Le retrait annoncé par le président Moustapha Niasse de la tête de sa formation politique, l’Alliance pour la République (Afp), le mercredi dernier lors de la célébration de la 22ème édition de son appel du 16 juin 1999, «arrive bien trop tard». C’est en tout cas la conviction du professeur Jean Charles Biagui, enseignant en Sciences politiques à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Dans cet entretien accordé à Sud Quotidien, sur les enjeux de cette décision historique, le Pr Biagui argue que non seulement « L’annonce du retrait arrive au moment où l’Afp n’est que l’ombre d’elle-même », mais qu’il a « le sentiment que le parti qui est à bout de souffle ne survivra pas à l’après-Niasse ». Pour la simple et raison, selon lui, que « L’Afp est dépourvue de personnalités dont le charisme, la popularité et l’envergure nationale peuvent faire la différence… ».
Comment interprétez-vous cette décision du président Moustapha Niasse de quitter la direction de l’Afp ?
Le retrait annoncé du président Moustapha Niasse à la tête de l’Afp aurait eu plus d’intérêt en 2012, après son échec à la présidentielle. Le symbole aurait été plus fort à 73 ans dont 30 au plus haut sommet de l’Etat. L’annonce du retrait arrive au moment où l’Afp n’est que l’ombre d’elle-même. Ce parti ne représente plus grand-chose sur l’échiquier politique national même s’il compte des élus. Il dispose de peu de personnalités politiques de premier plan. L’Afp est devenu un parti satellite de l’APR. Suivre la mouvance présidentielle ne peut pas constituer une offre politique. L’annonce de Niasse arrive bien trop tard. L’histoire ne retiendra pas forcément cet événement qui n’a d’ailleurs pas un grand sens sans un retrait total de la vie politique à plus de 80 ans.
Ce départ annoncé de Niasse ne risque-t-il pas d’annihiler pour longtemps les chances de l’AFP d’arriver à la magistrature suprême ?
Dans l’immédiat, l’Afp n’a pas une offre politique à proposer comme je l’ai précédemment indiqué. Même si cela changeait, le parti est dépourvu de personnalités dont le charisme et la popularité peuvent faire la différence dans l’éventualité d’une hypothétique candidature à la prochaine présidentielle. J’ai d’ailleurs le sentiment qu’il ne survivra pas à l’après Niasse. Je veux dire par là qu’il va certainement continuer d’exister officiellement mais sans substance et consistance réelles. Ce qui est déjà le cas. La personnalisation du pouvoir, l’inexistence d’un projet politique indépendant de Niasse ne permettront pas une vie après lui. Il faut reconnaître que c’est une constante dans les partis politiques sénégalais. Le Ps après Abdou Diouf, le Pit après Amath Dansokho, la Ld après Abdoulaye Bathily pour ne citer que ces partis. Les formations politiques sénégalaises connaissent un défaut d’institutionnalisation qui ne fait pas grandir notre démocratie.
Ce départ programmé du «père fondateur» ne peut-il pas aussi fragiliser davantage cette formation, surtout après la moins-value Malick Gakou et Cie?
On ne parlerait déjà plus beaucoup de l’Afp sans sa présence dans les arcanes du pouvoir. Le parti est à bout de souffle depuis plusieurs années déjà du fait de choix politiques hasardeux et inconsistants dont le seul intérêt est de parvenir a une mainmise totale de l’appareil du parti au profit de son chef. Je ne suis même pas sûr que la présence de Gackou et des autres allait davantage crédibiliser le parti. L’Afp a été créée pour servir un homme dont les ambitions ne pouvaient plus s’exprimer devant celles d(Ousmane Tanor Dieng au Ps.
Ce départ annoncé du président Niasse de la tête du parti peut-il être assimilé à une retraite politique?
On peut difficilement parler de retraite politique puisque Moustapha Niasse est toujours au sommet de L’Etat. Il est plus facile pour lui de renoncer à un appareil politique en grande perte de vitesse que de renoncer a l’une des stations les plus juteuses de notre architecture institutionnelle malgré le poids de l’âge. Je considère qu’il est impératif de proposer une limite d’âge pour les postes électifs et nominatifs afin de faciliter le renouvellement des élites. Nous avons malheureusement une élite politique fermée.
Ce départ annoncé sonne-t-il la fin du dernier ou des derniers mohicans de la scène politique au Sénégal?
Il faut espérer que les leaders politiques ne puissent pas s’éterniser dans les appareils de direction de leurs partis respectifs. Mais j’ai bien peur que cette logique de contrôle des structures partisanes ne résiste au temps. La culture démocratique est encore faible au Sénégal. Le régime politique sénégalais ne permet pas non plus d’éviter une concentration excessive du pouvoir entre les mains d’un individu, tellement les institutions politiques et même sociales sont personnalisées et centralisées.
Qui voyez-vous comme potentiel successeur du président Niasse?
L’Afp est dépourvue de personnalités dont le charisme, la popularité et l’envergure nationale peuvent faire la différence dans l’éventualité d’une hypothétique candidature à la prochaine présidentielle. Le parti peut choisir d’inscrire dans la durée sa proximité avec l’Apr. Ainsi, dans un avenir proche, dans le cadre des prochaines consultations électorales, il pourrait choisir la solution de facilité et de prudence en s’alliant aux Républicains. Dans les rapports de forces politiques actuels, il faut se résoudre a l’évidence et admettre que ce qui reste du Ps, du Pit, de l’Afp ne pèse pas lourd l’échiquier politique.
LA PRESSE QUOTIDIENNE S’ALARME DE LA PRÉSENCE DES NOUVEAUX VARIANTS DE COVID-19
Dakar, 18 juin (APS) - La plupart des quotidiens dakarois s’inquiètent de la présence désormais sur le territoire sénégalais des variants nigérian, sud-africain et indien.
L’information fait la une du Soleil qui rapporte que ‘’dans la surveillance des variants de la Covid-19, l’Institut Pasteur de Dakar (IPD) a réalisé un échantillonnage sur les voyageurs sortants pour la période allant d’avril à mai 2021’’.
Le journal relève que ‘’sur un total de 275 échantillons analysés, le variant nigérian a été trouvé dans la majorité des prélèvements (96 cas, soit 35 %)’’. Selon Le Soleil, ‘’il est suivi du variant britannique (variant Alpha) avec 63 cas (23 %)’’.
Evoquant lui aussi la présence de ces variants au Sénégal, WalfQuotidien écrit que selon l’administrateur général de l’IPD, Dr Amadou Alpha Sall, ‘’10 autres lignées du virus ont été identifiées (…)’’.
Lii Quotidien écrit que l’IPD ‘’tire la sonnette d’alarme’’ sur la multiplication des variants de Covid-19 au Sénégal et ‘’invite la population au respect +strict+ des mesures barrières’’.
‘’Les effrayantes découvertes de l’Institut Pasteur’’’, titre à ce propos Vox Populi.
Le Quotidien semble lui aussi s’en inquiéter en relevant qu’’’en plus d’amorcer une courbe ascendante, le coronavirus est présent dans le pays avec une panoplie de variants’’.
Et le journal de relever que la maladie a ‘’ même repris du poil de la bête hier avec 88 nouveaux cas sur 1347 tests réalisés’’.
Un brin alarmiste, Le Témoin avertit qu’’’une troisième vague n’est pas à exclure’’ au vu du rebond des cas et du retard dans la vaccination.
Sur un autre plan, Vox Populi informe que le capitaine Oumar Touré, l’officier qui avait en charge l’enquête sur la plainte de la masseuse Adji Sarr contre le leader de PASTEF, Ousmane Sonko, pour ‘’viols répétés et menaces de mort’’ a été ‘’radié de la gendarmerie’’. Le journal révèle que c’est ce jeudi que le chef de l’Etat a ‘’signé le décret (…) portant radiation des carrières d’active par mesure disciplinaire d’un officier subalterne de la gendarmerie nationale’’.
‘’Après 60 jours de prison, le capitaine Oumar Touré vient d’être édifié sur son sort’’, constatent les Echos. Le journal écrit qu’outre sa radiation des cadres de la gendarmerie, il a ‘’été reversé dans les réserves comme soldat’’. Mais selon le journal, ‘’l’officier avait déjà coupé l’herbe sous les pieds des autorités en annonçant sa démission avant cette procédure’’.
C’est dans ce contexte que Le Témoin annonce la nomination du général Moussa Fall comme Haut-commandant de la gendarmerie et directeur de la Justice militaire, en remplacement du général de corps d’armée, Jean-Baptiste Tine.
Le quotidien Enquête le décrit comme ‘’un enquêteur chevronné, homme de terrain, baroudeur et as du renseignement’’. Ancien aide de camp du chef de l’Etat, il est ‘’considéré comme l’un des plus courageux officiers généraux’’ de la gendarmerie.
Pour Le Soleil, ‘’c’est un homme de terrain doublé d’un redoutable enquêteur qui a marqué la Section de Recherches (SR) et surtout fait ses preuves dans le Sud du pays au pire de la rébellion du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), que le Président de la République a choisi pour diriger la Maréchaussée’’.
C’est de Matam, où il poursuit sa tournée économique, que le chef de l’Etat a signé le décret de sa nomination, précise le journal, informant qu’’’au sixième jour’’ de cette visite dans le nord du pays, il a ‘’inauguré les tronçons Ourossogui-Hamady Hounaré et Hamady Hounaré-Fadiara-Bakel longs de 151 km et dotés de 56 autres km de pistes connexes’’. C’est ‘’la fin d’un calvaire de plus de 200 km’’, soupire le journal.
Selon Enquête, c’est le département de Kanel [qui] a accueilli, hier, une bonne partie des activités du chef de l’Etat, dans la région de Matam’’. Le journal note que de ‘’Kanel à Padalal, le président de la République a ajouté de nouvelles infrastructures sur la liste d’établissements publics inaugurés’’.
La presse quotidienne commente par ailleurs le verdict du procès opposant le journaliste Madiambal Diagne au juge Souleymane Téliko. Selon Kritik’, le patron du Groupe ‘’Avenir Communication’’ a écopé notamment de trois mois d’emprisonnement.
Le Quotidien, qui évoque 6 mois de prison dont 3 mois ferme, une amende de 600 mille Fcfa et 5 millions de Cfa de dommages et intérêts, indique que l’intéressé ‘’dénonce +une décision corporatiste’’. Le journal signale qu’il a décidé d’interjeter appel.
Un nervi échappe à un lynchage à l’Ucad
C’est à croire que la violence est dans les gènes des étudiants. Alors que les enseignants menacent d’écourter l’année pour combattre la violence qu’exercent des étudiants sur certains de leurs collègues, il ne se passe pas un jour sans qu’on ne parle de cas de violence au campus. Hier à l’université, un nervi y a été lynché. C’était vers 11 heures dans la matinée. Alors que les étudiants s’étaient éparpillés dans les restaurants, histoire de manger sans bourse délier, des nervis sont entrés en action pour les en empêcher. Il s’en est suivi des échanges de jets de pierres. Les gros bras ont pris la fuite à l’exception d’un seul qui « faisait le gros dos ». Pris à partie par les étudiants qui l’ont malmené, il n’a dû son salut qu’à l’intervention de bonnes volontés.
L’Ofnac fouille la Mairie de Mbour
L’Office national de Lutte contre la Fraude et la Corruption (Ofnac) est en train de fouiller la gestion du maire de Mbour, Serigne Fallou Sylla. C’est en début de la semaine que les enquêteurs ont débarqué à Mbour pour démarrer les investigations dans la plus grande discrétion. Sans doute, les enquêteurs vont-ils investiguer sur le dossier de la place publique de Mbour qui avait valu au maire Serigne Fallou Sylla une condamnation de 3 mois de prison ferme. D’autant que le Forum Civil avait déposé une plainte sur la table de la présidente de l’Ofnac. Ainsi, les enquêteurs de l’Ofnac vont apporter la lumière sur ce dossier qui fait l’actualité dans la capitale de la Petite côte. Les partisans du maire qui avaient brandi une délibération approuvée par le préfet du département de Mbour d’alors, sans procès verbal, n’avaient pu apporter aucune preuve pour justifier le document devant les juridictions. L’Ofnac va ainsi mettre fin à la polémique.
Le Général Moussa Fall, Haut commandant de la Gendarmerie
Il est connu pour sa rigueur. Partout où il est passé, le Général Moussa Fall y a laissé ses empreintes. Haut-commandant en second depuis mars 2021, l’ancien gouverneur du Palais a été promu hier Haut commandant de la Gendarmerie Nationale et directeur de la Justice Militaire. Il remplace le Général Jean Baptiste Tine qui est admis à la retraite. Le nouveau patron de la Gendarmerie a été aussi commandant de la Gendarmerie Territoriale après son départ du poste de gouverneur du Palais.
Un Irlandais retrouvé mort ligoté à Saly
Les populations du quartier Saly Niakh Niakhal se sont réveillées hier dans l’émoi. Pour cause, un Irlandais a été retrouvé mort dans sa chambre à Saly Niakh Niakhal. L’homme a été retrouvé ligoté des pieds et des mains. Ce qui fait croire à un assassinat. Seulement, son ou ses bourreau (x) n’ont emporté aucun objet de valeur, à part son téléphone portable. Selon nos sources, le vigile de la maison a été arrêté pour les besoins de l’enquête ouverte par la Police urbaine de Saly.
L’ESP rend hommage à l’étudiante Lotaly Mollet
L’École supérieure polytechnique (ESP) a rendu un dernier hommage hier à son étudiante Lotaly Mollet, assassinée devant chez elle à Grand Yoff le 19 mai. La cérémonie d’hommage s’est tenue avant le rapatriement de la dépouille au Congo mardi prochain. La communauté estudiantine s’est mobilisée dans un amphithéâtre pour honorer la mémoire de Lotaly Mollet, étudiante en Master 1 au Département gestion. La cérémonie s’est déroulée en présence du directeur de l’ESP, de l’ambassadeur du Congo au Sénégal, JeanLuc Aka-Avy, du directeur des études Lamine Thiaw, du chef du Département gestion, ainsi que des membres de la famille éplorée. Le directeur de l’ESP, professeur Fallilou Mbacké Sambe, a remis une enveloppe de 2 millions F CFA aux parents de la défunte et s’est engagé à exonérer de tout frais de scolarité sa sœur, étudiante au sein de l’école. La dépouille de Lotaly Mollet se trouve à la morgue de l’hôpital Aristide Le Dantec de Dakar.
Ramatoulaye verse de l’eau chaude à Adèle
Adèle Binette Himbane a déposé une plainte contre Rama Diatta pour coups et blessures volontaires. Les protagonistes habitent la même maison. En allant aux toilettes, la plaignante, qui est à son 8e mois de grossesse, a croisé Rama Diatta sur les escaliers. Cette dernière l’a bousculée avant de s’agripper sur ses cheveux. Alors elles en sont venues aux mains. Rama Diatta a profité de l’intervention des voisins, dit-elle, pour l’ébouillanter, occasionnant des brûlures à son avant-bras. Interrogée à son tour, à la police, Rama Diatta a nié en bloc les accusations portées à son encontre. A l’en croire, c’est le bidon qu’elle tenait en main qui a heurté le seau d’eau d’Adèle Binette Himbane. Elle dit avoir reçu à son tour deux coups à la tête de la part d’Adèle. Sous le coup de la colère, elle a pris la bouilloire contenant de l’eau pour la verser sur Abdou Coly qui tentait de s’interposer entre elles. Le dossier a été transmis au procureur de la République qui va décider de la suite.
Quatre variants et plus de 10 autres lignées de la covid19 détectés
Que les Sénégalais ne soient pas surpris de l’apparition d’une troisième vague du coronavirus. Car, quatre variants de la covid19 sont détectés au Sénégal par l’Institut Pasteur de Dakar (IPD), dans le cadre de la surveillance des variants. L’échantillonnage réalisé sur les voyageurs sortant du Sénégal, pour la période d’avril à mai 2021, a permis de détecter ces variants. Selon l’institut Pasteur de Dakar, sur un total de 275 échantillons analysés, le variant nigérian a été trouvé dans la majorité des prélèvements, à savoir 96 cas, soit 35%, suivi du variant britannique (variant Alpha) avec 63 cas (23%). Un nouveau cas de variant sud-africain (variant Beta) a été aussi détecté par les virologues. Les analyses ont également permis d’identifier le variant indien (variant Delta) chez deux cas de voyageurs étrangers. L’institut Pasteur de Dakar ajoute que plus de 10 autres lignées du virus ont été identifiées pendant cette période chez cette cible. Dans un communiqué parvenu à «L’As», l’Institut Pasteur de Dakar annonce la poursuite des séquençages pour les échantillons collectés dans les différentes cibles (cas suspects et voyageurs) pour une meilleure visibilité des variations du virus. Avec la circulation des variants et ses conséquences sur la gestion de la pandémie, l’institut Pasteur invite les populations au respect strict des mesures barrières.
88 nouveaux cas positifs dont 47 communautaires
Avec le relâchement des populations, le coronavirus continue de circuler. En atteste la courbe des contaminations qui a connu une croissance notable. Selon le ministère de la Santé et de l’Action Sociale, sur les 1 347 tests réalisés, 88 cas sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 4,53%. Les cas issus de la transmission communautaire restent importants. Sur les 88 nouvelles infections, 47 sont issues de cas communautaires contre 41 cas contacts. Les cas communautaires sont détectés aux Maristes, à Liberté 6, à Ouakam, à DakarPlateau, à Guédiawaye, au Point E, à la Médina, aux Almadies, à Cambérène, à la Cité Alioune Sow, à la Cité CPI, à la Cité Keur Gorgui, à la Cité Millionnaire, à Grand-Mbao, à Grand-Yoff, aux Hlm, à Nord-Foire, à Ouagou Niayes, à Ouest-Foire, aux Parcelles-Assainies, à Pikine, à Rufisque, à la Sicap Foire, à Yeumbeul, à la Zac Mbao, à Matam et à Mbour. Cependant le ministère de la Santé déplore deux décès liés à la covid-19 et 06 cas graves en réanimation. Le ministère a déclaré 40 patients guéris de la maladie. A ce jour, le Sénégal compte 42.206 cas positifs dont 40.707 guéris, 1.158 décès et 340 patients sous traitement. Par ailleurs, la campagne de vaccination tourne au ralenti. Depuis le début, seuls 482.541 personnes ont reçu une première dose.
Birame Soulèye Diop chez le Pr Mary Teuw Niane
Ils ont dépassé les clivages politiques. L’administrateur de Pastef s’est rendu chez l’ancien ministre de l’Enseignement Supérieur et responsable de l’Alliance pour la République (Apr) à Saint-Louis. C’est le Pr Mary Teuw Niane qui a vendu la mèche en remerciant sur sa page Facebook son ami et petit-frère Birame Soulèye Diop pour cette belle visite avec ses enfants passionnés de mathématiques. Il leur a souhaité une longue vie, une très bonne santé, du succès et de la réussite dans leurs études. Sans doute, cette information va-t-elle susciter beaucoup d’interprétations dans les chaumières apéristes. D’aucuns vont pousser l’analyse jusqu’à parler d’une éventuelle adhésion du Pr Niane au Pastef. Wait and See !
La coalition «Puissance» victorieuse à la Faculté des Lettres
C’est officiel ! La commission de supervision des élections confirme les résultats sortis du scrutin de renouvellement de l’amicale des étudiants de la Faculté des Lettres et Sciences humaines (FSHL). Ces résultats confortent largement la victoire de la coalition «Puissance» avec plus 15 079 voix obtenues, soit 51,18% contre 13 020 voix, soit 44,2% pour la coalition «Excellence». Le comité électoral a, par ailleurs, jugé irrecevable le recours de la coalition «Excellence» qui avait accusé les autorités d’avoir donné la base des données à Steven Dame Sène et Cie. Le comité électoral précise que l’agent de scolarité dont le nom a été cité n’a pas accès au fichier électoral. En plus, le circuit de transmission ne passe pas par le service de la scolarité, indique-ton.
Pr Ismaëla Madior Fall candidat à la mairie de Rufisque
Le professeur Ismaëla Madior Fall est candidat à la candidature pour la mairie de Rufisque aux prochaines élections locales. Membre de la coalition Benno bokk Yaakaar, le ministre conseiller souhaite être investi par la mouvance présidentielle.
KEEMTAAN GI - ARRÊTEZ CES IDIOTS !
On feint de ne rien voir. Et on ferme les yeux sur un chaos qui se dessine inexorablement et qui pourrait hypothéquer l’avenir de ce pays, le défigurer complètement. On ne parle pas de la hausse des cas de covid-19. Cependant, il faudra bien s’attendre à ce qu’ils prennent l’ascenseur, surtout avec cette foule folle qui accompagne le Chef dans son obsession démoniaque à demeurer dans les cœurs ou à faire croire que son peuple le porte dans le cœur. Quand la troisième vague que tout le monde craint se présentera, il faudra désigner un seul coupable. Il s’agit de celui qui édicte des interdictions et qui vient les fouler du pied, narguant les spécialistes de la santé. La deuxième vague, c’était justement après la fin d’une de ses tournées économiques. Nos craintes se situent ailleurs... Lors de la vague de violences du mois de mars dernier, les médias avaient fait cas de la présence de nervis aux côtés des forces de l’ordre. Certains parmi ces nervis s’amusaient même à canarder des manifestants. Bien entendu, les autorités avaient nié l’évidence préférant parler de « forces étrangères » ou « occultes » qui seraient venues déstabiliser le pays et qu’elles étaient les seules à voir. Depuis le début de la tournée du Chef dans le nord du pays, la presse ne cesse de dénoncer des exactions faites sur des populations contestataires par ces nervis qui usent et abusent des prérogatives des forces de l’ordre et s’opposent même souvent à elles. Il faut arrêter ces tas de muscles dont l’idiotie et la violation sont flagrantes. Des nervis qui ne pensent pas, mais obéissent comme des automates à leurs envies de violence. Ils constituent un danger pour eux-mêmes, leurs familles, le pays et ceux qui les utilisent. Il urge de mettre fin à leurs exactions avant qu’ils ne plongent le pays dans une spirale de violences. Ils constituent le plus grand danger pour la démocratie et pour le Chef, lui-même ! KACCOOR BI
GENDARMERIE LE GÉNÉRAL MOUSSA FALL PROMU HAUT-COM
Hier, le président de la République Macky Sall, Chef Suprême des Armées, a encore usé de ses pouvoirs discrétionnaires pour nommer le général de division Moussa Fall Haut-commandant de la gendarmerie et directeur de la Justice militaire. Il remplace à ce poste le général de Corps d’Armée Jean Baptiste Tine qui part avec le sentiment d’une mission bien remplie après près de 40 ans de bons et loyaux services rendus aux armées. Dans les normes, le Général Tine devrait partir en septembre prochain. Toutefois, son départ anticipé n’est pas une surprise pour « Le Témoin » quotidien puisque le général Tine avait confié à ses proches collaborateurs qu’il allait faire ses adieux plus tôt que prévu. Considéré comme l’un des plus brillants et courageux officiers-généraux de la maréchaussée, le général de division Moussa Fall mérite amplement cette belle promotion. Pour rappel, l’ancien gouverneur du Palais, le général Moussa Fall a aussi marqué la Section de Recherches de Colobane où il a eu à élucider plusieurs affaires criminelles. Et partout où il est passé, le tout nouveau Haut-com a marqué son commandement dans la loyauté, la rigueur, la légalité et la discipline militaire. « Le Témoin » souhaite une autre nouvelle carrière au Général Tine versé dans la « 2e Section » et félicite chaleureusement le général de division Moussa Fall devenu l’officier-général qu’il faut à la place qu’il faut !
GENDARMERIE/ LE PRÉSIDENT MACKY RADIE LE CAPITAINE TOURÉ DES CADRES
Le président de la République, Macky Sall, a finalement radié le capitaine Oumar Touré des cadres de la gendarmerie. La décision a été prise ce jeudi 17 juin 2021 à Matam. « Le capitaine Oumar Touré de la Gendarmerie nationale, né le 13 mars 1989, traduit devant un Conseil d’enquête en sa séance du 14 juin 2021, en vue de sa radiation des cadres de la Gendarmerie nationale pour « faute contre l’honneur, la probité et les devoirs généraux du militaire » est radié des cadres de la Gendarmerie nationale, à compter de la date de signature du présent décret » lit-on dans le décret signé du président de la République. Le même document ajoute qu’à compter de la même date, l’intéressé est versé dans les réserves comme soldat. En outre, il est indiqué que le capitaine Oumar Touré, incorporé le 03 décembre 2012 et totalisant moins de quinze ans de services militaires, peut prétendre au remboursement des retenues pour pension conformément aux dispositions des pensions civiles et militaires de retraite. Après 60 jours d’arrêt de rigueur sur décision du Haut commandant de la gendarmerie à cause de ses sorties médiatiques dans l’affaire Ousmane Sonko/Adji Sarr — un complot monstrueux contre l’opposant Ousmane Sonko qu’il avait contribué à faire échouer de par son attitude courageuse — le capitaine Oumar Touré, ancien élément de la Section de recherches, est finalement radié des cadres de la Gendarmerie. Depuis sa sortie de «prison» le lundi 10 mai dernier, il était muté à la réserve de commandement. En clair, il était au «frigo» en attendant que le chef de l’Etat statue sur son cas. Et comme Macky Sall lui en voulait d’avoir contribué à la manifestation de la vérité dans l’affaire Adji Sarr/Ousmane Sonko, nul ne s’attendait à ce qu’il soit clément avec le jeune et brillant officier.
SOULEYMANE TELIKO LA VERITE A FINI PAR TRIOMPHER…
Souleymane Téliko a réagi, suite au verdict rendu ce jeudi par le Tribunal de Dakar, sur l’affaire qui l’oppose au journaliste Madiambal Diagne. «Je pense que pour tous ceux qui ont assisté à cette audience, l’issue de ce procès ne faisait pas l’objet d’un doute. La vérité a fini par triompher du mensonge et des manigances », a déclaré Souleymane Téliko, qui a obtenu la condamnation de Madiambal Diagne. Teliko estime que « les débats de l’audience ont montré où se trouve la vérité et où se trouve le faux »
… MADIAMBAL DIAGNE LE VERDICT NE ME SURPREND PAS
Réagissant au verdict le condamnant à trois mois de prison, Madiambal Diagne a indiqué que le verdict ne le surprend pas. «Parce que l’Ums, dont les membres étaient à l’audience, n’a pas voulu perdre la face à leur président. Un corporatisme a fonctionné, ils ont voulu donner l’exemple en sauvant la face au président de l’Ums. C’est regrettable que la justice soit rendue avec des considérations extrajudiciaires», s’est défendu le patron du Groupe Avenir Communication. Mais pour Madiambal, c’est tout simplement « regrettable que la justice soit rendue avec des considérations extrajudiciaires ».
FARBA/ME MALICK SALL LES ESCARMOUCHES ONT COMMENCÉ
Au début, c’était le grand amour entre eux, Farba Ngom, « griot du président de la République » et richissime homme d’affaires, se vantant partout d’avoir recruté le Crésus Me Malick Sall dans le parti présidentiel. Ses thuriféraires disent même que c’est Farba Ngom qui a fait de l’avocat d’affaires un ministre avant de lui mettre le pied à l’étrier du Fouta. Eh bien, tout cela semble appartenir au passé puisque, comme on le sait, deux crocodiles ne peuvent pas cohabiter dans le même marigot. Et dans le cas d’espèce, le margot, c’est le département de Matam que chacun de nos deux milliardaires rêve de contrôler politiquement. Bien sûr, en tant que « griot du président », Farba a toujours tenu la corde, faisant nommer et dégommer qui il voulait, enrichissant et appauvrissant. Mais Me Malick Sall qui, en plus de sa richesse financière, est aussi devenu un ministre de la Justice, a des arguments à faire valoir. En tout cas, la bataille de la mobilisation a fait rage durant la tournée économico-politico-maraboutique que le président de la République vient de faire au Fouta, notamment dans le département de Matam. A cet égard, le gros bourg de Ourossogui a servi de champ de confrontation entre nos deux mastodontes par leurs militants interposés. Le maire de la ville, l’avocat Me Moussa Bocar Thiam, a quitté le Parti socialiste, dont il portait la parole, pour migrer à l’APR où il a eu comme mentor Farba Ngom. Lequel l’a fait nommer au poste stratégique et juteux d’Agent judiciaire de l’Etat ! Seulement voilà, le fauteuil du maire sortant est menacé par son propre cousin germain, Samba Alassane Thiam, promu par le président de la République — qui le considère comme son propre fils — secrétaire général de l’ARTP avec pratiquement les mêmes prérogatives que le DG de cette boite balèze. Or, Samba Alassane Thiam est épaulé dans son entreprise par…Me Malick Sall. Qui ne lésine pas sur les moyens pour l’aider à réaliser ses ambitions. En plus, il a bénéficié du ralliement des responsables apéristes comme Ismaïla Dembélé et Djiby Nalla Sy, que le socialistes avait battus aux dernières élections locales. A l’occasion de l’arrivée du Président, Samba Alassane Thiam était sur le point de remporter la bataille des pancartes et des affiches. Ce qui a mis le maire hors de lui. Toujours est-il que « SAT » a été arrêté par les gendarmes qui l’ont retenu une heure environ avant que l’état major de l’APR, alerté par le journaliste Aly Bandel Niang, le fasse libérer. Pour prendre leur revanche, ses partisans ont occupé les premières places devant le Président et ont hué ostensiblement le maire lorsqu’il a voulu parler. Puis ils ont sorti des brassards rouges. A la grande fureur des nervis recrutés par ses adversaires qui les ont malmenés. Après quoi, les supporters du maire ont tendu un guet-apens aux militants de « SAT ». Et ça, ce n’est qu’une illustration, un exemple, dans la guerre qui fait rage entre Farba et Me Malick Sall, par lieutenants interposés, dans le département de Matam !
HAMADY HOUNARE LE CENTRE DE SANTÉ INAUGURÉ PAR MACKY SALL
Le centre de santé de Hamady Hounaré, inauguré ce jeudi 17 juin 2021 par le président de la République Macky Sall, est une vieille doléance de la population de ce village, qui voit enfin son rêve se réaliser. En effet, c’est à l’issue du Conseil des ministres délocalisé, tenu le 21 mars 2013 à Matam, que le chef de l’Etat avait donné entre autres instructions au maire de Hamady Hounaré, l’ex-directeur général de la LONASE, M. Amadou Samba Kane de prendre en charge le financement de la construction et de l’équipement du centre de santé de cette localité , en accord avec son conseil d’administration dans le cadre de la Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE) et aussi conformément à la devise de la LONASE « La Fortune aux Souscripteurs, les Bénéfices à la Nation ». Cette magnifique réalisation est estimée à un coût global d’environ 510 millions F CFA (constructions et équipements y compris). Le centre dispose d’un matériel ultramoderne et sophistiqué composé entre autres de fauteuil dentaire dernière génération, d’appareil échographique etc. Les activités opérationnelles ont démarré en novembre 2019 avec l’affectation du médecin chef du centre. Ainsi, le centre de santé va relever qualitativement le plateau technique médical du district régional de Matam particulièrement toute la zone de Diéri et du Dandé Mayo. Mieux, le président de la République a offert une ambulance neuve au centre de santé de Hamady Hounaré. Il incombe maintenant aux populations, élus, responsables et professionnels de la santé, de veiller à la maintenance et à la bonne gestion de ce centre de santé pour garantir une offre de services de qualité aux patients. En tout cas, les populations doivent une fière chandelle à M. Amadou Samba Kane pour la réalisation de ce joyau.
AU COEUR DU BOSSEA LA BATAILLE DE LA MOBILISATION A EU LIEU ENTRE DAOUDA DIA ET ABDOU KARIM SALL HORKADIERE DERRIERE AKS».
Derrière ces slogans, des milliers de militants et sympathisants du ministre Abdou Karim Sall ont manifesté hier leur joie de réserver un accueil digne de son rang au chef de l’état Macky Sall qui achevait sa tournée dans le Nord du pays. Le bain de foule auquel Macky Sall a eu droit entre Horkadiere et Semme, porte en grande partie la signature du ministre de l’Environnement, Abdou Karim Sall, natif de la zone. De l’avis de tous les observateurs, on a assisté à une mobilisation impressionnante des partisans de AKS. Au grand bonheur du chef de l’Etat à qui le ministre a offert un cheval pur sang. Histoire de le remercier pour «toutes les réalisations de haute portée effectués dans le Fouta depuis son élection à la tête du pays, en février 2012 «. Toutefois, si « AKS » a effectivement noyé son rival Daouda Dia, qui n’est autre que le premier questeur de l’Assemblée nationale et également frère du milliardaire Harouna Dia, à Orkadiéré, Daouda a pris sa revanche dans son propre village, Wendou Bosséabé, situé à 1 km environ de là. Dans cette dernière localité, la foule était constituée à 70 % de partisans des frères Dia. Mais dans l’ensemble, Abdou Karim Sall a gagné la bataille de Horkadiéré.
LAURENT GBAGBO EST RENTRÉ EN CÔTE D'IVOIRE DANS UNE ATMOSPHÈRE TENDUE
C'est son acquittement définitif le 31 mars qui a rendu possible ce retour, de même que le feu vert donné par son rival, le président Alassane Ouattara, au nom de la "réconciliation nationale"
C'est son acquittement définitif le 31 mars qui a rendu possible ce retour, de même que le feu vert donné par son rival, le président Alassane Ouattara, au nom de la "réconciliation nationale".
M. Gbagbo a été acclamé à sa descente d'avion par des centaines de personnes, celles qui avaient pu avoir accès à l'aéroport, ses proches, les responsables de son parti, le Front populaire ivoirien (FPI) et le personnel de l'aéroport et de compagnies aériennes, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Mais peu avant l'atterrissage vers 16H30 (GMT et locales), ces mêmes journalistes ont entendu des tirs et vu des fumées de gaz lacrymogènes, tout près de l'aéroport.
Depuis jeudi matin, la police disperse avec du gaz lacrymogène tous ceux qui tentent de se rassembler près de l'aéroport, situé dans le quartier de Port-Bouët où, selon des témoins, des échauffourées ont opposé les forces de l'ordre à des partisans de M. Gbagbo.
Les manifestants repoussés ne cachaient pas leur colère de voir les accès à l'aéroport bloqués, sauf pour les voyageurs devant prendre un avion et les journalistes accrédités.
- Populaire "sans triomphalisme" -
Avant son départ de Bruxelles, son avocate Habiba Touré qui a voyagé avec lui a déclaré à l'AFP qu'il était "content, enthousiaste et veut jouer sa partition pour essayer de réconcilier les Ivoiriens.Il a besoin de parler à son peuple".
Laurent Gbagbo, 76 ans, vivait à Bruxelles depuis son acquittement par la CPI en janvier 2019, confirmé en appel le 31 mars 2021.
A son ancien QG de campagne pour l'élection présidentielle de 2010, au quartier d'Attoban où il doit se rendre, des centaines de personnes étaient rassemblées, a constaté un journaliste de l'AFP.
Entre l'aéroport, situé dans le Sud d'Abidjan, et Attoban dans le Nord, son cortège traversera plusieurs quartiers où la foule devrait tenter de se masser pour l'acclamer.
Les rassemblements le long du cortège n'ont pas été interdits par le gouvernement, mais le ministre de la Communication Amadou Coulibaly a affirmé à l'AFP avoir appris l'itinéraire "par la presse".
Il a qualifié les tentatives des partisans de M. Gbagbo de rejoindre l'aéroport de "troubles à l'ordre public", car je "n'ai pas entendu d'appel à aller l'accueillir". "Il n'y a pas d'abus dans le maintien de l'ordre", a-t-il affirmé.
"Nous sommes surpris par cette réaction injustifiée", a déclaré à l'AFP Justin Katinan Koné, porte-parole de Laurent Gbagbo, affirmant que des "arrestations ont eu lieu" et que des cars de partisans de l'ex-président venus de province ont été "bloqués à l'entrée d'Abidjan".
L'ampleur de l'accueil de l'ex-président a été au coeur des récentes négociations entre le pouvoir et le FPI: le premier souhaitant qu'il soit sans "triomphalisme", le second qu'il soit populaire en permettant au plus grand nombre de ses partisans d'être présents dans les rues d'Abidjan. L'enjeu était la sécurité de M. Gbagbo lui-même mais aussi d'éviter tout débordement ou violence.
- "Se retrouver" -
A Yopougon, quartier populaire d'Abidjan considéré comme pro-Gbagbo on attend son retour avec impatience, mais "on veut le voir pour le croire", dit habitant du quartier portant un maillot sur lequel est écrit: "Gbagbo acquitté, merci Seigneur".
A l'opposé, ses adversaires estiment toujours qu'il a précipité son pays dans le chaos en refusant sa défaite face à Alassane Ouattara à la présidentielle de 2010.Ce refus a provoqué une grave crise post-électorale, pendant laquelle quelque 3.000 personnes ont été tuées.
M. Gbagbo, au pouvoir depuis 2000, avait été arrêté en avril 2011 à Abidjan puis transféré à la CPI à La Haye.
Ses proches assurent qu'il rentre sans esprit de vengeance mais pour oeuvrer à la politique de "réconciliation nationale".
La Côte d'Ivoire est encore meurtrie par deux décennies de violences politico-ethniques, les dernières remontant à la dernière présidentielle, en 2020, qui ont fait une centaine de morts.
Alassane Ouattara a été réélu pour un 3e mandat controversé lors d'un scrutin boycotté par l'opposition qui jugeait ce nouveau mandat anticonstitutionnel.
La Côte d'Ivoire "doit se retrouver", estime Assoa Adou, secrétaire général du FPI, car "elle est aujourd'hui en danger de déstabilisation par des jihadistes" après des attaques contre l'armée qui ont récemment tué quatre militaires dans le Nord, à la frontière avec le Burkina Faso.
Laurent Gbagbo reste sous le coup d'une condamnation en Côte d'Ivoire à 20 ans de prison pour le "braquage" de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) pendant la crise de 2010-2011, mais le gouvernement a laissé entendre qu'elle serait abandonnée.
BOUBACAR BORIS DIOP EN LICE POUR LE NEUSTADT
Le journaliste et écrivain sénégalais est nominé aux côtés de neuf autres auteurs pour ce prix littéraire américain parrainé par l’université d’Oklahoma et la revue littéraire World Literature Today, grâce à son œuvre Murambi : "Le livre des ossements"
Le journaliste et écrivain sénégalais est nominé pour ce prix littéraire américain parrainé par l’université d’Oklahoma et la revue littéraire World Literature Today grâce à son œuvre Murambi : Le livre des ossements.
World Literature Today, le magazine primé de littérature et de culture de l'Université de l'Oklahoma, a annoncé les finalistes du Prix international de littérature Neustadt 2022. Ce prix prestigieux récompense des contributions importantes à la littérature mondiale.
Au nombre des 10 nominés figure le Sénégalais Boubacar Boris Diop, écrivain, auteur de plusieurs œuvres dont des romans, des essais et des pièces de théâtre. Le lauréat du Grand prix littéraire d’Afrique noire pour l’ensemble de son œuvre en 2000, est également journaliste et enseignant.
La liste des autres nominés comprend : le Ghanéen Kwame Dawes, le Français Jean-Pierre Balpe, la Grecque Michális Ganás, la Russe Ludmilla Petrushevskaya, la Mexicaine Cristina Rivera Garza, la Cubaine Reina María Rodríguez, les Américaines Natalie Diaz, Micheline Aharonian Marcom et Naomi Shihab Nye.
Le jury de Neustadt annoncera le gagnant le 26 octobre prochain lors d’une cérémonie qui devrait également rendre hommage à Cynthia Leitich Smith (Muscogee), lauréate du prix NSK Neustadt 2021 pour la littérature pour enfants.
L’heureux élu de ce prix remporté en 2020 par l'écrivain albanais Ismaïl Kadare, est récompensé d’une enveloppe de 50 000 dollars.
par emmanuel desfourneaux
LES ROIS FAINÉANTS DE LA GÉNÉRATION DU COVID
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - L’idée politique est morte au Sénégal. Macky et Macron ont construit des alliances sans assise doctrinale. Mais les idéologies demeurent : le Covid est une crise idéologique, politique et géopolitique (1/2)
#SilenceDuTemps - L’année 2020 restera un millésime inédit dans l’histoire humaine. La pandémie Covid-19 a été affublée d’un surnom angoissant de « Grand confinement » (« Great Lockdown »). La presque totalité de nos libertés a été encellulée, dont la plus élémentaire d’entre elles : la liberté d’aller et venir. Lorsque nous acquîmes le droit de sortir hors couvre-feu, celui-ci fut conditionné par un laissez-passer et/ou par un obstructeur nasal et buccal. Que restera-t-il de nos libertés dans nos démocraties libérales post Covid-19 ? Trop tôt pour en faire le bilan, mais, pareillement en temps de guerre, au moins celle de penser semble demeurer intacte, car elle est consubstantielle à l’homme, son étouffement est insensé : « La pensée est plus qu’un droit, c’est le souffle même de l’homme. » (Victor Hugo).
Et si le Covid-19 était un avertissement de l’univers adressé aux humains ? Avons-nous négligé la métaphore de Blaise Pascal ? Le roseau pensant a été fragilisé par de simples gouttelettes, transmises par la voie interhumaine. Il n’en fallut pas plus pour dérégler l’horloge quotidienne de nos libertés. L’univers, à travers le Covid-19, a repris l’avantage sur nous, car nous avons oublié de faire de la science et de l’humanisme. Jean-Paul Sartre en faisait le reproche au moment où l’Europe, entraînant le monde derrière elle, se préparait à basculer dans l’obscurantisme en 1939. L’univers, depuis mars 2020, a eu un avantage certain sur nous, car nous avons oublié que notre dignité consistait dans la pensée.
- Remuons nos méninges -
Le code Xel-19 Sénégal-Africa est bien un code (cri) de guerre. Ian Fleming aurait pu en faire un titre d’un épisode de James Bond. Dans ma présente contribution, c’est une proclamation à se creuser nos méninges : Dieufeu ndikol sa xel ! C’est en effet prendre conscience que si nous subissons à bien des égards cette crise sanitaire sans précédent, notre pensée reste la meilleure arme pour faire face aux défis soulevés par le Covid-19, ceux d’aujourd’hui et ceux de demain. Nous devons nous réapproprier nos cerveaux que nous avons tant laissés en jachère ces dernières décennies à cause de notre candeur en notre génie humain, et de l’attitude démissionnaire des politiques envers les oligarques financiers, multinationales et institutions financières comprises.
Après le coup de massue du confinement, l’espoir d’un nouveau Sénégal renaissait : cela se reflétait dans mes éditos sur SenePlus d’avril et de juin 2020. On refaisait le monde ! Mais la politique politicienne a repris le dessus sur la pensée.
Norbert N. Ouendji soutient que l’Afrique n’a guère le temps de penser. Ce continent se limiterait au périmètre réduit et inactif de la survie et du suivisme. Et pourtant, « seules la créativité et l’imagination peuvent sauver l’Afrique », selon la prophétie de Me Abdoualye Wade. C’est le devoir de la génération Xel-19 (en référence au Covid-19) : elle porte le lourd fardeau de revitaliser une pensée neuve pour l’envol du continent africain. Ce challenge, exaltant, ne peut être accompli que par la jeunesse africaine sur les pas de leurs aînés, comme Frantz Fanon (Pour la révolution africaine).
- La pensée politique sénégalaise est aliénée -
Les émeutes de mars 2021 au Sénégal ne sont que les prémices d’une Afrique sur le chemin de la libération mentale : Je pense, donc je suis.
À ce jour, la pensée politique sénégalaise est aliénée. C’est toute ma démarche présentement : reprendre la maîtrise de sa pensée, fort de la crise du Covid-19. Xalatal ak sa xel ! Dans ma série éditoriale (« Histoire gagnante-gagnante »), j’insistais déjà sur cette prise de conscience psychanalytique, indissociable de la Renaissance africaine.
Avertissement aux lecteurs : Dans cet article, je ne me préoccupe que de la pensée politique sénégalaise dont je prétends qu’elle a été largement influencée par l’extérieur. Me Abdoulaye Wade l’a écrit dans son ouvrage « Un destin pour l’Afrique » : « Il n’est pas possible d’occulter les questions d’idéologie et de doctrine (donc de pensée politique) qui sont le ressort de toute action (humaine), surtout si l’on constate que les Africains pensent généralement qu’il n’existe en Afrique ni idéologie ni doctrine susceptible de sous-tendre notre développement et que, par conséquent, ils vont les chercher ailleurs. » La conséquence ? Un système politique amorphe pour trouver des solutions de sortie de crise du Covid-19.
Même si, après la conclusion du présent article, je vous propose un projet d’organigramme portant sur des nouvelles institutions sénégalaises post Covid-19 (à voir en illustration de la seconde partie), il convient de ne pas se méprendre sur ma démarche : j’invite les jeunes sénégalais à développer, à leur tour, leur propre pensée, à ne pas s’inspirer de l’extérieur, mais à explorer leur for intérieur (histoire, culture…) pour refonder une pensée politique africaine, innovante et inspirante.
PREMIÈRE PARTIE
Mars 2020, semblable aux troupes obéissantes à leur chef de guerre, nous avons reçu l’ordre de mise en cantonnement dans nos quartiers. Seul, enfermé entre quatre planches et confronté au silence du temps, le ciel m’était tombé sur la tête. Épreuve d’autant plus redoutable pour celui qui même seulement quelques jours, connut les affres de l’embastillement, bien avant celui d’Idy, de Karim et de Khalifa ! Des images, en pagaille, ressurgissaient des profondeurs mémorielles : la cave, l’impassibilité d’une procureure aux ordres de là-haut, la fourgonnette au grillage, la chambre 2 (comme si nous étions dans un hôtel !), la mixité avec des tueurs de nonnes (sous bonne garde !), les tortures de toutes sortes, le bruit d’un essaim d’abeilles assourdissant à l’heure du parloir, la génuflexion dans un box des accusés débordé, la désolation des juges, l’invite d’un beau-frère à trouver un autre toubab, la mise à mort par un décret Sall (au sens propre et figuré du terme !), la petite corruption pour une sortie provisoire d’une cage Zoo du commissariat central, les prostituées « respectueuses » jetées en pâture dans des cachots, la séparation inhumaine avec un nouveau-né, les petites trahisons à la sénégalaise, et ce satané silence des droits de la défense dans l’intérêt d’une famille gouvernante…
Et puis, mes capacités cérébrales reprirent le dessus sur l’émotivité du Covid-19. J’enchaînai des éditoriaux dans l’espoir d’une nouvelle donne politique au Sénégal : « Pour un nouvel ordre politique sénégalais » et « Pour un gouvernement d’union nationale ». J’encourageai le leader du PDS, Karim Wade, à faire un pas, en ces temps difficiles, vers Macky Sall ; il le fit dans l’intérêt général du Sénégal malgré une grande et compréhensible rancœur. Le locataire du Palais de Roume reçut les chefs des partis. Un plan socio-économique d’une ampleur inédite vit le jour, aussi ambitieux que celui d’un pays riche. La Covid-19 avait ramené les hommes politiques à la raison et à la fraternité. Des discours, très prometteurs, prirent la mesure de la gravité planétaire, à l’exemple de « Revenons sur terre ! » de Macky Sall.
Malheureusement, au Sénégal, quelques mois après l’euphorie du monde d’après, la montagne-remaniement accoucha d’une souris-entriste ; les arrestations arbitraires reprirent leur vitesse de croisière (l’amour de son prochain, ressuscité par le Covid-19, s’est très vite éclipsé) ; les amis des amis du grand vizir, lui-même beau-frère du président, se partagèrent les marchés juteux du fonds d’urgence Covid-19 ; la pause-café-photo de Macky Sall devant l’entassement à perte de vue de sacs de riz importés et entreposés comme un trophée de guerre fit comprendre que l’autosuffisance alimentaire était un rêve pieux ; les promesses électorales s’empilèrent sur la pile des précédentes poussiéreuses (pour les jeunes) ; les martyrs pour la démocratie de mars 2021, rebelote de 1968 et 2011, tombèrent le drapeau sénégalais à la main, sans reconnaissance ; le sifflement des oreilles des Sénégalais sur le troisième mandat repartit comme en quarante ; les ciseaux de l’exécutif redécoupèrent Dakar, selon une technique de façonnage électoraliste, quelques mois avant les élections locales. Et la CEDEAO fut encore assimilée à un « machin » par les autorités sénégalaises dans le cadre de la condamnation de la loi sur le parrainage.
L’histoire de l’humanité a auparavant connu un genre d’hommes de pouvoirs : les « Rois fainéants ». Durant trois siècles, ils régnèrent, en France, en somnolant. L’emploi fictif parfait ! Grassouillets, ils avaient pris coutume, en guise de couronnement, de traverser leur royaume, confortablement affalés sur des chars à bœufs. Cette scène des « Rois fainéants » m’a donné une lecture politique de la récente affaire des voitures du Parti Démocratique Sénégalais (PDS). Laquelle nous conduira à la constatation du couronnement de la matière sur la pensée pour les « Rois fainéants ».
L’arrivée de ces tout-terrains 8x8, à Dakar, en début d’année 2021, correspondait à la vente des cartes des membres du PDS. Les voitures en question, rutilant aux côtés des charrettes tirées par des chevaux frêles, traversant certaines localités sans écoles ou presque, se parquant sans gêne auprès des enfants de la rue, valent, au minimum, à l'unité 40.000 euros, soit 26 206 800 FCFA. Si vous en ajoutez 16, le prix grimpe à 640.000 euros, soit 419 308 800 FCFA, sans compter les frais de transport et les taxes de dédouanement. Après l'éclatement de l'affaire, le PDS a apporté un démenti sur la date d'arrivée des véhicules en question, mais non sur leur nombre. Cela ne change rien d'ailleurs à l'analyse, nous pourrions aussi prolonger la réflexion sur l'acquisition du tout nouvel avion présidentiel.
- L'affaire des voitures, c'est loin d'être anecdotique –
Karim Wade, en réalité, a payé l’allégeance des fédérations du PDS en vue de la conquête du poste de Secrétaire général : on rejoue la note du clientélisme au titre du pouvoir. Les fédérations étaient jusqu'alors exsangues, celles-ci ont même appris le don de kits-tests de Karim Wade par la presse. Elles s’en plaignaient. Les voilà désormais au volant d'une Vroum ! Vroum ! Vroum ! De quoi oublier leur rancœur et de quoi promettre à vie leur fidélité au nouveau maître : Karim ! Karim ! Karim ! Le fils de l’ancien président, avec ses voitures tapageuses et pétaradantes, a imité les « Rois fainéants ». Tout comme eux, et le rituel de chars à bœufs, il a pris possession des fédérations, l’équivalent des territoires pour les Rois, par un don matériel. Et ce au détriment de la pensée, des idées politiques, d’un nouveau programme et d’une nouvelle vision politique. C’est le cadet de ses soucis en dépit de sa charge dans le nouveau secrétariat national du PDS (Élaboration des stratégies politiques) !
Cela renseigne ô combien sur l’état des partis politiques sénégalais en général. Lors de l’élection présidentielle de 2019, c’était à celui qui avait le convoi de 4x4 le plus ébouriffant. À ce jeu-là, Macky Sall s’était imposé. L’acquisition des voitures par les partis, leurs signes extérieurs de richesse et donc de leur pouvoir (avec leur siège pédantesque, à l’exemple de celui de l’APR grâce à ses généreux donateurs), se fait souvent au détriment de la gestion et rémunération de leurs propres ressources humaines. Les collaborateurs de ces leaders sont rarement ou mal payés. J’ai recueilli de nombreux témoignages en ce sens. À la présidence du Sénégal se produit le même phénomène, j’en sais quelque chose. Pourquoi donc ? Car le talent humain compte peu, il est possible d’en trouver pêle-mêle. C’est du menu fretin ! Cela nous renseigne ô combien sur l’absence de dignité de la pensée, perçue comme secondaire. Il n’y a plus de visionnaire au Sénégal : l’idée politique y est morte. La pensée senghorienne et wadiste fait partie du passé.
Le PDS n’est pas le seul parti à blâmer ; tous les partis politiques ou presque aiment les belles autos : Thomas Sankara et sa légendaire Renault 5 sont à ranger définitivement dans les garages-archives ! Les gouvernants, durant la période du Covid-19, ont mis à nu leur fainéantise. Le monde a raté son premier coup d’essai vers une nouvelle société post-Covid-19 : à savoir plus inclusive et plus humaniste. À la question du philosophe Edgar Morin, j’ai bien peur de lui répondre que, pour l’instant, aucune pensée politique indiquant une nouvelle voie n’est sortie de cette méga-crise. Pouvions-nous attendre mieux du président Macky Sall et de nos politiques en général ? A posteriori, il fallait être bien naïf pour croire que cette génération des « Rois fainéants » était apte à nous engager vers une nouvelle ère de prospérité humaine tant ils ont pêché par leur déficience d’idées, par leur appétence pour le pouvoir personnel et par leur absence d’éthique.
De surcroît, cette génération de « Rois fainéants » a été la source de nos malheurs consécutifs au Covid-19 : avant mars 2020, ils avaient classé la santé comme secteur non rentable. En plein Covid-19, à l’hôpital de Fann, une responsable d’un service a dû financer de sa propre poche une pompe à eau pour en disposer d’une. Aujourd’hui, au motif de préserver notre droit à la vie, nos libertés sont maltraitées.
Pour les « Rois fainéants » africains (on pourrait l’élargir aux autres continents), l’idéologie est passéiste. Au nom du pragmatisme Salliste et Macronien, du nom des deux présidents qui ont chamboulé le paysage politique de leurs pays respectifs, d’aucuns ont cru à la disparition des idées politiques. C’est faux, archi-faux. Les présidents français et sénégalais ont construit des alliances opportunistes, une armée mexicaine sans assise territoriale (et doctrinale). Mais les idéologies demeurent : le Covid-19 est, à n’en pas douter, une crise idéologique, politique et géopolitique.
- De la valorisation du capital humain -
La crise du Covid-19, c’est avant toute chose celle des « Rois fainéants ». Ils n’ont pas été capables de se pencher sur les questions fondamentales. Telles que la place de l’homme africain dans l’univers (entendu dans le sens environnemental) ; la valorisation du capital humain (richesse extraordinaire de l’Afrique) ; la considération des services publics essentiels de la vie : l’éducation, la santé et la culture. C’est aussi le questionnement de la liberté qui est au cœur de la crise sanitaire. Dès lors, il importe de s’interroger sur les bases d’une nouvelle doctrine libérale africaine axée sur l’épanouissement de l’individu en général et de sa personnalité en particulier. Comment concourir pour que les Sénégalais atteignent chacun dans leur vie de tous les jours une forme d’indépendance ? Me Abdoualye Wade a démontré que le libéralisme dont il s’inspirait est « la doctrine qui a le moins d’emprunts extérieurs » ; la doctrine libérale aurait, selon lui, « des fondements authentiques africains identifiés dans notre pensée (africaine). » Xel-19, c’est la liberté de penser et d’agir par soi-même, en puisant dans le patrimoine de la pensée africaine et en la refondant chaque fois que nécessaire.
Les « Rois fainéants » ne gouvernent plus ce monde, comme naguère lorsque le vrai pouvoir était exercé par les maires du palais. Les « Rois fainéants », en Afrique, se font rédiger leur constitution par des juristes étrangers. Ces lois fondamentales sont d’inspiration occidentale, et très souvent inadaptées aux réalités sociopolitiques. C’est le complexe du « Roi fainéant » de croire que tout ce qui vient de l’extérieur serait meilleur ! Le « Roi fainéant » n’innove pas, n’imprime aucun rythme, il suit, il court derrière, il copie, il réclame, il supplie : les exemples sont nombreux où Paris pense et agit à la place des « Rois fainéants » (voir mon édito : « Le mauvais œil de Dakar »). « La liberté, c’est l’indépendance de la pensée. », déclarait pourtant Épictète. Le Sénégal, à bien des égards, à cause des « Rois fainéants », n’a pas atteint cette fameuse indépendance de la pensée, et tout simplement l’indépendance, à défaut de mettre en œuvre son idée politique.
Cette renonciation à la pensée politique se mesure aussi sur le plan de l’économie alors que l’Afrique a tout pour réussir. L’enjeu de Xel-19, c’est de réaffirmer la primauté du politique sur l’économie. Le Covid-19 nous a fait comprendre que l’économie n’était pas au service des peuples. Les politiques africains doivent reprendre le contrôle de leur pensée, en privilégiant une économie de vie selon Jacques Attali, ou une économie du vivant selon Felwine Sarr (Liye takh nite di ndoundeu). Les facteurs de blocages des États africains ont tous attraits au capital humain - la santé, l’éducation. Dans les années 50 et 60, des améliorations dans la santé ont joué un rôle décisif pour aider l’Asie de l’Est à décoller économiquement.
Au tout début de la pandémie, un texte d’intellectuels africains « Face au Coronavirus, il est temps d’agir » insistait sur le besoin de ruptures dans la gouvernance d’une part et d’une nouvelle idée politique d’Afrique d’autre part. Nous y sommes : rompre avec cette génération de « Rois fainéants », échafauder une politique aux sources d’inspiration endogène, engendrer une gouvernance de confiance (Yor rine bou dal xeli). C’est à cet exercice de pensée neuve à laquelle je m’engage dans ce travail Xel-19 Sénégal-Africa. Je le partage avec vous, acteurs et/ou témoins de la transformation de la vie politique africaine post-Covid-19. Dans la deuxième partie, je m’intéresserai à la refondation de l’État post-colonial et post Covid-19, à celle de la démocratie devant aboutir à la mise en œuvre de nouvelles conditions de stabilité et de liberté, au Sénégal.
Emmanuel Nabiyou Desfourneaux est directeur général de l’Institut Afro-européen, éditorialiste à SenePlus, politologue et ancien Conseiller en droits de l’homme à la présidence du Sénégal.