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21 juin 2025
PLAIDOYER POUR LE DEVELOPPEMENT DES SCIENCES
La 11e édition de la Conférence sur la recherche en Informatique et ses applications (Cnria) 2021) a démarré sous le thème «Richesse et diversité de la recherche menée sur le continent africain».
La 11e édition de la Conférence sur la recherche en Informatique et ses applications (Cnria) 2021) a démarré, le jeudi 17 juin dernier, en simultané, en présentiel à l’Université virtuelle du Sénégal, et en ligne sur la chaîne YouTube de ladite université.
C’est ce qu’annonce un communiqué parvenu à la Rédaction de Sud Quotidien hier, vendredi 18 juin. Le thème de la rencontre est «Richesse et diversité de la recherche menée sur le continent africain».
Cette activité scientifique internationale, prévue du 17 au 19 juin, est organisée par l’Association sénégalaise des Chercheurs en Informatique (Ascii), en collaboration avec l’Uvs. Cheikh Ahmadou Bamba Gueye, le président de l’Ascii, a, dans son discours, attiré l’attention sur le faible taux (0,016%) des candidats issus des séries scientifiques et techniques pour le Baccalauréat 2021, signale le document. Il en conclut une nette régression des effectifs des élèves dans ces deux filières. Il a invité les acteurs à optimiser la formation des apprenants et l’utilisation du digital par les enseignants.
Pour le coordonnateur de l’Uvs, Moussa Lô, le monde de la recherche est en pleine mutation et de nouveaux domaines sont porteurs d’innovation. Il a cité, comme exemple, l’internet des objets (IoT) et ses usages au quotidien ou encore l’intelligence artificielle (Ia) avec ses applications à la conduite autonome ou à la recherche faciale. Dans ce contexte à évolution rapide, il estime que la recherche doit relever les défis liés à la transformation numérique et au transfert technologique, en tenant compte des nouvelles collaborations scientifiques et industrielles et de l’ouverture des données de la recherche.
Représentant le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, le Directeur des Stratégies et de la Planification de la recherche au sein de la Direction générale de la Recherche et de l’Innovation (Dgri), Pr Mamadou Sy, a aussi mis l’accent sur l’importance que revêt la recherche scientifique qui, selon lui, constitue aujourd’hui un stimulant indispensable au développement socio-économique des populations. Il a, par ailleurs, souligné que l’Afrique s’investit de plus en plus dans le renforcement des capacités scientifiques et techniques, avec la mise en place d’institutions nationales de recherche et de centres régionaux de recherche.
L'ABBE ÉTIENNE TOUSSAINT TAVAREZ PRONE UNE EDUCATION DE QUALITE POUR TOUS LES ENFANTS
A l’instar des autres pays du continent, le Sénégal a célébré, le mercredi 16 juin 2021, la 31ème édition de la Journée de l’enfant africain, qui consacre aussi le lancement de la Semaine nationale de l’enfant.
A l’instar des autres pays du continent, le Sénégal a célébré, le mercredi 16 juin 2021, la 31ème édition de la Journée de l’enfant africain, qui consacre aussi le lancement de la Semaine nationale de l’enfant. La Direction de la Caritas Diocésaine de Saint-Louis a célébré cette journée autour d'une communication sur le thème "L'éducation et le droit à l'éducation". Le but était d'échanger avec les autorités et les partenaires sur les droits de l'enfant et l'importance de l'éducation. 35 enfants vulnérables, dont des talibés, ont été conviés à la célébration de cette journée.
C'est dans les locaux de la Direction des Œuvres du Diocèse de Saint-Louis que se sont déroulées les festivités relatives à la célébration par la Caritas Diocésaine de la Journée de l'Enfant Africain. Une célébration ayant vu la participation d'une trentaine d'enfants vulnérables parmi lesquels des talibés et ce, en présence des autorités locales et des notables de la ville. "Nous avons convié à cette célébration les enfants du Projet d'Appui à la Scolarisation d'Enfants en situation de Vulnérabilité, les enfants de la rue, ceux du mouvement CVAV, entre autres", a soutenu l'Abbé Étienne Toussaint Tavarez, Directeur diocésain de la Caritas de Saint-Louis. Le projet proprement dit est financé par la Caritas d'Autriche et est mis en œuvre par la Caritas Diocésaine de Saint-Louis, en collaboration avec les autorités administratives et locales de la région.
Il s'agit, en effet, d'un projet sur les droits de l'enfant et sur l'importance de l'éducation. Il vise aussi à appuyer les enfants qui sont en situation de vulnérabilité, afin de les aider à se scolariser. L'objectif de cette célébration était de sensibiliser les enfants sur le projet ; les autorités sur l'accès à l'éducation de qualité pour tous les enfants, surtout ceux vulnérables ; mais aussi sur l'épanouissement des enfants pour un mieux vivre ensemble. "En effet, le 16 juin de chaque année, l’Union africaine et les organisations des droits de l’enfant célèbrent la Journée de l’Enfant Africain. Cette commémoration qui remonte à 1991, a été lancée pour saluer la mémoire des enfants de Soweto (Afrique du Sud), massacrés lors d’une manifestation pacifique contre une loi d’éducation discriminante en 1976 (le 16 juin 1976, ndlr)", a renseigné Moussa Fall, agent de la Caritas de Saint-Louis à la retraite, par ailleurs chargé du Projet d'Appui Scolaire. Il a beaucoup insisté sur la nécessité de promouvoir une éducation de qualité pour tous les enfants. Il s'agira ainsi de repenser la place de l'enfant noir et se questionner sur les défis actuels des dirigeants de ce pays.
MACKY DRAGUE MATAM
Comme en 2013, le Chef de l’Etat a encore annoncé une pluie de millions pour changer la face hideuse de la région de Matam. Macky Sall, visiblement ravi de l’accueil qui lui a été réservé
Comme en 2013, le Chef de l’Etat a encore annoncé une pluie de millions pour changer la face hideuse de la région de Matam. Macky Sall, visiblement ravi de l’accueil qui lui a été réservé, par ses militants, a promis de désenclavement le Dandé Mayo (villages au bord du fleuve), de développer les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche. Sans occulter les financements des projets des femmes et l’autonomisation en énergie des Sociétés d'intensification de la production agricole (SIPA).
Le président de la République, Macky Sall, est-il parvenu à calmer la colère des certains Matamois qui avaient promis de lui réserver un accueil mouvementé ? Seules les échéances à venir permettront de répondre à cette question. Parce que jamais dans l’histoire politique du Fouta, des populations n’ont eu à manifester aussi violemment leur mécontentement. Surtout face à un Chef d’Etat qui y a eu obtenu des résultats électoraux jamais égalés. Aussi bien en tant qu’opposant que quand il a pris les rênes du pouvoir. Mais face au retard qu’accuse la 11ème région du Sénégal en termes de développement, des populations ont fini par se faire entendre. Des cris de colère qui ne sont pas tombés dans l’oreille dans sourd. Puisque le Chef de l’Etat, a encore promis de changer le visage de cette région Nord du pays qui manque de tout. Devant l’accueil qui lui a été réservé hier, vendredi 18 juin et les différentes facettes de la culture poular qui ont été déroulées sous ses yeux, le Chef de l’Etat n’a pas pu contenir se joie.
«JE ME BATTRAI POUR CHANGER LE VISAGE DU FOUTA»
«Vous m’avez prouvé à quel point vous m’aimez. Mais sachez que je vous aime encore plus. Tout ce que je ne ferai pas par sortir Matam de l’ornière, c’est parce que je ne peux pas. N’empêche, je vais même tenter l’impossible pour y arriver. Je me battrai pour changer le visage du Fouta», a déclaré le Président de la République, visiblement ému. Et d’énumérer dans la foulée: «Je vais développer la pêche, l’agriculture, l’élevage, l’éducation, des projets pour les femmes parce que le développement passent par l’émancipation des femmes». «Je rentre à Dakar, le cœur rempli de joie. Mais, je reviendrai pour procéder aux inaugurations des projets. Je vous dis aussi que vos responsables ont été exceptionnels. De Bossowa, à Damnga en passant par le Guénar. Du Walo au Diéri», a indiqué le Président de la République en langue poular.
PLUIE DE MILLIONS
Macky Sall a annoncé la création d’une université à Matam, la construction de l’aéroport de Matam à Ourossogui, le démarrage des travaux d’un hôtel de niveau 2 également à Ourossogui ; un institut supérieur, des ENO à Bokédiawé et à Orkodiéré. Sans occulter une maison de la jeunesse à Matam et surtout l’enclavement du Dandé Mayo. Le Chef de l’Etat a aussi annoncé une pluie de millions allant du financement des jeunes à la recherche de l’autonomie énergétique pour les Sociétés d'intensification de la production agricole (SIPA) qui seront dotées d’une enveloppe d’un milliard de F CFA.
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - Seule une nouvelle pensée sénégalaise peut accompagner le changement. Cette nouvelle pensée a pointé le bout de son nez, début mars 2021, elle qui couvait depuis longtemps en son sein une rébellion intérieure (2/2)
#SilenceDuTemps - Dans la première partie « Les Rois fainéants de la génération du Covid-19 », je me suis efforcé de démontrer que la pensée politique du Sénégal était immobile. Les financiers et la France commandent l’idée politique délaissée par les autorités sénégalaises. Il ne reste à l’État sénégalais que le pouvoir régalien de la force légitime dont il sait faire usage, avec maestria, contre les désobéissants. Il ne reste aux « Rois fainéants » que l’accession et le maintien au pouvoir comme but ultime de leurs actions politiques. Si nécessaire, la juridiction constitutionnelle devient leur complice, sans état d’âme. Il ne reste aux « Rois fainéants » que le matérialisme et les signes extérieurs de richesse.
Une confession de Léopold Sédar Senghor en 1977 sonne aujourd’hui comme un aveu d’échec sur l’indépendance de la pensée : « La dépendance vis-à-vis de l’étranger est beaucoup plus grave que du temps du régime colonial. Sous le régime colonial, on pouvait protester, on avait le peuple avec nous. Aujourd’hui, on est colonisé et on ment au peuple en disant qu’on est libre. Nous en revenons toujours à la même question : il faut penser et agir par soi-même et pour soi-même. » La pensée sénégalaise, selon Léopold Sédar Senghor, n’aurait jamais donc été libre. Comment, devant ce sévère constat, parvenir à une indépendance après plus de 60 ans de mensonge politique ?
C’est la population sénégalaise qui paye les pots cassés de la Covid-19 imputables aux « Rois fainéants ». Heureusement, la génération Xel-19, malgré la pandémie et les interdictions en tout genre, est sortie dans la rue pour revendiquer le respect de la pensée démocratique, et l’épanouissement du citoyen sénégalais. Quelle leçon donnée par la jeunesse aux anciens habitués à fermer leurs yeux, à retenir leurs mots et à accepter un deal innommable : la promesse du développement contre les libertés ! J’ai eu le privilège d’échanger avec l’un d’entre eux. Il s’appelle Assane Diedhiou. Il est apprenti pâtissier, un jeune casamançais. Son geste de mars 2021 : se hisser au sommet de la colonne de la Colombe (Place Jean-Paul 2 à Ziguinchor), est devenu viral. Apolitique, il était porteur d’un grand drapeau sénégalais qu’il brandissait et agitait devant une foule nombreuse, pour revendiquer la paix et la démocratie.
J’ai baptisé cette génération Xel-19 de « Porteurs de drapeau » en hommage à l’ancienne génération de « Porteurs de pancartes ». Assane Masson Diop, présentement président de l’Association nationale de ce mouvement historique, était au passage du cortège du Général de Gaulle et plus tard sur la place Protêt (ancienne place de l’Indépendance), le 26 août 1958. Sa pancarte adressait au président français un message sans équivoque : « Moom sa reew », « Jott sa reew ». Militant du Conseil de la jeunesse, il était seulement âgé de 17 ans.
L’attitude héroïque de ces deux Sénégalais, jusqu’alors inconnus, est séparée par plus de 63 années. Pourtant, mis bout à bout, ces deux évènements nous éclairent sur les traits communs de ces générations de jeunes et les constantes de la société sénégalaise. Les thèmes dominants, après l’indépendance, n’ont guère changé. En 2021, la souveraineté, les libertés, la démocratie, l’auto-développement (penser et décider par soi-même) et le patriotisme font toujours partie du lexique de la jeunesse sénégalaise. C’est comme si l’année 1958 s’était figée dans le temps. C’est comme si l’année 1958 se répétait cycliquement à chaque contestation des jeunes sénégalais. C’est comme si 2021 était encore 1958, les porteurs de pancartes et leurs générations futures n’ont pas pris l’indépendance.
En 1960, l’indépendance laissa plein d’espoirs à cette jeunesse de 1958. L’issue du bras de fer entre Senghor et Dia (l’homme de l’auto-gestion), cependant, les fera vite désenchanter. Le rêve du général de Gaulle de la Communauté franco-africaine ne verra pas le jour, mais se réalisera de façon informelle et insidieuse à travers la Françafrique. L’arrestation en 1962 de Valdiodio N’diaye, brisera à tout jamais les illusions des porteurs de pancartes. Ce jeune ministre de l’intérieur, âgé de 35 ans, avait défié, le président français, le 26 août 1958 : « La politique du Sénégal, clairement définie, s’est fixé trois objectifs, qui sont, dans l’ordre où elle veut les atteindre : l’indépendance, l’unité africaine et la Confédération. » Cela lui a coûté cher !
Quel contraste avec l’arrestation ratée d’Ousmane Sonko ! Ce qui fut possible en 1962 ne l’est plus peut-être en 2021. Il faut dire que les rapports de force ont changé et que les réseaux sociaux ont évolué en armes de contre-pouvoir exceptionnelles. La jeunesse, érigée en « sénégalonautes » hors pair, est aujourd’hui majoritaire parmi la population sénégalaise. D’après l’Agence nationale de la statistique et de la démographie du Sénégal, l’âge moyen de la population est de 19 ans (l’âge moyen des Français est de 42 ans). Plus de 54 % de la population du Sénégal a moins de 20 ans. En conséquence, la jeunesse devient faiseuse de rois : Me Abdoulaye Wade (2000) et Macky Sall (2012) lui doivent tant. Elle est, à l’inverse, sujette à défaire ces mêmes rois, en cas de trahison de leur part.
Pour les émeutes de mars 2021, le drapeau sénégalais, tricolore, a remplacé les pancartes. La mise en scène du drapeau sénégalais par la génération Xel-19, c’est bien l’expression d’une nouvelle colère, plus ample, qui touche l’ADN même du pouvoir. Mars 2021 retentit comme une contestation certaine du pouvoir personnel de Macky Sall. Mai 1968, c’était celle contre Senghor ; juin 2011 celle de Wade. Mais, avec une mise en perspective de l’histoire de l’indépendance, c’est bien plus qui est en cause : c’est la critique de la jeunesse sénégalaise envers un monde politique propre-à-rien, c’est l’échec des politiques de développement, c’est l’échec de l’indépendance et des libertés, c’est l’échec de l’idée politique, c’est l’échec aussi de la relation France Afrique. La Covid-19 a été un accélérateur d’effet de miroir des failles de la société politique sénégalaise.
L’heure de la contre-révolution a sonné. La France contre-attaque avec les intellectuels africains du système (voir mon édito : Le talon d’Achille). Macky Sall, conscient de la colère dévastatrice des jeunes, leur redonna de la liberté (fin du couvre-feu) et proposa un plan de sauvetage à la Marshall. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas suffisant. Le mal y est plus profond.
En effet, dans cette seconde partie, je m’inspire d’une réflexion d’un génie de la pensée, Albert Einstein : « Nous ne pouvons pas résoudre nos problèmes avec la même pensée que nous avons utilisée lorsque nous les avons créés. » J’ajouterai que nous ne pouvons pas régler les problèmes avec les mêmes personnes qui les ont créées. Seule une nouvelle pensée sénégalaise, avec une nouvelle génération à sa tête, peut accompagner le changement. Cette nouvelle pensée a pointé le bout de son nez, début mars 2021, elle qui couvait depuis longtemps en son sein une rébellion intérieure. C’est une pensée révolutionnaire (au sens noble du terme) dont je veux parler, celle qui émerge lentement, mais inexorablement, partout en Afrique : une pensée de la rupture, dans l’unité (sans guerre civile) ; une pensée libérée des génies du mal en lien avec le néo-colonialisme ; une pensée génératrice d’une nouvelle société démocratique.
La pensée dénonciatrice, portée par les manifestants de mars 2021, contre les atteintes à la démocratie sénégalaise, est incomplète. Il faut aller plus loin que la simple posture détractrice. Je lance le défi aux universitaires de l’UCAD et de Gaston Berger d’inciter leurs étudiants en thèse à aborder la problématique autour d’une nouvelle pensée politique sénégalaise. Encouragez de nouvelles vocations ! Faites éclore de nouveaux Cheikh Anta Diop qui proposeront des pistes pour la refondation d’un système politique ! Il faut bien reconnaître que si le Sénégal compte d’imminents constitutionnalistes, où sont, à l’exception de Felwine Sarr, les penseurs politiques africains à l’image (pour la civilisation européenne) de Thomas Hobbes, Jean-Jacques Rousseau, John Locke, Platon ?
N’est-il pas temps d’entrevoir une autre idée politique au Sénégal ? Le système semi-présidentiel à la française (avec quelques ajustements, en particulier sur la mission du Premier ministre sénégalais lorsqu’il existait), a perdu sa raison d’être face aux aspirations démocratiques des jeunes sénégalais. Le rétablissement d’un vrai régime parlementaire est à l’ordre du jour : l’Assemblée nationale (rebaptisée « Haute Assemblée du Sénégal ») deviendrait un lieu de régulation de la palabre populaire. Aujourd’hui, c’est une simple chambre d’enregistrement composée de godillots. L’interdiction de la transhumance ou de la création d’un nouveau groupe parlementaire, pendant la législature, accorderait une stabilité qui faisait défaut aux IIIe et IVe Républiques de la France. Le Premier ministre ne serait pas rétabli dans ses fonctions (pour éviter l’institution d’un homme fort). C’est le président de la « Haute Assemblée du Sénégal » qui serait le premier personnage politique du pays, avec le président de la République. Les ministres seraient tous issus du rang des députés (et du groupe majoritaire), et ne concentreraient que des pouvoirs d’exécution de lois. Ils rendraient compte à la « Haute Assemblée » selon des modalités nouvelles. Des règles strictes au principe de renouvelabilité seraient promulguées à leur égard. Le président de la République, élu au suffrage universel indirect, pour une durée de 6 ans (même durée que les députés) jouerait les fonctions « royales » (en référence aux royaumes africains) de la stabilité : impartial, il garantirait l’unité du Sénégal.
La Constitution et le Conseil constitutionnel porteraient de nouveaux noms. Le Conseil des Sages (en lieu et place du Conseil constitutionnel) élargirait ses compétences et ses membres. Devant l’importance sociale des confréries, il conviendrait de leur assurer une représentation institutionnelle au sein de ce nouveau conseil qui, de fait, ne se limiterait plus aux seules compétences juridictionnelles. Il aurait aussi en charge l’élaboration du fichier électoral (et sa gestion périodique), la tenue des élections, la gestion des conflits politiques, le respect de la laïcité à la sénégalaise, etc. Ce conseil des Sages serait un organe élu par le peuple en vue d’une indépendance totale.
Peut-être serait-il judicieux d’éliminer le « Conseil économique et social » (trop calqué sur la France) pour le remplacer par un Conseil des jeunes. Ce dernier compterait en son sein des Sénégalais élus avec une limite d’âge de 35 ans. L’avis de ce Conseil serait obligatoire pour toutes les questions en relation avec la jeunesse. Le Conseil bénéficierait aussi d’un budget ad hoc pour mener des actions prioritaires en direction des jeunes (sport, éducation, emploi…). Toutes les agences de l’État traitant de la jeunesse lui seraient rattachées. Le ministère de la Jeunesse serait supprimé en vue d’éviter les doublons inutiles et dispendieux.
Il faudrait aussi envisager la création d’un conseil de l’Éthique chargé exclusivement de la lutte contre la corruption et de la moralité politique. Ce Conseil serait à la fois une juridiction (l’équivalent d’un parquet indépendant à l’américaine) et un organe politique. Sur cette dernière compétence, ce Conseil concentrerait tous les corps intermédiaires de l’administration en charge du contrôle du politique. Les sommes recouvrées seraient exclusivement destinées au financement du secteur de la santé et de l’éducation. Ce Conseil serait totalement indépendant en vue de faire reculer la corruption au Sénégal. On ne peut pas vouloir se réorienter vers une économie de vie (coûteuse) si la corruption se maintient à un niveau élevé après la Covid-19. Après dépôt et contrôle de leur déclaration de patrimoine, les ministres jureront, sur le Coran (pour les musulmans), sur la Bible (pour les catholiques), sur la Charte fondamentale (pour les athées) qu’ils respecteront une charte de moralité. Il s’agirait d’une cérémonie officielle, retransmise sur la RTS.
Les conseils des Sages, des Jeunes et de l’Éthique ne peuvent réussir leurs missions qu’à la seule condition d’être indépendants. La manière d’y parvenir est de mettre en place une élection de leurs membres par le peuple (élection directe) et/ou par l’Assemblée nationale (élection indirecte). Afin de diminuer le coût de l’élection directe, il faudrait l’accoupler avec l’élection législative. Une telle rationalisation électorale connaît un réel succès aux États-Unis d’Amérique, plus grande démocratie au monde où les shérifs et les procureurs, entre autres, sont élus.
Le Palais de la République de Roume serait transformé en musée de l’Histoire coloniale. Le building administratif accueillerait le Conseil des Jeunes, nouvellement élu en 2024. Sur la Place du souvenir africain serait apposée une plaque commémorative avec tous les noms des jeunes tués lors des manifestations de mai 68, 2011 et 2021.
Toutes ces réformes ont pour seul objectif le respect de la volonté du peuple et le respect de l’intérêt général. La Covid-19 si elle devait ressurgir, ne produirait alors pas les mêmes conséquences grâce aux filets de protection politique en faveur de la population sénégalaise.
- Pour une pensée libre et indépendante de la jeunesse -
Jeunesse africaine, je ne saurais trop vous recommander de lire le discours de Félix Eboué « Jouer le jeu ». Je vous en fais la promotion, car il est intemporel et doit être perçu comme un guide pour réussir votre jeunesse.
« À cette jeunesse que l’on sent inquiète, si incertaine devant les misères de ces temps qui sont les misères de tous les temps ; à cette jeunesse, devant les soucis matériels à conjuguer, à cette jeunesse dont on veut de part et d’autre, exploiter les inquiétudes pour l’embrigader ; à cette jeunesse qui me fait penser à ce mot de GUYAU : « pour connaître et juger la vie, il n’est pas besoin d’avoir beaucoup vécu, il suffit d’avoir beaucoup souffert » ; à cette jeunesse, généreuse et spontanée, n’ai-je pas le devoir, me tournant vers elle, de l’adjurer à mon tour de rester indépendante. »
Ce discours a été prononcé deux ans avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. La préoccupation de cet afro-descendant est bien l’indépendance de la jeunesse dans un contexte d’incertitude et de manipulation mentale. La Covid-19 nous plongera vers des lendemains aléatoires. Des guerres civiles ou guerres entre États menacent déjà d’éclater. Comme à chaque époque d’incertitudes, les idées haineuses ambitionnent d’encadrer la « populace » (Victor Hugo conseillait d’aimer le peuple et non la populace). D’où votre importance ! Reconstruire ou construire un nouveau monde, au plus vite, est votre défi, à vous, jeunesse africaine. La nature, dit-on, a horreur du vide ! N’attendez donc guère plus longtemps ! La page blanche vous paraît une épreuve insurmontable, et pourtant vous en avez les moyens. Votre pensée est unique. Vous êtes capables de vous hisser au niveau de Cheikh Anta Diop (lui ne craignit pas de contester la pensée dominante), au niveau de ces inventeurs et défenseurs de génie des civilisations africaines.
Bref, avec la pensée, tout est possible. À vos pensées, chers jeunes étudiants ! La pensée et l’action révolutionnaires ne sont pas un danger pour l’Afrique. Je vous ai démontré que c’était au contraire une condition sine qua non pour la libération du continent. N’écoutez pas les oiseaux de mauvais augure qui défendent leurs acquis ! Ils ne vous encourageront jamais dans votre phase d’indépendance, cela représente un danger pour eux (voir mon édito : « Les intouchables dans l’affaire Sonko »). Évidemment, une nouvelle pensée risque de fragiliser leur stabilité, leurs institutions, car il est question de remettre en cause ces dernières. C’est la stabilité des « Rois fainéants » qui tue : combien de jeunes sont morts sur les pirogues-tueuses au large des côtes africaines et européennes ? À qui la faute ? Combien de femmes sont mortes lors des accouchements ? À qui la faute ? Ce sont les répressions par les « Rois fainéants » des manifestations qui tuent, comme en 1962, 1968, 2011 et 2021.
Très souvent, je suis interpellé pour savoir pourquoi j’écris autant sur le Sénégal et son indépendance. Au-delà des liens familiaux qui me rattachent à ce pays, je me retrouve plus que jamais dans le destin de ce continent. Comme toute personne, nous sommes appelés à construire notre indépendance (penser et agir par soi-même) dans le cheminement de nos vies. Comme toute personne, nous butons parfois, trébuchons et manquons la marche de l’indépendance. Comme toute personne, nous éprouvons un ressentiment de marginalisation lorsque notre pensée est différente et rejetée.
Je me suis inscrit dans la clairvoyance de Léon Blum : « L’homme libre est celui qui n’a pas peur d’aller jusqu’au bout de sa pensée. » Il m’est arrivé de me tromper, c’est le propre d’une pensée libre ; il m’est arrivé de ne pas être toujours d’accord avec ma propre pensée (a posteriori), c’est le propre d’une pensée indépendante.
L’essentiel est de croire en vous, en votre pensée, quoi qu’il vous en coûte. Vous perdrez de faux amis au nom de votre pensée sincère. Vous connaîtrez les geôles à cause de votre pensée intrépide. Avec l’Afrique, j’ai connu toutes ces péripéties. Je ne regrette pas un seul instant mon destin africain. Grâce à l’Afrique, j’ai pu découvrir d’autres pensées. Et surtout, j’ai été accueilli avec tolérance pour faire valoir ma pensée. Nul n’est prophète dans son pays, a pris tout son sens.
J’ai dit non, face à la forfaiture de la pensée unique et malhonnête de certains leaders politiques. Je me suis « révolté » dès lors qu’ils vous maintiennent dans un statut précaire, car, pour eux, la voiture (matérialisme) a plus d’importance que le capital humain. Je me suis exclu de leur cercle, perdant la perspective d’un avenir plus radieux. La pensée honnête ne se mélange pas avec les personnes dépourvues de respect et de dignité de la pensée. « Le courage vient de la pensée », proclamait Bonaparte Napoléon. Il faut en avoir lorsque vous évoluez dans le milieu politique en général et africain en particulier. Cela ne doit aucunement vous faire renoncer à vos ambitions de changement. Bien au contraire !
En cette période trouble de la Covid-19, une pensée d’espérance peut entretenir la flamme de l’humanité si vous gardez à l’esprit les mots suivants de Vaclav Havel : « La sauvegarde de notre monde humain n’est nulle part ailleurs que dans le cœur humain, la pensée humaine, la responsabilité humaine. »
Votre pensée vous permettra de vous relever et par conséquent de rester debout malgré toutes les humiliations, et les petits ingrats que vous rencontrerez sur votre route. Votre pensée aura un destin à condition qu’elle reste toujours honnête et digne. Ne transigez jamais sur ce point-là ! Pensez à ce que l’univers retiendra de vous ! Seule votre pensée restera éternelle. Les « Rois fainéants » ne travailleront pas à votre place. Bonne chance alors dans votre quête d’une nouvelle pensée politique africaine !
En illustration de ce texte, un projet d’organigramme portant sur des nouvelles institutions sénégalaises post Covid-19.
Emmanuel Nabiyou Desfourneaux est directeur général de l’Institut Afro-européen, éditorialiste à SenePlus, politologue et ancien Conseiller en droits de l’homme à la présidence du Sénégal.
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SUIVEZ LE POINT DE PRESSE D'OUSMANE SONKO
Le leader du Pastef dénonce les violences notées au Fouta pendant la tournée économique du président Macky Sall
Pour l’heure, il n’y a encore aucun calendrier lisible pour aller vers les prochaines. La Commission politique, en place depuis plus de trois ans, en est encore au stade des négociations
A presque six mois des élections territoriales, rien ne semble prêt pour respecter les échéances. La Commission politique, en place depuis plus de trois ans, en est encore au stade des négociations. Des questions cruciales dont la prise en charge est indispensable sont toujours en suspens.
Janvier 2022 arrive à grands pas. Les états-majors politiques se préparent pour les élections territoriales. Pour l’Administration, l’heure est encore à la redéfinition des règles du jeu. Membre de la Commission politique du dialogue national, le coordonnateur des non-alignés, Déthié Faye, explique : ‘’L’Administration est à pied d’œuvre pour intégrer les consensus retenus par la commission dans le Code électoral. Ils vont nous soumettre les propositions d’écriture qu’on va discuter avant de passer la révision. C’est le premier pas pour aller en direction de ces élections locales. Pour les premiers accords, il y a déjà des propositions d’écriture et nous avons commencé à les examiner.’’
Pour l’heure, il n’y a encore aucun calendrier lisible, pour aller vers les prochaines échéances électorales. La seule chose connue, c’est la date des élections qui est fixée au 23 janvier 2022. Mais pour le coordonnateur des non-alignés, il n’y a pas d’inquiétude majeure à se faire. Il déclare : ‘’Si on travaille bien, c’est bien possible. Il faudra élaborer très rapidement un calendrier, pour tout finaliser et aller vers la révision du Code électoral et des listes électorales, ensuite. Nous allons d’ailleurs rencontrer les experts de l’évaluation, le 17 juin (aujourd’hui) et ils vont nous présenter le projet de rapport. Nous allons ainsi voir les recommandations essentielles qui sont faites, que nous allons mettre ensemble avec les recommandations de l’audit. Les choses pourront aller très vite.’’
Selon le non-aligné, la commission est en train de prendre les dispositions pour que tout soit terminé dans les délais. Parce que, souligne-t-il, il y a des délais imprescriptibles à respecter, notamment les prescriptions de la CEDEAO qui interdisent les modifications des règles du jeu électoral dans les 6 mois qui précèdent les élections. Ensuite, il y a d’autres tâches qui attendent les acteurs. Parmi ces tâches les plus délicates, il y a la révision des listes électorales qui nécessite le déploiement de tout un dispositif, prévu par l’article L39 alinéa 5 du Code électoral. Qui dispose : ‘’Qu'avant chaque élection générale, une révision exceptionnelle des listes électorales est décidée par décret, pour définir les conditions et modalités d'organisation de cette importante phase du processus électoral.’’
Dans ce cadre, il faudra des commissions administratives chargées, au niveau des circonscriptions électorales, de l'exécution des différentes opérations de la révision exceptionnelle des listes électorales. Lesquelles opérations visent, essentiellement, les jeunes citoyens sénégalais qui auront 18 ans révolus à la date du 23 janvier 2022, retenue pour les élections. Il sera aussi question de permettre à tout citoyen remplissant les conditions requises et qui n'a pas encore sacrifié à cette formalité de s’inscrire.
Aussi, la révision permet de procéder à la correction de toutes les erreurs matérielles notées sur certaines cartes d’électeur, mais aussi à d’autres qui veulent changer de lieu de vote d’aller se faire inscrire à nouveau. Le surplus avec les prochaines révisions électorales, c’est toutes ces populations des zones impactées par les découpages administratifs qui pourraient être amenés à opérer des changements sur leurs cartes d’électeur. Au total, c’est des milliers de citoyens qui vont se ruer dans les commissions instituées pour pouvoir accomplir leur devoir civique. Gare donc aux retardataires.
Déjà, certaines voix rappellent le syndrome des élections législatives de 2017, où des milliers de citoyens ont été privés de leur droit de vote, parce qu’omis sur les listes électorales. L’opinion se rappellera également ces scènes de bousculades monstrueuses de citoyens dans les commissions en charge de la révision des listes électorales.
Mais pour Déthié Faye, il y a assez de temps pour que tout se passe bien, mais à condition de ne pas trainer.
Ce qui change aux Locales
Pour les prochaines élections locales, pas mal de choses vont changer. D’abord, la grande révolution, c’est au niveau du mode d’élection des maires et des présidents de conseil départemental. Désormais, ces derniers seront choisis au suffrage universel direct et non plus indirect. En d’autres termes, les têtes de liste victorieuses seront directement élues maires ou présidents de conseil départemental. En revanche, en ce qui concerne l’élection des adjoints aux maires, c’est l’ancienne formule qui a été reconduite par les acteurs du dialogue politique.
L’autre grand changement, c’est la répartition des élus, selon les listes proportionnelle et majoritaire. Avant, c’était, pour les élections départementales, 55 % pour la liste proportionnelle contre 45 % pour la majoritaire. Pour les municipales, en revanche, c’était 50/50. Avec le dialogue, les taux ont été harmonisés et il a été retenu d’étendre aux communes les mêmes taux que pour les départementales, c’est-à-dire 55 % pour la proportionnelle contre 45 % pour la majoritaire.
Voilà, entre autres propositions de réformes majeures proposées par la Commission politique du dialogue national. Lesquelles propositions devront être adaptées à la loi électorale avant de dérouler le calendrier. Une course contre la montre.
COMMISSION POLITIQUE DU DIALOGUE NATIONAL
Ainsi, à presque six mois des élections, rien n’est encore joué. Pour l’expert en décentralisation, Amadou Sène Niang, cela témoigne de l’échec de la Commission politique du dialogue national. ‘’Voilà des gens qui, depuis trois ans, sont en train de discutailler à gauche et à droite et qui, jusqu’à présent, peinent à nous finaliser le travail. Cette commission a battu tous les records en matière de concertations et je pense que le président de la République devrait prendre ses responsabilités. On n’a jamais vu des négociations aussi longues. Ce qu’ils n’ont pu faire en trois ans, ils ne pourront le faire en un mois’’, peste le spécialiste.
Pour lui, la question de la suppléance est fondamentale et jusqu’à présent, personne ne sait ce qu’il va advenir. ‘’Tout ça, c’est parce que, sur des prétextes fallacieux, on a changé le mode d’élection des maires. Et maintenant, on ne sait pas comment faire pour le remplacer, en cas de vacance, comme cela a été le cas pour Khalifa Sall, par exemple. Pour moi, il était beaucoup plus pertinent de maintenir l’ancienne formule. On n’en serait pas là. Mais, on a dit que les conseillers peuvent être achetés. Ce qui est faux. Il faut regarder les statistiques. Sur les plus de 500 communes, il n’y a pas 30 où celui qui dirigeait la liste n’est pas passé maire. On ne légifère pas sur la base de faux postulats’’.
Pour l’expert en décentralisation, l’Etat gagnerait, s’il veut respecter les échéances, à mettre un terme au travail de la commission. ‘’On n’écrit pas des textes de loi avec une commission qui fait 20 membres de l’opposition, 20 de la majorité, 20 des non-alignés. Ce n’est pas possible. Il nous faut une commission cellulaire d’experts plus restreinte, si on veut avancer’’, a-t-il fulminé.
Le casse-tête de la ville
Pour ce qui est de l’élection des maires de ville, la Commission politique du dialogue national avait conclu à une restauration de la liste proportionnelle de ville. En fait, cette liste a été supprimée, il y a longtemps et les maires étaient issus des différentes communes qui composent la ville. Par exemple, en 2014, Khalifa Ababacar Sall était tête de liste à Grand-Yoff. Après avoir été choisi pour diriger la ville de Dakar, il a dû démissionner pour céder sa place à son lieutenant Madiop.
Désormais, avec la restauration de la liste proportionnelle de la ville, le maire sera connu d’avance et sera issu de la liste proportionnelle la plus représentative pour la ville. Mais, là où le bât blesse, c’est que certains politiques qui ne sont pas sûrs de gagner la ville, et qui ont de fortes chances de gagner leur commune, peuvent être tentés d’être à la fois tête de la liste majoritaire de leur commune et en même temps tête de la liste proportionnelle pour la ville. En pareil cas, il se poserait une question de choix, si la liste concertée est majoritaire aussi bien en ville que dans sa commune. Qui prendrait alors la place, en cas de démission dans une collectivité au profit de l’autre ?
La question est d’autant plus embarrassante que les acteurs du dialogue ne sont pas parvenus à régler le problème de la suppléance. A ce jour, rien de concret n’a été retenu pour savoir qui remplace le maire élu au suffrage universel direct, en cas de décès, démission ou empêchement.
Interpellé sur la question, le directeur exécutif de l’ONG 3D, Moundiaye Cissé, déclare : ‘’Nous, la société civile, nous sommes d’emblée contre toute remise en cause de l’élection au suffrage universel direct du maire et du président de conseil départemental. Pour ce qui est de la suppléance, nous estimons qu’il serait plus cohérent d’élire un ticket. Comme ça, en cas de vacance, les adjoints dans l’ordre prendront directement la place. Mais pour le moment, les parties ne sont pas encore sur la même longueur d’onde.’’
Il faut rappeler que la commission avait déjà acté que, pour les adjoints, c’est le statu quo qui sera reconduit. Mais avec cette forte probabilité que suscite la ville, cette question revient au galop et les acteurs semblent avoir des difficultés à parler le même langage. Pourtant, l’Administration avait avancé la solution, en proposant l’interdiction à toute personne d’être à la tête de deux listes. Mais l’opposition et la majorité, pour une fois, ont fait bloc pour s’y opposer.
LES NERVIS PARTICIPENT À PROMOUVOIR UNE CULTURE DE LA VIOLENCE
La plateforme de la société civile JAMMI REWMI bannit le recrutement de nervis et de gros bras par des partis politiques, coalition de partis et autres mouvements politiques, pour assurer leur protection et servir à d’autres fins non dites
La plateforme de la société civile JAMMI REWMI bannit le recrutement de nervis et de gros bras par des partis politiques, coalition de partis et autres mouvements politiques, pour assurer leur protection et servir à d’autres fins non dites.
Le constat est fait, selon ses membres, que "ces nervis participent malheureusement à promouvoir une culture de la violence notamment lors des déplacements des leaders politiques de tout bord." D’ailleurs, "les images, d’une rare violence, relayées sur l’activisme de ces nervis aux côtés des Forces de Défenses circulent dans les réseaux avec en toile de fonds des gros bras qui violentent sauvagement des citoyens et citoyennes sous les yeux des Forces de Défenses et de Sécurités détentrices exclusives de la violence légale, qui assistent sans intervenir et sans protéger les populations qui pourtant ne font qu’exprimer leur droit à liberté d’expression."
Ainsi, la plateforme "dénonce vigoureusement cette violence qu’exercent les nervis sous le regard passif des Forces de Défense et de Sécurité. Ces images constatées lors de la tournée du Président de la République, Monsieur Macky Sall, à l’intérieur du pays, dans le Nord et plus particulièrement à Matam n’honorent ni la démocratie sénégalaise, ni l’Etat de droit, ni la mission régalienne des Forces de Défense et Sécurité assignées à la sécurité du Président de la République", dans un communiqué. Lequel, reçu à Emedia, "interpelle le Chef de l’État, afin que des mesures urgentes et hardies soient prises pour bannir le recrutement des nervis et leur utilisation dans les activités politiques et d’arrêter cette dérive dangereuse afin d’éviter un cycle de violence qui peut avoir des conséquences désastreuses sur la paix sociale surtout lors de élections locales, législatives et présidentielles à l’horizon."
"JAMMI REWMI appelle par ailleurs tous les leaders politiques à s’engager à préserver la paix et éviter la violence verbale et physique à travers le recrutement de nervis lors de leurs manifestations publiques au risque de réveiller la crise majeure que le Sénégal a connu en mars 2021." Et, "recommande que la protection du Président de la République soit exclusivement assurée par les Forces de Défense et de Sécurité. Qu’il soit banni le recours aux nervis et de toute formes de répression autour du chef de l’État qui exerce ses fonctions pour le compte du peuple sénégalais sans exclusion."
Enfin, "JAMMI REWMI demande aux autorités compétentes d’identifier tous les nervis auteurs de ces violences, ainsi que leurs commanditaires afin qu’ils soient sévèrement sanctionnées en conformité avec nos lois et règlements. Estimant que la paix et la cohésion sociale sont des piliers essentiels autour desquels la Nation Sénégalaise est construite, la Plateforme JAMMI REWMI invite les acteurs politiques de tout bord et d’éviter tout propos belliqueux encore moins l’utilisation de toute force illégale qui peuvent contribuer à l’exercice de la violence contre les citoyens et citoyennes sénégalais.
JAMMI REWMI prend à témoin les régulateurs sociaux, notamment les chefs religieux et coutumiers, et les médias pour que cette alerte soit considérée avec la plus grande célérité".
SAINT-LOUIS JAZZ SANS SES TENORS
La 29ème édition du Festival international de jazz de Saint-Louis sera finalement organisée cette année du 18 au 21 juin prochain.
La 29ème édition du Festival international de jazz de Saint-Louis sera finalement organisée cette année du 18 au 21 juin prochain. Après une pause forcée à cause de la pandémie du Covid-19, l’édition 2021 démarre aujourd’hui. L’Association Saint-Louis jazz, promotrice de la manifestation qu’elle a placée sous le signe de la relance du tourisme local, a proposé une programmation certes sans les grands noms du jazz mondial habituellement invités, mais avec des artistes sénégalais et africains de renom, capables de maintenir le tempo.
Pour cette 29e édition, le comité d’organisation veut atteindre au moins trois objectifs : participer à la relance de l’activité touristique à terre depuis l’avènement du Covid19, faire retrouver au jazz ses droits à Saint-Louis après une année sabbatique, et enfin rendre hommage à feu Alioune Badara Diagne Golbert, artiste comédien et grand souteneur de l’événement de son vivant. Lors de la traditionnelle conférence de presse, organisée chaque année quelques jours avant l’ouverture, le président de l’Association Saint-Louis jazz a décliné les grands axes de la programmation et donné les moindres détails sur l’organisation.
Selon Me Ibrahima Diop, l’édition 2021 aura parmi ses objectifs prioritaires la relance de l’activité touristique dans la ville de Saint-Louis où elle est devenue moribonde depuis l’arrivée du Covid-19. L’activité touristique a en effet été frappée de plein fouet par les effets de la pandémie avec comme conséquences une baisse drastique du taux de fréquentation et des centaines de pertes d’emplois. Pour participer à sa façon à la relance de ce secteur qui occupe une place de choix dans le développement de l’économie locale, le président de SaintLouis jazz dit vouloir compter sur la mobilisation générale de tous les fils de Saint-Louis. «Saint-Louis se meurt», alerte Me Ibrahima Diop. «Nous voulons montrer à tout le monde qu’on peut travailler avec le virus du Covid-19», ajoute-t-il, tout en invitant tous les acteurs à la mobilisation.
Hommage à Golbert Diagne
Me Diop précise par ailleurs que la présente édition sera organisée en hommage à feu Alioune Badara Diagne Golbert «dont l’engagement pour le rayonnement de cet évènement était connu de tous». Golbert était en effet une personne ressource de premier plan dans l’organisation du festival qui tient à lui rendre un hommage bien mérité, après sa disparition il y a un peu plus d’un an. Habituellement organisé à la Place Faidherbe, cette année Saint-Louis jazz international déplacera sa scène à l’Institut français dans le quartier Nord de l’Île à cause des travaux de requalification de la place dans le cadre du Plan de développement touristique (Pdt).
Fondé en 1993 par un groupe de Saint-Louisiens amoureux du jazz, le Festival international de jazz de Saint-Louis a fini de se tailler une place de choix dans l’agenda culturel local et national. Il est devenu le plus grand événement musical de la région de Saint-Louis, le festival de jazz le plus important du pays en termes de popularité et l’un des plus grands événements musicaux de la sous-région. Chaque année, des milliers de festivaliers venus du monde entier viennent savourer les sulfureuses notes de jazz que propose le festival grâce à une programmation qui avait réussi à déplacer à Saint-Louis de gros pontes du jazz mondial comme Lucky Paterson ou Manu Dibango.
Les artistes locaux à l’honneur
Pour l’édition 2021, les férus de jazz ne seront pas cependant servis sur le même plateau. En effet, à cause du Covid-19, beaucoup de musiciens ont annulé ou réduit leurs déplacements dans les pays africains. Et cela n’est pas sans conséquences sur la programmation de cette édition. Les chargés de la programmation ont dû procéder à de multiples gymnastiques pour offrir aux festivaliers un menu acceptable. Ils ont finalement recouru à l’expertise locale et à des artistes sénégalais et africains de niveau mondial pour satisfaire l’appétit des festivaliers. Figure parmi ces derniers le Sénégalais Baba Maal qui connaît bien la scène de Saint-Louis. Sa musique, à la fois traditionnelle et moderne, pourrait contenter le public dans toute sa diversité. Il y a aussi la Française d’origine sénégalaise Awa Ly dont la diversité de l’œuvre est aussi une bonne raison de l’inviter sur scène.
Le groupe Missal sera de la partie en septet. Ce groupe qui s‘est reconstitué depuis quelque temps est aussi une aubaine pour le public. A côté de ces grands noms il y aura aussi sur la scène de Saint-Louis jazz 2021 le talentueux Vieux Farka Touré, fils de l’excellent guitariste malien Ali Farka Touré. Digne héritier de son père, il sera aussi à cheval entre tradition et modernité. Les festivaliers auront également le plaisir de déguster du pur-jazz avec le groupe Jamm Jazz, composé de plusieurs nationalités. Ce tableau alléchant va certainement atténuer la déception des festivaliers obligés de s’en contenter, en attendant que Saint-Louis jazz reprenne sa vitesse de croisière à la fin du Covid-19.