Les propos de Moustapha Diakhaté et de l’ex-magistrat Ibrahima Hamidou Dème, qui ne sont pas pour la tenue du grand Magal de Touba, ne laissent pas de marbre Touba. Ces propos ont en effet fait sortir Touba de son mutisme pour clore ce débat qui a fait la Une d’une partie de la presse.
En effet, d’après Seneweb, Serigne Cheikh Abdou Lahad Mbacké Gaïndé Fatma, président de la commission Culture et communication du comité d’organisation du grand Magal, s’est voulu clair : «Sur recommandation de Serigne Mountakha Mbacké, le Comité d’organisation prendra toutes les mesures idoines à l’instar de l’année dernière pour la réussite totale du Magal.»
Selon des informations parvenues à Seneweb, Serigne Cheikh Abdou Lahad Mbacké Gaïndé Fatma a également sermonné Diakhaté et Dème, sans les nommer. Le chef religieux demande aux disciples de s’atteler aux préparatifs de ce grand événement au lieu de polémiquer sur des détails.
«Concentrez-vous sur les préparatifs du 18 Safar et laissez les oiseaux de mauvais augure monologuer ! La réussite de cette année sera encore plus éclatante que celle de l’année dernière incha Allah», a-t-il rassuré.
OUSMANE SONKO SE RENFORCE
Au total, ce sont treize organisations et partis politiques qui ont décidé, après une longue alliance, de fusionner avec le parti Patriotes Africains du Sénégal pour le travail, l’Ethique et la Fraternité (Pastef)
Au total, ce sont treize organisations et partis politiques qui ont décidé, après une longue alliance, de fusionner avec le parti Patriotes Africains du Sénégal pour le travail, l’Ethique et la Fraternité (Pastef). Mais la partie la plus remarquable de cette fusion constitue manifestement l’arrivée du rassemblement National Démocratique (Rnd) créé par le savant et égyptologue Cheikh Anta Diop dans les rangs du parti d’Ousmane Sonko.
L’image est saisissante. Le moment historique. La signature du protocole de fusion du Rassemblement National Démocratique (Rnd) au parti Pastef d’Ousmane Sonko par Dr Diallo Diop restera dans les annales de l’histoire politique sénégalaise.
En effet, si ce parti a toujours péché dans la représentativité, il demeure toutefois incontournable sur l’échiquier politique du pays grâce à l’envergure de son fondateur qui n’est personne d’autre que le savant Cheikh Anta Diop, chantre d’une Afrique berceau de l’Humanité. En effet, après près de 45 ans d’existence, le Rassemblement National Démocratique (RND) est le dernier parti politique fondé par l’égyptologue, le 3 février 1976, à Dakar. A l’image de ses prédécesseurs, le Bloc des Masses Sénégalaises (BMS : 1961-1963) et le Front National Sénégalais (FNS : 1963-1964), il a été interdit par le Président Léopold Sédar Senghor jusqu’à son départ du pouvoir, avant d’être finalement reconnu par son successeur désigné, le Président Abdou Diouf, le 18 juin 1981.
Ainsi après avoir cheminé pendant plusieurs années dans le cadre d’une coalition, Dr Diallo Diop et ses camarades ont décidé de faire corps avec le Pastef. Considéré comme l’un des principaux conseillers du leader des patriotes depuis le début de sa carrière politique, le frère du célèbre activiste Omar Blondin Diop et ancien compagnon du président Mamadou Dia rappelle toute la pertinence de cette fusion. «Un sentiment de satisfaction pour l’aboutissement d’un long travail qui est finalement l’accomplissement du projet politique de Cheikh Anta Diop », indique Dr Diallo Diop avant d’ajouter que ce projet du célèbre historien sénégalais est un projet de rassemblement patriotique, démocratique et africain. Ce qui constitue, selon lui, une condition sine qua non de la libération et de l’unification de l’Afrique. Comme le Rnd, le mouvement ‘’Déf Li La War’’ de l’économiste Yacine Fall, le parti Jot Sa Réw de Bassirou Mbacké, le mouvement Ideal de Mouhamad Lamine Daffé, le parti Yoonu Askan Wi de Madièye Mbodj et de Alla Kane (figure historique de la gauche sénégalaise) font partie aussi des formations qui ont adhéré à la dynamique patriotique.
LE GRAND SOIR : UN REVE ENCORE REALISABLE
«Unir les forces patriotiques constitue un gain pour le peuple qui est concerné. C’est un grand pas en avant dans la lutte pour l’indépendance nationale. Nous ne sommes pas encore réellement indépendants et si nous avons des patriotes qui sont conscients de cet enjeu et qui unissent leurs forces, on ne peut que s’en réjouir », a soutenu l’ex-inspecteur des Impôts et Domaines, Alla Kane, radié à maintes reprises de la fonction publique à cause de son combat politique. Agé de 84 ans, le gauchiste pense qu’il faut s’organiser, lutter sur le terrain et conscientiser les masses. «Et à chaque fois, engranger des victoires jusqu’à la grande victoire», renchérit-il tout en signalant que le peuple doit être éclairé sur la situation qui sévit dans le pays. Dans la foulée, il considère que cette fusion va renforcer le camp des patriotes et les rapprocher de la victoire. «Si l’on s’en remet à l’histoire, toutes les forces qui ont remporté des victoires, qu’ils s’agissent des Chinois ou des Vietnamiens, c’est sur la base de l’unité qu’elles sont arrivées à la victoire», analyse-t-il avant d’ajouter : «Mais la dispersion des forces est une arme pour l’ennemi».
OUSMANE SONKO : «IL N’Y A PAS DE KHALIFE GENERAL AU PASTEF»
Pour sa part, le président du Pastef Ousmane Sonko s’est voulu très clair sur les orientations de sa formation politique. «Ce parti ne se nomme pas Sonko et ce n’est pas ma propriété, ni celle de Dr Diallo Diop ou encore Madièye Mbodje, mais Pastef est une institution qui est régie par des règles », répète le député patriote qui pense que cette fusion aura pour objectif de renforcer le contre-pouvoir sur le plan interne.
Calmant visiblement les ardeurs de certains de ses affidés, Ousmane Sonko affirme : «Il n’y a pas de khalife général dans le Pastef mais plutôt une démocratie interne». A l’en croire, une seule personne ne doit pas incarner une formation politique. «Dans les grandes démocraties, il est très difficile d’identifier le leader, tellement il y a autant de fortes personnalités », a indiqué le leader de Pastef face à ses nouveaux camarades.
«LE FOOTBALL DE LA REGION AVAIT BESOIN DE MECENE POUR SE DEVELOPPER»
Mamadou BA, président de la ligue de Tamba, décline sa feuille de route
Élu pour les quatre prochaines années à la tête de la ligue régionale de football de Tambacounda, Mamadou Bâ ne manque pas d’ambitions pour réussir sa mission. Malgré les nombreuses difficultés de la région, le nouveau dirigeant reste optimiste pour atteindre ses objectifs. Dans cet entretien accordé à «L’As», il annonce la construction de trois nouveaux stades dans le département de Bakel, Goudiry et koumpentoum.
Vous avez été élu à la tête de la ligue régionale de football de Tambacounda. Quels sont vos chantiers pour développer cette discipline dans cette localité ?
C’est le moment de remercier tous les clubs, les structures affiliées à la ligue régionale de Tambacounda, pour leur soutien lors de notre assemblée générale. Notre ambition, c’est de développer le football de la région de Tambacounda. Cette région était oubliée au niveau du football pendant plus de 10 ans. C’est ce qui nous a poussé à être candidat pour relancer la ligue de football sur l'échiquier national. Nous voulons que les clubs de la région puissent retrouver le championnat national 1 et 2. C’est notre principal objectif. Nous allons également relancer le football de la petite catégorie. On ne peut pas développer cette discipline sans eux.
Dans le volet des infrastructures sportives de la région, que comptez-vous faire ?
Dans le cadre des infrastructures, on va essayer le plus rapidement, en collaboration avec le ministère des Sports et la Fédération, de réfectionner le stade régional de Tambacounda. Les pratiquants ne comptent que sur ce stade. Augustin Senghor a promis de nous accompagner. Mais au-delà du stade régional, nous aurons également dans chaque département (Bakel, Goudiry et Koumpentoum) un stade. Nous allons nous battre pour l’acquisition de ces infrastructures sportives. Je ferai en sorte que tout cela se réalise dans mon magistère.
Faire fonctionner une ligue nécessite beaucoup de moyens. Comment comptez-vous vous y prendre ?
Oui, mais c’est sur la base de la continuité de la Fédération. Lors de ma prise de fonction, j’ai vu dans les documents que l’instance sénégalaise du football a fait beaucoup d’efforts, mais cela n’était pas visible. En rapport avec la Fédération, je vais tout faire pour rendre visibles les actions que la ligue va faire. C’est le lieu également de remercier les autorités administratives, puisque dès notre installation, l’Exécutif régional à savoir le gouverneur a réussi à nous trouver un siège. Désormais, la ligue va être visible partout. Et le gouverneur nous a aidés à l’équiper. Vraiment, il nous a montré son soutien. Les autorités régionales accompagnent la nouvelle équipe. Certes, elles étaient là avec mes prédécesseurs. Mais par rapport à nos relations, nous avons senti, dès notre élection, leur implication pour la réussite de notre mission.
Les clubs de la région de Tambacounda rencontrent beaucoup de problèmes pour subvenir à leurs besoins. En tant que président, comment allez-vous procéder pour trouver une solution ?
Le problème des clubs, ce sont les moyens financiers, mais avec le peu de moyens que nous avons, on va essayer de les aider. D’ailleurs, nous allons les renforcer en équipements sportifs complets. C’était une promesse, et je vais la réaliser. Puisque le sport est une compétence transférée, je vais aller à la rencontre des collectivités locales pour leur demander d’investir dans le sport, plus particulièrement dans le football. Ce sera donc avec leur appui qu’on pourra réussir notre mission.
Quelle est votre politique pour accompagner les clubs de la région?
On compte la dérouler en rapport avec les pratiquants à travers le renforcement de capacité, la formation et le recrutement des joueurs. Je compte mener cet accompagnement avec les 11 clubs de la région. La distance est trop longue pour que les équipes puissent venir à Dakar ou dans les autres régions pour jouer un match. Par exemple, l’équipe de Baobab où je suis mandaté dépense 800 mille FCFA rien que pour le transport. Le football de la région avait besoin de mécène pour se développer. Et fort heureusement, les partenaires ainsi que les ressortissants de la région qui sont à l’extérieur sont tous d’accord pour m’accompagner afin de réussir ce pari.
L’éclairage fait défaut au stade régional. Quand est-ce que vous allez régler ce problème ?
Dès notre arrivée, on a constaté que la ligue de football amateur a organisé une finale à Tambacounda. Ainsi, la Fédération a fait quelques rénovations en installant des chaises au niveau des tribunes. Aujourd’hui, il ne manque que l’électricité. J’ai informé l’autorité administrative, mais également Augustin Senghor lorsqu’il était à Tambacounda pour faire sa campagne, car c’est la principale doléance de la population. On veut qu’on nous aide à réfectionner notre stade. Le président de la Fédération, en rapport avec le ministre de l’Urbanisme, a pris l’engagement de le faire.
Par Amadou Lamine SALL
TRAITE D’IMPRUDENCE D’UN EGARE EN TERRE DES PATOUS (SUITE)
« Le peuple, le peuple, oui, mais que fais-tu donc de la fraude électorale qui vole au peuple son suffrage ? »
3EME SEQUENCE : BRASSARD BLANC ET PROBLEMATIQUE D’UN 3EME MANDAT AU SENEGAL
L’Ambassadeur de Tombouctou me regarde à la fin de sa tirade, sourit et interroge, implacable : « Le peuple, le peuple, oui, mais que fais-tu donc de la fraude électorale qui vole au peuple son suffrage ? » Je n’ai pas la réponse, mais il y a forcément une réponse. Tout a une réponse. Juste avoir les oreilles, l’entendement, la tolérance, pour écouter sans l’injure à la bouche. Il est temps que cet interminable débat poussif sur le fichier électoral s’estompe. Il est indigne d’un pays comme le nôtre. C’est un débat de pays arriéré vivant au moyen-âge. Un consensus doit clore cette page.
L’Afrique, en effet, se nourrit encore de fraudes électorales et congèle d’avance d’interminables mandats de chefs d’État endémiques. Même si la tendance est à la baisse, si la mort ne vient pas avant apporter la solution libératrice ou l’intervention de ce que l’on appelle d’un mot indéfini le peuple ! Mais le peuple ne vainc pas toujours ses dictateurs qui ont la ruse tenace et le vice infini de prostituer la démocratie, d’anesthésier toute volonté de révolte, de régler eux-mêmes l’horloge des juges. Il arrive que le peuple subisse. Il ne porte pas toujours la révolution attendue de lui.
Le peuple a souvent tant à faire pour survivre que tout cri a de la peine à sortir de sa gorge desséchée ! Alors, il laisse Dieu - si le temps le Lui permet- et la vie, décider. Le Sénégal échappera à cette malédiction. Que personne ne tente de nous faire croire le contraire. La peur et le défi du 3ème mandat ne vaincront ni notre foi, ni notre marche résolue vers l’unité et le développement. Seulement, il y faudra le temps, du juste et équitable consensus, de la responsabilité, de l’engagement, du sacrifice, de la générosité, de la mesure, du refus de la compromission.
La rue n’est pas une solution interdite quand elle fait face à l’injustice, mais la rue ouvre à la fois les portes de la liberté mais aussi de la mort, du sacrifice ultime. La rue ne promet pas de solution apaisée. Elle promet l’aventure, l’indécis, l’improbable, si ce n’est le chaos. « Advienne que pourra », lâche, acide, l’Ambassadeur de Tombouctou ! Advienne que pourra pour advienne que pourra, avançons d’abord le pied droit, c ‘est à dire l’offre de consensus et de paix. Si celui d’en face choisit plutôt d’avancer le pied gauche, demandons lui d’avancer le pied droit. Que le bien doit compter plus que le mal et l’effroi. Parlons-nous pendant qu’il est encore temps, car arrive un temps qui ne pourra plus rien céder au temps. C’est le mauvais et ultime temps : celui de la confrontation et de la mort. Ce maudit temps-là ne doit pas être le nôtre. Il ne le sera pas. De nouveau, oui, quelque chose veille et qui nous dépasse. Mais jusqu’à quand ? Le pouvoir et l’opposition possèdent la clef de la paix. Le peuple sera l’arbitre quand il faudra un arbitre. Aucun doute que notre Constitution devra être de nouveau modifiée, toilettée, verrouillée une fois pour toute. Un grand bain l’attend plus qu’un sommaire toilettage. Elle devra s’habiller de granite, de roc, d’acier. Que plus personne ne l’approche, ne l’interpelle.
Finis les mascarades, les ruses, les hypocrisies, les trahisons, le semblant d’honnêteté, les jeux de cache-cache. Si le consensus issu des Assises nationales d’alors était validé d’accord partie et enfin appliqué, soit par le biais de l’Assemblée nationale pour dépenser moins, soit par référendum, nous aurions une nouvelle Constitution stable et envieuse. C’est l’avis du plus grand nombre des Sénégalais, tous confondus. Cette Constitution, dit-on, nous ferait enfin grand bien ! Et si la presse prenait le temps de la décliner de nouveau pour les populations, afin de mettre tous à niveau ?
Et si Macky Sall la faisait voter au lieu de laisser son successeur le faire ? L’histoire, la grande, le retiendrait. C’est réussir plus que l’acceptation paisible et digne d’une alternance démocratique louable, sans des cailloux dans les chaussures ! D’un mot : ce serait une révolution de velours et de taille qui aurait comme nom : Macky Sall. Il tient la bride du bon cheval… et il aime les chevaux, me dit-on. Il faudra bien un jour faire cette expérience et vivre cette nouvelle Constitution issue des Assises nationales qui donnera sûrement du sang neuf à notre espace politique grippé et caillouteux.
Et que cette Constitution vive et prospère pour des siècles. Nous ne souhaitons pas à un Président d’être vendu aux enchères, moins cher qu’un charretier. Pas plus que nous ne souhaiterions à une opposition d’être moins considérée qu’une poule mouillée et stérile. Respectons-nous. Parlons-nous. Soyons humbles. Élevons-nous ! Au mieux ou au pire, si nos institutions ne nous ressemblent pas et surtout ne nous rassemblent pas. Si nous doutons d’elles jusqu’à nous opposer dans la tuerie, remplaçons-les alors par des référendums du peuple - même si cela coûte -, à chaque fois que l’enjeu qui divise est de taille et de sang. Mais sachons tous que rien ne sera plus cher que la justice, l’équité, la liberté, le consensus, le vivre en commun dans la paix et le pardon. Les référendums seuls, sont au-delà des pouvoirs du Prince et des juges, quelle que soit l’altitude de ces derniers !
Nous entendons sur l’insoutenable pauvreté gémissante des programmes de nos chaines de télévisions et de radios et lisons tous les jours dans notre brave presse audacieuse mais hâtive : insultes et insanités entre citoyens de camps opposés ou entre de simples citoyens. Pire encore, la jungle des réseaux sociaux, pouvoir parmi les pouvoirs, au nom de la liberté. Comme elle peut avoir bon dos la liberté quand elle viole tout jusqu’à se violer elle-même! Ce qui ressort le plus souvent n’est que diatribes irrespectueuses, attaques honteuses. On se retrousse la bouche et la langue pour lancer sa bave : insulter, diviser, humilier, blesser, déshonorer !
Cette violence gratuite et infecte dévore petit à petit notre pays. Ce dont il doit s’agir, c’est d’échanger dans la sérénité, l’élévation, la politesse, la mesure, le respect de la posture de l’autre, serait-elle détestable et haïssable. Senghor nous apprenait que la violence et la vulgarité ressortent toujours d’un manque cruel de culture et d’éducation, d’un complexe handicapant d’infériorité et d’analphabétisme vite compensés par des coups de poings et des insultes. Apprenons surtout à ne pas rebrousser chemin ! Un pays ne rebrousse pas chemin. Apprenons à « nous souvenir de l’avenir» pour que la jeunesse ait moins à douter de son présent. Si tout le long de cette humble réflexion quelqu’un m’a compris, c’est que je me suis mal expliqué. La réalité est plus tragique encore. Au Sénégal, la « délibération de la raison » est longue. Longue comme « l’éternité, surtout vers sa fin ».
Existerait-il un pays, tout un pays, où aucun arbre ne donne un seul fruit ? Si oui, l’heure est venue de se donner la main en cédant chacun le nombre de doigts que lui dicte le chemin de la paix et du développement ! Ce n’est pas nous qui comptons, c’est le Sénégal qui compte ! Il nous faut réinjecter du rêve et de la générosité dans ce pays ! Il doit revenir à un esprit de conquête et de partage commun pour servir toujours le plus grand nombre. Mais d’abord et avant tout, rechercher et servir la foi qui est le plus beau cadeau apporté à quelqu’un ! L’Ambassadeur de Tombouctou ajoute, tout en sourire : « La religion, c’est aussi de la politique, sauf que dans le premier, Dieu n’est pas monnayable ! » Je réponds sans hésiter : puissions-nous apprendre à être pauvres comme Job !
2-/ ÉPILOGUE
Nous concluons cette réflexion qui se veut humble et consensuelle, porteuse d’issue heureuse sur la problématique du 3ème mandat, par nos condoléances aux habitants de Mangoroungou. Oh, quel beau nom ! C’est celui du village du policier Samba Ndiaye tué par un chauffeur ivre le 19 juillet dernier. Son village jouxterait celui de notre patrimoine commun, Sadio Mané. Cette mort m’a beaucoup bouleversé, au regard des bienfaits rapportés que ce serviteur de l’ordre public apportait à ses prochains. Je pense à l’ami Mabousso Thiam qui vient de nous quitter. Homme d’exigence, de talent et de foi. Artiste pur. Un grand cœur !
Écoutez-le, évoquant le Rwanda : «Je pourrais vous parler de ceux-là qui continuent dans le déni, en refusant toute repentance au motif qu’ils seraient un grand pays. Plus grand que qui ? Plus grand que quoi ? (…) je veux saisir cette tribune pour redonner espoir à celles et ceux, notamment les jeunes, qui, en Afrique, n’en finissent pas de désespérer de certains de nos dirigeants, incompétents, corrupteurs, corrompus, népotiques, prédateurs, assujettis à leurs maîtres, violents, répressifs, tricheurs, sans scrupules, sans ambitions pour leurs peuples (…)
Le Rwanda nous montre aujourd’hui, entre autres choses, que tout est possible lorsqu’on a décidé de compter sur soi, de forcer le respect de soi et des autres, d’ignorer les ricanements de ceux qui ne rêvent que d’une Afrique misérable qui tend la main (…) Cela s’appelle le leadership (…) Si les autres pays font l’économie du prix payé par le Rwanda, alors le sacrifice n’aura pas été vain.» À tous nos disparus, puisse l’hivernage rafraîchir leurs os. Que leur âme dorme entre les nuits et les jours les plus frais sur l’Oreiller d’Allah, entre les lits de Jésus et de Mohamed.
Un écrivain, un poète, un artiste, un créateur, a besoin d’humilité pour savoir que ce qu’il écrit ou dit ou chante ou peint ou sculpte, ou montre avec une caméra, une photo, une danse, change très peu la vie d’un peuple, encore moins la conduite d’un prince. Mais il doit faire ce qu’il a à faire et le faire dans l’émerveillement. C’est un pouvoir. Celui de la créativité. Voilà pourquoi nous avons ici refusé de nous taire sur la problématique du 3ème mandat. Jamais un créateur, dans le respect et l’exigence, ne doit se taire, mais tenter de croire que ses rêves s’accompliront avant ou après lui. Il est le seul à être avec le temps, en le devançant. C’est une foi et elle ne s’achète ni ne se vend. Mais tout, autant que possible, doit être dit et décliné dans le respect et l’exigence. Ne jamais être moralement voûté !
Éviter d’être abondamment pourvu de rien ! L’Ambassadeur de Tombouctou taquin, lance : «Prions également pour que l’opposition quitte le mur des lamentations etle pouvoir le mur des sourds.»
Le Sénégal vivra. La problématique du 3ème mandat sera résolu, au mieux, croyez-le, par nos propres « Ho’oponopono ». Même si nous souffrons à la fois de nos lois et de nos travers, au bout du chemin, nous pouvons nous retrouver et construire ensemble notre pays. Notre espace politique ressemble à un grand marché de toc. A nous d’en faire un marché de produits « griffés » et de qualité. A un Sénégalais, rien n’est impossible ! Ce pays n’est pas un pays. Il est une prière !
Amadou Lamine SALL
Poète
Lauréat des Grands Prix de l’Académie française
«CES DIX DERNIÈRES ANNÉES, IL N’Y A PAS UN SECTEUR QUI A CRÉÉ PLUS D’EMPLOIS QUE LE TIAK-TIAK»
Cheikh Ahmed Tidiane SAMB, fondateur du startup Tiak-Tiak, est formel
De l’avis du fondateur de la start-up Tiak-Tiak, la livraison a généré plus d’emplois au Sénégal que tout autre secteur au cours des dix dernières années. Mieux, Cheikh Ahmed Tidiane Samb souligne que depuis son installation en 2016, il a réussi à créer 60 emplois directs et près de 6000 points Tiak-Tiak dans le pays. «Depuis que nous existons, de 2016 à nos jours, on compte pas moins de 6000 Tiak-Tiak dans le pays », se réjouit ce jeune entrepreneur qui avait émigré. Il renseigne que l’idée lui est venue depuis la France. A l’époque, le jeune étudiant avait des difficultés à faire parvenir des cadeaux à ses amis restés au pays. «A partir de là, j’ai décidé de mettre en place un service de livraison, une fois rentré au bercail», indique-t-il. Poursuivant, il déclare qu’à la base, le projet était uniquement destiné à la diaspora. Cependant, les locaux s’en sont appropriés et c’est devenu Tiak-Tiak pour les Sénégalais, raconte-t-il.
Générateur de revenus, souligne Cheikh A.T. Samb, le secteur compte aujourd’hui de nombreux employés répartis un peu partout au Sénégal et en Gambie. «Au cours de ces dix dernières années, il n’y a pas un secteur qui a créé plus d’emplois que le TiakTiak. Aujourd’hui, on a 60 employés qui sont rémunérés entre 75.000 et 200.000 F par mois», se vante le sieur Samb. Il ambitionne d’étendre son business en Gambie pour absorber le plus de marchés. «Actuellement, 3 de nos éléments sont en Gambie pour faire une petite détection parce qu’on a l’intention de se déployer là-bas d’ici la fin de l’année».
Il renseigne qu’il a très tôt compris la problématique de l’emploi des jeunes ainsi que les facteurs bloquants. «Dès notre départ, j’ai pris conscience de ce qui posait problème quand à l’emploi des jeunes. Sur la demande des pièces à fournir par exemple, beaucoup de jeunes ignorent ce que représente un CV ou une lettre de motivation. Pour les aider donc, je fais des entretiens avec les demandeurs d’emplois sans exiger un Cv ou une lettre de motivation. Je me base sur leur motivation, leur physique, leur communication et je leur donne leur chance», poursuit-il.
En outre, Cheikh Tidiane Samb reconnaît la baisse de son chiffre d’affaires depuis l’avènement des Tiak-Tiak indépendants. «La concurrence diminue notre chiffre d’affaires. Parce qu’il s’est développé un phénomène qu’on appelle les Tiak-Tiak indépendants qui livrent en général aux particuliers. Il y a une bonne partie de nos livraisons que nous effectuons pour nos particuliers et qui ont été perdus», affirme-t-il. Surtout que ces indépendants livrent à partir de 1000 Fcfa ou 1500 Fcfa. «Alors que nous, nous livrons à partir de 2500 F parce que nous n’avons pas les mêmes critères», poursuit-il.
Cependant, Cheikh T. Samb ne compte pas céder à la concurrence. Il ambitionne de faire la livraison par drone. «Nous avons l’intention de faire la livraison par drone qui se fait dans beaucoup de pays d’Afrique. Et éventuellement, nous pensons travailler avec des agences spécialisées dans le domaine, surtout à l’international, pour que dans un futur très simple, ils n’aient plus à se déployer au niveau national», renseigne-t-il.
Pour ce faire, M. Samb compte d’abord fédérer tous les Tiak-Tiak dans une même plateforme afin d’avoir une réglementation plus précise. Il reconnaît que des cas de vols sont parfois signalés. Il estime qu’il s’agit souvent d’indépendants. «Des clients les appellent pour certaines alors qu’ils ne savent pas qu’ils ne font pas appel aux services Tiak Tiak en tant que tels, mais à des livreurs indépendants. L’objectif est de combattre tôt cela en fédérant tous ces jeunes autour d’une plateforme pour en faire un Tiak Tiak national», affirme Cheikh A.T Samb.
«SI ON ARRETE LES JAKARTA-MEN, ON DOIT LES PRESENTER AU PROCUREUR POUR LES JUGER ET LES EMPRISONNER…»
C’est la conviction de Modou Ndiaye, Sg du syndicat des chauffeurs de taxi
Décidément, les chauffeurs de taxi ne portent pas les Jakarta-men dans leur cœur. Le secrétaire général du Syndicat des chauffeurs de taxi du Sénégal, Modou Ndiaye, souhaite que ces derniers soient, après leur arrestation, déférés devant le procureur de la république pour être jugés, emprisonnés et contraints à verser une amende.
Les Jakarta-men ne peuvent en aucun cas être présentés comme des concurrents aux chauffeurs de taxi. C’est la conviction du Secrétaire général du Syndicat des chauffeurs de taxi. Car selon Modou Ndiaye, ces derniers violent la loi alors que les taximen sont régis par des règles. «Ce qu’ils font relève du délit, parce qu’ils n’ont pas l’autorisation de le faire et le transport par moto n’est pas réglementé. Ils ne doivent pas faire le transport, parce qu’ils n’ont pas d’agréments, ni de licence, ni d’assurance. En plus, ils n’ont pas l’autorisation d’être deux sur une moto, car l’assurance, couvre une seule personne », tonne le syndicaliste qui souhaite que les “Tiak-Tiak” se limitent à transporter des colis ou à faire de la livraison.
Avec tous ces manquements, indique Modou Ndiaye, les jakarta-men ne doivent pas s’en sortir facilement. «Lorsqu’on les arrête, on ne doit même pas leur demander de payer des contraventions. On doit les présenter devant le procureur de la République pour les juger, les emprisonner et les obliger à payer une amende de 200.000 Fcfa au maximum», plaide le syndicaliste qui accuse les motos d’avoir favorisé l’insécurité. «Les agressions et les vols à l’arraché sont commis la plupart du temps par des motocyclistes. Même lors des émeutes de mars dernier, la plupart des agressions et les saccages de stations, c’était par le biais des motos», affirme le SG du Syndicat des chauffeurs de taxi du Sénégal. «Donc, cette concurrence doit être arrêtée immédiatement. Parce qu’il y a un risque permanent. L’Etat doit prendre ses responsabilités et sécuriser la population. Si on doit encourager chacun dans ce qu’il fait au détriment de la loi, le Sénégal ne va pas se développer. Il faut être dans la légalité », clame-t-il.
A propos la régularisation tant réclamée par les Jakarta-men, le syndicaliste estime qu’il est impossible de régulariser le transport par motos à Dakar. «Même pour la voiture, la circulation est difficile. C’est un risque permanent. D’ailleurs, le phénomène des motos a augmenté les décès par accident. Les Jakarta-men sont dans l’informel. En plus, il est impensable de les régulariser, parce que cela augmente les risques d’accidents. Nous ne pouvons pas accepter qu’ils mettent la vie des gens en danger permanent. D’ailleurs, si on comptabilise les accidents par motos, on va se rendre compte qu’ils causent plus d’accidents que les voitures», déclare Modou Ndiaye. Il ajoute que l’Etat est en train de profiter de la régularisation pour endormir les Jakarta-men et en faire un slogan de campagne électorale, en brandissant l’argument de la création d’emplois.
LA LIVRAISON PAR «TIAK-TIAK», UN SERVICE EN PLEIN ESSOR
Au Sénégal, avec l’avènement de la pandémie à Covid-19, on a assisté au développement du E-commerce ou commerce en ligne.
Au Sénégal, avec l’avènement de la pandémie à Covid-19, on a assisté au développement du E-commerce ou commerce en ligne. A côté de cet échange pécuniaire de biens, de services et d’informations par l’intermédiaire des réseaux informatiques, s’est également développé le E-business qui fait référence à l’ensemble du processus à mettre en œuvre afin de gérer un commerce en ligne, tel que les services de livraison par moto Jakarta communément appelés Tiak-Tiak.
Ils ont réussi à se faire une place dans le monde du E-business et du E-commerce de manière générale. Communément appelés «Tiak-Tiak» du fait de la rapidité de leur service, les livreurs sont devenus très prisés par les Sénégalais. Ayant fait son apparition bien avant l’avènement de la Covid-19, ce secteur est en plein essor depuis que la pandémie s’est installée au Sénégal. Que ce soit la livraison à domicile ou au bureau, partout on fait recours aux services de ces spécialistes.
Trouvée dans une banque de la place, Naïté confie qu’elle a limité ses déplacements depuis l’annonce de la deuxième vague. « Je suis en télétravail depuis plus de 10 mois», révèle-t-elle. Elle ajoute qu’elle fait souvent recours aux services des livreurs, lorsqu’elle a besoin de certains produits. «A chaque fois que j’ai besoin d’un produit, je fais la recherche sur internet. J’appelle sur les numéros affichés sur la toile et c’est le vendeur qui se charge de le donner à un livreur qui l’achemine jusqu’à mon domicile. Une fois sur place, je lui remets l’argent du produit acheté ainsi que les frais de livraison qui s’élèvent à 2000 F», explique notre interlocutrice.
Contrairement à Naïté, Mintou fait recours aux services de jeunes livreurs qui habitent dans son quartier. «Dans mon quartier, il y a des jeunes qui pratiquent le métier de livreur», renseigne-t-elle. A l’en croire, il s’agit de jeunes qui essaient de sortir du chômage. Elle précise que le prix du service rendu est à 2000F pour Dakar, mais pour aider ces jeunes qu’elle trouve débrouillards, elle leur donne souvent plus, histoire de les encourager.
«MON LIVREUR FAIT LE MARCHÉ POUR MOI»
Casque bien vissé sur la tête, masque couvrant la moitié du visage, difficile de ne pas remarquer la présence de ce jeune garçon en train de faire des achats au milieu des femmes. Habillé en short bleu assorti d’un tee-shirt rouge avec des sandales, Mamadou est un livreur pas comme les autres. En réalité, il fait le marché pour ses clientes qui ne veulent pas sortir en cette période de pandémie par peur de chopper le virus. «J’ai des clientes qui m’appellent à chaque fois que leur stock de nourriture est épuisé. Elles me font une liste de produits dont elles ont besoin. Je me rends au marché pour m’en procurer et les livre chez elles», explique le jeune homme. «Aujourd’hui, une de mes clientes m’a appelé au téléphone pour me dire qu’elle veut préparer du «soupou kandja» (sauce à base de Gombo) pour un montant de 5000 F. Lorsque je lui livre les condiments, elle me paie 3000 F pour les frais de livraison et me rembourse les 5000 F dépensés», renseigne notre interlocuteur qui déclare avoir abandonné les études en classe de Cm2 pour subvenir aux besoins de sa famille.
Fils aîné d’une fratrie de cinq, Mamadou a perdu son papa à l’âge de 10 ans. «Mon père est décédé quand j’avais 10 ans et ma mère fait le linge pour nous nourrir et subvenir à nos besoins. J’ai voulu l’aider en venant à Dakar et c’est comme ça que je me suis trouvé dans le métier de la livraison», dit-il. A ses débuts, il empruntait la moto d’un de ses cousins, mais en moins de deux ans, il a réussi à se procurer sa propre moto.
Très sollicité du fait de la qualité de ses services et de sa loyauté, il peut faire 10 livraisons par jour (20.000 Fcfa) et 3 courses au marché pour 9.000 Fcfa. Un business rentable qui pousse Mamadou à faire un plaidoyer auprès de ces jeunes qui prennent la mer au prix de leur vie. «J’invite les jeunes à investir ce milieu et à ne pas prendre les pirogues pour rallier l’Europe, car il est bien possible de réussir ici au Sénégal», affirme-t-il.
Contactée au téléphone, Fatou, une des clientes du jeune Mamadou, révèle qu’elle a été testée positive à la covid-19 il y a deux jours et s’est auto-confinée chez elle sur demande de son médecin. «Après le test de diagnostic rapide qui s’est révélé positif, le médecin m’a prescrit une ordonnance et m’a demandé de rester chez moi en attendant les résultats du Pcr qui vont confirmer le diagnostic», renseigne la dame. Vivant seule dans un appartement à Yoff, Fatou qui affirme avoir chopé le virus à son lieu de travail est obligé de faire recours aux services du livreur pour remplir son réfrigérateur. «Je lui ai fait parvenir une liste de produits qu’il me faut par WhatsApp. Il va prendre son argent pour se les procurer.
Et une fois terminé, il les dépose devant mon appartement, m’appelle au téléphone pour m’en informer et c’est seulement quand il aura vidé les lieux que j’ouvre la porte pour prendre les affaires et ensuite, je dépose l’argent sur son compte mobile», explique Fatou. Un procédé qui peut paraître simple, mais qui révèle toute l’ingéniosité du Sénégalais à s’adapter à toutes les circonstances.
*Naïté, Mintou, Mamadou et Fatou sont des noms d’emprunts
«LE PASS SANITAIRE DEVRAIT ETRE APPLIQUE AUSSI AU SENEGAL»
C'est la conviction du professeur Papa Salif Sow, expert en maladies infectieuses et tropicales. Il est également un référent international en gestion et réponse Covid-19
Pour freiner la propagation de la Covid-19, des Etats comme la France appliquent désormais le pass sanitaire. Malgré tout, des réticences sont toujours notées dans son application. Mais, selon le Pr Pape Salif Sow, ce scepticisme et cette méfiance face aux vaccins, également constatés au Sénégal, ne devraient pas faire reculer les autorités sanitaires dans l’application d’une telle mesure.
Le professeur Papa Salif Sow est un expert en maladies infectieuses et tropicales. Il est également un référent international en gestion et réponse Covid-19. Sa conviction, c’est que le Sénégal doit faire comme la France et appliquer le pass sanitaire.
Dans une note parvenue hier à «L’AS», ce membre de l’Académie Nationale des Sciences et Techniques du Sénégal (ANSTS) a indiqué que dans les pays où il y a un stock suffisant de vaccins pour les populations, le pass sanitaire devient de plus en plus un document obligatoire pour pouvoir participer à certaines manifestations et fréquenter certains lieux publics (restaurants, grands magasins, salles de spectacle, salles de sport, entreprises).
Sur ce, souligne-t-il, ce pass sanitaire est délivré aux personnes qui sont complètement vaccinées. Fort de ce constat, il dit espérer que d’ici quelques mois, les vaccins Covid19 seront disponibles pour tous au Sénégal. A partir de ce moment, souligne-t-il, le pass sanitaire devrait être appliqué aussi dans notre pays pour protéger les populations. «En attendant d’atteindre les 70% de couverture vaccinale, il faudra continuer à bien porter correctement et fréquemment le masque (c’est à dire couvrant la bouche et le nez), limiter les déplacements non essentiels, interdire les rassemblements de masse avec forte promiscuité et enfin se désinfecter fréquemment les mains», a recommandé Pr Sow. Il ajoute qu’on a le droit de ne pas se vacciner, mais pas de mettre en danger la vie des autres personnes.
«PROFITER DES VACANCES CITOYENNES ORGANISEES CHAQUE ANNEE POUR SENSIBILISER LES POPULATIONS»
Toujours dans sa tribune parvenue à la rédaction, Monsieur Sow appelle à une mobilisation communautaire forte et des vacances citoyennes dynamiques en vue d’une appropriation de la vaccination Covid-19 par les populations. A ce jour, informe-t-il, 4,3 milliards de personnes dans le monde ont reçu au moins une dose du vaccin Covid-19. Au Sénégal, précise-t-il, la campagne de vaccination débutée depuis le 23 Février 2021 progresse, avec un total de 1.360.095 personnes vaccinées. «Rappelons que l’objectif visé, est de vacciner au moins 70%de Sénégalais âgés de plus de 18 ans pour atteindre une immunisation collective, c’est à dire une immunité de protection. Des efforts, autant qu’individuels que collectifs sont ainsi nécessaires pour accélérer la cadence de la vaccination et ainsi atteindre le plus grand nombre», souligne l’expert en maladies infectieuses et tropicales.
Mieux, Papa Salif Sowestime que la vaccination de masse réduit la probabilité de survenue de nouveaux variants par mutation du virus. Il plaide pour la formation et l’implication des relais communautaires pour une diffusion des bons messages et appropriation par les communautés. Il n’a pas manqué de proposer à ce que le gouvernement profite des vacances citoyennes organisées pour sensibiliser les populations. Il pense que pour cette année, on devrait retenir le thème de la vaccination Covid 19 pour cet évènement annuel.
Ainsi, souligne-t-il, il s’agira de former les jeunes et d’en faire des vecteurs et diffuseurs de messages d’incitation à la vaccination. De la même manière, indique le Pr Sow, il sera possible de protéger ces jeunes (filles et garçons) par la vaccination et les doter de masques de protection et de solutions hydro-alcooliques afin d’éviter toute contamination durant ces campagnes de sensibilisation sur toute l’étendue du territoire national. «Le ministère en charge de la Jeunesse devrait saisir cette opportunité pour apporter sa contribution et travailler en collaboration avec le ministère de la Sante et de l’Action Sociale», a soutenu le référent international en gestion et réponse Covid-19.
En plus des jeunes, affirme-t-il, les associations de femmes dans les quartiers devraient aussi participer à l’effort de communication et de sensibilisation sur l’importance de la vaccination Covid 19. « La contribution de ces associations féminines bien structurées sera, comme d’habitude, significative pour une appropriation par les populations. À terme, convaincre les populations d’aller se faire vacciner massivement pour freiner la propagation du virus dans nos communautés», a-t-il conclu.