Joal-Fadiouth (Mbour), 15 août (APS) - La ministre du Pétrole et des Energies Sophie Gladima a réaffirmé la volonté du gouvernement d’engager un dialogue ’’sincère et direct avec communautés locales", en vue d’amener les citoyens sénégalais et les parties prenantes à s’approprier les projets pétrogaziers.
Dans cette perspective, ce département ministériel a organisé un forum d’échange sur les défis environnementaux et sur le développement durable des projets pétro-gaziers, samedi, à Joal-Fadiouth, à l’intention des acteurs de la pêche.
Il fait suite à différents comités régionaux de développement (CRD) organisés par les gouverneurs dans les zones cible, a signalé la ministre du Pétrole et des Energies, à l’ouverture de la rencontre, en présence notamment de l’adjoint au préfet de Mbour, Amadou Kâ, du maire de Joal-Fadiouth, Boucar Diouf.
"Joal-Fadiouth constitue la zone la plus importante au niveau de la pêche artisanale et l’objectif c’était de rassurer les acteurs de la pêche. C’est vrai que c’est une activité qui fait peur mais ils ne doivent pas avoir peur (...)’’ de la perspective de l’exploitation pétrogazière.
Selon Mme Gladima, les pouvoirs publics sénégalais ont "une vision très clair" de l’exploitation pétrolière et ont donc "anticipé sur beaucoup de choses", Joal-Fadiouth étant une première étape pour démarrer une série de rencontres pour partager avec les acteurs de la pêche les informations disponibles sur les projets gaziers et pétroliers, plus particulièrement le gisement Sangomar.
Ce gisement "suscite, d’une part, un réel espoir pour les populations de la zone et de l’ensemble du pays et, d’autre part, des inquiétudes, surtout pour les communautés vivant dans la zone d’emprise du champ pétrolier", a-t-elle reconnu.
"Nous sommes venus (...) parler de l’exécution du projet, de son développement, des perspectives qu’il offre aux populations vivant dans cette zone d’emprise et à ’’ensemble du peuple sénégalais à qui appartiennent ces ressources, comme le stipule l’article 25 de notre Constitution", a déclaré Mme Gladima.
Le forum a également été l’occasion de "discuter du contenu local afin d’identifier les opportunités que ce projet offre en termes de création d’emplois, de profit à tirer de l’industrie pétrolière et gazière", a dit la ministre.
L’objectif du gouvernement est de "susciter l’appropriation, l’engagement et l’accompagnement des Sénégalais et des parties prenantes dans la gestion durable des projets pétroliers et gaziers", a-t-elle indiqué.
"Cette stratégie de communication repose sur le résultat d’un long processus d’études de la perception que le peuple sénégalais et les partenaires ont sur la gouvernance des ressources d’hydrocarbures. Elles ont permis d’identifier les besoins, les attentes, les craintes, mais également l’espoir suscité auprès des populations", a souligné la ministre.
A travers le forum de Joal-Fadiouth, a ajouté Sophie Gladima, "nous voulons donc installer un dialogue franc, sincère et direct avec les communautés locales, particulièrement avec les pêcheurs qui peuvent légitimement nourrir des inquiétudes quant à la poursuite de leurs activités dans la zone quand la phase d’exploitation va démarrer".
L’Etat et les compagnies concernées "sont en train de tout mettre en œuvre pour minorer et atténuer les impacts négatifs du projet sur la vie quotidienne des communautés et sur la biodiversité", a-t-elle insisté.
La ministre du Pétrole et des Energies note que dans cette optique, à travers le contenu local, "il faudrait travailler à une adaptation, une reconversion de certains métiers pour se conformer au nouvel environnement".
"Mais, pour mener à bien ce projet et les autres en cours de développement ou d’évaluation, il est nécessaire d’avoir l’engagement de toutes les parties prenantes, plus particulièrement, vous-communautés, aux côtés de l’Etat pour un essor économique durable et profitable à tous", a relevé Mme Gladima, avant de conclure : "Pour cela, nous avons besoin de développer un débat public utile, serein, apaisé et responsable sur les ressources pétrolières et gazières de notre pays".
Dakar, 15 août (APS) - La communauté chrétienne a célébré dimanche l’Assomption, en même temps que leurs coreligionnaires des autres pays qui commémorent à travers cette fête la montée de la Vierge Marie au ciel.
Cette fête commémorée tous les ans à une date fixe, en conformité avec la croyance chrétienne selon laquelle la Vierge Marie, mère de Jésus, est entrée directement dans la gloire de Dieu, au terme de sa vie terrestre.
A Dakar et dans les régions de l’intérieur du Sénégal, les fidèles chrétiens ont célébré à la fois la mort, la résurrection, l’entrée au paradis et le couronnement de la Vierge Marie, dans le respect des gestes barrières en raison du Covid-19, mais non sans enthousiasme.
Ils ont d’autant plus ardemment prié Marie qu’ils misent sur la mère du Christ pour que le Sénégal et le monde soient débarrassés de la maladie à coronavirus.
Selon l’abbé Gérard Diène, qui a prononcé l’homélie à la cathédrale de Dakar, c’est Jésus qui est glorifié à travers Marie, sa mère et celle de tous les hommes, selon la croyance chrétienne.
Aussi les chrétiens doivent-ils être "sensibles à toutes les fêtes" organisées en l’honneur de Marie, a indiqué l’abbé Diène en revenant sur le sens de la fête de l’Assomption.
"Marie prie pour nous comme elle a prié pour elle-même. En nous confiant à la prière, nous nous abandonnons à elle avec la volonté de Dieu, pour que cette volonté soit faite", a-t-il dit dans des propos rapportés par Radio Sénégal.
DAKAR VA RECEVOIR DE LONDRES 140 160 DOSES D’ASTRAZENECA
Dakar, 15 août (APS) - Le Sénégal va recevoir 140 160 doses de vaccin AstraZeneca via l’initiative Covax, en vue de contribuer à accélérer la campagne de vaccination dans le pays où le nombre total de cas de Covid-19 a augmenté de "plus de 70%" depuis mai dernier.
"La livraison de ces doses est prévue pour le 15 août 2021 et contribuera à accélérer le déploiement du vaccin dans tout le pays", le don du Royaume-Uni intervenant "à un moment critique dans la course du Sénégal à la vaccination de sa population", rapporte un communiqué reçu du Bureau de l’UNICEF pour le Sénégal.
Depuis fin mai 2021, le nombre total de cas de COVID-19 au Sénégal a augmenté de plus de 70 %. Au 13 août 2021, le pays avait enregistré un total de 69 576 cas de COVID-19, avec 1 554 décès.
"Il s’agira de la cinquième livraison de vaccins dans le pays dans le cadre de l’initiative COVAX, portant le nombre total de doses reçues via COVAX à 951 360", précise le communiqué.
Il rappelle que COVAX est une initiative mondiale, codirigée par la CEPI (Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies), l’alliance du vaccin Gavi et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), en partenariat avec l’UNICEF et l’Organisation panaméricaine de la Santé (PAHO).
Cette initiative vise à aider les gouvernements et les fabricants à garantir que les vaccins COVID-19 soient disponibles dans le monde entier pour les pays à revenu moyen et à faible revenu.
"Nous sommes ravis de recevoir ce cinquième lot de vaccins COVID-19 dans le cadre de l’initiative COVAX. Les efforts déployés par les autorités et leurs partenaires pour vacciner la population du Sénégal sont louables, mais l’accélération du déploiement du vaccin est freinée par l’approvisionnement limité en doses dans le pays", a déclaré Georges Gonzales, représentant adjoint de l’UNICEF au Sénégal, au nom des partenaires institutionnels de COVAX.
"Nous n’épargnerons aucun effort pour encourager la solidarité vaccinale et le partage des doses entre pays pour stopper la progression de la troisième vague du Sénégal, contribuant aux efforts mondiaux pour mettre fin à la pandémie", a-t-il ajouté dans des propos rapportés par le communiqué.
Selon le dernier bulletin épidémiologique publié dimanche par le ministère sénégalais de la Santé, le nombre de personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin au Sénégal à 1.105.420, le pays comptant au total 70.679 cas positifs de Covid-19.
"Malgré des progrès impressionnants dans sa campagne de vaccination, les efforts du Sénégal sont entravés par l’approvisionnement limité en doses dans le pays", souligne l’UNICEF dans son communiqué.
Le texte ajoute que ce don du Royaume-Uni devrait contribuer "à combler le déficit d’approvisionnement" du pays, mais "des doses supplémentaires sont nécessaires de toute urgence pour que le Sénégal puisse atteindre une plus grande partie de sa population pour vaincre le virus".
"Conformément aux objectifs mondiaux, signale le communiqué, le Sénégal vise à vacciner au moins 20 pour cent de sa population d’ici fin 2021 dans le cadre de l’initiative COVAX".
Aussi le pays doit-il "vacciner 2 millions de personnes supplémentaires pour atteindre cet objectif. Sans davantage d’efforts de partage de doses entre les pays, il sera incapable d’atteindre cette étape critique".
Theowen Gilmour, chargée d’affaires à l’ambassade du Royaume-Uni au Sénégal, a salué l’arrivée de ces nouvelles doses de vaccin AstraZeneca qui viendront "soutenir les progrès déjà réalisés dans le cadre du programme national de vaccination".
Elle précise que ces vaccins "font partie des 5 millions de doses d’AstraZeneca que le Royaume-Uni a données à COVAX, pour garantir que les vaccins parviennent aux pays qui en ont le plus besoin", dans le cadre de l’engagement de la partie britannique "à fournir 100 millions de vaccins au cours de la prochaine année".
UNE COLLISION ENTRE UN CAMION ET UN TAXI FAIT 4 MORTS À KAOLACK
Kaolack, 15 août (APS) - Quatre personnes ont été tuées dans une collision entre un taxi et un camion de transport, dimanche, à Kaolack (centre), a-t-on appris de source sécuritaire.
L’accident intervenu vers 14 heures à hauteur de l’espace ’’Cœur de ville’’ de Kaolack, sur la Route nationale, a également fait un blessé grave, indique la même source.
Le camion impliqué dans l’accident "a complétement chevauché le taxi", raconte-t-elle, précisant que quatre des cinq personnes qui se trouvaient dans le taxi "sont décédées sur le coup. La cinquième s’en est sortie avec des blessures".
Les corps des victimes ont été déposés à la morgue de Kaolack et le blessé a été évacué à l’hôpital.
Après ce drame, des jeunes de Kaolack sont sortis pour manifester leur mécontentement relativement à la fréquence des accidents dans lesquels ces camions sont impliqués.
La police s’est déployée depuis pour ramener l’ordre.
LES TALIBANS ENTRENT DANS KABOUL, LE PRÉSIDENT AFGHAN FUIT LE PAYS
Ashraf Ghani, a quitté le pays alors que les talibans ont fait leur entrée dans Kaboul. L’agence Reuters précise que M. Ghani, élu en 2014, se serait rendu au Tadjikistan voisin
Le président d’Afghanistan, Ashraf Ghani, a quitté le pays alors que les talibans ont fait leur entrée dans Kaboul, la capitale.
L’information a été confirmée à l’agence Associated Press par deux responsables afghans qui ont requis l’anonymat.
L’agence Reuters précise que M. Ghani, élu en 2014, se serait rendu au Tadjikistan voisin.
Les combattants talibans sont entrés dans Kaboul dimanche et ont demandé la reddition inconditionnelle du gouvernement central, selon des responsables.
Le gouvernement afghan, aux abois, espérait quant à lui une administration intérimaire, mais ses options sont désormais limitées.
Dans une déroute stupéfiante, les talibans se sont emparés de la quasi-totalité de l'Afghanistan en un peu plus d'une semaine, malgré les milliards de dollars dépensés par les États-Unis et l'OTAN depuis près de deux décennies pour renforcer les forces de sécurité afghanes. Quelques jours auparavant, une évaluation militaire américaine estimait qu'il faudrait un mois avant que la capitale ne subisse la pression des insurgés.
Les États-Unis ont fait évacuer le personnel de son ambassade, l'Allemagne a fermé la sienne et d’autres pays occidentaux devraient faire de même.
Pour sa part, la Russie a dit travailler pour la tenue d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.
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COMPRENDRE LE FONCTIONNEMENT DU COUS
Alioune Badara Ly lève le voile sur le voile sur la structure en charge de la gestion des épidémies au Sénégal dans le contexte du Coronavirus, au micro de Baye Omar Guèye sur Sud FM
Alioune Badara Ly lève le voile sur le voile sur la structure en charge de la gestion des épidémies au Sénégal dans le contexte du Coronavirus, au micro de Baye Omar Guèye sur Sud FM.
TRAFIC SEXUEL ET MENDICITÉ, DAKAR ÉPINGLÉ PAR LES ÉTATS-UNIS
Dans un rapport publié début juillet, Washington évoque la complicité de diplomates étrangers dans le trafic d’êtres humains au Sénégal, et dresse un bilan mitigé des efforts sénégalais pour endiguer les crimes de travail forcé
Jeune Afrique |
Marième Soumaré |
Publication 15/08/2021
Le Sénégal en fait-il suffisamment pour protéger les victimes de traite d’êtres humains et de trafic sexuel ? Le bureau du département d’État américain chargé de la surveillance et de la lutte contre le trafic de personnes a rendu public un rapport évaluant les mesures prises par les autorités pour contrer le phénomène. « Le gouvernement ne remplit pas totalement les standards minimaux en matière d’éradication du trafic », établit le document, qui évoque néanmoins « les efforts significatifs » faits par le Sénégal.
La majeure partie des cas recensés correspondent en réalité à l’exploitation des jeunes dans de prétendus daaras, où les enfants et jeunes hommes sont maltraités et forcés à mendier, sans recevoir une formation et instruction religieuse suffisante. Un problème adressé depuis 2005 par une loi qui peine encore à être appliquée, et par un programme national visant à retirer les jeunes des rues, dont la phase trois a été déployée en 2020.
Une loi peu appliquée
Le département d’État enjoint toutefois Dakar de renforcer le cadre juridique et de réguler les daaras. « Le gouvernement n’a pas enquêté ou poursuivi les trafiquants qui forcent les enfants à mendier, en dépit de la loi de 2005, et n’a pas pris d’actions contre les autorités qui ont refusé de mener l’enquête sur ces cas », déplore le rapport, qui évoque de « faibles efforts pour identifier les responsables d’abus ».
La loi de 2005 prévoit pourtant 5 à 10 ans de prison et une amende pour le trafic sexuel et le trafic d’êtres humain, et des peines de 2 à 5 ans pour les crimes de mendicité forcée, avec des amendes maximales de 500 000 F CFA.
Au cours de l’année, le gouvernement a rapporté au moins 14 enquêtes liées à des trafics, a poursuivi 19 trafiquants présumés, 12 personnes ont été condamnées, mais aucune pour mendicité forcée.
Dans une enquête conjointe de 2019 des organisations Plateforme pour la promotion et la protection des droits humains et Human rights watch, des chercheurs évaluaient pourtant à 16 le nombre d’enfants talibés morts entre 2017 et 2018 « des suites de passages à tabac, d’actes de négligence ou d’une mise en danger par certains maîtres coraniques dans leurs écoles ».
« Quand les autorités ont identifié des cas potentiels de mendicité forcée, ils ont souvent édicté des amendes administratives contre les suspects, au lieu de mener des enquêtes criminelles et de poursuivre les personnes mises en cause, en partie à cause de la pression publique, liée à l’influence des maîtres coraniques dans la société », fait valoir le rapport.
Professeur de sociologie et d’anthropologie au Gabon, l’auteur d’« Afrodystopie » analyse la rencontre des croyances animistes et des valeurs capitalistes
Le Monde Afrique |
Laurence Caramel |
Publication 15/08/2021
Joseph Tonda est professeur de sociologie et d’anthropologie à l’université Omar-Bongo de Libreville, au Gabon. Il observe, sonde et écoute depuis longtemps ces sociétés d’Afrique centrale dont il est lui-même issu. Soixante ans après les indépendances, elles restent pour la plupart soumises à la loi de despotes et le quotidien continue, pour une majorité de leurs citoyens, d’y rimer avec pauvreté et frustrations.
L’histoire, avec le passé de la traite négrière ou de l’époque coloniale, et l’économie, avec les rapports toujours actuels d’exploitation et de dépendance, sont le plus souvent convoquées pour éclairer les causes profondes de ces trajectoires dans l’impasse. Dans son nouvel essai paru en mai, Afrodystopie, la vie dans le rêve d’autrui*, Joseph Tonda propose une autre porte d’entrée en mettant au centre de son analyse le rôle de la vie psychique des individus, façonnée par la rencontre des croyances animistes avec le capitalisme.
Dans ce syncrétisme, l’argent figure au rang de valeur suprême, faisant le lit de ce que l’auteur nomme « l’afrodystopie ». Autrement dit : le malheur africain. Nous l’avons rencontré à Libreville.
Vous accordez une place importante aux rêves des « maris de nuit ». De quoi s’agit-il ?
Je suis parti d’une réalité : au Gabon comme au Congo, il existe depuis une vingtaine d’années la diffusion auprès du public, par les églises pentecôtistes ou du réveil, d’un phénomène très ancien que la population appelle « les maris de nuit ». Ce sont des entités rêvées qui ont des rapports sexuels avec des hommes ou des femmes pendant leur sommeil. Elles procurent une extrême jouissance à celles et ceux qu’elles visitent et l’expérience est si physique et puissante que dans le même temps, elle les transforme dans la vie réelle en « zombies ».
Ces personnes ne sont plus capables de travailler, ni de maintenir des relations stables dans leur vie professionnelle, familiale, amoureuse. Elles ont du mal à concrétiser leurs aspirations, y compris avoir des enfants. Cette « chose » qui les habite rend leur quotidien très difficile à vivre. Une relation d’esclavage s’installe. Leur corps ne leur appartient plus, mais elles sont incapables de résister à son emprise et donc de s’en libérer.