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19 juin 2025
Par Habib SY
J’ACCUSE L’ÉTAT DU SÉNEGAL
Il ressort des premières informations que nous avons collectées, que la responsabilité de l’Etat est directement engagée dans le décès de quatre nouveaux-nés lors de l'incendie intervenu le 24 avril dernier
Samedi 24 avril 2021, à l’hôpital Magatte Lô de Linguère, s’est produit un drame sanitaire sans précèdent au Sénégal. Quatre nouveau-nés ont péri dans l’incendie de l’unité néonatale.
Il ressort des premières informations que nous avons collectées, que la responsabilité de l’Etat est directement engagée, pour les motifs suivants :
Les tables chauffantes pour les bébés sont de fabrication artisanale et ne sont pas conformes aux normes requises ;
Le ministère de la Santé n’a pas approvisionné l’hôpital en tables chauffantes suffisantes et aux normes ;
Les ampoules de 60 w utilisées pour le chauffage sont achetées directement sur le marché, à 300 F Cfa l’unité, en lieu et place des ampoules normées, revenant à 25 000 F Cfa ;
Les ampoules auraient explosé ; Les moustiquaires en nylon auraient pris feu au contact avec les ampoules ;
Le personnel de garde est insuffisant et doit veiller à la fois sur plusieurs unités.
De ce qui précède, nous accusons l’Etat et son gouvernement, d’être les seuls responsables de l’incendie qui a causé la mort des quatre bébés et les blessures de deux autres.
Aucune faute détachable ne saurait être évoquée.
En conclusion les actions suivantes sont entreprises ou sont envisagées :
a/ Un collectif de citoyens de Linguère est en train de se constituer pour porter plainte contre l’Etat du Sénégal ; b/ Des conseils seront apportés aux familles des victimes pour porter plainte contre l’Etat du Sénégal ;
c/ Par cette présente, un appel est lancé aux avocats de bonne volonté, aux organisations de défense des droits de l’Homme, aux organisations de défense des consommateurs, etc. pour soutenir les procédures relatives à ces plaintes ;
d/ Par cette présente, un appel est lancé à l’Assemblée nationale, pour la constitution d’une commission parlementaire, aux fins de mener une enquête sur les unités néonatales de tous les hôpitaux des villes secondaires du Sénégal.
Par Amadou Dial SENE
AFFAIRE LAMINE DIACK
Jamais dans le pays, on a autant prié pour un homme qui avait des ennuis judiciaires
Fin d’un long suspense ! Il aura duré plus de cinq ans. Que d’angoisse, que de jours sombres, que de longues nuits sans sommeil pour Lamine Diack, ses parents et ses amis cinq ans durant. Je ne sais plus de qui sont ces mots : «Notre vie est un livre qui s’écrit tout seul, nous sommes les personnages d’un roman qui ne comprennent pas toujours très bien ce que veut l’auteur.» Bizarre, la vie… et l’envers du destin ; les choses se produisent rarement comme nous l’avions prévu, espéré. «Nul ne se connait tant qu’il n’a pas souffert ; c’est une loi suprême vieille comme le monde et la fatalité qu’il nous faut du malheur recevoir le baptême et qu’à ce triste prix tout doit être acheté», disait Alfred de Musset.
Jamais dans le pays, on a autant prié pour un homme qui avait des ennuis judiciaires :
-Chez Mor Yalli à la Médina, lors de la journée de prières organisée pour le repos des anciens footballeurs qui nous ont quittés.
-Chez la dame Sèye M’Bar Fall qui réunissait les Imams de Hann Yarakh.
-A Keur Diaraf avec le président Cheikh Seck, les membres et les sympathisants du club
-Dans les foyers religieux
-Au quartier de Rebeuss, aves les Imams et ce vieil homme sans doute plein de prières que l’on a vu sortir d’une mosquée et s’éloigner à pas lents avec ces mots : «Inch Allah Inch Allah»
La nuit de «Leylatoul Khadr» où les membres de l’Association d’entraide des anciens footballeurs, réunis autour de El Hadj Malick Sy Souris et l’Imam Saliou Dia, ont psalmodié des prières en mémoire de ceux qui ne sont plus et que toutes les pensées se sont ensuite tournées vers Lamine Diack.
A l’heure où l’appel du muezzin sonnait aussi l’adieu d’une nuit que l’on aurait voulu éternelle, où dans les cieux livides la lune au front argenté, reine des ténèbres, s’était retirée, tandis que l’aube bleuâtre apparaissait et qu’une immense bonté semblait descendre de là-haut, j’ai vu un ancien compagnon de Lamine Diack, chapelet à la main et les larmes aux yeux. Une image que je n’ai jamais su oublier. Grand merci à tous, vous avez prié du fond du cœur.
Lamine Diack, un homme pieux, franc et d’une générosité sans limites. Un homme de bien. Et Dieu ne rendra jamais le mal pour le bien. Cette faculté, Dieu l’a laissée aux hommes de ce monde d’hypocrisie, d’ingratitude et d’animosité. Lamine Diack a embrassé la politique et fut maire de la Ville de Dakar. La politique étant une guérilla où la déloyauté a acquis ses lettres de noblesse, la famille politique n’en est pas une.
La famille sportive elle, est une vraie famille. C’est dans le sport que cet homme a dû connaitre ses plus grandes joies, au surplus, il est des joies que seul le sport peut donner. Monument du football en Afrique, Monument de l’athlétisme en France et président de la Fédération internationale de l’Athlétisme : un parcours exceptionnel. J’ai connu l’homme au Foyer France Sénégal qu’il dirigeait avec Ibrahima Ba, haut fonctionnaire de l’Unesco et président du club, Maguette Diack, Alioune Diack, Ass Diack, «Assiko», Libasse, Cissé «belle descente». Nous formions l’équipe junior avec Louis Gomis, Issa Mbaye, Diakhaté, Limamou, Pape Ndiaye, Vieux Faye, Tapha «Doune» Sakho, Cheikh Tidjane, gaucher de charme et spécialiste du penalty.
Etant capitaine de cette équipe junior, j’ai également eu le privilège de jouer en équipe première avec Lamine Diack ; il était en fin de carrière. Nous avons eu la chance d’être managés par de grands éducateurs qui ont tout donné au sport sans rien demander et qui ont fait du Ffs un club modèle qui n’avait rien à voir avec ceux qui existent aujourd’hui. J’entends encore, le jeudi, quand je venais aux entrainements, la voix de Maguette Diack, qui tenait beaucoup à l’éducation, disant : «Nous sommes jeudi, mes élèves sont là.»
Ces illustres dirigeants disparus, à qui je rends hommage, ainsi que les anciens co-équipiers qui nous ont quittés, un bon nombre dans la fleur de l’âge, Seigneur, accueille-les dans ton paradis éternel. Bientôt «Inch Allah» le retour au bercail pour Lamine Diack. L’accueil sera sans doute chaleureux à l’Aibd.
Seront certainement de la partie les jeunes de Rebeuss, dont le retour du stade Assane Diouf dans leur giron est une éclatante victoire de la raison sur l’inconscience. Une affaire dans laquelle Lamine Diack s’est beaucoup investi. Après l’aéroport s’ensuivront les retrouvailles à la maison, les pleurs de joie, l’émotion et ensuite la douceur de la vie familiale enfin retrouvée. Quoi que la justice ou l’injustice puisse faire de Lamine Diack, il aura laissé à travers le monde, l’image d’un grand homme. Et cet ancien compagnon de Lamine Diack qui au moment où la divine «Nuit de Khadr» nous quittait, le chapelet en main, n’a pu retenir ses larmes. Il va retrouver le sourire. Après les larmes le sourire ; ainsi va la vie ! Dieu soit loué !
TIRAGE COUPE CAF, UN DOUX COTON POUR LE JARAAF
Les «Vert-Blanc» tombent sur un adversaire «souhaité»
Le Jaraaf de Dakar connaît depuis vendredi son adversaire pour les quarts de finale de la Coupe Caf : c’est le Coton Sport du Cameroun. Un tirage considéré comme «jouable» pour le capitaine des «Vert-Blanc» et son coach
«Un tirage clément, un adversaire jouable, abordable.» Les qualificatifs n’ont pas manqué suite à l’annonce du nom de l’adversaire du Jaraaf pour les quarts de finale de la Coupe Caf. Il s’agit de l’équipe camerounaise du Coton Sport de Garoua. On peut comprendre la satisfaction des «Vert-Blanc» qui, même s’ils ne le disent pas ouvertement, redoutaient plus les grosses écuries, comme les Egyptiens de Pyramids Fc, finalistes malheureux la saison passée.
Le capitaine sénégalais, Youssou Paye, ne dit pas le contraire au micro de wiwsport. «Je trouve que c’est un bon tirage pour le Jaraaf. C’est un adversaire jouable. Nous allons donc essayer de saisir notre chance, d’arriver à produire notre meilleur football et faire un résultat positif à l’extérieur. Le match, c’est dans deux semaines. Nous allons le préparer comme nous avions l’habitude de le faire.» Même sentiment de satisfaction pour son coach Cheikh Guèye.
Ce dernier, chez nos confrères de wiwsport, dit avoir eu ce qu’il souhaitait, à savoir jouer contre adversaire qui ne nécessite pas une grosse logistique. «Pour vous dire vrai, c’était le tirage que nous aurions souhaité. On l’avait souhaité non pas par rapport à la valeur intrinsèque de l’équipe camerounaise, mais plutôt par rapport à la logistique. Des pays de nos trois (3) potentiels adversaires à savoir l’Egypte, le Cameroun et l’Afrique du Sud, un voyage au Cameroun nous serait beaucoup plus favorable. C’est pourquoi, on avait souhaité jouer contre l’équipe dont le pays est plus facile en termes d’accès. Et c’est ce qu’on a obtenu.»
Sur la valeur de l’adversaire qui a un palmarès plus costaud, le technicien sénégalais parle de respect. «Le Coton Sport est parmi les huit (8) meilleures équipes de la compétition donc c’est une équipe à respecter. Je ne maîtrise pas trop cette équipe mais je sais que la philosophie du football camerounais est basée sur le physique avec quelques individualités. Un entraîneur n’a pas besoin d’une (1) semaine, dix (10) jours, voire un (1) mois pour étudier son adversaire. Il suffit de visionner son adversaire sur deux (2) ou trois (3) matchs pour pouvoir travailler et essayer de le contrecarrer. Nous jouons le 16 mai le match aller au Cameroun (retour le 23 mai) donc on aura suffisamment de temps pour étudier le Coton Sport. Pour l’instant, nous nous concentrons sur le championnat et après on verra comment aborder ce match.»
Du côté de l’adversaire, la presse camerounaise aussi informe que «les supporters de Coton Sport de Garoua, qui redoutaient les clubs maghrébins, tels que Raja de Casablanca ou le Club Sportif Sfaxien, sont bien servis». Finaliste de la Ligue des Champions en 2008, finaliste de la Coupe de la Caf en 2003, le Coton Sport a une fois été coaché par Lamine Ndiaye.
D’ailleurs le club va connaître un tournant majeur dans son évolution avec l’arrivée du technicien sénégalais sur son banc. De 2000 à 2006, l’actuel coach du Horoya Fc a mené le Coton Sport au succès avec 5 titres de champion de Cameroun dont 4 consécutifs en six saisons (2001, 2003, 2004, 2005, 2006).
L’arrivée de Boniface Ndong sur le banc des Lions du basket, en remplacement du technicien espagnol Porfirio, a été un message fort de la Fédé de basket dans sa politique de responsabiliser les anciens internationaux.
Par la suite, les Fédéraux et la Dtn ont posé d’autres actes dans ce sens, avec d’abord la nomination de Raoul Toupane, 3e assistant, de Makhtar Ndiaye comme Manager général. Ce dernier ayant comme adjoint Malèye Ndoye. Aujourd’hui, un autre ancien international est annoncé.
Il s’agit de Desagana Diop qui fait son entrée dans la Tanière pour se mettre aux côtés du coach titulaire Boniface Ndong. Une telle démarche est à saluer quand on sait que le basket sénégalais ne pourra que se bonifier avec l’expérience de ces anciens.
Mais il faudrait que cette politique d’intégration des anciens internationaux fasse tache d’huile aussi au niveau des Equipes nationales féminines ; même si on peut noter quelques frémissements à ce niveau.
DESAGANA DIOP MONTE AU PANIER !
L’ancien pivot des Lions et actuel Coach Assistant des Rockets de Houston, Desagana Diop, vient d’intégrer le staff technique de l’Equipe nationale masculine de basket. Il est nommé 1er adjoint du sélectionneur des Lions, Boniface Ndong
L’ancien pivot des Lions et actuel Coach Assistant des Rockets de Houston, Desagana Diop, vient d’intégrer le staff technique de l’Equipe nationale masculine de basket. Il est nommé 1er adjoint du sélectionneur des Lions, Boniface Ndong
L’entraineur-adjoint de l’Equipe nationale masculine de basket sera finalement Desagana Diop. L’ancien pivot des Lions, ancien pensionnaire de la Nba et actuel Coach Assistant des Rockets de Houston en Nba, a été choisi par le sélectionneur, Boniface Ndong, pour occuper le poste de 1er Assistant Coach. «C’est un ancien international qui a évolué en Nba. Il a été dans le staff de Dallas. Aujourd’hui il a rejoint le staff de Houston, en tant que chargé de la préparation des matchs et des stratégies. Le choix a été porté sur lui, il faut juste prier pour qu’il réussisse la mission qui lui est assignée», a révélé le Directeur technique national, Moustapha Gaye, lors d’un point de presse, tenu hier au siège de la Fédé de basket. Pour le reste du staff technique des Lions, il y a Mamadou Guèye «Pabi» comme 2e Assistant et Raoul Toupane comme 3e Assistant, avec Makhtar Ndiaye comme Manager. En l’absence du sélectionneur, Boniface Ndong, lors de la dernière fenêtre des éliminatoires de l’Afrobasket 2021, en février dernier, c’est «Coach Pabi», par ailleurs entraîneur de l’As Douanes, qui avait conduit l’équipe à Yaoundé.
Pierria à la place de Hannah
Au cours de la rencontre avec la presse, le Dtn a profité de l’occasion pour publier la liste des Lions devant prendre part au tournoi préolympique de Tokyo (Tqo) prévu du 29 juin au 4 juillet 2021. Une liste de 16 joueurs dans laquelle on note l’absence du meneur des Lions, Clevin Hannah, remplacé par Henry Pierria. «Ce sont deux super joueurs. Ce sont deux binationaux et on ne peut avoir qu’un seul. Pour ce tournoi, on a préféré Henry à défaut de pouvoir compter sur les deux», explique «Coach Tapha».
Du lourd avec Gorgui Sy, Tacko Fall, Georges Niang…
Confectionnée par le sélectionneur, la liste comprend quasiment tous les cadres de la Tanière, à l’image du pivot des Spurs de San Antonio, Gorgui Sy Dieng, Tacko Fall de Boston Celtics, Georges Niang Utah Jazz ou encore de Maurice Ndour. A l’exception du dernier, le reste, évoluant en Nba, était absent lors des deux dernières fenêtres de l’Afrobasket, en novembre 2020 et février 2021.
«Aucune information» sur l’absence de Mo Faye
Par contre, l’un des plus anciens de l’équipe, Mouhammad Faye, n’a pas été retenu. Blessé lors des deux dernières fenêtres de l’Afrobasket, il avait déclaré forfait. L’ailier-fort des Lions (35 ans, 2,06m) avait quitté Promitheas en Grèce, pour rejoindre en février dernier, Boulazac, en France. «Je n’ai aucune information sur son absence», tranche net le Dtn. Quatre joueurs locaux figurent sur la liste. Il s’agit de trois de l’As Douanes (Alkaly Ndour, Cheikh Bamba Diallo et Louis Adams) et un du Duc (Pape Moustapha Diop).
Lionnes : Tapha zappe les «Traoré»
Quid de la liste des Lionnes ? Le Dtn a publié une liste de 25 joueuses présélectionnées pour l’Afrobasket 2021, avec comme fait marquant les absences des deux «doyennes» de la Tanière : Aya Traoré et Astou Traoré. Un choix «purement sportif», a avancé Tapha Gaye comme explication. Tout en brandissant l’argument du rajeunissement. «On doit donner plus de places aux jeunes. Même s’il faut reconnaître qu’on aura besoin de trois à quatre anciennes pour épauler les jeunes, pour qu’on soit constant dans les résultats.» En stage externe depuis quelques mois avec des joueuses locales, le technicien sénégalais n’a pas manqué de leur accorder quelques places au sein de la liste. «Il faut qu’elles croient en elles. C’est vrai que les expatriées profitent de meilleures conditions de préparation en Europe ou aux Etats-Unis, mais si elles croient en elles et si on leur fait confiance, elles peuvent avoir leur chance», soutient-il. A noter la nette dominance des pensionnaires de l’Asc Ville de Dakar avec quatre sélectionnées sur les huit joueuses locales. Le sélectionneur des Lionnes a également invité trois jeunes joueuses évoluant à l’étranger, durant la préparation. Il s’agit de Victorine Thiaw, Sokhna Fatou Dia Sylla et Cathy Diop
Par Madiambal DIAGNE
LE SENEGAL OBLIGÉ DE DÉSOBÉIR AUX JUGES DE LA CEDEAO
Le pays aura toujours la latitude de juger de l’opportunité de réviser ou de supprimer la loi sur le parrainage à l’aune de son appréciation propre et non sur l’injonction de la Cour de la Cedeao
Ils ont sans doute été nombreux à tenir à voir l’arrêt du 28 avril 2021 de la Cour de justice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), prescrivant au Sénégal d’annuler les dispositions de sa loi électorale qui instaure le parrainage citoyen pour les candidatures à l’élection présidentielle. La décision est parue bien osée. En effet, en faisant une intrusion dans les conditions de fixation des règles d’éligibilité édictées par un Etat souverain ou en jugeant de la licéité de telle ou telle de ces règles, la Cour de justice aurait outrepassé ses compétences et se donnerait les attributs d’un juge constitutionnel national. Dans une posture pareille, la Cour de la Cedeao se donnerait ipso facto le rôle d’un «constitutionnaliste régional ou communautaire» ; ce que le protocole de 1991 portant création de cette Cour, ou encore le protocole additionnel de 2005 ne lui permettraient pas.
La Cour de la Cedeao ne saurait se substituer au juge constitutionnel national
D’ailleurs la Cour avait si bien compris les limites de ses pouvoirs et compétences quand, en février 2012, elle avait opposé une fin de non-recevoir à une requête de l’Ong la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho) qui demandait le report de l’élection présidentielle au Sénégal et la disqualification de la candidature de Abdoulaye Wade à un nouveau mandat de président de la République. Les juges de la Cedeao n’avaient pas moins estimé que la question restait de la compétence exclusive du juge constitutionnel national du Sénégal qui avait d’ailleurs fini, le 27 janvier 2012, d’apprécier et de trancher l’équation de la validité de ladite candidature. C’est véritablement une question de souveraineté des Etats qui se pose en l’espèce. C’est entre autres la raison pour laquelle le Burkina Faso avait refusé en 2015 d’obtempérer à une injonction de la Cour de justice de la Cedeao dans ce qui semblait révéler un revirement de jurisprudence en la matière. On doit rappeler que la loi électorale avait été modifiée le 7 avril 2015 pour prévoir notamment une nouvelle disposition qui proscrit l’éligibilité comme Président du Faso de «toutes les personnes ayant soutenu un changement anticonstitutionnel qui porte atteinte au principe de l’alternance démocratique, notamment au principe de la limitation du nombre de mandats présidentiels ayant conduit à une insurrection ou toute autre forme de soulèvement». Ces dispositions sont une reprise de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance du 30 janvier 2007. Seulement, saisie le 21 mai 2015 par les partisans de l’ancien Président Blaise Compaoré contre l’Etat du Burkina Faso, la Cour, qui siège à Abuja (Nigeria), avait rendu un verdict ambivalent dans le sens où chacune des parties pouvait s’estimer avoir obtenu gain de cause. La Cour avait ouvert «une boîte de Pandore» en matière d’interprétation par les différentes parties. On pouvait voir que l’arrêt de la Cour n’interdit pas les restrictions au droit à la libre participation aux élections. La Cour reconnaît dans son raisonnement «qu’il peut arriver que dans des conjonctures particulières, la législation d’un pays institue des possibilités d’accéder à des fonctions électives à l’encontre de certains citoyens ou de certaines organisations». Elle ajoute même qu’en l’espèce, «il ne s’agit donc pas de nier que les autorités actuelles du Burkina Faso aient, en principe, le droit de restreindre l’accès au suffrage [...]». Elle admet ainsi, au moins dans le principe, l’argument du gouvernement burkinabè, selon lequel le droit de participer à des élections n’est pas un droit de caractère absolu et qu’un Etat peut y apporter des restrictions.
Malgré la certitude concernant la possibilité de restreindre le droit d’accès au suffrage, des divergences entourent le caractère et les modalités de cette restriction. C’est sur ce terrain que l’interprétation de la Cour a conduit à la condamnation de l’Etat burkinabè, qui n’aurait pas respecté les modalités exigées, notamment l’obligation d’individualisation. La Cour constitutionnelle du Burkina Faso avait refusé de suivre les injonctions de la Cour de la Cedeao et elle a été encouragée en cela par les autorités politiques du pays. L’arrêt de la Cour de justice a finalement eu peu d’impact sur les acteurs politiques burkinabè, du fait du refus du juge constitutionnel d’en tirer les conséquences. Il ne porte pas moins atteinte à l’autonomie constitutionnelle et politique des Etats et semble conférer une primauté aux instruments régionaux de protection des droits fondamentaux dans les pays. La décision a pu apparaître comme portant atteinte à l’autonomie constitutionnelle et politique des Etats, «entendue comme la latitude de déterminer le régime et les institutions politiques de leur choix, et d’adopter les lois qu’ils veulent [...]». Les modalités de l’élection se situent au cœur de l’autonomie politique et constitutionnelle, qui s’exprime en partie à travers le libre choix de leurs dirigeants. C’est justement là où le bât blesse, avec la nouvelle décision de la Cour qui invalide la loi instituant le parrainage citoyen au Sénégal. On ne le dira jamais assez, chaque Etat souverain définit les conditions de participation à des élections selon ses propres procédures régulières. C’est ainsi que de telles règles ne sauraient être uniformes à l’échelle de tous les pays appartenant au même espace géographique, culturel ou linguistique. A titre d’exemple, les conditions et règles de participation à des élections nationales en France sont différentes de celles fixées en Allemagne, en Espagne, en Bulgarie, en Italie ou ailleurs dans l’espace de l’Union européenne. Dans l’espace de la Cedeao, de nombreux pays comme le Sénégal, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Burkina Faso, le Niger, le Liberia, entre autres, ont instauré des règles de parrainage tandis que d’autres n’ont pas senti la nécessité de procéder de la sorte. Et encore que les modalités du parrainage ne sont pas identiques, car quand certains pays pratiquent la règle du parrainage citoyen, d’autres pratiquent celle du parrainage par des élus. Aussi, de nombreux pays ont fixé d’autres règles supplémentaires de participation à des élections qui pourraient apparaître comme plus censitaires.
La ploutocratie serait-elle préférable au parrainage des électeurs ?
C’est par exemple la règle de l’exigence de résidence discontinue, pendant un temps déterminé, dans le pays (Gambie, Togo) avant la date du scrutin. Une autre entrave à certaines candidatures se trouve dans les limitations de l’âge pour pouvoir participer à certaines élections. Des pays fixent l’âge pour être candidat entre 35 et 75 ans, tandis que d’autres le situent à partir de 40 ans, sans aucune limite supérieure, et d’autres pays fixent d’autres âges. La caution exigée des candidats constitue aussi un autre moyen très sélectif pour les candidatures politiques. Par exemple, un pays comme le Bénin exige, en plus du parrainage des élus, le versement d’une caution financière de l’ordre de 250 millions de francs Cfa pour pouvoir être candidat à l’élection présidentielle. Cette façon de faire donne l’air de l’instauration d’une ploutocratie, c’est-à-dire une démocratie des riches. Ainsi, comme le soulignait Thierry Amougou, de l’Université catholique du Louvain (Belgique), dans le magazine Jeune Afrique : «Lorsque la caution présidentielle se chiffre à 30 millions de F Cfa au Cameroun, à 65 millions de F Cfa au Sénégal, à 100 mille dollars en République Démocratique du Congo et à 250 millions de F Cfa au Bénin, on se rend compte qu’être candidat à l’élection présidentielle en Afrique subsaharienne est moins une affaire de jouissance de sa citoyenneté politique que de démonstration de sa richesse. Les pauvres peuvent-ils encore prétendre à la fonction présidentielle si le prix à payer pour faire acte de candidature devient rédhibitoire au point de constituer une barrière à l’entrée pour la majeure partie de la population ?»
L’argument spécieux du secret du vote
La Cour de justice de la Cedeao a également jugé que les modalités du parrainage citoyen seraient en porte-à-faux avec le principe du respect du secret du vote. Elle précise dans son arrêt que «la loi sur le parrainage viole le secret du vote et comporte d’́enormes risques pour les ́electeurs dans la mesure où cet acte pŕesume leur intention de vote et que l’utilisation du fichier ainsi compiĺe peut engendrer de nombreux abus et m̂eme des repŕesailles». Un tel argument apparaît on ne peut plus spécieux, car peut-on se demander ce qui permettrait à la Cour de pouvoir dire d’emblée que les personnes qui apporteraient un parrainage exprimeraient par anticipation un vote. Dans de nombreux pays, on a pu voir par exemple des élus politiques apporter un parrainage à des candidats dans le seul esprit de promouvoir une pluralité politique et une compétition électorale ouverte. Mieux, la loi électorale au Sénégal n’exige, au plus, que 1% du fichier électoral. Alors quel serait le candidat qui pourrait être élu président de la République avec 1% des inscrits sur la liste électorale ?
Freiner l’élan du «gouvernement des juges»
Toutes choses égales par ailleurs, si elle était saisie, la Cour devrait invalider les dispositions limitatives de la participation aux élections portant sur l’âge, la résidence ou le cautionnement, ou on ne sait quelle autre condition d’éligibilité. Les juridictions communautaires africaines peuvent avoir le péché mignon de se payer la tête des chefs d’Etat. En quelque sorte, on peut constater qu’elles sont souvent enclines à rendre des verdicts allant dans le sens de contrecarrer systématiquement les têtes couronnées. Cela faisait dire à un célèbre avocat de la place de Paris que «pour gagner un procès mettant en scène des protagonistes politiques en Afrique, il faudrait veiller à faire percevoir aux juges que leur opinion publique les observe et qu’il leur faudrait le courage d’aller à l’encontre des demandes des pouvoirs publics pour être vu comme un vertueux, un courageux, un juge indépendant». De nombreuses décisions ont pu donner l’air, en raison de la faiblesse pour ne pas dire de la vacuité de leur motivation, que certains juges communautaires ont obstinément tendance à faire un pied de nez aux autorités politiques. Seulement, une telle fâcheuse tendance va à terme affaiblir ces juridictions. C’est notamment le cas de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples, qui essuie des attitudes de défiance de la part des Etats dont la liste commence à s’allonger. On retiendra que la Côte d’Ivoire s’est retirée de la Cour africaine des droits de l’Homme, consécutivement à la décision de la Cour d’annuler un mandat d’arrêt international émis par la justice ivoirienne contre Guillaume Soro. La Côte d’Ivoire estime que son retrait «fait suite aux graves et intolérables agissements que la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples s’est autorisée dans ses actions, et qui non seulement portent atteinte à la souveraineté de l’Etat de Côte d’Ivoire, mais sont aussi de nature à entraîner une grave perturbation de l’ordre juridique interne des Etats et à saper les bases de l’Etat de droit, par l’instauration d’une véritable insécurité juridique». Dans le cas du Bénin, la Cour africaine demandait la suspension des élections communales prévues le 17 mai 2020 à la suite de la plainte de l’opposant Sébastien Adjavon sur l’impossibilité de son parti de présenter des candidats. Pour le Rwanda, c’est le processus de révision de la Constitution qui a permis au président Paul Kagamé de briguer un 3ème mandat qui a été contesté devant la Cour africaine. La Tanzanie, où se trouve le siège de la Cour africaine, est l’Etat le plus visé par les décisions de la Cour africaine. Les autorités du pays dénoncent un «tsunami judiciaire».
Un éventuel retrait de la Cour ne changerait pas le visage du Sénégal
Dans l’espace communautaire de la Cedeao, seul le Togo arrive encore à appliquer les décisions de la Cour de justice de la Cedeao, sur un total de 15 Etats membres. Devant ce péril encouru par les juridictions internationales africaines, Marcel de Souza, alors président de la Commission de la Cedeao, tirait la sonnette d’alarme le 19 mai 2017 à Abuja, déclarant que : «La Cedeao et ses Etats membres doivent honorer leurs engagements, en exécutant toutes les décisions prises à leur encontre par la Cour de justice communautaire. A quoi serviront les décisions de la Cour de justice de la Cedeao ou de l’Uemoa, si nos institutions et nos Etats ne les honorent ou ne les appliquent pas eux-mêmes.» Et la responsabilité propre des magistrats de ces Cours ? Les différentes motivations d’arrêts montrent que ces Etats retirent leur déclaration de compétence à ces Cours par défiance et en guise de représailles. On a bien pu voir que les décisions de retrait n’ont pas pour autant changé le visage des différents pays qui franchissent le pas. Le Sénégal, qui se voit ainsi contraint de refuser presque toujours d’appliquer les décisions de cette Cour de justice de la Cedeao, ira-t-il jusqu’à dénoncer le protocole de la Cedeao, instituant la Cour de justice ? La récurrence des décisions défavorables finit par faire du Sénégal le parfait «coupable désigné» et ne peut manquer de pousser à réfléchir à une pareille éventualité, d’autant que le Sénégal peut avoir le sentiment d’être le dindon de la farce. Depuis de nombreuses années, après la fin du mandat du juge Mansour Tall, le Sénégal n’arrive plus à placer un juge au niveau de cette juridiction. Mieux, en ne reconnaissant pas une Cour de justice internationale que l’on présume manifestement hostile à son pays, un Etat s’épargnerait d’être déféré devant elle et ne risquerait plus d’y compter les revers. Un tel pays ne serait jeté en pâture qu’une fois pour toutes, alors qu’à chaque revers, il donnerait l’image hideuse du pire régime politique. On ne voit pas comment la Cour pourrait forcer un Etat à appliquer une décision. Au demeurant, le Sénégal aura toujours la latitude de juger de l’opportunité de réviser ou de supprimer la loi sur le parrainage à l’aune de son appréciation propre et non sur l’injonction de la Cour de la Cedeao.
Par Abdoulaye THIAM
FRAUDE SUR L’AGE, ARRÊTONS DE JOUER AVEC L’AVENIR DE NOS JOUEURS
En Afrique, je ne dis même pas au Sénégal, le joueur qui ne diminue pas son âge ne pourra pas être professionnel. C’est une réalité, qu’on le veuille ou non
«La fraude sur l’âge est pire que le dopage», dixit Saer Seck. Le président de l’Institut Diambars, non moins président de la Ligue sénégalaise de football professionnel (LSFP) et 1er vice-président de la Fédération sénégalaise de football ne savait pas si bien dire, tellement la triche sur l’âge est en passe de devenir systémique. Le comble, c’est que plusieurs professionnels et/ou responsables de clubs ou de Fédérations semblent s’accommoder de cette situation qui gangrène le football africain et jette l’opprobre sur le talent de ses athlètes. En témoigne le séisme que la sortie de Nguirane Ndaw avait provoqué dans l’écosystème footballistique sénégalais voire africain. «Comme tous les Sénégalais, j’ai triché sur mon âge pour être professionnel. En Afrique, je ne dis même pas au Sénégal, le joueur qui ne diminue pas son âge ne pourra pas être professionnel. C’est une réalité, qu’on le veuille ou non. Au Sénégal, 99 % des joueurs ont diminué leur âge», avait balancé, tout de go, l’ancien international. Un tel fléau dépasse nos frontières, qui touche plusieurs pays africains au Sud du Sahara. De Dakar à Mogadiscio; de Ndjamena à Gaborone, il ne semble épargner aucun pays.
L’AFFAIRE GUELOR KANGA
Le coup d’envoi de la CAN Cameroun 2021 est déjà lancé avant l’heure par ce qu’il est désormais convenu d’appeler l’affaire Guelor Kanga où certains pourront accuser les Congolais de «mauvais perdants». Après leur cuisante défaite (0-3) devant la bande à Pierre-Emerick Aubameyang, les Léopards de la RD Congo étaient rétrogradés à la 3ème place et éliminés de la CAN camerounaise. Sauf que le Gabon qui avait dans ses rangs, Guelor Kanga, risque de tout perdre. Et pour cause ! La fédération de la RDC a déposé une plainte à la CAF concernant l’actuel joueur de l’Étoile rouge de Belgrade (SuperLiga, Serbie) originaire de la RDC et qui aurait été naturalisé par le Gabon quand il était «adolescent». Sauf qu’il serait né à Kinshasa sous le nom de Kiaku-Kiaku Kanga. Pis, il aurait en réalité 35 ans, au lieu des 30 ans déclarés. Guelor Kanga, le Gabonais ou Kiaku-Kiaku Kanga, le Congolais mentirait sur son âge, son nom, son lieu de naissance. Il aurait même poussé l’outrecuidance avec la complicité des autorités gabonaises jusqu’à changer de parents. Diantre ! Pris en flagrant délit, le Gabon risquerait tout bonnement de suivre la CAN à la télévision. Même si le président de la Fédération gabonaise Pierre Alain Mounguengui garde sa sérénité en indiquant sur les colonnes de Gabon Media Time que «Guelor Kanga n’a jamais porté les couleurs de la RDC quelle que soit la catégorie des équipes nationales. Mieux, le Congo ne dispose d’aucun élément qui pourrait mettre en mal la nationalité du milieu de terrain gabonais qui compte une quarantaine de sélections avec les Panthères du Gabon».
LA GUINEE ET LA CAN TANZANIENNE U-17
Ce qui vient d’arriver au Gabon est peut être inédit. Toutefois, cette triche est loin d’être l’apanage de la Fédération gabonaise de football. Les souvenirs de la CAN des Cadets en Tanzanie sont encore vivaces dans nos mémoires. Eliminé sur le terrain suite à un score vierge face à la Guinée, le Sénégal sera pourtant autorisé à danser la «Samba» au Brésil à la place du Syli, coupable d’avoir triché sur l’âge réel de deux de ses joueurs : Aboubacar Conté et Ahmed Tidiane Keïta. Ces deux «cadets» du Syli national avaient changé leur date de naissance entre le tournoi “Dream Club” abrité par le Japon en 2017 et la CAN des U17 qui a pris fin le 28 avril de la même année à Dar-Es Salam (Tanzanie). La CAF qui a longtemps louvoyé sur le dossier, finira par reconnaître la fraude suite aux documents fournis par la Fédération nippone. Ainsi, le jury disciplinaire de la Confédération africaine de football (CAF) va déclarer la Guinée coupable de tricherie sur les joueurs susmentionnés.
BRILLER CHEZ LES CADETS ET DISPARAITRE
Ce fléau risque de tuer le football africain, particulièrement le football local. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que la plupart des sélections nationales africaines sont peuplées de Binationaux. Surtout quand les équipes nationales sont dirigées par des techniciens étrangers qui doutent toujours de l’âge des joueurs nés sur le continent. La sortie de Jose Mourinho, alors coach du Chelsea sur Samuel Eto’o Fils en dit long sur l’état d’esprit de nos «Sorciers Blancs». A tort ou à raison ! Mais les faits sont têtus. Le continent brille chez les petites catégories. Surtout chez les Cadets et les Juniors. La Gambie n’a-t-elle été sacrée championne d’Afrique en 2005 et 2009. Les Baby Scorpions avaient rejoint les Blacks Starlettes, vainqueurs de la CAN en 1995 et 1999 et les Golden Eaglets du Nigeria en 2001 et 2007. Mieux, le Ghana et le Nigeria, qui dominent les débats africains chez les U-17, totalisent à eux deux, sept couronnes mondiales et cinq titres de vice-champions en 18 éditions de la coupe du monde des Cadets depuis la première édition en République populaire de Chine en 1985, jusqu’à la dernière au Brésil en 2019. Mais deviennent ces jeunes ? La première déperdition est à constater chez les Juniors. Seul le Ghana parviendra à monter sur la plus haute marche du podium dans la catégorie U-20. C’était lors de la 17ème édition organisée en Egypte avec la génération d’Andre Ayew, Samuel Eboue Inkoom, Johnathan Mensah, Emmanuel Agyemang Badu que l’on retrouvera tous chez les Blacks Stars (senior). L’attaquant Dominic Adiyiah, sacré ballon d’or et soulier d’or de l’édition, évolue présentement à Arsenal Kiev dans le championnat ukrainien, après être passé par la Serie A notamment au Milan AC et Reggina. Quant au Nigeria, on retiendra Kelechi Iheanacho, ballon d’or Addidas en 2013 lors du Mondial U-17 aux Emirats Arabes Unis. Pourtant la liste des jeunes africains ayant éclaboussé de leur talent des CAN U-17, U-20 voire des Coupes du monde de football des mêmes catégories est très loin d’être exhaustive. Paradoxalement, ils disparaissent comme par enchantement dans la nature, sans laisser aucune trace. Souvent à cause des agents, sans scrupules. Ou encore parce que tout simplement ils sont rattrapés par la TVA qui leur rappelle que leur âge réel ne rime pas avec les exigences du haut niveau. Ils finissent en Chine, en Malaisie, en Singapour, dans le golfe, etc. Pendant ce temps, leurs complices se contentent de toucher honteusement quelques subsides.
TOUT LE MONDE EST COUPABLE, MAIS PERSONNE N’EST RESPONSABLE
Et dire que le diagnostic est fait. Depuis très longtemps même. Le rapport révèle que c’est toute une chaine. De la naissance non déclarée à l’agent de l’état civil qui falsifie les extraits sans occulter les audiences foraines qui servent d’opportunités pour «renaitre». Le tout, avec l’accord des présidents des clubs, des parents et du joueur lui-même. La fin justifie les moyens! Pourtant, rien que le gabarit impressionnant de certains Cadets, des poils aux aisselles, à la barbe et à la poitrine devraient intriguer plus d’un. «Mes jeunes sont souvent opposés à leurs oncles», avait ironisé Saer Seck dans la même interview qu’il avait accordée à Sud Quotidien. Pourtant l’Afrique gagnerait à arrêter l’hémorragie pour mettre un terme à cette stigmatisation que subissent nos joueurs à chaque compétition internationale. D’autant plus que les tests IRM sont loin d’être une panacée. Surtout chez les juniors ! Le Sénégal n’avait-il apporté trois changements à son équipe qui l’a représenté à la Coupe des Nations U-17 en avril 2019 ? En effet, le milieu de terrain El Hadji Gueye et les attaquants Meleye Diagne et Ousmane Diallo - qui faisaient partie de cette équipe en Tanzanie - ont tous été écartés par l’entraîneur Malick Daf. Ils ont été remplacés par Mamadou Aliou Diallo, Mbaye Ndiaye et Ibrahima Sy. Ca s’appelle avoir le sens de l’anticipation pour ne pas être la risée du monde comme ce fut le cas avec notre sélection féminine de basket U-18. Il est temps qu’on arrête de jouer avec l’avenir de nos joueurs !
MACKY SALL DIT NIET AUX SYNDICATS
Le président de la République n’y est pas allé par quatre chemins pour dire non à la doléance du secrétaire général de la FGTS sur la retraite à 65 ans, baisse de la fiscalité sur les salaires, prix forfaitaires sur l’eau et l’électricité
Samedi 1er mai, comme à l’occasion de chaque fête du travail, la traditionnelle cérémonie de remise des cahiers de doléances des centrales syndicales au Président de la République a eu lieu au Palais de la République. Occasion pour les syndicalistes de revenir sur les conséquences désastreuses de la Covid-19 sur le monde du travail et d’inviter au maintien et à la sauvegarde des emplois. Pour sa part, Macky Sall qui a appelé à la préservation de l’outil de travail, a carrément indiqué l’impossibilité de satisfaire certaines doléances des syndicalistes. Il s’agit notamment de l’augmentation de l’âge de la retraite, de la baisse de la fiscalité sur les salaires des secteurs les plus touchés par la pandémie et des prix forfaitaires sur l’eau et l’électricité.
L e Président de la République, Macky Sall, n’y est pas allé par quatre chemins pour dire non à la doléance du secrétaire général de la FGTS (Fédération générale des travailleurs du Sénégal), Sidya Ndiaye, concernant l’allongement de l’âge de la retraite de 60 à 65 ans. «Je ne suis pas favorable pour une bonne et simple raison : 77 % de la population a moins de 35 ans et donc, on ne peut pas continuer à gérer les séniors, à toujours prolonger leur âge, donc à retarder l’arrivée sur le marché du travail de cette jeunesse », a soutenu Macky Sall. Poursuivant son propos, il ajoute : « rallonger l’âge de la retraite à 65 ans, c’est au moins 5 ans pendant lesquelles vous auriez pu recruter tous ceux qui partent ».
Selon lui, même si les « gens vieillissent moins vite maintenant » et qu’ils peuvent travailler, « il faut qu’on aménage les codes et les statuts ». Car, dira-t-il, « on ne peut pas toujours garder les avantages de la fonction publique et vouloir les perpétuer à vie ».
Sur la baisse de la fiscalité sur les salaires des secteurs les plus touchés par la pandémie demandée par le secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes (CSA), Elimane Diouf, le Président de la République embouchera la même trompette. « Non seulement nous avions, nous Etat, fait beaucoup d’efforts l’année dernière. Déjà, sur la loi de finances initiale 2021, celle qui est en cours tout comme celle de l’année dernière, les entreprises du secteur du tourisme, du transport aérien, de la restauration, de la presse et aujourd’hui, ces efforts ont été étendus aux agences de voyage et aux guides touristiques, tout ça a été exonéré d’impôts et de taxes », a rappelé Macky Sall.
Et d’ajouter : « des exonérations ont été faites parce que c’est le contexte mais quant à la baisse de la fiscalité sur les salaires au moment où on nous demande d’augmenter presque les salaires, toutes les charges, l’Etat n’a que l’impôt pour pouvoir faire tout cela et nous ne sommes pas nombreux au Sénégal à payer les impôts ».
Selon Macky Sall, l’Etat ne peut pas passer tout son temps à augmenter les salaires, à revoir la grille salariale, le système de rémunération pour près de 154 mille Sénégalais travailleurs dans l’administration alors que d’autres priorités et impératifs sont là.
A l’en croire, « il faut qu’il y ait de la modulation et surtout une prise de conscience collective ». « Je suis très ouvert sur les conditions de travail mais aussi le pouvoir d’achat mais il y a des limites que l’Etat ne peut pas franchir au risque d’être complètement à défaut dans ses propres engagements et de perdre sa crédibilité et ses capacités même de se faire financer parce qu’il aura dérapé dans ses équilibres qu’il faut surveiller de façon permanente », a expliqué le Chef de l’Etat.
Par rapport à la revendication de secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS), Mody Guiro relative aux prix forfaitaires sur l’eau et l’électricité, la réponse de Macky Sall est catégorique. « Non, je ne m’engage pas sur ça parce que nous avons un accès universel que nous recherchons. Aujourd’hui, c’est ça le combat. Il faut que tous les Sénégalais aient accès à l’eau et à l’électricité. C’est énormément de ressources. C’est plus de 1000 milliards qu’il faut faire d’ici 2024 pour que l’électricité et l’eau soient partout. Donc, si on veut commencer par baisser les prix de l’eau, de l’électricité, on ne s’en sortira pas», a indiqué le Président de la République.
«NOUS AVONS L’OBLIGATION D’ETRE LES GARDIENS VIGILANTS DE L’OUTIL DE TRAVAIL»
En effet, le Chef de l’Etat a appelé à une responsabilité individuelle et collective pour la préservation de l’outil de travail. « Détruire ou fragiliser l’outil de travail sous quelque forme que ce soit n‘est pas acceptable parce que c’est porter atteinte aux moyens d’existence des travailleurs et les réduire à l’inactivité. En tout lieu et en toute circonstance, Etat, patronat, travailleurs et citoyens, nous avons l’obligation d’être les gardiens vigilants de l’outil de travail. C’est une exigence citoyenne, une responsabilité sociétale et une attitude de bon sens », a dit Macky Sall. Il a rappelé par suite que « la problématique de l’emploi et de l’employabilité des jeunes est au cœur des tâches permanentes » qu’il a assignées au gouvernement.
DOUGAR ENREGISTRE SES PREMIERS BLESSES PAR BALLE
Deux blessés par balle, d’autres blessés graves et des arrestations : c’est bilan de la chaude journée de manifestations qui a eu lieu à Dougar hier, dimanche
Deux blessés par balle, d’autres blessés graves et des arrestations : c’est bilan de la chaude journée de manifestations qui a eu lieu à Dougar hier, dimanche. Après les 72 heures d’affrontements en début de semaine passée, les populations de Dougar ont redoublé de détermination de la lutte pour la sauvegarde de leurs terres qu’elles accusent la société Peacock de vouloir s’en approprier.
La présence des mouvements Frapp France Dégage et Y’en a marre ainsi que l’engagement des personnes âgées et des femmes ne sont pas étrangères à ce regain de détermination. Pendant que les populations étaient encore sur la place publique pour débattre du sujet, les jeunes et les femmes commençaient à s’impatienter et à appeler les autres à aller au front pour se frotter aux gendarmes de la DSCOS qui avaient déjà pris position sur le site de 72 ha qui fait partie des superficies objets du litige.
C’est le discours prononcé par Kilifeu de Y’en a marre qui a déclenché les hostilités avec son appel qui a sonné comme un cri de guerre « Sunu suuf sunu bakane», (nos terres au prix de nos vies). C’est à la suite de ce discours que les jeunes hommes et femmes armées de lance-pierres, foulards rougés autour de la tête ont pris d’assaut le terrain où les attendaient les gendarmes. Leurs mamans suivaient derrière avec des bouteilles de vinaigre pour imbiber des morceaux de tissus qui étaient distribués aux jeunes au front afin de leur permettre de supporter les désagréments provoqués par l’inhalation du gaz lacrymogène.
Après des heures d’affrontements, les populations de Dougar ont observé une pause le temps d’évacuer les blessés et de revoir leur stratégie. C’est le moment choisi par le leader du mouvement Frapp France Dégage pour se prononcer sur le sujet. Sur place, Guy Marius Sagna a interpellé le Président de la République, dont il estime que « la responsabilité est engagée » dans ce qu’il appelle un brigandage foncier. « Nous ne pouvons pas accepter qu’on déshabille des citoyens sénégalais pour habiller des Marocains, qu’on leur prive de leurs terres pour les donner à des étrangers. Nous voulons la paix, l’apaisement mais pour cela il faut la justice, cela signifie qu’on laisse leurs terres aux agriculteurs, aux paysans, aux éleveurs et aux habitants de Dougar. Pour qu’il y ait apaisement, nous posons trois conditions. Que ceux qui sont arrêtés et qui sont de Dougar soient libérés immédiatement, que l’opération barbare et criminelle de démolition soit suspendue sans délais, que l’Etat du Sénégal à travers la DSCOS et le ministère de l’Urbanisme ouvre des discussions afin de trouver un terrain d’entente », a dit Guy Marius Sagna.
Le leader de Frapp France Dégage avertit qu’aucun moyen ne sera pas de trop pour rempoter cette bataille : « nous ne lésinerons pas sur les moyens pour faire face à cette vaste opération de spoliation que nous vivons ici. Nous interpellons tous les citoyens parce que si nous gagnons ici, c’est un précédent positif pour toutes les victimes de spoliation foncière au Sénégal ». Les partis politiques et les autres organisations sont aussi interpellés afin qu’ils se consacrent au combat pour la justice plutôt que de déployer toutes leurs énergies dans des batailles autour de questions électorales, notamment du calendrier électoral et de la loi sur le parrainage qui, aux yeux de Guy Marius Sagna, passent au second plan devant l’impérieuse nécessité de lutter pour la justice. « Le calendrier électoral est certes important mais se battre aux cotés des populations de Dougar pour éviter une injustice foncière, c’est beaucoup plus important que de se battre pour un parrainage ou pour une alternance.
À quoi ça sert une alternance si les populations continuent à subir les agressions de bandits fonciers. Nous interpellons le président de la république parce que sa responsabilité est pleine et entière dans ce dossier », leur a lancé le chef de file du mouvement Frapp France Dégage ».
SONKO DÉMONTE MACKY SUR LES TARIFS DU PÉAGE
La sortie du président sur les tarifs de l’autoroute à péage, faite lors de la remise officielle des cahiers de doléances des travailleurs le samedi 1er mai, a fait l’objet d’une réplique assez mordante du leader de Pastef
La sortie du président Macky Sall sur les tarifs de l’autoroute à péage, faite lors de la remise officielle des cahiers de doléances des travailleurs le samedi 1er mai, a fait l’objet d’une réplique assez mordante d’Ousmane Sonko. Dans une note transmise à la presse, le leader de Pastef-Les Patriotes y traite le président Macky Sall de « lion égaré » qui a tout faux sur l’autoroute à péage.
«Les partisans du président légal et illégitime du Sénégal doivent certainement s’arracher les cheveux chaque fois que leur champion s’éloigne du texte préparé par ses officines pour improviser un discours », relève en tout premier lieu Ousmane Sonko. E de poursuivre : « Après avoir menacé la population dubitative d’aller faire don de leurs vaccins contre la Covid-19 à d’autres pays, voilà que monsieur Macky Sall frappe à nouveau ! Cette fois-ci, il renvoie tout simplement ses administrés, qui n’auraient pas les moyens d’honorer les tarifs exorbitants de l’autoroute à péage, à leur situation de «misérables damnés de la République», tout juste bons à endurer les secousses éreintantes des routes «alternatives» périlleuses qui, si l’on suit sa logique, ne méritent aucune attention de l’État ». Seulement, pour Ousmane Sonko, au-delà de la forme, Macky Sall a « totalement faux dans le fond ».
Et le leader de Pastef-Les Patriotes de se lancer dans une longue diatribe sur les tenants et aboutissant de la réalisation d’une autoroute à péage. Pour démontrer au final que l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio est une « grosse arnaque contre le citoyen sénégalais ». A coups de chiffres financiers, de taux de participation, de part de l’Etat et d’Effage, origine de financement, Ousmane Sonko s’évertuera à démontrer que l’usager-citoyen-contribuable, « qui a financé cette autoroute par ses impôts, son péage ou ses redevances, subit une facturation exorbitante ».
Au final, le leader de Pastef-Les Patriotes exigera du pouvoir en place : « la publication des contrats, initial et complémentaire, ainsi que celui renégocié ; la confirmation de l’existence (ou non) d’un protocole d’accord qui porte sur plusieurs points dont l’augmentation de 5 ans de la durée de la concession de l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio-Aibd et la fusion des deux contrats ».