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19 juin 2025
UN ANCIEN DE LA BAD MET LE CURSEUR SUR LES FAILLES DE L’INSTITUTION
Magatte Wade, maire de Mékhé, a choisi son terroir pour lancer son livre intitulé «La Banque africaine de développement (Bad), réformer la gouvernance face au piège de la pauvreté».
Magatte Wade, maire de Mékhé, a choisi son terroir pour lancer son livre intitulé «La Banque africaine de développement (Bad), réformer la gouvernance face au piège de la pauvreté». Dans ce brûlot, il raconte l'institution financière africaine au fil du temps et explique pourquoi elle n'a pas encore réussi son pari d'éradiquer la pauvreté dans le continent. après avoir jeté un regard critique sur l'institution, il a plaidé pour des réformes sur la gouvernance.
Partir du terroir pour aller à la conquête du monde par les idées, telle est la démarche de Magatte Wade, Maire de la Commune de Mékhé, C'est pourquoi, Docteur Es lettres de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et auteur d'importants travaux de recherche sur l'énonciation et la communication linguistique, expert de développement et ancien fonctionnaire de la Banque Africaine de Développement (BAD), il a choisi l'hôtel de ville de Ngaye Mékhé pour lancer son livre intitulé "La Banque Africaine de Développement (BAD), réformer la gouvernance face au piège de la pauvreté". Dans ce brûlot, il jette un regard critique sur l'institution financière africaine, en racontant la banque au fil du temps, depuis sa création. Ainsi, le livre raconte son vécu professionnel à la Banque Africaine de Développement (BAD) et au sein des institutions de financement à travers le monde.
Selon lui, le constat est que ces institutions, malgré les multiples efforts, les réformes et tout ce qui a été entrepris pour s’ajuster à la lutte contre la pauvreté sur le continent, n’ont pas réussi le pari. Et après ces séries d’ajustements sans atteindre les objectifs, il faut oser aller maintenant vers une restructuration, sur la base d’une nouvelle charte et repartir carrément sur de nouvelles bases. Pour lui, l’ambition des pères fondateurs était que la banque s’arrime au développement de l’Afrique, en vue d’affirmer une identité africaine au lendemain des indépendances. Ce qui a été, au fil du temps ; mais l’objectif qui était de promouvoir le développement économique et social dans les pays africains, pris individuellement ou collectivement, reste encore un vieux rêve. C'est dire qu'après un demi-siècle d’exercice, on est loin d’éradiquer la pauvreté, même si on a financé le développement. Donc de l'avis de l'auteur, la mission des pères fondateurs était noble et il faudrait être dans la ligne de mire de l’axe de développement et des stratégies de ces pères, pour que l’Afrique pense par elle-même, agisse par elle-même, mais tout en s’ouvrant à la coopération internationale. Le monde étant une civilisation planétaire, il faudrait prendre les autres comme des partenaires, mais que le socle de la réflexion stratégique pour notre développement soit fondamentalement africain. En dépit des études qui ont été faites et des financements énormes consentis, la pauvreté reste toujours debout. Il faut donc, à ses yeux, une autre lecture de la pauvreté d’où la nécessité de revoir les paradigmes de son évaluation et essayer de la résoudre en fonction des réalités africaines. Il souligne que le piège est toujours là et on met des dollars en imitant des institutions dirigées par de grands outils et de grands bras extérieurs et c’est pourquoi on n’en sort pas.
La Banque Africaine est prise dans le piège de la pauvreté, parce qu’après une soixantaine d’années, elle n’a pas réussi à l’éradiquer. Lors d’une assemblée générale de la banque en Ouganda, rappelle-t-il, le Président Yoweri Museveni disait: « Chaque année, vous venez avec un slogan sur la pauvreté, il faut maintenant y mettre fin et arrêter les slogans comme « éradiquer la pauvreté », « alléger la pauvreté », sinon nous serons toujours dans la pauvreté ».
D’où l'urgence, d'après lui, d’avoir une autre façon d'aborder les questions de développement et dans ce cadre, il faut que les intellectuels africains soient beaucoup plus déterminés, plus courageux de même que nos dirigeants, sinon l’Afrique continuera à tourner en rond pour ne jamais s'en sortir. Pour lui, le courage, c’est d’avoir une vision propre, enrichie par l’apport extérieur et avoir la maîtrise du guidon de là où on veut aller. Il ajoute : "L’Afrique a toutes les richesses du monde, avec des terres arables, suffisamment d’eau, des énergies avec la disponibilité du soleil, les hommes, il ne reste que des stratégies de développement adaptées à nos réalités, pensées par nous-mêmes et pour nous-mêmes. Il faut aussi qu’on arrête au niveau de la BAD de tendre la main en mettant fin au Fonds Africain de Développement (FAD). L’argent, c’est le nerf de la guerre, mais si on ne se départit pas de l’aide au développement à travers le FAD, la banque ne sera jamais autonome, ne sera jamais ce qu’on voudrait en faire".
Prenant l’exemple de la pandémie de la COVID19,il soutient que la banque aurait pu financer un très grand centre international de production de vaccins africains, mais elle dira que ce n’est pas de sa mission, mais de celle de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). C’est aussi le cas du virus Ebola, du SIDA et parfois on a même l’impression que ces maladies sont utilisées pour anéantir l’Afrique. De l'avis de Dr Magatte Wade, il y a 25 ans, on parlait de dividende démographique, estimant que la croissance de la population et la croissance économique ne faisaient pas bon ménage et qu’il faudrait réduire la population africaine. Mais l’Inde et la Chine ont suffisamment démontré que c’est faux et qu’on pouvait capitaliser sur les ressources humaines. En ce qui concerne les propositions fortes pour mieux opérationnaliser la BAD, il affirme qu'il faut impérativement alléger la technostructure de l'institution, réformer la gouvernance, arrêter la bureaucratie et que les Chefs d’Etat arrêtent aussi d’influer sur les prises de décisions. "J’espère que mon Président sera le premier à m’entendre. Il faut qu’on ait un Etat fort, ce qui n’est pas seulement une fonction publique forte. Il faut financer le secteur privé pour prendre en charge la problématique de l'emploi dont on parle tant. Seul le secteur privé est pourvoyeur d’emplois et de richesses", déclare le Maire de Mékhé. Et d'ajouter qu'il pouvait bien lancer le livre à Abidjan, Paris, Londres, Dakar, etc., mais son plus grand plaisir est de le faire à Ngaye Mékhé parce qu'il est fils de la localité, imbibé des valeurs du terroir. "C’est ce qui m’a inspiré à réfléchir sur des enjeux que personne n’ose toucher actuellement", conclut-il.
LE RAPPORT PROVISOIRE RELEVE UNE NEGLIGENCE DANS L'INCENDIE DE L'HÔPITAL MAGUETTE LO
En marge de la revue annuelle conjointe du ministère de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr est revenu sur la mort des quatre bébés à l’hôpital Magatte Lo de Linguère, la démission du directeur, le déficit de spécialistes dans les régions et la vaccination
En marge de la revue annuelle conjointe du ministère de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr est revenu sur la mort des quatre bébés à l’hôpital Magatte Lo de Linguère, la démission du directeur, le déficit de spécialistes dans les régions et la vaccination. Selon Abdoulaye Diouf Sarr, le rapport provisoire sur le drame de Linguère a fait état d’une négligence.
Depuis l’incendie au service de néonatologie de l’hôpital Magatte Lô de Linguère et la démission du directeur de l’hôpital, des voix se sont élevées pour demander la démission du ministre de la Santé.
Interpellé sur la question, Abdoulaye Diouf Sarr a répondu que la prise en charge du système de santé requiert beaucoup de courage et de clairvoyance. «Il faut laisser les gens spéculer. Nous, notre préoccupation est de travailler et de ne pas regarder dans le rétroviseur, surtout par rapport à certaines spéculations», clame-t-il avant d’ajouter que l’enquête suit son cours. Mais en attendant, le rapport provisoire est disponible. «Nous avons noté une négligence dans ce service de néonatologie et c’est cela qui nous a permis de relever le directeur de l’hôpital et de demander que tout le personnel qui était en service au niveau de la néonatologie mette à la disposition de l’enquête. Il faut que l’enquête sur le fond se poursuive. Tous les acteurs ont été mis à la disposition de l’enquête. Après, toutes les mesures complémentaires seront prises», affirme le ministre de la Santé.
Revenant par ailleurs sur le refus de certains médecins de rejoindre leurs postes d’affectation, Abdoulaye Diouf Sarr renseigne que le Président Macky Sall a fait d’énormes efforts en faveur des jeunes médecins en spécialisation. «Il y a quelques années, la bourse de spécialisation était de 150.000 francs, mais le Président Macky Sall l’a portée à 300.000 Fcfa. Depuis lors, nous voyons nos jeunes médecins s’intéresser à la spécialisation. Maintenant, il se pose la question de l’affectation au niveau des zones dites difficiles. A ce niveau, les spécialistes ont signé un engagement de service public. Et lorsqu’on est dans le service public, on répond à l’affectation de l’employeur qui est l’Etat. C’est à ce niveau-là qu’il faut, avec responsabilité et objectivité, poser le problème», indique-t-il.
Et le ministre de la Santé de poursuivre que quand un spécialiste est affecté dans une région, il doit prendre service. «C’est cela l’équité territoriale. C’est pourquoi, ces gynécologues qui n’ont pas voulu rejoindre leurs postes verront une procédure de remboursement des frais de spécialisation, mais aussi une procédure administrative adaptée à leur refus de ne pas prendre service au niveau de Kolda», informe-t-il.
A propos de la campagne de vaccination contre le Covid-19, le ministre annonce un taux national de vaccination de 79%. «Cependant, il y a des régions où la campagne de vaccination ne se passe pas bien. Il y a un effort important à faire à Kédougou, Diourbel, Tambacounda, Kaffrine et Fatick. Nous devons booster la vaccination à ce niveau et lançons un appel à tous les acteurs et aux élus locaux de nous aider à développer une bonne stratégie de communication», affirme Abdoulaye Diouf Sarr.
LE GOUVERNEMENT ENVOIE BALADER LA COUR DE JUSTICE DE LA CEDEAO
Selon le porte-parole du gouvernement, Oumar Guèye, le Sénégal est dans la légalité et aucune institution ne peut donner au pays de la Teranga des leçons en matière d’élection
L’état du Sénégal a réagi par rapport à la demande d’abrogation de la loi sur le parrainage, exigée par la cour de justice de la communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). Selon le porte-parole du gouvernement, oumar Guèye, le Sénégal est dans la légalité et aucune institution ne peut donner au pays de la Teranga des leçons en matière d’élection.
S’il y a une institution de la République qui n’a rien à cirer de la décision de la Cour de justice de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), intimant l’ordre à l’Etat d’abroger la loi sur le parrainage, c’est bien le gouvernement du Sénégal.
Lors d’une rencontre avec la presse, Oumar Guèye n’y est pas allé du dos de la cuillère pour apporter une cinglante réponse à cette Cour, indiquant qu’aucune institution ne peut apprendre au Sénégal la manière dont on organise une élection. «Le parrainage n’est pas tombé du ciel comme ça. Ce parrainage a été évoqué lors du dialogue politique, du dialogue social. Mais aussi ce parrainage a également fait l’objet d’une loi à l’Assemblée nationale.
Donc, du point de vue de la légalité, ce système de parrainage est plus que légal par rapport à notre constitution et par rapport également à notre législation. Il a été demandé que quelqu’un qui veut être candidat puisse avoir au moins 0,8% de l’électorat. Ce n’est pas énorme, c’est 52 mille parrainages répartis au moins dans la moitié des régions. La question à se poser, c’est que s’il n’y avait pas ce parrainage, on aurait affaire au moins en tout cas, selon les estimations, à 139 candidatures. Vous vous rendez compte, 139 candidats en une journée pour voter. Donc, cela va prendre plusieurs jours pour faire une élection», explique le porte-parole du gouvernement. Le ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires d’ajouter : «De ce point de vue, nous n’avons aucun problème au niveau du gouvernement par rapport à cette question, sur ce que la CEDEAO a dit ou pas. D’ailleurs, faut-il le noter, sur trois interpellations de la CEDEAO, les deux ont eu des réponses négatives».
Oumar Guèye précise que la CEDEAO a déclaré qu’il y a eu une libre participation à l’élection présidentielle et qu’il n’y a pas eu non plus de caractère discriminatoire. Poursuivant sa croisade contre les juges de Cour de justice de la CEDEAO, le porte-parole du gouvernement enchaîne : «En ce qui concerne la Cour de justice de la CEDEAO, relativement au parrainage, je dois dire que le Sénégal est un pays de démocratie. C’est un pays de démocratie éprouvée. Au Sénégal, on vote depuis plusieurs siècles. En 1872, on votait déjà au Sénégal. Nous avons un vécu démocratique et cette démocratie se consolide avec le président Macky Sall. Tous les systèmes démocratiques ont un filtre pour les élections. Il n’y en a pas une seule qui n’ait pas de filtre».
Selon lui, le Sénégal n’est pas le seul pays à faire recours au parrainage pour filtrer les candidats lors d’une élection. « Pour partir à une élection dans certains pays, il y a des parrainages. Les parrainages se font pour la plupart du temps avec des grands électeurs tels que des députés, tels que des maires et autres. Mais ici, ce qui a été choisi, c’est le parrainage citoyen pour ne pas exclure les populations qui sont en mesure de voter et qui aussi donnent leur point de vue par rapport à ce système», note-t-il, affirmant au passage que le système employé au Sénégal est le meilleur.
Car, se justifie-t-il, si c’étaient les maires qui devaient parrainer les candidats, beaucoup d’entre eux n’iraient pas à l’élection présidentielle parce que 95% des maires sont avec le Président Macky Sall dans le cadre de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY). Cependant, il déclare que le ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome se prononcera sur ce dossier avec plus de détails.
SEYDOU BOCAR YAGUE DECLINE SES PRIORITES
C’est sous la fanfare des hommes de l’adjudant de Police André Tine que le nouveau Directeur général de la Police nationale a été installé hier dans ses fonctions.
L’un des principaux défis du nouveau directeur général de la Police nationale, c’est de consolider l’image d’un Sénégal sûr. Lors de son installation hier dans son fauteuil de patron de la Police nationale, Seydou Bocar Yague s’est engagé à préserver notre pays de la menace sécuritaire de plus en plus pressante.
C’est sous la fanfare des hommes de l’adjudant de Police André Tine que le nouveau Directeur général de la Police nationale a été installé hier dans ses fonctions. Mais avant sa première revue de prise de commandement, Seydou Bocar Yague a appelé ses hommes à sécuriser les populations avec comme «bréviaire l’autorité de la loi dans l’exécution de leurs missions», compte tenu des graves menaces sécuritaires qui planent sur le Sénégal.
Déclinant sa feuille de route à la tête de l’institution policière, l’Inspecteur général de Police a indiqué que sa tâche consiste à faire du Sénégal l’exception de havre de paix qu’il a toujours été. «C’est-à-dire un pays sûr, stable et qui garantit la sécurité des biens et des personnes qui y vivent. A ce titre, toute mon action sera guidée par la volonté de renforcer l’efficacité opérationnelle de la police, l’épanouissement professionnel et social des fonctionnaires de police et le rehaussement de la posture de l’institution policière. Je prends l’engagement de tout mettre en œuvre pour répondre efficacement aux multiples attentes des pouvoirs publics et des populations», a déclaré Monsieur Yague devant le ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diom, le Haut commandant de la Gendarmerie nationale et Directeur de la Justice militaire Jean Baptiste entre autres personnalités présentes à la cérémonie.
A l’en croire, la Police nationale fait face aujourd’hui à d’énormes défis sécuritaires comme le grand banditisme et le terrorisme. C’est la raison pour laquelle, précise Seydou Bocar Yague, il apparaît nécessaire de procéder à une réarticulation des dispositifs et à une réadaptation des projets sécuritaires du pays. Pour ce faire, dit-il, la modernisation des infrastructures abritant des unités de police et une acquisition d’équipements adaptés et spécialisée, l’amélioration des conditions de vie des policiers, le renforcement des systèmes de renseignements et d’actions spéciales ainsi que l’existence d’une ressource humaine demeurent les priorités absolues.
Ainsi, pour atteindre toutes ces priorités, Seydou Bocar Yague va s’appuyer sur le professionnalisme et le sens élevé des sous-officiers, contrôleurs de police bref tous les corps afin de réussir sa tâche avec toute l’efficacité requise. Par ailleurs, il considère que les rapports police-Population doivent être améliorés. «De ce fait, il faudra une plus grande implication de tous les acteurs sociaux dans la gestion de la sécurité des populations», souligne-t-il.
UN FONCTIONNAIRE DE POLICE IRREPROCHABLE
Le ministre de l’Intérieur n’a pas tari d’éloges à l’endroit du successeur d’Ousmane Sy. Selon Antoine Félix Diome, l’Inspecteur général de Police Seydou Bocar Yague est un haut fonctionnaire de Police aux états de services irréprochables et doté d’une parfaite maîtrise des rouages du métier de policier. «Cette nomination est un couronnement mérité d’une belle et riche carrière dans la Police», a indiqué le premier flic du pays. Évoquant par ailleurs la criminalité multiforme qui est souvent l’œuvre de délinquants aguerris usant des moyens de plus en plus sophistiqués, Antoine Félix Diom estime que la position géographique de notre pays corrélée aux récentes découvertes pétrolière et gazière le propulsent à la croisée des chemins de la délinquance transnationale dans toutes ses formes. «La réponse face à ces défis sécuritaires ne peut être envisagée qu’avec une institution policière forte, dotée de moyens d’interventions de dernières générations. Ce qui entre dans l’ambition affichée du chef de l’Etat de faire du Sénégal un pays sûr», affirme le ministre de l’Intérieur qui témoigne, par ailleurs, que durant les 5 mois qu’il a eu à collaborer avec Ousmane Sy, il a décelé en lui les qualités d’un fonctionnaire de police très professionnel et résolument engagé à relever les énormes défis sécuritaires auxquels le Sénégal fait face.
LES SYNDICATS PORTENT PRESSE
Des cris de cœurs, des menaces de boycott ont été brandis cette semaine par différents syndicats pour se faire entendre ou encore pour trouver gain de cause face à leurs nombreuses revendications.
Pour cette édition 2021 de la célébration de la journée mondiale du travail marquée par la pandémie du coronavirus, le Sénégal a opté pour une participation sombre. L’intersyndicale va organiser une table ronde sur la problématique de la prise en charge des travailleurs. Toutefois, des activités parallèles comme des conférences de presses sont aussi prévues par les différents syndicats.
Des cris de cœurs, des menaces de boycott ont été brandis cette semaine par différents syndicats pour se faire entendre ou encore pour trouver gain de cause face à leurs nombreuses revendications.
Pour cette édition 2021, marquée par la pandémie du coronavirus, les différentes centrales syndicales qui se sont retrouvées au sein de l’intersyndicale ont décidé de ne pas tenir de grand rassemblement. Néanmoins, ladite journée sera rythmée par plusieurs activités dont une conférence webinaire, mais aussi des points de presse sans omettre la traditionnelle rencontre avec le chef de l’Etat pour le dépôt des cahiers de doléances au Palais de la République.
LA COVID PLOMBE LE SECTEUR DE L’EMPLOI
Le secteur du travail demeure le plus impacté par le coronavirus. Plusieurs travailleurs ont perdu leurs emplois et se sont retrouvés au chomage. Selon la Centrale nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts) 80mille travailleurs impactés ont été dénombrés. Ce, malgré l’ordonnance N°1 promulguée par le Président de la République le 8 avril 2020 et invitant le patronat à éviter autant les licenciements pour des motifs économiques durant la période de la pandémie. Selon les responsables des Centrales, plus de 60% d’entre les travailleurs impactés par la Covid sont sous contrat d’intérim et ne disposent d’aucune protection sociale.
Pour cette édition de la célébration de la journée mondiale du travail 2021, les responsables feront le plaidoyer pour une mise en place d’un fond d’appui pour la préservation des fonds existants. Pour la coalition des confédérations syndicales de travailleurs regroupant la Cnts, la Cnts /Fc, la Csa, l’Udts et l’Unsas, a déclaré lors de leur point de presse que l’accent sera mis cette année avec la pandémie du coronavirus sur la préservation des emplois existants, sur les réformes novatrices dans les relations professionnelles à travers un nouveau contrat social fondé sur le partenariat responsable visant le renforcement du pouvoir d’achat des travailleurs, le dialogue social et le pouvoir de négociation des organisations syndicales. Dans le cadre de l’apaisement du front social le site dakar24sn.com a renseigné que la coalition des centrales exige de l’Etat l’application de tous les accords signés avec les syndicats des secteurs de l’enseignement, de la santé, de la justice, des collectivités territoriales, des transports, ainsi que l’application de toutes les décisions de justice.
SICTRASS S’Y MET
En point de presse hier, jeudi 29 avril, le syndicat des inspecteurs et contrôleurs du travail et de la sécurité sociale a exigé du gouvernement du Sénégal, le renforcement de son effectif ainsi que la dotation de moyens techniques et logistiques pour mener à bien leur mission. «Le Sénégal ne dispose que 114 inspecteurs et contrôleurs du travail. Chaque entreprise de plus de 50 employés doit recevoir les inspecteurs au moins deux fois par an et une fois l’an pour celles de moins de 50 employés», a renseigné Alioune Fall secrétaire général adjoint dudit syndicat. Et Téne Gaye secrétaire général de renchérir : «l’inspection du travail de Dakar ne dispose que deux véhicules et l’un passe la journée chez le mécanicien. A Thiès, un seul est disponible et dans d’autres régions, la situation est plus dramatique».
Face à ces difficultés, le Sictrass compte user de tous les moyens locaux pour se faire entendre. Pour cette célébration de la fête du travail, comme l’année précédente, les activités se dérouleront dans la plus grande sobriété avec la remise de Cahier de doléances au Palais de la République au Chef de l’Etat, Macky Sall.
UN SECTEUR EXTRACTIF A LA REMORQUE DU ZIRCON
En dépit d’un contexte difficile lié à la pandémie de la Covid19, le secteur des mines parvient à tirer son épingle du jeu.
En dépit d’un contexte difficile lié à la pandémie de la Covid19, le secteur des mines parvient à tirer son épingle du jeu.
En effet, selon le ministre de tutelle, le secteur extractif a connu une croissance globale de l’ordre de 7% dans l’ensemble des projets mis en œuvre au cours de l’année 2020. C’était à l’occasion de l’atelier sur la revue annuelle conjointe du secteur des mines. « Le secteur des mines de manière générale, progresse malgré la pandémie. On a eu quand même un taux de croissance appréciable du secteur dans l’ensemble.
Dans les projets retenus par le PSE, tous les projets ne sont pas en marche mais au niveau de l’or, du zircon et au niveau du phosphate il y a quand même une progression appréciable. Dans la production il y a plus de 4% de progression par rapport à l’année dernière et dans l’ensemble des projets, on est autour de 7% entre les années 2019 et 2020 » a révélé Oumar Sarr. Cette croissance est due, pour l’essentiel, au zircon dont l’exploitation est actuellement assurée par GCO. A en croire la coordonnatrice de la cellule d’Etudes et de Planification du ministère des Mines et de la géologie, la production de zircon a connu une hausse de 3,11%en 2020.
Selon Mme Madjiguène Ndoye Dionne, cette performance du secteur des mines a engendré une augmentation des ressources globales. Celles-ci sont passées de 23.424 000.000 en 2019 à 24 milliards 369 millions en 2020, soit une hausse de 4%. Toutefois, des faiblesses ont été relevées dans les d’autres secteurs qui ont vu leurs productions baisser. C’est le cas de la production d’or qui a connu une baisse de 5,4% en 2020. Des baisses qui s’expliquent par les effets de la pandémie notamment des mesures restrictives instaurées dans le cadre de la lutte contre la pandémie du coronavirus. Une chute accentuée par le ralentissement des activités de distribution des consommables pour l’exploitation de l’or.
Le ministre se dit satisfait de ces performances dans un contexte difficile, mais Oumar Sarr reconnait la nécessité de poursuivre le travail de restructuration et de modernisation du ministère afin de mettre en place des outils performants de contrôle et de suivi des industries minières. « « Je pense qu’il y a des progrès, mais aussi il y a une meilleure organisation à parfaire. Mais il y a encore un besoin de beaucoup d’organisation, il faut que tous les secteurs soient véritablement maitrisés. Nous sommes en train de continuer à restructurer et à mieux organiser le ministère pour que toutes les potentialités offertes par le développement minier soient maitrisées dans le cadre de notre département ministériel. Certaines recommandations sont déjà en train d’être mises en œuvre. Au niveau de l’or, il y a une gestion plus fine de la production artisanale. Parce qu’il y a plusieurs centaines de personnes qui travaillent dans l’orpaillage, notamment au niveau de Kédougou et de Tambacounda » a promis Oumar Sarr.
LES RÉPONSES À LA QUESTION DE L'EMPLOI SONT D’ORDRE ORGANISATIONNEL
Les 65 000 emplois pour les jeunes à créer dans les semaines à venir sont des emplois précaires, fait savoir l’économiste et enseignant à l’Ucad, Meissa Babou
Les 65 000 emplois pour les jeunes à créer dans les semaines à venir sont des emplois précaires, fait savoir l’économiste et enseignant à l’Ucad Meissa Babou. Il estime que le chef de l’Etat n’a pas pris suffisamment de recul, ni demandé une évaluation, un diagnostic des structures existantes avant de faire de nouvelles propositions. Ce qui à son avis pourrait se retourner contre lui.
De l’analyse de l’économiste et enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) Meissa Babou en rapport aux échecs des politiques d’emplois les raisons relèvent souvent du stimulus réponse «organisation et coordination du secteur public dans toutes ses entités» et non exclusivement financière. Sur les 65 000 emplois annoncés par le chef de l’Etat, l’économiste qualifie lesdits emplois de précaires. Sur ce, il ne cache pas sa grande déception de la rencontre de Diamniadio, qui pour lui, aurait pu servir de cadre de réflexion, d’analyse et propositions d’experts au problème d’emplois.
Hélas regrette-t-il : «Je m’attendais à un changement de méthode, en mutualisant les structures de formation d’une part et les structures de financement d’autre part pour avoir plus de lisibilité des actions en matière de politiques d’emplois». A défaut de cette mutualisation dira-t-il : «Je crains que la vieille recette soit reconduite pour donner les mêmes mauvais résultats». Rejetant tout nihilisme, il salue la volonté du chef de l’Etat de donner des réponses adéquates et pragmatiques à ces questions mais qui souvent pense que la réponse est d’ordre financière, alors que souvent elle est d’ordre organisationnel et de réforme administrative. Pour lui : «On ne peut pas faire du neuf avec du vieux».
Sur l’annonce des 65 000 emplois à créer, qu’il qualifie d’emplois précaires, il dira : «il y a une enveloppe de 80 milliards à dégager sur deux à trois ans, le temps de dérouler les élections (locales, législatives et présidentielle), mais ce sera forcément des emplois précaires dans plusieurs ministères dont celui de l’environnement qui prévoit un programme de reboisement». Ledit programme va démarrer à compter du «1er mai avec 10 000 personnes selon le ministre de l’environnement», relève-t-il. Il rajoute : «il en sera également de même peut-être dans les autres ministères». Toutefois, il précise que «ces 65 000 emplois contractuels ne font pas parti du programme de financement de 450 milliards à travers les structures de financement». Sur ces 450 milliards du programme d’urgence dont 150 milliards pour 2021 seront tirés du budget pour financer les jeunes. Il affirme : « Qu’il est prévu une approche inclusive à travers l’ouverture de bureaux départementaux pour mieux prendre en charge la question à bras le corps et de manière fast-tract». A l’entendre «très souvent ces taches sont confiées à des jeunes politiques qui n’ont pas d’expériences en la matière».
Pour s’en convaincre, il cite le Programme des domaines agricoles communautaire (Prodac), qui selon lui «depuis 2014 est là avec un financement d’environ 100 milliards sans les résultats escomptés». Sur ce, il se veut formel : «le président Sall n’a pas pris de recul, ni demandé une évaluation, un diagnostic des structures existantes avant de faire de nouvelles propositions».
Il persiste : «Ce n’était pas la bonne démarche. On est dans une précipitation, et d’effets d’annonce et ceci risque de retourner contre le président lui-même». Pour lui : «il y a des préalables, ce que le président n’a pas fait. Parce qu’on ne peut pas se lever un bon matin et dire aux jeunes venaient prendre un million, deux millions ou trois millions comme ça». Etayant son propos, il rappelle que le président Abdou Diouf en son temps finançait les diplômés de l’enseignement supérieur par exemple des économistes, des juristes…
Et il les regroupait en trois pour les financer à hauteur de 50, voire 60 millions mais également, en les accompagnants. Et ces gens-là montaient une véritable entreprise. Il n’y avait pas d’argent liquide mais un crédit-bail». «La réponse normale, c’est la réponse économique et non une réponse de décret » s’en désole-t-il. Il poursuit : «Et puisque c’est l’économie qui crée de l’emploi donc, il faut nécessairement un environnement favorable aux entreprises sénégalaises pour absorber les nombreux demandeurs d’emploi sur le marché».
A l’entendre : «l’Economie tourne mal parce qu’elle est extravertie et que les entreprises sénégalaises ne gagnent pas les parts de marchés pour donner de l’emploi aux jeunes… ».
OMBRE SUR LE MANDAT DE MACKY
La décision de la Cour de la justice de la Cedeao qui conforte la position des pourfendeurs de la loi sur le parrainage discrédite l’image du chef de l’Etat dont la réélection avait d'ailleurs été rejetée par ses quatre adversaires d'alors
Le verdict rendu par la Cour de justice de la Cedeao demandant à l’Etat du Sénégal de supprimer la loi sur le parrainage dans un délai de 6 mois semble constituer un véritable pavé dans la mare de la réélection du président Macky Sall. Un président dont le régime a toujours réfuté la thèse selon laquelle cette loi portait atteinte au principe de la libre participation aux élections mais par le biais de laquelle il a filtré les candidatures au point de les limiter à …cinq.
Sommé par la Cour de justice de la Cedeao de supprimer la loi sur le parrainage dans un délai de 6 mois, l’état du Sénégal va-t-il, cette fois ci, se conformer à cette décision de la justice communautaire rendue le mercredi 28 avril 2021 dernier, suite à un recours introduit l’année dernière par Me Abdoulaye Tine, président du parti l’Union sociale libérale.
S’il est pour le moment très difficile de répondre à cette question au regard de la position constante de refus d’appliquer les décisions de cette Cour, à laquelle Dakar nous a habitué très souvent ces dernières années, notamment quand il s’agissait de celles qui lui étaient défavorables (cas du fils de l’ancien chef d’Etat, Karim Wade et de l’ex député-maire de la ville de Dakar, Khalifa Ababacar Sall), il faut dire que ce verdict de la Cedeao constitue un véritable pavé dans la mare de la réélection au premier tour de l’actuel chef de l’Etat, Macky Sall, alors même que son régime a toujours réfuté la thèse selon laquelle la loi sur le parrainage portait atteinte au principe de la libre participation aux élections.
Toute chose que souligne ce verdict de la Cour de justice de la Cedeao qui, par ailleurs, confirme les pourfendeurs de cette loi sur le parrainage, notamment l’opposition et une partie de la société civile, qui voyaient avec ce texte une stratégie du président Sall de se choisir lui-même ses propres adversaires, lors de la présidentielle du 24 février 2019 dernier.
Adoptée en effet le 19 avril 2018 par l’Assemblée nationale du Sénégal, cette loi généralisant le système de parrainage citoyen à toutes les élections et qui obligeait tout candidat ou liste de candidature à une élection de recueillir au minimum 0, 8 % et 1 % au maximum de signatures des électeurs inscrits sur le fichier électoral au moins dans sept régions, lors du scrutin présidentiel de 2019, avait eu comme conséquence l’élimination de la course vers le fauteuil présidentiel de près de 20 dossiers de candidature au motif de doublons ou d’un problème de répartition des signatures en région. Sur un total de 27 dossiers de candidature déposés devant le Conseil constitutionnel, cette haute juridiction n’avait retenu finalement que cinq dont celui du président sortant Macky Sall.
La validation des candidatures de certains responsables de l’opposition à l’image du président du parti Rewmi, Idrissa Seck (troisième participation à une élection présidentielle et dont le score ne cesse de baisser), Madické Niang (première participation et qui s’est lancé en dernier lieu dans la course), le Pr Issa Sall (première participation) au profit de celui des ténors à l’image de Malick Gakou président du Grand parti, l’ancien ministre libéral, Moustapha Mamba Guirassy et Aïssata Tall Sall pour ne citer que ceux-là, avait été fortement décriée par une partie de l’opinion publique sénégalaise et l’opposition dans son ensemble.
Aux yeux de moult Sénégalais, l’élimination de ces différents candidats de l’opposition par la voie du parrainage obéissait à une volonté savamment orchestrée par le pouvoir en place de baliserle chemin d’une réélection dès le premier tour à son candidat pour lui éviter ainsi la malédiction d’un second tour qui risquerait de lui être fatale. Puisqu’à côté de ce lot des candidats écartés de la course par le moyen du parrainage, s’ajoutaient également Khalifa Ababacar Sall et Karim Wade dont le motif de rejet de candidature est lié à un réaménagement, à la veille de ce scrutin présidentiel, du code électoral avec l’introduction d’une clause réservant le statut de candidat aux uniques citoyens inscrits sur les listes électorales.
D’ailleurs, au lendemain de cette élection présidentielle du 24 février 2019, l’Union européenne à travers sa mission d’observation avait pris sa responsabilité en demandant dans ses recommandations l’«abandon » du parrainage citoyen pour les élections locales», initialement prévues en décembre 2019 avant d’être reportées à quatre reprises et « une réflexion d’ensemble sur son application » pour les autres types d’élections. Cette sortie avait poussé l’ancien ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, à réagir à travers un communiqué dans lequel il a fait remarquer que « cette recommandation va au-delà de l’objet pour lequel la mission électorale a été effectuée, elle dépasse le cadre de l’élection présidentielle» mais aussi que la généralisation du parrainage «s’est faite en toute souveraineté par le peuple sénégalais à travers la représentation nationale ».
Aujourd’hui, cette décision de la Cour de la justice de la Cedeao qui conforte la position des pourfendeurs de cette loi sur le parrainage, va davantage discréditer l’image de l’actuel chef de l’Etat, Macky Sall, dont la réélection rappelons-le, avait été rejetée par ses quatre adversaires au lendemain de la publication des résultats. Une situation qui l’avait d’ailleurs poussé, pour éteindre le feu et les crispations, à recourir encore à l’astuce du… dialogue national.
«CETTE CAMPAGNE DE COMMERCIALISATION DE L’ARACHIDE EST L’UNE DES MEILLEURES»
C’est la conviction du ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural. Moussa Baldé s’exprimait hier, jeudi 29 avril lors de la conférence de presse du gouvernement.
Le ministre de l’agriculture et de l’équipement rural, Moussa Baldé considère la campagne de commercialisation de l’arachide de cette année comme étant l’une des meilleures campagnes qu’a connu le Sénégal. Il l’a fait savoir hier, jeudi 29 avril lors de la conférence de presse du gouvernement. Selon lui, elle a généré environ 216 milliards Fcfa dans le monde rural, soulignant que les exportateurs ont injecté, à eux seuls, dans le monde rural environ 150 milliards directement.
Cette campagne de commercialisation de l’arachide est l’une des meilleures jamais réalisée au Sénégal. C’est la conviction du Ministre de l’agriculture et de l’équipement rural. Moussa Baldé s’exprimait hier, jeudi 29 avril lors de la conférence de presse du gouvernement. «Cette année, la collecte de la commercialisation a été arrêtée le 15 avril. On a collecté 721.386 tonnes. Elle a généré environ 216 milliards Fcfa dans le monde rural. En ce qui concerne les exportations, cette année, elles s’élèvent à 518.763 tonnes. Les exportateurs ont injecté à eux seuls dans le monde rural environ 150 milliards directement. Et si on tient compte du décorticage et des frais liés à la manutention et au transport, c’est environ 10 milliards. Cela a généré plus de 9 milliards au trésor sénégalais.
Les opérateurs semenciers ont collecté 105.933 tonnes de semences pour permettre au ministère de l’agriculture de fournir des semences subventionnées aux producteurs», se réjouit-il. Cette année, poursuit-il, les Huiliers qui avaient l’année dernière seulement collecté 28 mille tonnes, ont collecté 96690 tonnes de graines. «La Sonacos, à elle seule, a collecté 67242 tonnes. Copeol qui n’avait rien collecté l’année dernière, a collecté 18686 tonnes. West african Oil 3634 tonnes et SSI 7128 tonnes. Cette année, la collecte des Huiliers représente 13,40% de la collecte totale, contre 3% l’année dernière», laisse-t-il entendre. Interpellé sur la polémique autour des statistiques agricoles, le ministre de l’agriculture soutient : «Depuis que la direction des statistiques existe, c’est la même méthode qui est utilisée pour faire les statistiques agricoles. De mon bureau, je n’ai aucun moyen de contester ces chiffres s’ils sont validés par des organismes internationaux. Ce n’est pas parce que tu as mal cultivé ou parce que tu as un mauvais rendement que tu vas imaginer qu’à Koumpentoum, à Kolda ou à Saraya, ce sont de mauvais rendements. Donc, je ne comprends pas comment on peut donner du crédit à un producteur qui est dans son champ et qui dit que cette année, il conteste les statistiques de la production sénégalaise» a-t-il martelé.
«LA MEILLEURE CAMPAGNE AGRICOLE DEPUIS 5 ANS»
Revenant sur la production agricole, Moussa Baldé annonce qu’en définitive la production de riz est estimée à 1349723 tonnes, soit plus de 30% que la moyenne de 5 dernières années. En ce qui concerne le mil la production est estimée cette année à 1144750 tonnes, soit 44% que la production des 5 dernières années. Pour le sorgho 377323 tonnes, soit plus 64% que la moyenne des 5 dernières années. Le fonio 6761 tonnes, soit plus de 70% que la moyenne des 5 dernières années. Pour le maïs, 765883 tonnes, soit plus de 83% que la moyenne des 5 dernières années. En ce qui concerne l’arachide 1797486 tonnes, soit plus 46% que la moyenne des 5 dernières années. En ce qui concerne le niébé 253897 tonnes, soit plus 10% par rapport à la moyenne des 5 dernières années. Le sésame 36110 tonnes, soit plus de 136% que la moyenne des 5 dernières années. Le manioc 1346474 tonnes, soit plus de 71% par rapport à la moyenne des 5 dernières années. Le coton 20163 tonnes, soit plus de 16 % que la moyenne des 5 dernières années. La pastèque 1617476 tonnes, soit plus de 125% que la moyenne des 5 dernières années. Selon le Ministre, ce bilan «exceptionnel» est dû à plusieurs facteurs. Il s’agit dit-il, de l’engagement du Président de la République qui a rehaussé de 50% le budget de la campagne agricole. Ensuite, il y a eu une bonne pluviométrie puisque souligne-t-il, c’est l’un des meilleurs hivernages du Sénégal depuis 1950.
4 MILLIONS TONNES DE CÉRÉALES ET 2 MILLIONS TONNES DE CULTURES INDUSTRIELLES POUR LA PROCHAINE CAMPAGNE
Pour la prochaine campagne agricole, l’objectif du gouvernement, c’est d’atteindre les 4 millions de tonnes de céréales et 2 millions de cultures industrielles. «On veut passer de 3.640.445 tonnes à 4 millions de tonnes. En ce qui concerne les cultures industrielles, comme l’arachide, le coton et le sésame, nous sommes à 1.900.000 tonnes, nous vous voulons porter cela à 2 millions de tonnes», a projeté le Ministre.
ISMAÏLA MADIOR FALL APPELLE À SAUVER LA COUR DE JUSTICE DE LA CEDEAO
Constitutionnaliste de renommée, agrégé de Droit public et Sciences politiques, par ailleurs ministre d’Etat, Conseiller juridique du président de la République, Pr Fall démonte cette décision rendue par la juridiction communautaire
Les réactions, du côté de l’Etat, sur l’arrêt rendu par la Cour de Justice de la Cedeao se multiplient et se ressemblent. Le dernier en date est celle du Pr Ismaëla Madior Fall. Constitutionnaliste de renommée, agrégé de Droit public et Sciences politiques, par ailleurs ministre d’Etat, Conseiller juridique du président de la République, Pr Fall démonte cette décision rendue par la juridiction communautaire.
Rendant sa décision sur le parrainage, après une saisine du parti Union sociale libérale, de l’avocat Me Abdoulaye Tine, les juges de la Cedeao ont déclaré que la loi sur le parrainage, tout en en étant pas discriminatoire, de par sa nature, porte atteinte au principe de la libre participation aux élections. Par conséquent, la Cour ordonne à l’Etat du Sénégal de l’éliminer dans un délai de six mois.
Dans une longue contribution, publiée dans le quotidien national, Le Soleil, Pr Ismaëla Madior Fall renvoie les juges de la Cedeao à revoir leur copie. « Dans cette affaire du parrainage, la Cour évoque une possible violation des droits de l’Homme, le droit de participation électorale lors des futurs scrutins. Cet argument est juridiquement dénué de fondement parce que la violation du droit invoqué ne doit pas être incertaine, elle doit être réelle et non pas reposer sur des allégations futures. Ce qui n’est pas le cas », a-t-il écrit.
Artisan majeur de cette loi, qui a fait beaucoup de bruit lors de la Présidentielle de 2019, Pr Fall estime que la Cour a outrepassé ses prérogatives. Il appelle même le Sénégal a initié des réformes pour la changer. « Les erreurs nous paraissent tellement énormes et susceptibles de porter atteinte à la crédibilité et à la légitimité de la Cour que nous pensons vraiment que le Sénégal doit prendre l’initiative de porter une réforme en vue de sauver la Cour pour qu’elle reste l’organe de protection des droits de l’Homme rêvé par les citoyens de l’Afrique de l’Ouest », a plaidé le Constitutionnaliste.