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19 juin 2025
GUY MARIUS VIOLENTÉ, FRAPP ACCUSE LE MAIRE MAGUETTE SENE
Dans un communiqué, Frapp fait savoir que 3 personnes au moins dont Guy Marius Sagna «ont été violentées par les partisans de Maguette Sène, maire de Malicounda, avec la complicité de la gendarmerie»
La vidéo est devenue virale sur les réseaux sociaux. On y aperçoit Guy Marius chassé par des individus qui l’invitent fermement à quitter la commune de Malicounda, d’autres lui lancent de la poussière jusqu’à souiller sa chemise. La réunion entre le mouvement Frapp France Dégage et des populations a été dispersée par des «nervis du maire de Malicounda», d’après les accusations de Guy Marius Sagna et ses camarades.
Dans un communiqué, Frapp fait savoir que 3 personnes au moins dont Guy Marius Sagna «ont été violentées par les partisans de Maguette Sène, maire de Malicounda, avec la complicité de la gendarmerie». Le mouvement Frapp était invité par les populations hier pour faire une visite au niveau des surfaces foncières, objet de litiges dans cette commune dirigée par le responsable Apr et directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud). «Après la gendarmerie, c’est le maire de Malicounda, Maguette Sène, qui se mobilise pour empêcher la réunion des populations avec Frapp. Maguette Sène est accusé de délinquance foncière par les populations. En menaçant de ses foudres ceux qui pourraient mettre leur salle à notre disposition, il montre ainsi qu’il a des choses à cacher.»
REACTION DE MAGUETTE SENE, MAIRE DE MALICOUNDA : «JE NE CONNAIS PAS LES AGRESSEURS DE GUY MARIUS SAGNA»
«Ce sont des accusations infondées et totalement fausses. Je suis à Dakar et les faits se sont passés à Nianing. Il faut chercher ce que Guy Marius Sagna est allé faire là-bas. J’ai vu sur Facebook des affiches comme quoi Guy Marius Sagna devait se rendre à Nianing pour une question de spoliation foncière dont le maire de Malicounda serait l’auteur. Ce qui est complètement faux parce que les 18 ha dont on parle n’appartiennent pas à la commune mais aux Services des eaux et forêts qui ont signé une convention avec la commune de Malicounda et en contrepartie, la mairie devait leur donner 7 ha ailleurs. Nous n’avons pas encore trouvé de consensus avec les Services des eaux et forêts. Comment peut-on vendre une terre dont on n’est pas encore propriétaire ? Les gens ont invité Guy Marius Sagna sur la base d’allégations fausses. S’il m’avait appelé, je lui aurais donné tous les documents nécessaires concernant ce dossier. Ainsi, il ne serait pas autant irresponsable pour se rendre dans un endroit où les accusations ne reposent sur rien du tout. Je ne connais pas les agresseurs de Guy Marius Sagna.»
BANDA DIOP TRAINÉ EN JUSTICE
Le maire de la commune de Patte d’Oie est au cœur d’une procédure judiciaire. La vice-présidente de la commission sociale l’accuse d’avoir imité sa signature dans le but de sortir des sous de la perception
Le maire de la commune de Patte d’Oie fait l’objet d’une plainte pour faux, usage de faux, abus de confiance et escroquerie. En effet, la plaignante, une conseillère municipale, par ailleurs, vice-présidente de la commission sociale de la mairie de Patte d’Oie reproche à Banda Diop d’avoir imité sa signature pour pomper des fonds à hauteur de 28 millions FCFA des caisses de la municipalité.
Le maire de la commune de Patte d’Oie est au cœur d’une procédure judiciaire. Il lui est reproché une gestion opaque et partisane de la caisse de la mairie. La vice-présidente de la commission sociale l’accuse d’avoir imité sa signature dans le but de sortir des sous de la perception.
La conseillère municipale Farimata Dieng a décidé donc de poursuivre le maire Banda Diop pour faux, usage de faux, abus de confiance et escroquerie auprès du procureur de la République. Ce, dans le but d’éviter toute mésaventure et démêlée avec la Justice. Dans sa plainte, elle explique que c’est le rapporteur qui doit signer tout document de la commission sociale. Mais pour sortir des fonds, le maire a mis son nom en lieu et place du rapporteur habilité.
Puis, il a imité sa signature afin de retirer la somme de 28 millions FCFA de la perception municipale. «Je me demande pourquoi on m’a désignée comme rapporteur et on a signé à ma place. Dès que j’ai su qu’il a signé à ma place, j’ai porté plainte devant le parquet, le 22 avril dernier, pour faux et usage de faux et imitation de signature», explique la concernée. Il faut rappeler que cette affaire de détournement de fonds présumé date de 2019.Il s’agit d’une aide débloquée dans le but d’appuyer les populations durant la fête de Tabaski. C’est ainsi que le conseil municipal a voté 24 millions FCFA dans le but de les distribuer aux mandataires. Mais, c’est par la suite que le maire a débloqué 28 millions FCFA supplémentaires. C’est ainsi qu’il a convoqué une autre session pour une autorisation de 28 millions supplémentaires FCFA pour soutenir les indigents dans le cadre des préparatifs de la fête de Tabaski. Sauf que, lors de cette session, la fête de Tabaski était dépassée de deux mois. Ce qui avait éveillé des soupçons de détournement de fonds de la part de certains conseillers municipaux.
Par conséquent, sa demande d’autorisation supplémentaire a été rejetée. Car le conseil municipal avait estimé que cette demande s’apparentait à une régularisation après utilisation des fonds. A souligner que le rapport de la commission accompagne les autres documents annexes dans le cadre des aides ou des secours faits aux indulgents. Et ces rapports doivent être signés par la présidente et le rapporteur. En effet, c’est la commission qui discute du montant à allouer. Mais il faut préciser que ce montant ne doit pas dépasser celui inscrit dans le budget.
Et c’est ce rapport qui est signé par le président de la commission et le rapporteur, et les autres documents annexes normaux, qui permettent au Maire de pouvoir exécuter. « Il a falsifié les signatures contenues dans le rapport de la commission puisqu’on ne lui a donné l’autorisation que sur les 24 millions. Jusqu’à présent, on ne nous a pas remis le rapport de la commission sur l’autorisation des 28 millions supplémentaires. Et cela fait déjà un an que nous attendons ce rapport», souffle un conseiller municipal qui a requis l’anonymat. «L’As» a tenté à plusieurs reprises de joindre le maire Banda Diop pour recueillir sa version, mais ces tentatives se sont révélées vaines
CICODEV ET LEGS/AFRICA PROPOSENT DES GARDE-FOUS
«Haro sur les conflits fonciers !» Tel est l’intitulé de la tribune signée Amadou Kanouté et Elimane Kane. Ils affirment qu’en l’état actuel de la législation foncière, aucun texte ne permet l’établissement de titre foncier sur les terres arables
L’affaire «Ndingler-Sédima» est en train de prendre une autre tournure avec un réel risque d’affrontements. Loin d’abdiquer, l’homme d’affaires Babacar Ngom manœuvre et use de tous ses moyens pour disposer pleinement des terres qui lui ont été affectées dans la zone. Ce qui n’est pas du goût de certaines organisations de la société civile. CICODEV et Legs/Africa estiment ainsi qu’il est difficilement concevable qu’un investisseur se prévale d’un titre foncier sur les terres communautaires.
«Haro sur les conflits fonciers !» Tel est l’intitulé de la tribune signée Amadou Kanouté et Elimane Kane, respectivement, Directeur Exécutif CICODEV et Président de LEGS/Africa. Ils affirment qu’en l’état actuel de la législation foncière, aucun texte ne permet l’établissement de titre foncier sur les terres arables des communautés. Si l’Etat, disent-ils, seul investi du pouvoir d’immatriculation, doit recourir à ce procédé, il ne doit le faire que pour des raisons d’utilité publique légalement constatée et après concertation ou information avec les populations locales. Dans cette même lancée et tenant compte de la lettre et de l’esprit de la loi portant Domaine national, CICODEV et LEGS/Africa soutiennent qu’il est difficilement concevable qu’un investisseur, fût-il national, se prévale d’un titre foncier sur les terres communautaires. A les en croire, ce n’est pas pour rien d’ailleurs que le Chef de l’Etat a fait savoir, lors de son face-à-face avec la presse le 31 décembre dernier, qu’il a instruit « le ministre des Finances et du Budget d’engager des réformes afin qu’il ne soit plus possible d’octroyer des titres fonciers sur les terres arables».
Au demeurant, soulignent-ils, les procédures foncières doivent évoluer au plan étatique. Par exemple, note-t-on, en ce qui concerne la mobilisation des assiettes foncières des terres agricoles, sources principales des problèmes, il y a des efforts à faire. Selon CICODEV et LEGS/Africa, la procédure de l’Etat reste dans une perspective très juridique, ne permettant pas ainsi de résoudre totalement les problèmes soulevés par la question foncière qui sont également d’ordre socio-économique, cultuel et culturel. «Si on ne met pas en avant le processus social d’intégration des populations, on va vers plus de contestations qui peuvent être sources de violences/violations. L’Etat doitinstaurer un véritable processus participatif avec les communautés », expliquent-ils dans le communiqué parvenu à «L’AS».
RECOMMANDATIONS POUR ASSURER LA PLEINE JOUISSANCE DES COMMUNAUTES, DE LEURS DROITS FONCIERS
Cela étant, ils estiment qu’au regard du contexte actuel, il est urgent pour l’Etat de prendre des mesures pour assurer la pleine jouissance des communautés, de leurs droits fonciers dans la paix et la quiétude. Pour CICODEV et LEGS Africa, ces mesures sont similaires à celles formulées durant leur panel organisé le 6 mars dernier sur les droits humains. Ainsi, ils recommandent dans un premier temps l’institutionnalisation d’un contrôle citoyen à tous les niveaux de la gouvernance foncière au Sénégal pour garantir la participation effective des populations. Ensuite, ajoutent-ils, ils exigent l’adoption d’un arrêté ministériel interdisant l’octroi d’un titre foncier sur les terres arables des communautés locales, en application de l’instruction présidentielle du 31 décembre 2020. En plus, en ce qui concerne les baux agricoles en milieu périurbain, ils pensent qu’il faut développer des mécanismes et des clauses de retour à la terre des producteurs/utilisateurs légitimes de la terre.
Aussi, CICODEV et LEGS/Africa plaident pour l’adoption de mécanismes juridiques spécifiques protégeant les défenseurs des droits fonciers pour leur permettre de faire leur travail en toute quiétude. Enfin, ils pensent qu’il faut remettre à jour la question de la réforme foncière dans sa globalité en ressortant le document de politique foncière. Cela permettra, selon eux, d’aller vers des solutions concertées, des solutions consensuelles entre les familles d’acteurs, à l’effet d’asseoir une gouvernance foncière porteuse d’un développement socio-économique dans un cadre de paix qui profite à tous.
UN REGAIN DE CONFLITS FONCIERS DANS LE PAYS, L’ETAT SOMME DE REAGIR
Auparavant, il a été fait état des nombreuses violations des droits humains des communautés locales sur leurs ressources foncières. Selon CICODEV et LEGS/Africa, ces violations, qui découlent d’une faible concertation ou consultation avec les communautés locales, dénotent d’un manque total de transparence sur les dépossessions foncières en milieu rural. D’où le foisonnement des conflits fonciers notés ces derniers jours, précisent-ils. Or, ajoutent-ils, le foncier permet à 70% de la population du pays de satisfaire leurs besoins essentiels que sont le logement, la nourriture, la mobilité, l’accès à la santé par les plantes médicinales, etc. «Il est donc facile d’imaginer l’impact que la dépossession d’un lopin de terre peut avoir en termes de dignité sur les communautés victimes», laissent-ils entendre. C’est fort de cette réalité que CICODEV et LEGS Africa constatent pour le regretter un regain de conflits fonciers dans le pays. De Ndengler à Dougar, en passant par Njael ou encore Diembéring, les communautés sont sur le pied de guerre pour la préservation de leurs patrimoines fonciers contre des investisseurs privés, des Elus, l’Etat, des promoteurs immobiliers.
CICODEV et LEGS Africa déplorent ces nombreux conflits qui ont abouti à des cas de démolition de maisons que les communautés ont mis des années à construire ; des violences physiques exercées sur la population et ayant entraîné des blessures graves du côté des communautés. «Nous condamnons cette violence protéiforme et appelons l’Etat du Sénégal, détenteur de la force publique, à la retenue et lui rappelons surtout son devoir constitutionnel d’assurer la paix et la sécurité, la protection des citoyens sénégalais en application de la Constitution, des traités et conventions internationaux sur les droits humains dont il est signataire», lit-on en définitive dans le communiqué parvenu à «L’AS».
«LA DECISION DE LA COUR DE JUSTICE DE LA CEDEAO EST UNE ERREUR MONUMENTALE»
C’est une méconnaissance du système de parrainage sénégalais ; c’est en ces termes que Me Moussa Bocar Thiam a qualifié la demande de suppression de la loi sur le parrainage dans un délai de six mois, formulée par la Cour de justice de la CEDEAO.
La décision de la Cour de justice de la Cedeao demandant au Sénégal de supprimer la loi sur le parrainage dans un délai de six mois continue de susciter des commentaires. Invité hier de l’émission «Rfm Matin», l'Agent Judiciaire de l’Etat (AJE), Me Moussa Bocar Thiam, a qualifié la demande de la Cour d’erreur de droit monumentale, mais aussi d’une méconnaissance du système de parrainage sénégalais.
C’est une méconnaissance du système de parrainage sénégalais ; c’est en ces termes que Me Moussa Bocar Thiam a qualifié la demande de suppression de la loi sur le parrainage dans un délai de six mois, formulée par la Cour de justice de la CEDEAO.
A en croire l'agent judiciaire de l’Etat(AJE), cette décision ne repose sur aucun argument juridique. « Ce genre de décision doit être réformé. On va essayer de voir une possibilité de révision. Je pense que c’est une erreur de droit monumentale. Même la cour n’est pas à l’aise », soutient le maire de Ourossogui. Il estime d’ailleurs que cette décision est tout à fait contraire aux recommandations issues du système autonome indépendant du fichier électoral. « Le rapport de l’audit du fichier, dans les recommandations, n’a pas demandé l’annulation du parrainage. Dans la recommandation 14, il a été préconisé son réaménagement en choisissant des parrainages citoyens, ou des députés, ou des conseils municipaux. Cela est donc contraire à la décision de la Cour. De plus, les sénégalais sont tous pour le maintien du système du fait que c’est un filtre nécessaire permettant d’éviter des candidatures fantaisistes », ajoute le socialiste.
Interpellé sur l’affaire fiscale de 120 milliards qui oppose l’État et l’entreprise Barrick Gold qui a saisi la Chambre de Commerce internationale (CCI) de Paris pour arbitrage de son contentieux avec l’administration fiscale du Sénégal, l'agent judiciaire de l’Etat(AJE) rassure que les meilleurs cabinets d’avocats seront choisis pour défendre le Sénégal. « C’est une procédure initiée par la société Barrick Gold pour s’opposer à ce paiement, mais dans tous les cas de figure, les intérêts de l’Etat seront préservés et défendus avec toute l’énergie nécessaire. A l’évidence, nous allons choisir les meilleurs avocats pour assurer les intérêts de l’Etat », souligne l’avocat.
«NOUS AVONS PLUS DE 140 à 150 éDIFICES PUBLICS SACCAGéS à TRAVERS LE PAYS»
S’agissant des indemnisations annoncées par le président de la République aux victimes des dernières manifestations survenues dans l’affaire de viol opposant le leader de Pastef Ousmane Sonko à la masseuse Adji Sarr, Me Moussa Bocar Thiam soutient que l’Etat est toujours dans la phase de l’évaluation. Selon l'agent judiciaire de l’Etat (AJE), l’Etat du Sénégal est l’un des premières victimes de ces dernières émeutes. « Les dégâts ont été importants. Nous avons plus de 140 à 150 édifices publics saccagés à travers le pays. Nous sommes en train de voir au niveau du ministère, à travers des experts, pour trouver comment indemniser toutes les victimes de ces malheureux évènements », rassure l'agent judiciaire de l’Etat (AJE).
RISQUE DE DISPARITION DE L’ARBRE QUI FAISAIT LE CHARME DE THIÈS
«Le caïlcédrat est le plus bel arbre, le plus grand, le plus majestueux des régions à longue saison sèche sahélo-soudano-guinéenne. Il domine de beaucoup les autres arbres
Le caïlcédrat, «Khaya Senegalensis» en wolof, qui se confond avec l’histoire de la ville de Thiès et qui lui a donné tout son charme, est malheureusement en voie de disparition. En 2003 déjà, il ne restait que 3188 arbres vivants dans la cité du rail et depuis lors, les agressions se sont multipliées, allant de l’élagage à l’abattage pur et simple. C’est ainsi que des voix se sont élevées, à l’image de celle de «Y en a marre» section de Thiès, pour dénoncer cette situation et demander l’arrêt immédiat de ce massacre.
«Le caïlcédrat est le plus bel arbre, le plus grand, le plus majestueux des régions à longue saison sèche sahélo-soudano-guinéenne. Il domine de beaucoup les autres arbres. Selon la profondeur et l’humidité du sol, c’est un arbre à fut rectiligne, libre sur une dizaine de mètres et plus, terminé par une cime pyramidale, puissamment charpentée, très développée, qui s’élève à 25 - 30 mètres.
En sa qualité de plus bel arbre des pays soudano-guinéens, il est très souvent planté comme arbres d’avenues ». Cette description du caïlcédrat, « Khaya Senegalensis » en wolof, est du Colonel des Eaux et Forêts à la retraite, Abdourahmane Samoura. Ainsi, cet arbre emblématique de la cité du rail, un patrimoine important dans la préservation de son écosystème, se trouve dans toutes les grandes artères de la ville et les bases militaires. Mais malheureusement, suite à des agressions permanentes exercées par l’homme, cette espèce qui a jadis fait le charme de la cité, est en voie de disparition.
Les caïlcédrats ont été plantés à Thiès depuis 1933, en tenant compte des contraintes climatiques et pédologiques. Arbre d’une grande utilité, avec le caractère très ombrageux qu’il donne aux artères, le caïlcédrat a été souvent choisi comme arbre parrain des campagnes nationales de reboisement comme en 1995, 1996, 2014 et 2015. Le recensement des Caïlcédrats de la commune de Thiès effectué en 2003 par le service forestier de Thiès faisait état de 3188 arbres vivants. Mais pour le Colonel Samoura, «la situation est tout autre aujourd’hui. Le caïlcédrat est gravement menacée par diverses agressions d’origine anthropique (abattage, élagage abusif et écorçage illicites).
D’autres déperditions sont régulièrement enregistrées du fait de la vieillesse des sujets et de l’absence d’un programme de traitement sylvicole approprié ». Et pour lui, aucun motif ne justifie aujourd’hui cette forte agression exercée sur ces caïlcédrats légendaires qui constituent un patrimoine écologique et culturel de notre ville. Des voix ont commencé à s’élever à Thiès pour plaider la préservation de ce patrimoine. C’est le cas de «Y en a marre» section Thiès qui a fustigé énergiquement cette situation. Après un point de presse pour mieux se faire entendre, les «Y en a marristes» ont tenu un point de presse devant le service régional des eaux et forêts, pour dénoncer ce massacre et interpeller le maître des lieux, sur la nécessité de mettre un terme à la délivrance des permis d’abattage.
Selon Bassirou Diop, coordonnateur du mouvement «Y en a marre» section locale de Thiès, il est constaté un mouvement d’abattage clandestin de khaya et les arbres sont en train de tomber un à un dans la ville. «A ce rythme, cette espèce historique risque de disparaître à jamais à Thiès. Et pourtant, il s’agit d’un patrimoine qui constitue même son identité. C’est pourquoi, nous avons observé un sit-in devant le service régional des eaux et forêts, pour dire stop à ce désastre», renseigne-t-il. Il annonce que la dynamique mise en branle pour préserver ce patrimoine compte recenser tous les caïlcédrats à Thiès et procéder à leur dénomination. A l’en croire, des partenariats sont en train d’être scellés avec des organisations non gouvernementales (ONG) pour atteindre cet objectif. «La vieillesse des arbres ne saurait justifier un tel massacre. Il faut aller vers un encadrement et un plan de remplacement», propose Bassirou Diop.
DAOUDA NDIOGOU, CHEF SECTEUR EAUX ET FORETS DE THIES «L’ABATTAGE ET L’ELAGAGE REPONDENT A UNE PROCEDURE BIEN PRECISE»
Chef du secteur des Eaux et Forêts de Thiès, commandant Daouda Ndiogou souligne que l’abattage ou l’élagage d’un caïlcédrat suit une procédure bien précise. Il faut d’abord formuler une demande, la déposer au niveau de la mairie qui l’impute ensuite au service des Eaux et Forêts. Ce service dépêche ensuite des agents sur le terrain, pour voir la véracité des motifs évoqués sur la demande. Il s’agit de vérifier si réellement l’arbre constitue un danger. «C’est sur cette base qu’un avis est donné. S’il est avéré qu’il y a un danger, l’avis est favorable et dans le cas contraire, c’est le rejet pur et simple», explique le commandant Ndiogou. Il révèle qu’au cours de cette année 2021, le service des eaux et forêts a reçu 99 demandes d’élagage ou d’abattage dont 22 avis favorables. Ceux-ci concerne 10 abattages et 12 élagages. «Chaque fois qu’une autorisation d’abattage ou d’élagage est donnée, l’objectif est de protéger l’être humain, qui constitue l’alpha et l’oméga de la gestion durable des ressources.
Des autorisations tous azimuts ne sont jamais données, mais pour des objectifs bien déterminés. A titre d’exemple, en 2019, un drame est survenu à Thiès. La chute d’un caïlcédrat déraciné peut provoquer un drame comme le cas de 2019. Pour éviter de telles tragédies, le Service prend toutes les dispositions idoines», signale-til. Par ailleurs, il estime que peuplement de « Khaya » est vieillissant. D’où la nécessité de le reconstituer. C’est à cet effet qu’un vaste programme a été mis en place pour reboiser l’ensemble de la ville de Thiès. Ce programme est axé sur la production de 40.000 arbres. «Et la mise en œuvre va se faire en synergie avec les collectivités territoriales et les différents partenaires, notamment le mouvement «Thiès en marche» et de l’ensemble de la population, dans une approche inclusive et participative». D’ailleurs, un concept accompagne ce programme. Il s’agit d’«une concession, un arbre» qui consiste à planter des arbres dans chaque concession, chaque quartier, en vue de restaurer cet écosystème qui est le « khaya senegalensis».
Le Commandant du secteur annonce qu’il y a déjà un reboisement compensatoire à l’école de la cité Ballabey, à l’avenue El Hadji Malick Sy, car pour pérenniser une plantation, il faut nécessairement restaurer.
«98% DES CHANTIERS DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR SERONT LIVRES CETTE ANNEE»
Cheikh Modou Bamba Fall, directeur de la construction au Mesri, fait le point de l’état d’avancement des chantiers au niveau de l’Ucad
Dans le cadre des décisions du président de la République, lors du conseil sur l’enseignement supérieur, il est question de doubler la capacité de l’enseignement supérieur sur le plan pédagogique comme sur le plan social. Compte tenu de l’ensemble de ces projets, le directeur de la construction a fait une visite hier pour constater l’état d’avancement des chantiers au niveau de l’Ucad. A l’issue de cette visite, le directeur de la construction annonce que 98% des chantiers de l’enseignement supérieur seront livrés cette année.
Des laboratoires sont en construction au niveau des facultés de sciences, des lettres et de l’Ecole supérieure polytechnique (Esp) pour améliorer les conditions d’études des étudiants. Par la même occasion, des salles de classe au niveau de la Faculté des Sciences et de la Faculté des Lettres sont aussi en construction ainsi qu’une clinique au sein du campus. En visite pour constater de visu l’état d’avancement de ces travaux, le directeur de la construction indique que le taux d’avancement de ces travaux pour les laboratoires conjoints à l’Esp, l’entreprise s’est engagée à livrer les chantiers dans 15 jours. «Et par rapport aux laboratoires de la Faculté des Lettres, l’entreprise s’est engagée dans un délai de 1 mois et demi. Par rapport aux salles de classe de la Faculté des Sciences, l’entreprise va les livrer dans 15 jours. Et pour ce qui est de la clinique, elle sera livrée dans 45 jours», annonce-t-il.
Selon lui, cette clinique est d’une superficie de 10 mille m2 de surface bâtie. C’est sur R+4 et 4 blocs. «Donc ce sera un hôpital moderne. Ainsi par rapport aux équipements de ce projet de clinique, les besoins sont estimés à 3 milliards. Parce qu’elle comporte des blocs opératoires, des services de réanimation, des services d’urgence, une maternité, des salles d’hospitalisation, un cabinet dentaire et autres. Tous ces équipements demandent un investissement lourd que notre budget ne peut pas couvrir», regrette-til.
A en croire Cheikh Modou Bamba Fall, compte tenu de l’extension qu’on est en train de faire dans l’ensemble des universités du Sénégal, «le président de la République a déclenché un autre projet que le ministre de l’Enseignement supérieur est en train de mettre en œuvre. Sur ce, il y a un projet qui est en train d’être déroulé pour équiper l’ensemble des universités du Sénégal, y compris cette clinique».
En outre, des manquements ont été notés pour livrer ces chantiers qui avaient été entamés depuis Mary Teuw Niane. «Par rapport aux lenteurs des chantiers de laboratoires de la faculté des sciences, on avait des entreprises qui étaient défaillantes. C’est pourquoi quand le nouveau ministre est venu, on a fait l’état des lieux ; on s’est rendu compte que les délais étaient largement dépassés», affirme-til.
Poursuivant son propos, il ajoute qu’une bonne partie de ces chantiers ont été retirés à des entreprises. «Finalement on a trouvé d’autres entreprises pour terminer ces travaux. Et je peux dire que 98% des chantiers de l’enseignement supérieur seront livrés cette année», promet-il.
LE FRN DECHIRE LES CONCLUSIONS DES AUDITEURS
L’opposition sénégalaise ou plutôt celle regroupée au sein du Front démocratique et sociale de résistance nationale (FRN) reste toujours sur sa faim, après l’audit du fichier électoral effectué par des experts indépendants.
Après avoir relevé des observations et certaines questions concernant le rapport provisoire de la Mission d’audit du fichier électoral(MAFE), l’opposition regroupée autour du Front démocratique de résistance nationale (FRN) a estimé que les nombreuses recommandations formulée par les enquêteurs ne sont pas conforment à la conclusion d’un «fichier fiable». Par conséquent, le Parti démocratique sénégalais (Pds) et ses alliés du FRN rejettent les conclusions des experts.
L’opposition sénégalaise ou plutôt celle regroupée au sein du Front démocratique et sociale de résistance nationale (FRN) reste toujours sur sa faim, après l’audit du fichier électoral effectué par des experts indépendants. Dans une note parvenue à la rédaction, le Pds et ses alliés du FRN ont purement et simplement rejeté les conclusions des auditeurs qui, malgré certaines erreurs, en ont déduit que «le fichier est fiable».
Pour assoir les raisons de leur refus de s’approprier les travaux des experts indépendants, le FRN a fait cas de certaines observations et questions posées aux enquêteurs sans réponses. Tout d’abord, l’opposition dit n’avoir pas obtenu de réponse sur la conformité des demandes de changement de lieu de vote, au niveau national, représentant 8,5%, soit 515.645 électeurs, par rapport à l’article L36 du code électoral. Alors que dans les recommandations, les auditeurs demandent «expressément que la délivrance des certificats de résidence soit retirée aux Maires».
Reprochant, par ailleurs les enquêteurs d’avoir rencontré essentiellement les Préfets et Sous-préfets, contrairement à l’article L65 qui exige la confrontation avec les comités électoraux où il y a les acteurs politiques, pour un audit sur pièce et sur place, le FRN estime que l’audit a été quelque part dévoyé. «Les auditeurs n’ont pas fait le travail de comparaison entre le nombre d’inscrits sur les listes électorales communales et le potentiel de la population en âge de voter», a déploré le FRN. Poursuivant son observation, le FRN se demande «Comment expliquer les chiffres différents du fichier général après la refonte partielle de 2016/2017 entre la CENA, l’audit de 2018 et cette MAFE de 2021 ? Et cela ne donne-t-il pas raison aux Sénégalais qui parlaient de trois fichiers ?».
L’opposition informe qu’en réalité «le nombre d’électeurs du fichier électoral qui a servi aux élections législatives de2017est différent selon la MAFE 2018, la CENA et MAFE 2021». A savoir MAFE 2018, au 30/07/2017 (6 219 251 électeurs), rapport CENA2017à l’Election législative de 2017 (6 219 446 électeurs) et enfin MAFE2021 (6318367 électeurs inscrits lors de la refonte partielle). Pis, le coordonnateur du FRN, Matar Sourang et ses camarades de l’opposition indiquent toujours que concernant le fichier général, le rapport provisoire renseigne que lors de la dernière révision exceptionnelle de 2018, il s’élève à 6 683 198 électeurs.
Suffisant pour eux de se demander «comment expliquez-vous, que 400 548 électeurs avec données électorales dans la période 25 février 2019 et 25 février 2021, alors qu’il n’y a pas eu de révisions sur les listes depuis 2018 ?» Concernant l’évaluation du système de parrainage, le FRN reproche aux auditeurs d’avoir simplement étudié les dispositions des articles L57 et L116 du Code électoral qui expliquent la procédure du parrainage. A leur avis, «les auditeurs n’ont pas pu vérifier comment le système de parrainage a été mis en œuvre à l’élection présidentielle de 2019 par le Conseil Constitutionnel, parce que ce dernier a refusé de les recevoir : il n’a même pas répondu à leur lettre de saisine tout au début de la mission d’audit».
Autant de manquements et questions sans réponses qui ont poussé les camarades d’Abdoulaye Wade à jeter à la poubelle les travaux des auditeurs. Ils ont, par ailleurs, réitéré leurs exigences de la tenue des élections locales en 2021, celles législatives en 2022, en enfin celle présidentielle en 2024, sur la base d’un fichier fiable et l‘application de tous les accords consensuels issus de la commission politique du Dialogue National.
LE SENEGAL PRET À RELEVER A UN DOUBLE DÉFI
Initialement prévu au Maroc, le Sénégal va finalement accueillir du 18 au 25 mai prochains à Dakar-Arena de Diamniadio, le congrès de l’union africaine et la 42ème édition des championnats d’Afrique de judo seniors
Initialement prévu au Maroc, le Sénégal va finalement accueillir du 18 au 25 mai prochains à Dakar-Arena de Diamniadio, le congrès de l’union africaine et la 42ème édition des championnats d’Afrique de judo seniors. A quelques jours de ce rendez-vous continental, la Fédération Sénégalaise de Judo et des Disciplines Associés (FSJDA) a profité du point de presse, organisé hier, mercredi 5 mai à la salle d’Amara Dabo, pour décliner l'ambition de réussir le pari de l'organisation
Dix ans après les dernières joutes, le Sénégal a de nouveau été désigné pour abriter la 42e édition des championnats d'Afrique de Judo senior et du congrès électif de l'instance continentale. L'union africaine de Judo a porté son choix sur le Sénégal suite au désistement du Maroc à cause de la pandémie Covid-19 mais aussi du rôle du pays de Teranga dans la lutte contre la pandémie. D’après le président de la FSJDA, Babacar Makhtar Wade qui faisait face à la presse, «le défi du Sénégal est grand». Sur ce, en tant qu'organisateur, il compte sur l’aide du ministère des Sport et du comité national sportif et olympique (CNOSS).
LE SENEGAL VEUT FAIRE LE PLEIN DE MEDAILLES
"Le Sénégal aura le budget nécessaire estimé à 80 millions de FCFA pour réussir le pari de l’organisation. Autre défi, le Sénégal va essayer, avec Mbagnick Ndiaye, double champion d’Afrique et ses coéquipiers de gagner le maximum de médailles possible. Le directeur des équipes nationales chargé de la préparation des athlètes en vue du championnat et des jeux olympiques donné l’état actuel de ses protégés", indique-t-il. "On est en regroupement au stade Léopold Sedar Senghor depuis un bon moment en vue de préparer les championnats d’Afrique qui étaient prévus au Maroc mais aussi des jeux olympiques. Les athlètes s’entraînent trois fois par jour et sont déterminés à franchir un palier important lors du championnat d’Afrique. Actuellement, on est 21 mais au finish, seuls 18 athlètes vont être retenus pour représenter le pays“, souligne le président Wade, président de la FSJDA. Toutefois, la Fédération a pris tous les dispositifs nécessaires pour réussir le pari de l'organisation qui attend le Sénégal dans moins de deux semaines. “On veut quand même que notre équipe nationale fasse un résultat meilleur que les autres années passées et l’objectif est de réussir le pari d’organisation et de pouvoir aussi gagner le maximum de médailles possible. L’événement se tenant à Dakar-Arena. On a pensé qu’il était plus simple de loger les délégations à Saly vu les embouteillages à Dakar. Dès à présent tous les réservations ont été faites, on a également calé avec nos prestataires chauffeurs et tout est en place“, informe-t-il. Le patron du judo sénégalais se veut toutefois confiant et précise que les pays vont répondre à l’appel continental en vue des enjeux que cette 42ème édition du championnat d’Afrique édition. Il faut rappeler que cette compétition regroupe sont couplés au congrès électif de l’union africaine de judo.
238 ATHLETES ET UNE QUARANTAINE DE PAYS ATTENDUS
"Tous les pays veulent participer à l’élection parce que c’est un enjeu. Aujourd’hui, les candidats sont en train de battre campagne pour que les gens votent pour eux. Il y aura au moins 40 pays qui vont participer à cette compétition doublement. Donc, il y actuellement 238 athlètes qui sont officiellement inscrits pour participer à la ce championnat“, relève-t-il. La fédération sénégalaise de judo compte tenir tous les dispositifs sanitaires nécessaires contre la pandémie de Covid-19. “L’aspect sanitaire est pris en compte parce qu’on est obligés d’appliquer le protocole de la fédération internationale de Judo. Déjà toutes délégations qui arrivent à partir de l’aéroport, sont acheminées à l’hôtel officiel où tout le monde est dépisté. Une fois le dépistage, on le met en quarantaine en attendant les résultats. On n’a pas trop le choix parce que le judo est un sport de contact et on ne peut pas prendre le risque de mélanger tous les athlètes à 6 semaines de la compétition. Dakar-Arena est très grand. C’est au moins un aspect sur lequel on est sûrs. Le public, n’aura pas de souci et on pourra respecter correctement les distanciations qui s’imposent“, renseigne le président Babacar Makhtar Wade.
Abdoulaye BARRY (Stagiaire)
CES LIMITES QUI FRAGILISENT LE RESPECT DES DECISIONS DE LA CJ/CEDEAO
La juridiction n’aurait pas les compétences pour contraindre les Etats à faire appliquer les décisions qu’elle rend
La cour de la Cour de justice de la Cedeao a pris une décision remettant cause le système de parrainage instauré lors des dernières élections en demandant à l’Etat du Sénégal de revoir cette réforme. Seulement, cette juridiction n’aurait pas les compétences pour contraindre les Etats à faire appliquer les décisions qu’elle rend.
Une décision de la cour de justice invalidant le parrainage a été annoncée ces derniers jours. Elle n’est qu’une suite à des décisions antérieurement prises par cette même Cour et qui n’ont jamais été respectées. La Cour de justice de la Cedeao a eu à prendre des décisions dans les dossiers judiciaires au Sénégal comme dans les affaires Karim Wade et de l’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall. Des recommandations ont été formulées aux autorités sénégalaises sans qu’elles ne soient respectées.
Lors d’une conférence de presse tenue à Dakar, le 23 juin dernier, le président de ladite cour, Edward Asante, avait manifesté ses inquiétudes liées ce non-respect des décisions rendues par les Etats qui sont des membres de la Cour de justice de la Cedeao dont le Sénégal. Bien que les arrêts de cette Cour aient force obligatoire pour les Etats membres, les Institutions, les personnes physiques et morales, le niveau de conformité ou d’exécution des arrêts de la Cour est inquiétant», avait regretté le président de ladite Cour.
Mieux, a-t-il ajouté, «le protocole relatif à la Cour, tel qu’amendé, impose aux Etats membres l’obligation d’exécuter les décisions de la Cour conformément aux Règles de procédures civiles des Etats membres concernés».
La limite à ce que les décisions de la Cour de justice soient respectées est qu’elle n’a pas le pouvoir d’exécuter ses propres décisions, d’où son incapacité d’aider les parties à cet égard». La cour de la justice de la Cedeao regrette pour l’instant que seuls 5 pays parmi les 15 Etats de la Cedeao, ont une autorité en charge de veiller à l’exécution des décisions, comme requis par la juridiction. Le non-respect des décisions ne renforce pas la Cour qui, pour l’instant, n’a pas les moyens de changer la donne. La seule issue pour inverser la tendance selon Edward Asante est de modifier les textes qui fondent la juridiction.
Le non-respect des décisions fait qu’il n’est donc pas opportun pour les citoyens de recourir à la cour de justice. Tout en demandant aux Etats d’avoir la volonté politique d’appliquer les décisions de l’instance juridique, Edward Asante indique qu’ils «continueront de faire appel respectueusement aux Etats membres pour résoudre cette question, le plus vite possible, afin de renforcer la confiance en la Cour».
PAR Jacques Diriclet
MACRON SOUTIENT LE COUP D'ÉTAT MILITAIRE AU TCHAD, LE PEUPLE VEUT LA DÉMOCRATIE, LA SOUVERAINETÉ ET LA PAIX
Le chaos est grandissant dans toute la région. L'intervention militaire de l'impérialisme, français au premier chef, et de ses alliés n'apporte pas et n'apportera pas la « paix et la sécurité » aux peuples
La mort d'Idriss Déby, au pouvoir depuis 30 ans, selon la version officielle lors d'un affrontement avec les rebelles du Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (FACT), a déclenché un séisme politique. Une partie de l'armée a mis en place un « Conseil Militaire de Transition » présidé par le fils d'Idriss Déby. Des généraux se sont prononcés contre cette solution.
Le rejet populaire est majoritaire. La coalition Wakit Tamma (coordination des actions citoyennes) qui regroupe de nombreuses organisations de défense des droits de l'homme et des syndicats, avec qui nous avons pris contact, cherche à organiser la résistance : « Nous refusons le fait accompli et dénions à la junte militaire la légitimité politique de gérer le pays pour cause de prise de pouvoir par la force, contraire au droit national et aux engagements africains et internationaux du Tchad. » (déclaration du 24 avril).
Soutien de Macron à la dictature militaire
Emmanuel Macron s'est personnellement déplacé aux obsèques d'Idriss Déby pour exprimer avec les quatre autres pays du G5 Sahel (Mali, Burkina Faso, Mauritanie, Niger) leur « unité de vue » et leur « soutien commun au processus de transition civilo-militaire pour la stabilité de la région ».
Le Tchad fournit 40% des troupes du G5 Sahel, et c'est dans ce pays qu'est basé l'état-major de l'opération Barkhane et l'aviation française.
Mahamat Idriss Déby, chef des renseignements militaires, désormais à la tête de la junte, a dissous l'Assemblée nationale (pourtant aux ordres) pour nommer personnellement les membres d'un futur conseil législatif et promulguer lui-même les lois... C'est à ce système dictatorial qu'E. Macron, au nom de la « stabilité » apporte tout son soutien.
Les Etats-Unis tout comme l'Union européenne se sont bien gardés de condamner le coup d'État. L'Union africaine ne l'a pas fait non plus, se contentant de souhaiter le retour à l'ordre constitutionnel...
Selon la coalition Wakit Tamma « La France par la voix de son président s'est placée aux antipodes des préoccupations des citoyennes et citoyens. Elle a au contraire soutenu un coup de force et a même offert les services de ses troupes en cas de menace des rebelles tchadiens. » Elle « constate que la France tente de compenser la légitimité nationale qui manque à la junte militaire pour cause de prise de pouvoir par la force par une légitimité internationale qu'elle lui offre. »
Un système mis en place par la France
C'est la France de Mitterrand qui est allée chercher Idriss Déby en 1990, lorsqu'elle a décidé de se débarrasser de l'encombrant Hissene Habré. Celui-ci est aujourd'hui condamné à perpétuité pour crimes contre l'humanité. Déby était son chef d'état-major. Il n'a jamais été inquiété pour aucun crime...
C'est un système dictatorial et clanique qui a été mis en place, reposant sur la division communautaire, une minorité - les zaghawa - concentrant entre leurs mains les postes de pouvoir, notamment dans l'armée.
Ce système favorise aussi les rébellions armées, comme celle menée actuellement par le Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (FACT). Le régime a tenu grâce aux bombes larguées par l'aviation française sur les rebelles. Les résultats officiels des élections présidentielles venaient d'être proclamés, et donnaient Déby vainqueur à près de 80% pour effectuer un sixième mandat... Mais la réalité est tout autre que cet apparent plébiscite : les élections ont été massivement boycottées par le peuple tchadien, qui à l'inverse du gouvernement français, ne voulait pas d'un nouveau mandat et ne veut plus du système politique mis en place il y a plus de 30 ans, que le coup d'Etat prétend perpétuer.
Au Tchad, malgré l'exploitation de pétrole dont les fruits servent à équiper l'armée, plus de 42 % de la population vit avec moins de 2 dollars par jour... Ni le régime, ni la France n'en ont cure. La crise politique touche largement tous les pays de la région, où le gouffre entre gouvernants et gouvernés est béant tandis que les conditions de vie de la population s'aggravent : le Tchad est un maillon de la chaîne, et tous les yeux dans la région sont braqués sur le pays inquiets de voit dans quel sens la balance va pencher.
« Donner une chance à l'alternance politique et à la paix » C'est ce que veut la coalition Wakit Tamma qui appelle ainsi à un « dialogue national inclusif » dans sa déclaration du 24 avril. Macron a déclaré à N'Djaména que « la France ne laissera jamais personne, ni aujourd'hui, ni demain, remettre en cause la stabilité et l'intégrité du Tchad ».
Cette déclaration a été largement perçue comme une menace dirigée contre le peuple tchadien et son droit de définir lui-même son avenir, ses institutions, son gouvernement. « Stabilité » : il n'y aurait donc pas d'autre choix que la dictature militaire ?
Le chaos est grandissant dans toute la région. L'intervention militaire de l'impérialisme, français au premier chef, et de ses alliés n'apporte pas et n'apportera pas la « paix et la sécurité » aux peuples. La lutte contre le terrorisme est un prétexte. Elle n'a pour fin que de les maintenir sous tutelle, tout en pillant les richesses.
« Les tchadiens doivent et sont capables de parvenir à une paix des braves si les intérêts coloniaux de la France sont mis de côté. Nous refusons à la France toute légitimité d'intervention dans ce processus par manque évident de confiance », a déclaré Wakit Tamma qui appelle à la mobilisation populaire dans la rue.
Le combat pour la souveraineté est juste, et c'est la condition de la paix et de la démocratie.
Article paru le 5 mai dans le journal Informations ouvrières