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19 juin 2025
QUAND LA DECLASSIFICATION DEVIENT UN IMPERATIF
Il se pose la question de la nécessité de déclassifier les rapports des organes de contrôle notamment ceux de l’Inspection Générale d’Etat pour une gestion transparente des ressources
Des irrégularités sont tout le temps constatées dans la gestion des entités ou institutions de la République par les organes de contrôle de l’Etat dans leurs rapports. Ils sont donc nombreux, les directeurs généraux, les maires et les ministres à être épinglés. Toutefois, il n’y a presque pas de poursuites contre les proches du pouvoir contrairement aux opposants dont certains ont eu à être condamnés par la justice. Ce qui pose la question de la nécessité de déclassifier les rapports des organes de contrôle notamment ceux de l’Inspection Générale d’Etat pour une gestion transparente des ressources.
Deux déclarations ont marqué le régime du Président de la République, Macky Sall concernant l’absence de poursuites judiciaires contre certains responsables politiques épinglés par les organes de contrôle de l’Etat tels que l’Inspection Générale d’Etat (IGE), l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP), l’Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC) ou encore la Cour des Comptes dans leurs rapports qui lui sont remis régulièrement. Le première est relative à la traque des biens mal acquis : «Il n’y a pas d’acharnement, sur qui que ce soit. Vous seriez surpris par le nombre de dossiers auxquels je n’ai pas donné suite».
La deuxième prononcée lors de son «Grand Entretien» avec la presse le 31 décembre dernier est : «Le Procureur peut être dans un dilemme qui peut l’amener à demander l’avis du ministre s’il doit arrêter ou non cette personne. Et le ministre remonte l’information au président de la République. Si le Président estime que l’arrestation de cette personne peut conduire à un désastre, il pourrait amener à étudier d’autres conditions à appliquer à cette personne pour régler son cas». Par ces propos, Macky Sall avoue avoir gardé sous le coude des rapports des organes de contrôle pour soustraire des responsables politiques proches du pouvoir ou des «transhumants» accusés de mal gouvernance, de détournements de fonds ou de mauvaises passations de marchés de toutes poursuites judiciaires.
Pis, ces «délinquants financiers» sont parfois mêmes promus à des postes de responsabilités encore plus hautes. Toutefois, il n’hésite pas à mettre en branle la machine judiciaire quand il s’agit d’opposants politiques épinglés par les rapports. C’est le cas de l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall condamné suite à un rapport de l’IGE relatif à la caisse d’avance de la municipalité et le responsable libéral, Karim Wade condamné par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) pour fautes de gestion, quand il était aux affaires. C’est pourquoi d’ailleurs les souteneurs et autres inconditionnels de l’ancien maire de Dakar maintiennent, à tort où à raison, que c’est son choix politique qui serait la cause de ses démêlés judiciaires et continuent de demander la déclassification du rapport de l’Inspection Générale d’Etat.
Selon eux, l’IGE n’a jamais demandé de poursuivre Khalifa Sall. Concernant la gestion des responsables du régime d’Abdoulaye Wade, le rapport du FESMAN organisé en 2010 avait fait l’objet de recommandations mais aucune suite n’a été donnée à cela. Pour cause, selon Macky Sall, « il ne pouvait pas admettre que l’on envoie en prison en même temps Sindiély Wade et Karim Wade ». Aujourd’hui, les rapports sont exploités à la seule volonté de l’autorité publique qui décide souverainement de leur sort. Le traitement réservé aux adversaires politiques semble différent à celui réservé aux proches du pouvoir tels que Cheikh Oumar Anne, Siré Dia, Cheikh Kanté, entre autres, épinglés par les rapports des organes de contrôle de l’Etat. Ce qui favorise la mal gouvernance, l’opacité, l’absence de transparence ou encore de laxisme dans la gestion des entités et institutions de la République. D’où la nécessité de déclassifier les rapports des organes de contrôle notamment ceux de l’IGE, selon certains, pour mettre fin à la «démarche incohérente à la politique de bonne gouvernance». Cela permettra ainsi de lutter contre l’impunité, favoriser la transparence dans la gestion mais aussi cesser l’utilisation de ces rapports à des fins politiques et politiciennes, comme le soutiennent certaines personnes. Sans oublier le droit à l’information des populations sur la gestion des biens publics d’autant plus qu’il est constitutionnalisé au Sénégal.
TROIS QUESTIONS A SENGHANE SENGHOR, CHARGE DES AFFAIRES JURIDIQUES ET DE LA PROTECTION A LA RADDHO :«Il est temps que tous les rapports soient partagés avec le Parlement, la société civile, la presse et même certains partenaires»
Quelle est la nécessité de déclassifier les rapports des organes de contrôle de l’Etat?
Lorsqu’on parle de nécessité de déclassifier les rapports des organes de contrôle, il faut penser principalement à l’Inspection Générale d’Etat dont les rapports sont exclusivement destinés au Chef de l’Etat, «qui en fait ce qu’il veut». Cette exclusivité que la loi organise au profit de l’autorité suprême est devenue très discutable. Elle semble avoir été utilisée récemment dans un procès expéditif, non équitable pour abattre un adversaire politique. Dans l’affaire dite Khalifa Sall, le contrôle effectué par l’IGE a servi de base de poursuites sans que l’opinion n’ait à disposition tous les arguments alors que la déclassification nous aurait permis de comparer les résultats issus des différentes administrations contrôlées et de mieux apprécier la justesse des poursuites judiciaires engagées contre le maire Khalifa Sall et ses collaborateurs.
Une telle déclassification participe-t-elle à renforcer la lutte contre l’impunité et la mal gouvernance ?
Au Sénégal, c’est le Préambule de la Constitution de 2001, modifiée, qui affirme l’attachement à la transparence dans la conduite et la gestion des affaires publiques ainsi qu’au principe de bonne gouvernance. Cette logique d’ouverture doit se retrouver dans le fonctionnement des organes de contrôle car les avancées démocratiques doivent davantage favoriser une meilleure information des citoyens. La déclassification des rapports produits par l’IGE est un moyen d’accès à l’information de qualité pour les citoyens. Dans la procédure dirigée contre Khalifa Sall et les autres, le Procureur a visé le rapport de l’IGE qui reste jusqu’à ce jour secret. En bonne logique, et pour plus de transparence et d’équité, le Président de la République devait déclassifier le rapport pour permettre à l’opinion d’y voir plus clair et d’apprécier les autres gestions contrôlées dans le même rapport. Je précise que dans l’affaire des chantiers de Thiès, le Président Abdoulaye Wade avait, par décret n°2005- 671 en date du 22 juillet 2005, déclassifié les rapports n°02-2005 et n°14-2005, de l’Inspection Générale d’Etat.
D’aucuns pensent que le Chef de l’Etat utilise les rapports des organes de contrôle à des fins politiques. Qu’est-ce que vous en pensez?
Au Sénégal, le Président de la République est chef de parti et décide librement du sort à réserver à certains rapports. En outre, il peut influencer par des décisions la suite à donner à des rapports de contrôle. Ainsi, il accable ou absout les ordonnateurs de dépenses en fonction de ses intérêts politiques. Le président WADE a largement utilisé les résultats obtenus à la suite des contrôles menés dans la gestion des Socialistes pour faire transhumer beaucoup d’entre eux au point de dégarnir leurs rangs. Son successeur, le Président Macky Sall est dans la même logique d’utilisation des rapports à des fins politiques. L’OFNAC semblait être une avancée majeure mais reste inefficace en matière de sanctions du fait de l’inertie du Procureur qui dépend de l’Exécutif. Mais faut-il continuer à faire fonctionner des organes de contrôle qui peuvent être neutralisés par la simple volonté du chef de l’Exécutif qui décide seul du sort à réserver à leurs conclusions et recommandations ? A notre humble avis, les aspirations démocratiques, la nécessité de transparence et le besoin d’efficacité interpellent le Président de la République et l’obligent à engager des réformes. Il est temps que tous les rapports soient partagés avec le Parlement, la société civile, la presse et même certains partenaires. Enfin, si nous avons la volonté de combattre les fléaux liés à la délinquance économique, l’autorité doit impérativement arrêter d’utiliser les organes de contrôle de manière partisane pour neutraliser des adversaires politiques.
texte collectif
LE MONSTRE SOUS D’AUTRES FORMATS
L’émergence d’un État de droit au Sénégal ne saurait s’accommoder des violations de la liberté de la presse. Oeuvrons pour une presse économiquement viable. Sauvegardons les conditions pour une presse libre et indépendante, gage de pluralisme politique
Le Sénégal célèbre ce 3 mai, avec l’ensemble des pays du monde, la journée internationale de la liberté de la presse. C’est l’occasion, pour les acteurs des médias sénégalais, réunis au sein de la Coordination des Associations de Presse (CAP), de faire l’état des lieux en matière de liberté de la presse au Sénégal. Malheureusement, beaucoup d’atteintes à la liberté de presse ont eu lieu au Sénégal ces derniers temps, notamment au mois de mars 2021, lors des évènements de l’affaire Ousmane Sonko - Adji Sarr. En quelques jours, les menaces, les attaques, violences exacerbées et atteintes à l’endroit des journalistes, techniciens et maisons de presse se sont enchainées et se sont présentées sous différentes formes.
Le Préfet de Dakar a donné l’ordre aux forces de défense et de sécurité de charger les journalistes et techniciens des médias, qui couvraient le cortège du député Ousmane Sonko, en route pour répondre à une convocation du juge d’instruction. Cet acte de violence physique, ordonné par une autorité administrative à l’encontre de journalistes et techniciens des médias, est une grave atteinte à la liberté de presse, en voulant empêcher aux journalistes de faire leur travail. De la même manière, la presse a été interdite d’accès à l’Assemblée nationale pour la couverture de la session parlementaire sur la levée de l’immunité du député Ousmane Sonko. C’est là aussi une violation flagrante de la liberté de la presse, quand les débats de la représentation nationale se font à l’insu des citoyens qu’ils sont censés représenter.
Le summum des violations de la liberté de la presse a été atteint avec la décision illégale du CNRA de couper le signal des télévisions privées Sen-TV et Walf-TV, alors que la procédure prévue en la matière n’a pas été respectée. L’organe de régulation de l’audiovisuel a violé les textes qui le régissent, qui encadrent et organisent l’exercice du métier de journalisme au Sénégal. Ce terrible mois de mars pour la liberté de la presse a aussi vu des menaces proférées contre des journalistes, des destructions de matériels des femmes et hommes des médias, des saccages des maisons de presse. Le monde des médias a vécu des jours sombres avec un monstre qui s’est démultiplié et s’est présenté sous plusieurs pour intimider, museler tout un secteur.
Toutes ces violations de la liberté de la presse se font en toute impunité sans qu’aucune enquête ne soit jamais diligentée, encore moins des poursuites ou la traduction de ces fossoyeurs de la démocratie devant les tribunaux. A l’exception des nervis qui ont attaqué et vandalisé les locaux du journal «Les Échos» le 3 août 2020 qui sont actuellement dans les liens de la détention. Cette situation de la liberté de la presse n’honore pas notre pays et cela représente une grave et forte menace pour notre démocratie. Elle va encore, malheureusement, impactée fortement la position du Sénégal dans le prochain classement de Reporters Sans Frontière (RSF). Déjà dans l’édition 2020, notre pays a perdu deux places en chutant de la 49e place. Par ailleurs, c’est tout le sens du sit-in que nous organisons en guise d’alertes, en cette journée internationale de la liberté de la presse.
L’émergence d’un État de droit au Sénégal ne saurait s’accommoder des violations de la liberté de la presse. Nous, acteurs des médias, nous en appelons à tous les Sénégalais, pour préserver une presse libre et indépendante, dans le strict respect de la loi. Une presse libre et indépendante est le garant d’une stabilité politique et sociale qui a toujours prévalu au Sénégal. C’est cette presse libre et indépendante qui nous a valu deux alternances politiques en 2000 et 2012. Autant les atteintes à la liberté de la presse sont une menace pour la démocratie sénégalaise, autant la crise économique et sociale aigüe en est une autre. C’est pourquoi nous lançons un appel au président de la République pour l’adoption de tous les textes d’application du Code de la presse, sans lesquels les conditions d’une presse économiquement viable ne sont pas assurées. Plusieurs lois essentielles ne sont toujours pas adoptées sur : la publicité ; le nouvel organe de régulation défini par le Code de la presse, la Haute Autorité de Régulation de la Communication audiovisuelle (HARCA) ; le financement de l’audiovisuel public ; loi sur l’accès à l’information… Préservons la liberté de la presse. Créons les conditions d’une presse économiquement viable. Sauvegardons les conditions pour une presse libre et indépendante, gage de pluralisme politique.
C’EST LE SYSTÈME DE PARRAINAGE À LA SÉNÉGALAISE QUI EST INVALIDÉ
Dans un entretien accordé au journal « Enquête », Dr Abdourahmane Diouf, juriste international apporte des éclairages sur la décision rendue par la Cour de Justice de la CEDEAO demandant à l’Etat du Sénégal de supprimer la loi sur le parrainage.
Dans un entretien accordé au journal « Enquête », Dr Abdourahmane Diouf, juriste international apporte des éclairages sur la décision rendue par la Cour de Justice de la CEDEAO demandant à l’Etat du Sénégal de supprimer la loi sur le parrainage. Selon lui, la Cour s’est prononcée sur des questions de forme et de fond qui lui avaient été posées. Les réponses ne sont pas équivoques et peuvent donner satisfaction aux deux parties en fonction de la spécificité de la question soulevée. « On a contesté une loi devant la cour. Elle s’est prononcée pour la suppression d’un système. Le principe du parrainage n’est donc pas contesté par la Cour. C’est le système de parrainage à la sénégalaise qui est invalidé », a fait savoir Dr Abdourahmane Diouf. Poursuivant, il ajoute : « corriger les imperfections de ce système pourrait permettre au Sénégal de maintenir le principe du parrainage, en restant conforme à la décision de la Cour ».
D’après lui, pour la clarté du débat, il est important de savoir que la Cour ne s’autosaisit pas. Ses décisions sont exécutoires. Elle statue sur la base d’une saisine effective, en l’occurrence ici celle de l’Union sociale libérale. Suite à cette saisine, la Cour s’est d’abord prononcée sur un certain nombre de préalables avant d’aller dans le fond du dossier.
LES RÉPONSES DE MACKY SALL AUX SYNDICALISTES EN EXERGUE
Dakar, 3 mai (APS) – Les réponses données par Macky Sall aux revendications exprimées par les syndicats de travailleurs à l’occasion de la Fête internationale du travail dominent l’édition des quotidiens de ce lundi.
La presse s’est surtout intéressée au refus du président de la République de satisfaire certaines revendications : la baisse de la fiscalité sur les revenus, la réduction des prix de l’eau et de l’électricité, celle des tarifs de l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio et le relèvement de l’âge de la retraite à 65 ans.
Le journal EnQuête juge le président de la République ‘’intransigeant’’ avec les syndicats. ‘’Les centrales syndicales ont remis (…) leurs cahiers de doléances au président de la République. Elles ont réclamé (…) l’allongement de l’âge de la retraite, la baisse de la fiscalité sur les revenus et celle des tarifs de l’autoroute à péage (…) Mais le président de la République a été ferme dans ses réponses et a jugé inopportunes certaines mesures’’, résume EnQuête.
Le même journal se réjouit par ailleurs de la volonté exprimée par Macky Sall de mettre de l’ordre dans l’usage des réseaux sociaux. Pour y arriver, ‘’seule l’intervention intelligente, avisée et ferme de la puissance publique pourra tuer le mal dans l’œuf et préserver nos dignités individuelles qui ont aussi valeur de liberté’’, commente-t-il.
Le journal Tribune s’est intéressé au refus du chef de l’Etat de s’atteler à la satisfaction de certaines revendications des syndicats. ‘’Macky Sall s’énerve, s’énerve et s’énerve !’’ écrit le journal en réponse à cette sentence du chef de l’Etat : ‘’Si vous ne voulez pas payer le péage, il y a une route alternative…’’
‘’C’est un langage musclé que le chef de l’Etat a tenu aux syndicalistes’’, affirme WalfQuotidien, L’Observateur estimant pour sa part qu’‘’avec tact et précision, le président de la République a apporté des réponses claires aux mille et une revendications des représentants des travailleurs.’’
Le Quotidien met en exergue la réponse du chef de l’Etat aux syndicalistes qui réclament la retraite à l’âge de 65 ans : ‘’On ne peut pas continuer à gérer des seniors alors qu’il y a des jeunes qui frappent à la porte.’’
‘’Macky Sall sert un mets chaud aux syndicats’’, écrit L’As.
Le Soleil s’est surtout intéressé à la promesse faite par le chef de l’Etat de faire du social une de ses ‘’priorités’’. ‘’Il a réitéré sa disponibilité à (…) préserver [les] emplois existants à [en créer] d’autres’’, rapporte Le Soleil.
Plusieurs journaux, dont Sud Quotidien, publient le même éditorial à l’occasion de la célébration, ce 3 mai, de la Journée internationale de la liberté de la presse. Le texte dénonce plusieurs atteintes à la liberté d’informer et le recul du Sénégal (de deux places) au classement établi par Reporters sans frontières sur la liberté de la presse dans le monde.
C’est pour mettre en garde les autorités contre les atteintes à la liberté d’expression que les organisations de presse organisent un sit-in, ce lundi, devant le siège du ministère de la Culture et de la Communication, précise l’éditorial.
‘’Préservons la liberté de la presse. Créons les conditions d’une presse économiquement viable. Sauvegardons les conditions d’une presse libre et indépendante, gage de pluralisme politique’’, lit-on dans le texte paru dans plusieurs journaux.
‘’Au-delà des slogans et des prises de position, nous souhaitons qu’à l’issue de [ce sit-in] les choses commencent à bouger dans le bon sens, pour que le métier de journaliste soit encore considéré avec fierté’’, écrit Le Quotidien.
Un policier sème la panique à Thiès
Une scène pour le moins surréaliste s’est produite au quartier Mbour 3 de Thiès ce samedi, juste après la rupture du jeûne. En effet, un policier y a semé la panique en tirant deux coups de feu. Tout est parti d’une altercation qu’il a eue avec un des jeunes qui distribuent gratuitement le «ndogu» au bord de la route. Les esprits se sont échauffés, note notre source, et le policier est parti mais pour revenir quelques minutes après avec son arme.Il n’a pas hésité à tirer, provoquant une débandade. Mais des jeunes lui ont opposé une résistance malgré son arme. C’est ainsi qu’il a passé un sale quart d’heure entre leurs mains et au finish, son arme a disparu. C’est la police qui est venue le chercher dans la maison où il a été sécurisé par d’autres jeunes du quartier. D’ailleurs, notre source révèle que la gendarmerie a également fait une descente sur les lieux pour aller à la recherche de l’arme. C’est dire que le policier tireur risque gros.
Le député et l’emploi des jeunes à Touba Toul
«La majorité des jeunes qui manifestaient à Dakar sont du monde rural qu’ils ont quitté temporairement pour aller à la quête de travail dans la capitale. C’est parce que tout simplement, ils n’ont pas les bonnes informations concernant toutes les opportunités mises à disposition par le Président Macky Sall, dans le cadre de la prise en charge de l’emploi des jeunes. » C’est l’avis de Fatou Sène député à l’Assemblée Nationale. C’est pourquoi elle a pris l’initiative de rassembler les jeunes, les femmes de la commune de Touba Toul, devant des experts de la Délégation Générale à l’entrepreneuriatRapide des femmes et des jeunes (DER), qui a déjà injecté 38 millions de Fcfa à Touba Toul, pour financer 170 personnes, notamment dans le commerce, l’élevage et l’agriculture, mais aussi de l’Agence Nationale pour l’Emploi des Jeunes (ANPEJ) et de l’Agence Nationale de la Maison de l’Outil (ANAMO). C’était pour les besoins d’une formation afin de créer les conditions qui puissent leur permettre de saisir toutes les opportunités d’emplois portées par les programmes du gouvernement en la matière.
Bourses en master
Le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche a fait machine arrière sur les nouvelles modalités d’attribution de bourses en master. Cette décision des autorités avait suscité une levée de boucliers chez les étudiants, surtout ceux de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. La coordination des étudiants de Saint-Louis, en mouvement d’humeur, a décidé samedi de suspendre la grève. Le président de la séance de la coordination des étudiants de Saint-Louis, Sambarou Kandé, informe ses camarades que désormais, la bourse sera octroyée à tout étudiant sélectionné en master sur la base de critères académiques et remplissant les conditions d’attribution de bourses.
Arnaque à l’UVS
La direction l’Université virtuelle du Sénégal (UVS) alerte les étudiants sur des tentatives d’arnaque. Dans un communiqué parvenu à «L’As», l’Université virtuelle du Sénégal (UVS) indique des individus mal intentionnés se font passer pour les services de l’Université à travers les réseaux sociaux pour proposer la remise d’outils de travail (ordinateurs et clés de connexion) moyennant le paiement de frais sur un compte de mobile money. La direction de l’Uvs précise qu’il s’agit d’une fausse information qui n’émane pas de ses services. Ainsi l’institution met-elle en garde tous les étudiants et particulièrement ceux de la promotion 8 contre ces agissements, car les outils de travail que l’UVS met à leur disposition par le biais du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, ont toujours été gratuits.
Abdoul Mbaye
L’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye pense que le chef de l’Etat n’a pas encore compris que le péage en autoroute n’est pas le choix de la qualité mais rémunère un investissement privé qui propose un gain de temps. Selon lui, l’Etat normal continue de devoir des routes bien construites et bien entretenues aux usagers. Hélas ! regrette Abdoul Mbaye, les routes avec des trous mettent en cause la sécurité routière, provoquant parfois des morts. C’est l’option que Macky Sall réserve à ceux qui ne peuvent payer le péage. Le président de l’ACT se demande où l’Etat protecteur est donc passé.
Malick Mbaye recadre Mame Mbaye Niang
On pensait que le chef de cabinet du président de la République était intouchable. Depuis ses attaques contre le gouvernement, aucun membre du gouvernement ni un responsable de la mouvance présidentielle n’a levé le petit doigt pour demander à Mame Mbaye Niang d’arrêter. C’est finalement le directeur de l’Agence nationale de la maison des outils (Anamo) qui est monté au créneau pour rappeler à l’ordre le chef de cabinet du Président Macky Sall. Invité de l’émission grand jury de la Rfm, Maodo Malick Mbayecondamne sans réserve l’attitude de Mame MbayeNiang. Avant de l’inviter à arrêter ses attaques contre le gouvernement. Pour Maodo Malick Mbaye, le privilège de Mame Mbaye Niang d’être un poche collaborateur du président de la République lui impose une certaine réserve. C’est inacceptable et ces attaques doivent cesser, dixit M. Mbaye. Il se dit révulsé par le comportement de Mame Mbaye Niang.
Gora Khouma appelle à une grève générale
La remise des cahiers de doléances au chef de l’Etat estfutile. C’est du moins la conviction du secrétaire général de l’Union des routiers du Sénégal (Urs), Gora Khouma. Selon lui, les cahiers de doléances sont déposés le matin et le lendemain ils se retrouvent à Mbeubeuss. C’est pourquoi le syndicaliste pense que les centrales syndicales doivent revoir cette pratique. Ce qui vaille aujourd’hui, selon Gora Khouma, c’est de rompre avec le pacte de stabilité sociale et d’aller en grève générale pour la satisfaction des revendications des travailleurs qui vivent dans la misère. C’est la raison pour laquelle le secrétaire général de l’Union des routiers du Sénégal (Urs) a préféré ne pas transmettre ses doléances à sa centrale syndicale.
Boycott de la remise des cahiers de doléances
Comme son camarade Gora Khouma, le secrétaire général du syndicat national des travailleurs des transports routiers du Sénégal, Alassane Ndoye, a joint également «L’As» au téléphone pour l’informer que son syndicat n’a pas non plus transmis ses doléances au secrétaire général de la Cnts, Mody Guiro, depuis plus de trois ans. Pour cause, dit-il, les revendications du secteur du transport routier ne sont toujours pas satisfaites par les autorités. Il dénonce l’attitude des autorités qui ne parlent du secteur du transport routier que lorsqu’il y a un accident, sans se soucier des problèmes des acteurs qui peinent actuellement à joindre les deux bouts.
Keur Massar en ébullition
La commune de Keur Massar est en ébullition. Pour cause, des vagues de contestations liées à la question foncière.Outre la colère des populations contre l’encombrement anarchique béni par le maire, il y a les liti ges fonciers qui risquent de brûler la localité. Au quartier Tawfekh extension de Keur Massar, les populations dénoncent les agissements d’un promoteur qui veut les exproprier de leurs terrains et faire disparaître le lac. Elles promettent de s’y opposer farouchement. Ces populations soutiennent que si le lac est remblayé, elles risquent de renouer avec les inondations.
Dettes aux entreprises publiques
L’Etat ne doit rien aux entreprises publiques. L’assurance est du Directeur général de la Comptabilité Publique et du Trésor, Cheikh Tidiane Diop qui célébrait la fête du travail avec les membres du syndicat unique des travailleurs du Trésor dirigé par Bamba Cissé. «Il n’y a aucun arriéré de paiement dans les livres du Trésor public. Maintenant, que quelqu’un ne soit pas payé pour d’autres considérations en amont du Trésor, c’est possible. Mais je confirme ici solennellement que dans les livres du Trésor, il n’y a aucun arriéré de paiement», a déclaré Cheikh Tidiane Diop.
Dette extérieure du Sénégal
Restons avec le Directeur général de la Comptabilité Publique et du Trésor, Cheikh Tidiane Diop qui a profité de la rencontre pour également évoquer la situation de la dette extérieure. Et c’est pour donner des gages aux populations. «Nous sommes dans les normes pour ce qui est de l’endettement extérieur du Sénégal. La norme communautaire est de 70% du PIB. Le Sénégal aujourd’hui est autour de 62%. Il faut qu’on démystifie le débat sur la dette. On a tendance à dire que la dette est lourde. Nous sommes à un bon niveau», rassure Cheikh Tidiane Diop.
Colère à Thiaroye sur mer
Les populations de Thiaroye sur mer sont montées au créneau pour dénoncer les désagréments causés par les pipe-lines de la Société africaine de raffinage (SAR), l’insécurité due à l’absence d’éclairage public et d’une brigade de Gendarmerie. Elles s’offusquent aussi de l’absence de concertations avant le démarrage des travaux de la baie de Hann. Un sit-in a été tenu pour alerter les autorités.
Le SAEMSS sur le pied de guerre
Le syndicat autonome des enseignants du moyen et du secondaire du Sénégal (Saemss) déterre la hache de guerre. Saourou Sène et ses camarades en ont décidé ainsi hier, à l’issue de la réunion de la commission administrative du syndicat. Le syndicat, constatant un lourd passif social, des lenteurs administratives, des surimpositions et l’injustice liée au système de rémunération des agents de l’État, décide d’engager la lutte syndicale pour exiger la matérialisation de tous les accords signés le 30 avril 2028. En plus, le Saemss va redynamiser l’alliance au sein du G7 afin de lutter ensemble. Par ailleurs, le secrétaire national à la presse et communication du Saemss, Tamsir Bakhoum, renseigne que des bureaux de sous sections syndicales d’académie ont été réaménagés. Ainsi Babayel Ba a été élu au poste de Secrétaire général de la Sous-section syndicale académique de Kébémer. La commission administrative recommande de poursuivre le processus pour le poste du Secrétaire général de la section syndicale académique (régionale) de Louga dans les meilleurs délais. A l’issue de la session ordinaire, la Commission administrative a adopté le rapport financier du trésorier général national sous réserve d’inclure les observations de la commission de Contrôle.
Les femmes de Thiès célèbrent deux figures de proue de l’APR
A travers la journée de solidarité tenue ce week-end, à l’initiative de Seynabou Ndiéguène, le directoire départemental des femmes de la coalition Benno Bokk Yaakaar de Thiès a voulu sceller une nouvelle dynamique en direction des prochaines échéances électorales, notamment les élections municipales. Cette initiative a été pour les femmes l’occasion de s’offrir en exemples, dans le cadre de la recherche d’une unité dans les rangs, pour mieux asseoir les acquis, d’autant plus que le bourreau électoral d’hier, en l’occurrence le Rewmi, a également rejoint la mouvance présidentielle. Pour mieux huiler cette dynamique, les femmes de BBY ont célébré deux figures de proue de l’Alliance pour la République (APR) et de BBY à Thiès, en l’occurrence Abdou Mbow et Ndèye Soukèye Guèye. C’était en présence de Ndèye Saly Diop Dieng, ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants, Augustin Tine Directeur de cabinet politique du chef de l’Etat et du 2e questeur Awa Niang. Pour Augustin Tine, c’est cette dynamique unitaire que le président Macky Sall attend de tous les responsables. Et le député Abdou Mbow de rappeler que Idrissa Seck fait partie de ceux qui ont élu le Président Macky Sall en 2012, avant que n’interviennent des malentendus. Ces malentendus ayant été dissipés, dit-il, des retrouvailles ont été scellées.
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COMMENT RÉUSSIR LA ZLECAF
Selon certains économistes, c’est la réforme la plus importante que le continent ait connu depuis les indépendances. Pour autant, personne ne parie sur un processus simple. Face aux obstacles, quelles sont les voies vers les résultats attendus ?
Au 1er janvier de cette année 2021 est entré en vigueur un accord peu remarqué du grand public, mais qui a le potentiel de transformer notre continent en un espace intégré et une puissance économique mondiale la zone de libre échange continentale africaine (ZLECAF pour l’acronyme en français, AfCFTA en anglais).
Selon certains économistes, c’est la réforme la plus importante que le continent ait connu depuis les indépendances, avec des perspectives vertigineuses sur le papier :
Un marché commun de 1,3 milliards d’habitants 3400 milliards USD de créations de richesses des dizaines de millions d’Africains tirés de la pauvreté d’ici 2035, en moins de 15 ans! Et au moins autant d’emplois créés...
Pour autant, personne ne parie sur un processus simple et rapide. Face à des obstacles qui semblent parfois insurmontables, quelles sont les voies réalistes vers les résultats attendus ? ZLECAF: que faudra-t-il pour réussir ? C’est le sujet de cette édition d’ « Africa International ».
Marie-Roger Biloa est entourée d’un panel d’économistes de haut-niveau :
Dr Milasoa Chérel-Robson, originaire de Madagascar, a été responsable du Bureau régional de la Cnuced en Afrique, basé à Addis Abeba durant les derniers mois de négociations de l’Accord d’établissement de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Dans ce cadre, elle a coordonné les contributions techniques de l’organisation onusienne auprès de la Commission de l’Union africaine et des pays membres sur divers volets de l’Accord qui a été signé il y a 3 ans.
Dr Faustin MUKELA Luanga, haut fonctionnaire à l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) à Genève, professeur d’économétrie. Ancien candidat au Secrétariat exécutif de la Zlecaf, échu au Sud-Africain Wamkele Mene, il a été présenté par son pays natal, la RDC, comme candidat officiel au poste de Sec Exec de la SADC, pour succéder à la Tanzanienne Stergomena Laurence Tax dont le mandat expire en août prochain.
Dr Papa Demba Thiam, originaire du Sénégal, financier de formation, entrepreneur et expert international en développement des chaines de valeurs, en intégration économique et en développement industriel, avant de devenir haut fonctionnaire international. Il est passé par le secteur privé en tant que créateur d’entreprise pour pratiquer le développement industriel intégré par des chaines de valeur. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages et publications qui proposent des solutions de croissance inclusive en Afrique.
SANTHIABA, LE QUARTIER COSMOPOLITE OÙ LA BAGARRE ÉTAIT INTERDITE
Créé avant l’indépendance du Sénégal, ce premier quartier à consonance wolof doit sa quiétude à Chérif Younouss Aïdara, un homme de culture et notable influent qui avait réussi à fédérer tout le monde autour de lui
Symbole des retrouvailles par excellence entre les ethnies, le quartier Santhiaba, niché au cœur de la ville de Ziguinchor, est un havre de paix. Créé avant l’indépendance du Sénégal, ce premier quartier à consonance wolof doit sa quiétude à Chérif Younouss Aïdara, un homme de culture et notable influent qui avait réussi à fédérer tout le monde autour de lui. Dans cette terre ancienne, dit-on, il était formellement interdit aux habitants de se donner en scène de violence. La bagarre y était interdite.
Des habitations captivantes divisées en carrés témoignent forcément d’un passé lointain. Dans une des rues de cette partie de la commune de Ziguinchor, l’on découvre des vestiges d’une antériorité centenaire. Nous sommes à Santhiaba, en plein centre-ville. Un des premiers quartiers de la ville de Ziguinchor qui doit son appellation aux pêcheurs originaires de Saint-Louis (les Guet-Ndariens qui l’ont baptisé Santh-ba).
Fondé avant l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale, Santhiaba est une localité qui accueille des habitants d’origines variées. Les ethnies qui le composent sont nombreuses. Ici, se mêle une diversité culturelle sans précédent. Les Bainounks, les Sérères, les Wolofs, les Mancagnes, les Manjacques, les Bissau-guinéens, les Diolas venus des départements d’Oussouye et de Bignona, etc., s’y côtoient. Malgré ce choc culturel, aucun antagonisme n’y règne. Santhiaba a sa propre devise : « Ici, la bagarre est interdite ». C’est l’Adn de ce quartier. Cette règle, jadis instaurée par Chérif Younouss Aïdara, l’un des premiers occupants, y est toujours en vigueur. De son vivant, il y avait enseigné le Coran au profit des générations futures jusqu’à son rappel à Dieu. Cet héritage est jalousement préservé à Santhiaba et enseigné à toutes les générations. Dans ce « gros village », tout le monde se connaît. En dépit de la modernité qui guette les peuples, avec la célèbre formule ou adage « chacun pour soi et Dieu pour tous », les populations, indique-t-on, continuent de se fréquenter et prennent le thé ensemble à la devanture ou à l’intérieur des maisons. Dans les moments les plus difficiles, elles sont toujours ensemble.
Selon le Chef de village de Santhiaba, Mamadou Lamine Sène, l’entraide est la règle n°1 dans ce quartier qui l’a vu naître. C’est pourquoi, précise-t-il, il est « très difficile voire impossible » de voir deux habitants de Santhiaba se battre dans ce périmètre. Les différends émanant de ce vieux quartier se réglaient à Boucotte « Sindian », un autre quartier qui se situe dans la ville de Ziguinchor. « On nous a toujours dit que c’était interdit. Cela n’était pas permis. Étant jeunes, on allait à Boucotte Sindian pour solder nos comptes. Mais, jamais on s’est battu dans notre quartier. On avait honte de faire une chose pareille. On a transmis ce qu’on a appris de nos grands-parents et parents à nos filles et fils. Du coup, tout le monde sait que personne n’a le droit de se bagarrer ici. Nous vivons dans une quiétude totale. Et tout cela, on le doit à Chérif Younouss Aïdara qui nous a offert ce beau cadeau », certifie Mamadou Lamine Sène. N’empêche, certains qui sont même au courant de cette mesure ont tenté de la violer. Cependant, l’actuel chef de quartier, qui a hérité du fauteuil de son père, rappelle que ces derniers ont très vite été rappelés à l’ordre par leurs camarades. Jusqu’à présent, dit-il, les parents veillent sur cette règle devenue générale au fil du temps. « On peut tout accepter sauf voir deux jeunes qui se battent ici. Chérif Younouss Aïdara a toujours œuvré pour qu’une entente cordiale règne dans ce quartier et entre les différentes ethnies qui le composent. Pour moi, les gens qui vont tenter de violer cette loi un jour sont indignes d’être de vrais habitants de ce beau quartier », poursuit le gardien du temple, soulignant l’impératif d’avoir en bandoulière le respect de l’autre.