Une légère baisse des cas de Covid-19 a été notée, ce vendredi. De 88 cas, hier, les nouvelles contaminations sont passées à 53, aujourd’hui, avec un taux de positivité de 3,7%, sur 1416 tests réalisés. 22 parmi eux sont des contacts suivis. Il n’y a pas de cas importés et 31 sont issus de la transmission communautaire dont 28 à Dakar et les 3 autres sont localisés à Bakel, Ourossogui et Sédhiou.
D’après le bulletin épidémiologie du ministère de la Santé, 66 patients ont été déclarés guéris et 6 cas graves pris en charge. Aucun décès lié à la pandémie n’a été enregistré, ce jeudi 18 juin, 2021.
À ce jour, 42 259 cas ont été contrôlés négatifs au Sénégal dont 40 767 guéris, 1158 décès, et 333 sous traitement.
Par ailleurs, les responsables en charge de la Santé informent que 486 606 personnes ont été vaccinées sur l’ensemble du territoire depuis le lancement de la campagne de vaccination.
UN IRLANDAIS RETROUVÉ MORT LIGOTÉ
La population du quartier de Saly Niakh-Niakhal s’est réveillée hier dans l’émoi. Un homme a été retrouvé mort dans sa chambre
La population du quartier de Saly Niakh-Niakhal s’est réveillée hier dans l’émoi. Un homme a été retrouvé mort dans sa chambre. La victime, un Irlandais, était ligotée des pieds et des mains. Son ou ses bourreaux n’auraient emporté aucun de ses objets. Le vigile a été arrêté pour les besoins de l’enquête, rapporte L’AS, dans sa livraison du jour.
LES PROFESSEURS DE PHILOSOPHIE DECRETENT UNE GREVE DE 72H
Les scènes de violences dans les établissements dont sont victimes certains de leurs collègues doivent cesser, selon les professeurs de philosophie.
Les scènes de violences dans les établissements dont sont victimes certains de leurs collègues doivent cesser, selon les professeurs de philosophie. Dénonçant les différentes agressions commises contre les enseignants, ils ont décrété une grève de 72 heures.
Ces derniers temps, l’école sénégalaise rime avec violence. Des enseignants sont constamment agressés par leurs élèves. Excédés par cette situation, les professeurs de philosophie ont fait face à la presse hier pour dénoncer ces exactions.
Selon le porte-parole des professeurs, El Hadji Songue Diouf, leur mouvement d’humeur est destiné à déplorer la violence exercée sur une enseignante au lycée de Kébémer. «Il est inconcevable que dans l’espace scolaire, des violences de cette nature puissent continuer à se dérouler sans que des sanctions fortes ne soient vraiment prises et portées à la connaissance du grand public. La situation est suffisamment grave. Nous interpellons toute l’opinion nationale et rappelons à l’Etat ses responsabilités qui consistent à protéger tous les travailleurs, mais en particulier ceux du corps enseignant», affirme-t-il.
Cachant mal son amertume, El Hadji Songue Diouf juge cette situation déplorable et annonce des actions musclées si le problème n’est pas réglé. «Nous allons passer à la vitesse supérieure si l’Etat ne prend pas les sanctions nécessaires. Pour le moment, nous allons observer une grève de 72h. Si rien n’est fait, les professeurs de philosophie se concerteront pour mener le combat».
A l’en croire, l‘espace scolaire n’est pas coupée de la réalité sociale. Les rapports entre nous étant devenus très violents, affirme le professeur Diouf, «cette violence a pénétré l’école et va devenir le prolongement de la société. L’école devrait être protégée. Si elle s’effondre, ce qui reste de la société va s’effondrer», affirme El Hadji Songue Diouf qui relève les quatre actes de violence perpétrés au lycée de Thiaroye, à Kébémer, à Mbao et à Bambey sur des enseignants. Secrétaire général du Sudes, Ibrahima Guèye invite l’Etat à prendre toutes les dispositions pour assurer la sécurité des enseignants. «Il n’est pas concevable que des enseignants qui sont un peu partout dans le pays ne bénéficient pas de défense, parce que les élèves qu’ils sont censés enseigner se retournent contre eux et les attaquent. Tout prétexte est bon pour les élèves de s’attaquer aux enseignants», s’indigne monsieur Guèye.
A l’en croire, les salles des professeurs sont saccagées, les professeurs agressés. «Aucun enseignement de qualité ne peut se dérouler s’il n’y a pas de sécurité. En fait, la sécurité d’un enseignant est un élément fondamental par rapport à sa stabilité», indique le secrétaire général du Sudes. Il a appelé les organisations syndicales à faire bloc pour arrêter cette situation.
«A DAKAR, LA MENDICITE DES TALIBES RAPPORTE 5,475 MILLIARDS FCFA PAR AN»
La révélation est du coordonnateur du Plemet, Issa Saka qui s’exprimait hier lors de l’atelier de restitution des résultats dudit projet. A l’en croire, les maîtres coraniques «reçoivent journalièrement 15 millions FCFA
Pour renforcer la lutte contre la traite des personnes au Sénégal, à travers une approche basée sur le changement de comportement positif et le leadership, l’Usaid, en partenariat avec l’Etat du Sénégal, avait lancé en 2013 le Projet de Lutte contre l’Exploitation etla Mendicité des Enfants Talibés (Plemet). Financé à hauteur de 360 millions FCFA, ce projet a couvert, dans sa première phase, les communes de la Médina, de Colobane-Fass-Gueule tapée, de Pikine Nord et de Diamaguène. Après 7 ans d’exécution, les différentes parties prenantes au projet ont organisé hier un atelier de restitution. Prétexte saisi par le coordonnateur du projet pour renseigner que chaque année, les talibés récoltent plus de 5 milliards FCFA.
Quiconque forcerait les enfants talibés à mendier sera passible d’une amende», avait lancé le Président Macky Sall en 2016, pour mettre en garde les maîtres coraniques. Malgré cet avertissement, les talibés continuent de sillonner les rues de Dakar à la recherche d’espèces sonnantes et trébuchantes. Derrière cette quête de pitance se cache une activité génératrice de revenus. En réalité, la mendicité rapporte 5,475 milliards FCFA chaque année, pour la seule région de Dakar. La révélation est du coordonnateur du Plemet, Issa Saka qui s’exprimait hier lors de l’atelier de restitution des résultats dudit projet. A l’en croire, les maîtres coraniques «reçoivent journalièrement 15 millions FCFA.
En effet, 30 000 enfants qui donnent 500 FCFA par jour, cela fait un total de 5,475 milliards FCFA». Une exploitation des enfants qui ne dit pas son nom. C’est pour lutter contre cette exploitation des enfants que l’Etat du Sénégal, en partenariat avec l’Usaid, avait mis en place en 2013 le Plemet qui a démarré avec deux communes pilotes : la Médina et Gueule Tapée-Fass-Colobane. Après deux ans de mise en œuvre, souligne monsieur Saka, le projet a connu des résultats probants avec une réduction de 66% de la mendicité dans ces deux localités. « C’est ainsi qu’on a étendu le projet au niveau de la commune de Pikine nord et de Diamaguène-Sicap Mbao en 2018», explique-t-il.
Financé à hauteur de 360 millions FCFA, soit 22 à 45 millions par commune, le projet a permis de mettre sur pied deux brigades de surveillance au niveau de Médina et de Gueule Tapée-Fass-Colobane. Il a permis également de créer une masse critique de Sénégalais prêts à changer de comportement au sein des quatre communes.
A cela s’ajoute la réduction de plus de 60% du nombre d’enfants talibés au niveau de ces communes. Issa Saka précise que le projet a permis également de cartographier quatre écoles au sein des quatre communes. Ce qui a abouti à la création de quatre associations de maîtres coraniques et d’associations de Ndeyu Daara (tutrice des talibés :NDLR) chargées d’aller récupérer l’aumône auprès des donateurs et de les redistribuer aux talibés dans leurs daara respectifs.
Mieux, monsieur Saka révèle que le projet a réussi à mettre en place deux maisons de la solidarité dans les communes de Gueule Tapée-Fass-Colobane et de la Médina. Entre autres résultats obtenus, on peut citer la prise en charge de 4 arrêtés municipaux interdisant la mendicité des enfants sur les territoires municipaux des 4 communes, ainsi que la rénovation de plus de 16 daara au sein des communes pilotées par le projet. Autant de réalisations qui poussent Issa Saka à demander l’extension du projet aux autres communes du pays. Et pour une harmonisation des résultats, il demande à l’Etat du Sénégal de renforcer l’application de la loi qui souvent fait défaut. «Au Sénégal, on a une loi qui interdit la mendicité des enfants depuis 2005, mais il y a toujours des limites dans la mise en œuvre. Donc, nous demandons à l’Etat d’aller vers la répression, puisqu’il s’agit ici de réprimer des personnes qui exploitent les enfants», a affirmé le coordonnateur du projet.
PRESENCE DE NERVIS DANS LE CORTEGE PRESIDENTIEL, Y EN A MARRE DENONCE UN PRECEDENT DANGEREUX
Le mouvement «Y en a marre» est profondément choqué par la présence de nervis dans le cortège du président de la République, Macky Sall, qui est actuellement en tournée dans le Nord du Pays.
Le mouvement «Y en a marre» est profondément choqué par la présence de nervis dans le cortège du président de la République, Macky Sall, qui est actuellement en tournée dans le Nord du Pays. Selon Aliou Sané et ses camarades, cette pratique risque de semer les germes d’une guerre civile
Il urge de tirer la sonnette d’alarme avant que le pays ne sombre dans un chaos. C’est ce que recommandent, dans un communiqué rendu public hier, les membres du mouvement «Y en A Marre» qui constatent la persistance du phénomène de recrutement de nervis par le régime de Macky Sall pour s’attaquer à des citoyens. «Cette pratique de nature à semer les germes d’une guerre civile se répète partout où le président de la République passe dans le cadre de sa tournée économique.
Pire, des images ont montré des milices du pouvoir entraver, voir obstruer sur le travail de nos forces de sécurité régaliennes. Ceci constitue un précédent grave dont les conséquences pourraient être dévastatrices pour la paix et la cohésion nationale», s’insurgent Aliou Sané et ses camarades. Ils trouvent que ces scènes choquent tous les Sénégalais et le monde entier non seulement pour leurs caractères violents, rares et impunis limite légalisés, mais parce qu’elles se passent sous les yeux des forces de l’ordre. «Celles-là même dont la mission est la défense de tous les citoyens en particulier ceux dont l’intégrité physique est mise en péril».
Par ailleurs, les Y en a marristes estiment que «l’usage des forces de l’ordre par le pouvoir, dans la restriction de toutes formes de libertés dans l’espace public ne se posant plus, émergent aujourd’hui ces nouveaux acteurs de la violence aux côtés de la police, pour agresser, violer, tuer, humilier, des sénégalais».
Par conséquent, ils interpellent les autorités des forces de sécurité et de défense et les engagent à prendre leurs responsabilités face à l’histoire et aux Sénégalais. Selon les membres de Y en a Marre, «il est encore temps pour le gouvernement du Sénégal, garant de la sécurité des citoyens et de leurs biens, de stopper cette spirale de violence. Car, il ne faudra jamais en arriver à un point où les citoyens organisent eux même leurs systèmes d’autodéfense». Aliou Sané et ses camarades invitent toutes les forces vives de la nation à se mobiliser contre ces agissements.
LA MISE EN SYNERGIE DES ACTIONS PRECONISEE
L’irrigation permet de mobiliser toutes les eaux pour pouvoir pratiquer l’agriculture durant toute l’année.
Partant du constat que le manque de concertation et de synergie des actions constitue un frein au développement des projets et programmes agricoles, le Projet d’appui régional à l’initiative pour l’irrigation au Sahel (Pariis) a mis en place un cadre qui réunit tous les acteurs issus du sous-secteur de l’irrigation pour échanger sur les meilleures pratiques. Ce cadre dénommé groupe national de partage des connaissances sur l’irrigation a été officiellement installé hier, jeudi 17 juin, lors d’un atelier.
«Beaucoup de ressources ont été déployées par l’Etat du Sénégal accompagné par les partenaires financiers, mais nous pensons qu’il y a encore à faire. De ce point de vue, nous croyons que si les projets et programmes ont un cadre pour développer plus de synergies, l’action sera beaucoup plus efficace et plus efficiente. Cela pourra contribuer à mieux atteindre les objectifs de sécurité alimentaire ».C’est ce qu’a constaté Aly Sané Niang, coordonnateur national du Projet d’appui régional à l’initiative pour l’irrigation (Paaris) hier, jeudi 17 juin, lors de l’atelier de mise en place du Groupe national de partage des connaissances sur l’irrigation.
L’irrigation permet de mobiliser toutes les eaux pour pouvoir pratiquer l’agriculture durant toute l’année. « Nous perdons des milliards de mètres cube d’eau et le rôle principal de l’irrigation, c’est de minimiser ces pertes, de mobiliser les ressources en eau et les utiliser à des moments où nous voulons faire de l’agriculture. Aujourd’hui, les superficies irriguées au Sénégal sont estimées à moins de 10% alors que nous voulons au moins atteindre la norme internationale qui est au-delà de 50%», soutient-il.
Présidant la cérémonie d’ouverture de cette rencontre, Papa Malick Ndao, secrétaire général du ministère de l’Agriculture et de l’équipement rural trouve que la maitrise de l’eau est essentielle pour développer l’agriculture soulignant que le gouvernement du Sénégal a posé plusieurs actes allant dans ce sens. Malgré ces efforts, indique-t-il, il demeure urgent de renforcer la cadence afin d’atteindre les objectifs de souveraineté alimentaire.
Selon lui, pour rendre l’agriculture irriguée plus productive et durable, il convient de passer à la loupe les différentes initiatives entreprises afin de capitaliser les bonnes pratiques. C’est d’ailleurs, pour lui, toute la pertinence de la mise en place du Groupe national de partage des connaissances sur l’irrigation au Sénégal. « Ce groupe aura comme vocation de favoriser un débat décloisonné sur les enjeux stratégiques, les problématiques et les perspectives d’irrigation des systèmes irrigués entre la tutelle, les chercheurs et les producteurs en vue de favoriser la mise en œuvre des solutions d’irrigation dans un contexte de changement climatique », a-t-il conclu.
LA BCEAO MAINTIENT SES TAUX DIRECTEURS
Le Comité de Politique Monétaire de la BCEAO a décidé de maintenir inchangés le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de liquidité à 2,00% et le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal à 4,00%.
Le Comité de Politique Monétaire de la BCEAO a décidé de maintenir inchangés le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de liquidité à 2,00% et le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal à 4,00%, niveaux en vigueur depuis le 24 juin 2020. Il est indiqué également que le coefficient de réserves obligatoires applicable aux banques de l’Union demeure inchangé à 3,0%. C’est ce qui ressort de la deuxième réunion ordinaire du Cpm, tenu le 9 juin dernier.
Examinant la conjoncture interne, le Comité a relevé un raffermissement de la reprise de l’activité économique dans l’Uemoa au premier trimestre 2021, avec un taux de croissance du PIB réel de 3,2%, en rythme annuel, après 1,8% au trimestre précédent. Cette évolution a été portée par l’ensemble des secteurs d’activité, consécutivement au regain de vigueur de la demande intérieure.
En perspective, le taux de croissance de l’Union est attendu à 5,6% en 2021, après 1,5% en 2020. La consolidation de la reprise de l’activité économique dans l’Union serait portée par une bonne exécution des plans de relance, le maintien des mesures de soutien budgétaire et monétaire ainsi qu’une amélioration de la situation sécuritaire. L’exécution des opérations financières des Etats membres de l’Uemoa, au cours des trois premiers mois de l’année 2021, s’est soldée, en référence à la même période de l’année précédente, par une atténuation du déficit budgétaire global, base engagements, dons compris, ressortant à 2,9% du PIB contre 4,5% un an plus tôt. Cette évolution résulte d’un accroissement des recettes et dons plus important que celui des dépenses publiques.
Sur le marché monétaire, les conditions financières sont restées favorables, en ligne avec l’orientation accommodante de la politique monétaire menée par la Banque Centrale. Les taux moyens pondérés des adjudications sur les compartiments à une semaine et à un mois des guichets de la Banque Centrale sont demeurés à 2,00% contre des niveaux respectifs de 2,90% et 3,55% à la même période de l’année précédente. Le taux d’intérêt moyen pondéré sur la maturité à une semaine du marché interbancaire a baissé, s’établissant à 2,53% contre 2,62% au trimestre précédent. En ligne avec ces évolutions, le taux moyen des crédits bancaires a connu un recul de 16 points de base par rapport au quatrième trimestre 2020 pour se situer à 6,42% au premier trimestre 2021. Sur le marché des titres publics, les conditions de financement des Etats membres sont restées favorables sur la période. Le taux d’intérêt moyen pondéré des bons du Trésor est ressorti à 3,6% contre 4,5% un an auparavant.
PROGRESSION DE LA MASSE MONETAIRE
Au plan monétaire, la masse monétaire a connu une accélération sur le premier trimestre 2021, avec une croissance, en rythme annuel, de 21,5% contre 16,5% un trimestre plus tôt. Cette progression a été portée par les hausses combinées des créances intérieures et des actifs extérieurs nets. En particulier, les créances sur l’économie se sont accrues de 6,5% sur un an. Les réserves de change de l’Union se sont consolidées par rapport au trimestre précédent pour représenter un taux de couverture de l’émission monétaire de 84,0% à fin mars 2021. Elles assurent 6,7 mois d’importations de biens et services contre 5,9 mois au trimestre précédent. En dépit des tensions inflationnistes au niveau mondial, le Comité de Politique Monétaire a relevé une décélération des prix à la consommation au premier trimestre 2021, le taux d’inflation ressortant à 2,2% contre 2,7% un trimestre plus tôt. Cette baisse du rythme de progression des prix au niveau de la sous-région est imputable essentiellement à la hausse de moindre ampleur des prix des produits alimentaires, en raison de l’amélioration de l’offre de céréales, de légumes ainsi que de tubercules et plantains.
A l’- horizon de vingt-quatre mois, soit à fin mars 2023, le taux d’inflation devrait se situer à 1,9%, dans la zone cible [1,0% - 3,0%] définie pour la politique monétaire dans l’Union monétaire ouest africaine (Umoa). Toutefois, elle fait remarquer que dans les mois à venir, la Bceao continuera à mettre en œuvre une politique monétaire assurant la stabilité des prix, tout en soutenant le retour à une croissance forte.
Par Abdoulaye THIAM
MOUSTAPHA NIASSE, LA LOYAUTÉ EN TOUTE CIRCONSTANCE
Prenant prétexte de la décision du président Moustapha Niasse de se retirer de la tête de l’Alliance pour le Progrès (AFP), Sud Quotidien publie cet article déjà paru dans ses colonnes le 26 juillet 2017. Mais qui, 4 ans après, reste d’actualité
Prenant prétexte de la décision du président Moustapha Niasse de se retirer de la tête de l’Alliance pour le Progrès (AFP), Sud Quotidien publie cet article déjà paru dans ses colonnes le 26 juillet 2017. Mais qui, quatre ans après, reste toujours d’actualité.
L a tortuosité n’est pas une tasse de thé pour Moustapha Niasse. L’actuel président de l’Assemblée nationale est plus connu pour son franc-parler et surtout sa loyauté en toute circonstance. D’ailleurs, son parti (Alliance pour les forces du Progrès - AFP) est catalogué comme étant une «amicale», un parti d’amis et de proches. Fidèle en amitié, il a été un des rares socialistes qui est resté proche de la famille de Léopold Sédar Senghor, jusqu’à sa disparition en 2001. Moustapha Niasse, c’est aussi le tombeur d’Abdou Diouf. Contrairement au jeu de yoyo de Djibo Leyti Ka resté dans les annales politiques de notre pays, l’enfant de Keur Madiabel n’a pas attendu que le candidat de la CA 2000 vienne demander le report de ses voix pour qu’il se prononce afin de faire basculer ses très convoités 18 % dans l’escarcelle de Me Abdoulaye Wade. Sans hésiter, ce dernier fera de lui son premier, Premier ministre. Le tandem Wade-Niasse avait balayé tout sur son passage pour inscrire les belles pages de l’histoire démocratique de notre pays. Le Sénégal était alors jalousé, envié. Hélas, l’idylle entre les deux hommes fera long feu. Face aux ambitions débordantes des Libéraux qui voulaient phagocyter tous les alliés et le rêve présidentiel qui a toujours animé Moustapha Niasse, le clash devenait inéluctable. Onze mois après, la rupture sera consommée.
CHEF DE L’OPPOSITION PARLEMENTAIRE
Arrive alors les élections législatives, l’AFP surfe sur l’aura d’alors de son leader et décroche plus d’une dizaine de députés à l’Assemblée nationale. De facto, Moustapha Niasse s’imposait comme le Chef de l’Opposition. Mais, Me Wade qui n’entendait pas tailler un costume de présidentiable à son futur adversaire, refuse de lui accorder ce titre. Pis, en disciple de Machiavel, le Pape du Sopi crée une dichotomie entre Niasse et son éternel rival, Ousmane Tanor Dieng et parle de Chef de l’opposition parlementaire avec 11 députés pour Niasse et chef de l’opposition la plus représentative en termes de voix récoltées pour Tanor. Au finish, le projet va tomber à l’eau.
LA PERTE DE VITESSE
Toujours sur une pente ascendante, Moustapha Niasse va commencer la perdre la vitesse suite à sa défaite lors de l’élection Présidentielle de 2007. A la surprise générale, le «faiseur de Président», considéré même comme le 4ème Président du Sénégal en 2007, se retrouve rétrogradé à la 3ème place derrière le vainqueur dès le premier tour, Me Wade et Idrissa Seck arrivé en deuxième position. Sans toutefois, s’avouer vaincu, Niasse garde le cap et… l’espoir. Alors que le Sénégal est en passe de basculer dans l’horreur, avec le projet diabolique de dévolution monarchique de pouvoir de Me Wade, l’opposition dite «significative» déclenche les assises nationales dont il aurait été l’un des principaux bailleurs. Mais à l’heure du choix d’un seul candidat, les vieux démons entre l’AFP et le PS refont surface. Niasse part avec une partie des partis, Tanor avec l’autre. Une division qui propulse Macky Sall aux sommets. La suite est connue. Comme en 2000, Niasse fait encore preuve de loyauté au nouveau président de la République. Il conduit la liste de la nouvelle majorité à la victoire aux Législatives de juillet 2012 et hérite du Perchoir devenant ainsi, la deuxième personnalité. Il avait alors fini de griller son joker.
ET MAINTENANT ?
L’homme du 16 juin 1999 a marqué d’une empreinte indélébile la politique sénégalaise. Homme d’Etat, doublé d’un richissime homme d’affaires, Moustapha Niasse devrait désormais négocier une sortie honorable et la survie de son parti déjà en lambeaux avec le départ de El Hadji Malick Gakou.
Reparti à la conquête du Rip, parce que Mahammed Boun Abdallah Dionne est considéré comme étant le mieux en même à défendre le bilan des réalisations de Macky Sall pour remporter les législatives, le sort de Moustapha Niasse au soir du 30 juillet est sur toutes les lèvres. Conservera-t-il la Présidence de l’Assemblée nationale en cas de victoire de la coalition Benno Bokk Yaakar ou est-ce qu’il ira présider une autre institution ? Il est difficile de répondre à ces questions. Comme il sera très difficile pour Macky Sall, qui est obligé de négocier le virage à hauts risques de 2019, de trancher sur la question. D’autant plus que Niasse reste Moustapha. Ce, quelque soit son âge, sa santé ou encore son poids politique. Surtout quand le Chef des Progressiste aura relevé le défi à Nioro. Il reviendra alors dans le jeu. Mais aussi dans l’enjeu.
AT Publié le 26 juillet 2017
CANDIDATURE À LA MAIRIE DE RUFISQUE, LE OUI MAIS D'ISMAÏLA MADIOR FALL
En cette période de branle-bas où tous les hommes politiques déclarent leur participation aux prochaines élections locales, le ministre d’Etat auprès du Président de la République, Pr Ismaïla Madior Fall, affûte ses armes et s’inscrit dans la mouvance
En cette période de branle-bas où tous les hommes politiques déclarent leur participation aux prochaines élections locales dans leurs collectivités territoriales respectives, le ministre d’Etat auprès du Président de la République, Pr Ismaïla Madior Fall, affûte ses armes et s’inscrit dans la mouvance. En effet, en marge du colloque organisé par le Conseil constitutionnel à Dakar hier, jeudi, l’ancien Garde des Sceaux, ministre de la Justice s’est dit partant pour la candidature pour la conquête de la mairie de Rufisque, tout en imposant des conditions.
En effet, il veut que ce soit d’abord la population rufisquoise qui porte sa candidature. Car, souligne-t-il, «c’est très facile de se déclarer candidat. Je veux que les populations portent ma candidature», déclare-t-il. Mieux, il a aussi annoncé qu’il est candidat à la candidature au niveau de la coalition «Bennoo Bokk Yaakaar» et au niveau de l’Alliance pour la République (APR) dont il est membre du Secrétariat exécutif national.
Pr Ismaïla Madior Fall souhaiterait être investi par l’APR et la coalition «Bennoo Bokk Yaakaar». Et si ces deux conditions sont remplies, il sera «incontestablement» candidat à la mairie de la Ville de Rufisque.
par l'éditorialiste de seneplus, tidiane sow
NE PAS TOLÉRER L’INTOLÉRABLE
EXCLUSIF SENEPLUS - Macky Sall devrait se méfier de ces amis d’élection, minorité dans le pays, mais qui essaye d’imposer leurs vues au plus grand nombre dans le seul but de préserver leurs propres intérêts
Voilà Me Babou qui vient grossir la cohorte d’individus qui insidieusement nous mettent dans la tête, et dans celui du président, l’idée qu’il pourrait briguer un troisième mandat. On eût pensé que le coup était passé si près au mois de mars, avec les incidents dramatiques qu’on a connus, que plus jamais on ne tenterait le diable avec des propos ou actes aussi malencontreux. C’est pourtant ce qu’a dit ce juriste, dans une émission politique phare de grande écoute dimanche dernier, en nous parlant d’une constitution de 2016, qui n’existe que dans sa tête. On se demande quel est le projet : serait-il incompétent au point d’ignorer qu’il n’existe pas de constitution de 2016, mais plutôt une révision de la constitution de 2001 toujours en vigueur ? Ou alors serait-il en mission pour nous faire croire qu’une telle constitution existerait et justifierait ainsi la remise à zéro du nombre des mandats fixé à deux ?
On est d’autant plus scandalisé qu’on découvre que c’est la supposée élite qui, jour après jour, nous débitent des calembredaines infâmes soutenues par des raisonnements caligineux et indignes.
Le président devrait se méfier de ces amis d’élection, minorité dans le pays, mais qui essayent d’imposer leurs vues au plus grand nombre dans le seul but de préserver leurs propres intérêts. Quoi qu’il arrive ces pseudos amis ne paieront pas les conséquences de ce qu’ils prônent. Qu’on ne s’y trompe pas : ils n’aiment pas le président, ils détestent juste l’incertitude qui leur ferait perdre leurs avantages. L’aversion de la perte est ce qui motive leurs sorties feutrées, mais hautement calculées. Ceux-là n’aiment pas la République. Ils attisent les mauvais vents qui, si on n’y prend garde, risquent d’emporter le pays. Ils savent ce qu’ils initient, mais ils ne savent pas où cela va atterrir. Nous sommes une communauté de destin, nous ne laisserons pas ces apprentis pyromanes en tous genres, nous entraîner vers des extrémités auxquelles ils nous convient.
Ce sont eux nos vrais adversaires, cette armada de politiciens professionnels, de juristes et autres intellectuels à la solde, qui dans nos États, bien que minoritaires têtus, ne vivent jamais au dépourvu, car mangeant à tous les râteliers. Ils ont maîtrisé l’art de dénaturer les faits et en usent comme une arme commode dans la controverse. N’est-ce pas déjà eux, qui avaient fini par convaincre le président de faire sept ans dans son précédent mandat au lieu des cinq qu’il avait promis urbi et orbi ? Ce dernier a beaucoup perdu de sa réputation en cédant à ces gens, qui avaient intérêt à ce qu’il « rallonge « son mandat sans, comme dirait Taleb, « jouer eux-mêmes leur peau ».
Pourquoi cette pseudo élite agit-elle ainsi ? Aurait-elle peur de ne plus pouvoir disposer de moyens pour payer les études de leurs rejetons à l’extérieur ? Aurait-elle peur de voir le parc de leurs automobiles rétrécir ?
Le président se ligue, à juste titre, contre ceux qui se servent des réseaux sociaux, pour tancer, insulter tous ceux qui ne partagent pas leur point de vue. Cette intolérance n’est pas tolérable. Mais quid de cette élite qui savamment endoctrine le peuple en recourant au harcèlement médiatique pour le submerger de fausses nouvelles ?
Cette attitude est tout aussi intolérable, et devrait être dénoncée. Il n’y a point de hiérarchie dans l’intolérance.
Mais nous savons que cette élite n’entretient qu’un rapport transactionnel avec le président. À sa défaite, ils noueront d’autres allégeances avec les nouveaux vainqueurs. C’est cette spirale qu’il faut briser.
La tolérance laxiste vis-à-vis des propos d’un Aliou Dembourou Sow et du comportement d’un Bougazelli, sous prétexte qu’ils appartiennent au camp du pouvoir, nous a conduits tout doucement, mais aussi irrémédiablement vers le camp de la violence. Cette attitude de laissez-faire, tout aussi intolérable, sert de fuel aux insulteurs qui agrandissent ainsi leur sphère d’influence. Ce sont là des ingrédients d’un ras-le-bol qui n’aura besoin que d’une étincelle pour exploser à tout moment.
En attendant, c’est la tournée du Nord. Les mobilisations de foules immenses prévisibles donneront l’illusion que le troisième mandat est à portée de main. Autre tromperie. L’ancienne recette de location des intermittents des élections fonctionne toujours. Ils seront enrôlés et déversés sur les routes chaudes du Fouta, attendant pendant des heures sous le soleil pour applaudir à tout rompre au passage des bolides du cortège présidentiel.
Essayer de mettre Aissata Tall Sall, Racine Sy, Abdoulaye Daouda Diallo, Cheykhou Oumar Hanne, Farba Ngom - et j’en oublie d’autres encore - dans la même besace et leur demander de chanter le yela* sur le ndande mayo* en se tenant la main au nom de l’unité de Benno Bokk Yakkar et de la solidarité pulaar est une belle gageure. Cela ne marchera pas. C’est une question de dimension. Chaque fois que le « nous » devient trop grand, et Benno Bokk Yakkar est devenu trop grand, les choses ont tendance à se gâter et chacun, se sentira à l’étroit et songera à défendre ses propres intérêts. Dans un ensemble grand, les interactions possibles deviennent élevées, on tombe dans ce qu’on appelle la « malédiction de la dimension ». C’est ce qui explique la sortie vocale du beau-frère Adama Faye et de quelques caciques de la coalition déjà. Les autres recalés suivront la même voie pour peu que le choix du président ne se portât pas sur eux. Les couteaux s’affûtent sous les boubous. Les guerres des locales auront bien lieu. Le président aura beau leur demander de s’entendre pour l’intérêt de leur localité, mais ils ne sauront faire ce que lui même ne sait pas faire pour le pays. Le conflit reste un art et très peu le savent.
Une bonne majorité n’existe, pour reprendre le modèle épistémologique de Karl Popper que s’il est « réfutable », c’est-à-dire si elle accepte les pensées divergentes, si elle reconnaît les erreurs et si elle est sujette au doute. Tout régime doit être accessible à la critique et à la confrontation des opinions. Il ne faudra donc pas se fâcher, monsieur le président si les gens, lors de votre passage, portent des brassards rouges, vous huent ou vous interpellent. Cela est normal dans une démocratie. Refuser d’emprunter les voies de contournement dégagées, qu’essayeront de vous faire prendre vos responsables locaux. Il faudra aller au-devant de vos administrés qui ne sont pas contents, vous arrêter, poser des questions et essayer de comprendre leurs doléances pour pouvoir les résoudre. Tel est votre rôle.
Faites comme vous avez su le faire avec vos opposants d’antan, transformer les en arcs-boutants de votre réputation comme un certain Yankhoba Diatara le fit dans une émission du soir il y a quelques semaines, à la surprise générale, lui qui avec les siens du Rewmi, menaçaient de vous détruire il n’y a pas si longtemps.
Faites tourner la roue, faites la politique autrement.