. Si l’Etat dit qu’il a besoin de 20 administrateurs civils pour le concours direct, il ne veut pas avoir des fonctionnaires dans cette liste. Les gens ont voulu arrêter cela, mais le juge a dit niet», regrette un interlocuteur
LES PUTSCHISTES GUINÉENS FACE À L'ULTIMATUM DE LA CEDEAO
Les militaires qui ont pris le pouvoir par la force en Guinée font désormais face à l'exigence vigoureuse de leurs voisins ouest-africains d'organiser des élections dans six mois, un délai a priori peu compatible avec leurs plans
Les dirigeants des 15 pays de la Cédéao, la Communauté des Etats ouest-africains, réunis en sommet extraordinaire au Ghana, ont "décidé" jeudi "la tenue, dans un délai de six mois, des élections présidentielle et législatives pour la restauration de l’ordre constitutionnel" en Guinée.
Ils ont aussi décidé de geler les avoirs financiers des membres de la junte et de leur famille et de les interdire de voyage.Ils ont maintenu la première mesure prise après le putsch du 5 septembre, la suspension de la Guinée des organes de décision de la Cédéao.
Ils ont demandé à la présidence ghanéenne en exercice de l'organisation de se rendre "dès que possible" en Guinée pour notifier leurs décisions aux nouveaux maîtres de Conakry.
Une mission "de haut niveau" est attendue ce vendredi matin dans la capitale guinéenne, a dit un diplomate proche de la Cédéao, sans pouvoir en préciser la composition ni le programme.Aucune confirmation officielle n'a été obtenue auprès de la Cédéao ou du Ghana.
La télévision nationale, sous la coupe de la junte, a annoncé jeudi soir une "visite de travail et d'amitié" d'une délégation de chefs d'Etat de la Cédéao ce vendredi.C'était avant la publication du communiqué du sommet d'Accra.
Le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya et ses hommes, qui ont renversé le président Alpha Condé, n'avaient pas réagi publiquement vendredi.
Le lieutenant-colonel devait poursuivre vendredi, avec les banques et les syndicats, les concertations ouvertes mardi pour commencer à définir le contenu d'une transition censée ramener les civils au pouvoir.
- "Refondation" -
En donnant six mois au chef de la junte, les dirigeants de la Cédéao paraissent aller frontalement à l'encontre de ses desseins.
"Le seul calendrier qui vaille est celui du peuple guinéen qui a tant souffert", a-t-il déclaré mardi lors de la première journée de consultations.
Il n'a rien dit jusqu'à présent sur le possible contenu de cette transition, sa durée, quel rôle les militaires y joueraient, ni comment seraient organisées des élections.Les analystes se demandent si l'opération militaire, qu'ils ont jugée maîtrisée de la part des forces spéciales contre le régime Condé, avait pour versant un plan politique préparé ou non.
Cependant, le lieutenant-colonel Doumbouya a signifié à ses interlocuteurs sa volonté de "refondation" de l'Etat, entreprise difficilement conciliable avec un délai de six mois.Il a exprimé sa volonté d'associer le plus grand nombre pour ne pas, a-t-il dit, renouveler "les erreurs du passé".La plupart des participants aux concertations de cette semaine s'attendent à un processus étendu.
Mais les dirigeants de la Cédéao "ont insisté pour que la transition soit très courte", a déclaré le président de la Commission de l'organisation.Aucune précision n'est sortie du sommet quant aux mesures possibles si les militaires ne respectaient pas l'échéance.
Les dirigeants ouest-africains ont voulu faire preuve de fermeté.Ils se sont dits "fortement préoccupés de la résurgence des coups d’Etat" dans la région, après les deux putsch menés en août 2020 et mai 2021 chez le voisin malien.Le dernier fait accompli en date en Guinée a suscité la crainte d'une contagion à d'autres pays où l'autorité de l'Etat est passablement affaiblie.
- Mali: fermeté aussi -
Les analystes mettent en garde contre les parallèles entre les situations politiques malienne et guinéenne.La Cédéao s'était employée à faire en sorte que la transition au Mali soit la plus courte possible après le putsch de 2020 et avait transigé sur une durée de 18 mois.La tenue d'élections en février 2022, comme prévu, y est de plus en plus douteuse et la pression monte pour une prolongation.
La Cédéao a signifié ne pas vouloir en entendre parler, se disant "très préoccupée par la lenteur" de la préparation des élections, dont la tenue en février 2022 est "non-négociable".Elle réclame de la junte d'ici à la fin du mois d’octobre un échéancier des étapes essentielles avant les élections.
L'organisation "décide de sanctions ciblées contre tous ceux dont les actions impactent négativement sur le calendrier de la transition", et demande l'établissement d'une liste de noms à cet effet.
Par ailleurs, elle "dénonce fermement" la volonté de la junte malienne d’engager des compagnies de sécurité privées, claire référence aux discussions en cours avec la société paramilitaire russe Wagner.
Comme au lendemain du putsch au Mali, les militaires guinéens peuvent pour le moment se prévaloir d'un large soutien de la population, excédée par la pauvreté, la corruption et la répression.
LE SENEGAL INTÈGRE LE TOP 20 MONDIAL DU CLASSEMENT FIFA
La Fédération Internationale de Football Association (Fifa) a publié hier le classement des meilleures nations de football pour le mois d'août 2021. Vainqueur de ses deux derniers matchs de qualification pour la coupe du monde Qatar 2022, le Sénégal est toujours leader en Afrique. Sur le plan mondial, il intègre désormais le top 20.
Les Lions continuent de régner sur l’Afrique. Hier, lors de la publication par la Fifa du classement des meilleures nations de football pour le mois d'août, le Sénégal conserve toujours sa place de leader sur la scène continentale. Compte tenu des deux premières journées des éliminatoires de la Coupe du monde Qatar 2022, plusieurs changements étaient attendus en zone CAF, mais aucun bouleversement n’a finalement eu lieu.
Vainqueur devant le Togo (2-0) à Thiès et le Congo (3-1) à Brazzaville, le Sénégal reste solide leader africain. Les Lions devancent toujours la Tunisie et l’Algérie. Grâce à ces deux victoires en éliminatoires de la Coupe du monde Qatar 2022, Aliou Cissé et ses hommes gagnent quelques points sur le plan mondial.
Désormais, ils occupent la 20ème place, juste derrière la Suède et le Pays de Galles. Cette position, les Lions l’avaient perdue depuis le mois d’avril. Sur le plan mondial, l’Angleterre a éjecté la France pour monter sur le podium derrière le duo de tête, la Belgique et le Brésil qui occupent respectivement la première et la deuxième place.
A noter la nette progression de la Libye qui a fait tomber le Gabon (2-1) puis l’Angola (1-0) pour se hisser en tête de son groupe éliminatoire au Mondial. Désormais 110ème au niveau mondial, les Chevaliers de la Méditerranée font un bond de 12 places, soit la meilleure progression du mois, toutes confédérations confondues.
Pour rappel, la FIFA établit ce classement selon un système appelé “SUM” et qui procède par addition ou soustraction sur un total de points, en fonction des matchs gagnés ou perdus. Les points ajoutés ou soustraits sont en partie définis par la force relative des deux adversaires. Le modèle prend donc en compte la logique qui voudrait qu’une équipe mieux classée obtienne de meilleurs résultats face à un adversaire qui occupe une position inférieure au classement.
«ON EST PRÊTS POUR ABORDER CETTE COMPÉTITION»
Moustapha Gaye évoque l'état d’esprit de ses joueuses à Yaoundé
L’équipe nationale de basket féminin du Sénégal a effectué hier sa première séance d’entraînement sur le sol camerounais, en direction de l’Afrobasket 2021 qui démarre ce samedi. Arrivées dans la soirée du mardi dans la capitale camerounaise, les Lionnes ont pris leurs repères au Palais des sports de Yaoundé. Pour le coach Moustapha Gaye, l’équipe est prête pour cette compétition.
Arrivée mardi au Cameroun, l’équipe nationale du Sénégal de basket féminin a effectué hier sa première séance d'entraînement au Palais des sports de Yaoundé. La capitaine Mame Marie Sy et ses coéquipières ont pris leurs repères sur le parquet afin de faire bonne figure dans cette compétition.
Pour leur première sortie, les vice-championnes d’Afrique jouent contre la Guinée. Un pays éliminé lors des qualifications et qui a bénéficié de la Wild Card de la Fiba Afrique pour participer à cette compétition. Considéré comme l’un des favoris, le Sénégal ambitionne d’être au moins sur le podium, après avoir perdu la dernière campagne africaine à domicile face au Nigeria. Malgré les changements opérés, l’équipe est composée en grande partie de joueuses expérimentées à l’image de Maïmouna Diarra et de Fatou Diémé.
Pour le coach Moustapha Gaye, l’équipe est fin prête pour cette 25ème édition. «Nous sommes déjà dans la compétition. Nous avons fait une séance de 45 minutes, nous avons bien travaillé. Pour le moment, tout se passe bien. Je suis agréablement surpris par l’entente entre les joueuses. Elles sont en train de prendre beaucoup de plaisir. Et pour moi, c’est d’abord un premier jalon avant l’étape sur le terrain. Les joueuses ont beaucoup d’énergie et de joie. On est prêts pour aborder cette compétition. Il nous a juste manqué les matchs amicaux, mais on ne se plaint jamais», a indiqué coach Tapha Gaye.
Avant de rejoindre la capitale camerounaise, le sélectionneur de l’équipe nationale féminine avait fait une croix sur l’ailière Anne Françoise Diouf et a rappelé Maïmouna Diarra. Ainsi après la séance d'entraînement, Moustapha Gaye est revenu sur cette décision. «Je pense avoir réglé ce problème.
La confection d’une équipe est toujours compliquée. En 2016, sur le chemin des Jeux Olympiques de Rio, Binetou Diémé a été recalée. Je suis partie avec Ramata Ndao, au retour j’ai sorti Ramata et j’ai appelé Binetou à nouveau. Ce n’est jamais facile de construire une équipe. C’est une histoire de travail dans l’intérêt d’une équipe et chacun à sa méthode et sa façon de faire. J’avoue qu’actuellement, nous sommes prêts pour rentrer dans cet Afrobasket», a-til conclu.
MAMADOU TALLA SE DEMARQUE
Décision du ministère de la sante de vacciner les enseignants et les élèves
Le ministre de l’Education Nationale, Mamadou Talla, a rencontré hier les syndicalistes de l’enseignement moyen secondaire pour discuter de la décision de son collègue de la santé et de l’Action sociale (Abdoulaye Diouf Sarr, de faire vacciner les enseignants et élèves contre le covid-19.
Conscients que la vaccination relève d’un choix individuel, les acteurs ont décidé, au terme de leurs échanges, de laisser cette question à l’appréciation individuelle des enseignants. Il y a de fortes chances que la décision du ministre de la Santé de faire vacciner les enseignants et les élèves (en âge requis) avant la prochaine rentrée scolaire n’aboutisse pas.
En effet, au lendemain de la circulaire envoyée par Abdoulaye Diouf Sarr aux médecins-chefs de région, de district sanitaire, gouverneurs, Inspections d’Académie (IA) et Inspections de l’Education et de la Formation (IEF) pour les instruire «d’intégrer dans leur stratégie, la vaccination des enseignants et élèves en âges de se faire vacciner», le ministre de l’Education nationale a rencontré les syndicats d’enseignants du moyen secondaire pour échanger sur la question avec eux.
Au terme de leurs discussions, les parties prenantes ont décidé de donner libre court à tout enseignant qui le désire d’aller se faire vacciner. Selon le secrétaire général du Cusems, Abdoulaye Ndoye, la vaccination est une question individuelle et volontaire. Il estime que nul ne peut obliger une personne à se faire vacciner. «On ne peut pas obliger l’enseignant à se faire vacciner», tranche Monsieur Ndoye avant de poursuivre : «Nous avons rappelé notre position au ministre». Une position qui, selon lui, repose sur le droit, en ce sens que le ministre du Travail a sorti une note le 02 août dernier à l’endroit des travailleurs pour préciser qu’aucune disposition de la législation ne rend obligatoire la vaccination. Dès lors, souligne Abdoulaye Ndoye, la vaccination relève d’une décision personnelle.
Abondant dans le même sens, Abdou Faty a fustigé la sortie du ministre de la Santé et de l’Action Sociale. «Nous avons précisé à notre ministre de Tutelle que nous n’avons pas apprécié le coup de communication du ministre de la Santé», s’offusque le secrétaire général du Sels. Rappelant que l’école est un espace de dialogue et de concertation, il considère qu’un projet d’une telle envergure doit au préalable faire l’objet de discussions pour voir les tenants et les aboutissants. Convaincu que les priorités sont ailleurs en cette veille de rentrée académique, Monsieur Faty trouve que le fait de parler de vaccination revient «à du divertissement».
ON VA VERS DES PERTURBATIONS MAJEURES SI…
A quelque trois semaines de la rentrée scolaire, les syndicats d’enseignants du moyen secondaire remettent au goût du jour les priorités de l’heure, tel que le monitoring. En effet, Abdou Faty renseigne que le président de la République a donné instruction au ministre de la Fonction publique Mariama Sarr de se pencher sur la question du monitoring. « Si le monitoring ne démarre pas dès la rentrée prochaine, on va vers des perturbations majeures, car toutes les organisations syndicales vont déposer des préavis de grève. Qu’on ne nous fatigue pas avec les questions d’année électorale», avertit le syndicalisme.
Seulement, Abdoulaye Ndoye tient à préciser : «Au niveau du Cusems, nous ne voulons plus de monitoring, ce que nous attendons du gouvernement, ce sont des actes forts comme la question des systèmes de rémunération, la mise en place du corps des administrateurs scolaires pour la question des violences scolaires, la professionnalisation du corps, les prêts DMC, les mises en position de stages, les lenteurs administratives, les indemnités des formateurs, la question des cartes professionnelles dont le tirage va démarrer avant la rentrée prochaine, les comptes dormants pour les collègues décédés etc ». Les autres points soulevés lors de cette rencontre concernent la question des tenues scolaires.
Sur ce point, les syndicalistes maintiennent leur position. «Nous n’avons jamais soutenu que les tenues n’étaient pas importantes. Au contraire, nous avons invité le ministre à orienter ses investissements au niveau des axes prioritaires qui ont pour nom : le déficit d’enseignants, les surcharges horaires, le déficit de tables-bancs avec les tables pléthoriques, des écoles sans bibliothèques, des bibliothèques vétustes, des écoles sans blocs sanitaires et les milliers d’abris provisoires», souligne Abdoulaye Ndoye. Quid du recrutement des 5000 enseignants ? Les syndicalistes disent avoir interpellé encore une fois de plus le ministre sur la nécessité de la transparence dans le recrutement mais aussi de privilégier les titulaires de diplôme professionnel.
L’ENGAGEMENT DES ORGANISATIONS DE DROITS HUMAINS PRÔNÉ CONTRE LA PROBLÉMATIQUE DES CASTES
Les problèmes de castes et d’ascendance sont une réalité dans les sociétés en général et celles africaines plus particulièrement
Un colloque régional portant sur la discrimination basée sur les castes et l’ascendance (esclavage) en Afrique de l’ouest s’est ouvert hier à Dakar et va durer deux jours. L’objectif de cette rencontre est de trouver une solution à ces formes de discrimination qui gangrènent les sociétés.
Les problèmes de castes et d’ascendance sont une réalité dans les sociétés en général et celles africaines plus particulièrement. De nombreuses familles se sont disloquées du fait de la problématique des castes et d’ascendance. Au Sénégal, ce perdure en dépit des mutations connues par la société. C’est pour éradiquer ce phénomène que la fondation Konrad Adenauer, en partenariat avec Amnesty international Sénégal, a organisé un colloque pour en discuter.
Selon Seydi Gassama, secrétaire exécutif d’Amnesty international Sénégal, la discrimination basée sur les castes et l’ascendance est présente dans tous les Etats de la sous-région. «Si elle est peu perceptible dans les pratiques politiques et administratives des Etats soucieux de préserver leur image sur la scène internationale, cette forme de discrimination est omniprésente dans nos sociétés et prospère grâce à l’inaction des Etats», souligne-t-il. Il ajoute qu’au Sénégal, des cas de violences liés aux castes et à l’ascendance défraient souvent la chronique, à l’est du pays notamment. «Dans d’autres localités du pays, les dépouilles mortelles de personnes dites nobles et celles de personnes appartenant à certaines castes ou d’anciens esclaves ne peuvent reposer dans le même cimetière. Le mariage entre personnes de castes ou d’ascendances différentes est impossible dans beaucoup de communautés de notre pays. Et les jeunes gens doivent parfois se mettre en marge de leurs familles et de leur communauté pour fonder un foyer», relève-t-il avec amertume. La discrimination basée sur les castes et l’ascendance, poursuit Seydi Gassama, constitue une grave atteinte aux droits et à la dignité humaine. «Les organisations de droits humains doivent s’engager plus vigoureusement en faveur son éradication».
Pour le directeur du bureau régional Etat de droit de la fondation Konrad Adenauer Ingo Badoreck, les castes désignent une forme de stratification sociale qui repose le plus souvent sur l’endogamie, le statut hiérarchique, les emplois hérités et l’appartenance par la naissance que l’on retrouve dans de nombreux groupes ethniques des pays d’Afrique de l’Ouest dont le Sénégal, le Mali, la Guinée, la Mauritanie, le Niger, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire pour ne citer que ceux-là. «Cet ordre social se matérialise essentiellement par des pratiques discriminatoires et exclusivistes, ou par une division du travail qui, le plus souvent est imposé aux victimes de ce système sur la base de considérations culturelles et traditionnelles», dit-il.
A l’en croire, la caste est souvent le fondement sur lequel reposent la définition et l’exclusion de groupes particuliers de populations en raison de leur ascendance. «Le système de castes crée d’énormes obstacles à l’exercice de la pleine jouissance des droits civils, politiques, sociaux et culturels des communautés», souligne-t-il avant de préciser que la solution au problème de la discrimination persistante se trouve d’une part dans la sphère sociale et sociétale, «mais d’autre part dans le système judiciaire et le cadre juridique qui doivent également protéger activement les droits de ces minorités».