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19 juin 2025
COVID-19 : 2 DÉCÈS ET 44 NOUVELLES CONTAMINATIONS
Depuis son apparition, le Covid-19 a touché 40.388 personnes au Sénégal, dont 39.110 ont été déclarés guéris. La maladie a causé la mort de 1.109 patients. Cent soixante-huit personnes infectées sont sous traitement
Dakar, 1er mai (APS) - Le bilan du coronavirus au Sénégal s’est alourdi de deux nouveaux décès survenus vendredi, tandis que 44 contaminations supplémentaires ont été recensées au cours des dernières 24 heures, a annoncé samedi le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Dans son bulletin épidémiologique, le ministère précise que le taux de positivité enregistré sur les 1.554 tests réalisés s’établit à 2, 84 %.
Trente-cinq cas communautaires font partie des nouvelles infections détectées. A elle seule, la région de Dakar comptabilise 29 de ces cas. Les six autres cas qui restent, ont été dépistés à Matam (3), Kaolack (1), Kédougou (1) et Saly (1).
Le ministère de la Santé annonce la guérison de 7 patients, tout en signalant la présence de 11 autres dans les services de réanimation.
Depuis son apparition, le Covid-19 a touché 40.388 personnes au Sénégal, dont 39.110 ont été déclarés guéris. La maladie a causé la mort de 1.109 patients. Cent soixante-huit personnes infectées sont sous traitement.
Mille six cent quatre-vingt-huit personnes ont été vaccinées vendredi, portant à 413.031 le nombre de celles ayant au moins reçu une dose depuis le lancement de la campagne de vaccination, le 23 février dernier.
EXPRESSO SÉNÉGAL VEUT CROIRE À UN RETOUR GAGNANT
En difficulté depuis trois ans, la filiale de Sudatel vient de décrocher une licence 4G qui lui permet de rester active au pays de la Teranga, où le régulateur lui a fait connaître un début d’année mouvementé
Jeune Afrique |
Quentin Velluet |
Publication 01/05/2021
En difficulté depuis trois ans, la filiale de Sudatel vient de décrocher une licence 4G qui lui permet de rester active au pays de la Teranga, où le régulateur lui a fait connaître un début d’année mouvementé.
La presse sénégalaise et les observateurs du secteur le voyaient déjà avec un pied dans la tombe il y a deux mois. Pourtant Expresso, troisième opérateur télécoms du pays (près de 19 % de parts de marché en décembre 2020), a décroché le 26 février une licence 4G lui permettant de réduire quelque peu le retard technologique accumulé ces dernières années.
En perte de vitesse depuis 2017 (quasiment 4 points de part de marché perdus jusqu’à présent) la filiale sénégalaise du groupe soudanais Sudatel, contrôlé en partie par le gouvernement de Khartoum, a été mise en demeure deux fois par le régulateur depuis le début de l’année. Ce dernier lui reprochait de ne pas avoir investi humainement et technologiquement depuis plusieurs années et d’avoir abandonné ses activités sur le segment du téléphone fixe.
« Ils n’ont fait aucun investissement technique, ni recrutement, depuis longtemps », confirme à Jeune Afrique le bloggeur et analyste spécialisé, Mountaga Cissé, selon lequel « il arrive régulièrement que des employés ne touchent pas leur salaire pendant plusieurs mois ». Interrogé, Expresso conteste fermement ce dernier point.
Un opérateur sous pression
Dans la foulée, l’ARTP lui a également infligé une amende de 7 milliards de francs CFA (10,7 millions d’euros) sanctionnant ses retards de paiement de redevances, mettant l’opérateur – déjà en difficulté au niveau de sa gouvernance depuis la destitution d’Omar el-Béchir au Soudan en avril 2019 – face à la menace d’un retrait temporaire ou définitif de sa licence globale d’opérateur de télécommunications, acquise en 2007.
IL FAUT SORTIR DE LA LOGIQUE DES GRANDS PROJETS COÛTEUX
Abdoul Mbaye qui réprouve l'idée d’un statut spécial pour les anciens Premiers ministres, fracasse le projet création annonée d'une centrale à gaz d’ici 2023 et juge fallacieux les chiffres officiels sur la production agricole de cette année
L’actualité politique sénégalaise bruit de la décision de la Cour de justice de la CEDEAO qui a remis en cause le système de parrainage introduit par Macky Sall en 2018. Dans cet entretien, le leader de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT), Abdoul Mbaye, se félicite de cette décision qui remet en cause la légitimité du président de la République. Il ne veut pas entendre parler d’un statut spécial pour les anciens PM, fracasse le projet de mise en place d’une centrale à gaz, d’ici 2023 et juge fallacieux les chiffres officiels sur la production agricole de cette année, entre autres questions abordées.
Selon certaines informations, un projet de statut particulier pour les anciens Premiers ministres et, éventuellement, les anciens Présidents de l’Assemblée nationale est en gestation.
Quel est votre avis sur le sujet ?
Le contexte ne s’y prête pas. Le moment pour en décider serait particulièrement mal choisi et pour au moins deux raisons. La première est qu’il est plutôt, aujourd’hui, question de trouver des ressources disponibles pour créer des emplois et distribuer des revenus à ceux qui en manquent tout particulièrement. La seconde est qu’il faut se donner les moyens de créer des économies sur certaines dépenses dans le cadre précisément d’une répartition plus éthique des ressources publiques. A cet égard pensons d’abord aux ressources qui pourraient devenir disponibles, après la suppression du HCCT, le retour aux anciennes indemnités limitées aux sessions du CESE, à la réduction des avantages, salaires et autres primes de départ excessifs versés aux directeurs généraux et Présidents de conseil des entreprises du secteur parapublic.
En tant qu'ancien PM accepterez- vous ces indemnités du président Sall ?
Clairement non, non et non. Mais, il ne s’agit que de rumeurs.
Vu la situation actuelle du pays et la conjoncture économique, le moment est-il opportun pour un tel projet ?
Comme je viens de vous l’indiquer, le temps est à l’identification de lignes budgétaires sur lesquelles des économies sont possibles, nécessaires, voire indispensables. Les priorités doivent être redéfinies. Les gaspillages stoppés. Les détournements combattus avec force et vigueur. Le coude du Président de la République doit libérer les dossiers des corps de contrôle retenus. Le déficit budgétaire a doublé en 2020, cela n’a pas empêché le vote d’un budget 2021 avec des dépenses croissant plus vite que les recettes. Les dépenses du HCCT ont été augmentées. Pour quelle raison ? Cessons de jouer et de privilégier un petit clan de privilégiés qui n’apportent rien à notre économie, non plus au fonctionnement de notre Etat.
Par une décision tombée ce mercredi, la Cour de justicede la CEDEAO a remis en cause le système de parrainage introduit par Macky Sall en 2018, avant l’élection présidentielle de février 2019. Quelle est votre position sur cette affaire ?
L’opposition sénégalaise n’a jamais cessé de décrier le parrainage introduit en 2018, dans le seul but d’assurer l’élection, sans coup férir, de Macky Sall. Il lui a permis, sans doute sur la base de sondages, de choisir ses opposants à l’élection et de les battre, dès le premier tour. Le Sénégal n’avait jamais vécu un recul démocratique de cette importance, auparavant. La Cour de justice de la CEDEAO vient de reconnaître que ce système de parrainage a porté atteinte au principe de la libre participation aux élections.
Il faut se souvenir que cette action auprès de la cour de la CEDEAO, portée par M. Abdoulaye Tine, avait été engagée par toute l’opposition membre du FRN, dès le mois de décembre 2018, en procédure accélérée. Malheureusement, elle n’a donné lieu à décision que maintenant et donc après l’élection présidentielle de 2019. L’important reste que le monde et les citoyens sénégalais sachent que Macky Sall a été élu, en organisant des élections non libres.
Il se pose ainsi la question de sa légitimité, comme nous l’avions très tôt souligné.
La Cour de justice de la CEDEAO demande, en outre, la suppression de ce système dans les 6 mois : c’est un des combats de l’opposition sénégalaise pour revenir aux conditions qui ont permis la seconde alternance et l’accès de Macky Sall au pouvoir. J’en retiens qu’il ne faut jamais dés- espérer de la justice. Lorsqu’elle dis-
paraît chez vous, on peut la retrouver ailleurs.
Le Sénégal a vécu le douloureux épisode des émeutes de mars. Quelle analyse en avez-vous fait ?
Nos analyses avaient prévu ces émeutes. Tout simplement parce que nulle part dans l’histoire et dans le monde la misère et la faim ne font bon ménage avec l’injustice. Macky Sall s’est enfermé dans des impasses, comme je l’écrivais le 10 novembre 2020. Elles sont de vision pour le Sénégal, elles sont économiques, financières et sociales. Les solutions politiciennes et de ruse du dialogue national ou de la grande transhumance du 1er novembre 2020 ne règleront pas les problèmes.
Selon moi, les problèmes économiques et sociaux ne pourront pas trouver de solutions avant 2024. Il lui est donc absolument nécessaire d’éviter l’injustice, et même si cela ne lui ressemble pas, il lui faut essayer de rétablir la justice et sa crédibilité. C’est à cette seule condition qu’il pourra achever son mandat dans la paix, sans jamais tenter d’en quérir un troisième.
Malheureusement ses récents propos sous forme de menaces ne vont pas dans le bon sens. Ils sont d’ailleurs tout simple- ment incompréhensibles. A l’opposition et à la jeunesse de se montrer au-dessus de telles attitudes et de penser la paix au Sénégal tout en restant exigeants en termes de respect des libertés et des droits, et d’appli- cation d’une justice impartiale et non manipulée par des instructions politiciennes.
Après ces émeutes de Mars, le Chef de l’Etat a pris de front la question de l’emploi et vient de présenter un plan doté de plu- sieurs milliards, pour régler cette question. N’est-il pas sur le bon chemin pour régler cette épineuse question ?
Prendre conscience de la néces- sité d’accorder la plus grande priorité à la création d’emplois est la bonne direction. Décider d’y consacrer quelques milliards en est une autre. Mais, cela ne suffit pas.
Vous-même avez fait réfléchi sur la question, que faut-il faire, selon vous, pour solutionner la crise de l’emploi ?
Il faut remettre en cause la stratégie de développement économique du Sénégal pour qu’elle soit en mesure de créer des emplois. Les remises en cause doivent être fortes. Il faut sortir de cette logique de grands projets coûteux pour faire le choix de grands travaux à haute intensité de main d’œuvre. Il faut construire notre industrie à partir du développement de notre artisanat qui reste le plus grand pourvoyeur d’emplois de notre économie. Il faut aussi une agriculture véritablement prise en charge et cesser de la négliger derrière des fausses statistiques qui permettent de justifier des taux de croissance globale qui ne sont que chimères. Il faut aussi occuper notre jeunesse et la préparer à l’activité économique et non distribuer des crédits pour qu’ils deviennent tous des entrepreneurs à succès. Une vraie politique visant la réduction du chômage et la croissance de l’emploi doit reposer sur une bonne stratégie économique et une facilitation de l’insertion des jeunes qui restent une cible particulière. Je vous décris là quelques grandes lignes du pro- gramme économique de l’ACT que nous avions présenté en septembre 2018, parce que prenant en compte la priorité à donner à la création d’emplois.
Mais est-ce que l’emploi est la seule raison des émeutes, comme semblent le penser les tenants du pouvoir ?
Au-delà de l’emploi, il y a la pauvreté et la faim. Il y a enfin eu l’étincelle qui a mis le feu aux poudres : le fort sentiment d’injustice dans l’affaire Adji Sarr/ Sonko, faisant suite à une habitude prise par le régime de Macky Sall et consistant à éliminer ses adversaires politiques par des décisions pénales manipulées, après avoir modifié la loi électorale, afin de rendre inéligible des adversaires poli- tiques considérés comme dangereux pour lui.
L’actualité politique est dominée par la question électorale. Pensez- vous qu’un consensus sera possible sur la date des Locales ?
Oui, si la raison revient dans le camp du régime.
L’option du couplage des élections est sur la table, ne serait-il pas plus judicieux d’y réfléchir pour éviter d’installer le pays dans un cycle de campagnes électorales continues ?
Le problème est d’abord de confiance. Lorsqu’on est en dia- logue, on n’arrête pas de manière unilatérale des décisions sur des questions en cours d’examen, dans le cadre d’un dialogue dont vous avez accepté le principe. Or la position retenue pour l’instant était claire : un report des élections locales et non plusieurs, la tenue à date des autres élections, puis une possibilité de réflexion ultérieure pour figer un nouveau calendrier républicain.
Pourquoi se retirer de points d’accord que Macky Sall a lui-même présentés comme des progrès réalisés ? Je dois avouer que j’ai parfois beau- coup du mal à comprendre ses repères, ses positions, ses tergiversations, ses remises en cause et revirements. Il doit habituer ses interlocuteurs à plus de constance pour inspirer confiance
Dans la perspective de ses échéances électorales, pouvons-nous nous attendre à voir votre coalition, le CRD, intégrer une grande coalition de l’opposition, puisque l’émiettement des listes risquerait de faire le jeu de la majorité ?
Nous sommes résolument contre l’émiettement. Après avoir constitué le CRD, nous sommes déjà ensemble avec Jotna. Partout, nous serons en symbiose avec les champions d’autres partis ou coalitions. Le dernier Conseil national de l’ACT a rappelé que nous devions également aller vers les mouvements citoyens, sans exclure les dissidents véritables de BBY.
L’Etat se réjouit des bons chiffres de la précédente campagne agricole, malgré cela, on assiste à un renchérissement des prix des denrées. Comment comprendre cette contradiction ?
Les chiffres des productions agricoles sont faux et archi faux. Nous le disons, depuis plusieurs années. Et quand il y a du faux dans le faux, le Ministre en charge reçoit des félicitations appuyées. Très sincèrement, moi j’en perds mon latin. On confirme pour l’année dernière 1,4 million de tonnes d’arachides qui ne permettent d’atteindre ni les engrais utilisés, ni les semences distribuées, ni les crédits mis en place avant la campagne. Après la production, la Chine annonce avoir importé 200 000 tonnes, les usines ferment et disent ne rien recevoir : où sont donc passées les 1,2 million de tonnes ?
En 2020-2021, on poursuit le mensonge et on le fait grimper à 1,8 million de tonnes avec doublement des productions céréalières, non pas, parce que les surfaces emblavées ont augmenté, mais, parce qu’il y aurait eu beaucoup de pluie ! Rien ne justifie de tels tonnages. On annonce ensuite un peu plus de 700 000 tonnes collectées. Où est le reste de la production ? Mais aussi où la production annoncée a-t-elle été livrée ? Nul ne sait. Par contre, nos paysans seraient devenus particulièrement riches de plus de 250 milliards distribués. Non seulement, on ne trouve pas de solutions au dénuement de nos populations, mais, on se moque de leur misère, en les faisant passer pour riches.
Il y a aussi le naufrage du secteur de la pêche, avec la présence des bateaux étrangers, et l’exacerbation du phénomène de l’émigration clandestine par les pirogues. Quel regard portez- vous sur tout cela ?
Nous avons objectivement un problème structurel au niveau de la pêche artisanale. Il ne peut trouver sa solution que par des reconversions et des désarmements de pirogues. Les pêcheurs sont trop nombreux, alors que les ressources se raréfient. Les artisans pêcheurs doivent être réorientés et formés vers d’autres activités en privilégiant la pisciculture et les activités en aval où se trouve la part essentielle de valeur ajoutée. Par contre, on ne peut com- prendre que, dans un contexte de ressources halieutiques insuffisantes, des licences de pêche soient accordées à des navires étrangers pour venir pêcher dans nos eaux. De telles licences doivent, selon notre parti, être réservées aux pays qui nous offrent une réciprocité effective. L’émigration avec les risques de mort associés sont le signe le plus terrible du désespoir vécu par nos populations. Elle doit rendre inquiets ceux qui nous gouvernent. Ceux qui tentent leur chance vers un eldorado improbable, avec de gros risques de vie perdue, avant d’atteindre ce qui pourrait n’être qu’une illusion n’ont
manifestement plus rien à perdre. Ces “forces occultes’’, maladroite- ment identifiées par certains parmi les manifestants de mars 2021, ne sont que des Sénégalais qui désespèrent du futur et qui sont prêts à perdre une vie qui, pour eux, n’aurait plus de sens.
Le Sénégal a 700 km de côte et ses populations n’arrivent pas à voir la couleur du poisson qui est, actuellement, presque introuvable dans les marchés et par conséquent très cher. Comment régler cette question complexe avec ses ramifications étrangères ?
Vous revenez à la question de la raréfaction des ressources halieutiques au large des côtes sénégalaises. Nous l’avons abordé sous l’angle de l’activité de pêche. Là, vous le faites sous l’angle de la disponibilité du produit dans le panier de la ménagère sénégalaise. Le problème est grave, puisqu’il y a, à la fois, perte d’emplois, perte de revenus et donc appauvrissement de la population par ce biais ; mais également, renchérissement du poisson et appauvrissement par l’inflation des prix. Ces spirales déflationnistes enserrent plusieurs fois l’économie sénégalaise, puisqu’il en est de même au niveau des productions céréalières. Ajoutez-y les carences alimentaires qu’elles engendrent et leurs conséquences sur la santé des populations, en particulier des enfants, et vous aurez une claire conscience de tous les maux qu’il convient de réparer. Voilà pourquoi je parle des impasses dans lesquelles le régime de Macky Sall s’est enfermé.
Dans le cadre de l’exploitation future des ressources gazières, des privés sénégalais ont lancé un projet de mise en placed’une centrale à gaz, d’ici 2023. Comment appréciez-vous cette initiative locale ? Est-ce la bonne voie pour l’exploitation future de ces richesses ?
Que des Sénégalais s’impliquent dans de tels projets devrait être une bonne chose. Mais, je retrouve parmi les associés du projet de cette centrale le nom du plus grand prédateur que le Sénégal ait connu dans le secteur de l’énergie. Pour le savoir, il suffit de lire l’ouvrage que j’ai publié en 2014 («Servir») ; alors, je suis forcement sceptique. Ces hommes d’affaires politiciens, premiers servis, ne rassurent pas. La vérité ne sera pas longtemps cachée. Wait and see.
KAOLACK : 22 DES 26 VILLAGES DE THIOMBY DÉJÀ ÉLECTRIFIÉS
Mamadou Sarr a précisé que l’électrification des 22 villages dans le département de Kaolack a été rendue possible, grâce aux importants investissements consentis par le programme d’urgence de développement communautaire
Thiomby (Kaolack), 1er mai (APS) – Vingt-deux des vingt-six villages de la commune de Thiomby, dans le département de Kaolack (centre), sont déjà électrifiés, a révélé l’adjoint au maire, Mamadou Sarr.
’C’est une chance au niveau de la commune de Thiomby. Il y a un bon approvisionnement en eau potable au niveau de tous les villages. Et nous sommes à 22 villages électrifiés sur les 26 que compte notre commune. Bientôt l’électrification sera universelle comme l’eau dans la commune de Thiomby’’, s’est-il félicité.
Il a exprimé ce sentiment de satisfaction en remettant aux populations de la commune des kits alimentaires en guise de soutien pour le mois de Ramadan.
Il a précisé que l’électrification des 22 villages a été rendue possible, grâce aux importants investissements consentis par le programme d’urgence de développement communautaire (PUDC).
"Les populations de Thiomby ont senti les retombées positives du programme d’urgence de développement communautaire à travers un bon approvisionnement en eau potable et l’électrification de vingt-deux de ses 26 villages’’, a-t-il magnifié.
Il a ajouté que l’"allégement des travaux des femmes est devenu une réalité à Thiomby".
Revenant sur le don offert par la mairie aux populations, il a souligné que le maire de Thiomby, Alexandre Ngom, a mobilisé 3,5 millions de francs CFA cette année pour l’achat de 4, 5 tonnes de sucre destinées notamment aux couches vulnérables, aux chef religieux, aux chefs de village, aux écoles coraniques.
‘’La commune de Thiomby a, auparavant, offert aux couches vulnérables trois tonnes de riz et dix cartons d’huile’’, a-t-il rappelé.
LES MOURIDES, UNE CONFRÉRIE PLUS QUE JAMAIS AU CENTRE DU JEU POLITIQUE
Les hommes politiques ont toujours eu besoin des marabouts pour exister et fonder leur légitimité. "Au final Macky Sall a couru derrière les marabouts tout au long de son mandat. Il a tout fait pour leur faire plaisir"
Jeune Afrique |
Marième Soumaré |
Publication 30/04/2021
Touba n’a jamais été une ville comme les autres. Les évènements, pourtant inédits, de ces dernières semaines l’ont une nouvelle fois démontré. Quand début mars, à la suite de l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko accusé de viols, Dakar, Thiès, Saint-Louis ou Ziguinchor se soulèvent, la deuxième plus grande agglomération du pays, située à 200 km à l’est de la capitale, reste étonnamment calme. Berceau du mouridisme, la confrérie d’obédience soufi créée en 1883 par Cheikh Ahmadou Bamba, Touba a respecté à la lettre les consignes de Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, l’actuel khalife général. Aucune manifestation n’est venue troubler la sérénité de la ville sainte.
Touba a pourtant suivi de près cette explosion de colère. Le 12 mars, neuf jours après l’arrestation d’Ousmane Sonko, cinq émissaires convoqués « en urgence » par le khalife sont dépêchés à Dakar. Car si la situation s’est apaisée depuis la libération du président du parti Pastef, le 8 mars, les tensions restent vives. Le 13, le Mouvement de défense de la démocratie (M2D) a d’ailleurs appelé à une grande manifestation pacifique. Pacifique… mais à haut risque.
Émissaires
Et pour cause : l’arrestation d’Ousmane Sonko, dont beaucoup considèrent qu’elle fait partie d’un vaste complot, a attisé l’exaspération d’une partie de la population, économiquement asphyxiée par les mesures destinées à stopper la propagation du Covid-19. Une dizaine de jeunes sont morts dans des circonstances qui restent à éclaircir, mais qui impliquent sans doute certains éléments des forces de sécurité qui, parfois, ont tiré à balles réelles sur les manifestants. Dans le centre-ville de Dakar, les blindés de l’armée restent positionnés devant les bâtiments stratégiques et les institutions.
Le 12 mars, c’est dans ce climat tendu que les émissaires du khalife rencontrent Ousmane Sonko et ses alliés au sein du M2D. Ils sont porteurs d’un message de Serigne Mountakha Bassirou Mbacké. Sitôt la réunion terminée, l’opposition annonce le report de la manifestation prévue le lendemain, et transmet au khalife, via sa délégation, un cahier de doléances. « La casse, la mort des manifestants, la mise à sac de certains magasins ont choqué beaucoup de monde, confie Ndeye Fatou Blondin Diop, l’une des figures de la contestation. Nous avons décidé de donner une chance à cette médiation. Certains étaient réticents à l’idée d’abandonner la lutte, mais il nous fallait gagner la bataille de l’opinion avant tout. »
Un proche d’Ousmane Sonko est plus direct : « Nous avons pesé le pour et le contre, bien sûr. Mais la vérité, c’est qu’au Sénégal, vous pouvez mobiliser uniquement si le khalife le permet. » Quel autre choix avait alors le M2D que celui de s’en remettre au khalife et de « laisser la pression du religieux peser sur le chef de l’État » ?
« Il appartient au khalife de décider de la suite »
Le M2D fait donc parvenir un mémorandum en dix points au chef religieux. Le premier, et le plus urgent, de l’avis des signataires, est la libération des militants arrêtés en marge de l’affaire Sonko. Trois des plus connus d’entre eux (Guy Marius Sagna, coordinateur du mouvement Frapp-France dégage, qui ne compte plus les arrestations, et les activistes Clédor Sène et Assane Diouf) ont été libérés, le 24 mars. Deux membres du Pastef, dont Birame Souleye Diop, le numéro deux du parti de Sonko, ont également été placés en liberté provisoire le lendemain. Un geste d’apaisement, derrière lequel il est difficile de ne pas voir la main de Serigne Mountakha Bassirou Mbacké.
AMDY FAYE, À LA RÉCUPÉRATION DES TRAJECTOIRES SCOLARES PERDUES
Après avoir récupéré des ballons durant une douzaine d’années, l’ancien international sénégalais redresse aujourd’hui les trajectoires scolaires perdues à Touba où l’école française était interdite jusque-là
Le coup est dur. La nouvelle, terrible. Elle annihile toute une stratégie. Si les ides de mars 44 av. J.-C. avaient mis un terme à l’idée que César se faisait de Rome, ceux de 2021 poignardent les rêves d’Amdy Faye d’acquisition de 2000 m2 de terrain tant convoités pour y poursuivre la construction d’une vision moderne de l’enseignement en français dans une « ville sainte ». La faute à un litige foncier tapis dans l’ombre du dossier d’achat pour mieux faire mal au dernier moment.
Avec des convictions aussi enracinées que les baobabs sénégalais capables de résister aux feux de brousse, Amdy Faye ne semble pas ébranlé par la mauvaise nouvelle. « C’est un tacle par derrière. Le projet va continuer malgré ce contre-temps. Je compte multiplier les entretiens et conciliabules avec les marabouts et autres propriétaires terriens pour lever ces obstacles inhérents à la gestion du foncier là-bas», sourit-il à la terrasse d’un restaurant du centre de Dakar où il est de passage. Pourtant un an plus tôt, l’atmosphère était toute autre.
24 février 2020, l’air chaud de L’Harmattan souffle aux abords désertés de la grande Mosquée de Touba qui accueille plusieurs millions de personnes lors de son Magal (pèlerinage) annuel. Les petites bourrasques de vent soulèvent une poussière ocre s’échappant des nombreuses constructions d’une ville en perpétuels travaux. Dans ce cadre où les nouvelles de la pandémie de Covid-19 venues de l’Orient et de l’Occident commencent à poindre, l’heure n’est pas encore aux masques, mais aux turbans version sahélienne pour couvrir les visages malgré un mercure à plus de 40° C.
Des initiales prémonitoires
Dans l’arrière-plan de cette scène digne d’un décor des premiers Mad Max de George Miller, un bolide s’est silencieusement garé. Du Hummer rutilant, ce n’est pas Mel Gisbon qui en sort, mais Amdy Faye. » La voiture me permet de rallier Dakar en un peu plus d’une heure. Depuis que je vis ici (à Touba, Ndlr), je donne rendez-vous devant la mosquée pour que mes invités ne se perdent pas », s’excuse presque l’ancien footballeur professionnel qui n’a pas pris un gramme, dix ans après avoir raccroché les crampons.
200 élèves
Avec son riche parcours, l’ancien international sénégalais est une attraction de la ville, même si l’homme préfère la discrétion. Quart-finaliste de la Coupe du Monde en 2002, vainqueur de la Coupe de France en 2003, celui qui fut avec Tony Sylva les deux premiers Sénégalais à être passés d’une école de football sénégalaise (Aldo Gentina) à une autre en France (Monaco), s’est retiré des terrains de foot après plus d’une dizaine d’années d’une carrière professionnelle qui l’a conduit à Monaco, donc, puis Fréjus pour un prêt avant que Jean-Marc Ferreri envoyé par Guy Roux ne le convainc à rejoindre Auxerre. « Il n’y a pas de hasards. Fréjus, Monaco et Auxerre correspondent à l’envers des initiales de mon nom », plaisante Amdy Moustapha Faye appelé AMF par certains proches.
Après l’Abbé-Deschamps, il franchit la Manche avec une escale d’un an et demi dans le port de Portsmouth. Il n’a pu goûter à la terre ferme et promise dans la maison de Newcastle avant une pige non concluante d’un match aux Glasgow Rangers (Écosse) et à Charlton. C’est finalement à Leeds United après deux ans passés dans la ville de Stoke que Faye a fini sa carrière. Le temps de faire ce rappel flash-back de sa vie d’avant, sa carriole moderne avec clim à fond se faufile entre charrettes et calèches et autres Peugeot 404 vintage transformées en taxi brousse.
Le paysage de cette ville de Touba qui s’agrandit à vue d’œil change au bout d’un quart d’heure. La forte densité autour de la grande mosquée a laissé place à des habitations un peu plus disparates. La voiture s’immobilise dans le parking informel d’un immeuble de deux étages aux couleurs marron et jaune. « Voici l’école privée Cheikh Saliou Mbacké que j’ai mise en place en 2016. Elle accueille les élèves de la Sixième à la Terminale. De 66 élèves, la première année, ils sont désormais plus de 200, cinq ans plus tard », présente sommairement le désormais gestionnaire d’un établissement scolaire. Le choix de l’emplacement n’est pas fortuit. « Nous sommes dans le quartier de «Guédé», c’est la cité du savoir de Touba. Beaucoup d’érudits y habitent, on peut dire que c’est la cité universitaire de la localité».
Professer à la place du khalife
Mettre en place une école française dans le cœur du savoir de la cité religieuse de Touba est un exploit aussi important que de remporter la Coupe de France pour celui qui fut désigné, avec le Finlandais Teemu Tainio, meilleur milieu de terrain de Ligue 1 en 2003. « Ce type d’enseignement n’était pas autorisé par les autorités religieuses. En dehors des écoles coraniques, sont tolérées celles en langue arabe. J’ai réussi à disposer d’une dérogation exceptionnelle fournie par les autorités religieuses afin d’y implanter une école française qui forme également à certains métiers cosmétiques (fabrication du savon) et à la création d’énergie à travers les panneaux solaires ».
Pour Amdy Faye, la lumière est venue d’une aube troublée par des questions. « En visite à Touba, j’ai assisté à la prière du matin (6 heures). En sortant de la mosquée, j’ai remarqué que tous les adolescents embarquent dans les transports en commun pour aller à Mbacké (la ville voisine) », raconte-t-il. Une situation ubuesque qui lui a été expliquée par le fait qu’il n’existait pas d’école française à Touba. Face à cette absence, les familles qui voulaient mettre leurs enfants dans ce modèle d’éducation étaient obligées de les inscrire dans des établissements situés en dehors de la ville. « C’est ainsi que j’ai entamé les démarches auprès du Serigne Sidy Moctar Mbacké, le Khalife des Mourides (du 1er juillet 2010 à sa disparition le 10 janvier 2018, Ndlr) pour disposer d’une autorisation d’établir une école française à Touba. Comme lorsqu’il avait taggué « AMF professionnel en 1996 » sur la peinture fraîchement posée de la chambre de sa mère occasionnant le courroux de cette dernière, l’ancien joueur de Newcastle aime arriver à ses fins. Pour convaincre les autorités religieuses de Touba, ses arguments étaient marqués du sceau du bon sens. « Mon discours était simple. La cité est devenue une ville importante, ses enfants peuvent s’y former tout en respectant les caractères spécifiques d’une ville religieuse. Et l’école a un volet social très important, elle accueille les enfants de familles qui n’ont pas beaucoup de moyens financiers », détaille-t-il.
Après avoir récupéré des ballons pendant 15 ans, l’ancien milieu de terrain s’occupe désormais des trajectoires destinées à être hors du circuit de la formation classique des jeunes citoyens de son pays. Pour ce faire, il a investi une vingtaine de millions de FCFA en 2016 pour retaper ce qui était un immeuble d’habitation à l’origine afin d’accueillir soixante élèves, une dizaine de professeurs et de personnel administratif ainsi que l’équipement adéquat des salles de classe.
« A 9 ans, j’ai perdu mon père. Hormis un grand frère qui ne vivait pas avec nous, je n’avais que des sœurs ainées. Pour aider ma mère, j’avais décidé d’arrêter l’école pour aller travailler dans une poissonnerie. En devenant professionnel, j’ai su l’importance de l’école, car même dans les premières années de ma carrière à Auxerre où j’étais devenu titulaire indiscutable, j’avais le plus bas salaire de l’équipe. J’ai pu avoir une revalorisation salariale que pour les trois dernières années (2000-2003) de mon contrat », confesse-t-il.
Une chance pour les mariées précoces
Dans sa quête de donner aux jeunes la chance qu’il n’a pas eue de faire des études, les résultats commencent à être au rendez-vous. « Nous avons une moyenne générale de 14/20 pour les CM 2, une classe importante car elle permet d’accéder au collège par un concours d’entrée », précise Saliou Diané, le surveillant général de l’établissement. La mixité n’est pas encore totalement respectée dans les effectifs avec 60% de garçons. La scolarité des filles est un objectif. A Touba, certaines filles se marient très jeunes. A cause du manque d’école et des déplacements dans les autres villes, elles arrêtent très tôt leur scolarité. Souvent bien avant la majorité.
«Depuis 2016, nous accueillons un nombre croissant de jeunes filles désirant poursuivre leurs études même mariées ». C’est le cas de Awa D., 18 ans et élève de Première. « Malgré un léger retard dû à ma situation (matrimoniale), j’ambitionne de devenir médecin. C’est mon rêve depuis que je suis toute petite. Si cette école n’existait pas à Touba, je n’aurais eu pas la possibilité de poursuivre mes études. Je ne pense pas que mon époux serait d’accord de me laisser partir tous les jours au lycée de Mbacké », pense la jeune femme. Une position que confirme Maguette F., 17 ans. Elle dirige l’amicale des élèves. « Je ne suis pas mariée, mais l’école nous permet de continuer à entretenir nos rêves. Le mien est de devenir journaliste », sourit-elle en nous pointant du doigt.
Un an, donc, plus tard, le projet est ralenti par le litige foncier mais aussi par les effets collatéraux du Covid-19 car comme les autres établissements scolaires au Sénégal, l’école Cheikh Saliou Mbacké de Touba était fermée d’avril à octobre 2020. Ce qui induit des dépenses supplémentaires pour payer le corps professoral et administratif alors que ce type d’établissement était privé de la scolarité des élèves. « C’est une période difficile mais je préfère ne pas m’appesantir sur ça car nous faisons du social donc je ne vais pas parler d’argent perdu », estime Amdy Faye. Cependant il y a eu certaines avancées significatives. « L’Etat a compris le sens de notre initiative. Le ministère de l’Education nationale nous a fourni des équipements tout neufs comme des chaises et des tables pour les élèves. Ce qui allège le budget et nous permet de continuer à faire du social car le quart des élèves ne paie pas leur scolarité », explique Amdy Faye. Confiant de la résolution « au plus vite » du litige foncier, il continue à se projeter : « En lieu et place d’un immeuble transformé, nous allons construire une école moderne, avec toutes les infrastructures nécessaires. Des salles de classe adaptés, un gymnase, et pourquoi pas une piscine, énumère-t-il. Et qui sait ? Dans quelques années, ce sera une université».
COMBIEN TOUCHENT LES PIEUVRES DE LA RÉPUBLIQUE?
Depuis 20 ans à 30 ans, ce sont toujours les mêmes qui défilent au palais à l’occasion du 1er mai, fête du Travail. Ces patrons des organisations syndicales et patronales sont de vrais cumulards
Depuis 20 ans à 30 ans, ce sont toujours les mêmes qui défilent au palais à l’occasion du 1er mai, fête du Travail. En plus de la longévité, ces patrons des organisations syndicales et patronales sont de vrais cumulards qui captent les ressources au détriment des jeunes.
Le taux de chômage au Sénégal qui se situe à 17% environ touche majoritairement les jeunes dont les moins de 20 ans représentent 55% de la population. Pendant ce temps, des vieux de plus de 60 ans battent des records de longévité et deviennent champions dans le cumul de postes. Dans le patronat comme dans le syndicat, ce sont les mêmes têtes qui occupent la scène depuis 20 ans pour certains, 30 ans pour d’autres, au détriment des jeunes.
Le personnage le plus emblématique reste Mamadou Racine Sy. Réputé puissant, l’homme d’affaires et acteur politique est omniprésent dans la sphère publique et privée. PDG du King Fahd Palace, il est aussi le président du Conseil d’administration (Pca) de l’Ipres. Ici, Racine Sy gagne 2 millions par mois, car les jetons de présence sont passés en 2015 de 150 000 f à 300 000 F pour les membres du conseil d’administration et les indemnités du Pca de 1 à 2 millions.
Au même moment, Racine Sy est vice-président du CA de la Caisse de sécurité sociale. Et dès que son mandat termine à l’Ipres, il devient Pca de la Caisse de sécurité sociale (Css) dans un jeu de chaises musicales avec Mody Guiro et Mademba Sock. Racine Sy est également le Pca de Bolloré Sénégal.
Dans le secteur de l’hôtellerie, il est alpha et oméga. Patron d’hôtel, Président de la Fédération des organisations hôtelières du Sénégal, il devient Pca de l’Agence de promotion touristique du Sénégal. Fort de sa puissance dans ce secteur, Mamadou Racine Sy est officiellement installé comme président du Conseil sénégalais du tourisme le 7 septembre 2019 par le ministre Alioune Sarr.
Sur le plan politique, si le hold-up contre Aïssata Tall Sall avait marché en 2014, il serait aujourd’hui le maire de Podor.
La CSS achète des billets d’avion à la société de Racine Sy
Avec autant de postes, le conflit d’intérêts n’est jamais loin. Dans son rapport 2013, la Cour des comptes mentionne des pratiques qui relèvent du flagrant délit. « La Cour a relevé que la CSS (Caisse de sécurité sociale : Ndlr) a effectué en 2010 et 2011 plusieurs achats de billets d’avion à l’agence SENEGAL TOURS faisant partie du groupe Sénégal HOTELS dont M. Mamadou Racine Sy, PCA de la CSS, était aussi le Président Directeur général. En 2011, ces achats ont atteint le montant de 74 783 641 FCFA », souligne la Cour qui soulève le caractère illégal de ce procédé.
Malgré ces cumuls et manquements, il n’a jamais été inquiété. Au contraire, c’est lui qui s’est payé la tête de Mamadou Diagne Sy Mbengue, ancien DG de l’Ipres muté à la SN Hlm, suite à un différend avec Racine.
Autre visage du cumul et de l’immobilisme, Baïdy Agne, président du Conseil national du Patronat (Cnp) depuis presque 20 ans. En tant que patron d’entreprise dans le secteur portuaire, il est le président du Syndicat des Entreprises de Manutention des Ports du Sénégal (SEMPOS). Il est aussi le premier vice-président du Conseil économique, social et environnemental où il gagne 1 500 000 F Cfa par mois. Dans le domaine du Sport, Baïdy Agne est le vice-président du Cnoss et président de la fédération sénégalaise de golf.
Même s’il cumule moins de fonctions, Mbagnick Diop n’en demeure pas moins un digne membre de cette classe d’hommes d’affaires pour avoir occupé la tête du Mdes depuis sa création en avril 2000. Lui aussi est membre du Cese.
Une longévité de plus en plus décriée, parce que considérée comme source d’immobilisme. En dehors de Serigne Mboup et Moustapha Cissé Lô, on voit aussi les jeunes dans la contestation. En 2016, de jeunes opérateurs privés réunis autour de la Convergence des acteurs du privé (Cap) ont fait une sortie médiatique pour dénoncer « une logique de rente ». « Cette fonction de représentation est devenue une fin en soi, un moyen de survie et d’existence», fulminaient Modou Bousso Dieng Thiane et Cie.
Mademba ignore le décret présidentiel
Si ces patrons peuvent se targuer d’avoir une entreprise, certains leaders des travailleurs ont transformé les centrales en entreprise. Ici, les secrétaires généraux ont duré, au point d’être qualifiés de ‘’fonctionnaires du privé ». Mody Guiro et Cheikh Diop ont déjà fait respectivement 20 ans à la tête de la Cnts et de la Cnts/Fc.
Quant à Mademba Sock, il n’a pas d’égal. Depuis la création de l’Unsas en 1990, soit 31 ans, il est resté le seul secrétaire général. « Nous avons posé ce débat sur la limitation des mandats depuis longtemps, mais à l’Unsas, on nous disait : ça c’est pour vous les enseignants du supérieur », sourit un ancien SG du Saes.
Aujourd’hui à la retraite, non seulement ils s’accrochent au poste, mais ils sont aussi des cumulards, Guiro et Sock en particulier. A l’heure actuelle, Mademba Sock est le Pca de l’Agence sénégalaise des énergies renouvelables (Aser). En 2012, le président Macky Sall a sorti un décret pour fixer les salaires des directeurs et Pca des différentes agences. Le DG de l’Aser a voulu se conformer à la nouvelle réglementation, mais Sock a dit niet.
« Par correspondance en date du 24 juin 2014 adressée au Directeur général de l’ASER, en réaction à la note de direction (…) fixant son salaire à 2 000 000 F CFA conformément au décret n°2012-1314 en lieu et place des 4 000 000 F CFA qu’il percevait avant, il (Mademba) a indiqué que « la loi d’orientation 2009-20 du 04 mai ne lui est pas applicable», révèle le rapport 2016 de la Cour des comptes.
Autrement, il n’est pas question pour lui d’accepter la réduction de son salaire. Dans ce bras de fer, le ministère des Finances a donné raison à Mademba Sock qui pouvait continuer à percevoir 4 millions par mois, « en attendant la mise en conformité des textes de l’ASER ».
Guiro augmente ses indemnités avec effet rétroactif
Aujourd’hui encore Mademba Sock perçoit, au pire des cas 2 millions F Cfa comme Pca de l’Aser. En tant que Pca de la Caisse de sécurité sociale, il perçoit également une indemnité qui avoisine les 2 millions. Sans compter ses indemnités de conseiller économique social et environnemental où un membre simple gagne 1 200 000 contre 1 500 000 pour un membre du bureau. Au total, Mademba Sock récolte 5 à 7 millions, avec ces 3 institutions du pays.
Son alter ego Mody Guiro est presque dans le même scénario. Membre du Conseil économique, il en est le deuxième vice-président, avec 1 500 000 par mois. Guiro sera le prochain Pca de l’Ipres à la fin du mandat de Racine Sy, si jamais la tradition est respectée. Rien qu’avec ces deux postes, il se retrouvera avec plus de 3 millions, compte non tenu de représentations internationales telles que la Confédération syndicale internationale (Csi) et le Bureau international du travail (Bit).
En août 2010, alors Pca de l’Ipres, il a porté ses indemnités de 600 000 FCFA à 1000 000 FCFA « avec effet rétroactif jusqu’en janvier 2009 », sous prétexte qu’il faut harmoniser avec le traitement des administrateurs à la Caisse de sécurité sociale (Rapport 2014 cour des comptes).
600 000 millions de subvention
La syndicaliste Marième Sakho Dansokho ne voit pas de problème dans la longévité au poste, « si ce sont les travailleurs qui le désirent ». N’empêche, elle reste convaincue qu’il faut préparer la relève. Quant au cumul de postes, elle plaide pour la décentralisation. « Je pense qu’on devrait avoir différents représentants dans les différents postes ».
Pourtant, ces montants ne sont rien comparés à la somme que les patrons de centrales peuvent gérer. En effet, depuis 2015, l’Etat a décidé d’accorder une subvention annuelle de 600 millions aux centrales. En 2015, l’enveloppe a été de 300 millions. La Cnts de Mody Guiro a reçu 115 millions, l’Unsas de Mademba Sock 78 millions, la Csa (seule centrale qui a opéré un changement) a eu 60 millions et la Cnts/Fc de Cheikh Diop 46 millions.
Or, cet argent ne tient pas compte d’une autre subvention du 1er mai de 50 millions accordée chaque année depuis 2013. Résultat des courses, les centrales syndicales comptent zéro manifestation dans leur compteur depuis l’arrivée de Macky Sall au pouvoir.
Avec autant de liquidité, on comprend aisément pourquoi les papis refusent de céder la place, au grand dam des jeunes qui cherchent partout la queue du diable.
L'ENGAGEMENT DE L'ETAT AUPRÈS DU FMI
Le gouvernement du Sénégal va bientôt procéder à la publication du rapport de la gestion du fonds Covid-19
Nombreux sont, au Sénégal, ceux qui réclament jusqu'ici la publication du rapport sur l’utilisation des ressources du fonds force covid-19, en vain. Le Fmi, qui vient de boucler une mission au Sénégal, renseigne que le gouvernement s'apprête à sacrifier à cet exercice.
«Les autorités continuent de tenir leurs engagements en termes de reddition de comptes et de transparence dans l’exécution du PRES, et publieront, à cet effet, le rapport du comité de suivi du Fonds Force COVID-19 et l’audit de la régularité des contrats de marchés publics d’ici fin juin 202 », indique l’institution de Breton Woods.
Dans son communiqué qui a sanctionné sa dernière revue dans le pays, le Fmi souligne aussi que le Sénégal a atteint tous les objectifs quantitatifs en fin 2020 «sauf celui portant sur la part des contrats de marchés publics passés en entente directe, qui a dépassé le plafond fixé dans le programme en raison des marchés publics qui ont dû être conclus dans le cadre de l’urgence sanitaire de lutte contre la COVID-19.»
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MACKY SALL DOIT DÉMISSIONNER ET ORGANISER UNE PRÉSIDENTIELLE ANTICIPÉE
Pour Me Abdoulaye Tine, le président doit prendre acte de la demande de la Cour de Justice de la CEDEA sur le parrainage et en tirer les conséquences
Le Sénégal doit "réduire à néant" la législation sur le parrainage électoral selon la décision de la cour de justice de la Cédéao, estime Abdoulaye Tine, avocat et membre de l'USL, l'Union sociale libérale qui avait saisi la cour en 2019. Pour Me Tine, le président sénégalais Macky Sall "doit prendre acte de cette demande de la Cour en démissionnant et en organisant des élections anticipées".
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NOUS ASSISTONS DE PLUS EN PLUS EN AFRIQUE À DES DÉMOCRATIES SANS OPPOSITION
Élections en Guinée, Côte d'Ivoire, Centrafrique, au Bénin ou au Congo... L'Afrique vit-elle une régression démocratique ? Analyse d'Alioune Tine, fonddateur du Think thank AfricaJom Center
Élections en Guinée, Côte d'Ivoire, Centrafrique, au Bénin ou au Congo... L'Afrique vit-elle une régression démocratique ? "Nous assistons de plus en plus à des démocraties sans opposition" - Alioune Tine, fondateur du laboratoire d'idées AfrikaJom Center.