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17 septembre 2025
LA COUR SUPREME SUSPEND LE CONCOURS DIRECT D’ENTREE A L’ÉNA
La Cour suprême a suspendu le concours direct d’entrée à l’Ecole nationale d’administration (Ena). Or, les épreuves d’admission pour le cycle A sont prévues demain et cycle B le 3 octobre prochain
Le juge des référés de la Cour suprême a suspendu le concours direct d’entrée des cycles A et B à l’Ena. Alors que les épreuves d’amission sont prévues demain pour le niveau A. Elle a été saisie par des candidats fonctionnaires, qui n’ont pas voulu faire le «professionnel» et exclus des listes au dernier moment. Ces pratiques font partie des réalités du concours de l’Ena.
Quelle décision ! La Cour suprême a suspendu le concours direct d’entrée à l’Ecole nationale d’administration (Ena). Or, les épreuves d’admission pour le cycle A sont prévues demain et cycle B le 3 octobre prochain.
Le Juge de référé administratif a pris cette décision hier, après avoir été saisi par des fonctionnaires, qui estiment être lésés par le déroulement du concours. Et les deux cycles sont concernés. Qu’est-ce qui s’est passé ? Une dizaine d’agents de l’Etat avaient décidé de tenter d’entrer à l’Ena via le concours direct pour le cycle A. Alors qu’ils ont la possibilité de faire le professionnel.
Evidemment, leurs noms figuraient sur la première liste des candidats autorisés à concourir publiée le 6 août 2021. Mais, une seconde liste sera à nouveau affichée par le Secrétariat général du gouvernement qui organise l’entrée à l’Ena depuis la suppression de la Primature. C’était le 21 août. Mais, elle sera expurgée des noms de tous les fonctionnaires, qui ont opté pour le concours direct. Alors que les tests psychotechniques étaient prévus le 29 août.
Cette décision, qui est une première, a pris de haut ces candidats, qui ont un recours en annulation. La dizaine de fonctionnaires, qui avaient aussi opté pour le cycle B, s’est retrouvée aussi dans la même situation. Autorisés à concourir une première fois, ils verront leurs noms être effacés de la deuxième liste qui arrête les noms des candidats retenus publiée le 20 août. La date des tests psychotechniques était fixée le 22 août. Eux aussi ont saisi le juge des référés administratifs au niveau de la Cour suprême. Et sa décision tombée hier est sans appel : il a ordonné la suspension de l’exécution de l’arrêté du Secrétariat général du gouvernement fixant la liste des candidats autorisés à se présenter au concours direct d’entrée aux cycles A et B de l’Ena.
Autant cette suspension de ce concours à moins de 48 h des épreuves d’admission est inédite, autant la décision des autorités de gommer des listes des fonctionnaires est aussi historique. Car, de nombreux fonctionnaires ont toujours concouru via le concours direct pour maximiser sans doute leurs chances (63 postes réservés pour le concours direct, 26 pour les professionnels pour le Cycle A et 125 postes pour le concours direct contre 55 pour les professionnels pour le Cycle B) car le quota réservé aux professionnels est très faible. Il est aussi vieux que l’Ena.
Après chaque concours, les autorités sont malheureuses de constater que la plupart des admis sont des agents de l’Etat. Cette fois ci, elles ont décidé de gommer des listes les salariés publics, qui n’ont pas voulu oser faire le concours professionnel. Selon certains interlocuteurs, ces pratiques perturbent les politiques de planification au niveau des recrutements et privent certains étudiants de la possibilité de réussir à ce concours extrêmement sélectif.
Pour certains, la compétition est «biaisée» avec la participation de «candidats qui connaissent déjà les arcanes de l’Administration». «Ces fonctionnaires, qui tentent le cycle direct, ont déjà un plan de carrière bien établi même s’ils échouent au concours professionnel. Ils sont déjà de la hiérarchie A. Si l’Etat dit qu’il a besoin de 20 administrateurs civils pour le concours direct, il ne veut pas avoir des fonctionnaires dans cette liste. Les gens ont voulu arrêter cela, mais le juge a dit niet», regrette un interlocuteur
LES PUTSCHISTES GUINÉENS FACE À L'ULTIMATUM DE LA CEDEAO
Les militaires qui ont pris le pouvoir par la force en Guinée font désormais face à l'exigence vigoureuse de leurs voisins ouest-africains d'organiser des élections dans six mois, un délai a priori peu compatible avec leurs plans
Les dirigeants des 15 pays de la Cédéao, la Communauté des Etats ouest-africains, réunis en sommet extraordinaire au Ghana, ont "décidé" jeudi "la tenue, dans un délai de six mois, des élections présidentielle et législatives pour la restauration de l’ordre constitutionnel" en Guinée.
Ils ont aussi décidé de geler les avoirs financiers des membres de la junte et de leur famille et de les interdire de voyage.Ils ont maintenu la première mesure prise après le putsch du 5 septembre, la suspension de la Guinée des organes de décision de la Cédéao.
Ils ont demandé à la présidence ghanéenne en exercice de l'organisation de se rendre "dès que possible" en Guinée pour notifier leurs décisions aux nouveaux maîtres de Conakry.
Une mission "de haut niveau" est attendue ce vendredi matin dans la capitale guinéenne, a dit un diplomate proche de la Cédéao, sans pouvoir en préciser la composition ni le programme.Aucune confirmation officielle n'a été obtenue auprès de la Cédéao ou du Ghana.
La télévision nationale, sous la coupe de la junte, a annoncé jeudi soir une "visite de travail et d'amitié" d'une délégation de chefs d'Etat de la Cédéao ce vendredi.C'était avant la publication du communiqué du sommet d'Accra.
Le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya et ses hommes, qui ont renversé le président Alpha Condé, n'avaient pas réagi publiquement vendredi.
Le lieutenant-colonel devait poursuivre vendredi, avec les banques et les syndicats, les concertations ouvertes mardi pour commencer à définir le contenu d'une transition censée ramener les civils au pouvoir.
- "Refondation" -
En donnant six mois au chef de la junte, les dirigeants de la Cédéao paraissent aller frontalement à l'encontre de ses desseins.
"Le seul calendrier qui vaille est celui du peuple guinéen qui a tant souffert", a-t-il déclaré mardi lors de la première journée de consultations.
Il n'a rien dit jusqu'à présent sur le possible contenu de cette transition, sa durée, quel rôle les militaires y joueraient, ni comment seraient organisées des élections.Les analystes se demandent si l'opération militaire, qu'ils ont jugée maîtrisée de la part des forces spéciales contre le régime Condé, avait pour versant un plan politique préparé ou non.
Cependant, le lieutenant-colonel Doumbouya a signifié à ses interlocuteurs sa volonté de "refondation" de l'Etat, entreprise difficilement conciliable avec un délai de six mois.Il a exprimé sa volonté d'associer le plus grand nombre pour ne pas, a-t-il dit, renouveler "les erreurs du passé".La plupart des participants aux concertations de cette semaine s'attendent à un processus étendu.
Mais les dirigeants de la Cédéao "ont insisté pour que la transition soit très courte", a déclaré le président de la Commission de l'organisation.Aucune précision n'est sortie du sommet quant aux mesures possibles si les militaires ne respectaient pas l'échéance.
Les dirigeants ouest-africains ont voulu faire preuve de fermeté.Ils se sont dits "fortement préoccupés de la résurgence des coups d’Etat" dans la région, après les deux putsch menés en août 2020 et mai 2021 chez le voisin malien.Le dernier fait accompli en date en Guinée a suscité la crainte d'une contagion à d'autres pays où l'autorité de l'Etat est passablement affaiblie.
- Mali: fermeté aussi -
Les analystes mettent en garde contre les parallèles entre les situations politiques malienne et guinéenne.La Cédéao s'était employée à faire en sorte que la transition au Mali soit la plus courte possible après le putsch de 2020 et avait transigé sur une durée de 18 mois.La tenue d'élections en février 2022, comme prévu, y est de plus en plus douteuse et la pression monte pour une prolongation.
La Cédéao a signifié ne pas vouloir en entendre parler, se disant "très préoccupée par la lenteur" de la préparation des élections, dont la tenue en février 2022 est "non-négociable".Elle réclame de la junte d'ici à la fin du mois d’octobre un échéancier des étapes essentielles avant les élections.
L'organisation "décide de sanctions ciblées contre tous ceux dont les actions impactent négativement sur le calendrier de la transition", et demande l'établissement d'une liste de noms à cet effet.
Par ailleurs, elle "dénonce fermement" la volonté de la junte malienne d’engager des compagnies de sécurité privées, claire référence aux discussions en cours avec la société paramilitaire russe Wagner.
Comme au lendemain du putsch au Mali, les militaires guinéens peuvent pour le moment se prévaloir d'un large soutien de la population, excédée par la pauvreté, la corruption et la répression.
LE SENEGAL INTÈGRE LE TOP 20 MONDIAL DU CLASSEMENT FIFA
La Fédération Internationale de Football Association (Fifa) a publié hier le classement des meilleures nations de football pour le mois d'août 2021. Vainqueur de ses deux derniers matchs de qualification pour la coupe du monde Qatar 2022, le Sénégal est toujours leader en Afrique. Sur le plan mondial, il intègre désormais le top 20.
Les Lions continuent de régner sur l’Afrique. Hier, lors de la publication par la Fifa du classement des meilleures nations de football pour le mois d'août, le Sénégal conserve toujours sa place de leader sur la scène continentale. Compte tenu des deux premières journées des éliminatoires de la Coupe du monde Qatar 2022, plusieurs changements étaient attendus en zone CAF, mais aucun bouleversement n’a finalement eu lieu.
Vainqueur devant le Togo (2-0) à Thiès et le Congo (3-1) à Brazzaville, le Sénégal reste solide leader africain. Les Lions devancent toujours la Tunisie et l’Algérie. Grâce à ces deux victoires en éliminatoires de la Coupe du monde Qatar 2022, Aliou Cissé et ses hommes gagnent quelques points sur le plan mondial.
Désormais, ils occupent la 20ème place, juste derrière la Suède et le Pays de Galles. Cette position, les Lions l’avaient perdue depuis le mois d’avril. Sur le plan mondial, l’Angleterre a éjecté la France pour monter sur le podium derrière le duo de tête, la Belgique et le Brésil qui occupent respectivement la première et la deuxième place.
A noter la nette progression de la Libye qui a fait tomber le Gabon (2-1) puis l’Angola (1-0) pour se hisser en tête de son groupe éliminatoire au Mondial. Désormais 110ème au niveau mondial, les Chevaliers de la Méditerranée font un bond de 12 places, soit la meilleure progression du mois, toutes confédérations confondues.
Pour rappel, la FIFA établit ce classement selon un système appelé “SUM” et qui procède par addition ou soustraction sur un total de points, en fonction des matchs gagnés ou perdus. Les points ajoutés ou soustraits sont en partie définis par la force relative des deux adversaires. Le modèle prend donc en compte la logique qui voudrait qu’une équipe mieux classée obtienne de meilleurs résultats face à un adversaire qui occupe une position inférieure au classement.
«ON EST PRÊTS POUR ABORDER CETTE COMPÉTITION»
Moustapha Gaye évoque l'état d’esprit de ses joueuses à Yaoundé
L’équipe nationale de basket féminin du Sénégal a effectué hier sa première séance d’entraînement sur le sol camerounais, en direction de l’Afrobasket 2021 qui démarre ce samedi. Arrivées dans la soirée du mardi dans la capitale camerounaise, les Lionnes ont pris leurs repères au Palais des sports de Yaoundé. Pour le coach Moustapha Gaye, l’équipe est prête pour cette compétition.
Arrivée mardi au Cameroun, l’équipe nationale du Sénégal de basket féminin a effectué hier sa première séance d'entraînement au Palais des sports de Yaoundé. La capitaine Mame Marie Sy et ses coéquipières ont pris leurs repères sur le parquet afin de faire bonne figure dans cette compétition.
Pour leur première sortie, les vice-championnes d’Afrique jouent contre la Guinée. Un pays éliminé lors des qualifications et qui a bénéficié de la Wild Card de la Fiba Afrique pour participer à cette compétition. Considéré comme l’un des favoris, le Sénégal ambitionne d’être au moins sur le podium, après avoir perdu la dernière campagne africaine à domicile face au Nigeria. Malgré les changements opérés, l’équipe est composée en grande partie de joueuses expérimentées à l’image de Maïmouna Diarra et de Fatou Diémé.
Pour le coach Moustapha Gaye, l’équipe est fin prête pour cette 25ème édition. «Nous sommes déjà dans la compétition. Nous avons fait une séance de 45 minutes, nous avons bien travaillé. Pour le moment, tout se passe bien. Je suis agréablement surpris par l’entente entre les joueuses. Elles sont en train de prendre beaucoup de plaisir. Et pour moi, c’est d’abord un premier jalon avant l’étape sur le terrain. Les joueuses ont beaucoup d’énergie et de joie. On est prêts pour aborder cette compétition. Il nous a juste manqué les matchs amicaux, mais on ne se plaint jamais», a indiqué coach Tapha Gaye.
Avant de rejoindre la capitale camerounaise, le sélectionneur de l’équipe nationale féminine avait fait une croix sur l’ailière Anne Françoise Diouf et a rappelé Maïmouna Diarra. Ainsi après la séance d'entraînement, Moustapha Gaye est revenu sur cette décision. «Je pense avoir réglé ce problème.
La confection d’une équipe est toujours compliquée. En 2016, sur le chemin des Jeux Olympiques de Rio, Binetou Diémé a été recalée. Je suis partie avec Ramata Ndao, au retour j’ai sorti Ramata et j’ai appelé Binetou à nouveau. Ce n’est jamais facile de construire une équipe. C’est une histoire de travail dans l’intérêt d’une équipe et chacun à sa méthode et sa façon de faire. J’avoue qu’actuellement, nous sommes prêts pour rentrer dans cet Afrobasket», a-til conclu.
MAMADOU TALLA SE DEMARQUE
Décision du ministère de la sante de vacciner les enseignants et les élèves
Le ministre de l’Education Nationale, Mamadou Talla, a rencontré hier les syndicalistes de l’enseignement moyen secondaire pour discuter de la décision de son collègue de la santé et de l’Action sociale (Abdoulaye Diouf Sarr, de faire vacciner les enseignants et élèves contre le covid-19.
Conscients que la vaccination relève d’un choix individuel, les acteurs ont décidé, au terme de leurs échanges, de laisser cette question à l’appréciation individuelle des enseignants. Il y a de fortes chances que la décision du ministre de la Santé de faire vacciner les enseignants et les élèves (en âge requis) avant la prochaine rentrée scolaire n’aboutisse pas.
En effet, au lendemain de la circulaire envoyée par Abdoulaye Diouf Sarr aux médecins-chefs de région, de district sanitaire, gouverneurs, Inspections d’Académie (IA) et Inspections de l’Education et de la Formation (IEF) pour les instruire «d’intégrer dans leur stratégie, la vaccination des enseignants et élèves en âges de se faire vacciner», le ministre de l’Education nationale a rencontré les syndicats d’enseignants du moyen secondaire pour échanger sur la question avec eux.
Au terme de leurs discussions, les parties prenantes ont décidé de donner libre court à tout enseignant qui le désire d’aller se faire vacciner. Selon le secrétaire général du Cusems, Abdoulaye Ndoye, la vaccination est une question individuelle et volontaire. Il estime que nul ne peut obliger une personne à se faire vacciner. «On ne peut pas obliger l’enseignant à se faire vacciner», tranche Monsieur Ndoye avant de poursuivre : «Nous avons rappelé notre position au ministre». Une position qui, selon lui, repose sur le droit, en ce sens que le ministre du Travail a sorti une note le 02 août dernier à l’endroit des travailleurs pour préciser qu’aucune disposition de la législation ne rend obligatoire la vaccination. Dès lors, souligne Abdoulaye Ndoye, la vaccination relève d’une décision personnelle.
Abondant dans le même sens, Abdou Faty a fustigé la sortie du ministre de la Santé et de l’Action Sociale. «Nous avons précisé à notre ministre de Tutelle que nous n’avons pas apprécié le coup de communication du ministre de la Santé», s’offusque le secrétaire général du Sels. Rappelant que l’école est un espace de dialogue et de concertation, il considère qu’un projet d’une telle envergure doit au préalable faire l’objet de discussions pour voir les tenants et les aboutissants. Convaincu que les priorités sont ailleurs en cette veille de rentrée académique, Monsieur Faty trouve que le fait de parler de vaccination revient «à du divertissement».
ON VA VERS DES PERTURBATIONS MAJEURES SI…
A quelque trois semaines de la rentrée scolaire, les syndicats d’enseignants du moyen secondaire remettent au goût du jour les priorités de l’heure, tel que le monitoring. En effet, Abdou Faty renseigne que le président de la République a donné instruction au ministre de la Fonction publique Mariama Sarr de se pencher sur la question du monitoring. « Si le monitoring ne démarre pas dès la rentrée prochaine, on va vers des perturbations majeures, car toutes les organisations syndicales vont déposer des préavis de grève. Qu’on ne nous fatigue pas avec les questions d’année électorale», avertit le syndicalisme.
Seulement, Abdoulaye Ndoye tient à préciser : «Au niveau du Cusems, nous ne voulons plus de monitoring, ce que nous attendons du gouvernement, ce sont des actes forts comme la question des systèmes de rémunération, la mise en place du corps des administrateurs scolaires pour la question des violences scolaires, la professionnalisation du corps, les prêts DMC, les mises en position de stages, les lenteurs administratives, les indemnités des formateurs, la question des cartes professionnelles dont le tirage va démarrer avant la rentrée prochaine, les comptes dormants pour les collègues décédés etc ». Les autres points soulevés lors de cette rencontre concernent la question des tenues scolaires.
Sur ce point, les syndicalistes maintiennent leur position. «Nous n’avons jamais soutenu que les tenues n’étaient pas importantes. Au contraire, nous avons invité le ministre à orienter ses investissements au niveau des axes prioritaires qui ont pour nom : le déficit d’enseignants, les surcharges horaires, le déficit de tables-bancs avec les tables pléthoriques, des écoles sans bibliothèques, des bibliothèques vétustes, des écoles sans blocs sanitaires et les milliers d’abris provisoires», souligne Abdoulaye Ndoye. Quid du recrutement des 5000 enseignants ? Les syndicalistes disent avoir interpellé encore une fois de plus le ministre sur la nécessité de la transparence dans le recrutement mais aussi de privilégier les titulaires de diplôme professionnel.
L’ENGAGEMENT DES ORGANISATIONS DE DROITS HUMAINS PRÔNÉ CONTRE LA PROBLÉMATIQUE DES CASTES
Les problèmes de castes et d’ascendance sont une réalité dans les sociétés en général et celles africaines plus particulièrement
Un colloque régional portant sur la discrimination basée sur les castes et l’ascendance (esclavage) en Afrique de l’ouest s’est ouvert hier à Dakar et va durer deux jours. L’objectif de cette rencontre est de trouver une solution à ces formes de discrimination qui gangrènent les sociétés.
Les problèmes de castes et d’ascendance sont une réalité dans les sociétés en général et celles africaines plus particulièrement. De nombreuses familles se sont disloquées du fait de la problématique des castes et d’ascendance. Au Sénégal, ce perdure en dépit des mutations connues par la société. C’est pour éradiquer ce phénomène que la fondation Konrad Adenauer, en partenariat avec Amnesty international Sénégal, a organisé un colloque pour en discuter.
Selon Seydi Gassama, secrétaire exécutif d’Amnesty international Sénégal, la discrimination basée sur les castes et l’ascendance est présente dans tous les Etats de la sous-région. «Si elle est peu perceptible dans les pratiques politiques et administratives des Etats soucieux de préserver leur image sur la scène internationale, cette forme de discrimination est omniprésente dans nos sociétés et prospère grâce à l’inaction des Etats», souligne-t-il. Il ajoute qu’au Sénégal, des cas de violences liés aux castes et à l’ascendance défraient souvent la chronique, à l’est du pays notamment. «Dans d’autres localités du pays, les dépouilles mortelles de personnes dites nobles et celles de personnes appartenant à certaines castes ou d’anciens esclaves ne peuvent reposer dans le même cimetière. Le mariage entre personnes de castes ou d’ascendances différentes est impossible dans beaucoup de communautés de notre pays. Et les jeunes gens doivent parfois se mettre en marge de leurs familles et de leur communauté pour fonder un foyer», relève-t-il avec amertume. La discrimination basée sur les castes et l’ascendance, poursuit Seydi Gassama, constitue une grave atteinte aux droits et à la dignité humaine. «Les organisations de droits humains doivent s’engager plus vigoureusement en faveur son éradication».
Pour le directeur du bureau régional Etat de droit de la fondation Konrad Adenauer Ingo Badoreck, les castes désignent une forme de stratification sociale qui repose le plus souvent sur l’endogamie, le statut hiérarchique, les emplois hérités et l’appartenance par la naissance que l’on retrouve dans de nombreux groupes ethniques des pays d’Afrique de l’Ouest dont le Sénégal, le Mali, la Guinée, la Mauritanie, le Niger, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire pour ne citer que ceux-là. «Cet ordre social se matérialise essentiellement par des pratiques discriminatoires et exclusivistes, ou par une division du travail qui, le plus souvent est imposé aux victimes de ce système sur la base de considérations culturelles et traditionnelles», dit-il.
A l’en croire, la caste est souvent le fondement sur lequel reposent la définition et l’exclusion de groupes particuliers de populations en raison de leur ascendance. «Le système de castes crée d’énormes obstacles à l’exercice de la pleine jouissance des droits civils, politiques, sociaux et culturels des communautés», souligne-t-il avant de préciser que la solution au problème de la discrimination persistante se trouve d’une part dans la sphère sociale et sociétale, «mais d’autre part dans le système judiciaire et le cadre juridique qui doivent également protéger activement les droits de ces minorités».
HYDRAULIQUE RURALE, LE FORUM CIVIL DEMANDE L’ARBITRAGE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Le Forum Civil demande l’arbitrage du président de la République et des mesures idoines pour mettre un terme à la difficulté notée dans l’approvisionnement en eau potable
Le Forum Civil demande l’arbitrage du président de la République et des mesures idoines pour mettre un terme à la difficulté notée dans l’approvisionnement en eau potable.
Le débat sur des «compteurs défectueux» de marque ITRON, jugés avoir «dépassé le seuil de tolérance d’erreurs conformément à la réglementation en vigueur» au Sénégal, avec la SEN’EAU qui assure de leur conformité, cache mal celui de l’accès et la gestion de l’eau potable notamment en milieu rural. Et le Forum Civil n’est pas insensible à cette question de l’eau.
Après la sortie de SOS Consommateurs sur la confirmation de la non-conformité de certains compteurs, et ka réplique de SEN’EAU, le chef de la Division de la Métrologie au ministère du Commerce a fait une sortie révélant que sur un échantillon de 2000 compteurs d’eau testés dans le monde rural, tous étaient non-conformes. Suffisant pour que des voix s’élèvent pour lier la cherté du liquide précieux dans les villages et hameaux à cet outil de mesure pour la facturation de la consommation d’eau. Et l’une des dernières en date est celle du Forum Civil qui demande l’arbitrage du président de la République. Il a sorti un communiqué hier, jeudi 16 septembre 2021, pour demander aux autorités étatiques de prendre les mesures idoines pour mettre un terme à la difficulté notée dans l’approvisionnement en eau potable. Dans ce sens, il exhorte le président de la République à organiser une «rencontre inclusive» autour des résultats du rapport d’évaluation de la réforme.
En outre, Birahim Seck et ses camarades demandent au Secrétariat exécutif du 9ème Forum Mondial de l’Eau Dakar 2022 et à la Ville de Dakar de ne pas «folkloriser» la rencontre internationale et de lui restituer toute sa dimension. Par ailleurs, le Forum civil tient l’Office des forages ruraux (OFOR) comptable des manquements constatés et décriés par les populations.
Mieux, il engage le ministère de l’Eau et de l’Assainissement à prendre la pleine mesure des difficultés du secteur. Le constat du Forum civil est que depuis des années, les populations du monde rural n’ont cessé de crier leur désarroi face à l’inaccessibilité de l’eau potable, gérée par des délégataires dans les zones notamment de Diourbel-Thiès, Kaolack-Kaffrine et Tambacounda-Goudiry. Une situation alarmante, dit-il, qui crée une insécurité hydrique menaçant constamment la paix, la cohésion sociale et la santé des populations.
Enfin, le Forum civil invite la SEN’EAU à respecter ses obligations contractuelles de fournir l’eau, en qualité et en quantité, aux populations urbaines. Surtout que, pour le l’organisation, en mars 2022, le Sénégal compte abriter le 9eme Forum Mondial de l’Eau (FME) placé sous le thème : «La sécurité de l’eau pour la paix et le développement».
Cette rencontre internationale devrait se tenir dans un pays où une importante frange de la population, rurale comme urbaine, peine à accéder à l’eau en quantité et en qualité. C’est le cas des habitants de la commune de Mbacké, des agglomérations de Bopp, Pikine, Guédiawaye, de Nord Foire, de Lambaye, de Sibassor, de Koutal, de Keur Mabadiakhou, de Fass Gossas, de Santhie Galgoné, de Malème Hodar, de Notto, de Nguéniène, de Mbirkilane etc.
«LES COMPTEURS CONSTITUENT DE L’ARNAQUE »
Modou Diouf, charge de communication de l’union du monde rural, est formel
Alors que la polémique sur «la mauvaise qualité» des compteurs d’eau de marque ITRON, accentuée par l’appel de SOS Consommateurs au retrait des 17.000 unités déjà commandées de ce matériel ne s’est pas estompée, le chef de la Division de la Métrologie au ministère du Commerce affirme que sur un échantillon de 2000 compteurs testé en milieu rural, tous étaient non-conformes. Le chargé de communication de l’Union du monde rural, Modou Diouf, trouve que cette sortie ne fait que conforter la position des populations rurales qui désapprouvent le changement intervenu dans la gestion de l’eau en milieu rural. Et d’ajouter que les compteurs en question ne sont que le symbole d’une volonté de tirer profit des forages ruraux.
«Ceci nous réconforte, encore une fois, dans notre argumentaire. Nous avons l’intime conviction que cette réforme n’est rien d’autre que de l’accaparement visant à mettre la main sur cette manne financière que les forages ruraux génèrent. Le Directeur de l’Ofor (Office des forages ruraux, ndlr) à l’époque, Lansana Gagny Sakho, avait lui-même fait l’estimation, la somme que ces forages-là génèrent par an, et ça faisait des milliards. C’est sur cette logique-là qu’ils veulent, aujourd’hui, s’inscrire pour tirer l’argent que ces forages génèrent. Les compteurs constituent de l’arnaque. Ils sont hors norme.
Dans un pays normal, où tout doit être contrôlé, si le chef de la Division de la Métrologie du ministère du Commerce avoue qu’il y a des compteurs qui sont impropres à l’utilisation, ça ne fait que nous conforter dans notre logique. Des mesures doivent être prises. Ce qui motive les exploitants, c’est d’appauvrir de façon illégale le monde rural. Avec ces compteurs, un paysan qui n’a aucune ressource, le facturer à plusieurs milliers de francs CFA est impitoyable. On ne va pas se laisser faire. Nous allons établir des ponts entre les différentes collectivités locales et nous tenir prêts pour montrer que nous avons, dans le monde rural, une prise de conscience, un sursaut patriotique. Ce qui était accepté dans le passé, ne l’est plus maintenant».
LA SOIF DES POPULATIONS DANS L’UNE DES REGIONS LES PLUS ARROSEES
Manque d’eau potable, usage d’eau de pluie ou de puits, les populations de plusieurs localités de la Casamance, en générale, et Ziguinchor, en particulier éprouvent de la peine à s’approvisionner en eau potable
Manque d’eau potable, usage d’eau de pluie ou de puits, les populations de plusieurs localités de la Casamance, en générale, et Ziguinchor, en particulier éprouvent de la peine à s’approvisionner en eau potable dans l’une des régions les plus arrosées du pays. Un paradoxe frappant qui s’expliquent difficilement, selon certains. Indifférence ou manque de volonté des autorités ou véritable difficultés d’accès ? La question agitée reste préoccupante.
Le liquide précieux reste encore une denrée rare, très rare dans plusieurs localités de la région. L’eau potable fait encore défaut pour de nombreuses populations qui se rabattent sur les puits, avec toutes les conséquences sanitaires que cela engendre. Le cliché le plus frappant est trouvé dans les îles de la région. Les populations, les pieds dans l’eau, ont soif. Diogué, Karabane… sont des exemples patents d’îles qui boivent l’eau de puits. Ces insulaires sont obligés de parcourir des dizaines de kilomètres, en pirogue, pour trouver le liquide précieux.
A défaut, ils profitent de l’hivernage pour stocker l’eau de puits dans des réservoirs qui ne tiennent que le temps de quelques mois. Une situation extrêmement difficile pour ces populations qui continuent de lancer un cri de cœur, sur fond de plaidoyer, pour disposer d’eau potable. Et comme si cela ne suffisait pas, d’autres localités meurtries par le conflit armé trentenaire souffrent également du manque d’eau potable.
La commune de Santhiaba Manjack, dans le département d’Oussouye, attend toujours la matérialisation de la deuxième phase du PUDC pour voir les premières gouttes d’eau potable couler dans les robinets. Des populations qui comptent désormais sur un projet d’adduction en eau potable et d’assainissement mis en œuvre par l’ONG Italienne ACRA. Des branchement sont prévus dans cette commune pour soulager ces populations de Santhiaba Manjack. Et bientôt ces populations auront de l’eau potable, comme celles des 24 villages de la commune de Boutoupa Camaracounda qui s’approvisionnent désormais en eau potable. Aujourd’hui la question de l’approvisionnement en eau potable se pose avec acuité dans plusieurs localités de la région de Ziguinchor pourtant l’une des plus arrosées du pays.
Un paradoxe que peinent à inverser les autorités. Il y a quelques mois, au Capskiring, la cité balnéaire, les populations s’étaient soulevées pour réclamer de l’eau. Des émeutes de l’eau qui avaient défrayé la chronique dans cette zone. En ville, la question de la fiabilité des compteurs n’est certes pas soulevées et évoqué dans la région, mais les usagers de la Sen’Eau s’insurgent souvent contre des coupures d’eau et des baisses de pressions dans certains quartiers de Ziguinchor. Un programme de renforcement du système d’approvisionnement en eau a permis, ces derniers mois, de transcender ces difficultés ; mais la plupart des populations abonnées à la Sen’Eau jugent les factures salées.
Le manque d’eau potable a contraint certaines populations de la région à s’adonner à des méthodes du moyen âge, se rabattant sur les puits qui restent la principale source d’approvisionnement en eau dans plusieurs localités de cette région sud, malgré la pollution de la nappe phréatique dans certaines zones.
AUCUN DYSFONCTIONNEMENT METROLOGIQUE SIGNALÉ, LES FORAGES FONT RÂLER
A la date du jeudi 16 septembre 2021, le bureau de la Sen’Eau de Sédhiou déclare n’avoir reçu aucune contestation faisant état de l’état défectueux de leurs nouveaux compteurs mis en service
La polémique entretenue par les associations de consuméristes du Sénégal au sujet de la défectuosité des nouveaux compteurs de la Sen’Eau n’est pas encore actuelle dans la région de Sédhiou, du moins si l’on s’en tient aux différents témoignages des consommateurs et des organisations de la société civile de la région. Par ailleurs, plusieurs forages sont à l’arrêt dans la région de Sédhiou, en raison des contraintes diverses et multiformes liées au fonctionnement des comités de gestion.
A la date d’hier, jeudi 16 septembre 2021, le bureau de la Sen’Eau de Sédhiou déclare n’avoir reçu aucune contestation faisant état de l’état défectueux de leurs nouveaux compteurs mis en service. «Ici à Sédhiou, personne n’est venu se plaindre à nos services d’un quelconque fonctionnement défectueux de nos nouveaux compteurs. De même, aucun service, fut-il du Commerce intérieur, ne m’a saisi pour cela. Je me souviens tout de même qu’il y a trois ans deux clients s’étaient présentés à mon bureau pour dire que la qualité de leur compteur n’était pas bonne et là nous les avions changés», a fait savoir Mour Seck, le chef du bureau de la Sen’Eau de Sédhiou.
Les organisations de la société civile de Sédhiou que nous avons interpelé sur la question déclarent non plus n’avoir jamais été saisies d’une quelconque défectuosité des compteurs du service de fourniture de l’eau. Bacary Massaly, le coordonnateur régional adjoint du Forum civil de Sédhiou déclare n’être pas au courant de dysfonctionnement des compteurs de Sen’Eau.
De même, Lamine Sané de Amnesy international section régionale de Sédhiou répond que «jusque-là, aucun citoyen n’est venu se plaindre à notre niveau relativement aux compteurs de la Sen’Eau». Le colonel de la Gendarmerie à la retraite et coordonnateur des organisations de la société civile de Sédhiou en était tout aussi surpris de l’existence de nouveaux compteurs qui tournent plus vite que la norme. En revanche, le colonel souligne que sa dernière facture a exagérément gonflé d’une moyenne bimensuelle de 15.000 F CFA à plus de 70.000 F CFA. «On me parle d’une fuite ; mais je ne suis pas convaincu car, au cas échéant, je serais alors inondé dans ma maison. Je dispose d’un puits manuel et donc une telle facture est vraiment exagérée», se plaint-il.
Par ailleurs, au sujet de l’accès à l’eau potable, il se pose avec acuité dans plusieurs localités de la région. Elle motive des vagues de contestations et de lamentations au travers des manifestations publiques de rue, comme ce fut dernièrement le cas à Koussy, Aïnoussalam, Diendé, Yarang Balante, Mangaroungou Santo, entre autres. Si les uns réclament la construction des forages, d’autres demandent la réhabilitation de leurs ouvrages tombés en panne depuis mathusalem. Très généralement, ce sont des problèmes de gestion qui aboutissent à des contraintes et impasses dans la mise en service de ces forages en milieu rural.